mardi 4 juillet 2023

L'histoire de la rue Cuverville dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.

 

Les origines de la rue Cuverville


Avant que le chemin de fer ne soit construit et avant de se nommer "rue Cuverville", elle était connue sous le nom de "Chemin des Régats". Mais on peut lire aussi dans ce secteur que plusieurs parcelles sont nommées "les rogatons" qui désignent des débris de nourriture, des restes de viandes et plus en général des restes ou objets de peu de valeurs...Il pourrait aussi s'agir d'une déformation du mot "rogations" qui désigne des cérémonies ayant pour but d'attirer les bénédictions divines sur les travaux des champs...

Le chemin des Regats était un chemin fréquenté pour sortir de la ville et aller à La Ville-Berno ou plus loin, pour se rendre à Quintin.

Au début de ce chemin on pouvait accéder au lieu-dit "Clos Launai" appelé aussi "Launay".

Rue Cuverville, vers 1800, avant la voie ferrée. Quartier gare 3Fi30 archives municipales

 

Au début du 19ème siècle, on trouve cette rue sur des plans avec le nom de « Route de Quintin ». 

C’était alors un axe important de Saint-Brieuc mais il y avait encore peu d'habitations le long de la route. Tout ce secteur est appelé "Pré-Tison".

1814-1847 Cadastre. Archives départementales



L'arrivée du train réduit l'importance de la future rue Cuverville

L’arrivée du train en 1863 va changer la physionomie de ce secteur de Saint-Brieuc pour les rues appelées aujourd’hui impasse du Pré-Tizon, rue Luzel ou encore rue Cuverville. 

A l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Brest, on construit un pont en granit. Trois voies passent en dessous. 

En 1908, un chemin existe toujours pour aller en direction du lieu dit "La Ville Berno" mais une voie coupe le chemin (voir le plan ci-dessous)


Plan 1908. Fonds Salaün. Archives départementales.

 

Dans les années 20, la multiplication des voies (7 au total) nécessite un élargissement. Entre 1924 et 1927, le dépôt des machines est par conséquent transféré du boulevard Charner à la Ville-Berno (à l'ouest de la rue Cuverville). La gare de triage est également située à cet endroit, au dessous de la rue Cuverville.
Cela va conduire à la démolition du pont en 1925-1926. On le remplace par un autre plus long, en ciment armé, semblable à celui de Guingamp construit à la même époque (1924-1925).

Image Google, capture d'écran

 

Les caractéristiques de la rue Cuverville

Pendant des siècles on a vécu dans ce secteur comme à la campagne. 

Dans le recensement de 1901, quelques familles vivent encore de la terre comme Pierre Desbois et son épouse Perrine, cultivateurs ou Victor Gourdel et son épouse Marie, leur fils et leur fille, qui cultivent aussi la terre.

A partir de l'arrivée du train, la rue Cuverville surplombe donc la ligne de chemin de fer. Au début du XXe siècle, de belles demeures vont être construites sur le côté gauche, côté impair, en descendant la rue. Ces maisons bordent la rue mais disposent en général de jardins de bonne taille sur l’arrière.

Les maisons bourgeoises de la rue Cuverville vues de la Ville Berno. Photo RF 2023

A partir des années 20, la physionomie va changer avec sur le côté droit, du côté pair, de petites maisons en préfabriqués construites pour les cheminots.

On trouve aussi depuis 1949 l’entreprise S.T.E.F (Société de Transports et d’Entrepôts Frigorifiques) qui est située en retrait de la rue, au numéro 22.

Image Google, capture d'écran

 

Les maisons de la bourgeoisie industrielle.

Les maisons bourgeoises sont habitées au départ par des personnes qui ont une place en vue dans la société bourgeoise et industrielle du début du XXe siècle. Certaines portent une plaque avec un nom comme au numéro 11 "La Villa Marie-Louise".

Ainsi dans les recensements de la rue Cuverville en 1931 et 1936, on apprend par exemple qu’au numéro 13 habite Jean Charleux, ingénieur aux Forges et Laminoirs. 

Un peu plus loin, les deux maisons jumelles et symétriques sont habitées au numéro 31 par Paul Lancol, belge, directeur des Forges et Laminoirs et au numéro 33, par Rosalie Vaucouleur, veuve Vaucouleur (ancien directeur des Forges). 

