Les origines de la rue Émile Zola
La rue Zola se situe entre la rue Jules Ferry et la rue Luzel. Elle s’est autrefois appelée « chemin du Carpont ». On le note dans le document ci-dessous daté de 1928 où M. Bernard demande l'autorisation de construire une maison d'habitation dans un terrain lui appartenant et situé en bordure du chemin allant de la rue Jules Ferry au Carpont.
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2T12 archives municipales. Permis de construire |
Ce chemin a été nommé Rue Zola suite à une délibération du Conseil municipal du 18 juillet 1932. Cette nouvelle désignation est aussitôt intégrée comme on le constate avec cette autre demande, mais du 13 mai 1933 où M. Daniel demande l'autorisation de construire une maison rue Émile zola.
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2T24 Archives municipales |
Un plan de 1935 mentionne cette rue traversée alors par une dérivation de la voie de chemin de fer pour desservir l’aciérie de M. Epivent qui sera reprise par Sambre-et-Meuse en 1936.
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Plan 1935 5Fi188 archives municipales |
Les caractéristiques de la rue Émile Zola
C'est une rue avec peu d'habitations particulières. Le côté sud est occupé aux trois quarts par l'arrière de l'usine Sambre-et-Meuse, devenue Saint-Brieuc Fonderie.
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La rue Émile Zola en 1962. Archives 22 |
Cette rue peu fréquentée, et à la lisière de la ville, est peu entretenue comme on peut le découvrir dans cet article de la revue communiste L'Aube nouvelle du 21 avril 1945.
"La rue des essences"
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Rue Emile Zola. Fonds Henrard, archives 22 image 15 cote 26FI |
De nombreux dépôts d'essence et garages s'y sont installés on citera les noms de M. Desmarais et frères ; M. Pierron ;
Société Mobiloil ; Société Cotelle et Foucher...
8 rue Émile ZOLA
Louis BERGES, artisan carrossier, de 1957 à 1980.
Monsieur
Bergès avait fait le Tour de France des compagnons charrons. Il s'était
installé juste après la guerre dans la rue du Coucou avant de se
déplacer à l'angle de la rue Béziers de Lafosse et de la rue Zola (renseignements fournis par sa fille).
28 rue Émile Zola
Armor peinture (de 1970 à 1999, Fabrication et/ou stockage (sans application)
de peintures, vernis, encres et mastics ou solvants), peinture et Dépôt de
liquides inflammables (D.L.I.), COTELLE et FOUCHER (de 1959 à 1970), Dépôt et
fabrique de chlore, SHELL-BERRE (de 1945 à 1959), SHELL (de 1928 à 1945), Dépôt
de liquides inflammables (D.L.I.) et régénération d'huile de stockage.
La
Société Cotelle et Foucher dépose une demande pour installer un dépôt
de chlore liquéfié, 28 rue Emile Zola. Le dossier est étudié le 25 mai
1959 par le Conseil départemental d’hygiène publique et de Santé, un
service dépendant de la Préfecture des Côtes-du-Nord.
L’entreprise
possède déjà sur ce site un local de fabrication de l’eau de javel et
d’hypochlorite, un atelier de mise en bouteille d’eau de javel et de
détergents.
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Dépôt de chlore. Cotelle et Foucher. 27 juillet 1959 |
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En hachuré, Entreprise Cotelle et Foucher, rue Émile Zola |
32 rue Émile Zola
Elec Auto (de 1975 à 1985), P.E.N. (en 1935), Société des carburants et d'entretien automobile des Côtes-du-Nord (de 1929 à 1935), garage et Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.)
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32 rue Émile Zola, ancien garage. |
34 rue Émile ZOLA
BEL Pétrole France (de 1929 à 1934), Compagnie industrielle des pétroles (de
1934 à 1949), Mobil Oil France (de 1949 à 1971), IMBERT SA (de 1971 à 1990),
GRIMAUD SA (1990), Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.)
38 rue Émile ZOLA
PIERRON Alphonse, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), de 1926 à 1960.
40 rue Émile ZOLA
MOTELEC SRL, Réparation de moteurs électriques, fin en 1980.
42 rue Émile ZOLA
TOTAL, DESMARAIS Frères, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), de 1930 à
1980.
Dans
les années 30, l'entreprise Desmarais frères était inscrite boulevard
du Carpont quand le rue Émile Zola n'était pas encore nommée. On peut
mentionner aussi dans l'histoire de cette entreprise qu'en 1909 les
frères Desmarais, industriels à Paris adressent une demande au préfet
pour établir un dépôt de pétrole dans le boulevard Carnot à
Saint-Brieuc. (Annonce dans Ouest-Eclair, 2 mars 1909)
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2 mars 1909 Ouest-Eclair |
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Rue Émile Zola en 1962. Fonds Henrard, archives 22 |
