mardi 4 juillet 2023

Le lotissement des Forges-et-Laminoirs, boulevard Carnot à Saint-Brieuc. 1939

  

 

1939 Maison des Forges-et-Laminoirs


 

La politique de logement aux Forges-et-Laminoirs

Dès 1921, des logements sont construits par la direction pour les ouvriers des Forges (Archives départementales 109J14).

A la fin de l’année 1938, un document fait état du projet de logements des Forges-et-Laminoirs :

« La société des Forges-et-Laminoirs de Bretagne a entrepris la réalisation d’un programme de maisons ouvrières dans le but de lutter contre les taudis et de loger ses ouvriers dans de meilleures conditions d’hygiène.

La société des Forges-et-Laminoirs de Bretagne accordera à ses ouvriers la jouissance de ces maisons, moyennant une indemnité mensuelle variant de 20 à 60 francs par temps de présence et pour les charges de famille des ouvriers, aucune retenue n’est ponctionnée sur les salaires.
La première tranche de 6 maisons a été réalisée par ses propres moyens de financement. Une prochaine tranche de 12 maisons doit voir le jour.
 »

Archives départementales. 109 J 35

 

Un nouveau lotissement en 1939

Le 24 novembre 1939, la Société des Forges-et-Laminoirs de Bretagne et du Bourget, sollicite l’autorisation de construire une série de dix maisons ouvrières.

 


 

C’est l’entreprise de M. Yvon Scotta, successeur de l’entreprise Zocchetti, qui est chargée de ce chantier sur des terrains du boulevard Carnot, tout près de la maréchalerie de l’usine.

 



Plan d'ensemble du lotissement. Archives municipales

 

La photographie aérienne ci-dessous permet de se repérer dans le quartier de Robien après-guerre. On a :

Les bâtiments des Forges-et-Laminoirs (détruits et remplacés de nos jours par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie)

Les 10 maisons dont les premières de chaque rangée sont mentionnées avec le signe *

Les maisons des contremaitres, avec celles qui bordent la rue Luzel, en haut de la photo, et les trois autres sur le bord de ce qui est de nos jours le boulevard Vauban (pas encore tracé après-guerre)

 

Photo aérienne 1947. Archives municipales

 

Les plans du lotissement sont déposés, visés par le Directeur des travaux de la Ville et le permis de construire est accordé par la Mairie de Saint-Brieuc.

 

Plan. Archives départementales

 


Les dix maisons sont de taille modeste, sans étage, elles possèdent un petit sellier et des toilettes à l’intérieur.

 

Plan d'une maison du lotissement. Archives départementales


 

 

Les Forges-et-Laminoirs n'en sont pas à leur première construction, cette entreprise a fait construire dans le quartier de Robien, immédiatement avant-guerre, une centaine de logements ouvriers avec de petits jardins.

 

Qui y habitait ?

Dans la population du boulevard Carnot en 1936 (Recensement 1936 Vue 60), on trouve de nombreux ouvriers des Forges : au numéro 49, Marcel Gallouet, employé de bureau et Gabriel Devigne, fondeur. Au numéro 51, Alphonse Burniaux, forgeron; Roger Fürhrmann, lamineur; Pierre Sauzéat, manœuvre ; Lucien Sauzéat, fils, tourneur. Au numéro 53, David Peyre, électricien ;  Au numéro 55, Ernest Rass, contremaitre ; Au numéro 57, Jean Toqué, gardien.

Du « côté pair », on a onze travailleurs logeant à la même adresse, plusieurs sont venus de l'étranger : Paul Corack, manœuvre ; Albert Cosson, lamineur ; Léon Lucas, manœuvre ; Georges Trautmann (né dans la Sarre), manœuvre ; Oscar Lecoq, rattrappeur ; Ali Hamed Ben Barech (né au Maroc), manœuvre ; Hamed Ben Barech (né au Maroc), manœuvre ; Jean Odintzeff (né à Parlossk en Russie) ; Stephan Belak (né à Voyka) ; Casimir Gorniack (né en Pologne) ; Maurice Hachemis (né à Alger). 