Au numéro 35, on a une très belle maison de 1910, construite par l'entreprise J. Laurent pour M. Pierre Pinel, ingénieur contrôleur des poids et mesures. La maison a ensuite été transmise à Félix et Berthe Marcadé,  Pierre Pinel étant le beau-père de Félix Marcadé. 


Plans de la maison de M. Pinel au 35 rue Cuverville.

En 1931, Eugénie Pinel, la belle-mère de Félix Marcadé habitait avec le couple et les enfants.
En 1936, Félix Marcadé est inscrit dans le recensement comme employé au comptoir de l’escompte, ancêtre de la banque BNP-Paribas. Il est né en 1886 à Corseul.

31 et 33 Rue Cuverville.


 



Le 35 rue Cuverville. Photo 2019

Précisons que les Forges et Laminoirs sont situés à quelques centaines de mètres de la rue Cuverville, entre la voie ferrée et le boulevard Hoche.

  

Les maisons des cheminots

Dans le recensement de la rue Cuverville en 1911, on a 7 familles de cheminots. En 1936, on trouve quinze familles de cheminots, logées dans les petites maisons SNCF. 


La photo aérienne ci-dessous est assez rare car elle dévoile une douzaine de ces maisons de cheminots le long de la rue Cuverville dans les années 40. On voit aussi les deux grandes cuves à eau de la S.N.C.F sur la gauche de l'image. Les enfants allaient s'y baigner en été !

Rue Cuverville, années 40. Photo Archives départementales.

Rue Cuverville. Les deux cercles sont deux cuves d'eau. Photo aérienne 6Fi 4349

Ancienne maison de cheminots. Photo RF


Maison rue Cuverville. 2T9 Permis de construire. Archives municipales

Les maisons de cheminots sont situées aux numéros 2, 4, 6, 8, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30 et 32. 

Les noms de famille de ces employés des chemins de fer sont : Mallet, Foutel, Denis, Cléach, Lemoine, Réhaut, Le Ster, Le Hénaff, Ollivier, Le Gueut, Marric, Richer, Méléard, Frabolot… 

 

Ancienne maison de cheminots encore présente rue Cuverville. Photo RF

 
 

 

Ci-dessus, la maison du numéro 6 qui a disparu après 2010


Dans les années 40, un autre type de maisons a été construit pour les cheminots, il s'agit de maison jumelles en fibro-ciment. On les trouve par exemple au 28, 30 et 32 rue Cuverville. Elles étaient plus spacieuses, possédant des pièces à l'arrière.

Maisons jumelles S.N.C.F 28 et 30 rue Cuverville. Image Google street.

 

L’évolution et la fin des petites maisons
Yvonne Michel était une ancienne cheminote, elle est arrivée un peu après 1945 dans la rue Cuverville. Tout le monde était locataire de la S.N.C.F mais elle a eu la chance de pouvoir acheter le terrain de sa maison mais s’est battue longtemps pour y parvenir. Sa maison et celle de Joseph Prigent ont été les deux dernières à tenir debout.
Les pavillons jumeaux en pré-fabriqué sont la propriété de la S.N.C.F. ils ont été agrandis et rénovés.
Robert Picault habitait à l’intersection de la rue Luzel, c’était un ancien mécanicien des chemins de fer. Il a connu les derniers temps des locomotives à vapeur. A la retraite, il n’a pas pu acheter le terrain sur lequel sa maison est bâtie et à sa mort la maison a été démolie, c’était la règle.
De nouvelles maisons poussent sur les emplacements libérés après voir été vendus.

Maison de cheminot vue par une fenêtre. Ouest-France 24 octobre 1996

Nous avons un autre exemple d’un lotissement construit à Robien pour les familles de cheminots : c’est celui, construit en 1931, par l’architecte Jean Fauny, dans un espace délimité par le boulevard Paul Doumer, la rue Louis Hélary, la rue Anne de Bretagne et la rue Denis Papin.


Le saviez-vous ?

CHEMIN DE TRAVERSE
Pour aller travailler au dépôt, les cheminots avaient deux solutions. L’une consistait à traverser les voies en se méfiant des trains, l’autre nécessitait de marcher en passant par la Croix-Mathias.

