jeudi 29 septembre 2022

Histoire du boulevard Paul Doumer à Saint-Brieuc


 

L'origine du boulevard Paul Doumer. 1932

 

Le nom de "boulevard Paul Doumer" est issu d'une délibération du Conseil municipal du 22 juillet 1932. L'émotion était alors très présente puisque le Président de la République Paul Doumer venait tout juste d'être assassiné le 6 mai 1932 à Paris.


Localisation du boulevard Paul Doumer. Plan de 1935


 

Un boulevard en mauvais état !

 

Dans un article de Ouest-France de 1998, Julia Lavanant raconte le premier goudronnage du boulevard en 1956...

En 1956, la voie se dessinait en nids de poule. « J'ai toujours entendu dire par mon mari qui avait traîné ses guêtres par là quand il était petit, que ce quartier avait été construit sur le mâchefer des Forges et Laminoirs. Les maisons de la fin du boulevard étaient d'ailleurs habitées par des ouvriers de cette usine. » 

La réalisation proprement dite du boulevard a également marqué la mémoire de Julia. « Mon petit dernier s'est joint aux cantonniers. Il travaillait les pieds nus et revenait maculé de goudron. » 

 

Julia Lavanant et sa chienne "Gamine". Photo Ouest-France


 

 

Le boulevard Doumer dans les années 60


Sur cette vue aérienne du boulevard Paul Doumer (sur la droite de l'image) en 1965, on peut remarquer l'absence totale de constructions en vis à vis du côté de Brézillet. De même, le camping n'existe pas encore, il n'y a qu'une ferme.

 

Photo 1965. Musée de Bretagne


 

Le boulevard Paul Doumer pouvait se révéler dangereux en cas de vitesse excessive au volant d'une Simca 1300, comme le montre cet article de Ouest-France daté du 25 juin 1968 !

 




La vie dans le boulevard Doumer il y a plus de 20 ans.

 

En 1998, Ouest-France a publié un long reportage sur la vie dans le boulevard Paul Doumer. De nombreux habitants sont interrogés et ces témoignages nous font revivre l'ambiance d'un Robien d'autrefois ! Les photos aériennes présentées ci-dessus permettent de mieux comprendre les récits des habitants.

Voici l'intégralité du texte de cet article du 16 avril 1998



 

Le Boulevard Paul-Doumer cache une cité

Situé à la périphérie sud du quartier de Robien, le boulevard Paul-Doumer n'est guère passager. Seuls l'empruntent les automobilistes en provenance de Brézillet qui souhaitent rejoindre la rue de Trégueux, et les habitants de la cité des Cheminots des rues adjacentes. Une cité bien camouflée, qui ne se laisse deviner que par ces cinq maisons en façade sur le boulevard Paul-Doumer. 

« Peu de gens savent que dans les rues Denis-Papin, Louis-Hélary et Anne-de-Bretagne qui forment un carré, existent quinze autres maisonnettes SNCF, identiques aux nôtres », explique Julia Lavanant, la doyenne de ces retraités des cheminots. Les résidents de ce carré de maisons de pierre, isolés du reste de la ville par une circulation complexe de sens unique, vivent à un rythme tranquille. « Ici, nous avons tous les avantages de la ville et ceux de la campagne. Tout le monde va au centre à pied et on profite de Brézillet pour les promenades. » 

Un seul regret chez les personnes âgées. « Avant, nous avions le choix entre cinq épiceries au carrefour de la Croix-Perron, juste en haut du boulevard. Aujourd'hui pour faire les courses du quotidien, il faut aller à pied jusqu'en ville. Cela commence à faire loin pour moi », souligne Henriette Fuhrmann qui avoue une fatigue bien légitime à 83 ans. 

