samedi 20 janvier 2024

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc en 1932-1936

M. Rault, à droite, devant la boucherie de la Croix Mathias où il travaillait avant de venir à la Croix-Perron

 

 

 

La comparaison des commerces et services dans le quartier de Robien entre l'année 1922 et l'année 1932 fait apparaitre quelques changements importants : certains commerces ont disparu comme le boulanger et un cordonnier dans le boulevard Carnot, un boucher rue Jules Ferry, un marchand d’œufs. Les habitants vont devoir se contenter de 17 bistrots au lieu de 27 !

Des techniques nouvelles apparaissent et le quartier en est le révélateur : huiles et graisses, moteurs, photographie, scierie mécanique. On note aussi un secteur nouveau, celui de la récupération des peaux. Des emplois dans le tertiaire font leur apparition avec les agents d'assurances.

Les entreprises figurent également dans cette liste car elle font partie du "tissu" du quartier.

 

 

 

Commerces, services et entreprises à Robien en 1932-1936

 

 

Alimentation (gros)

Société vinicole, rue Jules Ferry

Émilie Roblin, gérante alimentation, 13 boulevard Carnot (1936)


 

Assurances (agents)

Cornillet, rue de Robien

Pasquiou, rue Cuverville

 

Bâches imperméables

Le Charpentier, entreprise Rigot-Stalars, rue Jules Ferry

 

Bières, entrepôts

Le Ray, rue Jules Ferry

 

Annonce publiée en 1935 dans le bulletin paroissial de Robien

 

  

Bois de chauffage

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

 

 

Bois de construction

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

 

Publicité L. Laurent, rue Jules Ferry. Annuaire 1932

 

 

Boucher

 

Rault M, Croix-Perron


 André Marie (né à Saint-Lô en 1903), 28 ter rue Aristide Briand

 


 

Boulanger

Louis Turquet (né en 1911 à St Agathon) Marie Turquet (née en 1904 à Bourbriac) et Albert Quéméner, ouvrier boulanger, 23 rue Jean Jaurès (document de 1934, demande d'installation d'une cuve de 1500 litres pour alimenter le four de la boulangerie).


Pierre et Florence Rabin, 17 boulevard Carnot

 

 

Brique

Le Dû, boulevard Carnot

 

  

Cafetiers

Auffray, rue Jules Ferry

Bougeard François, 10 rue Jules Ferry

Hellio Yves, 2 rue Jules Ferry

Hillion L, 60 rue Luzel

Jouan Pierre, 28 Jules Ferry

Lainé Aimé et Victorine, 33 boulevard Carnot

Latimié, rue Luzel proche du Pont de Quintin (bar-restaurant)

Le Bouhoulec Joseph, 3 boulevard Carnot

Le Dily Mlle, 14 rue Luzel

Le Guével Alexandre, Croix-Perron

Le Nouvel, 12 rue Luzel

Le Roy Pierre, 7 boulevard Carnot

Lucas, 60 rue Jules Ferry

Morvan J.M veuve, 26 rue abbé Garnier

Péron Jean, boulevard Carnot

Rault Marc, Croix-Perron

Rouxel veuve, rue Robien

Steunou Yves, 6 rue Luzel

Thomas J L, Croix-Perron

Tréhorel, boulevard Carnot

 

 

Camionneurs

Les fils de A. Flageul 3 rue Jules Ferry et 17 rue de Robien

Pierron 9 et 13 boulevard Carnot

Reux, veuve, 38 rue Jules Ferry

 

 

Charbon de terre

Robert, 11 rue Luzel

 

Charronnage

Jean Ferchal, 45 rue Ferry

 

Charcutier

Charles et Jeanne Hubert, 11 rue Jules Ferry

 

Charron

Ferchal, 45 rue Jules Ferry

D'après les souvenirs de Maria Le Ray, née en 1918 : " M. Ferchal était maréchal-ferrant. La forge avait l'entrée sur une courette donnant sur la rue. Nous allions le voir ferrer les chevaux et cercler les roues de charrettes. En 1939, il restait encore des vestiges de la forge. A cet angle de rue habitent (en 2000) la famille Pradat, les ferrailleurs, qui ont fait construire cette grande maison." 

