jeudi 15 février 2024

Abécédaire des architectes dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

En 1998, la revue municipale Le Griffon dans son numéro 146, titrait un long article "Saint-Brieuc, terre d'accueil des architectes" ! 



 


 

 Notez que c'est une maison Art Nouveau que l'on trouve rue de Robien qui est mise en évidence dans cet article (ci-dessus). 

Alors, on ne peut pas mieux dire que cet article, sinon ajouter que le quartier de Robien a été un lieu d'expression d'architectes de renom qui ont édifié de nombreuses constructions audacieuses.

Pour tous les amateurs d'architecture, ces noms des plus célèbres vous en donnent une idée : Jean Fauny, Yann Corlouër, Roger Le Flanchec, Michel Velly...

Et les architectes contemporains ne sont pas en reste.

Voici la liste complète, classée par ordre alphabétique, que vous pourrez découvrir dans cet article : 

A Jérôme de Alzua, Vincent Ausseil

B Jean-Louis Bideau, Erwan Blanchard, Dominique Bonnot, Henri Bouchet, Francis Bourgin

C Jennifer Carré et Blandine Houssais, Chevalier, Coquard-Colleu-Charrier, Yann Corlouër, Auguste Courcoux, Bruno Coycault, David Cras

D François Debulois, Lionel Dunet

F Jean Fauny, Eugène Faure

G François Gross-Quélen, Jean Guervilly, Yves Guillou, Harley

H André Hauvespre, Yves Hélary

L Roger Le Flanchec, Eric Lemoine, Louis Léon

M Patrick Morel

P Xavier Pageot

R Paul-Marie Rolland

S Ludovic Siméon, Nicolas Sur

V Michel Velly, Alexandre Vernange.

 

 

Jérôme de Alza et David Cras. 2021-2022. Extension des Archives départementales

En 2021 et 2022, les architectes Jérôme de Alza et David Cras  réalisent deux extensions sur  bâtiment des Archives départementales des Côtes d'Armor construit en 1988. Au nord, il s'agit de bâtiments dédiés à l'accueil du public et au sud de nouveaux magasins de conservation des archives.

Aperçu des travaux au Nord. Photo Archives 22

Aperçu des travaux au Sud. Photo Archives 22


Vincent Ausseil. 2021-2022. Hôtel Campanile, boulevard Carnot

L'architecte Vincent Ausseil fait partie du cabinet CréaComArchitecte basé à Dinan, chargé en 2021 de concevoir un projet qui vient se loger dans l'espace occupé autrefois par les magasins du Tinier-Morin dans le boulevard Carnot. 

Ce cabinet possède tous les outils pour réaliser ce type de projet puisqu'il est composé d'une équipe complète avec un architecte, un coordinateur de travaux, des architectes d'intérieur et différents assistants. Avant de réaliser ce projet de l'Hôtel Campanile en 2021-2022, ce cabinet avait déjà conçu plusieurs hôtels.

"Haut de trois étages, le futur ensemble immobilier, qui adoptera une façade courbe, à l’image du précédent bâtiment, accueillera aussi « un espace de coworking, des salles de réunion, une salle de fitness et un espace bien-être donnant accès à une terrasse, au dernier étage".(Ouest-France 22 mars 2021)

Mars 2021 Photo RF

L'Hôtel Campanile, boulevard Carnot à St Brieuc. Projet

Sources

Archives de Ouest-France

L'entreprise Tinier-Morin, 1966-1995, sur ce blog en cliquant ici

Site de CréaComArchitecte, cliquer ici

 

Jean-Louis Bideau. 1988. Les Archives départementales, rue François Merlet

En 1988, les architectes Jean-Louis Bideau et Ludovic Siméon ont réalisé le projet du nouveau bâtiment des Archives départementales des Côtes-du-Nord. Ils ont donné une forme de croix à l'ensemble qui se trouve au 7 rue François Merlet dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.



A noter que le manque d'espace dans bâtiment que l'on doit aux architectes Jean-Louis Bideau et Ludovic Siméon,  a amené le Conseil départemental à décider d'engager des travaux d'augmentation de la capacité de stockage, avec une restructuration des espaces d'accueil du public une rénovation énergétique du bâti existant.

A l'issue du concours restreint de maîtrise d'oeuvre, un groupement constitué de l'agence d'architecture De Alzua +, de l'agence d'architecture David Cras et du bureau d'études Oteis a été retenu.

 


 
Erwan Blanchard, 2013, 9 boulevard Hoche
 
Certaines maisons contemporaines relèvent d'une démarche éco-responsable, c’est le cas de la maison située au 9 boulevard Hoche, proche de la Croix-Perron.

Le projet a été imaginé par la famille de Bressy et l’architecte Erwan Blanchard en a conçu les plans. Le chantier s’est achevé en 2013. Les deux parties contemporaines de la maison sont deux cubes, isolés dans une ossature bois. Elles viennent rehausser un bâtiment plus ancien (maison de 1925), caractéristique du quartier, en granit et brique, et un garage (de 1926). La partie ancienne de la maison est isolée de l’intérieur par un pare-vapeur.
Les propriétaires ont eu le souci de travailler avec des artisans locaux, comme Olivier Cabon, un charpentier de Plerneuf. Le bois est local ainsi que les matériaux d’isolation (ouate de cellulose). Par contre la VMC double flux, les fenêtres et les portes viennent d’une entreprise allemande qui offrait une excellente qualité en termes de rendement énergétique. Au final, c’est une maison passive, ce qui veut dire concrètement qu’il n’existe aucun moyen de chauffage. 
 
Lorsqu’il parle de ce projet, Emmanuel de Bressy insiste sur le fait que c’est avant tout une maison très agréable à vivre, très confortable. La satisfaction vient aussi pour cette famille d’avoir réalisé un projet en cohérence avec leur idée de sobriété énergétique et de respect de la planète.
 
Maison 9 boulevard Hoche à Saint Brieuc. 