 

Les habitants du boulevard Paul Doumer en 1998. Photo Ouest-France

 



Un quartier idéal pour les enfants

Lorsque Isabelle et Alain Jouanny ont racheté cette grande maison des années trente près du carrefour de Brézillet, ils n'avaient pas encore leurs deux bout'choux, Erwann et Maëva. Aujourd'hui, l'aîné a sept ans et profite avec joie des aménagements de Brézillet. Les terrains de football, les poneys du centre équestre, l'aire de jeux « avec le toboggan », la piscine et le mini-golf... 

Le parc de Brézillet n'a plus de secret pour Erwann et Maëva, 3 ans, les enfants Jouanny. « Dès qu'il fait beau, nous y allons le soir, pendant les vacances scolaires et le mercredi bien sûr », explique Isabelle, leur maman. A chaque match de basket disputé dans la salle Steredenn, les concerts de klaxon annoncent la victoire ou la défaite (c'est selon) de l'équipe locale. « Nous nous disons souvent avec mon mari que nous n'en profitons pas suffisamment. Mais ici nous sommes vraiment au coeur de tout. Nous avons en plus la chance de ne pas avoir de vis-à-vis et nous n'en aurons jamais. » 

Un peu seuls parfois, les soirs de semaine, Erwann et Maëva retrouvent les copains du mercredi, « Les petits-enfants de nos voisins. Nous avons fait connaissance. C'est un quartier où l'on se parle facilement entre voisins. » Le biais des enfants facilite d'autant plus le contact. 

 

Photo ci-dessous : Isabelle Jouanny et ses enfants, Erwann et Maëva, ne regrettent pas leur grande maison perchée au bord du parc de Brézillet. 

 

Isabelle Jouanny. Photo Ouest-France 1995

 




Yves et Yvette au coeur de Robien

Les habitants du boulevard Paul-Doumer se retrouvent au sein de leur comité de quartier, celui de Robien. Yves et Yvette Simon le fréquentent depuis 20 ans et voient d'un bon œil la réhabilitation des anciennes maisons. « Il était temps que Robien rajeunisse. On commençait tous à tourner en rond, ici entre personnes âgées », sourit Yves qui n'en est pas vraiment une, surtout d'esprit. Avec Yvette, il ne loupe aucune réunion du comité de quartier de Robien et postule naturellement à quelques activités proposées par son dynamique bureau. 

Yves et Yvette sont arrivés il y a vingt ans, sur un boulevard déjà vieillissant. Aujourd'hui à droite comme à gauche, ils regardent les jeunes couples aménager. « Ils arrangent bien les maisons et on voit enfin à nouveau des gamins jouer dehors. » Quand Cédric, 9 ans et demi, et son petit frère Kévin, 6 ans et demi, deux de leurs petit-fils viennent leur rendre une visite, ils profitent désormais d'une compagnie du même âge. 

 

Yves et Yvette Simon et deux de leurs petit-fils, Cédric et Kévin. Photo Ouest-France

 


 

Les doyennes des Forges

Henriette Fuhrmann et Françoise Ras représentent la dernière génération du second volet ouvrier du boulevard Paul-Doumer : le monde des Forges et Laminoirs. Leurs maris y ont passé leur carrière professionnelle contre une petite maison de fonction. 

Henriette et Françoise sont deux voisines que la profession commune de leurs maris, ouvriers aux Forges et Laminoirs (sur le boulevard Carnot, puis dans la zone des Châtelets), a rapprochées. L'une est arrivée en 1939. Henriette s'en souvient comme si c'était hier. « Ah, les vaches de monsieur Le Rigoleur, le petit ruisseau qui leur servait de frontière et le lavoir dans le fond de la vallée. C'était vraiment la campagne ! » 

 

Comme les époux Ras, Henriette et son mari avaient opté pour les petites maisons que leur proposaient les Forges et Laminoirs. « C'était pourtant l'époque où les jeunes couples construisaient à n'en plus finir. Les Ras ont fait le même choix que nous il y a quarante ans. Aujourd'hui, nous sommes les deux seules survivantes. Les autres maisonnettes ont bien été vendues un couple de fois chacune. » Aucun regret chez ces deux voisines. « C'est un quartier très calme qui nous convient bien. La jeunesse rachète et rénove. En face nous avons la verdure et le camping. Il nous manque plus que la santé pour en profiter », sourit Henriette.

