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vendredi 1 novembre 2024

Les bistrots de Robien, rue Jules Ferry à Saint-Brieuc


 
Rue Jules Ferry : Chez Jean-François Comte, chez Marie Tocquer, Le Triskell, Le Chêne Doré, Chez Bougeard, Le Bar de l’industrie, Chez Poinsignon, Le Café Maro, Le 101, le Tout va bien...


Au tout début de la rue Jules Ferry, avant 1900, il y avait déjà un bar où l'on servait du café et du cidre du côté gauche au numéro 1 et un autre débit de boisson du côté droit au numéro 2 comme on le voit sur la photo d'époque ci-dessous.
 
La rue Jules Ferry, début du XXe siècle. Carte postale ancienne.

 

LE CAFÉ DE JEAN-FRANÇOIS COMTE, puis MARIE TOCQUET, au 1 RUE JULES FERRY
 

Le café situé au 1 de la rue Jules Ferry était tenu depuis au moins depuis 1896 par Marie-Madeleine Comte et son mari Jean-François Comte s'occupait du négoce de cidre.
En 1906, c'est Marie Tocquer qui est mentionnée comme débitante dans le recensement de cette année-là. Marie Tocquer est née en 1864, son mari Hervé-Marie est alors conducteur de chemin de fer, employé à la compagnie de l'Ouest. Ils ont trois fils et une fille. D'près le recensement, leur arrivée à St Brieuc date d'au moins 1896, à la naissance de leur premier fils.
Sur une carte postale ancienne, on voit ce débit de boisson une inscription sur les volets "Café" et "Cidre".



Le bar de Marie Tocquer, débitante, 1 rue Jules Ferry         




Marie Tocquer, débitante, 1 rue Jules Ferry. Recensement 1906. Archives départementales 22

 


 
Le CAFÉ MICHEL, Le CAFÉ DU PÈRE HILLIO, Le CAFÉ DE LA PETITE VITESSE, Le TRISKEL, Le MILORD PUB, LE D4, au 2 rue Jules Ferry
 

Le Café Michel était situé à l'angle du boulevard Carnot mais côté pair, au 2 de la rue Jules Ferry. C'est un bar qui existait déjà avant 1900, tenu par Guy Michel en 1896.

Guy Michel, débitant, 2 rue Jules Ferry. Carte postale

En 1906, d'après le recensement, il est tenu par Jeanne Michel, née Guitton, née en 1863 à St Donan. Guy Michel, son mari, est serrurier chez Auffray. 
Jeanne Michel, débitante, 2 rue Jules Ferry. Recensement 1906. Archives départementales
 

En 1909, après le décès de Mme Michel, aubergiste au 2 rue Jules ferry, une vente aux enchères a eu lieu le samedi 24 juillet 1909. 

 


L’annonce détaillée de cette vente dans l’édition de Ouest-Eclair du 21 juillet 1909 nous donne une bonne idée de l’équipement d’un  bistrot de cette année-là :

20 grands fûts, 4 petits fûts et plusieurs barriques, un pressoir-moulin, des cuves, entonnoirs, baquets, 75 hectolitres de cidre, pompe à cidre, boissons diverses (vin, cidre bouché, eau-de-vie, liqueurs, apéritifs, rhum etc.) bois à feu, un poney, des poulains, une charrette anglaise et un harnais.


Pour le matériel de l’auberge une autre vente était organisée à un autre moment de la journée : tables, chaises, tabourets, fourneaux, batterie de cuisine, vaisselle, verrerie, armoires, commodes, lits en châtaignier et en fer avec sommiers, literie, lingerie, horloge, glaces, buffet vitré, charnier.

 


Le Café du père Hillio, c'était le nom qu'on donnait à ce café dans les années 1930-1940.
En 1948 et jusque dans les années 60, le patron est Jean Lemée. Le bistrot est connu sous le nom de "Bistrot de la petite vitesse", en rapport avec "la gare de la petite vitesse" désignant la gare de marchandise.
 
9 décembre 1948. Annonce Ouest-France

 

Madame Gisèle Trausch (née Davoust), déjà assez âgée, a acheté le bistrot de la petite Vitesse le 9 janvier 1966.  

André Bougeard, qui habitait le quartier, se souvient de cette dame très âgée que tout le monde appelait Marie. 

 

Madame Trausch a  vendu à Lucie David le 20 décembre 1975 mais Mme David n'a commencé qu'au tout début janvier 1976.