Ouest-France 24 octobre 1996



LA PISCINE DE LA RUE CUVERVILLE

Dans un article de Ouest-France des années 90, un habitant, Louis Hellio, raconte que dans les années 40 « Il y avait de la vie dans la rue. L’été les jeunes les plus intrépides allaient se baigner dans les réservoirs d’eau qui servaient à alimenter les locomotives à vapeur. On les appelait « les deux cuves ». Elles ont été démolies plus tard. » 



HISTOIRE DE TGV

En 1996 (le 24 octobre), dans un article de Ouest-France, on pouvait lire que l’arrivée du TGV n’avait pas affecté la tranquillité des résidents du quartier. Par contre en gare la nuit, le bruit du TGV présentait une gêne car il était obligé de tourner pour la climatisation et le ronflement était « insupportable ». En 1994, une pétition avait circulé et le TGV était allé ronfler plus loin…


Le saviez-vous ?

Au début du XXe siècle, cette rue était prisée par les militaires. Ainsi dans le recensement de 1911, on trouve : Pierre Briand, adjudant au 71e RI,  François Beaumont, sergent major, Aristide Besson, officier en retraite, Marc Oblet, capitaine.

Quelques années plus tard, deux habitants de la rue Cuverville ont été tués pendant la Guerre 14-18 :
Albert Lefèvre, lieutenant au 412e régiment d’Infanterie a été tué à Villemontoire, le 21 juillet 1918.

Jean Carrière, sous-lieutenant au 271e Régiment d’infanterie a été tué au Moulin de Souain le 31 octobre 1914.

D'autres ont été blessé sérieusement comme M. Beaumont, dans un combat, également aux environs de Souain, proche de Reims.

Souain. Photo Fédération des Moulins de France

 

Les transformations de la rue Cuverville

Des maisons de cheminot de la rue Cuverville, il ne reste plus qu’une seule construction, les autres ayant été détruites et remplacées par des maisons contemporaines. Par exemple, dans le bas de la rue, derrière un grand portail et une haie, on peut découvrir une maison contemporaine très sobre, jaune et blanche.

Maison contemporaine. Photo RF


Toujours dans la rue Cuverville, au numéro 4, c’est une construction qui se distingue par sa géométrie : deux blocs rectangulaires, séparés par la porte d’entrée. Une seule ouverture côté rue, avec une fenêtre horizontale : la maison ne se dévoile que sur la partie Ouest.

Maison contemporaine rue Cuverville. Photo RF 2021


Aux numéros 10 et 16 de la rue, Terre et Baie Habitat a fait construire, en 2012-2013, la Résidence Cuverville qui domine la voie ferrée. On peut noter que les 8 logements passifs, très bien isolés, sont équipés de panneaux solaires et sont habillés de bardage bois.

Logements Terre et Baie Habitat. Photo RF

 

L’origine du nom de la rue Cuverville

Jules Cavelier (1834-1912), comte de Cuverville, naquit en 1834 à Allineuc (22). C’est un militaire et un homme politique. Sa carrière dans la marine lui vaut d’être nommé vice-amiral en 1893. Cuverville a été sénateur du Finistère de 1901 à 1903 puis réélu jusqu’en 1912.

Amiral Cuverville, photo site du Sénat.

Son fils Armand, capitaine de frégate, mourut en service commandé, au siège de Port-Arthur (en Chine), en 1904.

Notons qu’en 1912 la famille Cuverville avait fait savoir qu’elle ferait don d’une importante collection de coquillages, réunis sur plusieurs générations, à la section d’Histoire naturelle de l’ancien musée de St Brieuc. Sans attendre l’arrivée de cette collection, le nom « rue Cuverville » fut donné par délibération du Conseil municipal le 26 décembre 1912. Les coquillages arrivèrent plus tard.
Dans l’esprit du Conseil municipal, il s’agissait d’honorer à la fois le père, le fils et l’ensemble de la famille Cuverville.

De nos jours, l'arrière-arrière petit fils du comte de Cuverville est le propriétaire du château de la Noë Sèche dans la commune du Foeil, au sud de Saint-Brieuc. Arnaud de Rochebouët assure lui-même les visites guidées.

 

Le saviez-vous?

Le nom de Cuverville est aussi donné à l’île Cuverville, située dans l’Antarctique et nommée ainsi, après sa découverte par une expédition belge de 1897 à 1899, en honneur du vice-amiral Cuverville. L’île est peuplée d’une colonie de manchots papous !

Ile Cuverville. Image Secrétariat du Traité sur l'Antarctique

 

L'histoire d'un petit trésor qui dormait dans un grenier

Monika Marx (patronne de la Crêperie Bleu marine nous raconte une belle et véridique histoire !