 

Henriette Fuhrmann et Françoise Ras, les deux voisines et doyennes des Forges et Laminoirs. Photo Ouest-France 1998

 


 

Le saviez-vous ?

A la fin des années 40, bien avant que le centre équestre soit installé au dessus du camping, on trouvait  le stade hippique dans le vallon du Gouédic en contre-bas du boulevard Paul Doumer. "Les Amis de l'Arbre" y avaient fait une plantation symbolique.

La Société Hippique Urbaine y organisait des concours (annonce du 7 juin 1947 dans Ouest-France).


 

Souvenirs

 

"Boulevard Paul Doumer, il y avait vers 1955 une décharge. Les jeunes du quartier faisaient de la luge avec des façades de chauffe eau de l’usine Chaffoteaux. La décharge allait presque jusqu'à la rivière."

                                                   Claude Le Sayec

 

 

Souvenirs

Le 29 juillet 1939, M. Ciret a déposé un permis de construire pour une maison conçue par l'architecte M. Lesaux, au 21 boulevard Paul Doumer.

Permis de construire 2T52 Archives municipales



 

Pour prolonger cet article, à lire sur ce blog : La cité des cheminots, cliquer ici

 

 

 

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Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 
 
 

Sources


Articles de Ouest-France : 16 avril 1998

 

Les rues de Saint-Brieuc. J.B Illio


Plan de 1935. Référence 5 Fi 188. Archives municipales

 

 

 


mardi 27 septembre 2022

Les bistrots du quartier de Robien à Saint-Brieuc, introduction


Petit retour sur l'histoire des 37 bars du quartier.




Les bistrots de Robien ont pendant longtemps été fréquentés par la population ouvrière des grandes usines du quartier. La rue Jules Ferry comptait à elle seule douze emplacements de bistrots et la rue Luzel quatre.  

 

Aller au bar était pour beaucoup le petit plaisir que l’on pouvait se payer. C'était aussi l'endroit où on faisait ses courses car on ne compte pas dans le quartier le nombre de bar-épicerie.

Avec l’augmentation de la population dans le quartier, il était tentant d'ouvrir un débit de boissons. Souvent ce sont des femmes qui ouvrent ces établissements dans leur propre maison. Quelques tables, des chaises, du café chaud, des bouteilles de cidre et de vin et l'on peut servir facilement au verre à des ouvriers qui sortent des usines et des ateliers de Robien.

Le bistrot est aussi un lieu où s'organise la solidarité comme on le constate avec cet article de 1953 qui nous indique qu'une réunion se tient dans un café de Robien pour organiser une collecte pour les chômeurs.  

   

Ouest-France 6 février 1953


Un grand marché se tenait aussi à Robien et cela amenait de nombreuses personnes dans le quartier et donc dans les bars et restaurants. Les éleveurs, qui avaient apporté leurs animaux le matin, et les fermiers venaient boire un coup dans les bistrots voisins et restaient manger le midi. Les bars-restaurants faisaient même plusieurs services.

En dehors du jour exceptionnel du marché, le bistrot, c’est aussi le lieu où on retrouve les amis, les habitués, on paie sa tournée, on y discute de tout parfois un peu trop fort, on sort du travail et avant de rentrer à la maison, le petit tour au bar est incontournable.


Les activités au café étaient bien différentes au cours de la journée : petit café le matin, apéro le midi, jeux de cartes l’après-midi, verre de rouge, concours de belote. Quand on est à la retraite ou au chômage c’est aussi un moyen de continuer à avoir une vie sociale.  

Michel le Borgne, depuis longtemps dans le quartier nous fait aussi un petit rappel.