 

Erwan Blanchard, Rue Louis Hélary

Rue Louis Hélary se trouve une maison que l’on pourrait comparer à celle du boulevard Hoche : elle est dans le même style avec un bardage bois qui recouvre toute sa façade côté rue. L'isolation est maximale.

Il n’y a rien d’étonnant à cette « filiation » puisque cette maison a été construite en auto-construction par un couple d'architectes qui y habite. Erwan Blanchard avait réalisé le projet de la famille de Bressy.

La maison a été construite sur un terrain qui n'avait jamais été bâti, et pour cause, car c'était une ancienne carrière comblée par des mâchefers de l'usine Sambre-et-Meuse. Erwan Blanchard a conçu de faire reposer la maison sur une dalle de béton supporté par des poteaux de plusieurs mètres de profondeur.

La consommation annuelle pour le chauffage ne dépasse pas un stère de bois (entre 50 et 100 euros en 2022). 

Une reprise du bardage bois et du premier revêtement isolant est à envisager au bout d'une trentaine d'années, comme pour un ravalement.

Maison rue L. Hélary à Saint Brieuc. Photo RF

Maison rue L. Hélary à Saint Brieuc. Photo RF

  

Dominique Bonnot - SABA architectes, 2012, rue de l'Ondine.

Terre et Baie Habitat réalise en 2012 un ensemble de 13 appartements rue de l’Ondine. 

L’architecte Dominique Bonnot et SABA architectes optent pour un ensemble qui accorde une large place à un bardage bois, en pin douglas. Des panneaux en verre armé donnent à l’accès commun une grande luminosité.
 

Résidence Ondine, côté sud, documents Dominique Bonnot

Résidence Ondine, documents Dominique Bonnot

Dominique Bonnot, campagne de promotion du bois

Résidence Ondine, documents Dominique Bonnot

Ce projet a été récompensé par le prix national de la construction Bois en 2012 dans la catégorie « logements collectifs et groupés ». Cette architecture bioclimatique a été distinguée pour sa Très Haute Performance Energétique.

 Ci-dessous deux vues actuelles des bâtiments

Résidence rue de l'Ondine. St Brieuc. Photo RF
Résidence rue de l'Ondine. St Brieuc. Photo RF



Henri Bouchet

On retrouve dans le quartier de Robien de beaux exemples de ces maisons marquées par l’Art Déco :
Au numéro 17 de la Rue du Pré Chesnay, la maison conçue par l’architecte Henri Bouchet est un bel exemple de maison des années 30 avec une terrasse plate. 
 
17 rue du Pré-Chesnay, maison Art Déco. Photo RF


Au 41 de la rue du Pré Chesnay, on aperçoit la plaque l'architecte H. Bouchet sur le côté droit de la façade d'une maison néo-bretonne remarquable pour sa belle porte en arcade. Au numéro 17 de la même rue, on trouve une autre maison H. Bouchet avec sa plaque.

Papier à en-tête. Permis de construire. Archives municipales 2T48. Photo RF

 


Francis Bourgin, écoles Guébriant et Carnot. 1901

Après approbation du plan de l'architecte en octobre 1904, le projet de construction de l'école des filles est mis en route.

L'architecte Bourgin est l'auteur de nombreux plans pour la ville de St Brieuc. 

L'historien M. Illio a raison de dire qu'il mérite une mention spéciale : "Il fut à la fois architecte du département et architecte de la commune. Il mourut en 1929. Il était le beau-frère du Président de la République Millerand. A son compte, il construisit beaucoup de bâtiments, qui contribuèrent à donner à la Ville sa physionomie du XXe siècle.

Pour l'Etat, Bourgin a construit l'Hôtel des Postes, pour la commune (son ami, le maire Servain, était un grand bâtisseur), les écoles publiques Baratoux, Guébriant, Carnot, Poutrin, Berthelot...

Sources

Site E-monuments, ici

Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Jennifer Carré et Blandine Houssais, rue Condorcet

La maison la plus spectaculaire du quartier Robien se trouve sans doute au 17 de la rue Condorcet. C'est l'extension d'une maison construite en 1927 : deux grands cubes, posés l’un sur l’autre, forment la partie contemporaine. De petites lucarnes carrées et colorées viennent égayer la façade nord. On peut y voir des similitudes avec le Musée du Quay Branly à Paris. Elle est l’œuvre de deux architectes Jennifer Carré et Blandine Houssais
Blandine Houssais a travaillé avec l'agence Nunc au Légué avant de s'installer à Paris puis dans le Trégor. Jennifer Carré est partie à Nice.
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF


Cette partie moderne vient se coller à une plus ancienne en pierre et en brique. L’arrière de la maison est tout aussi surprenant, sinon plus. On retrouve les deux cubes posés l’un sur l’autre et un autre cube coloré posé comme en équilibre sur une partie de la terrasse au sud.
Cette maison a fait l’objet il y a quelques années d’un reportage sur une chaine nationale de télévision. Ce projet le méritait amplement !
Cette réalisation a également été repérée dans le livre "Architecture contemporaine en Bretagne". 
 
Le site des deux architectes donne aussi quelques clés pour comprendre leur travail : "Les travaux ont été effectués en site occupé, déterminant le choix d'un procédé constructif préfabriqué en atelier. 
La structure est en acier galvanisé assemblée par vissage et par boulonnage afin de garantir un chantier propre et rapide. 
 
Le revêtement extérieur est constitué de panneaux de Trespa, (composite de 70% fibres de bois, de 30% résine) de couleurs et finitions différentes. Le noir texturé du volume supérieur fait écho à l'ardoise, le gris satiné décline les éclats de mica du granit, le rouge rappelle les encadrements de briques des ouvertures d'origine".
 

Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF

 

Sources

Architecture contemporaine en Bretagne. Coop Breizh, 2009. Mention et photo concernant l'extension de la maison rue Condorcet conçue Blandine  Houssais et Jennifer Carré.