Rue Luzel, on a aussi Nicolas Soroka, lamineur, né en 1905 en Pologne ; Ernest Maday, lamineur, né en 1915 en Hongrie, Louis Jaran, monteur électricien, né en 1885 en Suisse.  

En 1931, de nombreux travailleurs des pays de l'Est de l'Europe apparaissent également dans le recensement du boulevard Carnot où ils travaillent tous aux Forges-et-Laminoirs. Les approximations et erreurs de transcription de l'agent recenseur doivent être nombreuses mais cette liste est néanmoins intéressante : Ahmed Barech, 1894, Marocain ;  Ben Ali Barech, 1892 à Sousse, Marocain (ou Tunisien puisque Sousse est en Tunisie) ; Oscar Amed, 1898, Maratuil ; Oscar Lecoq, né en 1894 à Louvryl (ou Louvroil, une ville du Nord avec une forte tradition dans la sidérurgie), Belge ; Vincent Gorniack, 1888, Octelle, Polonais ; André Kadéralec, 1898, Mochow, Tchécoslovaque ; Stanislas Kerskinsky (ou Krzesinski ?), 1905, Uzorziju, Russe ; Antoine Moraviak, 1894, Konzyan, Polonais ; Jean  Odintzeff (ou Medintzeff ?), 1898, Parlossk, Russe ; Michel Palavoyky, 1890, Kortj, Polonais ; Jean Stanoviski, 1894, Michalof, Polonais ; Vincent Szalasky, 1900, Michadou, Polonais ; Georges Simonoff, 1898, Odessa, Russe.

Alors, et ce n’est encore qu’une interrogation, trouvait-on certains de ces travailleurs dans les maisons ouvrières construites sur le terrain des Forges ?

 

Sur la photo aérienne ci-dessous, en bas à gauche, on aperçoit les petites maisons du lotissement des Forges-et-Laminoirs.

 

Photo aérienne. Fonds Henrard. Archives départementales.

 

La vie dans ce petit lotissement

On sait peu de choses sur la vie dans cette petite cité. Le 20 décembre 1948, le conseil d’administration de la Société de Secours Mutuel des Forges-et- Laminoirs se réunit, plusieurs habitants du quartier de Robien en sont membres : président, François Urvoy, 52 rue Luzel ; vice-président Julien Bommersbach, 52 rue Béziers Lafosse ; Roger Bernard 13 rue Emile Zola. Dans le compte-rendu, on peut lire que la réunion s’est tenue « à la baraque des polonais ».

Sachant qu’il y avait des polonais et russes dans les travailleurs cité plus haut, est-ce que c’était une manière de désigner ce petit ensemble de maisons ?

 

Années 40. Le lotissement est sur la gauche de l'image.



 

La disparition de ce lotissement

De nos jours il ne reste aucune trace de ces dix maisons. Il est difficile de déterminer exactement en quelle année elles ont été détruites. Par contre on sait qu'à proximité, la destruction de certains bâtiments comme les bureaux, les vestiaires, les magasins, les armatures, une partie du parc matières premières, était déjà achevée en 1974.

On peut se faire une idée du type de maison ouvrière de cette époque en observant ici et là, dans le quartier de Robien, celles qui sont encore habitées de nos jours.

 

Maison ouvrière rue François Merlet, quartier de Robien

 
Maison ouvrière rue François Merlet, quartier de Robien



Le parc immobilier des Forges-et-Laminoirs

 

Le 17 septembre 1956, dans un document, la société des Forges-et-Laminoirs de Bretagne fait le point sur sa politique de logement.

« Les logements ont été construits pour fixer une main d’œuvre, en l’occurrence 300 ouvriers. En 1956, 90 ouvriers et employés sont logés par la société. Lors d’un décès, la famille reste dans le logement ».

