jeudi 26 janvier 2023

Les bistrots de Robien, boulevard Carnot à St Brieuc

 
 
 
La Passerelle, un bar encore ouvert au 33 Boulevard Carnot !

 
En fait, le seul bar qui continue d’assurer la fonction d’un bar de quartier à Robien est « Le bar de la Passerelle », un bar-tabac-loto-journaux qui résiste bien. Il est situé 33 boulevard Carnot. C'est un lieu où se retrouvent les habitués et les passants de plus en plus nombreux avec le déplacement de la gare routière du côté Robien. Ce bar a une existence plus longue qu’on peut le croire à priori, aux environs de 1900…
 
Dans les années 30, c'était le café de Aimé et Victorine Lainé. Ils étaient inscrits comme "cafetiers" mais faisaient aussi les chambres et la vente du tabac.

Pendant les années d'occupation, c'est Marguerite Bauchat qui tenait le "Café-Tabac-Chambres". Elle s'est particulièrement distinguée par son action dans la Résistance. Son histoire est racontée dans un autre article consacré à "Robien pendant la Seconde Guerre mondiale".
 
Jusque dans le milieu des années, l'endroit était connu son le nom de "Chez Bauchat" ou "Hôtel Bauchat".

 
 
Le café de la Passerelle. Carte postale ancienne (années 30?)

 
En 1956, Ludovic et Marguerite Le Liboux ont pris la succession de Mme Bauchat.

Années 70. Bar de la Passerelle à Saint-Brieuc. Photo Ville de Saint-Brieuc.


Et dans les années 90, c'est Marcel Daniel qui tenait le Bar de la Passerelle puis Didier Bebin (autour de 1998). 
Philippe et Lydie Robert ont repris l'affaire en 2005 et ils l'ont tenue jusqu'en 2021.
 
 



 
Les débitants de boissons dans le boulevard Carnot avant 1900

 
En 1891, dans le recensement de la population on a déjà la liste des débitants mais il est difficile de les situer car les indications ne sont pas précises. Notons, Jean-Marie Durand et sa femme Louise Guégan, Aimée Hamon (épouse du forgeron Louis Dilly), Brieuc Le Dily et sa femme Marie-Anne Audrain.
 
En 1896, dans le recensement de la population les débitants sont mentionnés avec peu de précisions sur la localisation. On retrouve Jean-Marie et Louise Durand, Brieuc et Marie-Anne Dily ; En plus il y a Marie Mesléard.
En 1901, on apprend le nom de quatre propriétaires de débits de boissons dans la rue Carnot : au début de la rue Marie-Anne Dily, née Audrain;  Jean-Marie Busson ; Guy Michel et plus loin, Marie-Françoise Maffart née Jean. 
 
En 1905, la presse relate un fait divers qui ne met pas en valeur la sécurité dans cet endroit de Saint-Brieuc mais cette histoire aurait très bien pu arriver en centre-ville !
 
22 Mai 1905 Ouest-Eclair



Nous présentons ci-dessous les bars que l'on peut encore localiser facilement de nos jours.


 
AU BON COIN puis LE MAT'XANDRA, numéro 3
 
Dans le boulevard Carnot au numéro 3, en 1931 on trouve Rosalie Le Coq comme restauratrice. Et en 1936 il y avait le restaurant de Marcel et Rosalie Le Bars.
Plus tard, au moins dans les années 50, on trouvait à cet emplacement le bar « Au Bon coin ». Ce bar avait autrefois comme propriétaires les soeurs Bougeard qui avaient aussi un bar au 10 de la rue Jules Ferry. 
 
Au bon coin. 1960. Document André Bougeard
 
Publicité dans le livret du Concours agricole, place de Robien 1955

 
En 1955, la fanfare du C.O.B vient célébrer la Fête des rois au restaurant du Bon-Coin, tenu alors par M et Mme Bougeard.
 
