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jeudi 1 février 2024

Le lotissement des cheminots rue Cuverville, quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Au début des années 1900, les maisons de cheminots de la rue Cuverville formaient un petit lotissement le long de la rue qui surplombait la voie ferrée. Les cheminots n'étaient qu'à quelques minutes à pied de leur lieu de travail. 

Une maison de cheminots de la rue Cuverville surplombant la voie ferré. Photo RF


Les premières maisons
 
Toutes les maisons de cheminots sont construites sur des terrains appartenant à la compagnie des chemins de fer de l’État.
Dans le recensement de la rue Cuverville en 1911, on dénombre déjà 7 familles de cheminots. 
 
Dans les années 20, plusieurs permis de construire sont déposés. On remarquera que plusieurs techniques de construction sont utilisées (bois ou fibrociment). Les dimensions restent très modestes dans tous les cas, la plus petite fait dix-huit mètres carrés et la plus grande, une quarantaine de mètres carrés.

M. Albert Piqueau, ferblantier aux chemins de fer de l’Etat, fait une demande de permis de construire le 10 mars 1926 (2T9) pour édifier « un petit chalet en bois de 2 pièces sur un terrain des chemins de fer de l’État, 18 rue Cuverville. »

 

Archives municipales. 2T9

 

Archives municipales 2T9

 

Archives municipales 2T9

 


Le 2 avril 1928, M. Yves Brouder, employé aux chemins de fer de l’Etat à St Brieuc, habitant 10 rue Jules Ferry, sollicite l’autorisation de construire « une petite habitation de trois pièces, en fibrociment, rue Cuverville ». Le terrain appartenant aux chemins de fer est devenu la propriété de M. Brouder par adjudication. (2T9)

 

Archives municipales 2T9


Archives municipales 2T9


M. Picault, habitant 8 rue Notre-Dame, effectue une demande le 2 avril 1928 afin de construire « une maison en bois » rue Cuverville.


Archives municipales. 2T12


Archives municipales 2T12

 

 
Le lotissement est complet !
 
En 1936, on trouve quinze familles de cheminots, logées dans les petites maisons SNCF. 
Elles sont alors situées aux numéros 2, 4, 6, 8, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30 et 32. 
 
Les noms de famille de ces employés des chemins de fer sont : Mallet, Foutel, Denis, Cléach, Lemoine, Réhaut, Le Ster, Le Hénaff, Ollivier, Le Gueut, Marric, Richer, Méléard, Frabolot…
 
 

La photo aérienne ci-dessous dévoile, au premier plan, une douzaine de ces maisons de cheminots le long de la rue Cuverville dans les années 40.

Photo aérienne années 40-50, Archives départementales.
 

 

Ventes des maisons au 14 et 28.

En juillet 1955, la S.N.C.F met en vente un baraquement au 14 rue Cuverville de 6 mètres sur 11 comprenant 3 pièces et un cellier avec une couverture en tôle ondulée.
 

L’opération est renouvelée en juin 1957 avec le baraquement du numéro 28 comprenant une cuisine, 1 chambre, 1 débarras et une toiture en carton bitumé. Le baraquement du numéro 30 est aussi mis en vente et comprend une entrée, une cuisine, 3 chambres, 1 grenier, doubles parois en bois, plafond et parquet en sapin, toiture en tuiles mécaniques. Démontage et enlèvement aux frais de l’acquéreur.
(Ouest-France 4 juillet 1955 et 17 juin 1957)

 
Annonce SNCF 17 juin 1957 Ouest-France

 

Le lotissement s'en va...

Yvonne Michel était une ancienne cheminote, elle est arrivée un peu après 1945 dans la rue Cuverville. Tout le monde était locataire de la S.N.C.F mais elle a eu la chance de pouvoir acheter le terrain de sa maison mais s’est battue longtemps pour y parvenir. Sa maison et celle de Joseph Prigent ont été les deux dernières à tenir debout.


Les pavillons jumeaux en pré-fabriqué sont la propriété de la S.N.C.F. Ils ont été agrandis et rénovés.
 

Robert Picault habitait à l’intersection de la rue Luzel, c’était un ancien mécanicien des chemins de fer. Il a connu les derniers temps des locomotives à vapeur. A la retraite, il n’a pas pu acheter le terrain sur lequel sa maison est bâtie et à sa mort la maison a été démolie, c’était la règle.

Plusieurs maisons inhabitées se sont écroulées dans les années 90 faute d'entretien et de consolidation, le fait de ne pas pouvoir devenir y était pour beaucoup. Ces petites maisons ont alors presque complètement disparu du paysage.

De nouvelles maisons poussent sur les emplacements libérés après voir été vendus.

L’annonce du décès de Joseph Legueut, à l’âge de 86 ans, est publiée le 7 janvier 1971, la cérémonie se déroule en l’église Sainte-Anne de Robien. On découvre dans l'annonce que ce retraité de la S.N.C.F habitait dans une baraque de cheminots au 22 rue Cuverville depuis les années 30. C'était un ancien combattant de 14-18 qui avait reçu la Médaille militaire et la Croix de guerre. 


La disparition de l'avant dernière maison

  

En mai 2010, l'outil Google Street proposait encore une vue de la maison de cheminots du 6 rue Cuverville avec un peu plus loin celle aux volets bleus au numéro 8.

 
Maison au 6 rue Cuverville. Image Google Street

En avril 2019, il ne restait que les fondations au numéro 6 !

 
Maison au 6 rue Cuverville. Image Google Street

Et en décembre 2020, plus rien ! Elle aurait disparu vers 2016...

 

Emplacement de l'ancienne maison au 6 rue Cuverville. Image Google Street

 

Le lotissement des cheminots aujourd'hui

 
De toutes ces maisons du lotissement, il n'en reste plus qu’une seule !


La dernière maison de cheminots du lotissement de la rue Cuverville. Photo RF

 

 

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Autres articles à consulter

 
Dans la rubrique "Habitat ouvrier à Robien et les lotissements ouvriers" :
 

 

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Les cheminots de la paroisse de Robien et le syndicalisme catholique, cliquer ici

Les Résistants cheminots du quartier de Robien en 39-45, cliquer ici

La Cité des Cheminots", boulevard Paul Doumer, cliquer ici

Le lotissements des cheminots, rue Cuverville, cliquer ici 

Au nord de Robien, traverser la voie ferrée (ponts, passerelle), cliquer ici


 

Sources

 
Recensement 1911 et 1936, archives départementales
 
Photo aérienne, Fonds Henrard, Archives départementales, cote 26 Fi 358
 
Archives municipales, permis de construire 2T9, 2T12




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