mercredi 2 avril 2025

Un fabricant de Jeux à Robien, Ferdinand Poilane. Saint-Brieuc 1951-1954


1951. Babyfoot de fabrication Poilane, ateliers à Robien. Photo parue sur un site de vente en ligne

 

Ferdinand Poilane est né le 25 juillet 1921 à Varennes-sur-Loire dans le Maine-et-Loire (49) et il est décédé le 10 janvier 1989 à Ploërmel dans le Morbihan.

Ferdinand Poilane est connu car il dépose un brevet le 15 décembre 1951 pour protéger la fabrication originale d’un nouveau type de baby-foot de son invention.

Ses ateliers sont installés dans le boulevard Hoche (près de l’église) et son adresse de bureau est celle du 8 de la rue Guébriant, dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. L’originalité de M. Poilane est d’être un fabricant et pas un simple revendeur. Il assure la livraison et l’entretien des appareils.

1951. Détail de Babyfoot de fabrication Poilane, ateliers à Robien.

1951. Photo du babyfoot Poilane. Archives départementales des Côtes-d'Armor.


Les babyfoot Poilane ne sont pas loués mais « en vente avec de larges facilités de paiement ».

1951. Papier à en tête de F. Poilane. Archives départementales des Côtes-d'Armor.

La première annonce publicitaire de la société Poilane paraît cette même année 1951 dans Ouest-France. Elle s’adresse aux propriétaires et gérants de cafés, restaurants et hôtelqui souhaiteraient s’équiper d’un « football automatique ». 

Dans une autre publicité, l’inventeur parle de « football de table », on n'utilise pas encore le terme « baby-foot »


1952, 13 novembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc.


Le modèle de M. Poilane est appelé « Olympic-Foot ». Les qualités mises en avant sont :

La sécurité (les tiges chromées télescopiques suppriment tout danger d’accident)

L’encombrement réduit

Sa robustesse

Son silence (l’appareil est doté d’amortisseurs spéciaux).

La photo de ce babyfoot Poilane correspond exactement au modèle présenté ci-dessous en 1952, on le voit en particulier à la forme des pieds.
Poilane 11 septembre 1952 Foire Expo

1952, 29 mars. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc.




1953, 12 décembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc.

En 1953, la maison Poilane organise un tournoi de babyfoot, « La coupe Olympic-Foot ».

La gamme des appareils proposés s’élargit  avec des « Billards-golf » et des « Ping-foot ».

Sur le plan technique, les billards (Select ou Olympic-Golf) sont livrés avec des pieds réglables et les tapis et bandes sont entièrement démontables. Cette innovation permet d’effectuer une remise en état en cas d’accroc.


1952, 12 octobre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc.

M. Poilane devient dépositaire des appareils Stella et commercialise des jeux qui ne sont pas fabriqués à Saint-Brieuc.

Ils sont proposés à l’occasion de la Foire Saint-Michel, où la maison Poilane tient un stand à l’automne 53 avec le Kicker Catcher, un jeu de comptoir « qui fait fureur en Amérique ».

Le Kicker Catcher, jeu de comptoir.

En mai 1954, on apprend que les billards Poilane sont disponibles à Brest au Bar Navarin, 123 rue Jean Jaurès qui sert de dépôt. D'autre part, Jean Kerneur tient le rôle d'agent général pour la marque Poilane.

Poilane 17 mai 1954 Brest. Ouest-France

En septembre 1954, Ferdinand Poilane expérimente une nouvelle technique de vente à la Foire Saint-Michel de Saint-Brieuc avec le remboursement d’un appareil sur dix par tirage au sort ! La même proposition est faite au niveau des commandes.

Le résultat ne se fait pas attendre et par voie de presse, le 28 septembre, la maison Poilane dévoile le nom du gagnant : M. Guyomard, café-tabac à Chatelaudren qui se voit rembourser intégralement du montant  de son billard.

Maison Poilane 28 septembre 1954 Ouest-France

Est-ce un baroud d’honneur car après 1954, il n’y a plus de traces de l’entreprise Poilane.

Une autre demande de brevet est déposée par Ferdinand Poilane en octobre 1956 et l’autorisation est délivrée en 1958. 

Il s'agit d'un jouet du genre sarbacane qui permet en soufflant d'éjecter un projectile léger constitué d'un parachute !


1954, 16 septembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc.



Les jeux Poilane aujourd'hui

Avec beaucoup de chance, on peut encore trouver un babyfoot Poilane.