Site de Jennifer Carré et Blandine Houssais, maison de la rue Condorcet, cliquer ici 

Site de Blandine Houssais, avec ses réalisations en Bretagne, cliquer ici  

 

Chevalier, architecte

 M. Chevalier, architecte dans les années 30-40, habitait une maison qu'il avait fait construire 34 rue Jean Jaurès. 

Le 34 rue J. Jaurès. Photo datée du 5 février 1939. Mme Dhénaut

Dans le quartier de Robien, il avait conçu les plans de l'hôtel-restaurant Le Tout va bien, au 113 de la rue Jules Ferry.

Le Tout va bien, réalisation de l'architecte M. Chevalier

 

Coquard, Colleu, Charrier architectes, rue Luzel

Un ensemble de 17 logements répartis en deux petits collectifs en lieu et place des entrepôts préalablement démolis. La maîtrise d'ouvrage est assurée par Terre et Baie Habitat.


Yann Corlouër, rue du Pré Chesnay, rue Jean Jaurès, avenue des Tilleuls, rue Jules Ferry

 
Yann Corlouër est né en 1901 à Brest. Il a exercé comme architecte à Paris (35-37), à Saint-Quay-Portrieux (35-42), à Saint-Brieuc (35-42). Son nom reste attaché à ses engagements dans la collaboration car il fait le choix du parti fasciste de Jacques Doriot, le P.P.F, dont il devient le chef sur le plan local. Antisémite et anti-communiste notoire, il fuit la Bretagne au moment de la Libération. Son comptable, M. Pottier, qui partage ses choix politiques, sera jugé et fusillé en décembre 1944. Tout cela ne doit pas être oublié avant d'en savoir plus sur les maisons Corlouër. 

Un article complet sur Yann Corlouër pendant l'Occupation est à découvrir en cliquant ici

Ci-dessous, le Saint-Quay-Club de Tennis, juste à côté du cabinet de l'architecte Corlouër à Saint-Quay (de nos jours c'est une agence immobilière) 

A Saint-Quay, bureau Corlouër sur la gauche.

Dans les années 30, et Après-guerre, va se développer le pittoresque breton ce qui permettra au style « celtique » de donner des maisons qui sont semblables aux villas de la côte.
Ainsi, avenue des Tilleuls, aux numéros 2, 3, 4 et 9, on trouve plusieurs créations de l’architecte Yann Corlouër qui a construit beaucoup de maisons dans la station balnéaire de Saint-Quay-Portrieux.

Au 25 de la rue Jean Jaurès, très belle maison néo-bretonne Corlouër avec un bow-window côté rue.
 
25 rue Jean Jaurès St Brieuc, maison Corlouër, photo RF

La maison qui fait l'angle avec l'avenue des Tilleuls est un exemple remarquable des villas Corlouër. Sa taille et sa richesse architecturale rivalisent avec les plus belles maisons de Saint-Quay. L'influence néo-normande est également très présente.

2 Avenue des Tilleuls St Brieuc, maison Corlouër, photo RF



Localisation des 7 maisons Corlouër dans le quartier Robien de Saint-Brieuc :
Avenue des Tilleuls numéros 2, 3, 4, 9
Rue du Pré Chesnay numéro 32
Rue Jules Ferry numéro 111
Rue Jean Jaurès numéro 25
Article complet à retrouver sur ce blog en cliquant ici 


Sources
Acte de vente de la maison de M et Mme Guérin au  numéro 9 avenue des Tilleuls. 1935-1936 Architecte Yann Corlouër.
 
Permis de construire 3 avenue des Tilleuls. Dossier 2T 32 Archives municipales.

Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF

 


Auguste Courcoux, 1909. L'église de Robien

Installée au cœur d'un quartier ouvrier en pleine expansion, l'édifice fut dessiné par l'architecte Auguste Courcoux avec une inspiration gothique. Elle est toute en pierres de moellon avec des entourages de briques.

Le côté ouest de l'église Saint-Anne de Robien. Photo RF

Eglise de Robien

 

 

Bruno Coycault. Foyer Soleil 1994, résidence rue Jules Ferry 2000, résidence Carlina 2001.

Au début des années 90, le Foyer des Jeunes Travailleurs (FJT) se trouvait à l'étroit rue Waldeck Rousseau. Pour mieux répondre à la demande de logements, de lieux de travail et de réunion, l'association a fait appel à l'architecte Bruno Coycault pour construire un nouveau bâtiment au 9 rue de Robien, le  Foyer Soleil ".
 
Dessin publié le 12 janvier 1994. Ouest-France

Cet ensemble de 42 logements se situe à 400 mètres d'un autre foyer : l'Igloo, rue Guébriant, dont le directeur est à cette époque Michel Gernion. 
Le Foyer Soleil peut d'ailleurs être considéré comme une extension de l'Igloo.

Bruno Coycault (associé à J.F Colleu, voir plus haut Coquard-Colleu) a obtenu le Prix Architecture de Bretagne en 2000 pour l'ensemble de 13 logements H.L.M construits dans la rue Jules Ferry.

Bruno Coycault et Jean-François Colleu devant leur réalisation. Ouest-France 26.11.2000

 

Ouest-France présente ainsi cette réalisation dans son édition du 26 novembre 2000 :

"Le projet, constitué de deux bâtiments joints par des passerelles, est une construction simple, épurée et Bruno Coycault revendique cette approche minimaliste. 

« Tout ce qu'on ne met pas dans des éléments gratuits, inutiles, on le met dans des matériaux de qualité », explique-t-il. 

Le jury a certainement été sensible à ce souci de sobriété,  "sans recherche de prouesse ou d'artifice". Résultat : une intégration réussie dans un quartier populaire en pleine revitalisation. L'ensemble forme un porche urbain pour un passage public, donnée de base du projet. Les occupants, eux, apprécient les sensations d'espace et de lumière, deux mots clés du vocabulaire des architectes."

Photo RF

Bruno Coycault est aussi l'architecte de plusieurs immeubles construits rue Jules-Ferry et commencés en 2001.