M. Marie Ferchal est né en 1871 à  Bussac et son épouse Marie Lebreton en 1896 à Ploufragan.

 

 

 

Chaux et ciment

Laurent Louis, rue Jules Ferry

Robert, boulevard Carnot

 

Chevaux (Marchand de )

Gicquel, 20 (ou 45) boulevard Carnot

 

Cidre en gros

Robert, rue Luzel

 

Cimentier

Rideau, 12 rue Jules Ferry

Zocchetti Octave, 32 et 46 rue Jules Ferry

 


 

Coiffeur

Henri Marie (né en 1880 à Saint-brieuc), 15 rue Jules Ferry

Eugène Glo, 29 boulevard Carnot (voir photo ci-dessous)

Chez Jean, 48 rue Jules Ferry (Jean Le Croguénec a ouvert son salon en 1934)

 


Le salon de coiffure au 29 boulevard Carnot. Carte postale années 30-40


 

Conserves (fabricants de )

Dandicolle et Gaudin, boulevard Carnot

Saupiquet, rue Luzel

 

Constructions métalliques

Forges et Laminoirs, boulevard Carnot

  

Cordonnier

M. Bastien, rue Jules Ferry, à côté des établissements Le Ray (au 59)

Eugène Bastien, 23 rue Albert Thomas.

Le Chevrollier, rue de Robien prolongée (future rue Jean Jaurès)


 

Correspondant des chemins de fer

Flageul, 3 rue Jules Ferry

 

Déménagements

Flageul, 3 rue Jules Ferry

Pierron, boulevard Carnot

 

Droguerie et fabrications d’eaux gazeuses

Le Ray, rue Jules Ferry

Buvat, 14 rue Jules Ferry, eaux minérales en gros, Société Vinicole de Bretagne

 

Entrepreneurs de bâtiment

Laurent, boulevard Hoche

Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

 


 

 

Épiciers

Au bon Vigneron, rue Jules Ferry

Michel, 20 rue Jules Ferry

Société économique, Jean et Henriette Le Dû, 19 rue Jules Ferry

Union économique briochine, boulevard Carnot

Société Vinicole de Bretagne, 14 rue Jules Ferry

Mme Carpier, 26 rue Aristide Briand

Mme Modeste Rouxel (née à Eréac en 1893), 6 rue Aristide Briand.

 

Le 6 rue Aristide Briand, épicerie

 


Fonderies

Forges et Laminoirs, boulevard Carnot

 

Forgeron

Ferchal, 45 rue Jules Ferry

Burniaux Alphonse, 51 boulevard Carnot

 

Fourreurs

La Pelleterie de Bretagne, Jean et Thérèse Thomas, 13 bis rue Jules Ferry

 

Fromages en gros

Ciret, rue Cuverville

 

Grains (graines et farines, fourrages, tourteaux, engrais)

Laguitton,  29 boulevard Carnot

Le Bigot, 6 rue Jules Ferry

 

Hangars

Vaucouleurs, Philippe et compagnie, boulevard Carnot

  

Huiles et graisses industrielles

Huileries centrales, rue Zola. M Gazielly directeur

Société générale des huiles de pétrole, le Coucou

 

 

Maréchal-ferrant

Kervran Georges, 47 boulevard Carnot

Charles Callenec, rue abbé garnier 

 

 

Matériaux de construction

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert, boulevard Carnot

 

Menuisier

Collet François, 47 boulevard Carnot

 

Mercerie

Jean et Marie Jalet, 28 rue Aristide Briand

 

Moteurs

Ranjouan frères, boulevard Hoche

 

Peaux

Eugène Méheust, 33 bis rue Jules Ferry

Pradat, 7 boulevard Hoche 

 

Eugène Méheust est né en 1905 à Ploufragan, Cécile son épouse, en 1907 à Saint-Brieuc.