« Les bistrots assuraient du lien social, les yeux dans les yeux, mais aussi avec parfois ou souvent des bagarres liées à l'alcool et en particulier avec petits rouges de Dom José ! "Si tu bois tu meurs, si tu ne bois pas tu meurs quand même, alors bois mais du DJ !"


Aujourd’hui, avec la baisse de l’activité industrielle, ce temps est révolu et le seul qui subsiste aujourd’hui, sans activité de restauration, est le bar de la Passerelle. Dans une série d’articles publiés par Ouest-France à la fin des années 90, on trouve quelques portraits des personnes du quartier qui ont tenu ces bars. 


C’est l’occasion de faire un petit retour en arrière et d’en appeler aussi à vos souvenirs pour compléter cet article avec le formulaire de contact à droite de chaque page du blog (lieux précis, année d’ouverture et de fermeture...).


 

Vous pouvez nous aider à compléter cet article sur les bistrots en utilisant le formulaire de contact, merci.

 

 

La tournée des bistrots de Robien continue ici...

 


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lundi 26 septembre 2022

L' histoire de l'école Hoche à Saint-Brieuc. Depuis 1956 à Robien.

 

 


 

 

La nécessaire construction de l'école Hoche

 

Au milieu des années 1930, la décision de construire une nouvelle école dans le quartier de Robien procède d’une analyse détaillée des effectifs scolaires. 

La situation est exposée au Conseil municipal le 13 juillet 1936 : l’école publique de garçons de Robien « Ecole Guébriant » qui comptait 188 élèves en 1927-1928 passe à 197 en 1930 et 287 élèves en 1936.

Depuis la création de l’école, le nombre de classes est passé à 5 mais s’est révélé insuffisant et il est devenu nécessaire d’installer une classe de garçons dans la salle des fêtes de l’école des Filles pour pouvoir y installer un maître supplémentaire.

 

En 1936, la situation est la suivante : 287 garçons, 6 classes, soit 48 élèves par classe. Le directeur annonce 300 élèves à la rentrée prochaine.

La population du quartier ne va cesser d’augmenter avec les nouveaux lotissements en cours. La municipalité table sur 400 élèves à l’école des garçons dans un avenir proche.
Du côté de l’école des filles, l’effectif est passé de 259 en 1929 à 336 en 1932-1933. Il faut donc prévoir une dizaine de classes de filles.

Suite à la création de l’Ecole libre de filles, le nombre des élèves est tombé à 315 puis est revenu à 336 en 1935 pour 7 classes, soit 48 élèves par classe. La municipalité a dû pour les filles, aménager une classe dans la partie non occupée de la salle des fêtes.

En retirant les garçons du groupe scolaire actuel de Guébriant, les locaux seraient très vite occupés par les classes de filles.

 

 

 

 

L'achat des terrains. 1936-1937 


Ayant procédé à une analyse complète de la situation scolaire dans le quartier de Robien, le 13 juillet 1936, la municipalité s’engage dans l’acquisition d’un terrain de 6000 mètres carrés appartenant à Monsieur Sébert, et situé entre le boulevard Hoche et le sentier d’Yffiniac (qui deviendra la rue François Ménez).

Le 23 avril 1937, la Ville complète ses acquisitions de terrains en vue de la construction d’une nouvelle école. Elle achète un terrain attenant à celui de M. Sébert, de 427 mètres carrés à M. Louis Feurgard, propriétaire, 7 rue Jules Ferry.

 

Le Républicain. Mai 1937

 

 

 

La guerre vient ruiner le projet. 1939


Malheureusement, la guerre 39-45 va tout bouleverser...