Le bureau de poste du quartier s'est installé au rez-de-chaussée du bâtiment appelé Le Carlina (voir ci-dessous).

Le Carlina en construction en 2001. Photo Le Télégramme 7 septembre 2001
 
Le Carlina, 17 rue Jules Ferry. Photo RF 2020

L'ensemble comporte deux immeubles, de même architecture que les trois bâtiments de «Virginia», qu'ils prolongent. De style moderne, aux lignes épurées, la Carlina s'inscrit dans la nouvelle dynamique donnée à Robien en matière d'architecture. 

La première tranche était celle de la rue Jules- Ferry, suivie par celle de la rue François- Menez. L'architecte Bruno Coycault les a prévus de même hauteur que l'immeuble les jouxtant. Soit une hauteur de trois étages plus un rez-de-chaussée.  

(D'après un article du Télégramme publié le 14 février 2001)

 

David Cras (voir Jérôme de Alza)


François Debulois, Lionel Dunet, Jean Guervilly, 

Au 14 de la rue Aristide Briand, on remarque à peine cette façade d’une sobriété absolue, sans ouverture de fenêtre,  avec une simple toiture cintrée en zinc. Le logement est en retrait par rapport à la rue et aussi par rapport aux maisons mitoyennes, avec une entrée surplombant légèrement la rue,
Tout se passe du côté jardin, du côté parc pourrait-on dire car la maison s’ouvre très largement sur le Square Barillot. Le message semble être « Pour vivre heureux, vivons caché ». 

Le cabinet d'architectes qui a conçu ce projet en 1988 pour M. Y Pierre est pourtant un concentré de célébrités dans le milieu des architectes avec Debulois-Guervily-Dunet.

 

Maison 14 rue A. Briand à Saint Brieuc


Sources

Fiche RE.5 dans Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Document consulté au centre de documentation du CAUE des Côtes d'Armor.

Prolongements   

Les réalisations de Jean Guervilly sont à retrouver sur son site, en cliquant ici

Lionel Dunet est diplômé de l'Ecole Spéciale d'Architecture de Paris (1977) et de l’Université de Paris XII (Urbanisme, 1978) Lionel Dunet a collaboré pendant vingt ans avec François Debulois et Jean Guervilly avant de créer sa propre agence à Saint-Brieuc en 2000, puis à Rennes en 2007.

On doit à François Debulois la co-réalisation en 1988 du célèbre Parc de Belleville à Paris .


 

Jean Fauny, 1931, "La Cité des Cheminots",  

En 1927 la construction d’un lotissement a été approuvée par un arrêté préfectoral afin de proposer des logements économiques aux cheminots du quartier de Robien. Le maître d’ouvrage est l’Office départemental des H.B.M ( Habitat Bon Marché) et l'architecte et maître d’œuvre est Jean Fauny dont le projet démarre véritablement en 1931.
 
Dessin de Alain Goutal dans son album "Anne Zadenn". 1994 H.L.M de Bretagne


C'est un ensemble original composé de 4 maisons individuelles implantées aux angles de l’îlot. On trouve ensuite 6 maisons mitoyennes 2 par 2 et 12 maisons mitoyennes groupées autour d’une placette. Toutes les maisons possèdent un jardin à l’arrière.
 
Maisons mitoyennes sur le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF


Jean Fauny, 1939, cité ouvrière de l'impasse Sergent Béziers-Lafosse
 
La cité ouvrière de l'impasse Sergent Béziers-Lafosse, dans le quartier Robien à Saint-Brieuc, est conçue par l’architecte Jean Fauny. 
Une demande de permis de construire pour édifier ce lotissement est déposée par l’architecte le 11 décembre 1939.
 
C'est un ensemble de 10 logements pour les ouvriers de l'usine Sambre-et-Meuse, deux rangées de cinq séparées par une allée au milieu. Les maisons sont disposées en épi et se font face quatre par quatre.
 
Vue aérienne, photo 1962. Musée de Bretagne

Jean Fauny, un architecte réputé, son parcours, ses réalisations.

Jean Fauny, photo de la famille Fauny

Jean Fauny a construit un lotissement identique à celui de St Brieuc, appelé La Chesnaie, à Loudéac en 1933. Un autre lotissement a également vu le jour à Merdrignac.
 
« Il voit en artiste et réalise en technicien. » 
C'est en ces mots que le préfet Henri Avril décrivait Jean Fauny (1895-1973). 
 
D'origine normande, diplômé de l'Ecole régionale des Beaux-Arts de Rouen en 1923, Jean Fauny remporte en 1924 un concours qui lui permet de devenir architecte départemental
des Côtes-du-Nord. Il restera jusqu’en 1960 dans cette fonction. Il s'installe à Saint-Brieuc. Sa première réalisation sera la reconstruction du lycée Anatole-Le Braz. Très imprégné du style anglo-normand, il réalisa d'autres bâtiments administratifs : mairies, dispensaires, casernes de gendarmerie, lotissement d'habitation à bon marché. 
 
Parallèlement, il développe une clientèle privée, révélant un style personnel plus proche des arts décoratifs. Le Mirador (rue Montesquieu), la maison d' Emile-Daubé (43 rue de Brest), la maison du 20 boulevard Clemenceau, qui aujourd'hui abrite un cabinet de radiologie en sont des exemples. Mais il réalise aussi des cinémas comme le Royal, à Saint-Brieuc, ou l'Arletty, à Saint-Quay-Portrieux... ou encore des magasins comme celui des meubles Morice, anciennement la Quincaillerie bretonne (restauré en 2016 pour en faire une salle de sport).
 
 
Sources
 
Archives municipales 2T 20 (merci à Stéphane Botrel pour sa disponibilité).

Fiches Inventaires du XXe siècle, services de l’urbanisme de la mairie de St Brieuc (merci à Mary Simon).
 
Catalogue édité par l'A.M.A.B et le C.A.U.E à l'occasion d'une exposition sur l'oeuvre de Jean Fauny présentée en janvier et février 2000. Réalisation Benoit Rober, assisté de Lucie Gabriel et Xavier Pageot.