Restaurant Le Bon-Coin, boulevard Carnot. 10 janvier 1955 Ouest-France

 
4 novembre 1957 Ouest-France

 
 
Publicité dans le journal Le Griffon. 1966


Un changement de propriétaire a entraîné un changement de nom pour le Bon Coin. Le nouveau nom, le Mat’Xandra était formé à partir des prénoms des deux enfants du propriétaire en question : Mathieu et Alexandra.   
 
En 2008. Image Google street


En 2008, Jérôme Jégo, jusque-là pizzaïolo avec les anciens propriétaires, a repris le restaurant-pizzeria Le Mat'Xandra, un bar-restaurant pouvant accueillir jusqu'à soixante couverts.
 
Le Mat'xandra en 2014. Photo André Bougeard
 
Dans les années 2010-2020, cet établissement se nomme "Caramel et Compagnie".
Jérôme Jégo, repreneur du Mat'Xandra en 2008

 

 
A LA DESCENTE DES MARCHANDS, LE CAFÉ DES CHEMINOTS puis LE SYMPATIC, LE ZEN, numéro 7- 9

Café-Hôtel Mahoudo. Photo Famille Mahoudo, transmise par Jimmy Tual.

 

Mathurin Mahoudo, est né en 1866 à Hémoustoire (22). Il est inscrit dans le recensement de 1906 comme débitant au 9 boulevard Carnot.

Le bistrot s'appelait "A la descente des marchands". Cet établissement faisait aussi "Chambres et écuries" comme l'indique l'enseigne. 


Marcel Honoré MAHOUDO naît le 2 septembre 1907 à Saint-Brieuc. Il est le fils de Mathurin Mahoudo et d’Éléonore HAMONIC (née en 1879 à St Gonnery). Il passe son enfance à Saint-Brieuc. Ses parents tiennent le café hôtel situé à Robien au 7 boulevard Carnot face à la gare de Saint-Brieuc

Il épouse Maria Darcel (1911-2007) le 29 juin 1931 à Saint-Brieuc. Le couple a deux garçons. Il décède le 21 février 1961 à Saint-Brieuc. Il est inhumé au cimetière communal Saint-Michel à Saint-Brieuc.

(D’après le témoignage de Jean-Claude Mahoudo, recueilli par Jimmy Tual lors d’un entretien le 19 avril 2016).

 

Mahoudo, boulevard Carnot (erreur du journal qui indique boulevard Hoche) 20 juin 1925 Ouest-Eclair

 

En 1931, le nouveau propriétaire est René Leroy, mentionné comme "cafetier". En 1936, c'était le restaurant de Rosalie Tréhorel. Monsieur Tréhorel était très connu dans le quartier parce qu'il avait un car appelé "L'Hirondelle de Robien". Il emmenait les gens du quartier au bord de la mer, juste au dessus de la plage du Valais.
 
1940. Facture. Dossier 3 L 140 Archives municipales

Les propriétaires suivants s'appelaient Couédic (Le Café Couédic est mentionné en 1957).
Plus tard, à cet emplacement, on avait "Le Café des Cheminots". Il était appelé aussi "Chez Pincemin". 
L'établissement est devenu ensuite Le Sympatic, ouvert dans les années 70. Les clients de l'époque appréciaient particulièrement les grillades avec des sarments de vigne dans la cheminée. Les fagots restaient sur le trottoir quand ils étaient livrés.
Le Sympatic en 2008. Image Google street

 
Le Sympatic, photo Eric Bergeronne


Ce café-restaurant a changé ensuite de style et de nom et il a pris pour nom « Le Zen ».
 
Ouest-France 26 septembre 1995


Ouest-France 26 septembre 1995



Publicité dans Le Griffon, 1970, numéro 17.