 

 

Pétrole et essences

Desmarais frères, boulevard du Carpont (deviendra la rue Zola)

 

Photographe

Hamonet, boulevard Hoche

 

Pommes à cidre

Laguitton,  boulevard Carnot

Robert, rue Luzel


Pommes de terres en gros

Le Bigot, rue Jules Ferry

Laguitton, boulevard Carnot

Société fermière bretonne, 4 rue Guébriant

 

Représentant de commerce

Guyonnet, 46 boulevard Hoche

Lamy, Pré-Tison

 

Rouleaux (fabricants de)

Vaucouleurs, Philippe et compagnie, boulevard Carnot

 

Sacs pour l’agriculture et l’industrie

Le Charpentier, 80 rue Jules Ferry

 

Scierie mécanique

Laurent frères, 14 rue Jules Ferry

 

Services rapides

Flageul, rue Jules Ferry

 

Tabac

Laisné, boulevard Carnot

 

Tuilerie

Le Dû, rue abbé Garnier

 

Vidanges

Le Dortz, rue Luzel

 

Vins et liqueurs en gros

Gloanec, boulevard Carnot

Le Ray, rue Jules Ferry

Société Vinicole de Bretagne, 14 rue ferry

 

 

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Sources 

 

Annuaire téléphonique 1932 Archives municipales de Saint-Brieuc. 

Journal paroissial de Sainte Anne de Robien. Archives départementales

 

 

 

 

 

 

 

lundi 8 janvier 2024

Les écoles publiques dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, rue Guébriant, boulevard Carnot. 1903

  

Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Plan de l'école des garçons à Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Cet article n'a pas pour ambition de raconter l'histoire complète des écoles publiques du quartier de Robien mais simplement de donner quelques repères et d'évoquer la création de ces écoles en illustrant de documents anciens...

 


Le projet pour les écoles publiques de Robien. 1901

 

Le quartier de Robien subit une véritable explosion démographique au passage du XXe siècle. Entre 1896 et 1901, la population va tripler et atteindre plus de 1000 habitants. Les familles ont beaucoup d'enfants et il devient urgent d'y construire des écoles publiques.

 

Après avoir fait dresser des plans par l’architecte de la Ville de Saint-Brieuc, le 20  décembre 1901, la municipalité, sous la conduite de M. Louis Hélary,  délibère en vue de la création d’une école publique de filles et d’une école de garçons à Robien. 

 

Plan d'ensemble de la construction des écoles de Robien 1901. 5 Fi 057. Archives municipales


« L’école de filles comprend deux classes pouvant contenir 50 élèves et une classe enfantine pour 50 enfants. La maison d’habitation comprend un appartement de 6 pièces pour la directrice et deux logements de chacun deux pièces et un cabinet pour les institutrices ». 

La classe enfantine dispose d’un réfectoire. Dans la cour de l’école des filles, on a prévu un préau et des toilettes. Sur ce premier plan de 1901, la cour des filles donne sur le boulevard Carnot. 

 

Façade boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

 

Pignon boulevard Carnot, école des filles. St Brieuc. Robien. 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Ecole des filles boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

L’école des garçons comprend deux classes pouvant contenir chacune 50 élèves. La maison d’habitation comprend un appartement de 5 pièces pour l’instituteur et un logement de quatre pièces pour l’adjoint. Sur ce premier plan de 1901, la cour des garçons donne sur la rue Guébriant.

Ce projet est approuvé par le Ministre de l’Instruction Publique le 10 octobre 1902.

 

 

St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

 

 

Les débuts de l’école publique. 1903

 

L’école des garçons ouvre en 1903. Mais les plans sont revus pour l'école des filles.

 

Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904 Archives municipales


 
Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904. Archives municipales



Plan de 1905, approuvé en 1907. Archives municipales


Après approbation du plan de l'architecte en octobre 1904, le projet de construction de l'école des filles est mis en route.

L'architecte Bourgin est l'auteur de nombreux plans pour la ville de St Brieuc. 