Le 8 septembre 1939, le Maire de Saint-Brieuc se voit obligé de changer son projet de construction d’une nouvelle école boulevard Hoche. Il en donne lui-même l’explication devant le Conseil municipal : 

« L’afflux de population scolaire provoquée par l’arrivée de nombreuses familles repliées des régions frontalières et parisienne, et la réquisition par le service de santé militaire des groupes scolaires Guébriant et Carnot, nous oblige à prévoir d’urgence la construction de locaux supplémentaires pour nos écoles. »

Un bâtiment en bois, pouvant servir de salle de classe, doit être construit boulevard Hoche,« dans les plus brefs délais ». 


Le 15 septembre 1939, la Ville engage la Société Armoricaine d’Importation de bois du Nord dont les usines sont au Légué, à construire une construction démontable, montée sur dés en béton. Le bâtiment sera identique à la construction fournie par la même société pour le bâtiment scolaire de la Ville Ginglin. Il comprendra trois vestiaires et trois classes, le tout pour 180 m2. De l’Isover sera fixé entre les panneaux extérieurs (passés à l’huile de lin) et les panneaux de doublage. La couverture est en plaques ondulées.

Chacune des classes sera pourvue d’un conduit de fumée en tuyau de fibro-ciment. L’achèvement des travaux est fixé au 15 décembre 1939.

 


 

 

Les enfants des écoles publique de Robien pendant la Seconde Guerre mondiale

 

Les écoles du groupe Guébriant-Carnot  sont réquisitionnées pour les besoins de l’armée au début de la guerre 39-45. 

Monsieur Saindrenan est le directeur de l’école Guébriant pendant cette période.

 

Le  Conseil municipal fait le point le 15 mars 1940 sur toutes les mesures qu’il a fallu prendre d’urgence. 


La recherche de locaux de remplacement pour recevoir les élèves du quartier de Robien a concentré toutes les attentions. La municipalité a utilisé au maximum les locaux des écoles les plus proches mais elle a dû se résoudre, à partir du 1er octobre 1939, à installer des classes dans des locaux privés qui ne sont pas vraiment adaptés.


Ainsi une classe s’est retrouvée maintenant dans les bureaux des Huiles Shell, rue Émile Zola, une autre dans une dépendance du Café du Bon Coin, rue de Robien ! Rue Émile Zola le loyer payé par la mairie sera de 1500 francs pour l’année. De son côté, M Le Bras, propriétaire du Bon Coin qui garantit la location d’une grande pièce cimentée à usage de garage, avec un petit terrain vague devant le local et accepte la somme de 1200 francs pour l’année.

Après six mois d’occupation, les locaux seront rendus à la ville à partir du 31 mars 1940.

 

Les ennuis ne sont pas terminés…

Les écoles du quartier sont réquisitionnées par les troupes d’occupation. La cantine ne peut plus fonctionner. Le service départemental des réfugiés met alors à la disposition du matériel de cuisine au service de la Ville. D’autre part, la Ville est autorisée par le service départemental des réquisitions à occuper trois baraquements édifiés par ce service sur la Place de Robien. Ils ont été aménagés pour un usage scolaire et fonctionnent depuis le 1er octobre 1941.

 


 

Les écoles juste après-guerre 


Guy Flageul est né en 1939, il se souvient de ses premiers pas à l’école Guébriant et Hoche après 1945 :  

 

« On commençait à l’école Guébriant au début du primaire.

 Mais après, on allait à Hoche dans des baraquements provisoires, ce n’était pas des classes en dur.

Enfin, quand on était à l’âge du Certificat d’Études, on retournait à Guébriant ».

 

 

 

Le projet est relancé. 1951


Le 9 juillet 1951, un projet de construction d’une école primaire de garçons, boulevard Hoche, est présenté au Conseil municipal.

Le projet comprend 12 classes avec galeries, vestiaires, lavabos ; une cour de récréation avec préau couvert et toilettes, une grande salle commune pour les enseignements, péri et post-scolaires ; un atelier de travail manuel ; une salle de sciences ; une salle de dessin ; un réfectoire, un plateau d’éducation physique ; un appartement de cinq pièces pour le directeur, un bureau de direction et une salle d’attente pour les parents d’élèves, un logement pour le concierge de trois pièces avec un réduit pour le rangement du matériel ; un abri à vélos.