Joseph David, le père de Lucie David, avait tenu lui-même un bar au 11 place de la Grille à Saint-Brieuc et à l'occasion d'une reconversion professionnelle, elle a réalisé un rêve qu'elle entretenait depuis longtemps en s'installant dans ce bar de la rue Jules Ferry. 
Elle a renommé ce bar le Triskel

 

Document Bernard Le Moal publié sur facebook

En plus du bar, Mme David avait à l'étage des chambres en meublé. Elle organisait aussi des soirées pour les cheminots ou des groupes, comme par exemple l'amicale des V.R.P des Côtes-du-Nord qui avait fait son buffet campagnard en mars 1979. Le Cyclo-Sports de Robien y tenait très souvent ses assemblées générales. 

Les excursions qui partaient à la journée avec des autocars profitaient pour s'y retrouver dans la grande salle afin d'y prendre un petit déjeuner ou un goûter à leur retour.

Sa fille Claudie se souvient : "Tout le bas de l'établissement a été refait pour pouvoir profiter d'une grande salle. Ma mère avait fait fabriquer un grand lustre en bois en forme de Triskel pour la salle du bar-restaurant."

Le souvenir le plus mémorable ? : "En 1979, le Tour de France cycliste est passé par la rue Jules Ferry, il y avait un monde fou ! Bernard Hinault était le maillot jaune et il gagna son deuxième tour cette année-là."

31 mars 1979. Ouest-France

 


Le Triskell est revendu à monsieur André Petton en 1982 qui va le nommer le Milord Pub.

Octobre 2004 Annonce dans Ouest-France 30.10.2004


Le Triskell est donc remplacé par un bar de nuit, Le Milord Pub qui ouvre le 4 juin 1982. Ce pub, spécialisé dans les bières, proposait des soirées à thème pour créer des ambiances de fête. L'établissement est repris en septembre 1993 par Jean-Noël Lévêque
 
Collection Gilles Merrien
 
Le nouveau propriétaire est un barman de métier qui arrive de Pordic pour se mettre à son compte pour la première fois. Le service est assuré de 18h à 3h du matin en semaine et de 18h à 4h du matin le samedi et le dimanche.
Jean-Noël Lévêque restera au Milord jusqu'en 2005.
Nicolas et Jessica Fouyet devant le D4 qui vient d'ouvrir en 2005. Photo Ouest-France 21 septembre 2005

Il y a eu plusieurs changements de nom pour cet établissement du 2 rue Jules Ferry qui s'est appelé "Le D4" en 2005.
Au mois de juillet 2005, le pub le Milord est donc devenu le bar-cocktail-pub-cigares le D 4. Après respectivement quinze et dix ans d'expérience en bar, Nicolas et Jessica Fouyet ont ouvert leur propre affaire. « D 4 » comme l'abréviation du nom d'un cigare, le « Partagas, série D, n° 4 », qui est également vendu dans l'établissement. Plusieurs nouveautés attendaient les clients au D 4. « Nous proposons du champagne mais aussi des cocktails, avec ou sans alcool, ou à base de champagne ou encore différents types de whisky », expliquent les deux jeunes gérants dans un article qui leur est consacré dans Ouest-France le 21 septembre 2005. Chacun pourra s'y retrouver dans une ambiance « cool et décontractée », tels sont les maîtres mots de Nicolas et Jessica. Mais le D 4, c'est aussi des concerts, des soirées à thème. 
Le D4 en 2008. Image Google

Le pub le D4 était aussi le rendez-vous des joueurs de fléchettes : Les Dart's Four Ever et les ACD4, deux équipes qualifiées championnat de France et devant ensuite participer au championnat du monde à Las Végas.

Le D4 a fermé en 2010. 
 
Les joueurs de fléchettes devant le D4. Ouest-France 10 juillet 2009


"Le Tavarn abadenn" au 2 rue Jules Ferry a fait suite au Milord Pub. Des soirées musicales étaient organisées comme celle avec Clara Simonoviez, une soirée Jazz pour un hommage à Frank Sinatra, en novembre 2011. En 2012, ce pub a participé à la programmation décentralisée du Off d'Art Rock, avec Dom Duff (rock folk breton).

ANECDOTE
2 rue Jules Ferry. Entrée, Le Milord 
 
Le 13 mai 1996 est resté comme une date mémorable du Milord Pub. Ce soir là, des habitués, une vingtaine de personnes, sont arrivés vêtus de peaux de bêtes pour la soirée Cro-magnon.