L'historien M. Illio a raison de dire qu'il mérite une mention spéciale : "Il fut à la fois architecte du département et architecte de la commune. Il mourut en 1929. Il était le beau-frère du Président de la République Millerand.

A son compte, il construisit beaucoup de bâtiments, qui contribuèrent à donner à la Ville sa physionomie du XXe siècle. Pour l'Etat, Bourgin a construit l'Hôtel des Postes, pour la commune (son ami, le maire Servain, était un grand bâtisseur), les écoles publiques Baratoux, Guébriant, Carnot, Poutrin, Berthelot..."  

 


L'école est aussi un lieu de culture pour le quartier de Robien


"Une bibliothèque populaire", fondée par la Municipalité, est installée en janvier 1906 à l'école de la rue Guébriant. 

Heures d'ouverture : 20h à 22h les lundi, mercredi et vendredi; dimanche de 17h à 19h.

 

 

En 1905, Mlle Cances est nommée adjointe boulevard Carnot (Ouest-Eclair 23 mai 1905)

Dans le recensement de 1906, on trouve  le nom des premiers instituteurs qui logent dans l’école rue Guébriant : Jean Morvan, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel et Louis Tassel, instituteur, né en 1887.

Le directeur de l'école des garçons et la directrice de l'école des filles disposent d'un jardin (plan ci-dessous)

 

Jardins entre les deux écoles. 1901 Archives municipales

 

 

1905 Archives municipales


1905 Archives municipales


Les plans dressés par l'architecte en 1905 se révèlent déjà insuffisants.

En 1906, un projet d’agrandissement de l’école des filles est transmis aux différentes autorités, il porterait le nombre des classes de quatre, à six pour un total de 282 élèves déjà présentes.

Le projet prévoit la construction d’une salle de travail manuel et d’une salle d’enseignement ménager et d’un préau pourvu de sanitaires.

Personne ne conteste cet agrandissement car l'école est beaucoup trop à l'étroit : une classe se trouve pour le moment dans l’appartement de la directrice ! 

Les nouveaux plans sont approuvés le 22 janvier 1907 mais il faut attendre 1909 afin que se concrétise la construction des classes supplémentaires. Elles sont bien nécessaires pour faire face à l'augmentation constante des effectifs : entre 1901 et 1912, la population aura augmenté de 600 habitants, c'est considérable. 

 


 

 

Le quartier de Robien bénéficie d'un très bel outil avec ses écoles publiques mais cela va générer des jalousies du côté du quartier de Gouédic ! 

Voilà maintenant que l'on peut lire dans la presse en 1909 que "le quartier de Robien est favorisé" !


2 décembre 1909 Ouest-Eclair


 

En janvier 1910, un nouveau chantier est lancé avec la construction de deux classes supplémentaires pour l'école des garçons.


Affiche 1910. Archives départementales 2o278.14


 

 

L'affaire du pensionnat. 1909

 

Par une lettre du 17 février 1909, Mme Boutier, la directrice de l'école du boulevard Carnot, sollicite le Conseil municipal demande l'autorisation officielle d'établir un petit pensionnat qui fonctionne déjà depuis deux ans.

La Ville a mis a disposition un petit pavillon pour les instituteurs mais comme il y a de la place, la directrice y loge des élèves pensionnaires.

Certains conseillers s'y opposent mais le Maire et M. Boyer, le rapporteur de ce sujet, ont convaincu leur auditoire. Les Républicains votent pour l'officialisation du pensionnat.

 

 

Les transformations de l'école jusqu'en 1914

 

Avant 1914, l'école a bien changé, des classes supplémentaires ont été construites, des cours professionnels sont créés (comptabilité, couture, etc.) et une cantine scolaire est proposée en hiver.

 

École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122
 
 
École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122

 
 Archives départementales 2o278.14

 

 Archives départementales 2o278.14

 

L'école pendant la Guerre de 1914


École des Filles. Robien, année 1917. Photo Germaine Guays. Ouest-France 28 novembre 1990

 

Parole d'écolière. Germaine Hello née en 1905.