Une annonce parue sur un site de vente en ligne présente ce babyfoot comme un objet rare, en parfait état. Les cendriers sont présents, la caisse est entièrement poncée et vernie, quelques parties sont peintes en noir.

 

Joueur. Fabrication Poilane St Brieuc

Cendrier de babyfoot. Fabrication Poilane St Brieuc


 La restauration d'un billard Poilane
 
Ce babyfoot Poilane paru sur un site de vente en ligne n'est pas arrivé par miracle dans cet état. Il a été restauré avec patience et talent par Joël Corbineau, un passionné qui a acheté à bas prix cet objet du côté d'Arzal, une commune du Morbihan. "Le babyfoot était dans un état pitoyable, abandonné dans un garage.
Après plusieurs semaines de travail, il est  redevenu l'objet qu'il devait être à sa sortie d'atelier. Comme je n'avais plus de place, je l'ai revendu pour une somme modique, avant de le retrouver sur Internet", écrit-il.  Heureusement, Joël Corbineau a conservé des photos des différentes phases de la "renaissance" de ce magnifique et authentique babyfoot Poilane.
Babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau
 
Babyfoot Poilane avant restauration. Photo Joël Corbineau

 
Babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau

Babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau

Babyfoot Poilane avant la remise des barres et poignées. Photo Joël Corbineau

Babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau
Babyfoot Poilane, détail du cendrier. Photo Joël Corbineau
 
Restauration terminée d'un babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau

 
Un autre babyfoot Poilane en 2023
 
Ce babyfoot Poilane, certainement de 1952, est en cours de restauration. Si vous possédez des pièces d'occasion, merci de mettre un message avec le formulaire de contact pour être mis en relation avec les personnes qui s'occupent de cette restauration.
 
 
 
En cours de restauration en 2022-2023

En cours de restauration en 2022-2023
  
 
Un billard Poilane
 
La photo du billard Poilane ci-dessous nous a été envoyée par une habitante du quartier de Robien qui l'avait acheté dans les années 50 !




 
 
Le saviez-vous ?


La demande de brevet a fait l'objet d'un versement du Conseil des prud'homme de Saint-Brieuc relatif au brevets d'invention, marques et modèles déposés. Elle a été déposée, avec deux photographies du babyfoot Poilane, aux Archives départementales des Côtes-d'Armor sous la cote 135 W 48.

 

Photo du babyfoot Poilane. Archives départementales des Côtes-d'Armor.

 


Caractéristiques de l’appareil de jeu de football faisant l’objet du dépôt  

(d'après une lettre descriptive sur papier à en-tête de M. Poilane)

 

Cet appareil est construit en bois d’essences diverses, l’appareil s’ouvre par le milieu et il est fermé par une serrure, il fonctionne avec des barres rentrantes (télescopiques) chromées sur lesquelles sont fixés les joueurs en métal ou en bois (à la demande du client).
Les amortisseurs sont en bloc mousses sphériques.

Sur le fond de l’appareil, où circule la balle, est collé un tapis, soit en linoléum, soit en caoutchouc ou en bulgomme ou toute autre matière.

Au bout de chaque tube est fixé un embout en aluminium qui coulisse sur une tige d’acier.
Le nombre de joueurs est de 22 par appareil.
Les pieds de l’appareil sont démontables et fixés par des boulons.

L’appareil est muni intérieurement d’un système de couloirs sur lesquels descendent les balles, celles-ci sont bloquées par une trappe en bois ou en métal, cette trappe se déclenche par le fonctionnement d’un monnayer de marque et de modèle différents.

Cet appareil est présenté en bois teinté de un ou plusieurs tons, il peut être également laqué.

Fait à Saint-Brieuc le 15 décembre 1951

 

 

D'autres personnes portant le nom de Poilane à Robien

On ne possède pas de renseignement sur la famille de Ferdinand Poilane pouvant nous expliquer par exemple comment et pourquoi il était arrivé à Saint-Brieuc, quel était son parcours professionnel, s'il avait des compétences en menuiserie ou dans le commerce...

Sans que l'on puisse les rattacher à Ferdinand Poilane, on peut noter que d'autres personnes, portant ce nom, ont habité dans le quartier de Robien.

Ainsi, Philippe Poilane, son épouse Thérèse et leur fille Geneviève née en 1913 à Lamballe, habitaient en 1936 au 58 rue Jules Ferry dans le quartier de Robien.  

