Dans les années 50, Théophile Lamandé était connu dans le quartier de Robien comme négociant en
beurre et œufs, rue du Pré-Chesnay à Saint-Brieuc. L'entreprise sera reprise par la suite par son fils Henri.
Les grandes étapes de la vie de Théophile Lamandé
Théophile Lamandé est né le 14 janvier 1893 à Ploeuc-sur-Lié (22).
Son père Pierre Marie Lamandé exerçait la profession de « garçon coquetier, marchand de beurre ».
Théophile se marie une
première fois le 1er juillet 1918 à St Brieuc avec Louise Coquil, commerçante
à St Brieuc, décédée en 1931. A partir du 11 septembre 1919, M. Lamandé établit son domicile au 70 rue de Quintin à St Brieuc. Dans un second mariage en 1932, il épouse Louise
Lecoq.
D’après les informations fournies dans son registre militaire, il s’installe rue du Pré-Chesnay le 25 févier 1939.
Au début des années 50, M. Lamandé se lance dans le négoce de beurre et d'oeufs après avoir fait construire de grands hangars, bâtis sur cave, qui jouxtent la maison d'habitation.
Les locaux
Les bâtiments étaient constitués de 3 niveaux :
des caves utilisées comme lieus de stockage frigorifique ;
des ateliers de conditionnement et d'expédition ;
des greniers dans la partie sud-ouest, où dormaient
certains ouvriers qui commençaient très tôt le matin.
Les camions livraient leurs produits dans la cour (4) qui se trouvait entre la maison d’habitation et les bâtiments de l’entreprise Glémot (1).
Photo aérienne du site industriel du Pré-Chesnay. |
Photo aérienne du site industriel du Pré-Chesnay. |
Les caves sont accessibles par trois endroits différents. Le premier accès se situe un peu au sud de la maison. Il permet de descendre dans un sous-sol en terre battue et gravillons d'environ 240 mètres carrés. Au fond de cette cave, un escalier en béton permet de rejoindre le niveau du rez-de-chaussée du hangar.
Enfin, un autre accès par camion est possible par la rue François Merlet.
Accès actuel au sous-sol enterré. Photo RF 2021 |
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Les employés
C’était une entreprise familiale : en 1958, Théophile Lamandé, 65 ans, en était le patron et on retrouve son fils, Henri, 34 ans, conducteur.
Une partie de la main d’œuvre était de proximité comme la famille Herviou, habitants du tertre Marie-Dondaine.
L'entreprise Lamandé dans la presse
Fraude alimentaire
Le 23 juin 1954, le journal Ouest-France révèle qu’un inspecteur des fraudes avait relevé une irrégularité en 1953 dans l’exploitation frigorifique de M. Théophile Lamandé. Ce dernier avait omis de tenir à jour le registre du mouvement d’entrées et de sorties de la marchandise entreposée dans le frigorifique.
Cette fraude a coûté 50 000 francs d’amende à M. Lamandé.
Grave accident à la gare.
Deux employés d’une entreprise de transports pris en sandwich entre deux
camions
Le 5 mars 1958 dans Ouest-France est relaté un accident s’étant produit la veille à la gare S.N.C.F dans l’enceinte de la gare de marchandise de la petite vitesse. Les conséquences auraient pu être tragiques.
Un camion de la maison Le Bail, entrepreneur de transports dans le boulevard Carnot, venait d’achever un déchargement de bouteilles de butane vides. Joseph Broudic, le conducteur et son collègue Roland Schoellkoff, quittaient la proximité de la voie ferrée. Ils firent une manœuvre et sortirent à l’arrière de leur camion.
C’est alors que la camionnette conduite par M. Lamandé fils arriva en marche arrière et coinça les deux malheureux entre les arrières des deux véhicules.
M. Broudic s’en tira avec une fracture de la clavicule et son collègue fit un bref passage à la clinique des Villes-Dorées.
Dans l’édition du 13 juin 1958, Ouest-France évoque le passage devant le tribunal d’Henri Lamandé, 34 ans, inculpé de blessures involontaires pour ne pas s’être assuré de ce qu’il y avait derrière son véhicule. Sa condamnation lui coûte 15 000 francs d’amende pour le délit et 3 000 francs pour la contravention.
La reprise de l'entreprise par Henri Lamandé
Après 1958, M. Lamandé atteint les 65 ans et a donc la possibilité de partir en retraite...Il cède l'entreprise à son fils.
Théophile Lamandé décède
quelques années plus tard, à l’âge de 70 ans, le 21 juin 1963 à son domicile, 40 rue du Pré-Chesnay.
Au milieu des années 70, en 1974, la société Lamandé, reprise par le fils Henri Lamandé, s'installe rue de La Fontaine à Trégueux. Elle est présentée comme "Centre de conditionnement d'oeufs".
Henri Lamandé modernise les techniques utilisées et recrute de nouvelles équipes. Il recherche par exemple un responsable d'équipe avec des connaissances en mécanique (annonce du 5 octobre 1974 dans Ouest-France).
En décembre 1981, l'entreprise Lamandé est à l'honneur au niveau régional. Elle reçoit le logo de l'exportation et une médaille de bronze qui récompense la très forte progression de son chiffre d'affaire (c'est la banque de la Société générale qui délivre les prix).
Henri Lamandé est certainement sur la photo ci-dessous, mais où ?
Photo accompagnant l'article10 décembre 1981 Ouest-France |
En 1992, la société Lamandé est autorisée à exploiter un atelier de cassage industriel d'oeufs à Trégueux. Une autre société prend en charge l'enlèvement des coquilles, dirigées vers une entreprise d'amendements calcaires.
Henri Lamandé continue d'habiter rue du Pré-Chesnay jusqu'en 1995 où la maison est vendue.
Recensement militaire. Archives départementales |
Le saviez-vous ?
La société Lamandé s'inscrit dans une longue tradition de maisons spécialisées dans la vente en gros de beurre et oeufs, comme la maison Joulaud. (ci-dessous facture de 1891)
1891. Facture Joulaud. Dossier 3 L 133 Archives municipales
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Sources
Articles de Ouest-France : 23 juin 1954, 5 mars 1958, 13 juin 1958, 6 août 1958,14 juin 1971, 18 octobre 1974, 1er décembre 1992
Entretien avec Mme Quinio, habitante de la rue du Pré-Chesnay. Juin 2021
Site Généanet, fiche sur Théophile Lamandé établie par Patrick Thomas, cliquer ici
Recensement militaire 1214, vue 360, année 1913. Archives départementales. Cliquer ici ou sur Génarmor en cliquant ici