vendredi 1 mars 2024

La famille Hoffmann, des industriels forains en Bretagne

 

Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, puis plus largement aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc et de Bretagne. 

La famille Hoffmann est une grande famille d'industriels forains depuis de nombreuses générations et certaines branches ont de profondes attaches en Bretagne. C'est un livre qu'il faudrait écrire sur les Hoffmann !

Cet article est écrit à partir d'articles dans la presse écrite, dans des forums Facebook spécialisés et sur des sites de recherches généalogiques, il ne prétend pas faire le tour complet de l'histoire de la famille Hoffmann et ne demande qu'à être complété par le formulaire de contact. Il y a certainement des erreurs car une aussi grande famille ne peut pas être racontée sans en commettre. 

A la parution de cet article, Sébastien Hoffmann a proposé ses services le 27 décembre 2022 pour améliorer différentes choses, cette histoire ne peut donc que coller encore plus à la réalité historique et s'enrichit de nouvelles photos et de souvenirs.

Merci à toutes les personnes passionnées qui ont conservé des documents très anciens concernant la famille Hoffmann.


Pierre Hoffmann, né en 1888

La famille Hoffmann en Bretagne

Plusieurs branches de la famille Hoffmann ont exercé le métier d'industriels forains. Le lien entre les différentes personnes n'est pas toujours clairement établi mais si des personnes lisant cet article peuvent le préciser, toutes les modifications nécessaires seront apportées. Merci d'avance.

 

Louis François Hoffmann (1817)

Le plus ancien membre de la famille Hoffmann exerçant dans le monde forain dont on retrouve la trace dans des archives est sans doute au début du 19e siècle Louis-François Hoffmann. Son père, Frédéric Hoffmann, était musicien, né à Lemberg en Moselle et sa grand-mère était de la famille Weiss.

Louis François Hoffmann est né le 30 janvier 1817 à Reipertswiller dans le Bas-Rhin. Il avait dix frères et soeurs. Il se marie une première fois avec Madeleine Meyer avec qui il a un fils, Louis (voir ci-dessous). Il se marie ensuite avec Catherine Bougein et aura 4 enfants et enfin un dernier mariage avec Elisabeth Schwitter. Les professions associées à son nom sont celles de saltimbanque, marchand ambulant et musicien.

 

On sait aussi que la famille Hoffmann est présente à la Foire du Trône depuis plusieurs générations, successivement à la Foire du Pain d’Épice puis à la Foire du Trône, Place de la Nation puis Pelouse de Reuilly (en 1965).

Foire du Trône, place de la Nation vers 1900. Carte postale.

 1ère génération en Bretagne

C'est Louis Hoffmann, dans la seconde moitié du 19e siècle, qui est le premier à venir en Bretagne. Il construit son premier manège de « Chevaux de bois ». Son fils, prénommé également Louis, va lui succéder...

 

Louis Hoffmann (1846-1901)

Louis Hoffmann vers 1896

Louis Hoffmann est né le 9 août 1846 à Metz-en-Moselle. Il est le fils de Louis François et Madeleine Hoffmann (voir ci-dessus)

Louis Hoffmann se marie en avril 1880 à Paris Batignolles avec Marguerite Brenner, née le 7 janvier 1858 à Bordeaux. 

Marguerite Hoffmann, née Brenner vers 1896


Les récits de cette époque se transmettent oralement dans la famille.

Ainsi, Louis, son petit-fils né en 1911, raconte : " Mon grand-père Louis tournait en Bretagne avec un manège à chevaux de bois, actionné par un cheval qui tournait au milieu".

Yvon, un arrière-petit-fils raconte que Louis et Marguerite Hoffmann tenaient un stand de cinématographe ambulant : "Le cinéma était un art forain au départ. Mes aïeuls projetaient des films très courts comme L’arroseur arrosé pendant les fêtes patronales. Il faut savoir qu’à l’origine, les foires se greffaient aux Pardons dans les villes bretonnes. C’était une autre époque".

En 1888, au moment de la naissance à Concarneau de son fils Pierre, Louis est inscrit comme marchand forain, âgé de 40 ans. Son épouse est déclarée comme ménagère, âgée de 30 ans.

Le couple aura 6 enfants, 3 filles, Suzanne (1882 Pas-de-Jeu-1963), Marguerite (1883 Saint-Nicolas de Redon-1907), Adèle (1885 Hennebont-1959) et 3 garçons, Louis (1886-1956), Pierre (1888 Concarneau-1969) et Baptiste (1891 Lorient-1979).

Louis Hoffmann est décédé le 13 juin 1901 à Paimpol où il travaillait sur la fête foraine. Son épouse est décédée le 15 juillet 1900 à Pontrieux.

Acte de décès Louis Hoffmann 1901

 

2ème génération

 

La famille Hoffmann au complet en Bretagne entre 1903 et 1907. Le garçon en noir au milieu est Baptiste. Photo Sébastien Hoffmann.


Louis Hoffmann (1886-1956) 

 Louis Hoffmann est né le 20 juillet 1886 à Landerneau dans le Finistère (29). Louis est le fils de Louis Hoffmann, père, et de Marguerite Brenner. C'est l'aîné des garçons de la famille et cette position va avoir une grande importance.


1886 Landerneau Louis Hoffmann, acte de naissance en ligne ici.

Louis Hoffmann va avoir un début difficile dans la vie. C'est son fils, né en 1911 qui raconte : "Mon père, prénommé lui aussi Louis (comme mon grand-père), s’est retrouvé orphelin à l’âge de 15 ans et a dû s’occuper de ses trois frères et de ses trois sœurs, qui lui vouaient un véritable respect filial. C’était très dur, en hiver il devait faire du porte à porte pour troquer quelques marchandises contre de la nourriture. Mais grâce à l’union de tous, la famille a pu s’en sortir : chacun travaillait pour l’autre jusqu’à ce qu’il aie pu monter son métier, l’ordre des mariages fixait la priorité. Celui qui était monté soutenait ensuite les autres, et ainsi de suite".

Dans un premier temps, dès le début du 20e siècle, Louis exploite différents manèges dont « Le Voltigeur », « Les vagues de l’Océan », « La Splendid Chenille »… Il travaille avec son père sur la Foire du Trône mais va partir vers l'Ouest de la France. Louis Hoffmann et son épouse avaient des manèges mais aurait eu également une confiserie sur les Fêtes foraines de Bretagne et ils fabriquaient des berlingots. Cette histoire de berlingots on la tient de la tradition orale chez les Hoffmann car comme le dit Sébastien Hoffmann en janvier 2023: "Cette histoire, c'est mon grand-père qui l'avait racontée à mon père et mon père qui me l'a racontée".

Louis Hoffmann se marie le 15 février 1911 à Tonquédec (22) avec Cécile Le Bourdon, née en 1888 (fiche généalogique ici)

Extrait de l'acte de mariage Louis Hoffmann en 1911


L'acte de mariage en ligne peut être consulté ici

Le couple a eu quatre enfants : Marguerite, Cécile,Louis dit Lili né en 1911 à Paimpol (voir son portrait plus loin) et Pierre dit Pierrot.

Il est décédé le 28 avril 1956 à Neuilly-sur-Seine (92) à l'âge de 69 ans.

 


Louis Hoffmann (1911-  )

Louis Hoffmann est le fils de Louis né en 1886 et de Cécile, née Le Bourdon. Louis Hoffmann est né le 28 décembre 1911 à Paimpol, il était appelé "Lili".



Pierre est le deuxième témoin sur l'acte de naissance en 1911.

Acte de naissance en ligne ici 

 

Louis Hoffmann s'est marié le 22 janvier 1949 à Reims avec Andrée Fortin. 

 

Dans un article de presse, Louis raconte lui-même son enfance : "J’avais le métier forain dans le sang. Mon père m’avait mis en pension à Doullens (dans la Somme), en me faisant croire que dès que j’obtiendrais mon Certificat d’études, je pourrais voyager. En réalité, j’ai eu mon Certificat, mais il m’a fallu supporter la pension pendant deux années supplémentaires".