Dans le détail Philippe Marie Poilane est né à Fégréac (44) le 8 mars 1878, marié à Vanves (92) le 30 octobre 1902 avec Thérèse Le Baillif. Il était employé de chemin de fer, tout d'abord à Dieppe avant 1900 puis à Lamballe. Il est décédé le 10 mai 1953 à Saint-Brieuc. 

Thérèse Rosalie Françoise Poilane, née Le Baillif, était l'épouse de Philippe Poilane. Le couple a habité Lamballe dans les années 1910 et au 58 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc dans les années 30.  Elle est décédée en 1949 à l'âge de 79 ans à Saint-Brieuc (annonce le 2 septembre 1949 dans Ouest-France).

Geneviève Poilane (Geneviève Julia Fanny), est née à Lamballe le 20 mai 1913, fille de Philippe et Thérèse, marié avec Armel Poilane, décédée le 13 mars 1976 à Bégard à l'âge de 62 ans (Acte numéro 29)

Armel Poilane (Armel Louis Jean Marie), né à Sempigny dans l'Oise (60) le 14 octobre 1912 (acte de naissance page 111), mariée avec Geneviève Poilane le 15 janvier 1937 à Saint-Brieuc, décédé le 2 décembre 1975 à Saint-Brieuc à l'âge de 63 ans.

Marie Désiré Joseph Poilane, née le 24 avril 1890 à Fégréac, mariée le 12 février 1912 à Lamballe avec Auguste Passiot. C’est la sœur de Philippe Marie Poilane, employé du chemin de fer.
Enfin, on a 6 personnes portant le nom de Poilane et décédées entre 1977 et 2022 dans le Morbihan, département où est décédé Ferdinand Poilane.


Le saviez-vous ?

Ferdinand Poilane était installé rue Guébriant depuis au moins 1950 comme l'atteste cette annonce du 22 avril 1950 où on découvre que M. Poilane s'occupait de l'assurance "Le Patrimoine".

Poilane 22 avril 1950 Ouest-France

Le saviez-vous ?

Ferdinand Poilane était un champion de pêche à la ligne. Son nom est mentionné le 8 septembre 1953 dans une démonstration au cours de la Foire exposition de Saint-Brieuc. M. Poilane est présenté comme le champion de pêche au coup. En juillet 54 pour la demi-finale régionale comptant pour le championnat de France de pêche au coup, M. Poilane finit 58e.
Au mois d’août 54 il remporte le concours de Chatelaudren. En septembre 1954 M. Poilane revient à Foire exposition et se classe premier de pêche à la truite et fait la plus grosse prise, 260 grammes. En 1955 à Dinan, M. Poilane termine 1er.

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à partager, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page, avec votre adresse mail pour la réponse.  

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Sources

Ouest-France, annonces du 11 août 1951, 29 mars 1952, 13 novembre 1952,  12 octobre 1953, 16 septembre 1954.

Correspondances en octobre 2022 avec Joël Corbineau, auteur de la restauration du babyfoot Poilane.

Archives départementales des Côtes-d'Armor, dossier 135 W 48. 86.- Poilane Ferdinand. 8, rue Guébriant. Merci à Vincent Le Gall pour la transmission des documents des archives départementales, fermées pour causes de travaux au moment de cette recherche.
Notice : Appareil de jeu de football. Dépôt du 15 décembre 1951.

Deux photographies (9 x 14 cm) d'un appareil de jeu de football en deux exemplaires avec une lettre descriptive sur papier à en-tête

Le Télégramme, article du 9 juin 2010, à l’occasion d'une exposition appelée « Quoideneuf » aux Archives départementales des Côtes d’Armor, en 2010. L'exposition était consacrée aux brevets des inventeurs et évoquait à ce titre l’invention de Ferdinand Poilane.

Site de l’I.N.P.I (dépôt des brevets), jouet de type sarbacane, Ferdinand Poilane, brevet ici

Site, Le babyfoot français, cliquer ici

 

Ci-dessous, photo de la famille Louessard dans un café autour d'un babyfoot,à Mordelles vers 1950-1955, Musée de Bretagne, lien permanent vers la notice ici





mardi 1 avril 2025

Les débuts de la télévision dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.


Si la première émission de télévision date de 1935, jusqu’en 1948 la télévision ne diffuse même pas deux heures de programme par jour. Et dix ans plus tard, en 1958, il n'y a que 10% des foyers français qui sont équipés d'un poste de télévision.