Au total, en plus des maisons éparpillées dans le quartier de Robien, trois cités ont été construites : une cité de 10 maisons avec jardin, une cité de 5 maisons avec jardin et la cité Maréchalerie de 10 maisons de 3  pièces avec jardin.

 

Petit à petit, au fil du temps, ces maisons seront louées ou vendues à des personnes n'ayant plus aucun rapport avec l'entreprise. Le lotissement de 10 maisons sur le site de l'usine sera détruit.

 

 

 

D'autres articles dans ce blog évoquent les petits lotissements ouvriers de Robien

 


 

 

 

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Sources

 

Dossier 2 T 53 Archives départementales, le même dossier est également aux archives municipales (numéro 1079)

 

Photo aérienne, agrandissement d'une photo de 1947 des Archives municipales, référence 6 Fi 4282

 

 

 

 


Édouard Prigent, homme politique et de culture, 5 rue de l'Ondine, quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Portrait d’Édouard Prigent 1919-1992
 


Édouard Prigent

Édouard Aimé Marie  Prigent est né le 20 mai 1919 à Kerverbel en Saint-Martin-des-Prés (22) où son père était couvreur.

Prigent. Acte de naissance. 1919


Il fait ses études au Lycée Anatole Le Braz à Saint-Brieuc puis à la Faculté des Lettres de Rennes. Il est mobilisé et fait prisonnier en juin 1940, s'évade puis est repris.

Démobilisé, il enseigne à Valognes dans la Manche à partir d'octobre 1943. C'est là qu'il rencontre Étiennette Rilliot avec laquelle il se marie le 22 février 1945 à Boutteville, dans la Manche.

Le couple décide de s'installer en Bretagne, un retour pour Édouard Prigent qui est nommé à Saint-Brieuc en octobre 1945. Il prend une année de congés pour passer l'agrégation de grammaire à laquelle il est reçu second en 1947.

Enseignant de Français aux Lycées Le Braz, Renan et Rabelais, il aura formé des centaines de jeunes briochins pendant ses 35 années de carrière avant de prendre sa retraite en juin 1977. 

25 juin 1977 Ouest-France

"Celui que ses élèves appelaient affectueusement "Doudou" reste dans la mémoire de nombreux briochins. Claude Saunier, ancien maire de la Ville, est l'un d'eux. Il se souvient particulièrement du cours qui a suivi le décès de l'acteur Gérard Philippe... Tous gardent en mémoire l'attention extrême qu'il leur portait. "Ce qu'il nous a appris, c'est la rigueur de la pensée, la limpidité de l'expression". Reste aujourd'hui le souvenir de sa modestie, de sa sensibilité, de sa profonde humanité." (Extraits de l'édition de Ouest-France du 3 mars 1992)

 

Edouard Prigent. Photo Ouest-France

 

Le jeudi 13 février 1992, Édouard Prigent avait programmé bien à l'avance, à la Maison du Peuple, une conférence sur l'histoire des rues de Saint-Brieuc. Mais, hospitalisé pour être soigné d'une angine de poitrine, ce projet n'aboutit jamais et c'est le 14 février 1992 à Saint-Brieuc que s'éteint Édouard Prigent à l'âge de 72 ans.

 

Édouard Prigent, un homme engagé

Édouard Prigent était une figure locale, connu pour son engagement au Parti  communiste dont il est membre de la direction départementale de 1948 à 1962.

C'est donc sous l'étiquette communiste qu'il se présente à plusieurs élections comme par exemple aux cantonales de mars 1949, d'octobre 1951, d'octobre 1958 et de juin 1961. 

Il devient conseiller municipal dès 1947 et jusqu'en 1977, on le retrouve la plupart du temps adjoint au maire de Saint-Brieuc.

Il est également maire par intérim après le décès d’Antoine Mazier de décembre 1964 jusqu'aux élections de mars 1965. 