 

Puis il détaille son parcours dans le monde forain, surtout dans le Nord, l'Est et un peu dans l'Ouest : "J’ai exploité l’Idéal Chenille, deux skooters, le voltigeur et un labyrinthe des glaces, tous ces métiers simultanément. Ce n’était pas trop dur, on avait un bon personnel à cette époque là.

 

Courrier de Louis Hoffmann à la ville du Havre en 1938 pour installer L'Idéal Chenille

J’ai réalisé le plan d’un skooter à l’échelle du 1/10e  moi-même, et nous l’avons construit ensuite dans la remise d’Arnouville-les-Gonesse en Seine-et-Oise, où nous avions toutes nos machines à bois.

Ma tournée passait par le Nord et le Pas-de-Calais et le Maine-et-Loire, à Angers et Saumur. Je travaillais aussi dans les Vosges et en Alsace : Nancy, Colmar, Mulhouse, Bruyères, Géradmer, Epinal, Mirecourt. J’aimais beaucoup ces régions, car en traversant les Vosges on respirait les odeurs des scieries, le parfum de la forêt après l’orage. Les gens y étaient cependant plus froids que dans le Nord. 

J’avais un tracteur Renault, qui datait de la Guerre 14-18 et roulait au mieux à 15 kilomètres à l’heure, que je conduisais dès l’âge de 14 ans car les jeunes avaient davantage le sens de la mécanique que les aînés. Par la route, le déplacement de  Rambervilliers dans les Vosges à Angers, mon plus long trajet, durait deux jours et deux nuits. Les roues du fourgon étaient à bandages et quand l’un d’eux cédait, il fallait continuer quand même ; le fer de la roue creusait alors de profondes ornières dans la route. En descente de côte, il y avait un employé dans chaque remorque qui devait freiner, et les tambours des freins rougissaient".


Les véhicules de Louis Hoffmann pour l'Idéale Chenille. Photo Sébastien Hoffmann

 

Pierre Hoffmann, dit Néness (1888-1969)

Pierre Hoffmann, fils de Louis et Marguerite (voir plus haut), est né à Concarneau le 22 novembre 1888. Il avait 3 soeurs, Suzanne, Marguerite et Adèle et 2 frères, Louis (1886-1956) et Baptiste (1891-1979). Il va se marier avec Marcelle Drouet.

Pierre Hoffmann exerce la profession de forain avec au départ un manège de chevaux de bois.

Manège de chevaux de bois. Illustration Larousse 1901

 

Pierre Hoffman avait aussi, parait-il, un manège de vélos en bronze, qui figure maintenant au Musée d’art forain de Paris avant d'avoir une chenille qui s’appelait « La Couleuvre ». 

Le 8 août 1904, à Huelgoat, La Dépêche de Brest signale que sur la fête foraine, "On entoure le cirque Français, direction Robba, le musée d'anatomie, on monte les chevaux du manège Hoffmann"... 

Le manège Hoffmann sera des Fêtes de la Trinité à Paimpol pendant tout le début du XXe siècle...

Le 24 mars 1906, Ouest-Eclair mentionne Adèle Hoffmann, la soeur de Pierre, "directrice d'un manège de chevaux", qui est accusée de vol de charbon au dépôt de la gare de Paimpol. Adèle est condamnée à 6 jours de prison avec sursis ainsi que marie Zugetta, 12 ans, qui l'accompagnait.

Pierre se marie le 7 mars 1914 à Scrignac (29) avec Marcelle Pascaline Drouet, (née à Lezoux dans le Puy-de-Dôme en 1891, décédée à Paimpol le 6 juin 1975).


Pierre Hoffmann, né en 1888

Pierre Hoffmann est appelé sous les drapeaux en 1909 et son numéro matricule de recrutement est le 292. Il est incorporé dans le 62e Régiment d’Infanterie. 

En 1909 il est domicilié à Saint-Thurien dans le Finistère et en janvier 1913 on le retrouve domicilié rue de l’église à Paimpol chez M. Quéré.

Pendant la Guerre 14-18, il est mobilisé dès le 1er août 1914. Il passe au 8e Bataillon de chasseurs à pied en juin 1915. Il est engagé dans les combats et reçoit, comme brancardier, une citation à l’ordre de la Croix de guerre le 9 octobre 1916.

La démobilisation intervient pour lui le 1er avril 1919 et il se retire à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère.

Puis Pierre Hoffmann habite à Paimpol mais plusieurs de ses enfants vont naitre à Quimper, comme Marguerite (dite Mémène) le 12 décembre 1914 ou Marcelle en 1922 (voir ci-dessous). Louis Victor (dit Lili)est né à Guingamp le 16 juillet 1918 et Lucien Roger (dit Lulu) le 1er juillet 1920 à Lannion.

En 1926 à Landerneau, P. Hoffmann intervient pour sauver une personne en train de se noyer. On apprend par la même occasion que M. Hoffmann possède un manège avec des nacelles (ou manège balançoires circulaires).

Hoffmann 22 juillet 1926 La dépêche de Brest

En novembre 1932, on retrouve Pierre Hoffmann et Raphaël Hoffmann mêlés à des histoires de bagarres peu importantes à Quimperlé sur une fête foraine. Le père et le fils travaillent ensemble et arrivent même à se retrouver au tribunal en même temps comme on peut le lire dans La Dépêche de Brest du 10 novembre 1932 !

En 1934 à Saint-Jean du Doigt, Pierre Hoffmann est avec ses balançoires et B. Hoffmann (certainement Baptiste, son frère) a un manège enfantin, une chenille-tunnel et l'Electro-Car. Dans les années 40, comme à la Foire du Liège à Dinan en 1941 et 1943, Pierre Hoffmann est présent avec L'électro-car.

Pierre Hoffmann est décédé à Guingamp le 7 juillet 1969 et il est inhumé à Pontrieux.

Pierre Hoffmann 1941 Archives municipales de Dinan. Publication dans Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs.


Marguerite Hoffmann (1883-1907)
 

Marguerite Photo Ouest-Eclair 1907

Marguerite Hoffmann était née le 11 août 1883 à Saint-Nicolas-de-Redon (44). Elle est la soeur de Pierre et de Baptiste, et de Suzanne et Adèle.

Elle était mariée avec un marchand forain, M. Baptiste Décamps qui tenait un manège de chevaux de bois. Marié seulement depuis trois ans, ce dernier va la tuer en 1907 à Baud. Elle avait 24 ans. (voir la description de ce drame ci-dessous).

Marguerite Hoffmann 7 juillet 1907 La dépêche de Brest

 

Cette affaire judiciaire a fait la une de l'édition du 7 juillet du journal Ouest-Eclair.


 

Ci-dessous, cette photo de famille datée de 1895-1898 permet d'identifier quelques personnes : Le plus petit des garçons est Baptiste (1891) avec leur père Louis (1846), à côté leur mère Marguerite (1858).
Derrière Marguerite, la grand-mère de Baptiste, la mère de Louis ou de Marguerite (il y a un doute).
Il a aussi les frères et sœurs de Baptiste. Troisième en partant de la gauche en haut Pierre, il met la main sur l'épaule de son père Louis...

Photo de famille. Collection Sébastien Hoffmann


 

Raphaël Hoffmann

René Hoffmann, le petits-fils de Raphaël Hoffmann, dans un  article en 2012, évoque son grand-père: Raphaël Hoffmann : "Il a fait les deux guerres: 14-18 et 39-45. Il est sorti vivant de la bataille de Verdun, mais avec les stigmates de 37 éclats d'obus. Il tenait un manège de chevaux en bois. Les clients pédalaient et faisaient tourner le manège. Ma grand-mère tenait un stand de cinéma muet qui projetait notamment «L'arroseur arrosé» et «Le train qui entre en gare». À l'époque, les caravanes étaient tirées par des chevaux".

 

 

Les Chenilles et Couleuvres Hoffmann

 

Plusieurs photos exceptionnelles du début du siècle viennent nous donner une idée des manèges de la famille Hoffmann comme celui de La Couleuvre Hoffmann. Merci à Jean-Baptiste Vancraeyenest-Hoffmann et à Sébastien Hoffmann pour avoir conservé ces clichés.