La deuxième entrée du Milord, 2 rue Jules Ferry



Le pub, Le Milord, rue Jules Ferry. Années 80. Photo Ouest-France

 
 
 
LE CHÊNE DORÉ, 9 rue Jules Ferry
Au numéro 9 de la rue Jules Ferry (on trouve aussi l'adresse 2 rue Guébriant car la maison fait l'angle), il y avait un bar-restaurant dont on voit à peine l'enseigne de nos jours. L'établissement a ouvert dans les années 30.

La famille Boulain devant le Chêne Doré. Rue Jules Ferry. Photo famille Boulain



L'enseigne du Chêne Doré, à peine visible de nos jours. Photo RF
 

Cet établissement a fonctionné jusqu'au début des années 70.
La première trace dans les archives date de 1931 où l'on trouve dans le recensement Jean Auffray inscrit comme débitant. Mais d'après le témoignage de Maria Le Ray (née en 1918 et habitante de la rue Jules Ferry), il s'agirait en fait de la famille Anfray (affaire du sous-marin Ondine qui a coulé en 1928, le marin Anfray est à l'origine du nom de la rue de l'Ondine, dans le quartier de Robien).

Dans le recensement de 1936 les propriétaires ont changé, il s'agit de Pierre et Victoire Boulain.
L'établissement s'appelle "Le Chêne Doré". Nous savons que Pierre Boulain travaillait à Sambre-et-Meuse et en plus il avait quatre jardins qui lui donnaient beaucoup de légumes qui alimentaient la cuisine du restaurant. Victoire, son épouse, était aux fourneaux et c'est elle qui dirigeait le restaurant. Toute la journée, le bar fonctionnait avec des gens du quartier principalement. Et le soir, il y avait de l'ambiance, une population très diverse se côtoyait, les gens racontaient des histoires drôles et rigolaient. C'est un bar-restaurant-hôtel qui marchait très bien.
 
De nombreux ouvriers de l'usine de la conserverie Le Bigot, qui se trouvait juste en face, venaient à 10h du matin faire leur pause et boire un coup de cidre.
Au Chêne Doré Monsieur Boulain achetait du cidre en barrique et on le vendait à la tirette. Les gens du quartier venaient avec leurs bouteilles vides.



Au Chêne Doré, rue Jules Ferry. Photo famille Boulain
 
 
ANECDOTE 
Au Chêne Doré on louait aussi des chambres. Parmi les locataires, à la fin des années 60, on trouve Alain Victor, un Manceau qui travaillait à la SNCF et qui était surtout connu comme boxeur : il fut, au cours de ces années-là, plusieurs fois champion de France en catégorie poids lourds.

ANECDOTE
Jeannine se souvient que, quand elle s'est mariée (avec le fils de la maison Boulain), tous les bistrots du coin avaient donné un coup de main pour le repas de la noce. Les patrons de bistrots de la rue Jules Ferry étaient des amis, pas des concurrents.


ANECDOTE
Les belles années du Chêne Doré étaient le résultat d'une clientèle fidèle et des voyageurs de commerce hébergés dans la pension. Mais dans les années 70, de moins en moins de gens occupaient les chambres de la pension. M et Mme Boulain ont pu tenir encore quelques temps en transformant leur établissement en hôtel social.



 
CHEZ CONAN, CHEZ BOUGEARD, Le Korrigan, La Bergerie, Le Manguier, O' Saveur, 10 rue Jules Ferry
 
Le bistrot au 10 rue Jules Ferry était tenu au moins depuis 1896 par Jean-Marie Conan, né en 1859 à Lanrodec et par Marie-Louise Conan, née Gallo, originaire de Plouagat. Nous en avons des traces dans les recensements de 1896 et 1901.
 
Plus tard, le bistrot du 10 rue Jules Ferry était connu sous le nom de "Chez Bougeard ". Ce bar était tenu par François et Rose Bougeard (recensements de 1931 et 1936) puis par les sœurs Bougeard. En 1942, c'est le nom de Georges Bougeard qui est indiqué (le fils?). C'était, parait-il, un restaurant de qualité. 
Au tout début des années 70, "La mère Bougeard" qui avait dans les 80 ans tenait toujours le restaurant.
L'établissement est devenu ensuite Le Korrigan puis La Bergerie (acheté en janvier 1971 par M. Domalain qui y faisait la cuisine avant d'acheter le pressing en face).
Annonce Ouest-France du 13 janvier 1972

 

Après La Bergerie, le restaurant a pris de nom de "Le Manguier" (emplacement actuel du restaurant O’Saveur).
 
