lundi 26 septembre 2022

L' histoire de l'école Hoche à Saint-Brieuc. Depuis 1956 à Robien.

 

 


 

 

La nécessaire construction de l'école Hoche

 

Au milieu des années 1930, la décision de construire une nouvelle école dans le quartier de Robien procède d’une analyse détaillée des effectifs scolaires. 

La situation est exposée au Conseil municipal le 13 juillet 1936 : l’école publique de garçons de Robien « Ecole Guébriant » qui comptait 188 élèves en 1927-1928 passe à 197 en 1930 et 287 élèves en 1936.

Depuis la création de l’école, le nombre de classes est passé à 5 mais s’est révélé insuffisant et il est devenu nécessaire d’installer une classe de garçons dans la salle des fêtes de l’école des Filles pour pouvoir y installer un maître supplémentaire.

 

En 1936, la situation est la suivante : 287 garçons, 6 classes, soit 48 élèves par classe. Le directeur annonce 300 élèves à la rentrée prochaine.

La population du quartier ne va cesser d’augmenter avec les nouveaux lotissements en cours. La municipalité table sur 400 élèves à l’école des garçons dans un avenir proche.
Du côté de l’école des filles, l’effectif est passé de 259 en 1929 à 336 en 1932-1933. Il faut donc prévoir une dizaine de classes de filles.

Suite à la création de l’Ecole libre de filles, le nombre des élèves est tombé à 315 puis est revenu à 336 en 1935 pour 7 classes, soit 48 élèves par classe. La municipalité a dû pour les filles, aménager une classe dans la partie non occupée de la salle des fêtes.

En retirant les garçons du groupe scolaire actuel de Guébriant, les locaux seraient très vite occupés par les classes de filles.

 

 

 

 

L'achat des terrains. 1936-1937 


Ayant procédé à une analyse complète de la situation scolaire dans le quartier de Robien, le 13 juillet 1936, la municipalité s’engage dans l’acquisition d’un terrain de 6000 mètres carrés appartenant à Monsieur Sébert, et situé entre le boulevard Hoche et le sentier d’Yffiniac (qui deviendra la rue François Ménez).

Le 23 avril 1937, la Ville complète ses acquisitions de terrains en vue de la construction d’une nouvelle école. Elle achète un terrain attenant à celui de M. Sébert, de 427 mètres carrés à M. Louis Feurgard, propriétaire, 7 rue Jules Ferry.

 

Le Républicain. Mai 1937

 

 

 

La guerre vient ruiner le projet. 1939


Malheureusement, la guerre 39-45 va tout bouleverser...


Le 8 septembre 1939, le Maire de Saint-Brieuc se voit obligé de changer son projet de construction d’une nouvelle école boulevard Hoche. Il en donne lui-même l’explication devant le Conseil municipal : 

« L’afflux de population scolaire provoquée par l’arrivée de nombreuses familles repliées des régions frontalières et parisienne, et la réquisition par le service de santé militaire des groupes scolaires Guébriant et Carnot, nous oblige à prévoir d’urgence la construction de locaux supplémentaires pour nos écoles. »

Un bâtiment en bois, pouvant servir de salle de classe, doit être construit boulevard Hoche,« dans les plus brefs délais ». 


Le 15 septembre 1939, la Ville engage la Société Armoricaine d’Importation de bois du Nord dont les usines sont au Légué, à construire une construction démontable, montée sur dés en béton. Le bâtiment sera identique à la construction fournie par la même société pour le bâtiment scolaire de la Ville Ginglin. Il comprendra trois vestiaires et trois classes, le tout pour 180 m2. De l’Isover sera fixé entre les panneaux extérieurs (passés à l’huile de lin) et les panneaux de doublage. La couverture est en plaques ondulées.

Chacune des classes sera pourvue d’un conduit de fumée en tuyau de fibro-ciment. L’achèvement des travaux est fixé au 15 décembre 1939.

 


 

 

Les enfants des écoles publique de Robien pendant la Seconde Guerre mondiale

 

Les écoles du groupe Guébriant-Carnot  sont réquisitionnées pour les besoins de l’armée au début de la guerre 39-45. 

Monsieur Saindrenan est le directeur de l’école Guébriant pendant cette période.

 

Le  Conseil municipal fait le point le 15 mars 1940 sur toutes les mesures qu’il a fallu prendre d’urgence. 


La recherche de locaux de remplacement pour recevoir les élèves du quartier de Robien a concentré toutes les attentions. La municipalité a utilisé au maximum les locaux des écoles les plus proches mais elle a dû se résoudre, à partir du 1er octobre 1939, à installer des classes dans des locaux privés qui ne sont pas vraiment adaptés.