Le Griffon numéro 53, revue municipale, avril 2007
 
L'article complet sur la cité des cheminots est à retrouver sur ce blog en cliquant ici 
 
L'article complet sur la cité rue Béziers Lafosse, est à retrouver en cliquant ici


 

Eugène Faure, vers 1930.

Maison Givord, 41 rue abbé Garnier

La maison du 41 rue abbé Garnier, construite dans les années 30 pour M. Hippolyte Givord (1880-1968) et son épouse, née Marie Perdrix (1903-1946), est l'oeuvre d' Eugène Faure (1876-1960).
Elle est bâtie sur 4 niveaux avec une très belle façade en pierres de taille comportant une grande variété de formes d'ouvertures (rectangle, triangle, ovale, voute en arc de cercle).
Les propriétaires lui ont donné le nom de Ker Avoel (maison du vent).  
On doit à Eugène Faure la rénovation de l'église de Lanrodec entre 1910 et 1912 et de celle de Pommerit-le Vicomte. Il a également conçu l'agrandissement de l'église de Coëtlogon, a construit celle de Trélévern ainsi que les chapelles de le st Esprit à Plédéliac, chapelle de l'école St Pierre à St Brieuc, Saint-Guillaume à St Alban.

Maison de M. Givord. Fonds Eugène Faure, archives municipales

Sur la famille Givord on trouve un certain Givord, élève à l'école Saint-Charles à St Brieuc, champion d'escrime dans les années entre 1937 et 1941. On a aussi la trace de Robert Givord, né à St Brieuc le 6 août 1942 et décédé à Chaufour-Notre-Dame le 3 novembre 1977.

 

Sources :

Famille Givord (maison rue abbé Garnier), site généanet, ici



Eugène Faure, 1933.

Magasin Laguitton, 5 rue Jules Ferry 

En 1933 M. Laguitton, fait construire un magasin de gros à l'entrée de la rue Jules Ferry, proche de la gare de marchandise. Il fait appel à l'architecte Eugène Faure(1914-1958), architecte des monuments historiques de la ville de Saint-Brieuc et spécialiste dans les constructions en béton armé. L'entreprise H. Conti est chargée de la réalisation.

Le bâtiment est tout en longueur avec une entrée pour le public dans la rue Jules Ferry et une entrée pour les camions par le boulevard Carnot. L'entreprise Tirvit y est installée depuis 1991.

 

Le 5 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Photo RF


 

François Gross-Quélen, 1970.   

Projet non réalisé de la Résidence des Forges : 400 logements et une école.

Un projet de résidence a failli voir le jour avant celui de la C.P.A.M, des plans sont déposés dès le mois de février 1970 par l’architecte F. Gross-Quélen, installé 2 rue Chateaubriand à Saint-Brieuc. Il s’agit d’un ensemble de 400 logements appelé « Résidence des Forges », avec 165 places de parking au sol et 400 en sous-sol. Une école maternelle est même prévue !

 

Projet de la Résidence des Forges. 1970. Archives départementales.

 

 

François Gross-Quelen. 1977-1979. Résidence Carnot, 16, 18 et 20 boulevard Carnot

Un premier permis de construire est déposé le 27 août 1975 par la société Construction Moderne d’Armor située rue Chaptal à Saint-Brieuc pour construire un immeuble de  36 logements boulevard Carnot. Un avis favorable est donné par la Ville de St Brieuc avec, en particulier, une réserve : les bâtiments de la parcelle 276 doivent être démolis (il s'agit de la maison de M. Vaucouleur, l'ex patron des Forges-et-Laminoirs).

Des modifications sont apportées à 4 reprises, jusqu’en décembre 1977, par F Gross-Quélen, architecte à Saint-Brieuc, 2 rue Chateaubriand. En fait, ce sont 39 logements qui seront mis à disposition de nouveaux habitants.

 

Plan, Résidence boulevard Carnot, archives municipales.
Résidence 16, 18 et 20 boulevard Carnot à Saint-Brieuc. Photo RF 2021.

Le 20 mars 1979, les travaux sont officiellement terminés.

De nos jours les trois entrées de la résidence portent les numéros 16, 18 et 20 boulevard Carnot.

Sources : Archives départementales, dossier 256 W 10

 

 

 Yves Guillou, école Hoche. 1956

Trois architectes de Saint-Brieuc concourent pour la construction de l'école Hoche dans le quartier de Robien (Le Saux, Le Breton et Rolland), mais le gagnant du concours est Yves Guillou (1915-2015), architecte à Vannes. La décision est rendue au conseil municipal du 31 mars 1952.

L'école n'ouvrira qu'à la rentrée 1956 à l'achèvement des travaux.

Yves Guillou est un architecte réputé, il installe sa propre agence à Vannes en 1947 et la dirige pendant 50 ans, avec une trentaine de collaborateurs au plus fort de son activité. On le considère comme une des figures de l'architecture contemporaine en Bretagne.

Il aura réalisé des mairies, des églises, des piscines, des résidences et plus de 120 bâtiments scolaires !


Ecole Hoche, boulevard Hoche à St Brieuc. Photo RF 2020

 

 

Harley, Rue Condorcet

Sur la rue Condorcet,vous ne remarquerez certainement rien de particulier dans cette maison semblable aux autres des rues avoisinantes...
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF

 
Mais il faut la voir côté jardin, c’est là que ses formes anguleuses et ses couleurs chaudes se révèlent. Il faut donc aller du côté du boulevard Edouard Herriot pour découvrir cette étonnante maison contemporaine. Les couleurs et les formes sont audacieuses.
 
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc, entrée bld Paul Doumer. Photo RF


Yannick Barbançon en a été le deuxième propriétaire et nous fait la présentation :
 
"Les travaux ont été faits en 1993-1994 sur les plans du cabinet d'architectes Harley (aujourd'hui en retraite, il exerçait à St Michel). Un très bel exercice à la fois d'architecte et de BTP puisque une partie de la façade sud a été ouverte sans aucun dommage pour le bâtiment ancien.
La conception interne, toute en demi-étages était une vraie trouvaille en terme de facilité d'utilisation.
La distribution interne est aussi particulièrement soignée, parfaitement adaptée pour une famille avec enfants.
 
