1943. Annonce publiée dans Le Moniteur des Côtes-du-Nord 7 août 1943 |
Un commerce en berne
En juillet 1940, beaucoup de petites entreprises et de commerces subissent le choc de la défaite militaire car de nombreux hommes sont faits prisonniers. Quand c’est le patron qui est prisonnier, l’entreprise ou le commerce ferment définitivement.
Les commerces sont confrontés à une paralysie des moyens de transport, à des difficultés de trésorerie et à la rareté de certaines denrées, parfois réquisitionnées. Le marché noir est aussi un handicap pour les commerces ayant pignon sur rue.
Autre problème, le pouvoir d'achat diminue dans le quartier pour tous les ouvriers qui sont licenciés comme aux Forges-et-Laminoirs (une centaine en 1941).
Des autorisations obligatoires
De plus, pendant l'Occupation allemande, le commerce est l'objet de nombreuses restrictions. Tout est soumis aux autorisations de l'administration. Il faudra quelques temps après la fin de l'Occupation pour que tout, ou presque, rentre dans l'ordre.
La liste qui suit est établie au regard des demandes de commerçants et artisans pour maintenir, agrandir ou reprendre leur activité entre 1940 et 1945 :
Mme Allié, 11 boulevard Hoche
Jean Barbey, 13 rue Albert Thomas, alimentation générale, 27 octobre 45
M. Bazin boucher, rue Jules Ferry, veut ajouter une activité de charcuterie, 1940
M. Bougeard, 10 rue Jules Ferry, se voit refuser de rouvrir son commerce de cidre, août 43.
Pierre Jouan, 49 boulevard Hoche, fruits et légumes, est autorisé à reprendre son activité le 12 mars 45.
Emmanuel Chuberre, 9 rue Ferdinand Buisson, artisan bobineur, 21 août 45
Yves Hellio, 24 rue de Robien, est autorisé à reprendre son activité dans le commerce de chevaux en juillet
45.
Morin Léon, 28 rue Aristide Briand, réparation de cycles, décembre 44
Le Bihan, 54 rue Jules Ferry, fournitures industrielles et agricoles, novembre 44
Daden François, 55 rue Jules Ferry passe au 2 rue du Pré-Chesnay, janvier 44
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Poirier Barthélémy, 139 rue Jules Ferry, atelier plombier zingueur
Marcoletti, rue Louis Hélary, commerce de fabrication de menuiserie de bâtiment, août 44
Sévin Gaston, 12 rue Jules Ferry, photographe
Émile Lonangant, 60 rue Jules Ferry, fabrication pantoufles, octobre 45
Renouard, photographe
Flageul, boulevard Carnot, épicerie, conserves, charcuterie
Ranjouan Etienne, 19 rue de Robien, est autorisé à effectuer le montage de gazogènes sur automobiles, le 30 septembre 1940 (voir l'article sur les garages et sur Sambre-et-Meuse)
Louis Berges, 62 rue Jules Ferry, artisan menuisier-carrossier, 3 octobre 45
Joseph Redon, 32 route de Trégueux, 23 septembre 41,
mécanique réparateur de cycles et motos.
A noter que peu après 1945, Pierre Le Henaff, habitant 43 rue Alsace Lorraine, est autorisé à construire une baraque en bois dans le boulevard Carnot afin d'y installer son atelier de menuiserie. (Permis de construire 2Mi, boite 1, archives municipales)
1943. Annonce publiée dans Le Moniteur des Côtes-du-Nord 7 août 1943 |
Les autorisations pour les ateliers de couture.
Quatre
personnes du quartier de Robien ont obtenu de pouvoir travailler à leur
domicile entre 1940 et fin 1944. Pour cela elles ont dû sollicité une
autorisation.
Atelier Marguerite Amisse , 51 boulevard Paul Doumer, atelier de couture à façon, 1944
Atelier Marie Le Gall , 24 rue Zola, atelier artisanal, travail à façon octobre 44
Atelier de Mlle Jouan, rue Jules Ferry, décembre 44
Atelier Givord, 41 rue abbé Garnier, 21 mai 40.
H. Givord était l'ex-Maître tailleur du 71e Régiment d'Infanterie.
H. Givord. Archives municipales. 3L147 |
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La Pharmacie Mahuzier, rue Jules Ferry
C'est vers 1945 que Georges Mahuzier va créer la première pharmacie du quartier de Robien, rue Jules Ferry.
Yves Georges Mahuzier est né le 30 juin 1905 à Saint-Brieuc, dans une famille où son père était parvenu à faire une belle carrière dans les impôts et il était devenu Receveur général des contributions directes à Rennes.
A St Brieuc, dès 1934, on trouve la trace dans Ouest-Eclair de
"Danet et Mahuzier, pharmaciens". Sans doute est-ce la première pharmacie tenue par Georges Mahuzier...
Plus tard, Georges Mahuzier ouvre sa pharmacie à l'angle de la rue Jules Ferry et du boulevard Hoche, dans le quartier de Robien mais décède, alors qu'il n'a que 40 ans, le jeudi 13 décembre 1945. Il est inhumé au cimetière Saint-Michel à St Brieuc.
La pharmacie Mahuzier est malgré tout mentionnée comme pharmacie de garde jusqu'en juillet 1946.
Le pharmacien Tirel va reprendre, certainement fin 46 ou début 1947, l’officine de Georges Mahuzier, rue Jules Ferry. Jean Tirel est mentionné comme pharmacien à Rennes au moment où il se marie à St Brieuc avec Jacqueline Mury (publication du 13 juin 1946 dans Ouest-France). Ce mariage va coïncider avec son déménagement à St Brieuc et avec la reprise de la pharmacie.
Le fils du pharmacien de Robien, également nomme Georges est né en 1934. Il a fait des études de pharmacie à Rennes à partir de 1953 et a mené une brillante carrière, notamment au Liban de 73 à 75 puis comme professeur de chimie à la faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry jusqu'en 2001 où il prit sa retraite (sur l'île de Bréhat). Il avait une soeur nommée Josette. Il est décédé le 10 juillet 2014.
A noter que dans la famille Mahuzier, on trouvait Albert Mahuzier, né à Saint-Brieuc, célèbre explorateur, conférencier ayant fait les beaux jours des premières séances de Connaissances du Monde dans de nombreuses villes en France.
Sources
Autorisations pour les ateliers de couture et autres commerces : Archives municipales
Ouest-Eclair 1934
Ouest-France, 25 août 1945
Généanet, fiche sur Mahuzier père né en 1877, cliquer ici
Témoignage de Dominique Soufflet, habitant du quartier de Robien.
Ci-dessous l'emplacement de la pharmacie rue Jules Ferry
Photo des années 80-90 |
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Sources
Archives municipales St Brieuc, sous-série F commerce et industries
2F10.1 fonds de commerce, création, extension, transferts et autorisation 1865 ; 1939-1945
Le choc des années 20. Thèse. Christian Bougeard. Archives départementales
Annonce publiée dans Le Moniteur des Côtes-du-Nord, 7
août 1943, dans le Fonds Salaün, 95 J 4 Archives départementales
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