La scierie Aubin, du nom de son propriétaire M. Jean Aubin, se situait dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. On y accédait par le chemin Béziers Lafosse (devenu plus tard une rue), proche de la rue Jules Ferry.
Son père, Joseph Aubin, né vers 1898, était également exploitant forestier et peut-être lié à la création de l'entreprise. A la fin de sa vie, il est décédé à son domicile 27 rue Jean Jaurès en 1969.
Au premier plan le boulevard Hoche et au second plan la scierie avec son bois entreposé. Photo 1971 Musée de Bretagne. |
La scierie de Saint-Brieuc est liée à la scierie Aubin de Plaintel dont la famille Aubin est également propriétaire.
Dans le registre des sociétés, on trouve la trace de la constitution officielle de la société Aubin, immatriculée le 28 juin 1946 et enregistrée le 1er janvier 1955, 22 rue André Gide à Saint-Brieuc.
M. Aubin a repris la scierie d'Ernest Roy en 1955. Cette histoire de M. Roy est racontée dans un autre article ici
La localisation de la scierie Aubin
A Saint-Brieuc, cette entreprise était composée de plusieurs bâtiments et d'endroits de stockage non-couverts comme on le voit sur la photo ci-dessous des années 40-50. Autour il n'y a encore que des champs et des jardins ouvriers, la rue de l'Ondine ne rejoint pas encore la rue Béziers Lafosse.
Photo aérienne, fin des années 40. Archives municipales |
Cette autre photo aérienne des années 40 nous fait découvrir la scierie mais aussi toutes les terres cultivées qui l'entourait !
Photo aérienne, années 40. Archives municipales |
Photo archives municipales 11Fi1935-01. Agrandissement. |
Sur cette autre photo, on voit une partie de la scierie dans la rue de l'Ondine, sur le côté gauche en venant du boulevard Hoche.
Photo Ouest-France, années 80 |
Les spécificités de l'entreprise
La société Aubin est spécialisée dans l'exploitation forestière des bois du pays mais aussi des bois du Nord et de pays exotiques. Elle commercialise des parquets, des panneaux, des menuiseries.
Le devenir de l'exploitation forestière en Bretagne est un sujet d'interrogation à la fin des années 60. Ouest-France y consacre une page entière le 6 janvier 1969.
6 janvier 1969 Ouest-France |
Dans cet article, on retrouve une intervention faite par Jean Aubin le 9 mars 1968 à Comper lors d'une réunion d'études sur les débouchés industriels de la forêt dans l'Ouest.
M. Aubin recense alors 175 scieries, dont beaucoup de petites exploitations, qui produisent dans les Côtes-du-Nord 30.000 m3 de feuillus et conifères, employant de 300 à 350 ouvriers. Il convient d'y ajouter 3 à 4 débardeurs indépendants.
M. Aubin n'est guère optimiste sur l'avenir des scieries, estimant que leur nombre ira en diminuant. "La solution à leurs problèmes de rentabilité passe par l'utilisation des produits secondaires et sous-produits, la modernisation de leurs équipements, et sans doute aussi par une certaine concentration."
La scierie Aubin dans la presse
La société Aubin passe de temps en temps des annonces dans Ouest-France pour recruter du personnel, informer que l'entreprise continue de fonctionner pendant les périodes de vacances scolaires, simplement pour se faire connaître ou à l'occasion d'un accident d'un camionneur !
Aubin. 26 avril 1969 Ouest-France |
Annonce Ouest-France 4 octobre 1969 |
Annonce Ouest-France 13 mars 1971 |
13 novembre 1975 Ouest-France |
23 avril 1977 Ouest-France |
Annonce Ouest-France 5 janvier 1980 |
Annonce Ouest-France 6 août 1981 |
Un permis de construire 1980
Le 18 septembre 1980, M. Aubin dépose un permis de construire dans le but de surélever un bâtiment déjà existant.
Différents plans sont ajoutés au dossier.
Les premières difficultés de l'entreprise Aubin. 1983-1984
Un article de Ouest-France daté du 24 avril 1984 fait le point sur la situation de l’entreprise qui traverse alors des difficultés :
« La société Aubin est une entreprise familiale ancienne qui avait quelque peu changé d’orientation et s’était développée il y a un an. Ce qui montre, qu’en matière économique, les choses peuvent aller très vite.
L’entreprise Aubin est implantée à Saint-Brieuc, rue André Gide : là se trouvent les services généraux et l’activité d’importation du bois et de négoce de produits dérivés qu’elle ne fabrique pas elle-même (portes, baguettes, moulures, contre-plaqué etc.). Une trentaine de salariés travaillent rue André Gide.
A Plaintel est installée la scierie qui emploie une quarantaine de personnes ».
On apprend ensuite que l’entreprise a ouvert une unité de rabotage pour maisons à ossature bois à Saint-Brieuc à la Ville-Bernard, employant une cinquantaine de personnes. Mais ce marché s’est écroulé en 1983, mettant en péril l’ensemble de l’entreprise qui est alors en règlement judiciaire.
En avril 1984, la société Aubin dépose son bilan. Elle employait alors 120 personnes sur ses deux sites de Saint-Brieuc et de Plaintel.
La fin de l'entreprise
En janvier 1993, la scierie Aubin de Plaintel (52 salariés) est mise en liquidation et un conflit oppose le PDG Rémy Aubin (propriétaire du matériel) à son père Jean Aubin (propriétaire du terrain et des bâtiments)...
2 janvier 1993 Ouest-France |
L'évolution de ce secteur de Robien
Dans ce secteur du quartier Robien, après l'abandon des activités de la scierie et d'une entreprise de construction de caravanes, en 2010, l’espace
en friche a été complètement transformé. Terre et baie Habitat a fait construire le long de la rue de l'Ondine, une résidence toute bardée de bois, rappelant d'ailleurs la scierie qui s'y trouvait avant.
Un autre ensemble de bâtiments neufs beaucoup plus imposant, ayant pour nom « Les Jardins d’Ondine », est dans le prolongement Est. L’accès se fait par la rue André Gide.
Rue de l'Ondine, Terre et Baie Habitat. Photo RF |