Annonce 12 décembre 1942. Ouest-Eclair

 
Publicité parue dans Le Griffon. 1967 numéro 8



 
BAR DE L'INDUSTRIE, CAFÉ MAGADUR, 28 rue Jules Ferry
 

Dans la rue Jules Ferry, au numéro 28, on trouve encore la trace au dessus de la porte de l’enseigne peinte du « Bar de l’industrie-Restaurant ». Il était aussi appelé "Chez Gestin", on y faisait aussi à manger le midi ; un restaurant ouvrier bien apprécié dans le quartier !
 
Photo André Bougeard. 2011

Dans le recensement de 1931 on a Françoise Coeuret inscrite comme débitante, en 1934 Mme Jouan le tenait et en 1936, on trouve Marie Magadur, installée comme restauratrice.
Le café Magadur semble bien fonctionner avec les cyclotouristes des Côtes-du-Nord comme le montre les deux articles qui suivent de 1935 et 1936.
 
18 décembre 1935 Ouest-Eclair

13 mars 1936. Ouest-Eclair café Magadur


Bar de l'Industrie. Début du XXe siècle. détail de carte postale





 

Bar de l'Industrie. Photo RF

Photo André Bougeard 2011


 
Café-Cidre Esnault, Café Allano, 47 rue Jules Ferry
Le 27 décembre 1911, M. Esnault, débitant de boisson, fait paraitre une annonce afin de vendre son "Café-Cidre" pour la somme de 4000 francs.

Cet établissement aurait été tenu dans les mêmes années par Mathurin Allano, inscrit dans l'annuaire de 1910. Ce qui est sûr, c'est que l'on retrouve Mathurin Allano en 1920 dans ce même établissement. Mathurin Émile Allano est né le 3 juillet 1886 à Trévé (22). Avec son épouse Marie Domalain mariée en 1911, elle tenait ce bar, avant de divorcer. Un triste fait divers nous en dit plus sur l'ambiance de violence dans la famille, sur fond d'alcoolisme : "Les scènes étaient fréquentes dans la maison. Un soir, une violente dispute éclata entre Allano et la domestique de l'établissement. Celle-ci fut frappée par son patron qui se mit ensuite en devoir de briser la vaisselle et tout ce qui lui tombait sous la main. Le commissariat fut prévenu et l'agent Demey réussit à maîtriser le forcené qui fut interné par la suite." (Ouest-Eclair 12 juillet 1926).
L'article de Ouest-Eclair semble faire une confusion sur l'identité d'Allano présenté comme étant né le 1er janvier 1886 à Loudéac. Or, vérification faite dans l'état civil, il n'y a pas d'Allano né cette année-là à Loudéac. Le site Généanet indique l'identité véritable et le lien suivant permet d'accéder à la fiche sur Mathurin Allano (cliquer ici)

De nos jours, il ne reste pas de trace de ce bistrot car on trouve à sa place une imposante maison construite pour la famille Pradat, au 47 rue Jules Ferry à l'angle de la rue Lemonnier. Le permis de construire a été établi le 1er février 1940 par l''architecte est M. Cosson, il a dressé les plans le 12 décembre 1939.
 
 
"CHEZ BERTHELOT", "CHEZ POINSIGNON", 49 rue Jules Ferry
 

Déjà dans les années 30, comme en 1936, Émile Berthelot et sa femme Joséphine étaient recensés comme cabaretiers à cet endroit, à l’angle de la rue Jules Ferry au 49 et de la rue Lemonnier.
 
6 février 1939. Ouest-Eclair
 Le 4 avril 1945, Ouest-France signale que la Ligue des Droits de l'Homme tient une réunion salle Berthelot.
 
4 avril 1945 Ouest-France

M. Le Pottier a également tenu cet établissement...
D'après les souvenirs de Maria Le Ray, née en 1918 et habitante de la rue Jules Ferry, il y a eu une salle de bal qui fonctionnait le dimanche, pendant quelques années dans les années 30. Au dessus du bar, avant-guerre, habitait la famille Boulard. Yves est devenu le chef de la gare de Saint-Brieuc. 
 
En 1947, M. Le Floch tenait ce bar-restaurant. Le 11 janvier 1947, Ouest-France informe que tous les samedis à 21h se tient un bal avec l'orchestre Colleu et son ensemble à  la "salle Berthelot", rue Jules Ferry. C'est une indication intéressante qui montre que cette salle avait conservé ce nom après le départ des Berthelot.