Ainsi une classe s’est retrouvée maintenant dans les bureaux des Huiles Shell, rue Émile Zola, une autre dans une dépendance du Café du Bon Coin, rue de Robien ! Rue Émile Zola le loyer payé par la mairie sera de 1500 francs pour l’année. De son côté, M Le Bras, propriétaire du Bon Coin qui garantit la location d’une grande pièce cimentée à usage de garage, avec un petit terrain vague devant le local et accepte la somme de 1200 francs pour l’année.

Après six mois d’occupation, les locaux seront rendus à la ville à partir du 31 mars 1940.

 

Les ennuis ne sont pas terminés…

Les écoles du quartier sont réquisitionnées par les troupes d’occupation. La cantine ne peut plus fonctionner. Le service départemental des réfugiés met alors à la disposition du matériel de cuisine au service de la Ville. D’autre part, la Ville est autorisée par le service départemental des réquisitions à occuper trois baraquements édifiés par ce service sur la Place de Robien. Ils ont été aménagés pour un usage scolaire et fonctionnent depuis le 1er octobre 1941.

 


 

Les écoles juste après-guerre 


Guy Flageul est né en 1939, il se souvient de ses premiers pas à l’école Guébriant et Hoche après 1945 :  

 

« On commençait à l’école Guébriant au début du primaire.

 Mais après, on allait à Hoche dans des baraquements provisoires, ce n’était pas des classes en dur.

Enfin, quand on était à l’âge du Certificat d’Études, on retournait à Guébriant ».

 

 

 

Le projet est relancé. 1951


Le 9 juillet 1951, un projet de construction d’une école primaire de garçons, boulevard Hoche, est présenté au Conseil municipal.

Le projet comprend 12 classes avec galeries, vestiaires, lavabos ; une cour de récréation avec préau couvert et toilettes, une grande salle commune pour les enseignements, péri et post-scolaires ; un atelier de travail manuel ; une salle de sciences ; une salle de dessin ; un réfectoire, un plateau d’éducation physique ; un appartement de cinq pièces pour le directeur, un bureau de direction et une salle d’attente pour les parents d’élèves, un logement pour le concierge de trois pièces avec un réduit pour le rangement du matériel ; un abri à vélos.

 

L’entrée principale se fera par le boulevard Hoche mais une deuxième entrée sera possible « du côté du chemin d’Yffiniac » (rue François Ménez).


Le terrain étant déjà occupé par « une école en bois de 3  classes, un préau et des WC », les classes devront continuer de fonctionner pendant les travaux.

 

Ecole Hoche à St Brieuc, photo aérienne Musée de Bretagne.1971


Les bâtiments seront construits en maçonnerie de moellons de granit pu grès de la région, béton et béton armé, et les toitures seront en ardoises.

 

Il est aussi signalé que les cheminées d’usine (Forges-et-Laminoirs) se trouvent à proximité, côté ouest et que les vents chargés de pluie sont d’Ouest, Sud-Ouest (voir sur la photo ci-dessus, en bas à droite, la cheminée des forges).


Trois architectes de Saint-Brieuc ont concouru (Le Saux, Le Breton et Rolland), mais le gagnant du concours ouvert pour cette construction de l’école Hoche est M. Guillou, architecte à Vannes. La décision est rendue au conseil municipal du 31 mars 1952.


Vue de l'entrée de l'école Hoche. Photo RF 2020

 

 

Les filles et l'école maternelle restent rue Guébriant. Années 50 et 60


La première rentrée de l’école Hoche ne se déroulera qu'en septembre 1956 mais c'est une rentrée où les classes maternelles et l’école des filles ne déménagent pas dans la nouvelle école du boulevard Hoche, exclusivement une école de garçons (pour preuve la photo ci-dessous !).  

 

Classe de l'Ecole Hoche en 1959. Photo sur le site Copains d'avant.

 

 
Les plus grandes filles des classes de Cours Moyen rentrent par le boulevard Carnot tandis que les maternelles, CP, CE1 rentrent par la rue Guébriant. 
Ce n'est qu'au moment de la mixité dans les écoles que les filles rejoindront alors les garçons à l'école Hoche.
 

Les écoles du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Google Map


 
 

Ouest-France dans son édition du 19 décembre 1956 rend compte du tour de Saint-Brieuc, en onze étapes, réalisé par le préfet  des Côtes-du-Nord, accompagné par M. Victor Rault, maire de la Ville ; M. Mazier, député et différentes personnalités. Dans ces onze étapes, plusieurs menaient à Robien, un quartier en pleine transformation avec tout d’abord l’école Hoche : 

« Commencée en 1953, l’école du boulevard Hoche est en cours d’achèvement. Les classes sont d’ailleurs ouvertes comme purent le constater les personnalités auxquelles le directeur, M. Le Bihan, fit les honneurs des lieux.

L’école du boulevard Hoche allie le bon goût au progrès de la technique.

