Jean Calvez, comptable et Claire-Marie Calvez, née Lemaire, habitent dans le quartier de Robien à St Brieuc dans les années 30. Ils viennent assidument à l'église de la paroisse mais n'imaginent pas que leur fils Jean-Yves aura plus tard d'importantes responsabilités dans le monde catholique.
Jean-Yves Calvez, né le 3 février 1927 à Saint-Brieuc et mort le 11 janvier 2010 à Paris dans le 1er arrondissement, était un prêtre jésuite français, philosophe et économiste, expert en marxisme et professeur de philosophie sociale. Le journal Le Monde, au moment de son décès en 2010, n'hésitait pas à écrire : "Il était l'une des plus grandes personnalités jésuites du XXe siècle".
J.Y Calvez 26 janvier 2000. Ouest-France |
La carrière de Jean-Yves Calvez
Après avoir fait des études secondaires au collège Kreizker à St Paul de Léon, où il reçoit les cours du chanoine Hervé Tanguy ; à 16 ans, Jean-Yves Calvez entre au noviciat de la Compagnie de Jésus (d'où vient le nom "jésuite") à Laval le 23 octobre 1943.
À la suite de sa formation religieuse, il fait de brillantes études à l’Institut d’Études Politiques et l’Institut de Droit International de Paris. Il est également diplômé de l’École des Hautes Études. En 1953, il enseigne les sciences sociales chez les jésuites de Chantilly. Plus tard, il y reviendra en tant que professeur en philosophie et en sciences sociales.
En 1956, Jean-Yves Calvez publie un ouvrage de référence intitulé : La Pensée de Karl Marx, éditions du Seuil (un ouvrage réédité en 2006).
L'intérêt de cet intellectuel, fermement ancré dans les milieux catholiques, pour l’œuvre de Karl Marx lui vaut beaucoup de curiosité chez ses pairs.
Jean-Yves Calvez a toujours cherché à relier les questions sociales, économiques et politiques, dans une optique chrétienne. Ouvert sur le monde, il est un fervent partisan de la « doctrine sociale de l’Église ».
Le 31 juillet 1957, il est ordonné prêtre à Lyon et le 4 août il célèbre la messe à Robien.
Dans les années 60, il voyage à travers le monde et se rapproche des théologiens de la libération, particulièrement en Amérique Latine.
En janvier 1981, son nom est cité pour devenir le successeur du cardinal Marty à la tête de l’archevêché de Paris (Ce sera Jean-Marie Lustiger qui sera choisi).
Jean-Yves Calvez participe à la rédaction de textes pour le Concile Vatican 2 et pendant quatorze ans, il travaille à Rome aux côtés du supérieur général des jésuites Pedro Arrupe.
Jean-Yves Calvez et la Bretagne
Jean-Yves Calvez répondra à diverses sollicitations qui lui sont faites pour participer à des rencontres en Bretagne. On en retrouve la trace dans la presse locale.
Dans son édition du 25 septembre 1991, Ouest-France présente une table ronde organisée à la Chambre de Commerce de Saint-Brieuc sur « Cent ans de présence des chrétiens dans les transformations sociales ».
Y participent des personnalités du monde syndical, de l’entreprise et « le père Calvez » est l’invité d’honneur : « Cette table ronde bénéficiera du concours d’un penseur éminent, le père Jean-Yves Calvez, briochin et jésuite, aujourd’hui directeur de la revue « Etudes » et du Centre de Recherche et d’Action Sociales de l’Institut catholique de Paris. Le père Calvez est reconnu à travers le monde pour ses travaux sur les questions sociales et en particulier sur le marxisme en URSS. Expert auprès du Vatican, il a d’ailleurs eu très souvent l’occasion de rencontrer la nomenklatura soviétique. En ces temps incertains où l’histoire bascule et où les hommes sont appelés à remettre leurs pratiques en cause, l’expérience du père Calvez devrait éclairer le débat d’un jour particulier et élargir la réflexion aux dimensions du monde ».
Jean-Yves Calvez vient aussi à deux reprises, en janvier 1999 et 2000, à Saint-Jacut-de-la-Mer pour des rencontres inter-religions. Il va y débattre avec des représentants des communautés juives et musulmanes.
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4 janvier 2000. J-Y Calvez à droite. Ouest-France |
Témoignage de Jean-François Garnier
"Je n'ai pas connu Jean-Yves Calvez personnellement, mais j'ai connu ses parents qui fréquentaient l'église de Robien tous les dimanches. Ils étaient du quartier et mes parents les connaissaient bien. J'ai découvert l’œuvre de Marx grâce à lui. Le côté discret et humble de ses parents ne doit pas nous faire oublier que ce grand intellectuel était un enfant du quartier".
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J.Y Calvez |
Sources
Fiche Wikipédia
Who's Who in France, cliquer ici
Articles de Ouest-France
Témoignage de Jean-François Garnier (à qui l'on doit cette piste de recherche sur J.Y Calvez).
Archives départementales. Bulletin paroissial Robien 1911-1962
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