Au moment de son décès en 1992, le Parti Communiste  organise une cérémonie à la Maison du Peuple, un lieu qu'il affectionnait particulièrement.

La Ville de Saint-Brieuc, de son côté, a voulu lui rendre hommage en donnant son nom à un boulevard en 1992. 

3 mars 1992 Ouest-France

L'inauguration de ce boulevard partant de la Croix-Mathias est malheureusement ternie par l'absence de Mme Prigent qui n'avait été invitée ni à la séance du Conseil municipal sur le sujet, ni à l'ouverture du boulevard.

24 décembre 1992. Ouest-France

Cette "bévue" de la municipalité a causé un certain émoi dans le quartier de Robien ainsi que de la colère...

26 décembre 1992 Ouest-France

Les excuses de la municipalité n'y changeront rien...

 

Plaque du boulevard Edouard Prigent à Saint-Brieuc. Photo RF 2023

 

Édouard Prigent, homme de culture

Édouard Prigent était un professeur et un homme de culture qui donnait des conférences pour partager sa passion de la littérature : "Saint-Brieuc dans l'oeuvre de Louis Guilloux" 1957, "La littérature et la mer" 1960, "Le surréalisme", "Georges Palante"...

E. Prigent 8 novembre 1990 Ouest-France

Édouard Prigent est un spécialiste de l'oeuvre de Louis Guilloux dont il avait découvert La maison du Peuple, en classe de Seconde grâce à son professeur au Lycée Le Braz. En 1935, il ne manque pas la sortie de Le Sang Noir

Quand il revient à Saint-Brieuc en 1949, il se met à lire les autres ouvrages de Louis Guilloux et propose une conférence sur "Saint-Brieuc dans l'oeuvre de Louis Guilloux". L'écrivain n'est pas présent mais son épouse et sa fille sont dans la salle. "Dès le lendemain, il m'attendait à la sortie du Lycée. Ce fut le début d'une amitié qui dura jusqu'à sa mort. Je le voyais assez souvent quand il n'était pas à Paris. Il me téléphonait. Il parlait de ses projets et des évènements. Il était très préoccupé par la guerre, la crise, la guerre froide, l'Indochine, l'Algérie. Il était assez désespéré devant ce qu'il concevait comme des échecs de l'humanité pour parvenir à un monde meilleur." raconte Édouard Prigent.

22 janvier 1957 Ouest-France

 

Édouard Prigent a publié plusieurs ouvrages dont celui sur   Louis Guilloux en 1972 aux Presses Universitaires de Bretagne. Cet ouvrage de référence a inspiré bien des auteurs par la suite.


Un autre ouvrage intitulé Les rues de Saint-Brieuc chantent la Révolution a été publié en 1989.


Édouard Prigent y recense une quarantaine de rues, boulevards ou places ayant trait à la Révolution de 1789.

Le premier outil de travail d'Edouard Prigent : le plan de Saint-Brieuc.

C'est un livre conçu pour pouvoir déambuler dans les rues, un plan à la main, tout en faisant un bond dans l'histoire passée. Cette promenade est illustrée par des documents des Archives municipales.

12 et 13 août 1989. Le Télégramme


Édouard Prigent avait aussi des talents de conteur. Très sensibilisé par les contes populaires, il mettait sur le même plan le Français, le Breton et le Gallo.

 

Document

En 1949, la Municipalité de Saint-Brieuc décide de supprimer sa subvention pour la saison lyrique. Édouard Prigent monte au créneau, en tant que Conseiller municipal d'opposition, dans une tribune libre dans le journal du Parti Communiste, L'Aube Nouvelle (18 juin 1949). Extraits :

"On sacrifie le théâtre lyrique ? Et pourquoi pas les pelouses, les jardins, la bibliothèque et les congés payés? ... On objecte les difficultés financières de la cité ? Et les difficultés des artistes et des professionnels du théâtre ?... C'est ainsi que l'on organise en France une crise de l'art dramatique qui est une attaque à la Patrie et à sa grandeur...

