Les maisons construites dans le cadre de lotissements
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Page du registre du conseil municipal 1927 Lotissement Weill
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A
la veille de la guerre 14-18, on trouve 172 maisons regroupées autour
des quelques rues qui existent alors dans le quartier de Robien, et 52
maisons éparpillées ici ou là.
En 1931, on dénombre 477 maisons ;
c’est le double. Cette augmentation importante est le fait d’une forte
urbanisation organisée dans le cadre du développement de lotissements.
Le mouvement auquel on assiste est que les sols agricoles ont changé de fonction pour des projets de
lotissements, surtout entre 1927 et 1939. Après une interruption pendant la Seconde
guerre mondiale, ce mouvement s’est achevé entre 1952 et 1958.
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Construire à Robien 1er juillet 1928 Ouest-Eclair
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Les lotissements sans cahier des charges strict
L’année
1927-1928 marque à Robien le commencement des lotissements. Toutefois, il
faut plutôt entendre ce terme de « lotissement » comme la possibilité de
construire mais sans véritable unité architecturale dans des secteurs
qui viennent à peine de s’ouvrir à l’urbanisation du moment.
1927 Lotissement ACCART
C'est le premier lotissement et il consiste en 18 lots à la
jonction du boulevard Hoche prolongé et de la future rue de l’Ondine qui
n’est pas encore baptisée ainsi.
1927 Lotissement WEILL.
Le premier lotissement est le lotissement Accart mais la réalisation du lotissement Weill marque véritablement l’urbanisation du cœur de Robien. Le projet est abordé le 27 février 1927 en conseil municipal et validé par M. Touzet, le préfet le 21 mai 1927, dans un document de 40 pages.
M. Jules Weill, propriétaire, demeurant 4 rue de Stockholm à Paris, est l'initiateur du projet dit de la "Métairie de Robien".
Monsieur Jules Weill est né à Muttersholz dans le Bas-Rhin le 14 juillet 1871. Il est marié avec madame Marguerite Bribourg, née à Saint-Mihiel dans la Meuse le 4 août 1874.
Le lotissement Weill est
constitué par un immense quadrilatère de près de 10 hectares, bordé au
midi par le ruisseau du Gouédic, à l’ouest par la rue Jean Jaurès, à
l’Est par la rue Anne de Bretagne, et traversé en son milieu par la rue
du Pont Chapet.
La désignation des parcelles de la section D fait référence aux termes anciens du cadastre : "Le jardin et les quartiers de Robien", terrains proches de la rue Sainte-Anne ; "La chénaie, le petit Robien, le Grand Robien, l’avenue et la petite côte (labours, avenue et pâturages)" ; "Le champ, le manoir, les caves et les Avenables", donnant sur la rue Anne-de-Bretagne.
L’ensemble est morcelé en 188 lots, chaque rue fait 12 mètres de largeur sauf la rue qui borde le Gouédic qui fait 16 mètres. Des arbres seront conservés dans la partie basse du lotissement : "Quant aux arbres anciens, qui au moment de la vente se trouveront sur ces lots choisis et acquis précisément à cause de la beauté des dits arbres, ils pourront ...être maintenus tels qu'ils existeront mais pendant la durée seulement de leur existence".
D'autres interdictions sont plus curieuses concernant l'interdiction d'édifier dans ce lotissement des établissements, commerces ou industries qui pourraient nuire aux voisins par leur odeur, bruit, émanations. Sont concernés un éventuel hôpital, sanatorium, hospice, dispensaire, établissement de nuit, maison d'aliénés, maison de tolérance...
Les émanations anti-hygiéniques sont prohibées comme celles venant de tas de fumier, détritus...
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Lotissement Weill 18 juillet 1927 Revue Bretagne touristique. Archives départementales
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1932 Lotissement EPIVENT
C'est un ensemble de 11 lots entre l’étang de Robien et la rue Jules Ferry. Des plans sont dressés à cette occasion.
1932 Lotissement CARRE-TANGUY
Ce sont 54 lots situés de part et d’autre de la rue du Pré-Chesnay qui sera dénommée ainsi en 1935.