 

L'Idéal Chenille

Louis Hoffmann, né en 1911, raconte comment son père a acheté l'Idéal Chenille dans les années 30 :

"Vers 1932, mon père a acheté l’Idéal Chenille, de fabrication italienne par Bozetti ou Brosseti, je crois, qui avait un diamètre de 16 mètres. Le fronton et les toiles du fond avaient été décorés par Coppier. Ce peintre qui travaillait beaucoup pour les cirques et les ménageries nous étonnait par sa rapidité de travail, dans des conditions souvent difficiles puisqu’en hiver il peignait dans un fourgon fermé. Il avait une tenue d’artiste, avec un grand nœud autour du cou et un large chapeau. Son fils Raymond peignait aussi, surtout des lettrages."

Les deux illustrations qui suivent représentent des éléments de décor de L'Idéal Chenille de Louis Hoffmann que l'on doit à Pierre Marius Coppier dans son atelier de Montreuil-sous-Bois.

Ce fronton a été vendu aux enchères en 2011 à la salle Drouot à Paris dans le cadre de la vente exceptionnelle de Fabienne et François Marchal, grands collectionneurs et spécialistes de l'art forain.

 

Fronton de l'idéale Chenille Hoffmann
 

Le décor ci-dessous, toujours de Pierre Marius Coppier pour l'Idéal Chenille, est une huile sur toile qui représente "des Naïades évoluant dans une luxueuse embarcation". Trois autres décors faisaient partie de cette vente.

Huile sur toile Coppier. Catalogue Drouot 2011.

 

Idéale chenille Hoffmann, photo publiée par le Musée forain de Lille.

 

Ticket Idéal Chenille Hoffmann. Publication Musée forain de Lille

La chenille était fabriquée par la famille Hoffmann à partir d'un plan de base. Plusieurs modèles pouvaient se décliner comme celui de "L'idéale Chenille", manège de Louis Hoffmann. En 1973, ce manège a été revendu en très bon état à  Serge Hameau par Louis Hoffmann. En 1990, M. Delannoy a retrouvé ce manège et l’a restauré. L'idéale chenille a alors voyagé dans le Nord, à Rouen et même à Monaco. Cette chenille est en fonction chaque année à Lille.

 

Ci-dessous, cette chenille de fabrication Hoffmann de 1922 a très bien résisté au temps et après rénovation elle continue d'enchanter les petits et les plus grands, comme ici en décembre 2019 à Lille. L'Idéale Chenille a été restaurée à l'identique par M. Delannoy, un homme du métier né dans une caravane de forain le 2 avril 1946 au moment de la Foire de Pâques à Lille.

M. Delannoy peut ainsi présenter cette attraction au Marché de Noël tous les ans à Lille. La chenille fêtera son centenaire en 2022-2023 !
 

Chenille Hoffmann 1922. Photo Christian Leblanc dans Forain d'autrefois.


La Splendid Chenille

Louis Hoffmann, né en 1911, continue de raconter les acquisitions de Chenilles par la famille :

"Ensuite Louis Hoffmann, mon père, a commandé la Splendid Chenille en vue de la grande Exposition de Paris en 1937. Il s’est adressé à un sculpteur de Caudebec-en-Caux près de Rouen pour réaliser le fronton, qui était une copie de celui du premier Carrousel-Salon-Demeyer. La chenille proprement dite et une copie en résine du fronton se trouvent maintenant à Naples, dans le Parc Edenlandia". 

 

Splendid-Chenille Hoffmann. Photo publiée par le Musée forain de Lille.

La Splendid chenille Hoffmann. Photo, famille Hoffmann. Ouest-France 2012

 

Ci-dessous, une autre version de cette photo de la Splendid Chenille, présentée en 1937 à la Foire du Trône par Louis Hoffmann. 


Courrier de Louis Hoffmann au Maire de Chaumont en 1950. Document Sébastien Hoffmann

 

Les photos ci-dessous proviennent de Médiathèque du Patrimoine et de la photographie de Charenton-le-Pont. Elle sont de Marcel Bovis, datée de 1954. Elles dévoilent, en gros plan, la statue d'une femme dans un drapé. En 1954, il ne subsiste que deux des 4 statues du manège d'origine (On aperçoit la deuxième à l'arrière plan de la photo) .

La notice complète est accessible en cliquant sur le lien suivant  ici

Splendid Chenille. Photo Marcel Bovis 1954.Ref AP73L14696


Splendid Chenille. Photo Marcel Bovis 1954. Ref AP73L20170

Splendid Chenille. Photo Marcel Bovis 1954. Ref AP73L20169


Quand on compare la chenille d’origine (ci-dessus) et celle ci-dessous, on constate qu’il manque une partie de la façade et les quatre statues.  Le grand lambrequin est une construction Coquereau et Maréchal, d’Angers. Ces constructeurs forains ont une excellente réputation au début du XXe siècle (Maison Bayol) avec Chailloux, un dessinateur, associé avec les menuisiers-sculpteurs Coquereau et Maréchal. 

 

Manège construit à Angers. Carte postale ancienne sur le site Généanet


En 1912, Chailloux quitte l’entreprise. À la fin de la Première Guerre mondiale, l’un des fils de l’industriel forain Alexandre De Vos, Henri, quitte Gand pour Angers. Coquereau et Maréchal l’embauchent dans leur entreprise de la route de Paris. Henri De Vos a déjà acquis une solide pratique dans l’atelier paternel, en particulier pour la sculpture. C'est peut-être à lui que l'on doit ces quatre statues d'origine.

 

 

La Couleuvre


Hoffmann, la Couleuvre. Photo Le Télégramme
Le manège à Pont-Aven Fernand Daucho, dit Daucho,1954.

Ci-dessus, ce tableau d'une fête foraine où l'on voit La Couleuvre Hoffmann a été exposé au Musée de Pont-Aven en 2007, où cette scène a été peinte, dans le cadre d'une exposition appelée "Pont-Aven, du paysage à l'oeuvre" (Article du Télégramme, ici). Ce sujet a été traité à d'autres reprises, en particulier un peu avant 1900 par Ferdinand du Puigaudeau, un peintre dont on retrouve les oeuvres dans les grands musées du monde entier. Le plus souvent c'est le manège de chevaux de bois qui figure en premier plan.

Couleuvre à Pont-Aven. Publication Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs 2020



La couleuvre. Photo Régis Masclet dans Forain d'autrefois

La couleuvre. Photo Régis Masclet dans Forain d'autrefois

L'intérieur de la couleuvre. Photo Régis Masclet dans Forain d'autrefois

Chenille Hoffmann. Photo Jean-Baptiste Vancraeyenest-Hoffmann dans forain d'autrefois

Couleuvre sous la neige. Photo Didier Morrien dans Forain d'autrefois

Un enfant pose dans la Couleuvre. Photo Didier Morrien dans Forain d'autrefois

La caisse. Photo Régis Masclet dans Forain d'autrefois


 

Les Chaises volantes


Le manège des chaises volantes, appelé aussi « casse-gueule » ou « tape-cul ». 

Ce type de manège existe toujours à notre époque. Cette photo est de fin 1800. C’était le manège de Louis et Marguerite Hoffmann. On peut remarquer les personnages animés au centre du manège. 

Louis Hoffmann, né en 1911 raconte l'histoire de ce manège : "Mon père a commencé avec un voltigeur, ou tape-cul, ou cri-cri, c’est à dire un manège de chaises volantes. En fait il avait adapté une carcasse de chevaux de bois. Toutes les villes n’acceptaient pas ces manèges à chaises, assez dangereux, aussi remplacions-nous parfois ces dernières par de gros pigeons à huit places sculptés par Barrassé à Angers. Un orgue Gavioli à 89 touches sonorisait ce métier...". Louis Hoffmann ajoute qu'une seconde vie a été donnée à ce manège au Parc de la Tête d'Or à Lyon.

 

Sur la gauche de la photo on voit l'enseigne du Bar de L'innovation qui pourrait nous donner le lieu où cette photo a été prise.

Les chaises volantes, un peu avant 1900. Photo Sébastien Hoffmann


Autre manège des chaises volantes, vers 1900. Photo Sébastien Hoffmann

 

 Le manège de pigeons

Le manège de pigeons dans l'entre deux guerres. Photo Sébastien Hoffmann

Ce manège de pigeons date du début des années 1900.