Publicité dans le journal du CAR. Juin 2009

 

 
LE BAR DU 15 BOULEVARD CARNOT 
 
En 1906, on a Caroline Busson, née Le Bras, comme débitante au numéro 15


 
 
DAOULAS, L'EXPRESS ou CHEZ COLETTE,  CHEZ JACKY, numéro 23
 
Mais, en 1906, dans le boulevard Carnot au numéro 23, il y avait aussi le bar de Marie-Françoise Louargant, débitante. Puis ce sont Jean et Marie Perron, recensés en 1931. Ensuite, Louis et Sidonie Lorant, sont recensés en 1936. 
Dans les années 50-60 c'est monsieur Bernard qui tenait ce café. Ensuite, dans les années 60, les patrons habitaient rue de Robien. C'est Antoinette qui tenait l'établissement, elle était mariée avec Claude Daoulas. C'est ce qui explique  ce que l'on voit encore sur l’enseigne peinte "DAOULAS". Au dessus, "Dom Rémy", c'est une marque de vin bon marché. 
 
Café Daoulas. Photo André Bougeard, juin 2011

 
D'après les souvenirs de Jean-Claude Le Chevère, dans les années 70, le patron devait faire du basket, ou il avait quelques liens avec La Vaillante. 
Le 10 avril 1974, ouvre l'Ely-Bar. L'établissement fait aussi snack-restaurant.
L'Ely-Bar 10 avril 1974 Ouest-France


Le bar a changé de nom bien plus tard et s'est appelé "Chez Colette" dans les années 90" quand Colette Troadec tenait l'établissement puis "Chez Jacky" car le patron était Jacky Troadec.  
Ensuite on l'a connu sous le nom de l’Express et cet établissement a fermé en 2009. 
 
L'Express en 2008. Photo Google street
 
 
Le Daoulas est l'avant dernier bistrot de Robien ayant résisté à toutes les fermetures !
 
23 bld Carnot. Café Daoulas. Photo RF





Au 29, une crêperie-restaurant
 
Une crêperie-restaurant (qui faisait peut-être bar?) a existé au 29 boulevard Carnot comme le prouve cette partie d'enseigne découverte (et très vite recouverte!) en 2021.
Qui connaît encore son histoire ?
 
29 Boulevard Carnot Photo RF. 4 Novembre 2021

 

 
Bar de M et Mme Hellio, numéro 31
 
En 1931 et 1936, on trouvait au numéro 31 Yves et Marie Hellio, inscrits comme "débitants". 
Le 31 boulevard Carnot à St Brieuc


 

La tournée des bistrots de Robien continue ici...
 

Bistrots boulevard Hoche
Bistrots rue de Trégueux

 
Et pour Mme Bauchat, toute son histoire dans   "Robien pendant la Seconde Guerre mondiale".


 

Si vous avez des commentaires ou des documents sur l'histoire de Robien, vous pouvez utiliser le formulaire de contact en haut à droite de la page. Merci d'avance.

 

 
 
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Sources
 

Archives municipales, dossier de presse des années 1996 et 1998 avec des articles de Ouest-France. 

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1911, 1936.

Site internet, greffe du tribunal de commerce. 

Souvenirs de Guy Flageul, André Bougeard, Jean-Claude Le Chevère





vendredi 20 janvier 2023

L'histoire de la maison de quartier de Robien à Saint-Brieuc. 1993


Maison de quartier à gauche et petite salle de Robien. Photo RF 2020
 

Pour savoir comment la maison de quartier est devenue ce qu’elle est, il faut tout d’abord remonter en 1931. C’est cette année-là que la municipalité du maire Octave Brilleaud décide de saisir une opportunité car "un vaste terrain encore en culture" allant de la rue abbé Garnier à l’Est, jusqu’à la rue de Robien à l’Ouest, va être mis en vente.

Pendant des décennies, cette place va devenir un lieu très commerçant pour les marchands ambulants, le Champ de Foire de la ville de Saint-Brieuc et le Marché de gros. Les cirques et la fête foraine y trouveront aussi leur place.