Pour se faire une idée de la manière dont la télévision a fait son apparition dans le quartier de Robien, on peut faire appel aux souvenirs d'Emmanuel et Lucie Chuberre qui y sont arrivés en 1931. Emmanuel Chuberre a toujours aimé les appareils audiovisuels. A Saint-Brieuc, il a été successivement opérateur dans les cinémas Le Familia, Le Royal, Les Promenades.

Le 12 octobre 1948, Ouest-France raconte les exploits d’Emmanuel Chuberre en tant que radio amateur. Ils ne sont que deux autres avec M. Chuberre sur le secteur de Saint-Brieuc : M. Allain, rue de la Corderie  et Marcel Quinty, habitant Saint-Laurent, commis principal des P.T.T au central téléphonique.

Les 3 cartes de radios amateurs.

Les trois radios amateurs ont proposé une démonstration à la Foire-exposition qui n’est pas passée inaperçue. Leur station lançait des appels en public et recevait les réponses. En tout 361 liaisons ont été établies avec l’Europe et l’Afrique du Nord pendant la semaine.

Le poste ayant servi pour la démonstration à la Foire-Exposition

Après avoir bien exploré les possibilités des transmissions par poste radio, M. Chuberre se passionne pour la télévision. M et Mme Chuberre sont dans les premiers à posséder un poste de télévision dans le quartier.

La télé sur le rebord de la fenêtre 

Cette télévision familiale est souvent posée sur le rebord de la fenêtre de la famille Chuberre et elle attire les habitants émerveillés devant cette image venant de si loin. En 1953, le jour du couronnement de la Reine d’Angleterre Élisabeth II, leur salle à manger est pleine de monde…

Image du couronnement d’Élisabeth II à la télévision

Il n'était pas rare à l'époque d'aller voir la télévision chez des voisins, dans la famille ou dans un café. Ainsi, Jean-Claude Rizzo, dont la famille habitait rue de l’Ondine se souvient du poste de télévision du patronage de Robien dans les années 50-60 :  "Dans le foyer il y avait une télé où on voyait l’émission qui présentait le cirque « La piste aux étoiles ». Le feuilleton « Zorro » remportait aussi beaucoup de succès et on ne voulait pas en manquer un épisode".

 

Un incroyable bricoleur

Nous revenons à Emmanuel Chuberre, cette fois dans son costume de bricoleur de génie. Et là encore, Ouest-France qui est à l'affut lui consacre un long article, le 6 décembre 1955.

M. Chuberre. 6 décembre 1955 Ouest-France
M. Chuberre a réalisé la prouesse technique de fabriquer un poste de télévision par lui-même !

Quand le journaliste de Ouest-France vient le rencontrer à son domicile, tout n’est pas encore complètement terminé : « Ce poste sera au point sous une huitaine de jours quand je pourrai éliminer les parasites automobiles… Tenez, voyez l’écran bouger, voyez ces barres : ce sont des autos qui passent dans la rue. Cet appareil est d’ailleurs un appareil d’essai. Je n’ai pas voulu fignoler, ni faire un poste avec une belle ébénisterie. »

M. Chuberre montre ensuite l’antenne spéciale au-dessus de la maison, une antenne orientée vers Jersey qui permet de capter les ondes anglaises. M. Chuberre est certain qu’avec la télévision française les images et le son seront meilleurs.

Le reportage se termine : « Nous laissons M. Chuberre à son bobinage, à ses écrans, à ses lampes, à ses prises de courant, en jetant un dernier coup d’œil sur l'écran en promettant de revenir avant Noël, pour la mise au point."

4 novembre 1958 Ouest-France

Puis plus tard, la généralisation de la télévision a tout bouleversé : les gens sont restés plus enfermés chez eux, les mentalités ont changé. 

La maison de la famille Chuberre, rue Ferdinand Buisson

Constatant l'attrait constant des Briochins pour la télévision, en 1958, M et Mme Chuberre ouvrent un magasin de télé-radio, rue de la Gare : ils donnent ainsi une forme professionnelle à leur passion et en font profiter un plus grand nombre jusqu'en 1970 où ils prennent leur retraite.  

Annonce dans Ouest-France 24 septembre 1960
Annonce dans Ouest-France 5 mai 1961
Lucie et Emmanuel Chuberre le jour de leurs noces de Palissandre en 1992

A 88 ans, M. Chuberre continuait ses émissions de radio-amateur

 Souvenirs, souvenirs

Guylaine Quéméner, une habitante du quartier de Robien se souvient : "En cas de panne de télé, on appelait Monsieur Chuberre. Je me rappelle très bien ; et le soir on regardait "la Piste aux étoiles" réjouis ! "

Un relais télévision dans le boulevard Hoche en 1957

Si de plus en plus de foyers possèdent un poste de télévision, le problème de la diffusion et de la bonne réception des émissions persiste. Un article de Ouest-France du 21 février 1957 évoque à cet égard la mise en place d’un relais pour la télévision dans le boulevard Hoche, à proximité de l’école Hoche à Saint-Brieuc.