Cette attraction de l'époque, avec son magnifique orgue au milieu, a sillonné les villes et villages de Bretagne. 

Le manège a été exploité par les fils de Louis et Marguerite Hoffmann : Louis, Pierre et Baptiste. 

Plus ce manège tournait vite plus les pigeons prenaient leur envol à l'extérieur du manège par l'effet de la force centrifuge. Les ailes des pigeons étaient reliées par des barres dans la charpente du métier où se trouvait un système de vilebrequin qui mettait les ailes de pigeon en mouvement pendant son fonctionnement.

D'autres manèges avec des oiseaux étaient présents dans les fêtes foraines comme on le voit ci-dessous avec cet oiseau à la Foire du Trône.


  
Manège de vélocipèdes

Le Musée des arts forains à Paris possède dans ses collections le manège de vélocipèdes de Pierre puis Raphaël Hoffmann. Un autre du même genre appartenait aux familles Duriez-Lenoir puis Gourlay, et on le trouve en état de fonctionnement dans le musée actuellement.

Le manège Hoffmann aurait été installé en 1904 à Bordeaux. Il a pendant un temps été installé dans le Musée des Arts Forains, avant qu’il ne s’installe dans les Pavillons de Bercy, avant 1996.


 

Les vagues de l'Océan

Dans les années 20, les attractions autour de l'eau sont en vogue. Par exemple les gens se pressent pour voir Les Ondines, femmes amphibies qui exécutent des figures dans l'eau. Les amateurs de sensations fortes préfèreront le manège qui a pour nom Les Vagues de l'Océan. Ainsi, en Bretagne, on le trouvait à la fête foraine de Vitré en avril 1923 (compte-rendu dans Ouest-Eclair du 20 avril 1923) ou à Quimper en 1927 avec M. Audrouin comme propriétaire (Ouest-Eclair 19 août 1927).

Louis Hoffmann, né en 1911, raconte l'histoire des Vagues de l'Océan des Hoffmann:

"Nous avons reçu ensuite le manège des Vagues de l’Océan, ce devait être vers 1926 ou 1927 à Doullens où le Carrousel-Salon Demeyer était monté à ce moment-là. Ce manège était surélevé d’une hauteur de trois mètres et on y accédait par trois escaliers. Devant l’entrée principale, il y avait des statues de guerriers romains et gaulois, les mêmes que sur le Demeyer. 


Les vagues de l'Océan avec les statues de Gaulois.

Le plateau tanguait horizontalement sur son axe central, donnant ainsi l’illusion de flotter sur la mer. Mon père rajoutait sans cesse des statues à ce manège. La première année, par exemple à la Foire de Lille, il se remplissait à tour de bras tellement il était nouveau. Mais dès l’année suivante, les gens se battaient pour monter sur du jamais vu, un autodrome".

 

Ci-dessous, cette magnifique statue de Marianne, symbole de la République française, icône de la liberté, est visible au Musée des Arts Forains - Pavillons de Bercy.
Elle est en bois peint et provient du manège “Les Vagues de l’océan”, de la famille Hoffmann.
Vous pouvez retrouver cette sculpture en suivant l'une des visites guidées du Musée.

Statue du manège Hoffmann Les Vagues de l'Océan. Photo reproduite avec l'aimable autorisation du Musée des Arts forains-Pavillons de Bercy

 

Chevaux de bois


Chevaux de bois Hoffmann. Photo Sébastien Hoffmann.

C'est un manège de chevaux de bois qui tournait en Bretagne entre les deux guerres mondiales. Il a appartenu à un des petits-fils de Louis et Marguerite Hoffmann.


 

L'électro-Car Hoffmann 

Photo Jean-Baptiste Vancraeyenest-Hoffmann dans forain d'autrefois

L'Electro-Car moderne de Baptiste Hoffmann était un magnifique manège avec une enseigne peinte. On voit d'ailleurs Baptiste à la gauche de la femme appuyée sur une poutrelle.

 

 

Le skooter-boat

Skooter-boat Hoffmann. Photo publiée par Didier Morrien sur son Facebook

 
Super-Car Lucien Hoffmann. 1963 Publié sur Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs

 

Les chauffards du dimanche

Publication sur Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs en 2023

Cette attraction appelée "Les chauffards du dimanche" ’était une petite autoroute recouverte comme un train fantôme avec des portes. Elle est venue à Rennes à la fin des années 60 comme l'indique le tampon de la mairie.

 

 

Suite de l'histoire des Hoffmann


 

Baptiste Hoffmann (1891-1979)

Baptiste Hoffmann

Baptiste Hoffmann est né le 8 janvier 1891 dans une caravane sur la Place Alsace-Lorraine à Lorient (56). Il est le fils de Louis (né en 1846) et de Marguerite Brenner (Acte de naissance en ligne de Baptiste, cliquer ici)

Sur la photo familiale ci-dessous, datée d'un peu avant 1900, Baptiste est en bas à droite. 

Les autres personnes présentes sont en haut à gauche, Marguerite, Julot (Jules), Didine (Géraldine), Catherine. En bas à gauche Nénesse (Pierre?), Yvon, Baptiste.


On retrouve la trace de Baptiste dans la presse en janvier 1911 pour une histoire où il est victime d'un vol de vélo à Callac. Il est alors avec ses parents qui tiennent un stand de tir sur la Fête foraine, place du Centre.


Baptiste Hoffmann 14 janvier 1911 Ouest-Eclair

Baptiste Hoffmann 28 janvier 1911 Ouest-Eclair

1911 est l'année de son recrutement militaire au centre de Guingamp (fiche complète ici). Il est incorporé le 10 octobre 1912. Il combat contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 26 juillet 1917. Mais entre temps, il est blessé, par balle, à la main gauche le 16 juin 1915 à Rochincourt. Il sera réformé pour ce grave handicap à la main.


Baptiste se marie à Brest le 30 août 1917 avec Eugénie Rannou dont il divorce le 28 juin 1929.

Il se remarie avec Rolande Léontine Marcelle Aimé (1925-2017) à Pantin (Seine) le 28 juin 1960. Baptiste aura 4 enfants, par ordre de naissance Gilberte, Marcel, Joël et René (né en 1951 et dont il sera question plus loin).

Ci-dessous, on peut voir de gauche à droite : Marcel, Baptiste, Rolande, Gilberte et devant Joël et René.


Baptiste est décédé le 18 juin 1979 à Sainte-Savine (10) dans l'Aube, à l'âge de 88 ans.

Baptiste Hoffmann a exploité différents manèges. Il a eu une chenille-tunnel.

Baptiste Hoffmann devant sa chenille.

La chenille recouverte de baptiste Hoffmann.

Document de 1933 posté par Jean-Baptiste Vancraeyenest sur Forain d'avant

 

Dans Ouest-Eclair, le nom de Baptiste Hoffmann est mentionné sur la fête foraine de Lorient en 1934.

Le scootodrome. Photo Jean-Baptiste Vancraeyenest-Hoffmann dans Forain d'autrefois

Ci-dessus, le karting de Baptiste Hoffmann, appelé le Scootodrome car il avait été transformé avec des scooters.


Baptiste Hoffmann a eu un autre manège appelé Cosmos 2000.

Cosmos 2000. Famille Hoffmann

Cette histoire du Cosmos 2000 est racontée par son petit-fils, Sébastien Hoffmann : 

« Baptiste Hoffmann a sorti ce manège neuf des ateliers d'André Chéreau à Saint-Barthélémy d'Anjou, dans les années 60. Cette entreprise était en faillite et ce manège n'était pas totalement fini. Les Hoffmann ont dû le terminer eux-mêmes. Le plus gros était fait, c'est la toute dernière conception de cette entreprise. Il a tourné quelques années avec et Baptiste l'a remisé sur son terrain.

Un jour mon père René (1951), fils de Baptiste, a décidé de le ressortir en 1978 ou 1979, il a tourné quelques années avec et René l'a vendu. »

Ce manège a subi de nombreuses modifications, il est passé chez la famille Mathieu et il a été appelé ensuite Le Fun Board...

 

Le Cosmos 2000. Manège Baptiste puis René Hoffmann

Le Cosmos 2000 à Boulogne. 21 novembre 1981. La Voix du Nord.