 

Photo aérienne de la Place Octave Brilleaud. Image Google
 

La construction d’une cuisine centrale. 1951

En 1951, la municipalité décide de mettre en place une cuisine centrale moderne à St Brieuc. L’équipement devra fournir 1500 repas par jour et remplacera la cuisine de l’époque installée dans l’école Berthelot. Un terrain le long de la rue abbé Garnier, en contre-bas de la Place du Champ-de-foire est désigné. Tout est opérationnel en 1954 et la Ville peut alors disposer d’une cuisine centrale sur deux niveaux. Le premier, au niveau de la place Octave Brilleaud, abrite la cuisine et le second, au niveau de la rue Abbé Garnier, héberge la réception et le départ des plats.

Les deux photos ci-dessous permettent de voir l'évolution de ce bâtiment rue abbé Garnier.
 

La partie de gauche est celle des garage des premiers bus de la Ville.



Sur la photo ci-dessous montrant l'intérieur de la cantine, on peut reconnaitre les fenêtres caractéristiques de l'actuelle maison de quartier.

Cuisine centrale. Photo Archives municipales 6Fi1509


La construction d’une salle des Fêtes. 1956

L'autre aménagement de ce secteur est décidé au début de l'année 1955, dans le cadre de l’aménagement de la Place Octave Brilleaud. Le conseil municipal, avec son maire M. Nicolas, prévoit la construction d’une grande salle couverte en 1955. L’actuelle grande salle de Robien sera d’abord appelée « La salle des Fêtes ».

 

La construction de la petite salle de Robien. 1958
La petite salle de Robien est construite aussi dans cette même période, en 1958, ainsi que les escaliers qui relient la place à la rue Abbé Garnier. 

Construction de la petite salle et des escaliers. Photo Archives municipales. 6Fi1630

Cette salle s'ajoute alors à celle de la Maison du Peuple et aux locaux des Ursulines.

La nouvelle salle municipale est longue de 37 mètres et large de 11 mètres. Elle est prévue pour être utilisée lors de réunions et conférences. A l'origine, la cloison coulissante a pour but de séparer la salle publique du réfectoire des agents municipaux.

Après les scolaires, cuisiniers et cuisinières préparent le repas du personnel municipal, dont la cantine se trouve à proximité, dans la petite salle de Robien.

En 1965, la cantine centrale quitte le quartier de Robien pour des locaux plus adaptés mais elle continue de servir de réserve.

 


Un Comité de quartier en quête de locaux  

Le Comité d’Animation de Robien (C.A.R), né en 1983, n’a pas trouvé son local définitif tout de suite. En avril 84, il s’est installé dans des locaux de l’ancienne école Carnot, occupée maintenant par Diwan.

Ensuite, à l'automne 1990, le C.A.R a tout d'abord occupé l'appartement situé au dessus de la petite salle de Robien. Ce n'était pas le plus pratique car l'accès se faisait obligatoirement par la rue Abbé Garnier, il y avait deux étages pour y accéder et le maximum de personnes pouvant s'y réunir était de 19.


 

La maison de quartier. 1993

Occuper un premier étage n'était pas idéal mais c’était un premier pas. Le reste du bâtiment finira par être aménagé, sur proposition du C.A.R, pour en faire une véritable maison de quartier en mai-juin 1993 après le déménagement définitif de tout ce qui restait de la cuisine centrale et des travaux commencés en janvier 1993.

L'inauguration officielle s'est déroulée le 16 octobre 1993 à 11H30 !

Sur les photos ci-dessous, on voit l'équipe municipale de Claude Saulnier, au centre avec les ciseaux, avec à sa droite Yves Dollo, en train de couper le ruban lors de l'inauguration. Au premier plan on a aussi Michel Courtas, le président du C.A.R.


 


 
Photo Journal du CAR, janvier 1994.

Voilà comment une partie de l’ancienne cuisine centrale est devenue la maison de quartier aujourd’hui.

 

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Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...), merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 
 

A lire en complément

L'histoire de la place Octave Brilleaud, cliquer ici 

L'histoire de la cuisine centrale, cliquer ici

 

Sources

Photo de la construction de la cantine centrale. Référence 6Fi3678. Archives municipales

Articles de Ouest-France et en particulier 4 juin 1999.

Archives du Journal du C.A.R (ici)


Journal du CAR 1990. Archive


 

 



L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

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