A l’entrée, près du logement du concierge, un gymnase prolongé par la cantine. Une cloison mobile permettra de disposer éventuellement d’une grande Salle des Fêtes. Partout de larges baies sur des classes équipées d’un matériel moderne. L’école une fois terminée reviendra à 80 millions dont 70% à la charge du ministère ».

Les visiteurs se sont aussi attardés longuement dans la classe de Perfectionnement dirigée par M. Chartier.

L'article signale également que M. Pelerin de l’École des Beaux-Arts de Rennes est l'auteur des motifs décoratifs qui ornent l'entrée de l'école.

Signalons enfin que l'école Hoche accueille des élèves instituteurs, c'est ce qu'on appelle "Une école d'application". Et c'est le seul groupe scolaire qui possède, à l'époque, son propre gymnase.

 

 Portrait : Louis Le Garlantézec
 
En 1967, Louis Le Garlantézec prend la direction de l'école Hoche. C'est une personnalité engagée dans la vie publique (syndicaliste, maire de Plougrescant de 1977 à 1983)
Il est nommé dans l'ordre des Palmes académiques, chevalier en 1957 puis Officier en 1962 avant d'obtenir la Médaille d'Argent de l’Éducation nationale en 1968.
Il prit sa retraite en 1970 en quittant son poste de direction à Hoche.
Biographie complète sur le site Le Maitron en cliquant ici

 
 
 
L'attachement à l'école
 
Les parents sont attachés à leur école et sont impliqués dans la vie de ces établissements scolaires. Ils se regroupent au sein d'associations, comme en 1959 au sein de l'école Hoche. Mais les parents des écoles Hoche et Guébriant sont toujours restés très proches et engagés dans des actions communes.
 
Les anciens élèves ne sont pas en reste sur ce qui est de l'attachement à leur école; pour preuve, plus de 200 anciens élèves sont inscrits de nos jours sur le Site Copain d'Avant  pour l'école Hoche.


1959. Création de l'association des parents d'élèves de l'école Hoche. Journal officiel

 

 

 

L'école Hoche années 80-90

 

 


 

La question qui préoccupe les écoles a toujours été les effectifs et l'école Hoche n' échappe pas à cette règle.

Dans un article du 4 septembre 1997, le journal Ouest-France fait le point avec la directrice sur ce qui s'est passé entre les années 80 et la fin des années 90.

Le quartier de Robien se redresse, après avoir subi une lourde perte de population et un vieillissement. Des résidences sont construites et ainsi que de petits lotissements. 

Traduction tangible du rajeunissement du quartier : l'augmentation des effectifs de l'école Hoche. "En 1979, il y avait plus de 250 élèves, commente Monique Tardivel, directrice de l'école, après une forte baisse dans les années 80, le nombre de nos élèves s'accroît à nouveau chaque année, jusqu'à créer un nouveau poste il y a deux ans. » 

La rentrée 1997 confirme cette augmentation qui va a contrario de la tendance générale. " Le quartier se met à bouger, les parents d'élèves se connaissent et s'impliquent dans les associations. Il y a à nouveau une véritable ambiance de proximité. » L'école fait elle aussi preuve de dynamique, comme en témoigne ses nombreux projets, notamment en 1997-1998 celui d'une exposition sur "L'école autrefois", qui sera réalisée grâce à la découverte de matériel scolaire ancien conservé dans la cave.

 

 

Des articles d'archives, en noir et blanc !

 


 
Les élèves de Hoche récompensés. 1993 Ouest-France

 

Les élèves de l'école Hoche avait du flair en travaillant en 1993 sur le "Choléra-morbus", pas si loin que ça du "Corona-virus" !


16 octobre 2001. Les parents des écoles Hoche et Guébriant réunis pour des actions communes. Photo Ouest-France


9 novembre 2002. Les parents des écoles Hoche et Guébriant réunis pour des actions communes.Photo Ouest-France



Cet article est très loin de retracer toute l'histoire de l'école Hoche dans le quartier de Robien.

 

Si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire de l'école, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.





 

A lire également sur ce blog

 

L'histoire de l'école Guébriant, cliquer ici

 

 

 

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Sources

 

 

Délibérations du Conseil municipal. 17-7-1936, 23-04-1936, 17-06-1937, 1-07-1937, 9-09-1938, 7-05-1951, 9-07-1951, 31-03-1952. Archives municipales 


Délibérations du Conseil municipal du 15 mars 1940 et 6 septembre 1943.

 

Création d'association de parents d'élèves. 1959 et 2003. Journal officiel

 

Articles de Ouest-France : 19 décembre 1956, 1989, 28 novembre 1990, 1993...

 

J.B Illio, Histoire de Saint-Brieuc, 1931

 

Site Copain d'avant, Ecole Hoche, cliquer ici 

 

Notice complète du directeur Louis Le Garlantézec, cliquer ici



 

 

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