La rue de Trégueux part du rond-point de la Croix-Perron, à Robien et se termine dans la quartier de Beauvallon. Au milieu, se trouve le Gouédic qui partage les deux quartiers. Cette présence de l'eau était très importante autrefois pour accomplir des travaux domestiques comme la lessive. C'est ce qui est illustré par une photo de 1905 où l'on voit les femmes apporter le linge sur des brouettes. Au second plan, on ramasse le foin dans le champ.
La rue de Trégueux s’est peuplée seulement au XXe siècle. Le plan ci-dessous daté de 1892 ne fait apparaitre qu'une seule construction, le long de ce chemin vicinal numéro 7, au niveau de la Croix-Perron et une autre à l'angle du chemin qui mène vers la vallée.
Plan 1892. Archives municipales 5Fi056 |
Sur le plan de 1902, ci-dessous, on ne voit que cinq maisons implantées au niveau de la Croix-Perron (appelée "Croix Péran" par erreur).
Une entrée de ville, le bureau d'octroi
En 1910, un bureau d'octroi, pour percevoir des taxes, est construit au tout début de la rue, au numéro 1. Cette maison à l'angle de la rue abbé Garnier et de la rue de Trégueux possède un très beau portail en fer forgé avec les initiales SB représentant les initiales de la ville de Saint- Brieuc.
La rue de Trégueux dans les années 30
Cet ancien chemin vicinal est officiellement appelé « rue de Trégueux » par une délibération du conseil municipal en 1930.
Plan de 1935 indiquant les densités de population. Archives municipales 5Fi188 |
Quand on étudie le recensement de 1936, on constate que 190 personnes habitent dans la rue de Trégueux.
Les professions des habitants de la rue à cette époque mettent en évidence le caractère populaire de cette rue. Les 12 employés des chemins de fer représentent la catégorie la plus représentée. On a aussi 3 manœuvres, 2 artisans-peintres, 2 mécaniciens, 2 facteurs, 2 militaires, 2 employés chez les transports Flageul, 2 aux Forges-et-Laminoirs, 2 apprentis, un peintre chez Toqué, un couvreur, un plombier, un ajusteur, un ébéniste, un chauffeur, un menuisier, un aide-comptable, un ajusteur, un typographe, un agent PTT, un bijoutier, un boucher (Marcel Rault), un boulanger au numéro 32 Honoré Le Provost, un débitant au 48 ( Jean Jégou).
Enfin, on trouve 5 retraités.
Les femmes ont des emplois de corsetière, couturière, journalière, employée,
dactylo, domestique, ou encore brocheuse à l’imprimerie moderne. Au numéro 7, on
note que Marie Fouré est couturière chez elle.
Les femmes sont très bien représentées dans le commerce avec Joséphine Rault,
bouchère ; au numéro 26, Julie Thomas, débitante ; au 28, Ernestine Ruellan,
débitante ; au 36, Marcelle Milounet, épicière ; au 47, Césarine Ruelleu,
négociante ; Cécile Hamon, commerçante.
Recensement 1936. Rue de Trégueux. Archives départementales 22 |
Les premières maisons de la rue de Trégueux
Cet agrandissement d'une carte postale du début du siècle nous montre les maisons déjà construites dans la rue de Trégueux.
Archives municipales |
Évolution de la rue de Trégueux
Dans les années 50, il n’y a que les petites maisons de pierre dans une bonne partie de la rue. La vie reste animée dans la rue avec les bars et les restaurants.
Les enseignes changent : "Chez Rault" devient "Chez Mahé", puis "Chez Line". La rue connait aussi "Le Chasse-Spleen", "L'Armorique", "L'Horizon", un peu plus loin "Chez Monique" et "Les Sixties"...
Dans l'arrière-cour on joue souvent aux boules (voir l'article complet sur les bistrots de la rue de Trégueux).
Le bar du début de la rue, connu sous le nom de "Chez Line", s'est appelé "Café du Champ de foire", comme on le voit sur la photo ci-dessous, à l'occasion de travaux fin 2020 qui ont fait apparaitre ce qui était masqué.
Dans les années 90, au début de la rue, en partant de la Croix-Perron, on avait le café de la Croix-Perron, l'Armorique, les cycles "Blouet", les garagistes de Ker-avel et un peu plus bas "L'Horizon".
Les riverains sur le côté gauche en descendant ont l'avantage de profiter de jardins qui surplombent le Gouédic. Heureusement les constructions se sont arrêtées avant le Gouédic car les risques d'inondations sont réels.
La circulation automobile, qui n’a cessé d’augmenter, est la question majeure qui préoccupe ses habitants depuis longtemps. Voilà ce que déclarait Carole Lormel dans Ouest-France le 4 juin 1996 : « La rue de Trégueux est une des plus passantes de Saint-Brieuc. C’est la direction de Trégueux, Plédran, Ploeuc, Saint-Caradeuc. Et depuis qu’il y a l’hôpital de La Beauchée, c’est pire ».
Paroles d'habitants
Articles à consulter en complément
Les bistrots de la rue de Trégueux, ici
Les maisons d'octroi, ici
Le commerce dans les années 80-90 avec, en particulier, un portrait de Daniel Blouet, figure du commerce de la rue de Trégueux avec son magasin de cycles ouvert en 1974, cliquer ici
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