La famille Presle, spécialisée dans
la récupération, habitait au 42 boulevard Charner, un peu après le foyer Laïque
proche de la gare, en direction de la Croix Mathias. Leur entreprise se
trouvait au numéro 44 depuis le début des années 1910.
Après 1945, profitant d’une opportunité, les établissements Presle
ouvrent un dépôt au début de la rue Luzel, dans l’ancienne conserverie
Saupiquet.
Les
établissements Presle s'installent dans le quartier de Robien. 1945
La raison de l'installation des établissements Presle est évoquée dans le journal manuscrit de J.B Illio intitulé « St
Brieuc de 1939 à 1945 ». Il rappelle ce qui se passait pendant la période
de l’Occupation et notamment le moment où le gouvernement allemand a intensifié
la collecte de métaux. A Saint-Brieuc, de nombreuses statues et plaques ont
ainsi été récupérées puis fondues.
Les particuliers étaient également mis à
contribution. Les métaux non ferreux comme le zinc étaient visés : des
restaurateurs et tenanciers de bar en ont fait les frais, leurs comptoirs et
tables en zinc étaient très prisés. Le cuivre des portes, armoires et
fourneaux, était recherché par les récupérateurs.
« A la Libération, l’ancienne usine Saupiquet, de Nantes,
établie rue Luzel, était remplie de métaux non ferreux, au compte de la grande
chiffonnerie Presle. On ignore ce que devinrent ces masses de marchandises ».
Lors du conseil municipal du 22 novembre 1954, la Ville a acquis un petit terrain de 60 mètres carrés appartenant aux établissements Presle pour engager des travaux au bout du boulevard Hoche et de l'embranchement vers le pont de Quintin.
Les
traces de ces bâtiments sur des photos aériennes.
Ci-dessous, cette photo aérienne des années 60 nous donne une bonne idée des locaux occupés par les établissements Presle, rue Luzel.
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Années 60. L'ancienne usine Saupiquet, rue Luzel, et au premier plan le boulevard Vauban
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Quelques repères sur les établissements Presle à St Brieuc
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1934 Facture Presle. Dossier 3 L 137 Archives municipales
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Les établissements Presle de
St Brieuc comptaient parmi les plus importants dans ce domaine dans l’hexagone
et leur rayon d’action s’étendait dans tout l’Ouest de la France.
Ils furent fondés en 1858 par
Auguste Gontrand, auquel succéda Presle et Gontrand. Ensuite Eugène Presle
fonda les Établissements Presle et les confia plus tard à ses deux fils Émile
et Louis. Les établissements comportaient de vastes magasins et ateliers à
Saint-Brieuc, Vannes, Quimper, Dinan et Lannion.
Un
grand atelier Presle se trouvait boulevard Charner et sa proximité
était une bonne raison pour que des femmes du quartier de Robien y
travaillent.
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Presle boulevard Charner. L'Illustration 1926.
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Dans les années 1920, la production annuelle
dépassait les 8 000 tonnes, soit 25 tonnes de matières diverses par jour
expédiées en France et à l’étranger (chiffres de 1926).
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1944. Dossier 3 L 147. Archives municipales.
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C’est d’ailleurs M. Émile Presle
qui était le président d’honneur la réunion annuelle du syndicat des
Chiffonniers et Ramasseurs des Côtes-du-Nord le 10 juillet 1948 à Saint-Brieuc.
M.Presle offrit le champagne à tous les présents. L’assemblée fut suivie d’un
banquet d’une soixantaine de couverts à l’Hôtel de la Croix-Rouge « où un
déjeuner copieux, arrosé de forts bons vins et cidre fut servi
impeccablement. » (Ouest-France 17 juillet 1948)
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1944. Familles Presle, Le Bigot et Gaudu. Fonds Gaudu. Archives municipales
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On retrouve plusieurs personnes de la famille Presle sur cette photo. Elle
a été prise en avril 1944 au château de Grénieux de
Saint-Brandan, propriété de Mme de Callac. L'identification des
personnes a été facilité par les notes prises par Jean Le Bigot.
1. Lucie Le Bigot-Presle ; 2.Simone Presle. 1922-1986, mariée avec Jean-Claude Gaudu, une
fille Monique née en 1951 ; 3.Émile Presle (1894-1960) ; 4.Yvonne Presle, née Bouguen, épouse d’Emile ; 5.Henri Presle ; 6.Jacques Noël Le Bigot ; 7.Augustine Le Bigot, née Thomas ; 8.Marie-Thérèse Le Bigot, épouse Ferdinand Meuric ; 9.Denise Presle (épouse Le Coq)
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Sources
Collection de cartes postales
Archives départementales. Photos
aériennes
"St
Brieuc de 1939 à 1945 », J.B Illio. Dossier 68 J 1 Fonds Huguen
Les chiffonniers de Paris. Antoine Compagnon. Gallimard. 2017
L’histoire des chiffonniers
du XXe siècle, et de leur manière de trier et de recycler, nous ramène à ce
début de XXIe siècle où les concepts d’économie circulaire sont d’actualité.
La
concentration autrefois de nombreux chiffonniers industriels dans le
quartier de Robien trouve aujourd'hui un héritage naturel dans
l'engagement de ses habitants à en faire un Eco-Quartier vivant.
Chiffonniers,
fourreurs, marchands de peaux. Quartier de Robien
Repères
1920. Chiffonnier : Mennou Albert, 29 boulevard Carnot
1932-1936.
Fourreurs : La Pelleterie de Bretagne, Jean et Thérèse
Thomas, 13 bis rue Jules Ferry
1932-1936.
Peaux : Eugène Méheut, 33 bis rue Jules Ferry
1932-1936. Peaux : Pradat, 7 boulevard Hoche
1948-1949.
Récupération de peaux : Méheut, 81 rue Jules Ferry ; Pradat,
47 rue Jules Ferry ; Thomas,
21 rue Jules Ferry, Presle rue Luzel
1955.
Chiffons : Thomas Jean, 21 rue Jules Ferry
1955. Récupération de peaux : Pradat, peaux
brutes, 47 rue Jules Ferry
1973.
Récupération de chiffons et peaux : Méheut E,
35 rue Jules Ferry ; Pradat,
47 rue Jules Ferry