Au nord-est de Robien, 67 lots à l’angle de la rue Abbé Garnier et de la
rue de Trégueux, traversé par la rue Bir-Hakeim, qui ne sera dénommée
qu’en 1947.
1933 Lotissement LAURENT
Au sud-ouest du quartier de Robien, 28 lots en contrebas du Tertre Marie-Dondaine.
1934 Lotissement LUCAS
M. Raymond Lucas vend un terrain qui va permettre de compléter le projet du lotissement Carré-Tanguy de 1932.
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Lotissement rue du Pré-Chesnay. 22 avril 1934 Ouest-Eclair
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1935-1936 Lotissement LAURENT
Un ensemble de maisons dans ce qui deviendra l'avenue des Tilleuls.
Remarque : En
1936, il n'y a ni rue ni construction dans le secteur qui deviendra
l'avenue des Tilleuls. C’est la société « A et H. Laurent frères »,
(Alphonse et
Henri-Marc Laurent) établie au 14 de la rue Jules Ferry, qui a fait
établir cette rue à l’occasion de la création du lotissement.
Les
autorités chargent la société "Laurent et frères" de terminer la rue
dans les deux ans suivant la vente des terrains aux particuliers et des
projets de constructions.
1936 Lotissement du CLOS DE ROBIEN. Il vient compléter, au sud-ouest, le lotissement Weill. Il est composé de 67 lots en étoile autour du rond-point d'où rayonnent les rues Louis Blanc, Jean Macé, Danton, Jean Jaurès et le boulevard Herriot.
Le plan ci-dessous, daté de 1936, donne une bonne idée du développement du quartier de Robien dans cette partie sud.
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Plan 1936. Lotissement de la ferme du Clos. Archives 22. Dossier 5M89
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1936 Lotissement DEMOULIN : 13 lots, rue Jules Ferry et Camille Desmoulins. C'est par le rue Desmoulins que l'on pourra ensuite accéder au square Barillot quand il sera ouvert en 1955.
Pendant la période de la guerre et après-guerre, il n'y a plus de lotissements à se construire.
1955 Lotissement du PRE-CHESNAY : complément du lotissement Laurent par 46 lots sur plus d'un hectare, rue des Tilleuls, de l'Ondine et du Sergent Béziers Lafosse.
Les lotissements à forte identité
Le
quartier de Robien possède plusieurs lotissements bien identifiables,
construits en particulier dans les années 30. Il s’agit en particulier
des sept lotissements suivants, caractérisés par une forte unité
socio-professionnelle et une unité de construction.
Chaque lotissement fait l'objet d'une page particulière qui lui est consacrée, voir les liens utiles en bas de page...
LES LOTISSEMENTS DE CHEMINOTS
L’ensemble construit en 1931 par l’architecte Jean Fauny boulevard Paul
Doumer, rue Louis Hélary, rue Anne de Bretagne et rue Denis Papin.
Les maisons de cheminots de la rue Cuverville dont il ne reste plus
qu’une seule construction car les autres ont été détruites.
LES LOTISSEMENTS DES FORGES et FONDERIES
Les maisons construites pour des ouvriers des Forges et Laminoirs dans
le boulevard Doumer. Ce sont de petites maisons aux toitures en tuile,
en bord de route et en retrait.
Le petit lotissement de 10 maisons ouvrières impasse Béziers de la Fosse.
Le lotissement de la rue Chapelain de la Ville Guérin était appelé "Le
lotissement de la poudrière". Le chantier est achevé un peu avant les
années 50, dans une rue spécialement créée pour loger des ouvriers de Sambre-et-Meuse.
Les maisons de la rue Chapelain de la Ville Guérin
sont bien reconnaissables car elles sont toutes construites sur le même
principe avec des plaques de ciment. Cette technique a permis de bâtir très rapidement les logements concernés.
Habiter dans ces maisons était
considéré comme une très grande chance et les ouvriers étaient tirés au
sort pour savoir qui pourrait y loger.
Les maisons des contremaîtres des Forges et Laminoirs, au 2, 4 et 6
boulevard Vauban et rue Luzel.