"Je me plaisais beaucoup à l'école Carnot; la directrice était Madame Laboureur et mon institutrice s'appelait Madame Le Mercier. Elle était très sévère, il fallait travailler dur. On passait le Certificat d’Études à 11 ou 12 ans.

Mais pendant l'année scolaire 1917-1918, nous avons dû laisser la place aux blessés de guerre. Je suis donc allée à l'école de la Providence".

Germaine Hello (Guays par son nom de mariage) raconte que l'école des filles a été fermée à la dernière année de la Guerre 14-18. Elle fait référence à cette période où la Ville de Saint-Brieuc avait été obligée de trouver des lieux pour soigner les victimes de la guerre. Quatorze hôpitaux étaient ouverts et l'école des Filles, 15 boulevard Carnot était désignée comme "Hôpital complémentaire 100". Cet hôpital possédait 122 lits et avait déjà fonctionné du 1er juin 1915 au 10 mai 1916.

Germaine a organisé des retrouvailles le 14 décembre 1991, dans la petite salle de Robien, pour retrouver ses anciennes camarades de classe présentes sur la photo de 1917. Léonie Belleret (dit "Mimi-Jan") et Eugénie Corbel étaient au rendez-vous 74 ans après. Martine Guilvic et Alice Hervé n'avaient pu venir...

 

Les premiers instituteurs et institutrices

Dans les recensements, on trouve les noms des enseignants des écoles publiques du quartier de Robien :

1906, Rue Guébriant : Jean Morvan, instituteur, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel ; Louis Tassel, instituteur, né en 1887

1906, Boulevard  Carnot : numéro 13 Marie-Julienne Boutier, veuve née Arthur, directrice école publique ; numéro 15 Alice Herpe, institutrice;

1909, Mme Boutier, directrice de l'école boulevard Carnot 

1917, Mme Laboureur, directrice de l'école boulevard Carnot 

1931, Rue Guébriant : Jean Villeneuve, directeur école ; Marie Villeneuve, femme, institutrice ; Au numéro 6, François Le Nôtre instituteur ; au numéro 22 Emilie Tassel institutrice.

1936, Rue Guébriant : Camille Saindrenan, directeur de l’école ; Marie Saindrenan, institutrice ; Hélène André, institutrice.

1936, boulevard Hoche : numéro 26 Ferdinand Nicolas, directeur école ; Marie Nicolas, institutrice

Plan du quartier. 1938. Archives municipales 5Fi190

 

Une plaque pour François Clairon

En juin 1920, une plaque va être posée à l'école en mémoire de M. Clairon, instituteur-adjoint à l'école Guébriant et tué en 14-18.

François Clairon 22 juin 1920. La dépêche de Brest.

 

La nécessaire construction de l'école Hoche

Le 13 juillet 1936, la municipalité s’engage dans l’acquisition d’un vaste terrain appartenant à Monsieur Sébert, situé entre le boulevard Hoche et le sentier d’Yffignac (qui deviendra la rue François Ménez).

Cette décision procède d’une analyse détaillée des effectifs scolaires qui ne font qu'augmenter. La situation est exposée au Conseil municipal : l’école publique de garçons de Robien « Ecole Guébriant » qui comptait 188 élèves en 1927-1928 passe à 197 en 1930 et 287 élèves en 1936.

Depuis la création de l’école, le nombre de classes est passé à 5 mais s’est révélé insuffisant et il est devenu nécessaire d’installer une classe de garçons dans la salle des fêtes de l’école des Filles pour pouvoir y installer un maître supplémentaire.

En 1936, la situation est la suivante : 287 garçons, 6 classes, soit 48 élèves par classe. Le directeur annonce 300 élèves à la rentrée prochaine.

La population du quartier ne va cesser d’augmenter avec les nouveaux lotissements en cours. La municipalité table sur 400 élèves à l’école des garçons dans un avenir proche.
Du côté de l’école des filles, l’effectif est passé de 259 en 1929 à 336 en 1932-1933. Il faut donc prévoir une dizaine de classes de filles.