 

L’entrée principale se fera par le boulevard Hoche mais une deuxième entrée sera possible « du côté du chemin d’Yffiniac » (rue François Ménez).


Le terrain étant déjà occupé par « une école en bois de 3  classes, un préau et des WC », les classes devront continuer de fonctionner pendant les travaux.

 

Ecole Hoche à St Brieuc, photo aérienne Musée de Bretagne.1971


Les bâtiments seront construits en maçonnerie de moellons de granit pu grès de la région, béton et béton armé, et les toitures seront en ardoises.

 

Il est aussi signalé que les cheminées d’usine (Forges-et-Laminoirs) se trouvent à proximité, côté ouest et que les vents chargés de pluie sont d’Ouest, Sud-Ouest (voir sur la photo ci-dessus, en bas à droite, la cheminée des forges).


Trois architectes de Saint-Brieuc ont concouru (Le Saux, Le Breton et Rolland), mais le gagnant du concours ouvert pour cette construction de l’école Hoche est M. Guillou, architecte à Vannes. La décision est rendue au conseil municipal du 31 mars 1952.


Vue de l'entrée de l'école Hoche. Photo RF 2020

 

 

Les filles et l'école maternelle restent rue Guébriant. Années 50 et 60


La première rentrée de l’école Hoche ne se déroulera qu'en septembre 1956 mais c'est une rentrée où les classes maternelles et l’école des filles ne déménagent pas dans la nouvelle école du boulevard Hoche, exclusivement une école de garçons (pour preuve la photo ci-dessous !).  

 

Classe de l'Ecole Hoche en 1959. Photo sur le site Copains d'avant.

 

 
Les plus grandes filles des classes de Cours Moyen rentrent par le boulevard Carnot tandis que les maternelles, CP, CE1 rentrent par la rue Guébriant. 
Ce n'est qu'au moment de la mixité dans les écoles que les filles rejoindront alors les garçons à l'école Hoche.
 

Les écoles du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Google Map


 
 

Ouest-France dans son édition du 19 décembre 1956 rend compte du tour de Saint-Brieuc, en onze étapes, réalisé par le préfet  des Côtes-du-Nord, accompagné par M. Victor Rault, maire de la Ville ; M. Mazier, député et différentes personnalités. Dans ces onze étapes, plusieurs menaient à Robien, un quartier en pleine transformation avec tout d’abord l’école Hoche : 

« Commencée en 1953, l’école du boulevard Hoche est en cours d’achèvement. Les classes sont d’ailleurs ouvertes comme purent le constater les personnalités auxquelles le directeur, M. Le Bihan, fit les honneurs des lieux.

L’école du boulevard Hoche allie le bon goût au progrès de la technique.

A l’entrée, près du logement du concierge, un gymnase prolongé par la cantine. Une cloison mobile permettra de disposer éventuellement d’une grande Salle des Fêtes. Partout de larges baies sur des classes équipées d’un matériel moderne. L’école une fois terminée reviendra à 80 millions dont 70% à la charge du ministère ».

Les visiteurs se sont aussi attardés longuement dans la classe de Perfectionnement dirigée par M. Chartier.

L'article signale également que M. Pelerin de l’École des Beaux-Arts de Rennes est l'auteur des motifs décoratifs qui ornent l'entrée de l'école.

Signalons enfin que l'école Hoche accueille des élèves instituteurs, c'est ce qu'on appelle "Une école d'application". Et c'est le seul groupe scolaire qui possède, à l'époque, son propre gymnase.

