L'origine du boulevard Paul Doumer. 1932
Le nom de "boulevard Paul Doumer" est issu d'une délibération du Conseil municipal du 22 juillet 1932. L'émotion était alors très présente puisque le Président de la République Paul Doumer venait tout juste d'être assassiné le 6 mai 1932 à Paris.
Localisation du boulevard Paul Doumer. Plan de 1935 |
Un boulevard en mauvais état !
Dans un article de Ouest-France de 1998, Julia Lavanant raconte le premier goudronnage du boulevard en 1956...
En 1956, la voie se dessinait en nids de poule. « J'ai toujours entendu dire par mon mari qui avait traîné ses guêtres par là quand il était petit, que ce quartier avait été construit sur le mâchefer des Forges et Laminoirs. Les maisons de la fin du boulevard étaient d'ailleurs habitées par des ouvriers de cette usine. »
La réalisation proprement dite du boulevard a également marqué la mémoire de Julia. « Mon petit dernier s'est joint aux cantonniers. Il travaillait les pieds nus et revenait maculé de goudron. »
Julia Lavanant et sa chienne "Gamine". Photo Ouest-France |
Le boulevard Doumer dans les années 60
Sur cette vue aérienne du boulevard Paul Doumer (sur la droite de l'image) en 1965, on peut remarquer l'absence totale de constructions en vis à vis du côté de Brézillet. De même, le camping n'existe pas encore, il n'y a qu'une ferme.
Photo 1965. Musée de Bretagne |
Le boulevard Paul Doumer pouvait se révéler dangereux en cas de vitesse excessive au volant d'une Simca 1300, comme le montre cet article de Ouest-France daté du 25 juin 1968 !
La vie dans le boulevard Doumer il y a plus de 20 ans.
En 1998, Ouest-France a publié un long reportage
sur la vie dans le boulevard Paul Doumer. De nombreux habitants sont interrogés et ces témoignages nous font revivre l'ambiance d'un Robien d'autrefois ! Les photos aériennes présentées ci-dessus permettent de mieux comprendre les récits des habitants.
Voici l'intégralité du texte de cet article du 16 avril 1998
Le Boulevard
Paul-Doumer cache une cité
Situé à la périphérie sud du quartier de Robien, le boulevard Paul-Doumer n'est
guère passager. Seuls l'empruntent les automobilistes en provenance de
Brézillet qui souhaitent rejoindre la rue de Trégueux, et les habitants de la
cité des Cheminots des rues adjacentes. Une cité bien camouflée, qui ne se
laisse deviner que par ces cinq maisons en façade sur le boulevard Paul-Doumer.
« Peu de gens savent que dans les rues Denis-Papin, Louis-Hélary et Anne-de-Bretagne qui forment un carré, existent quinze autres maisonnettes SNCF, identiques aux nôtres », explique Julia Lavanant, la doyenne de ces retraités des cheminots. Les résidents de ce carré de maisons de pierre, isolés du reste de la ville par une circulation complexe de sens unique, vivent à un rythme tranquille. « Ici, nous avons tous les avantages de la ville et ceux de la campagne. Tout le monde va au centre à pied et on profite de Brézillet pour les promenades. »
Un seul regret chez les personnes âgées. « Avant, nous avions le choix entre cinq épiceries au carrefour de la Croix-Perron, juste en haut du boulevard. Aujourd'hui pour faire les courses du quotidien, il faut aller à pied jusqu'en ville. Cela commence à faire loin pour moi », souligne Henriette Fuhrmann qui avoue une fatigue bien légitime à 83 ans.
Les habitants du boulevard Paul Doumer en 1998. Photo Ouest-France |
Un quartier idéal pour les enfants
Lorsque Isabelle et Alain Jouanny ont racheté cette grande maison des années
trente près du carrefour de Brézillet, ils n'avaient pas encore leurs deux
bout'choux, Erwann et Maëva. Aujourd'hui, l'aîné a sept ans et profite avec
joie des aménagements de Brézillet. Les terrains de football, les poneys du
centre équestre, l'aire de jeux « avec le toboggan », la piscine et le
mini-golf...
Le parc de Brézillet n'a plus de secret pour Erwann et Maëva, 3 ans, les enfants Jouanny. « Dès qu'il fait beau, nous y allons le soir, pendant les vacances scolaires et le mercredi bien sûr », explique Isabelle, leur maman. A chaque match de basket disputé dans la salle Steredenn, les concerts de klaxon annoncent la victoire ou la défaite (c'est selon) de l'équipe locale. « Nous nous disons souvent avec mon mari que nous n'en profitons pas suffisamment. Mais ici nous sommes vraiment au coeur de tout. Nous avons en plus la chance de ne pas avoir de vis-à-vis et nous n'en aurons jamais. »
Un peu seuls parfois, les soirs de semaine, Erwann et Maëva retrouvent les copains du mercredi, « Les petits-enfants de nos voisins. Nous avons fait connaissance. C'est un quartier où l'on se parle facilement entre voisins. » Le biais des enfants facilite d'autant plus le contact.