11 janvier 1947 Ouest-France

10 février 1947. Ouest-France

Le 15 octobre 1949, un autre entrefilet dans Ouest-France annonce la tenue d'un grand bal dans la "salle Berthelot", rue Jules Ferry. 
 
15 octobre 1949

Dans les années 50 et 60, la belote était une distraction très prisée dans le bistrot appelé "Chez Poinsignon" et des concours pouvaient s'y tenir comme celui du grand concours départemental de belote des Anciens Prisonniers de Guerre en février 1956. Henri Poinsignon, était le patron (fiche du site Généanet en cliquant ici). Cet homme était né à Morlaix et il était marié avec Marie-Françoise Chevallier.
Henri Poinsignon a échappé une une saisie administrative comme l'indique un article de Ouest-France du 15 janvier 1955. C'est Pierre Baud, commissaire-priseur qui était chargé de la vente mais celle-ci n'a pas eu lieu au dernier moment. Les raisons n'en sont pas données dans l'article.


 

Le bar "Chez Poinsignon" possédait aussi une salle où on pouvait danser.
Le carrelage de Chez Poinsigon, avec l'aimable autorisation du propriétaire des lieux

Sur la photo ci-dessous, le bar se situe au niveau de la porte de garage et la salle de danse là où se trouvent la porte marron et la fenêtre avec le volet roulant fermé.
Il est possible que ce soit aussi  le lieu où était le pub Le Tiky's dans les années 90 (à confirmer).

Emplacement de "Chez Poinsignon", rue Jules Ferry



Paroles d'habitants, Chez Poinsignon.
Jean-Claude Le Chevère nous livre ce témoignage :

"Chez Poinsignon le patron était généreux pour les doses de Pastis, il ne savait jamais s’il en avait mis assez. Et il était connu pour sa discrétion exemplaire. Il savait jouer les ignorants si quelqu’un lui demandait un renseignement. Si un client revenait plusieurs fois le même jour il le saluait à chaque entrée comme s’il ne l’avait pas vu depuis la veille. Et la dame, qui courait après son mari légèrement porté sur la bouteille pour le ramener à la maison, se voyait répondre invariablement : « Désolé, Madame, mais je ne me rappelle pas l’avoir vu aujourd’hui », même si le mari en question venait à peine de quitter les lieux".


"CHEZ Lucas"", 60 rue Jules Ferry
 

Erwan Lucas raconte : « Mes grands-parents, Marc et Marianne Lucas, sont partis de Corlay en 1919 pour reprendre un café à Paris, Porte de la Chapelle. Ils sont revenus au début des années 1930 à Corlay, après être passés au Mans et à Rennes. Ils avait mis de l'argent de côté et ont acheté une parcelle de terre à Robien, à mi-chemin entre la "Petite Vitesse" (gare des marchandises, côté Robien) et l'usine Sambre-et-Meuse"..."La maison du 60 rue Jules Ferry, construite en 1934-1935, est assez impressionnante à l'intérieur. Le rez-de-chaussée était au départ un café tenu par mes grands-parents, avec un appartement en rez-de-chaussée derrière. Mes grands-parents ont arrêté de tenir le café dès la fin des années 1930 (ma grand-mère était malade). Par la suite c'est devenu une épicerie".

 
 
LE BISTROT MARO, 99 rue Jules Ferry
 

Au numéro 99, Victor Maro et sa femme Françoise sont inscrits comme "débitants" dans les recensements de 1931 et 1936. La maison à l'angle de cette rue a été détruite mais le bistrot Maro continue d'exister à quelques mètres de là, c'est l'histoire du "Café de l'Octroi".
 
Bistrot Maro 11 avril 1932 Ouest-Eclair


 
LE CAFÉ DE L'OCTROI puis LE 101, 101 rue Jules Ferry

Suite au décès de son mari au mois de janvier 1937, Françoise Maro fait l’acquisition du N°101 de la rue Jules Ferry et créait le " Café de l’octroi – Veuve Maro ". Elle sera la propriétaire de ce café pendant 32 ans jusqu’à sa mort en 1969 à l’âge de 73 ans. 
 