« J’ai habité 9 ans la maison du 29 de la rue Cuverville. Au moment des travaux j’avais fait une grande découverte dans le grenier : une valise avec à l’intérieur des lettres, des photos de famille qui remontaient au siècle dernier. 

Les lettres étaient rangées par mois, classées, ficelées. Il y avait 4 ans de correspondances.
Je n’ai pas résisté, j ai lu ces lettres qui m’ont fait rire, pleurer, je suis remontée dans le temps, vécu la guerre, le voyage des cheminots qui allaient jusqu’à Rennes (très, très long voyage qu’il ne fallait pas faire avec une certaine lune). J’ai vécu la foire Saint Michel racontée par cette dame qui signait ses lettres par un baiser de rouge aux lèvres..."Ta Biquette" Elle racontait à son époux parti à la guerre comme elle l’aimait. qu’il lui manquait, que l’enfant qui était en elle comblait un peu son absence... Elle racontait comment elle soignait sa mère avec des ventouses dans le dos... Et j en passe ; toutes ces lettres, ces photos m’ont beaucoup touchée...

Les lettres de l’époux au front étaient aussi fortement aimantes et émouvantes. Sur une photo, au dos était noté « Morte en 1944 ». Là j’étais vraiment triste.

Je ne pouvais pas garder un tel trésor pour moi. J’ai donc recherché les héritières, ces chères filles qu’elle adorait. Une des filles vivait à Lille et l’autre à San Francisco... Quand je les ai contactées, nous étions en larmes... 

J’ai remis cette fameuse valise à Lille et quelques temps après elle me recontacte pour me dire que grâce aux lettres elles ont mieux connu leur Maman et elles ont vu comme leur Père les aimait... Elles ont étaient élevées par une belle mère qui n’aimait pas les enfants. Un passé est remonté à la surface.
Je crois avoir bien fait de leur avoir donné ce trésor qu’elles ignoraient...
» 



 

ORIGINAUX

Au 4 rue Cuverville, vivait un couple qui avait construit une cabane avec des tôles des planches. Ils avaient des poules, des chèvres... Ils vivaient là en période estivale et en hiver dans un immeuble à Fressinet. 

Ouest-France en a même parlé (24.10.1996) : "Au milieu de la rue Cuverville, côté SNCF, un petit terrain défi les passants mal intentionnés. Pas très bien entretenu, bourré d'un bric-à-brac invraisemblable, il est pourtant équipé d'un système anti-rodeurs à toute épreuve. un tableau en forme de cochon sur lequel est indiqué : "Je monte la garde, danger !". Ce drôle de gardien fait rire tous les voisins."


Photo Ouest-France 24 octobre 1996



Portrait : Louis et Marie-Louise Hellio 


Ouest-France 24 octobre 1996

 

Autres articles à consulter sur Les cheminots, la gare, la S.N.C.F

 
La Société Française et Entrepôts Frigorifiques (S.T.E.F), cliquer ici

Les cheminots de la paroisse de Robien et le syndicalisme catholique, cliquer ici

Les Résistants cheminots du quartier de Robien en 39-45, cliquer ici

La Cité des Cheminots", boulevard Paul Doumer, cliquer ici

Le lotissements des cheminots, rue Cuverville, cliquer ici 

Au nord de Robien, traverser la voie ferrée (ponts, passerelle), cliquer ici


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Sources

Site du Sénat, fiche Jules de Cuverville https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/de_cuverville_jules0800r3.html

Histoire des noms de rues. J.B Illio, 1947

Histoire de St Brieuc, J.B Illio, 1931, page 298.

Bulletin de la paroisse de Robien, 1919.

Photo aérienne, archives départementales, cote 26 Fi 358

Archives municipales St Brieuc. Cadastre. 


Plan 1800. Quartier gare 3Fi30 archives municipales
 

Article de Ouest-France, 24 octobre1996.

Site du CAR rubrique histoire, article sur les lotissements, sur les maisons contemporaines. Recensements de la population de St Brieuc, archives en ligne 1901, 1931, 1936

Site, Terre et Baie Habitat 2013

Témoignage Monika Marx, juin 2020

Ile Cuverville. Site du Secrétariat du Traité sur l'Antarctique, cliquer ici




 

 

samedi 10 juin 2023

Le centre aéré à l'école Hoche dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Les enfants du centre aéré du boulevard Hoche. 1961 Ouest-France
 

Dans les années 60, le centre aéré de la Caisse des écoles publiques de Saint-Brieuc comporte trois sections en raison de la dispersion des enfants : site Fred Aubert, site Hélène Boucher et boulevard Hoche.