Celles du boulevard Vauban ont des petits
airs de chalets avec leur toiture très pentue. Leurs couleurs vives
présentent une originalité dans le tissu urbain. Celles de la rue Luzel
sont en pierres de taille et possèdent un étage. De petites maisons
ouvrières devaient exister également en complément des maisons de
contremaîtres mais elles ont disparu.
Après guerre, Rue Luzel,
il existait aussi des chalets en bois confortables avec jardin. L'usine
se situait alors entre le boulevard Carnot et le boulevard Hoche.
On peut aussi noter que dans la rue Jules Ferry, au 83, 85 et 85,
trois maisons ouvrières semblables se suivent mais cela ne constitue
pas, vu le nombre, un lotissement.
De même, dans les rues
François Merlet et Robespierre, proches de la fonderie, on trouve de
petites maisons ouvrières trop peu nombreuses pour que l'on parle de
lotissement mais qui sont très ressemblantes.
UN LOTISSEMENT COMMERCIAL
Les maisons mitoyennes de la galerie commerciale (Habitat à Bon Marché)
construite en 1928. C’est là que vous trouvez aujourd’hui la Crêperie
Bleu Marine et le salon de coiffure, rue Aristide Briand.
UN LOTISSEMENT DE BARAQUES EN BOIS
Le
Tertre Marie-Dondaine n’est pas un lotissement au sens classique du
terme mais il en possède plusieurs caractéristiques : les habitations
sont très rapprochées, situées sur un espace bien identifié, elles ont
une unité de style reconnaissable (des baraques en bois, de la même
taille, construites avec les mêmes matériaux), elles disposent d’un
petit jardin potager.
Cet ensemble de baraques a été créé par le propriétaire de la scierie pour ses employés sur le tertre Marie Dondaine. Les baraques étaient construites avec les matériaux de la scierie. Progressivement d'autres personnes sont venues y habiter.
On note dans les
professions des chefs de famille du Tertre en 1936 : trois manœuvres, un
mouleur aux forges et laminoirs, un chiffonnier, un cimentier, un
rémouleur...
CONCLUSION
Plusieurs
lotissements de Robien sont créés par les deux grands employeurs «
historiques » du quartier des secteurs du chemin de fer et de la
fonderie. Ils sont donc très marqués par une population ouvrière. Ils
ont pour but de rapprocher les ouvriers et leur famille des
principaux lieux de production et d’emploi du quartier à savoir la gare et les fonderies.
Le saviez-vous ?
En mars 1949, M. Armand Vallée, ancien adjoint au maire de
Saint-Brieuc et père de l’abbé Vallée, reçoit le Légion d’Honneur au titre du
Ministère du Travail.
M. Vallée créa en 1902, avec M. Francis Guyon, la Société
Coopérative des Habitations à Bon Marché (H.B.M) à Saint-Brieuc.
Des prêts étaient octroyés aux demandeurs et cette société a
ainsi permis à de nombreux ouvriers de devenir propriétaires de leur maison
avec un jardin.
(D’après un article de Ouest-France du 12 mars 1949)
Racontez-nous votre maison dans un lotissement
Sur
le site, plusieurs articles ont déjà présenté certains ensembles de
maisons qui forment des lotissements originaux, mais racontez-nous aussi
comment vous vivez dans ces lotissements :
Connaissez-vous les
dates de construction, l’architecte ? Ce lotissement a-t-il été
construit pour une population particulière (ouvriers d’une usine par
exemple). Est-ce que la proximité des habitations dans ce lotissement
est source de problèmes ou d’enrichissements ? S’est-il passé des
événements importants dans votre maison ? Dans votre lotissement ?
Comment cette maison a-t-elle évolué au fil du temps (extension) ?
Quelles sont les contraintes lorsque l’on souhaite rénover ? Etes-vous
satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments
de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de
commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe
en énergie) ?
Autres articles à propos des lotissements dans ce blog
Dans la rubrique "L'habitat ouvrier à Robien et les lotissements ouvriers" :
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Sources
Recensement 1936, archives départementales.
Anciens journaux du CAR (février 1992 pour le lotissement de la Poudrière)
Avec
les contributions de Claude Corack, Didier Le Buhan, Michel Le Borgne,
Xavier Pageot, Claude Le Sayec, Mary Simon, Guillaume Agouf...
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