Suite à la création de l’Ecole libre de filles, le nombre des élèves est tombé à 315 puis est revenu à 336 en 1935 pour 7 classes, soit 48 élèves par classe. La municipalité a dû pour les filles, aménager une classe dans la partie non occupée de la salle des fêtes.

En retirant les garçons du groupe scolaire actuel de Guébriant, les locaux seraient très vite occupés par les classes de filles.

Le 23 avril 1937, la Ville complète ses acquisitions de terrains en vue de la construction d’une nouvelle école. Elle achète un terrain attenant à celui de M. Sébert, de 427 mètres carrés à M. Louis Feurgard, propriétaire, 7 rue Jules Ferry.

Malheureusement la guerre 39-45 viendra ruiner la réalisation de ce projet. La première rentrée de l’école Hoche ne se déroulera qu'en septembre 1956.

 

 Une bizarrerie

Le 21 mars 1938, le journal La dépêche de Brest publie un article décrivant la première Fête de l'arbre qui se serait déroulée "au terrain de camping de Robien" avec les enfants des écoles. 

Ce qui est bizarre c'est qu'aucune autre archive ne rapporte la trace d'un camping à Robien à cette époque. Le camping ne sera aménagé qu'en 1957...


 

Les écoles publique de Robien pendant la Seconde Guerre mondiale

Les écoles du groupe Guébriant-Carnot  sont réquisitionnées pour les besoins de l’armée au début de la guerre 39-45. Le  Conseil municipal fait le point le 15 mars 1940 sur toutes les mesures qu’il a fallu prendre d’urgence. 

La recherche de locaux de remplacement pour recevoir les élèves du quartier de Robien a concentré toutes les attentions. La municipalité a utilisé au maximum les locaux des écoles les plus proches mais elle a dû se résoudre, à partir du 1er octobre 1939, à installer des classes dans des locaux privés qui ne sont pas vraiment adaptés.

Ainsi une classe s’est retrouvée maintenant dans les bureaux des Huiles Shell, rue Émile Zola, une autre dans une dépendance du Café du Bon Coin, rue de Robien ! Rue Émile Zola le loyer payé par la mairie sera de 1500 francs pour l’année. De son côté, M Le Bras, propriétaire du Bon Coin qui garantit la location d’une grande pièce cimentée à usage de garage, avec un petit terrain vague devant le local et accepte la somme de 1200 francs pour l’année. D'autres élèves empruntent la passerelle piétonne pour rejoindre le Foyer laïc boulevard Charner où des salles de classe ont été aménagées.

Après six mois d’occupation, les locaux seront rendus à la ville à partir du 31 mars 1940.

Les ennuis ne sont pas terminés…

Les écoles du quartier sont réquisitionnées par les troupes d’occupation. La cantine ne peut plus fonctionner. Le service départemental des réfugiés met alors à la disposition du matériel de cuisine au service de la Ville. D’autre part, la Ville est autorisée par le service départemental des réquisitions à occuper trois baraquements édifiés par ce service sur la Place de Robien. Ils ont été aménagés pour un usage scolaire et fonctionnent depuis le 1er octobre 1941.

Ces baraquements devaient servir provisoirement de classes mais cette situation perdurera au moins jusqu'en 1948. (décision du conseil municipal de fin décembre 1947)

 

 

Décembre 1941, un élève de l'école Guébriant rencontre le Maréchal Pétain

Sous le titre « Dix enfants des Côtes-du-Nord sont partis pour Vichy », le journal Ouest-Eclair nous raconte qu’un rendez-vous a été organisé par le maréchal Pétain avec 10 enfants du département dont le jeune Antoine Chalmet de l’école Guébriant.