21 février 1957 Ouest-France
En 1957, il n’existe qu’un relais radio pour Saint-Brieuc permettant de capter « la chaine nationale ». Sa portée est assez limitée du fait qu’il se trouve encastré dans les maisons rue Lamennais et que son antenne ne dépasse pas 15 mètres de haut. Le nouvel émetteur, placé dans le boulevard Hoche sera tout autre puisqu’il sera doté quant à lui d’une antenne montée sur un pylône de 35 mètres de haut, de plus dans le quartier de Robien qui est un point haut de la ville.

Photo aérienne de 1971 avec l'antenne de 35 mètres de haut.

Les Briochins reçoivent alors la télévision par le relais de Caen et « ce n’est pas fameux tous les jours, l’influence des circonstances atmosphériques est prépondérante. »

Publicité, maison Mottais. 31 août 1959 Ouest-France

La population compte sur le relais de Saint-Pern/Bécherel pour obtenir une bonne réception des émissions de radio et de télévision. Il sera le symbole de l'arrivée de la télévision en Bretagne après son inauguration le dimanche 18 octobre 1959.    Doté d'une hauteur de 271m, il assurera la diffusion et la transmission des programmes télévision et radio pour plus de 1 100 000 habitants (Ouest-France 9 octobre 1959).

24 juillet 1959 Ouest-France

Voici le programme de la seule chaine disponible de la télévision française le 30 octobre 1959...


Il faudra attendre 1961 pour que le Finistère puisse recevoir les émissions de télévision  sans problème après la mise en fonction du relais de Roc-Trédudon. (Ouest-France 4 novembre 1959)


A partir des années 60, la télévision ne cessera de se généraliser et de se banaliser...


Une histoire d'antenne

L'histoire suivante est racontée dans l'édition de Ouest-France du 9 mars 1971, l'incroyable résolution d'un problème de réception du poste télévision d'une habitante de Robien !

 

Claude-TV, un magasin de télévision à Robien.

DRD Electronic au 27 boulevard Carnot était un magasin et une entreprise de vente et réparation de TV-Hifi-ordinateurs, ouvert en 1996, puis sous le nom de Claude TV en 1998, avant de se déplacer en 2015 rue Émile Zola, toujours dans le quartier de Robien. L’entreprise se chargeait également de la pose d’antennes terrestres et satellites.

A noter que DRD Electronic avait été ouvert au 16 rue de la Gare dès 1989.

Magasin Claude TV 27 boulevard Carnot à Saint-Brieuc. Photo Eric Bergeronne 1999

Le véhicule de l'entreprise Claude T.V

Lorsque les nouvelles chaînes de télévisions sont devenues disponibles sur la TNT à partir de mars 2005, il a fallu s’équiper d’un boitier spécifique. Mais toute la population de Saint-Brieuc n’a pas eu accès à la TNT à cause des problèmes d’émetteurs. Deux nouveaux émetteurs ont été posés en 2008 pour étendre la réception sur presque toute la ville.  Dans cette période de la TNT, Ouest-France est venu interroger Eric Bergeronne, technicien chez Claude-TV, car cette technique restait mystérieuse pour beaucoup de personnes à cette époque(voir la photo ci-dessous). 

Les activités de Claude-TV, dans le boulevard Carnot, ont cessé en 2015 mais ont continué rue Émile Zola, toujours à Robien.

Eric Bergeronne avec un boitier TNT dans les mains. 24 octobre 2007 Ouest-France

Claude TV, rue Emile Zola, photo RF janvier 2025


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A retrouver sur ce blog
 
L'histoire du cinéma à St Brieuc (avec M. Chuberre), cliquer ici 
 
Les établissements Poiriers, fabricants de postes de T.S.F, rue Luzel en 1925-1926, cliquer ici
 
 
Sources

Articles de Ouest-France : 12 octobre 1948, 6 décembre 1955, 21 février 1957, 24 juillet 1959, 17 février 1992.

Correspondances avec Eric Bergeronne. 2021 (et rencontre en janvier 2025)

Liste des diffuseurs Continental-Edison. 12 novembre 1958 Ouest-France

 

 


 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...