Une fois de plus apparaissent, de façon criante, les méfaits de cette politique qui tend à l’abrutissement de la nation."

 

Édouard Prigent à Robien

Au 5 rue de l’Ondine, on peut alors apercevoir une maison de style néo-normand avec un mélange de faux pans de bois en béton peint et de pierres apparentes en granit rose : c’est la maison qu'ont fait construire M et Mme Rilliot en 1937, beaux-parents d’Édouard Prigent. C'est là que ce dernier choisit de venir habiter avec sa famille en 1953.

Maison Prigent 5 rue de l'Ondine. Photo RF

 Edouard Prigent dans son bureau. Photo Gilbert Coutelier. Bretagne Plus

Dans le quartier de Robien, Édouard Prigent a pris une place importante en 1949 dans la lutte des lavandières du Carpont. (article à retrouver en cliquant ici ). Sur le même sujet, avec le Docteur Rahuel, il a interpelé très concrètement les élus sur la qualité de l'eau au niveau du Moulin au Chaix. Leurs habitants "ont rempli quelques bouteilles avec cette eau nauséabonde, et plusieurs membres du Conseil municipal, invités à mettre leur nez dans le goulot, n'ont pu supporter sans défaillir, de respirer plus d'une bouffée de ce liquide infect." (Ouest-France 18 juin 1952)

Édouard Prigent a été par ailleurs le Président de l'Association des Parents d'élèves des écoles de Robien dans les années 60. Cela lui permettait d'être au plus près des préoccupations quotidiennes des habitants comme on le découvre dans le compte-rendu d'une visite effectuée par M. Poupard, maire de Saint-Brieuc, à l'école de filles et à la maternelle de Robien. Édouard Prigent, en tant que Président, Louis Cabon, secrétaire et Mmes Daoulas et Lavanant, du bureau, ont pu à cette occasion faire entendre leur suggestions et revendications. (Ouest-France 5 février 1960)


Sources

Photo et informations du site Le Maitron, excellent site sur le mouvement ouvrier et social.

Articles de Ouest-France, 22 janvier 1957, 22 décembre 1960, 25 juin 1977, 13 juillet 1989, 8 novembre 1990, 19 février 1992, 3 mars 1992, 24 et 26 décembre 1992.

Article du Télégramme, 12 et 13 août 1989.

Entretiens et correspondances avec Christian Prigent.

 

A consulter

L'histoire du Parti Communiste à Robien, cliquer ici

Christian Prigent, écrivain, cliquer ici

 

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Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 
 
 
 

samedi 10 juin 2023

Le centre aéré à l'école Hoche dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Les enfants du centre aéré du boulevard Hoche. 1961 Ouest-France
 

Dans les années 60, le centre aéré de la Caisse des écoles publiques de Saint-Brieuc comporte trois sections en raison de la dispersion des enfants : site Fred Aubert, site Hélène Boucher et boulevard Hoche.

Le centre aéré du quartier de Robien s'installe donc dans les locaux de l'école du boulevard Hoche. Le centre est dirigé en 1961 par M. Carno, secondé par 7 moniteurs dont la plupart sont diplômés.

Les enfants sont pris en charge de 9h à midi pour des activités manuelles : jeux, ateliers de bateaux, de vannerie, de plâtre, de poupée etc. L'après-midi il s'git plutôt de jeux en plein-air.

Centre aéré boulevard Hoche à Saint-Brieuc 27 juillet 1966 Ouest-France

En 1966, les enfants de la ville de Saint-Brieuc sont 277, disséminés dans les différents centres aérés. C'est M. Henry qui préside aux activités de 50 garçons et filles au Centre aéré du boulevard Hoche à Saint-Brieuc. Trois moniteurs et deux monitrice constituent l'encadrement. (Article du 27 juillet 1966 Ouest-France)

En 1967, cinq moniteurs encadrent 50 enfants sous la direction de M. Henry. Les activités sont variées : travaux manuels, grands jeux, baignades...