 

 

3ème génération 

(née dans les années 1910-1920)


Marcelle Hoffmann (1922)

Une autre personne de la famille Hoffmann est également connue dans le monde forain, il s'agit de Marcelle Marguerite Yvonne Hoffmann, née le 13 août 1922 à Quimper. Elle est la fille de Pierre "Nenesse" Hoffmann et Marcelle Drouet (voir le portrait plus haut). Elle se marie en 1943 avec Marcel Audrouin, un autre marchand forain. Le couple aura trois enfants, Yvon, Yvonne et Dominique. Marcelle Hoffmann est décédée le 22 décembre 2003 à Brest et elle est inhumée à Pontrieux (22). Un doute subsiste sur les parents de Marcelle : est-elle la fille de Pierre ou de Raphaël sachant que l'un et l'autre avaient une fille prénommée Marcelle? Cette biographie s'appuie sur la fiche rédigée sur le site Généanet ici

Marcelle Hoffmann. Photo dans Généanet

 

Marguerite Hoffmann (1914-1955)

Marguerite Germaine Hoffmann, soeur de Marcelle Hoffmann est également née à Quimper, sur la Place du Champ-de-Bataille, le 17 décembre 1914. Victor Drouet, marchand forain aïeul de l'enfant était témoin à l'état civil. Marguerite est décédée à Morlaix le 13 juillet 1955. (Site des archives de la ville de Quimper)

1914- Marguerite Hoffmann Archives de Quimper en ligne Vue 140 2Mi139


 

Louis Hoffmann (1918-1982)

Louis Victor Pierre Hoffmann est né le 16 juillet 1918 à Guingamp (22). Il était industriel forain et s'est marié avec Gabrielle Andrée Rabany. Le couple aura 6 enfants dont Max André, Luc, William, Romuald, Sonia et Fabienne (fiche généalogique ici)

Il est décédé le 30 septembre 1982 à Morlaix (29) à l'âge de 64 ans.


Louis Hoffmann. Photo de Julien Hoffmann sur Généanet

Gabrielle Rabany avec Luc, William et Romuald

 

Lucien Roger Hoffmann (1920-1991), dit Lulu

Lucien Roger Hoffmann est né le 1er juillet 1920 à Lannion. Ses parents sont Pierre Hoffmann et Marcelle (née Drouet). 

Lucien se marie avec Andréa et le couple aura plusieurs enfants dont deux garçons dont il sera question plus loin : René en 1954 et Yvon.

Alors que leurs parents avaient une chenille, Lucien et Andréa vont opter pour les autos tamponneuses en 1950.

1967 Super-Car Hoffmann. Facebook Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs.

Bien plus tard, à Guingamp en juin 1967 Ouest-France nous offre une photo de groupe avec Lucien Hoffmann et ses amis forains.

Puis le 1er juillet 1970, Lucien Hoffmann, dit Lulu, né en 1920, fête son 50e anniversaire sur la fête foraine place du Vally.  

Lucien Hoffmann à gauche et ses amis forains à Guingamp. 29 juin 1967

Lucien Hoffmann est décédé le 1er janvier 1991 à Morlaix à l'âge de 70 ans.


 

Marcelle Hoffmann (1924-2010)

Marcelle Hoffmann est née à Paimpol le 17 janvier 1924 et elle est décédée le 29 juin 2010 à Tréguier.

 

Louis Hoffmann

Louis Hoffmann serait né à Quimper dans les années 20 (à vérifier). Il est interrogé dans Ouest-France en 1992 où on le voit en photo avec son petit-fils Stéphane. Il raconte qu'il est né dans une caravane sur les allées de Locmaria où ses parents avaient un manège à chevaux de bois. Louis s'est installé à son compte en 1946 avec un manège appelé "La Couleuvre". 

Monstre et Couleuvre à Huelgoat. Photo Didier Morrien dans Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs.

Puis Louis Hoffmann a acheté des auto-tamponneuses. Dans sa vie, il a particulièrement aimé les fêtes de Sainte-Anne-de-la-Palud et de Saint-Carré, près de Plouaret. Son fils Yvon a pris la suite.

Louis Hoffmann 12 décembre 1992 Ouest-France Quimper

Louis Hoffmann en 1991 sur la fête foraine à St-Pol où il est le doyen. Ouest-France


En 2015, Jeanne Hoffmann, qui en paraît vingt de moins, est interrogée dans Ouest-France. Tout le monde l'appelle Nénenne. Elle a épousé Louis Hoffmann le 6 août 1974 alors qu'il était veuf. Mais elle connaissait bien la famille puisque déjà  en 1945 elle était employée par les grands-parents Hoffmann.

Yvon au milieu et Jeanne Hoffmann à droite. Photo Ouest-France 15 mai 2015

 

 

4ème génération, années 40-50

 

Max Hoffmann

Max Hoffmann était le fils de Gabrielle Hoffmann. Il avait comme frères Luc, William, Romuald. Il était marié avec Catherine Meubry avec laquelle il avait eu deux filles, Émilie et Charlotte (fiche généalogique ici).  Il est décédé à l'âge de 55 ans en novembre 2001 à Tréguier. En mai 2002, la municipalité a rendu hommage à Max Hoffmann. La maire, Patrick Toularastel a rappelé que Max Hoffmann était parti trop tôt, "Lui que les Trécorrois ont connu en culottes courtes à Tréguier". L'article évoque "Le grand Max au grand coeur qui était un des piliers de la fête foraine". (Ouest-France, 21 mai 2002)

A gauche, le Maire de Tréguier et dans la salle, la famille Hoffmann. 2002 Ouest-France

Dans le livre "Profession Forain", Max et Catherine Hoffmann décrivent leur tournée habituelle en Bretagne dans les années 80 : Début à Pâques à Locquénolé, puis Saint-Nazaire pendant un mois, ensuite Paimpol, Saint-Brieuc, Guingamp, Landerneau, Louargat, Guissény, Châteauneuf, Lesneven, Landivisiau, Morlaix, Saint-Pol-de-Léon et Rennes à la mi-janvier.

Leur manège d'autos-tamponneuses faisait trente-cinq mètres de long, 26 voitures qui pèsent entre 200 et 250 kilos. Pour tout transporter, il faut quatre camions dont deux semi-remorques.
 

Photo de la famille Max et Catherine Hoffmann dans le livre "Profession forain"

 


René Hoffmann (1954)

René Hoffmann est né en 1954. Il est le fils de Lucien Hoffmann et d'Andréa, le célèbre couple qui a fait venir les auto-tamponneuses à Morlaix et dans d'autres villes de Bretagne.

René est le frère d'Yvon bien connu aussi en Bretagne (voir son portrait plus bas). René aura écumé  les routes de Bretagne pendant des décennies.

René Hoffmann en 2005. Le Télégramme

En 1982, René a investi dans un manège flambant neuf : le Magic Dance, qu'il a ensuite confié à Fabien, l'un de ses fils. René possède alors un stand de loterie "pour ses vieux jours", comme il aime à le dire. Quant à son frère, Yvon, il gère les autos-tamponneuses.

Avec sa femme Nadine, René a eu cinq enfants et de nombreux petits-enfants...

Fabien et René Hoffmann en 2012 devant le MagicDance

 

Yvon Hoffmann

Yvon est le fils de Lucien Hoffmann (voir plus haut), il est né à Brest dans une caravane. Pour sa scolarité, il est parti en pension à Penvenan. Plus tard, il rencontre Florence, sa future épouse, à Perros-Guirec où elle est commerçante. Le couple aura trois enfants : Victoire, Raphaël et Margaux.

On trouve une première photo d'Yvon Hoffmann à Saint-Pol-de-Léon, dans Ouest-France, en novembre 1991. La légende indique : "Yvon Hoffmann et son fils Raphaël aux commandes des autos-tamponneuses". C'est le début d'une longue série d'articles et de photos dans Ouest-France...

Les grands-parents (Pierre Hoffmann) et parents d’Yvon Hoffmann étaient installés le long de l’ancienne poste, place Kreisker, à Saint-Pol-de-Léon.