Dans la partie neuve : un grand séjour (près de 50m2) orienté au sud (tout en baies vitrées) avec cuisine ouverte et arrière cuisine le tout donnant sur une grande terrasse. L'ancien rez-de-chaussée de la "vieille" maison  a été réutilisé et transformé. Sous le séjour en ½ étage inférieur, on trouve un atelier, un cellier et une cave à vin. Et en rez de jardin le garage pour 2 voitures ouvrant sur la cour aménagée et le fameux portail rouge".
 

Maison rue Condorcet à Saint Brieuc, entrée bld Paul Doumer. Photo RF


 

André Hauvespre, immeuble de la C.P.A.M boulevard Hoche, 1982

Le projet de conception de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, 106 boulevard Hoche est confié à l'architecte André Hauvespre qui dépose un permis de construire le 12 octobre 1976 (parcelle 382). 

A l'automne 1981, les travaux sont en cours d'achèvement comme le montre la photo ci-dessous. Une nouvelle voirie reliant la rue François Menez au boulevard Carnot est réalisée par les services techniques de la Ville.

Construction de la C.P.A.M. Le Griffon numéro 57. 1981


Début 1982, la C.P.A.M (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) qui s’installe au 106 boulevard Hoche, entre le boulevard Carnot et le boulevard Hoche, sur une partie des Forges et Laminoirs.


C.P.A.M Photo aérienne. Archives municipales

Les anciens du quartier se souviennent de l'immense cheminée en brique des forges qui surplombait le quartier de Robien à 36 mètres de haut. Le sommet de la tour de 8 étages de la C.P.A.M n’atteint pas cette hauteur.


C.P.A.M Photo RF 2020


Sources

Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Document consulté au centre de documentation du CAUE des Côtes d'Armor.

 


André Hauvespre, centre des finances publiques, rue abbé Garnier, 1989

Les services des impôts de Saint-Brieuc étaient installés dans le centre Charner. 
Un vaste chantier s'est ouvert sur l'emplacement de l'ancien Institut des Sourds-muets pour faire sortir de terre le nouveau centre des impôts.
Le bâtiment se caractérise par une architecture contemporaine utilisant le béton et le verre.
Les façades composées d’un ensemble de vitrages collés les uns contre les autres, provoquent un effet miroir du côté rue abbé Garnier et boulevard Carnot. 
 Au centre de l'ensemble des bâtiments, dans un parfait hexagone, se trouve un jardin qui peut rappeler la tradition japonaise. Dans un petit triangle formé par des bâtiments dont la pointe touche le boulevard Carnot, se trouve un autre petit jardin. Pour les apprécier, il faut en avoir  une vue aérienne (photo ci-dessous).
 
 
Le centre des Finances Publiques. Vue aérienne

 

 

Sources

Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Document consulté au centre de documentation du CAUE des Côtes d'Armor.

 

Article à lire en complément

 
Une très belle composition minérale, d’un sculpteur japonais, complète cet ensemble du Centre des Finances publiques, cliquer ici.

 

 

Yves Hélary, 1947, clinique Garnier

Le 16 janvier 1947, Messieurs Garnier et Taillandier déposent une demande de permis de construire à destination d’une maternité, dans le lotissement Robert (lots numéros 4 et 5), à l’angle des rues abbé Garnier et Bir-Hakeim. L'architecte choisi est Yves Hélary.

La construction doit être rapide et ce sont les établissements Chalos qui s'en chargent : une construction tout en bois et en aggloméré de béton, par pénurie de matériau dans cette période de l'après-guerre. 

La clinique rue Abbé Garnier ouvre en 1947. 


Permis de construire. Dossier 2T 61 Archives municipales


La clinique Garnier

A propos de la clinique, article complet à lire sur ce blog en cliquant ici

 

 

Blandine Houssais, voir Jennifer Carré

 


Roger Le Flanchec, 1957. La maison "Haricot"

La maison "haricot" est située au 43 boulevard Paul Doumer. Elle tient son nom de "maison haricot" en raison de sa forme que l'on perçoit très bien avec une vue aérienne.

 

Le permis de cette maison a été déposé en juin 1954 mais elle a été réalisée en 1957. Le journal Ouest-France n'avait pas manqué d'attirer l'attention de ses lecteurs sur cette "curieuse construction boulevard Paul-Doumer " !


6 février 1957 Ouest-France

"La maison haricot" est l’œuvre de l’architecte Roger Le Flanchec, un grand admirateur de Le Corbusier

 
Maison conçue par l'architecte Roger Le Flanchec, boulevard Paul Doumer à Saint Brieuc. 


Cette maison contemporaine nous offre un bel exemple de « Maison Haricot » avec une avancée en arrondi. Elle est inspirée par l’architecture navale, avec une avancée comme une cabine de bateau. Elle a été conçue pour les propriétaires de l’époque Jean et Yvette Le Mener (l'histoire complète est à lire dans un article de ce blog en cliquant ici). 
 
Cette réalisation est une transposition du projet originel de la maison Orain construite en 1954 à Brélévenez (Lannion).
 
 
13 août 2019. Ouest-France

 
 
Description plus technique et intérêt architectural 
 
La description qui suit est extraite de Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Fiche RE.3 
 
"Cette maison exploite deux systèmes constructifs opposés. premièrement une construction d'un voile épais porteur, réalisé en maçonnerie de moellons granitiques soigneusement appareillés et jointoyés de blanc et deuxièmement d'un système en forme de charpente comprenant les colonnes, les linteaux et des dalles réalisées en béton armé.
Les parois est et Sud sont réalisées en double vitrage.
Le plan ouvert permet cependant l'isolement de certaines zones par la fermeture de panneaux coulissants. Cette maison est un des bâtiments phare de Saint-Brieuc
."