Le centre aéré du quartier de Robien s'installe donc dans les locaux de l'école du boulevard Hoche. Le centre est dirigé en 1961 par M. Carno, secondé par 7 moniteurs dont la plupart sont diplômés.

Les enfants sont pris en charge de 9h à midi pour des activités manuelles : jeux, ateliers de bateaux, de vannerie, de plâtre, de poupée etc. L'après-midi il s'git plutôt de jeux en plein-air.

Centre aéré boulevard Hoche à Saint-Brieuc 27 juillet 1966 Ouest-France

En 1966, les enfants de la ville de Saint-Brieuc sont 277, disséminés dans les différents centres aérés. C'est M. Henry qui préside aux activités de 50 garçons et filles au Centre aéré du boulevard Hoche à Saint-Brieuc. Trois moniteurs et deux monitrice constituent l'encadrement. (Article du 27 juillet 1966 Ouest-France)

En 1967, cinq moniteurs encadrent 50 enfants sous la direction de M. Henry. Les activités sont variées : travaux manuels, grands jeux, baignades...

Centre aéré Hoche 1er août 1967 Ouest-France
 

En juillet 1987 un groupe de douze jeunes du centre aéré de Hoche passent une semaine sous tentes à Coat-Ermit en Plourivo. Au programme : randonnées pédestres et en calèches.

Centre aéré Hoche 25 juillet 1987 Ouest-France

 

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Si vous avez  d'autres renseignements et souvenirs à partager sur le centre aéré du boulevard Hoche , merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

Sources 

Ouest-France, 1961, 27 juillet 1966


vendredi 2 juin 2023

Huet-Delafargue, 18 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Matériaux de construction et bois 1934-1940

 

Facture Huet-Delafarge 1938 Archives municipales.


Jean Emmanuel Huet (1900-1958) est né le 29 avril 1900 à Quintin (22). Son père est médecin.

Jean Huet au centre au premier rang. Photo Joël Chirol sur Généanet.


Jean Huet fait son service militaire en 1920 et il est incorporé au 24e Tirailleurs Tunisiens. Il fait la guerre du Maroc en 1921-1922.

Jean Huet, exerçant la profession d'agent commercial, se marie à Saint-Brieuc avec Juliette Delafargue (1901-2000) le 17 août 1927. (annonce dans Ouest-Eclair le 4 août 1927). Le couple aura deux filles, Renée en 1928 et Armelle en 1932.

L'entreprise Jean Huet-Delafargue se trouvait au 18 de la rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Elle fabriquait des agglomérés et tuyaux en ciment. L'entreprise proposait aussi de très nombreux matériaux pour la construction : chaux et ciment, plâtre, briques, lattes, carrelages et céramiques, poteries et grès, couvertures "Everite", produits réfractaires. 

 

Annuaire téléphonique 1934 Archives municipales

 

L'entreprise Huet-Delafargue prend la suite de l'entreprise Louis Laurent. Dans son autre entrepôt, 22 rue Gourien, on pouvait aussi trouver du charbon et du bois de chauffage.

 

Annonce dans Ouest-Eclair 9 septembre 1934

 

Communiqué dans Ouest-Eclair 10 mai 1934

On peut noter que l'entreprise Louis Laurent est ensuite venue dans le boulevard Hoche à Robien.

On retrouve des traces du fonctionnement de cette entreprise de 1934 à 1940.  

 

Jean Huet pendant la guerre 39-45

Jean Huet est mobilisé en 1939 dans les Ardennes. Son régiment subit de lourdes pertes. Il est cité à l'ordre du régiment le 5 juillet 1940.

Citation dans le recensement militaire. Archives 22

 Il est démobilisé le 21 août 1940 et revient à Saint-Brieuc.

Adresses successives, recensement militaire. Archives 22




Changement d'activité professionnelle

M. Jean Huet cesse ses activités dans le commerce. Une annonce d'octobre 1941 mentionne que ce sont les Tourbières des Côtes-du-Nord et le Comptoir des combustibles qui reprennent la partie bois et charbon.

10 octobre 1941 Ouest-Eclair

Après avoir vendu des matériaux pour les chantiers pendant quelques années, Jean Huet trouve un travail à la Préfecture.