Le Café de l'Octroi-Veuve Maro au 101 de la rue Jules Ferry à St Brieuc. Photo Stéphane Bernier

Après sa vente, le bar prend alors le nom " le 101 ". Mais les habitudes restent ancrées, et pendant longtemps pour les anciens du quartier, le 101 est toujours appelé “Chez Maro”.
Le bar « Le 101 » était appelé ainsi car il était situé au 101 de la rue Jules Ferry. La patronne du 101 avait pour devise "Au 101 on est bien, on s'en souvient et on y revient !"
Les ouvriers de l'usine Sambre-et-Meuse s'y retrouvaient avant mais surtout après le travail. 
 
Le 101 en 2008. Image Google Street

 

Ce bar a été remplacé par le traiteur « Saveur d’Asie ».


Au 101 rue Jules Ferry. Photo RF


Au 101 rue Jules Ferry. Photo RF



 


LE BISTROT DE MME BRIAND, 105 rue Jules Ferry. 1933-1942
 

Honorée Briand est recensée comme "cafetière" en 1931 au 105 de la rue Jules Ferry. En 1933, elle est victime d'un client malhonnête...
Chez Mme Briand 29 mai 1933 Ouest-Eclair
 
En 1942, Mme Briand  est mentionnée comme débitante au 105 rue Jules Ferry. Henri Briand, 22 ans, son fils, lui donne un coup de main. Malheureusement, en 1942 sous l'Occupation, les bistrots n'ont pas le droit de servir de l'alcool tous les jours. Les gendarmes entrent : " Henri Briand les voyant entrer voulu arracher la bouteille de fine des mains de sa bonne, mais trop tard !" . Henri Briand passât au tribunal pour vente illicite d'alcool. (Ouest-Eclair 20 mars 1942)

Les Arcades, restaurant, salon de thé oriental et bar à chicha, 109 rue Jules Ferry
 
2011 image Google

Dans le quartier de Robien s'est installé un restaurant, salon de thé oriental et bar à chicha au 109 de la rue Jules Ferry.
L'établissement a ouvert en décembre 2005. Voilà comment, le 12 décembre 2005, Ouest-France avait présenté cette initiative de Ouided Djebli, la patronne :

 "Il n'y avait aucun salon de thé de ce type sur Saint-Brieuc. C'est un nouveau concept où les gens peuvent venir déguster un thé tout en fumant le narguilé dans un décor typiquement oriental. » Des airs d'Orient, un décor typiquement oriental, une ambiance très chaleureuse où chacun peut venir déguster des pâtisseries avec son thé". 

 

Ouided Djebli aimait organiser des soirées à thème comme de danses orientales, des soirées célibataires. En plus du salon de thé ouvert tous les jours, les Arcades, on trouvait aussi un restaurant avec des recettes propres à la maman en cuisine.

 

Ci-dessous, à gauche Ouided Djebli, la patronne aux côtés de Chloé, danseuse orientale et d'une serveuse

Photo Ouest-France 12 décembre 2005


En 2007 la salle de restaurant est endommagée par un début d'incendie : un mégot mal éteint a consumé un canapé situé dans la deuxième salle du restaurant, dégageant d'importantes fumées. Les pompiers ont éteint et ventilé les lieux. (Ouest-France 24 mars 2007)
En 2011 l'établissement était fermé.
 
Image Google 2008


 
LE TOUT VA BIEN, 113 rue Jules Ferry

 
Avant de s'appeler Le « Tout va bien », un café existait avant les années 40 au numéro 113 de la rue Jules Ferry. Ce café était appelé "Joué-Robic"
Les plans de cet établissement ont été conçus par l'architecte M. Chevalier qui habitait la maison qu'il avait fait construire 34 rue Jean Jaurès, dans le quartier de Robien.
 
Annonce. 26 novembre 1941 Ouest-Eclair

 
La cellule "Debord", du quartier de Robien du Parti Communiste Français pouvait y organiser des concours de belote coinchée et des concours de fléchettes comme annoncé dans la presse communiste en octobre 1946.

Journal L'Aube Nouvelle. 19 octobre 1946
 
1948 29 janvier. Union Cycliste.  Annonce Ouest-Eclair

Plus tard, dans les années 50-60, le bar-hôtel "Le Tout va bien", avait une très bonne réputation et attirait aussi de nombreux clients de passage à Saint-Brieuc car il se situait à une entrée importante de la ville, à l’angle de la rue Jules Ferry  et du boulevard Jean Macé. La grande salle permettait que s'y tiennent des bals.
La circulation automobile n'est pas intense dans les années 50 et devant l'hôtel restaurant se dresse la Place du Tout-va-bien.

