Après l’arrêt de la production des Forges-et-Laminoirs situées entre le boulevard Carnot et le boulevard Hoche, ces vastes terrains ont constitué pendant un temps une friche industrielle avant que la C.P.A.M s'installe.
Un projet avant celui de la C.P.A.M
Un projet de résidence a failli voir le jour avant celui de la C.P.A.M, des plans sont déposés dès le mois de février 1970 par l’architecte F. Gross Quélen, installé 2 rue Chateaubriand à Saint-Brieuc. Il s’agit d’un ensemble de 400 logements appelé « Résidence des Forges », avec 165 places de parking au sol et 400 en sous-sol. Une école maternelle est même prévue !
Projet de la Résidence des Forges. 1970. Archives départementales. |
Projet de la Résidence des Forges. 1970. Archives départementales. |
S’il s’était réalisé, ce projet aurait occupé tout l’espace entre la rue Paul Le Flem et le boulevard Vauban où se trouvent actuellement la C.P.A.M et la résidence Espace composée des trois bâtiments, de 21 mètres de haut, nommés Concorde, Comète et Mirage.
La réhabilitation de la friche industrielle des Forges-et-Laminoirs se fera en deux temps, tout d’abord la résidence Espace puis la C.P.A.M.
Le projet est confié à l'architecte André Hauvespre qui dépose un permis de construire le 12 octobre 1976 pour la parcelle 382.
A l'automne 1981, les travaux sont en cours d'achèvement comme le montre la photo ci-dessous. Une nouvelle voirie reliant la rue François Menez au boulevard Carnot est réalisée par les services techniques de la Ville.
Construction de la C.P.A.M. Le Griffon numéro 57. 1981 |
La C.P.A.M (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) au 106 boulevard Hoche.
Finalement début 1982, c’est donc la C.P.A.M (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) qui s’installe au 106 boulevard Hoche, entre le boulevard Carnot et le boulevard Hoche, sur une partie des Forges et Laminoirs. Les anciens du quartier se souviennent de l'immense cheminée en brique des forges qui surplombait le quartier de Robien à 36 mètres de haut. Le sommet de la tour de 8 étages de la C.P.A.M n’atteint pas cette hauteur.
En 1981, ce sont plus de quatre cent personnes qui viennent chaque jour travailler dans les bureaux de la C.P.A.M. Les places de parking ont été prévues en assez grand nombre pour les employés.
C.P.A.M Photo aérienne. Archives municipales |
Louis Cabon a suivi tout le projet de la C.P.A.M et il en est le premier directeur en 1981. C’est un natif du quartier de Robien, né en 1929 (décédé en septembre 2010). Il a été conseiller municipal de 1965 à 1977 sous la municipalité Le Foll, initiateur du Comité de la Croix d’Or de St Brieuc (lutte contre l’alcoolisme), premier président du comité de jumelage avec la ville d’Alsdorf.
Louis Cabon, photo Le Télégramme 2010 |
Le bâtiment de la C.P.A.M
L’architecture est caractéristique des années 80, donnant un aspect assez massif à ce type de bâtiment administratif surtout le long du boulevard Hoche.
Entrée de la C.P.A.M boulevard Hoche, St Brieuc. Photo RF |
Le long du boulevard Carnot une ligne plus élégante est formée par une galerie en arc de cercle.
C.P.A.M Boulevard Carnot. Photo RF |
C.P.A.M Boulevard Carnot |
La question des emplois
Cette solution de faire venir la Sécurité Sociale s’inscrit dans la même logique que les transferts de l’Hôtel des Finances et des Archives départementales, des choix qui ont surtout une répercussion sur l’augmentation des emplois dans le tertiaire à Robien. C’est un grand changement par rapport à la vocation industrielle et commerciale qui avait prévalu à Robien depuis le début du XXe siècle.
L’installation de la Sécurité sociale n’a pas eu d’incidence sur l’emploi, le commerce ni le logement dans le quartier.
Ce sera le problème des opérations immobilières des années 80-90 dans le quartier de Robien : beaucoup de constructions mais très peu d’emplois créés sur place.
C’est ce qui est mis en évidence par M. Chalas, un urbaniste, et ses collègues qui ont planché sur un projet de revitalisation du quartier de Robien (P.A.C.T-A.R.I.M). M. Chalas s’exprime ainsi dans un article de Ouest-France du 26 juin 1985 intitulé « L’opération Sécu : à éviter » : « Il convient avant tout d’éviter la construction d’un ensemble comme celui de la Sécurité sociale, boulevard Carnot. Non seulement une telle réalisation ne s’intègre pas au quartier d’un point de vue architectural, au contraire des établissements industriels comme les Forges-et-Laminoirs, par exemple, mais elle n’a rien apporté au point de vue animation. Comme il s’agissait d’un simple transfert, il n’y a pas eu de créations d’emplois. Quant aux employés existants, ils disposaient déjà pratiquement tous de logements, ce qui n’a entrainé aucune répercussion sur la construction dans le quartier. »
On peut néanmoins supposer que la présence de tous ces emplois tertiaires génère une certaine activité occasionnelle dans des commerces et services à proximité (garages, restaurants...).
Anecdote
Il est question de la C.P.A.M dans l'édition de Ouest-France du 22 mars 2024 mais pour une manifestation de médecin libéraux. Le bâtiment, bien identifiable, sert de toile de fond à cette photo.
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Sources
Projet de la Résidence des Forges. 1970. Archives départementales.
Le Griffon numéro 57. 1981
Article de Ouest-France du 26 juin 1985
Louis Cabon, directeur C.P.A.M. Le Télégramme 17 septembre 2010.
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