1951. Babyfoot de fabrication Poilane, ateliers à Robien. Photo parue sur un site de vente en ligne |
Ferdinand Poilane est né le 25 juillet 1921 à Varennes-sur-Loire dans le Maine-et-Loire (49) et il est décédé le 10 janvier 1989 à Ploërmel dans le Morbihan.
Ferdinand Poilane est connu car il dépose un brevet le 15 décembre 1951 pour protéger la fabrication originale d’un nouveau type de baby-foot de son invention.
Ses ateliers sont installés dans le boulevard Hoche (près de
l’église) et son adresse de bureau est celle du 8 de la rue Guébriant, dans le
quartier de Robien à Saint-Brieuc. L’originalité de M. Poilane est d’être un fabricant et pas un simple revendeur. Il assure la
livraison et l’entretien des appareils.
1951. Détail de Babyfoot de fabrication Poilane, ateliers à Robien. |
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Les babyfoot Poilane ne sont pas loués mais « en vente avec de larges facilités de paiement ».
1951. Papier à en tête de F. Poilane. Archives départementales des Côtes-d'Armor. |
La première annonce publicitaire de la société Poilane paraît cette même année 1951 dans Ouest-France. Elle s’adresse aux propriétaires et gérants de cafés, restaurants et hôtels qui souhaiteraient s’équiper d’un « football automatique ».
Dans une autre publicité, l’inventeur parle de « football de table », on n'utilise pas encore le terme « baby-foot »
1952, 13 novembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc. |
Le modèle de M. Poilane est appelé « Olympic-Foot ». Les qualités mises en avant sont :
La sécurité (les tiges chromées télescopiques suppriment tout danger d’accident)
L’encombrement réduit
Sa robustesse
Son silence (l’appareil est doté d’amortisseurs spéciaux).
La photo de ce babyfoot Poilane correspond exactement au modèle présenté ci-dessous en 1952, on le voit en particulier à la forme des pieds. |
Poilane 11 septembre 1952 Foire Expo |
1952, 29 mars. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc. |
1953, 12 décembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc. |
En 1953, la maison Poilane organise un tournoi de babyfoot, « La coupe Olympic-Foot ».
La gamme des appareils proposés s’élargit avec des « Billards-golf » et des « Ping-foot ».
Sur le plan technique, les billards (Select ou Olympic-Golf) sont livrés avec des pieds réglables et les tapis et bandes sont entièrement démontables. Cette innovation permet d’effectuer une remise en état en cas d’accroc.
1952, 12 octobre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc. |
M. Poilane devient dépositaire des appareils Stella et commercialise des jeux qui ne sont pas fabriqués à Saint-Brieuc.
Ils sont proposés à l’occasion de la Foire Saint-Michel, où la maison Poilane tient un stand à l’automne 53 avec le Kicker Catcher, un jeu de comptoir « qui fait fureur en Amérique ».
Le Kicker Catcher, jeu de comptoir. |
En mai 1954, on apprend que les billards Poilane sont disponibles à Brest au Bar Navarin, 123 rue Jean Jaurès qui sert de dépôt. D'autre part, Jean Kerneur tient le rôle d'agent général pour la marque Poilane.
Poilane 17 mai 1954 Brest. Ouest-France |
En septembre 1954, Ferdinand Poilane expérimente une nouvelle technique de vente à la Foire Saint-Michel de Saint-Brieuc avec le remboursement d’un appareil sur dix par tirage au sort ! La même proposition est faite au niveau des commandes.
Le résultat ne se fait pas attendre et par voie de presse, le 28 septembre, la maison Poilane dévoile le nom du gagnant : M. Guyomard, café-tabac à Chatelaudren qui se voit rembourser intégralement du montant de son billard.
Maison Poilane 28 septembre 1954 Ouest-France |
Est-ce un baroud d’honneur car après 1954, il n’y a plus de traces de l’entreprise Poilane.
Une autre demande de brevet est déposée par Ferdinand Poilane en octobre 1956 et l’autorisation est délivrée en 1958.
Il s'agit d'un jouet du genre sarbacane qui permet en soufflant d'éjecter un projectile léger constitué d'un parachute !
1954, 16 septembre. Annonce dans Ouest-France. Entreprise Poilane, St Brieuc. |
Les jeux Poilane aujourd'hui
Avec beaucoup de chance, on peut encore trouver un babyfoot Poilane.
Une annonce parue sur un site de vente en ligne présente ce babyfoot comme un objet rare, en parfait état. Les cendriers sont présents, la caisse est entièrement poncée et vernie, quelques parties sont peintes en noir.
Joueur. Fabrication Poilane St Brieuc |
Heureusement, Joël Corbineau a conservé des photos des différentes phases de la "renaissance" de ce magnifique et authentique babyfoot Poilane.
Babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau |
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Restauration terminée d'un babyfoot Poilane. Photo Joël Corbineau |
La demande de brevet a fait l'objet d'un versement du Conseil des prud'homme de Saint-Brieuc relatif au brevets d'invention, marques et modèles déposés. Elle a été déposée, avec deux photographies du babyfoot Poilane, aux Archives départementales des Côtes-d'Armor sous la cote 135 W 48.