Travaux à Saint-Brieuc. Le Tout-va-bien. 21 juillet 1954 Ouest-France


La propriétaire était toujours Mme Jouéo dans les années 60 et plus tard, dans les années 80, ce sera Jean Andrieux
Annonce d'un bal. 2 juin 1951. Ouest-France

 
 
Publicité parue dans Le Griffon. 1965
 
Dans les années 80, c'était alors le point de chute des joueurs de P.M.U, des habitués du quartier et des nombreux cyclotouristes (voir le témoignage ci-dessous).

C'est en décembre 1988 que M et Mme Jean Andrieux cèdent leur hôtel à M et Mme Jean-Yves Larsonneur
 


Dans les années 2000, Karine et Alain Meier ont dirigé l'établissement qui a fini par fermer en octobre 2016. 
Interrogée en octobre 2008 dans Ouest-France, Karine Meier est au bord des larmes lorsqu'elle accueille le journaliste dans son établissement : « J'ai envie de pousser un gros coup de gueule. Deux ans que ça dure. Je n'en peux plus ! »

La patronne se plaint alors que les places de stationnement autour de ce bar-PMU-hôtel soient systématiquement occupées de 4 h du matin à 20 h. « T'es bien gentille Karine, mais on ne vient plus chez toi parce qu'on ne peut pas se garer ! », disent les clients. Alors qu'ils servaient au début 43 couverts chaque midi, Karine et Alain ont arrêté la restauration. Ils ont licencié la femme de ménage, le cuistot et le serveur. Deux d'entre eux les ont poursuivis aux prud'hommes.

 

Photo André Bougeard Juin 2011

 

Ils disent aussi avoir investi 400 000 € pour acheter et remettre aux normes le « Tout va bien ». Les 15 chambres de l'hôtel sont louées 300 € le mois à des gens en proie à des difficultés de tous ordres, contre 30 € par jour auparavant. « On paye une taxe professionnelle, on doit donc avoir le droit de travailler », estiment Karine et Alain
À tort ou à raison, les patrons du « Tout va bien » montrent du doigt Manoir industries, située juste en face ;  270 employés y travaillent alors...
Le Secours populaire est aussi dans le collimateur du « Tout va bien », avec son flux de camions qui chargent et qui déchargent du matériel et les bénéficiaires qui se garent  dans le secteur.

La  bonne nouvelle est que la direction des ressources humaines de Manoir Industries va envoyer ses travailleurs intérimaires polonais se loger au Tout va bien. "Et tout ira mieux ?" s'interroge le journaliste Jérôme Bezannier !

 

23 octobre 2008. Photo Ouest-France


Ce bar-hôtel ne portait vraiment pas bien son nom, c'est le moins que l'on puisse dire ! 

Les propriétaires avaient de gros problèmes de voisinage, dans les dernières années cet établissement a été le lieu de la mort suspecte de la propriétaire en 2009, d'un incendie en 2016 et aussi d'un braquage !
Le 24 mars 2021, un nouvel incendie a ravagé l'hôtel...
 
Le bar après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF

L'Hôtel après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF

L'Hôtel après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF

Du temps de sa splendeur, Le bar, restaurant, hôtel Le Tout va bien. 113 Rue Jules Ferry St Brieuc

 

Paroles d'habitants

Jean-Claude Le Chevère nous livre ce témoignage :

 "En tant que cyclotouriste à l’ACB (le club briochin a compté plus de 300 licenciés dans les années 80, c’était alors le premier club de France) j’ai fréquenté deux établissements robiennais, le Tout Va Bien et la Croix Péron.

Le Tout Va Bien constituait notre point de chute lorsque nous rentrions par la route de Quintin. Le café était bondé (habitués, joueurs de tiercé et cyclos) et il fallait parfois attendre pour avoir une table. Le patron de l’époque (deux autres lui succédèrent), Jean Andrieux, qui avait une certaine expérience des brasseries parisiennes, n’arrêtait pas d’une table à l’autre. Il avait une mémoire phénoménale, ne notait rien et ne se trompait jamais dans ses commandes
".




 
 
Le Sans surprise, restaurant 115 rue Jules Ferry, à l'angle de la rue de Tréfois

Le sans surprise.13 décembre 1985 Ouest-France

 
Photo 2011 Google street

Le sans-surprise était un restaurant dansant, ouvert depuis les années 80 jusqu'aux années 2010. En 2012, il est repris par Rémi Rousseau et Carméla Pezzela. Mais d'importants travaux de voirie vont contrarier cette reprise (voir ci-dessous).