La discothèque Le Palace puis Le Triangle
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La discothèque rue Émile Zola |
La municipalité affirme qu'on lui a présenté le projet à l'origine comme "l'installation d'un club rétro qui ne devait fonctionner que le samedi et le dimanche". (article de Ouest-France du 21 novembre 1994). Il est vrai que dans les premières années, les activités relevées dans la presse sont plutôt bon enfant : les étudiants se retrouvent à la discothèque Le Palace, pour la remise de lots (6 avril 1996 O.F)... Défilé de mode des BTS force de vente du Lycée du Sacré-Coeur (9 décembre 1998 O.F).
Le quartier était opposé à cette ouverture mais le maire de l’époque, Claude Saunier, tenait à offrir à la jeunesse briochine un lieu de fête de proximité.(D'après un article publié le 27 juin 2001 dans Le Télégramme). N'ayant rien pu faire pour empêcher l'installation, petit à petit les habitants alertent à intervalle régulier les pouvoirs publics car chaque week-end à partir du jeudi se répètent des nuisances. En juillet 2000, une tragédie se produit à la sortie de la discothèque : 2 morts. Ce drame a pour conséquence la fermeture de la discothèque Le Triangle.
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4 juillet 2000 Ouest-France |
Mais les propriétaires effectuent des travaux tout l'été et lance la publicité pour la rentrée, la saison est prête à redémarrer "On s'apprêtait à travailler avec les associations étudiantes", déclarent les propriétaires à Ouest-France le 5 octobre 2000.. Mais c'est une nouvelle catastrophe qui leur tombe dessus : la discothèque est ravagée par un incendie d'origine criminelle. L'intérieur est entièrement détruit. Il ne fait guère de doute de l'intention des incendiaires : sept départs de feu différents, un liquide inflammable versé un peu partout et des palettes entassées près d'une petite porte. Des questions restent : "Y a-t-il un lien avec le drame du mois de juillet ? S'agit-il d'un acte de délinquance, d'une vengeance ou des suites d'un litige?" Les propriétaires ne se remettront pas financièrement de ce sinistre mais la structure du bâtiment n'a pas été affectée...
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Incendie 5 octobre 2000 Ouest-France |
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Incendie 5 octobre 2000 Ouest-France |
Les années passent et en janvier 2013, des travaux débutent dans les anciens locaux du Palace, le propriétaire souhaitant rentabiliser son investissement. Mais les riverains voient ressurgir le spectre d’une boîte de nuit. La Ville assure qu'une négociation est en cours pour une possible cession des locaux aux Nouëlles, une association œuvrant dans l’insertion. L'association cherche effectivement un local permettant de transférer une partie de l’activité de collecte et de tri textile actuellement implantée rue Chaptal... Le transfert ne se fera pas et c'est la fin de cette discothèque transformée dans les années qui suivront en lieu de stockage.
Les restos du coeur
En 2009, les Restos du coeur ouvrent un centre de stockage et d'accueil dans la rue Émile Zola, environ 150 à 200 familles fréquentaient ce lieu. A partir de 2013, le nombre de bénéficiaires n'a cessé d'augmenter pour atteindre 450 à 500 familles. L'association cherchait un nouveau local qui a finalement été trouvé en 2023 au 39 rue de Penthièvre. (d'après un article de Ouest-France du 4 septembre 2023)
Le saviez-vous ?
En 2002 les protagonistes du crime de juillet 2000 doivent être présentés devant le juge d'instruction. Une quarantaine de policiers et d'hommes du GIPN sont présents devant le Palais de Justice en raison de fortes tensions. En 2003, c'est le médiatique avocat Maitre Collard qui a défendu l'accusé du double meurtre commis à la sortie de la discothèque de la rue Émile Zola.
Fait divers

12 août 1953 Ouest-France
Des photos aériennes 1962

Photo Musée de Bretagne 1962, la rue Emile Zola

Photo Musée de Bretagne, Sambre-et-Meuse au premier plan, la rue Zola au second
Photos aériennes 1965




Photo Musée de Bretagne, 1965 rue Emile Zola

Photo Musée de Bretagne
La gaffe !

Repéré par Ouest-France le 7 février 2019 !



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Sources
Archives municipales et départementales
Dossiers des installations classées. Archives départementales. Série M. 5M89 et série W, 1473W 001, 1473W 004, 1473W 011, 1473W 014, W9. 1382
Ouest-France et Le Télégramme
Inventaire historique de sites industriels et activités de service. Basias
Journal municipal Le Griffon, à partir du numéro 1 en 1966.
Journaux du C.A.R
Site du Musée de Bretagne
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