Accompagnés par le censeur du Lycée Le Braz, ils sont partis en train « pour être à Vichy les hôtes du chef de l’Etat l’après-midi du dimanche 28 décembre 1941 et seront de retour par mardi matin par l’express de cinq heures. »

La conclusion de l’article est pleine d’enthousiasme : « Nul doute que ces heureux et jeunes voyageurs reviendront de Vichy avec un souvenir impérissable de leur réception par le Maréchal Pétain »

Ouest-Eclair 29 décembre 1941

 

Souvenir d'enfant

« Pendant la guerre, un abri avait été construit au bout de la cour de l’école, comme sur le modèle des abris du chemin de fer. Quand il y avait des alertes il fallait aller s’y cacher. »
Michel Dhénaut



Les écoles juste après-guerre 

Guy Flageul est né en 1939, il se souvient de ses premiers pas à l’école Guébriant et Hoche après 1945 :  


« On commençait à l’école Guébriant au début du primaire.

 Mais après on allait à Hoche dans des baraquements provisoires, ce n’était pas des classes en dur.

Enfin, quand on était à l’âge du Certificat d’Études, on retournait à Guébriant ».

 

 En 1949, M. Francis Boisard est le directeur à Guébriant et il est récompensé par la Médaille d'argent de l'enseignement (Ouest-France 12 octobre 1949).


 

L'école de filles et l'école maternelle dans les années 60

A la rentrée de septembre 1956, les classes maternelles et l’école des filles ne bougent pas, elles ne déménagent pas dans la nouvelle école du boulevard Hoche.  Les plus grandes filles des classes de Cours Moyen rentrent par le boulevard Carnot tandis que les maternelles, CP, CE1 rentrent par la rue Guébriant. 
Ce n'est qu'au moment de la mixité dans les écoles que les filles rejoindront alors les garçons à l'école Hoche.

Dans la cour de l'école Guébriand à la rentrée. 16 septembre 1959 Ouest-France
 
 
Souvenirs, souvenirs
 
"Je suis allée dans cette école jusqu’en 1951. La directrice était Mme Lécuyer, assistée  de Mme Corbel, Mme Jonny et Mme Glon. Dans les années 69/70, l'école était dirigée par M. Le Corvaisier. Sa femme y enseignait aussi. Un grand instituteur comme on en voit plus beaucoup".
                                                           Françoise Sérandour. 
 
 
 
Le saviez-vous ?
 
Boulevard Carnot. Photo RF
 
Avez-vous déjà remarqué ces deux anneaux, l'un en dessous de l'autre, sur un pilier du portail de l'école boulevard Carnot ? Ce sont les anneaux qui permettaient de mettre le drapeau tricolore lors des cérémonies patriotiques.
 
 
L'attachement à l'école
 
Les parents sont attachés à leur école et sont impliqués dans la vie de ces établissements scolaires. Ils se regroupent au sein d'associations.

Même lorsqu'ils ne sont plus élèves ou parents d'élèves, certains veulent continuer d'entretenir cette mémoire. C'est ainsi que sera créée en 2003 l'Association des Anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Pour preuve également le succès remporté par des sites comme "Copains d'avant" qui permet de retrouver ses anciens camarades de classe...


2003. Création de l'association des anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Journal officiel



L'association des anciens de Hoche-Guébriant. A droite Liliane Frostin, la présidente. 1er février 2014 Ouest-France

 

A suivre :

L'histoire de l'école Hoche, cliquer ici

 

 

 

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Rappel : cet article est très loin de retracer toute l'histoire de l'école Guébriant dans le quartier de Robien mais si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire de l'école Guébriant, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.


Nicole Connan a effectué sa première rentrée à l'école maternelle publique Guébriant en tant qu'institutrice en 1975, et en 1981, elle est devenue directrice. Photo Ouest-France 23 janvier 1997


 

 

Sources

 

Plans des écoles de Robien 1901. 1905. 1909. 5 Fi 124. 5 Fi 122. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal. 1936, 1937. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal du 15 mars 1940 et 6 septembre 1943.

Les écoles de Saint-Brieuc. Dossier 2o 278.14. Archives départementales.

Création d'association de parents d'élèves. 1959 et 2003. Journal officiel

Article de Ouest-France 1989, 28.11.1990, 1993

Recensements 1901, 1906, 1931, 1936. Archives départementales en ligne

J.B Illio, Histoire de Saint-Brieuc, 1931



 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...