 

Qui était Roger Le Flanchec ?
 
Dessin d'Alain Goutal

 
 
L’architecte Roger Le Flanchec est né à Guingamp en 1915 et mort à Trébeurden en 1986. 
 
Jusqu'en 1936, Roger Le Flanchec travaille à Saint-Brieuc chez l’architecte Jean Fauny dont nous avons parlé dans l’article sur la « cité des cheminots » du boulevard Paul Doumer. 
 
En 1936, Roger Le Flanchec fonde son propre cabinet à Trébeurden. Il réalise de nombreux projets innovants qui s’inscrivent dans le courant moderniste. Sa réputation dépasse largement les frontières de la Bretagne et l’Institut français d’architecture lui consacre une exposition en 1996. Deux de ses œuvres sont inscrites au titre des monuments historiques et deux autres ont reçu le label du Patrimoine du XXe siècle.1940-1942.
 
 
Maison Orain à Brélévenez. Le Flanchec


Sources
 
Entretien avec Yvette Le Mener, propriétaire de la maison "Haricot" du 28 boulevard Paul Doumer. Avril 2020

Extrait d'une monographie de la collection de l’Institut français d’Architecture : « Gros plan 10 - Michel Velly » édité en 1991. Maison du 28 boulevard Hoche. Article de Ouest-France Trégor sur l'architecte Le Flanchec

 
Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’École d’Architecture de Bretagne. Janvier 1994. 
 
 
 
 

Eric Lemoine-Ateliers du Port, rue Cuverville

Le projet situé rue Cuverville est un petit projet de huit logements passifs, situés sur une parcelle bordant un terrain en friches proche de la voie ferrée secondaire servant à la maintenance des trains.

Des entrées individualisées, des jardins terrasses au rez-de-chaussée caractérisent ces logements lumineux et bien orientés avec des façades côté sud et des jardins sud et ouest.

Les logements sont des logements locatifs, quatre T2 et 2 T3, répartis en deux bâtiments.

L'objectif de Terre Habitat sur le plan thermique était de se rapprocher de l'habitat passif avec l'application des normes RT2012. La ventilation est à double flux haut rendement et on a recours à des panneaux solaires pour la production d'eau chaude.

Les volumes sont simples, à base rectangulaire, l'ossature est en béton et les façades sont en ossature bois isolées par l'extérieur. Les bardages sont en pin Douglas.


Louis Léon, Résidence Chateaubriand 71 rue Jules Ferry. 1964

L'immeuble d'habitation du 71 rue Jules Ferry a été conçu par l'architecte L. Léon, le permis a été déposé le 10 avril 1964. Le maitre d'ouvrage était Mme Roussel.

Louis Léon était professeur aux écoles des Beaux-arts de Rennes et de Paris UP5. Il est décédé à Paris le 5 octobre 1999. 


Photo des années 90

Ce bâtiment rectangulaire de 4 étages présente également un rez-de-chaussée avec des cellules commerciales sur un axe très fréquenté du quartier de Robien. La Caisse d'Epargne a longtemps occupé le rez-de-chaussée. Une cabine téléphonique se trouvait à proximité.

L'aspect de l'immeuble tranche sur le reste des maisons autour avec un jeu sur les couleurs : les planchers figurent en marron sur un plan horizontal .

La façade conserve un aspect lisse et donne sur l'ouest tandis que les loggias sont situés au nord et au sud.

 

Photo années 90


Résidence Chateaubriand 71 rue Jules Ferry. Photo RF 2021

 

Sources

La description et l'intérêt architectural doivent beaucoup à la fiche extraite de Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Fiche RE.4



 
Patrick Morel, 23 rue de Trégueux
En descendant la rue de Trégueux, au numéro 23, sur la gauche on peut voir une proposition radicale de maison contemporaine, basée uniquement sur des lignes horizontales et verticales. On pourrait se croire dans le désert mexicain ! 
Le permis de cette maison a été déposé le 30 décembre 1983 et elle a été construite en 1984-85 et habitée par l'ancien architecte de la ville de Saint- Brieuc, Patrick Morel. 
 
Maison Morel, rue de Trégueux. Photo des années 90.

On peut noter que le mur forme une enceinte et le seuil de la maison. Le mur qui longe la rue de Trégueux intègre parfaitement la boite aux lettres et le bac à plantes sur le côté droit. La composition développe le thème du cube. C’est une maison qui possède une double orientation dont une privilégiée sur l'arrière vers la vallée du Gouédic.
Maison 23 rue de Trégueux à Saint Brieuc. Photo RF


Maison 23 rue de Trégueux à Saint Brieuc. Photo RF


 
On doit à Patrick Morel de nombreuses réalisations à Saint-Brieuc et dans les alentours. On peut mentionner par exemple la Maison de quartier de la Ville-Jouha en 1982-1983, l'extension de l'Auberge de jeunesse de la Ville-Guyomard en 1995, la rénovation d'une partie du quartier de Gouédic entre 1990 et 2000, l'aménagement du parvis de l'Hôtel de Ville de Saint-Brieuc (rampes latérales d'accès) en 2000-2001...
 
 
Maison de quartier de la Ville-Jouha. 15 septembre 1982 Ouest-France

 
Patrick Morel, au milieu.1999. Quartier de Gouédic. Photo Ouest-France


29 Mars 2000. Ouest-France

 

Sources

La description et l'intérêt architectural doivent beaucoup à la fiche extraite de Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’École d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Fiche RE.1
 
 
 
Xavier Pageot, rue Jules Ferry
En retrait de la rue Jules Ferry, on aperçoit à peine une belle extension en forme de cube noir, aux larges baies vitrées. Il s’agit d'une rénovation et extension entre deux maisons : une coté jardin et une autre coté rue. L'extension a permis de relier ces deux maisons. C'est une réalisation de l'architecte Xavier Pageot.
 