Centre aéré Hoche 1er août 1967 Ouest-France
 

En juillet 1987 un groupe de douze jeunes du centre aéré de Hoche passent une semaine sous tentes à Coat-Ermit en Plourivo. Au programme : randonnées pédestres et en calèches.

Centre aéré Hoche 25 juillet 1987 Ouest-France

 

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Si vous avez  d'autres renseignements et souvenirs à partager sur le centre aéré du boulevard Hoche , merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

Sources 

Ouest-France, 1961, 27 juillet 1966


vendredi 2 juin 2023

Huet-Delafargue, 18 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Matériaux de construction et bois 1934-1940

 

Facture Huet-Delafarge 1938 Archives municipales.


Jean Emmanuel Huet (1900-1958) est né le 29 avril 1900 à Quintin (22). Son père est médecin.

Jean Huet au centre au premier rang. Photo Joël Chirol sur Généanet.


Jean Huet fait son service militaire en 1920 et il est incorporé au 24e Tirailleurs Tunisiens. Il fait la guerre du Maroc en 1921-1922.

Jean Huet, exerçant la profession d'agent commercial, se marie à Saint-Brieuc avec Juliette Delafargue (1901-2000) le 17 août 1927. (annonce dans Ouest-Eclair le 4 août 1927). Le couple aura deux filles, Renée en 1928 et Armelle en 1932.

L'entreprise Jean Huet-Delafargue se trouvait au 18 de la rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Elle fabriquait des agglomérés et tuyaux en ciment. L'entreprise proposait aussi de très nombreux matériaux pour la construction : chaux et ciment, plâtre, briques, lattes, carrelages et céramiques, poteries et grès, couvertures "Everite", produits réfractaires. 

 

Annuaire téléphonique 1934 Archives municipales

 

L'entreprise Huet-Delafargue prend la suite de l'entreprise Louis Laurent. Dans son autre entrepôt, 22 rue Gourien, on pouvait aussi trouver du charbon et du bois de chauffage.

 

Annonce dans Ouest-Eclair 9 septembre 1934

 

Communiqué dans Ouest-Eclair 10 mai 1934

On peut noter que l'entreprise Louis Laurent est ensuite venue dans le boulevard Hoche à Robien.

On retrouve des traces du fonctionnement de cette entreprise de 1934 à 1940.  

 

Jean Huet pendant la guerre 39-45

Jean Huet est mobilisé en 1939 dans les Ardennes. Son régiment subit de lourdes pertes. Il est cité à l'ordre du régiment le 5 juillet 1940.

Citation dans le recensement militaire. Archives 22

 Il est démobilisé le 21 août 1940 et revient à Saint-Brieuc.

Adresses successives, recensement militaire. Archives 22




Changement d'activité professionnelle

M. Jean Huet cesse ses activités dans le commerce. Une annonce d'octobre 1941 mentionne que ce sont les Tourbières des Côtes-du-Nord et le Comptoir des combustibles qui reprennent la partie bois et charbon.

10 octobre 1941 Ouest-Eclair

Après avoir vendu des matériaux pour les chantiers pendant quelques années, Jean Huet trouve un travail à la Préfecture.

Jean Huet est décédé le 4 janvier 1958 à l'âge de 57 ans. Son décès a fait l'objet d'un petit article dans Ouest-France car il était bien connu et estimé.

 

Jean Huet 7 janvier 1958 Ouest-France

La suite de cette entreprise

Après-guerre et jusqu'à une période plus récente, ce sont les établissements Gaudu qui ont occupé ce chantier, avant la construction d'immeubles avec la pharmacie de Robien à l'angle du boulevard Hoche et de la rue Ferry.