En septembre 92, Yvon Hoffmann vient pour la première fois à Auray avec son stand d’autos-tamponneuses avec vingt-deux voitures (ci-dessous).
 

Yvon, Margaux et Florence Hoffmann. 28 janvier 2001 Le Télégramme

Dans l'édition du 28 janvier 2001 du Télégramme, on est à Quimper avec la famille Hoffmann (et le chien qui s'appelle Looping) : "Dans sa combinaison bleue, Yvon Hoffmann serre les derniers boulons de ses autos-tamponneuses...Henri Gouin et son gendre Pascal Claus, le Belge, se joignent à la conversation à bâtons rompus, mêlant leurs propres histoires à celles d'Yvon. Normal, les deux familles se côtoient depuis des lustres sur les parcours bretons des fêtes foraines. La grand-mère d'Yvon s'appelait Germaine. Au début du siècle, dans une roulotte tirée par des boeufs, elle allait de ville en ville proposer les images qui bougeaient, le cinéma ambulant. Dans les descentes des Monts d'Arrée, il fallait installer une planche à l'arrière et asseoir toute la famille dessus pour ralentir le train de la roulotte...

Margaux, presque sept ans, la plus petite des enfants, se glisse dans la conversation : Moi, je serai maquilleuse ou banquière, dit-elle dans son juvénile zozotement. Raphaël, 13 ans et demi, lui, est radical : Je ferai forain. C'est clair et carré comme cela l'a été pour Louis, le fils de Germaine, qui après guerre, où il avait pris le maquis, car être juif allemand à cette époque n'était pas franchement une sinécure, s'est lancé dans la couleuvre, ancien nom de la chenille, célèbre pour les émois qu'elle procure aux collégiens".

 

A Plouguiel en avril 2006, Yvon Hoffmann à droite.

 

Ci-dessous, Yvon en 2007 à Lesneven où il vient depuis une vingtaine d’années.

2007 Lesneven
Yvon Hoffmann en 2009

Yvon Hoffmann, à droite, en 2017

Yvon Hoffmann, à droite, en 2019 à Concarneau

Raphaël, le fils d'Yvon, va travailler son père et le seconder au début des années 2000 (voir plus loin dans cet article)...

 

Les Hoffmann dans le secteur de Paimpol, Saint-Pol-de-Léon...

Une partie de la famille Hoffmann va être très présente pendant de nombreuses années tout au long du XXe siècle (et même avant!) dans tout le secteur de Paimpol, Tréguier, Saint-Pol-de-Léon, comme Louis et Charles.

En mai 1899, une première trace formelle dans les archives du Journal de Paimpol mentionne "le carrousel Hoffmann" à la Foire de la Trinité de Paimpol.

Hoffmann. 28 mai 1899 Journal de Paimpol. Archives 22 en ligne

Même chose le 3 juin 1900...

Hoffmann. 3 juin 1900 Journal de Paimpol. Archives 22 en ligne

En juin 1914, le manège Hoffmann "Les vagues de l'océan" est présent à la Foire de la Trinité de Paimpol. Les confiseries Hoffmann sont également mentionnées.
 
Confiseries Hoffmann, 6 juin 1914 Journal de Paimpol

En 1931,  le Journal de Paimpol mentionne la présence de La Couleuvre et de l'autodrome à la Foire de la Trinité de Paimpol. 

Des Hoffmann demeuraient à Paimpol encore dans les années 40. En octobre 1941 à Morlaix, Raphaël Hoffmann fils, est mentionné dans la presse pour avoir collecté de l'argent pour les prisonniers de guerre.


Hoffmann, 22 octobre 1941 La dépêche de Brest.

En 1943, la presse parle de M. Hoffmann, propriétaire d'une chenille à Quimperlé et donateur d'une somme de 500 francs pour les prisonniers de guerre à l'occasion de la foire Saint-Michel.

Les Hoffmann avaient un manège de radio-skooters à la fin des années 40. La presse évoque les noms de Charles et Louis Hoffmann dans ce secteur...

En 1947, on possède une trace d'archive de la famille Hoffmann avec leur radio-skooter à la Fête foraine de Dinan, sur la Place Duguesclin.
Les autres industriels forains bien connus dans le secteur sont également présents. Le long de la rue du tribunal on a : N° 23
Radio-Skooter Watrin, n°28 chevaux de bois, n°8 chenille enfantine, , n°4 Le dragon, chenille, n°3 Le cyclone, en bas en partant de la gauche stand de tir, loterie, manège,  sous le n°20, M. Winand ; Train du plaisir, Audroin, Salvat loterie Le Chat botté, M. Pasquier jeux mécanisés ; tout à fait à droite n°1 Radio-Skooter Hoffmann.

1947 Dinan Place Duguesclin. Publié sur le Facebook Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs

Collection Didier Morrien, publication sur Forain d'autrefois

Dans Ouest-France du 18 juin 1948, on voit l’installation de la fête foraine de la Saint-Jean à Lannion, sur le quai d’Aiguillon. Et  "A tout seigneur, tout honneur, nous avons d’abord remarqué M. Hoffmann qui est tout à fait chez lui à Lannion…et qui présente à nouveau sa couleuvre qui assure, avec les émotions du mouvement, des montées et des descentes vertigineuses, l’intimité fort heureusement limitée, sous la peau de son fantastique reptile… avec son grand cousin le monstre du Loch Ness qui se lancent l’un derrière l’autre dans une course folle…"

 

On sait aussi que chez les Hoffmann, on ne compte plus les passages aux Fêtes patronales de Châteaulin depuis la fin des années 40. 

Comme cela se pratiquait régulièrement dans le monde forain, on apprend qu’en 1956 à Plestin, "Charles et Louis Hoffmann, propriétaires des autos-tampons et chenille, ont fait don au Bureau d’aide Sociale des sommes de deux mille et mille francs".

 

Ci-dessous, l'emplacement de la famille Hoffmann sur la fête foraine de Robien à Saint-Brieuc en 1967.


En octobre 1969, une messe dite par l’abbé Bidault est célébrée à Morlaix pour les industriels forains et leurs employés sur la piste des autos-tampons du radio-skooter Hoffmann. L’abbé Bidault s’est adressé aux forains en louant leur action de "semeurs de joie dans une société parfois si triste". (Ouest-France 22 octobre 1969)

Le skooter d'Yvon Hoffmann. Photo Eric Ferre dans Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs.

 

Dans les années 70 à Landerneau, M. Hoffmann et son gendre M. Hervagault stationnent sur le quai de Léon avec leur « Modern Scooter ». Landerneau est aussi une ville où l’on peut confier à des usines locales du matériel forain à réparer.(Ouest-France 29 juillet 1974)

Ci-dessous, les autos-tamponneuses Hoffmann sur la fête foraine de Saint-Brieuc en septembre 1976. Document publié par Prince Sokhura sur le Facebook "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs".


 


Les années 2000

William et Romuald Hoffmann

Dans l'édition du Télégramme du 15 août 2002, nous sommes avec William et Romuald Hoffmann, deux représentants de cette famille qui vient à Rostrenen depuis quatre générations, pas moins (fiche généalogique Romuad ici).

Romuald en 2000 à Morlaix avec un de ses fils.

Romuald Hoffmann en 2012. Photo dans Généanet

 William explique certains aspects du métier : «Pour monter un manège comme les autos-tampons, il nous faut trois jours, en travaillant normalement. En été, nous parcourons la Bretagne, de pardon en pardon et souvent, montage-démontage, nous prennent cinq jours alors que nous n'avons que deux ou trois jours de fête effective». Quand on parle de famille chez les Hoffmann, ce n'est pas un vain mot, sur la fête de Rostrenen, pas moins de six attractions appartiennent aux frères, aux filles, aux neveux, à la cousine. Mais ils ne sont pas toujours ensemble, chacun peut travailler de son côté et sur certaines fêtes, ils se retrouvent pour leur plus grande joie.