Le Sans surprise. 10 octobre 2012 Ouest-France

 
Le Sans surprise. 15 décembre 2012 Ouest-France

 
 
LE PAVILLON BLEU, 117 rue Jules Ferry
 

Le Pavillon Bleu était un bar-restaurant, déjà dans les années 30. La première trace d'archive est du 11 juin 1933. Dans le cadre de la Fête de Robien, un grand lâcher de pigeons voyageurs y était organisé.
En 1938, la presse évoque Le Pavillon bleu à propos d'un rendez-vous de cyclistes (voir l'annonce ci-dessous).


Le pavillon bleu.18 février 1938 Ouest-Eclair


 
Le Pavillon Bleu se situe en face du Tout Va Bien, à peu près à l’emplacement actuel d’une agence d’intérim. En 1953 il était tenu par M. Briand.
 
Le Pavillon Bleu se partageait la clientèle de Sambre-et-Meuse avec le Tout Va Bien. Le Pavillon Bleu organisait des bals en fin de semaine et en fin d'année au moment du réveillon (annonces en 1977 et 1978). Des concours de belote s'y déroulaient également (voir l'article daté de 1956, tout en bas de page).
Des associations pouvaient y proposer des buffets campagnards (comme le syndicat des chiffonniers en avril 1972, les anciens du stade briochin en décembre 1984). 
Au Pavillon Bleu. Annonce 17.12.1977 Ouest-France



Emplacement du Pavillon Bleu, rue Jules Ferry

 

Une annonce parue le 13 décembre 1985 mentionne le restaurant L'oasis, au 117 rue Jules Ferry. Un établissement tenu par M. Le Boedec qui proposait un menu du jour et des spécialités orientales. 
Il reste à déterminer si ce restaurant a remplacé momentanément l'établissement Le Pavillon Bleu en changeant de nom?
 
 
 
La tournée des bistrots de Robien continue ici...

Bistrots rue abbé Garnier

Bistrots boulevard Carnot

Bistrots boulevard Hoche

Le bistrot rue de Robien

Bistrots rue Luzel

Bistrots rue de Trégueux




 
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Sources

Archives municipales, dossier de presse des années 1996 et 1998 avec des articles de Ouest-France.

Archives Ouest-Eclair : vente aux enchères Mme Michel 21 juillet 1909.


Article Ouest-France du 4 juin 1982 (le Milord), du 17.09.1993 (le Milord, reprise), du 21.09.2005 pour le D4

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1911, 1936.

Site internet, greffe du tribunal de commerce.

Des renseignements ont été fournis par Michel Le Borgne.
 

Jeannine Boulain a transmis des informations et des photos sur Le Chêne Doré, rue Jules Ferry.
 

Jean-Claude Le Chevère a apporté de nombreux éléments, qu'il tient lui-même pour beaucoup de Claude Le Sayec, originaire du quartier où il a presque toujours vécu.

 

Merci à Claudie Rault-David pour toutes les précisions sur le bar Le Triskel (mai 2021).
 

André Bougeard, un ancien du quartier, a retrouvé plusieurs noms de bistrots, ainsi que Jean Viguier.

Stéphane Bernier, a précisé toute l’histoire du Café Maro car Françoise Maro était son arrière grand-mère.
 
Il faut encore trouver l'emplacement du bar rue Jules Ferry, tenu par Emile Allano, né le 1er janvier 1886 à Loudéac, et par son épouse née Domalain, originaire de Plaine-Haute.
Un article du 12 juillet 1926 dresse un portrait peu flatteur de M. Allano, bien connu de la police à Saint-Brieuc : "Les scènes étaient fréquentes dans la maison. Un soir une violente dispute éclata entre Allano et la domestique de l'établissement. Celle-ci fut frappée par son patron qui se mit ensuite en devoir de briser la vaisselle et tout ce qui lui tombait sous la main. 
Le commissaire fut prévenu et l'agent Demey réussit à maîtriser le forcené qui fut interné par la suite. Sorti de l'asile, il se remaria mais n'en recommença pas moins à boire exagérément au point de s'enivrer fréquemment."
 
 
Vols rue Jules Ferry 12 août 1926. Ouest-Eclair

 
 
 
1956 25 février. Ouest-France. Concours de belote au Pavillon bleu et Chez Poinsignon

 






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