Jean Huet est décédé le 4 janvier 1958 à l'âge de 57 ans. Son décès a fait l'objet d'un petit article dans Ouest-France car il était bien connu et estimé.

 

Jean Huet 7 janvier 1958 Ouest-France

La suite de cette entreprise

Après-guerre et jusqu'à une période plus récente, ce sont les établissements Gaudu qui ont occupé ce chantier, avant la construction d'immeubles avec la pharmacie de Robien à l'angle du boulevard Hoche et de la rue Ferry.

L'ancien chantier Huet avec sa cour intérieure. Photo aérienne 1978-1979 Archives municipales.

 

Si vous avez d'autres renseignements sur l' entreprise Huet-Delafargue, merci d'utiliser le formulaire de contact. 

 

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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-Eclair et Ouest-France

Dossier des factures d'entreprises, archives municipales

Annuaires téléphoniques, années 30 et 40, archives municipales. 

Recensement militaire,1920, archives départementales, page 316 sur 682, cliquer ici

Site Généanet, fiche sur Jean Huet établie par Joël Chirol, avec photo de familles et arbre généalogique, cliquer ici 

 


Les entreprises de matériaux et de construction dans le quartier de Robien.

Repères chronologiques.

 

Avant 1900

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Carrière de granit, Le Bars, boulevard Carnot

 

1922 

Bois de construction : Sébert Léon, rue Jules Ferry ; A et H Laurent, rue Jules Ferry 

Briques et tuiles : Le Dû, boulevard Carnot

Cimentier : Zochetti Octave, 44 rue Jules Ferry 

Entreprise de bâtiment, Jean et Yves Laurent, boulevard Carnot (1924)

 

1932

Bois de construction et scierie, Chaux et ciment, Matériaux de construction : Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry (et numéro 18)

Bois de construction, Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Chaux et ciment, Matériaux de construction, Robert, boulevard Carnot

Cimentier, Entrepreneurs de bâtiment, Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

Cimentier, Zochetti Octave, 32 et 46 rue Jules Ferry

Entrepreneurs de bâtiment, Laurent, boulevard Hoche 

 

1934

Agglomérés, Chaux et ciment, Huet-Delafargue, 18 rue Jules Ferry

Agglomérés, Cimentier, Zocchetti, 32 rue Jules Ferry

Bois de constructionJean Robert , 11 et 13 rue Luzel ; Le Cornec, 14 Jules Ferry

Bois de construction, Matériaux de construction, Huet-Delafargue 18 rue Jules Ferry

Bois de construction, Scierie mécanique, Laurent frères, impasse Jules Ferry

Briques et tuiles, Le Dû, boulevard Carnot

Chaux et ciment, Matériaux de construction, Robert, boulevard Carnot

Cimentier, Entreprise générale de bâtiment, Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

Entreprise générale de bâtiment, Laurent, boulevard Hoche (vente en 1935 à la municipalité)

Scierie mécanique, Hue, rue Jules Ferry

 

1938-1939

Matériaux de construction, Robert Jean, boulevard Carnot (a quitté la rue Luzel)

 

1955

Bois de construction, négociant en bois, Jean Le Cornec , 40 rue Émile Zola

Bois de construction, E.Roy, bois, impasse Jules Ferry

Briques et tuiles, Matériaux de construction, Rivière-et-Letort, 5 rue abbé Garnier

Cimentier, fabrication d’agglomérés, Zochetti, 32 rue Jules Ferry

Couvreur, François Davy, 1 rue de Robien

Entreprise générale de bâtiment, Henri Rideau, boulevard Hoche

Entreprises générales de bâtiment : Société commerciale d’affrètement et de commission, charbon, bois, matériaux de construction, 12 boulevard Carnot ; Gélard François, rue de Tréfoix

Entreprise de travaux publics, Le Moullec, 36 rue Aristide Briand

Matériaux de construction : Gaudu, 18 Jules Ferry ; R.Hervé, 24 rue Jean Jaurès ; Le Cornec, 16 rue Jules Ferry

 

1973

Briques et tuiles, Rivière et Letort, Rue abbé Garnier

Couvreur, François Davy, 3 boulevard Carnot

Matériaux du bâtiment, Bolloré, 29 boulevard Carnot

Matériaux du bâtiment, matériaux, ciment, explosifs, Établissements Gaudu,  18 rue Jules Ferry.

 

1980

Scierie, parquets, vente de portes et fenêtres, Aubin, impasse Ferry (fermeture en 1984)

1990

Plus rien... 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...