 

Autos-tamponneuses à Rostrenen 15 août 2002 Le Télégramme

L'article se termine avec le portrait de Mme Hoffmann une figure de la fête foraine à Rostrenen : "Du haut de ses 80 ans, elle est toujours fidèle à ces rassemblements, même si on ne la voit plus beaucoup du côté des manèges. Beaucoup de Rostrenois, qui, très jeunes lui ont acheté quelques jetons, sont devenus des amis et ne manquent pas d'aller saluer «Gaby» à chacun de ses passages. Elle en a fait rêver des enfants et aujourd'hui, le flambeau est passé, ses propres enfants font maintenant rêver la nouvelle génération. Industriel forain, plus qu'un métier, une passion qui n'est pas prête de s'éteindre."

 

Plus tard, en 2006, William Hoffmann est en photo, avec son équipe, au moment du montage de son stand d’autos tamponneuses qui nécessite dix-sept tonnes de matériel.

William Hoffmann, au montage du stand à Guingamp 28 juin 2006 Le Télégramme

 

Le 1er juin 2012, Jerôm Fouquet de Ouest-France s'entretient avec Nessy Hoffmann, aux commandes du Magic Dance : « Dans la famille, nous avons toujours le manège de mon arrière-grand-père appelé ''chenille Couleuvre Paimpol'' », sourit Nessy Hoffmann, 24 ans. L'histoire de cette famille de forains est intimement liée à la ville depuis sept générations, soit près de deux siècles. Cette année, Nessy a posé son attraction sur le quai Neuf, à côté des auto-tampons qui appartiennent à son oncle. L'un de ses deux frères tient un manège pour enfants, l'autre un magasin de peluches. Quant à ses parents, ils font tourner le Water... où les familles, « emprisonnées » dans une bulle, peuvent marcher sur l'eau. Les Hoffmann sont forains de père en fils ou en filles (Nessy est père d'une petite fille d'un mois) environ huit mois de l'année, surtout en Bretagne. Les mois d'hiver sont consacrés à l'entretien du manège.

 

William et Nessy Hoffmann. 1er juin 2012 Ouest-France

Pour chaque fête foraine, Nessy fait deux voyages pour amener le Magic Dance sur place. Deux semi-remorques, deux remorques et un camion sont indispensables, plus la caravane familiale. Deux grosses journées sont nécessaires au montage du manège contre cinq heures pour le démontage. Cela s'explique par le fait qu'il faut tout mettre de niveau pour le bon fonctionnement de la structure. « Souvent, des gamins donnent un coup de main, précise son ami William Ferrand. Pour les remercier, on leur donne une poignée de tickets pour qu'ils s'amusent sur le manège. »

 

En 2013, la presse évoque le nom de Charley Hoffmann, gérant de la confiserie qui s’installe tout le mois d’août à Locmaria pour la fête foraine, et ce depuis 40 ans.

En septembre 2014, Ouest-France s'intéresse à Charlotte Hoffmann et son mari, William Ferrand, qui s'occupent de la confiserie sur la fête foraine de Chateaulin. 

 

Confiserie Hoffmann 2014 Ouest-France


En juin 2017, Le Télégramme publie une photo de Delia Hoffmann, 36 ans, dans son stand de confiserie sur la fête foraine de la place du Vally à Guingamp.

Delia Hoffman, devant son stand à Guingamp 29 juin 2017 Le Télégramme

Et, toujours en 2017, Ouest-France, dans sa page de Saint-Nazaire, évoque le Dragon, tenu de père en fils par les Hoffman.

En 2021 on a Romain et Mendy Hoffmann avec leur manège pour enfants qu'ils tiennent dans le secteur de Saint-Pol-de-Léon, Landivisiau, Carantec. Sédentarisés à Morlaix, c'est d'ailleurs à Carantec que famille ouvre son manège, avec ses seize sujets en bois peints et ses 45 places, à chaque vacance scolaire, les week-end et jours fériés sur le parking du Kélenn... 

Loris prête main forte à son père pour l'entretien du manège et Lola tient à l'occasion le stand de pêche au canard positionné près du manège...

Romain et Mendy Hoffmann en juillet 2021

Raphaël Hoffmann

Raphaël, fils d'Yvon Hoffmann est né à la fin des années 80. A partir du début des années 2000, il travaille avec son père.

Il est interrogé en 2006 dans Ouest-France alors que la famille se trouve à la fête de Quimper.

"Raphaël a 18 ans, il travaille avec son père Yvon. Victoria, 17 ans tient le stand de tir à l’arbalète. Margaux n’a pas encore d’attribution précise.

Raphaël envisage de prendre la succession : « Le premier des enfants qui se marie prend généralement la suite. En plus, c’est un manège d’homme qui exige une certaine condition physique : conduire un poids-lourd, monter la structure, réaliser la maintenance et faire de la mécanique".


Raphaël Hoffmann en 2006.

Raphaël Hoffmann en 2007. St-Pol


Raphaël Hoffmann continue sa carrière dans le monde des fêtes foraines. On le retrouve dans la presse comme gérant du Royal Manos, les auto-tamponneuses pour enfants, en 2017 à Rennes...Il a ensuite repris un parc d'attraction à Limoges au Parc Bellevue.

 

L'histoire des Hoffmann continue ! 



D'autres Hoffmann rencontrés dans la presse de l'ouest...

Joseph Hoffmann, 66 ans, forain, Nantes, 1942

Edouard Hoffmann, admis à l'entrée en 6e du Lycée de la Tour d'Auvergne de Concarneau en juin 1954.

Dans les années 70, l'orchestre gitan de Pierre Hoffmann à Plounéour-Trez...

Raphaël Hoffmann est plusieurs fois mentionné, par exemple pour son mariage en fin novembre1919 à Quimper avec Renée Drouet.



 

Luc Hoffmann à Vannes

Le 5 mars 2013, un article de Patrick Certain, journaliste à Ouest-France, rend hommage à Luc Hoffmann, industriel forain installé à l'année à La Rabine à Vannes :  
"La vie vannetaise est orpheline d'une de ses figures depuis la semaine dernière. Quinze jours après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral, Luc Hoffmann s'est éteint à l'hôpital de Vannes, à l'âge de 53 ans. Il fut longtemps le propriétaire du manège installé sur l'esplanade du port, avant de le transmettre à son fils Julien, voici deux années.

Dans cette famille du voyage, la fête foraine est une passion que l'on partage de génération en génération. Luc l'avait héritée de ses parents, en grandissant au milieu des stands de tir, de barbe à papa et autres auto-tamponneuses. À 20 ans, il avait décidé de voler de ses propres ailes en achetant son premier manège. Il avait choisi la Foire aux Oignons, alors installée sur le port de Vannes, pour y faire ses premiers tours. Il n'a plus jamais vraiment quitté ces lieux.

Car, s'il implantait ses chevaux de bois dans différentes communes du Morbihan au fil du calendrier des fêtes locales, c'est d'abord à la Rabine qu'il passait de longs mois, du printemps jusqu'à l'automne. Et voici dix ans, en achetant un magnifique carrousel traditionnel, il y avait définitivement posé ses valises.
« Cela fait 27 ans que je suis installé ici, je n'ai pas envie de déménager. Mon manège est fait pour s'intégrer dans le paysage », s'inquiétait Luc Hoffmann en mai 2008, dans les colonnes d'Ouest-France, craignant que l'aménagement du port de Vannes ne le repousse au fond de la Rabine ou fasse disparaître son animation.
Il avait alors fait signer une pétition aux usagers de son manège. La municipalité avait entendu ses craintes et l'avait conforté dans son implantation.

Luc Hoffmann avec sa pétition en 2008. Photo archives de Ouest-France


Si ce forain avait cédé son affaire à son fils, il était toujours actif. Il avait repris son plus vieux manège pour l'installer l'été près de la piscine de Conleau et à Noël sur le port, à côté de celui de son fils.« Je perpétue le travail de mon père. C'est ma manière de lui rendre hommage. La vie continue de tourner », assurait, hier, Julien Hoffmann derrière le guichet de son carrousel sur lequel des enfants prenaient du plaisir
".


Le cinéma ambulant des Hoffmann
 
Un autre volet de cette saga familiale mérite d'être conté,c'est celui du cinéma ambulant Hoffmann. Si tout n'est pas encore bien établi, voici où en est l'état de cette recherche qui nous transporte à la fin du 19e siècle. Embarquement immédiat !
 