Photo du babyfoot Poilane. Archives départementales des Côtes-d'Armor. |
Caractéristiques de l’appareil de jeu de football faisant l’objet du dépôt
(d'après une lettre descriptive sur papier à en-tête de M. Poilane)
Cet appareil
est construit en bois d’essences diverses, l’appareil s’ouvre par le milieu et il
est fermé par une serrure, il fonctionne avec des barres rentrantes
(télescopiques) chromées sur lesquelles sont fixés les joueurs en métal ou en
bois (à la demande du client).
Les amortisseurs sont en bloc mousses sphériques.
Sur le fond de l’appareil, où circule la balle, est collé un tapis, soit en linoléum, soit en caoutchouc ou en bulgomme ou toute autre matière.
Au bout de
chaque tube est fixé un embout en aluminium qui coulisse sur une tige d’acier.
Le nombre de joueurs est de 22 par appareil.
Les pieds de l’appareil sont démontables et fixés par des boulons.
L’appareil est muni intérieurement d’un système de couloirs sur lesquels descendent les balles, celles-ci sont bloquées par une trappe en bois ou en métal, cette trappe se déclenche par le fonctionnement d’un monnayer de marque et de modèle différents.
Cet appareil
est présenté en bois teinté de un ou plusieurs tons, il peut être également
laqué.
Fait à Saint-Brieuc le 15 décembre 1951
D'autres personnes portant le nom de Poilane à Robien
On ne possède pas de renseignement sur la famille de Ferdinand Poilane pouvant nous expliquer par exemple comment et pourquoi il était arrivé à Saint-Brieuc, quel était son parcours professionnel, s'il avait des compétences en menuiserie ou dans le commerce...
Sans que l'on puisse les rattacher à Ferdinand Poilane, on peut noter que d'autres personnes, portant ce nom, ont habité dans le quartier de Robien.
Ainsi, Philippe Poilane, son épouse Thérèse et leur fille Geneviève née en 1913 à Lamballe, habitaient en 1936 au 58 rue Jules Ferry dans le quartier de Robien.
Dans le détail Philippe Marie Poilane est né à Fégréac (44) le 8 mars 1878, marié à Vanves (92) le 30 octobre 1902 avec Thérèse Le Baillif. Il était employé de chemin de fer, tout d'abord à Dieppe avant 1900 puis à Lamballe. Il est décédé le 10 mai 1953 à Saint-Brieuc.
Thérèse Rosalie Françoise Poilane, née Le Baillif, était l'épouse de Philippe Poilane. Le couple a habité Lamballe dans les années 1910 et au 58 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc dans les années 30. Elle est décédée en 1949 à l'âge de 79 ans à Saint-Brieuc (annonce le 2 septembre 1949 dans Ouest-France).
Geneviève Poilane (Geneviève Julia Fanny), est née à Lamballe le 20 mai 1913, fille de Philippe et Thérèse, marié avec Armel Poilane, décédée le 13 mars 1976 à Bégard à l'âge de 62 ans (Acte numéro 29)
Armel Poilane (Armel Louis Jean Marie), né à Sempigny dans l'Oise (60) le 14 octobre 1912 (acte de naissance page 111), mariée avec Geneviève Poilane le 15 janvier 1937 à Saint-Brieuc, décédé le 2 décembre 1975 à Saint-Brieuc à l'âge de 63 ans.
Marie
Désiré Joseph Poilane, née le 24 avril 1890 à Fégréac, mariée le 12
février 1912 à Lamballe avec Auguste Passiot. C’est la sœur de Philippe
Marie Poilane, employé du chemin de fer.
Enfin, on a 6 personnes portant le nom de Poilane et décédées entre 1977 et 2022 dans le Morbihan, département où est décédé Ferdinand Poilane.
Le saviez-vous ?
Ferdinand Poilane était installé rue Guébriant depuis au moins 1950 comme l'atteste cette annonce du 22 avril 1950 où on découvre que M. Poilane s'occupait de l'assurance "Le Patrimoine".
Poilane 22 avril 1950 Ouest-France |
Le saviez-vous ?
Ferdinand Poilane était un champion de pêche à la ligne. Son nom est mentionné le 8 septembre 1953 dans une démonstration au cours de la Foire exposition de Saint-Brieuc. M. Poilane est présenté comme le champion de pêche au coup. En juillet 54 pour la demi-finale régionale comptant pour le championnat de France de pêche au coup, M. Poilane finit 58e.
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Sources
Ouest-France, annonces du 11 août 1951, 29 mars 1952, 13 novembre 1952, 12 octobre 1953, 16 septembre 1954.
Correspondances en octobre 2022 avec Joël Corineau, auteur de la restauration du babyfoot Poilane.
Archives
départementales des Côtes-d'Armor, dossier 135 W 48. 86.- Poilane
Ferdinand. 8, rue Guébriant. Merci à Vincent Le Gall pour la transmission des documents des archives départementales, fermées pour causes de travaux au moment de cette recherche.
Notice : Appareil de jeu
de football. Dépôt du 15 décembre 1951.
Le Télégramme, article du 9 juin 2010, à l’occasion d'une exposition appelée « Quoideneuf » aux Archives départementales des Côtes d’Armor, en 2010. L'exposition était consacrée aux brevets des inventeurs et évoquait à ce titre l’invention de Ferdinand Poilane.
Site de l’INPI (dépôt des brevets), jouet de type sarbacane, Ferdinand Poilane, brevet ici
Site, Le babyfoot français, cliquer ici
Ci-dessous, photo de la famille Louessard dans un café autour d'un babyfoot,à Mordelles vers 1950-1955, Musée de Bretagne, lien permanent vers la notice ici