 

 Portrait : Louis Le Garlantézec
 
En 1967, Louis Le Garlantézec prend la direction de l'école Hoche. C'est une personnalité engagée dans la vie publique (syndicaliste, maire de Plougrescant de 1977 à 1983)
Il est nommé dans l'ordre des Palmes académiques, chevalier en 1957 puis Officier en 1962 avant d'obtenir la Médaille d'Argent de l’Éducation nationale en 1968.
Il prit sa retraite en 1970 en quittant son poste de direction à Hoche.
Biographie complète sur le site Le Maitron en cliquant ici

 
 
 
L'attachement à l'école
 
Les parents sont attachés à leur école et sont impliqués dans la vie de ces établissements scolaires. Ils se regroupent au sein d'associations, comme en 1959 au sein de l'école Hoche. Mais les parents des écoles Hoche et Guébriant sont toujours restés très proches et engagés dans des actions communes.
 
Les anciens élèves ne sont pas en reste sur ce qui est de l'attachement à leur école; pour preuve, plus de 200 anciens élèves sont inscrits de nos jours sur le Site Copain d'Avant  pour l'école Hoche.


1959. Création de l'association des parents d'élèves de l'école Hoche. Journal officiel

 

 

 

L'école Hoche années 80-90

 

 


 

La question qui préoccupe les écoles a toujours été les effectifs et l'école Hoche n' échappe pas à cette règle.

Dans un article du 4 septembre 1997, le journal Ouest-France fait le point avec la directrice sur ce qui s'est passé entre les années 80 et la fin des années 90.

Le quartier de Robien se redresse, après avoir subi une lourde perte de population et un vieillissement. Des résidences sont construites et ainsi que de petits lotissements. 

Traduction tangible du rajeunissement du quartier : l'augmentation des effectifs de l'école Hoche. "En 1979, il y avait plus de 250 élèves, commente Monique Tardivel, directrice de l'école, après une forte baisse dans les années 80, le nombre de nos élèves s'accroît à nouveau chaque année, jusqu'à créer un nouveau poste il y a deux ans. » 

La rentrée 1997 confirme cette augmentation qui va a contrario de la tendance générale. " Le quartier se met à bouger, les parents d'élèves se connaissent et s'impliquent dans les associations. Il y a à nouveau une véritable ambiance de proximité. » L'école fait elle aussi preuve de dynamique, comme en témoigne ses nombreux projets, notamment en 1997-1998 celui d'une exposition sur "L'école autrefois", qui sera réalisée grâce à la découverte de matériel scolaire ancien conservé dans la cave.

 

 

Des articles d'archives, en noir et blanc !

 


 
Les élèves de Hoche récompensés. 1993 Ouest-France

 

Les élèves de l'école Hoche avait du flair en travaillant en 1993 sur le "Choléra-morbus", pas si loin que ça du "Corona-virus" !


16 octobre 2001. Les parents des écoles Hoche et Guébriant réunis pour des actions communes. Photo Ouest-France


9 novembre 2002. Les parents des écoles Hoche et Guébriant réunis pour des actions communes.Photo Ouest-France



Cet article est très loin de retracer toute l'histoire de l'école Hoche dans le quartier de Robien.

 

Si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire de l'école, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.





 

A lire également sur ce blog

 

L'histoire de l'école Guébriant, cliquer ici

 

 

 

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Sources

 

 

Délibérations du Conseil municipal. 17-7-1936, 23-04-1936, 17-06-1937, 1-07-1937, 9-09-1938, 7-05-1951, 9-07-1951, 31-03-1952. Archives municipales 


Délibérations du Conseil municipal du 15 mars 1940 et 6 septembre 1943.

 

Création d'association de parents d'élèves. 1959 et 2003. Journal officiel

 

Articles de Ouest-France : 19 décembre 1956, 1989, 28 novembre 1990, 1993...

 

J.B Illio, Histoire de Saint-Brieuc, 1931

 

Site Copain d'avant, Ecole Hoche, cliquer ici 

 

Notice complète du directeur Louis Le Garlantézec, cliquer ici