Appareil de projection. Larousse 1901. Photo RF

 
Marguerite et son mari Raphaël Hoffmann ont tenu un premier manège où les clients devaient pédaler pour faire tourner les chevaux, puis ils ont eu un manège de chevaux de bois motorisé.  Dans les années 1900, ils ont aussi dirigé une salle et fait tourner un stand de cinéma muet, projetant  " L'arroseur arrosé " ou " Le train qui entre en gare ". C’était un cinéma ambulant des frères Lumières. 
 
Image du film L'arroseur arrosé.

 
René et Yvon Hoffman, sont leurs deux arrière-petits-fils et se souviennent de ces histoires que l’on se raconte de  génération en génération. Parfois on s’y perd un peu car Yvon le 28 janvier 2001 dans Le Télégramme parle de sa grand-mère  qui s'appelait Germaine (et non Marguerite !) : "Au début du siècle, dans une roulotte tirée par des boeufs, elle allait de ville en ville proposer les images qui bougeaient, le cinéma ambulant. Dans les descentes des Monts d'Arrée, il fallait installer une planche à l'arrière et asseoir toute la famille dessus pour ralentir le train de la roulotte".
Le 30 mai 2016, dans Le Télégramme, Yvon précise que sa grand-mère "venait déjà dans la cité dans les années 1930 avec son cinéma ambulant où elle projetait des petits films des frères Lumière. La preuve : une ancienne remorque à bandages, immatriculée à Paimpol".

En 2020, Yvon raconte  : "Le cinéma était un art forain au départ. Mes aïeuls projetaient des films très courts pendant les fêtes patronales. Il faut savoir qu’à l’origine, les foires se greffaient aux Pardons dans les villes bretonnes".

A quoi cela ressemblait-il ? Si l’on prend l’exemple de Quimper, c’est le 6 août 1897 que les Quimpérois découvrent sur le Champ-de-Bataille et grâce aux forains, le "Théâtre des Merveilles" de Versassie qui présente des "vues animées" sur sa grande structure "éclairée à la lumière électrique". Les Quimpérois sont sous le choc. Au programme de nombreux tableaux issus des tournages des frères Lumières mais également des films amateurs réalisés par les forains.
 
La Fête foraine sur le Champ-de-Bataille à Quimper. Carte postale ancienne


   Petit à petit, les forains remplacent leurs lanternes magiques par les premiers cinématographes. Les forains sont les seuls sur le marché du cinéma puisque les industries leur fournissent des films et des appareils de projections. Les entrepreneurs forains, jusqu’à l’installation des premières salles spécialisées, sont ainsi les seuls sur un marché qui ne nécessitait au départ qu’un matériel léger et de fonctionnement manuel. Ils arrivent dans les villes avec une baraque en bois, des bancs, un drap blanc tendu et un projecteur posé sur un escabeau. Cela suffisait aux forains pour faire l’attraction à Quimper. Au programme on peut avoir des documentaires, mélos, comédies, fééries et drames à épisodes.

Ces pionniers du cinéma ambulant que sont Marguerite et Raphaël auront connu le temps où les roulottes, étaient tirées par les chevaux. Raphaël a traversé les deux grandes guerres dont il est sorti indemne malgré des blessures dues à trente-sept éclats d'obus à Verdun.

Sources : 24 mars 2000 Le Télégramme, interview René Hoffmann; 28 janvier 2001 Le Télégramme, interview Yvon Hoffmann ; Les prémices du cinéma à Quimper, Sterenn Fonseca, 2018 ; blog, La mémoire des Rancy.
 

 

Une autre partie de la famille Hoffmann sur la Foire du Trône et dans le secteur de la Côte d'Opale.

 

René Hoffmann (1951)

René Hoffmann est le fils de Baptiste (1891-1979) et Rolande Hoffmann (1925-2017) et le petit-fils de Louis (1846-1901) et Marguerite (1858-1900). Un film de l'INA nous fait découvrir la Foire du Trône en 2005 où l'on voit, en fin de reportage, Rolande (alors âgée de 80 ans) et Gilberte Hoffmann. (cliquer ici)

René s'est marié avec Claudine Sipprenay. Leurs deux fils, Sébastien et Jérémy ont continué d'exercer dans le monde forain ainsi que leurs descendants...

René tenait dans les années 80 un manège d'auto-tamponneuses comme on le voit avec la photo ci-dessous.

René Hoffmann vers 1980


Sébastien et Jérémy Hoffmann

 

Ci-dessous, photo de famille de la descendance de René (1951) Hoffmann et Claudine Sipprenay : 

Sébastien et à sa gauche son épouse Peggy Merveillie,

Jérémy et à sa droite son épouse Laetitia. Pege Fromageau 

Loutchia, la fille de Sébastien et Peggy avec son mari Dyamon Rollin, Alexandre dit Pinouche,  le fils de Sébastien et Peggy et Diego, Lorenzo, Diano, les fils de Jérémy et Laetitia.

 

Famille Hoffmann. Janvier 2023


Le saviez-vous ?

 

Les quatre enfants de Louis Hoffmann lui succèderont. L’un d’entre eux, Pierre et sa femme Bernadette Hoffmann, industriels forains, présenteront, Place de la Nation puis Pelouse de Reuilly, de nombreux manèges à sensation entre autre : "Le Bip-Bip", "Le Grenoble 68", "L’entreprise"… 

A l’occasion du 50e anniversaire de la Foire du Trône en 2013, sur la Pelouse de Reuilly, les filles de Pierre et Bernadette, Clotilde et Albane Hoffmann, fidèles à la tradition familiale, ont proposé l’attraction « Le Bateau Pirat ».

 

 

A suivre, d'autres familles d'industriels forains 

en Bretagne :

 

La famille Audroin, cliquer ici

La famille Chira, cliquer ici

La famille Coéffic, cliquer ici

La famille Descamps, cliquer ici

La famille Drouet, cliquer ici

La famille Figuier, cliquer ici

La famille Greneux, cliquer ici

La famille Hoffmann, cliquer ici

La famille Mouton, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton, cliquer ici

L'histoire de la famille Tricoire, cliquer ici 

L'histoire de la famille Watrin, cliquer ici

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur les familles d'industriels forains de Bretagne, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici

 

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Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.

Dans Généanet, Louis Hoffmann, cliquer ici

Pierre Hoffmann. Archives départementales du Finistère AD29-5Z17 Quimperlé.

Fiche militaire sur Pierre Hoffmann, cliquer ici 

Fiche dans Généanet, Pierre Hoffmann, cliquer ici

Fiche Marcelle Hoffmann sur Généanet, cliquer ici 

Fiche Louis Victor Hoffmann (né en 1918) sur Généanet, cliquer ici

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

Facebook "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs", cliquer ici 

Facebook de Didier Morrien, Ducasses et forains d'antan, cliquer ici 

Facebook du Musée des arts Forains-Pavillons de Bercy, cliquer ici

Extraits du livre "Profession ? Forain". Annie Lorenzo. Editeur Massin. 1985 

Merci à Camille Duclert, Conservateur du patrimoine, directrice adjointe à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, 11, rue du Séminaire de Conflans, 94220 Charenton-le-Pont.

Merci à Lorette Lafosse pour avoir transmis toutes les informations à propos du tableau de 1954 où l'on voit la Couleuvre à la fête foraine de Pont-Aven.

Le site de la Médiathèque est accessible en cliquant ici

Les manèges d'André Chéreau (comme le Cosmos 2000) sur Canal-Blog, cliquer ici 

Eco-Musée d'Alsace, l'art forain, article en cliquant ici

Catalogue de vente chez Drouot, cliquer ici 

Livre, La fantastique époque des carrousels-salons, Marc Grodwhol.(résumé et critique du livre ici)
 


C'est une autre histoire, mais on peut aussi avoir une pensée pour tous les Hoffmann, restés en Allemagne, au moment du nazisme, et qui ont été déportés... 

L'internement et la déportation des Tsiganes français sous l'Occupation, Emmanuel Filhol, revue Caïrn, cliquer ici

Association de mémoire sur l'internement des Tsiganes pendant l'occupation, on y trouve des personnes de la famille Hoffmann, accueil, cliquer ici  et famille Hoffmann, cliquer ici


 


 

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