 
Maison rue Jules Ferry à Saint Brieuc. Photo RF


Maison rue Jules Ferry à Saint Brieuc. Photo Xavier Pageot



Paul-Marie Rolland, 1942, rue Louis Blanc

Une ancienne maison d’architecte, dont les plans datent de 1940, se trouve rue Louis Blanc, en descendant sur la gauche, vers l’étang de Robien. Elle est l’œuvre de l'architecte Paul-Marie Rolland, de Saint Brieuc, associé alors avec M. De Jaegher. 
Maison conçue par l'architecte Paul-Marie Rolland, rue Louis Blanc Saint Brieuc. Photo RF



La maison, achevée en 1942, a été construite pour le premier propriétaire M. Renaud. Il n’y a eu qu’un autre propriétaire avant ceux qui y résident aujourd’hui et qui ont eu l’amabilité de nous envoyer un dessin d’époque venant de leurs archives.
Cette élégante maison néo-bretonne, influencée par le courant Art-déco, présente deux faces bien distinctes avec du côté rue de petites ouvertures (et ces trois audacieuses petites ouvertures carrées) et à l’arrière, dominant l’étang, de plus larges baies. 
 
Notons que Paul-Marie Rolland a conçu d’autres maisons à Binic, Etables, Saint-Quay-Portrieux, Plouézec. Elles sont inscrites à l’inventaire du Patrimoine culturel de Bretagne.
 
Dessin de l'architecte Paul-Marie Rolland, rue Louis Blanc Saint Brieuc. 


 

Sources

Archives personnelles de Pierre-Yves Pondaven (propriétaire de la maison de la rue Louis Blanc)

Plusieurs maisons construites par Paul-Marie Rolland sont à l'inventaire du Patrimoine de Bretagne, cliquer ici et ici


 

Ludovic Siméon, 1988. Les Archives départementales (voir J.L Bideau)

 

Nicolas Sur, Rue Zammenhof

Au bout de la rue Zamenhof, on trouve une maison en ossature bois aux lignes pures, construite et habitée par l'architecte Nicolas Sur.
La maison, bien que non labellisée, est conçue selon les principes de la construction passive : très ouverte au Sud pour mettre à profit les apports solaires, elle est en contrepoint très fermée au Nord. 

Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur.
 
Elle est construite en ossature bois, poteaux et poutres en lamellé-collé pour la structure principale, murs à ossature bois pour les remplissages de façade, caissons bois pour les planchers et la toiture. 
 
Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur
 
 
L'enveloppe est isolée par de la ouate de cellulose insufflée dans les murs et caissons doublée d'une laine de bois extérieure, des baies triple vitrages et une étanchéité à l'air soignée lui assurant une très bonne performance thermique. Ces principes d'éco-construction sont associés à la mise en oeuvre d'une ventilation double-flux et de panneaux solaires pour l'eau chaude sanitaire, permettant de s'affranchir d'un système de chauffage. 
 
Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur

 

Michel Velly, 1990. 28 boulevard Hoche 
 
Derrière une palissade en bois noir, se cache une maison réalisée par Michel Velly, un architecte briochin des années 80/90, grand adepte de la trame. Elle est appelée maison « Buffereau », du nom de son propriétaire et sa construction est de 1990. Une photo vous permettra de découvrir ce qui se cache derrière cette énigmatique entrée en chicane.
 
 
Maison 28 bld Hoche à Saint Brieuc. Photo RF

Maison 28 bld Hoche à Saint Brieuc. 


Cette maison fait l'objet d'une fiche descriptive dans l'ouvrage Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Fiche RE.8.

Les auteurs soulignent l'importance du seuil avec le bassin et le caillebotis en bois suivant une trame précise, de la façade revêtue de carreaux blancs. Ils concluent : "Tout en s'insérant parfaitement au quartier, cette maison tranche radicalement avec la logique résidentielle connue."

Photo extraite de Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours.

La maison « Buffereau » est également présentée dans l'ouvrage Architectures en Bretagne. Philippe Bonnet-Daniel Le Couédic, éditions Palantines, page 310.

On doit à Michel Velly plusieurs réalisations dans le département.

Ainsi, on peut reconnaitre le style de Michel Velly dans cette réalisation de la Mairie de la commune de Le Foeil (22)

Mairie de Le Foeil 1989-1995. Crédit Photo Michel Denancé

 La Maison de la Baie a été conçue par Michel Velly en 1987-1988 , le projet global de Champ-au-Roy à Guingamp avec la médiathèque au centre du projet...

On le retrouve à Guingamp avec l'architecte Roger Le Flanchec lors de l'exposition consacrée à ce dernier.

Roger Le Flanchec et Michel Velly, 18 août 1995 OUest-France
 

Article complet sur la Maison Buffereau, cliquer ici

Liste des réalisations de Michel Velly, cliquer ici

 
Alexandre Vernange, rue Bir Hakeim
 
On peut voir certains « spécimens » de maisons mélangeant le style néo-breton et le style néo-normand.
Au 29 rue Bir Hakeim, une maison, conçue par l’architecte  A. Vernange d’Étables, mélange faux pans de bois en béton peint avec des pierres apparentes en granit gris.
 
29 rue Bir-Hakeim St Brieuc. Photo RF


29 rue Bir-Hakeim à St Brieuc. Photo RF
 

Sources

Une autre réalisation de M. Vernange à voir sur le site Bretania, le portail des cultures de Bretagne, cliquer ici

Notons que Alexandre Vernange a été condamné en mars 1945, pour des faits de collaboration, à la dégradation nationale à vie et à 10 ans d'interdiction de séjour dans l'arrondissement de Saint-Brieuc. Alexandre Vernange était le secrétaire de Yann Corlouër (autre architecte condamné). D'après le témoignange d'ancien Résistants, il a avoué à la Libération avoir tapé une liste des habitants de Saint-Quay avec leurs opinions politiques, fournie par Yann Corlouër. (Le Télégramme 26 janvier 1952)

 
20 mars 1945 Ouest-France


 

 

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