Photo ci-dessous : Isabelle Jouanny et ses enfants, Erwann et Maëva, ne regrettent pas leur grande
maison perchée au bord du parc de Brézillet.
Isabelle Jouanny. Photo Ouest-France 1995 |
Yves et Yvette au coeur de Robien
Les habitants du boulevard Paul-Doumer se retrouvent au sein de leur comité de
quartier, celui de Robien. Yves et Yvette Simon le fréquentent depuis 20 ans et
voient d'un bon œil la réhabilitation des anciennes maisons. « Il était temps
que Robien rajeunisse. On commençait tous à tourner en rond, ici entre
personnes âgées », sourit Yves qui n'en est pas vraiment une, surtout d'esprit.
Avec Yvette, il ne loupe aucune réunion du comité de quartier de Robien et
postule naturellement à quelques activités proposées par son dynamique bureau.
Yves et Yvette sont arrivés il y a vingt ans, sur un boulevard déjà vieillissant. Aujourd'hui à droite comme à gauche, ils regardent les jeunes couples aménager. « Ils arrangent bien les maisons et on voit enfin à nouveau des gamins jouer dehors. » Quand Cédric, 9 ans et demi, et son petit frère Kévin, 6 ans et demi, deux de leurs petit-fils viennent leur rendre une visite, ils profitent désormais d'une compagnie du même âge.
Yves et Yvette Simon et deux de leurs petit-fils, Cédric et Kévin. Photo Ouest-France |
Les doyennes des Forges
Henriette Fuhrmann et Françoise Ras représentent la dernière génération du second
volet ouvrier du boulevard Paul-Doumer : le monde des Forges et Laminoirs. Leurs
maris y ont passé leur carrière professionnelle contre une petite maison de
fonction.
Henriette et Françoise sont deux voisines que la profession commune de leurs maris, ouvriers aux Forges et Laminoirs (sur le boulevard Carnot, puis dans la zone des Châtelets), a rapprochées. L'une est arrivée en 1939. Henriette s'en souvient comme si c'était hier. « Ah, les vaches de monsieur Le Rigoleur, le petit ruisseau qui leur servait de frontière et le lavoir dans le fond de la vallée. C'était vraiment la campagne ! »
Comme les époux Ras, Henriette et son
mari avaient opté pour les petites maisons que leur proposaient les Forges et
Laminoirs. « C'était pourtant l'époque où les jeunes couples construisaient à
n'en plus finir. Les Ras ont fait le même choix que nous il y a quarante ans.
Aujourd'hui, nous sommes les deux seules survivantes. Les autres maisonnettes
ont bien été vendues un couple de fois chacune. » Aucun regret chez ces deux voisines.
« C'est un quartier très calme qui nous convient bien. La jeunesse rachète et
rénove. En face nous avons la verdure et le camping. Il nous manque plus que la
santé pour en profiter », sourit Henriette.
Henriette Fuhrmann et Françoise Ras, les deux voisines et doyennes des Forges
et Laminoirs. Photo Ouest-France 1998
|
Le saviez-vous ?
A la fin des années 40, bien avant que le centre équestre soit installé au dessus du camping, on trouvait le stade hippique dans le vallon du Gouédic en contre-bas du boulevard Paul Doumer. "Les Amis de l'Arbre" y avaient fait une plantation symbolique.
La Société Hippique Urbaine y organisait des concours (annonce du 7 juin 1947 dans Ouest-France).
Souvenirs
"Boulevard Paul Doumer, il y avait vers 1955 une décharge. Les jeunes du quartier faisaient de la luge avec des façades de chauffe eau de l’usine Chaffoteaux. La décharge allait presque jusqu'à la rivière."
Claude Le Sayec
Souvenirs
Le 29 juillet 1939, M. Ciret a déposé un permis de construire pour une maison conçue par l'architecte M. Lesaux, au 21 boulevard Paul Doumer.
Permis de construire 2T52 Archives municipales
Pour prolonger cet article, à lire sur ce blog : La cité des cheminots, cliquer ici
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Sources
Articles de Ouest-France : 16 avril 1998
Les rues de Saint-Brieuc. J.B Illio
Plan de 1935. Référence 5 Fi 188. Archives municipales
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