Petit retour sur l'histoire des 37 bars du quartier.
Les bistrots de Robien ont pendant longtemps été fréquentés par la population ouvrière des grandes usines du quartier. La rue Jules Ferry comptait à elle seule douze emplacements de bistrots et la rue Luzel quatre.
Aller au bar était pour
beaucoup le petit plaisir que l’on pouvait se payer. C'était aussi l'endroit où
on faisait ses courses car on ne compte pas dans le quartier le nombre de
bar-épicerie.
Avec l’augmentation de la population dans le quartier, il était tentant
d'ouvrir un débit de boissons. Souvent ce sont des femmes qui ouvrent ces
établissements dans leur propre maison. Quelques tables, des chaises, du café
chaud, des bouteilles de cidre et de vin et l'on peut servir facilement au
verre à des ouvriers qui sortent des usines et des ateliers de Robien.
Le bistrot est aussi un lieu où s'organise la solidarité comme on le constate avec cet article de 1953 qui nous indique qu'une réunion se tient dans un café de Robien pour organiser une collecte pour les chômeurs.
Ouest-France 6 février 1953
Un grand marché se tenait aussi à Robien et cela amenait de nombreuses
personnes dans le quartier et donc dans les bars et restaurants. Les éleveurs,
qui avaient apporté leurs animaux le matin, et les fermiers venaient boire un
coup dans les bistrots voisins et restaient manger le midi. Les
bars-restaurants faisaient même plusieurs services.
En dehors du jour exceptionnel du marché, le bistrot, c’est aussi le lieu où
on retrouve les amis, les habitués, on paie sa tournée, on y discute de tout
parfois un peu trop fort, on sort du travail et avant de rentrer à la maison,
le petit tour au bar est incontournable.
Les activités au café étaient bien différentes au cours de la journée : petit
café le matin, apéro le midi, jeux de cartes l’après-midi, verre de rouge,
concours de belote. Quand on est à la retraite ou au chômage c’est aussi un
moyen de continuer à avoir une vie sociale.
Michel le Borgne, depuis longtemps dans le quartier nous fait aussi un petit rappel.
« Les bistrots assuraient du lien social, les yeux dans les yeux, mais aussi avec parfois ou souvent des bagarres liées à l'alcool et en particulier avec petits rouges de Dom José ! "Si tu bois tu meurs, si tu ne bois pas tu meurs quand même, alors bois mais du DJ !"
Aujourd’hui, avec la baisse de l’activité industrielle, ce temps est révolu et
le seul qui subsiste aujourd’hui, sans activité de restauration, est le bar de
la Passerelle. Dans une série d’articles publiés par Ouest-France à la fin des
années 90, on trouve quelques portraits des personnes du quartier qui ont tenu
ces bars.
C’est l’occasion de faire un petit retour en arrière et d’en appeler aussi à vos souvenirs pour compléter cet article avec le formulaire de contact à droite de chaque page du blog (lieux précis, année d’ouverture et de fermeture...).
Vous pouvez nous aider à compléter cet article sur les bistrots en utilisant le formulaire de contact, merci.
La tournée des bistrots de Robien continue ici...