L'ancien chantier Huet avec sa cour intérieure. Photo aérienne 1978-1979 Archives municipales.

 

Si vous avez d'autres renseignements sur l' entreprise Huet-Delafargue, merci d'utiliser le formulaire de contact. 

 

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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-Eclair et Ouest-France

Dossier des factures d'entreprises, archives municipales

Annuaires téléphoniques, années 30 et 40, archives municipales. 

Recensement militaire,1920, archives départementales, page 316 sur 682, cliquer ici

Site Généanet, fiche sur Jean Huet établie par Joël Chirol, avec photo de familles et arbre généalogique, cliquer ici 

 


Les entreprises de matériaux et de construction dans le quartier de Robien.

Repères chronologiques.

 

Avant 1900

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Carrière de granit, Le Bars, boulevard Carnot

 

1922 

Bois de construction : Sébert Léon, rue Jules Ferry ; A et H Laurent, rue Jules Ferry 

Briques et tuiles : Le Dû, boulevard Carnot

Cimentier : Zochetti Octave, 44 rue Jules Ferry 

Entreprise de bâtiment, Jean et Yves Laurent, boulevard Carnot (1924)

 

1932

Bois de construction et scierie, Chaux et ciment, Matériaux de construction : Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry (et numéro 18)

Bois de construction, Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Chaux et ciment, Matériaux de construction, Robert, boulevard Carnot

Cimentier, Entrepreneurs de bâtiment, Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

Cimentier, Zochetti Octave, 32 et 46 rue Jules Ferry

Entrepreneurs de bâtiment, Laurent, boulevard Hoche 

 

1934

Agglomérés, Chaux et ciment, Huet-Delafargue, 18 rue Jules Ferry

Agglomérés, Cimentier, Zocchetti, 32 rue Jules Ferry

Bois de constructionJean Robert , 11 et 13 rue Luzel ; Le Cornec, 14 Jules Ferry

Bois de construction, Matériaux de construction, Huet-Delafargue 18 rue Jules Ferry

Bois de construction, Scierie mécanique, Laurent frères, impasse Jules Ferry

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Chaux et ciment, Matériaux de construction, Robert, boulevard Carnot

Cimentier, Entreprise générale de bâtiment, Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

Entreprise générale de bâtiment, Laurent, boulevard Hoche (vente en 1935 à la municipalité)

Scierie mécanique, Hue, rue Jules Ferry

 

1938-1939

Matériaux de construction, Robert Jean, boulevard Carnot (a quitté la rue Luzel)

 

1955

Bois de construction, négociant en bois, Jean Le Cornec , 40 rue Émile Zola

Bois de construction, E.Roy, bois, impasse Jules Ferry

Briques et tuiles, Matériaux de construction, Rivière-et-Letort, 5 rue abbé Garnier

Cimentier, fabrication d’agglomérés, Zochetti, 32 rue Jules Ferry

Couvreur, François Davy, 1 rue de Robien

Entreprise générale de bâtiment, Henri Rideau, boulevard Hoche

Entreprises générales de bâtiment : Société commerciale d’affrètement et de commission, charbon, bois, matériaux de construction, 12 boulevard Carnot ; Gélard François, rue de Tréfoix

Entreprise de travaux publics, Le Moullec, 36 rue Aristide Briand

Matériaux de construction : Gaudu, 18 Jules Ferry ; R.Hervé, 24 rue Jean Jaurès ; Le Cornec, 16 rue Jules Ferry

 

1973

Briques et tuiles, Rivière et Letort, Rue abbé Garnier

Couvreur, François Davy, 3 boulevard Carnot

Matériaux du bâtiment, Bolloré, 29 boulevard Carnot

Matériaux du bâtiment, matériaux, ciment, explosifs, Établissements Gaudu,  18 rue Jules Ferry.

 

1980

Scierie, parquets, vente de portes et fenêtres, Aubin, impasse Ferry (fermeture en 1984)

1990

Plus rien... 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...