dimanche 20 février 2022

Georges Héneaux, exploitant de carrières, rue Aristide Briand à St Brieuc

 

 

Georges Héneaux était exploitant de carrières dans les années 40. Il était domicilié 16 rue Aristide Briand dans le quartier de Robien à St Brieuc. On peut ranger son entreprise plus généralement sous l'appellation d'entreprise de Travaux publics.



Georges Héneaux est né le 6 janvier 1903 à La Glacerie (50) dans la Manche. Il se marie le 26 septembre 1925 avec Louise Sommier. Il est décédé le 15 avril 1955 à Saint-Brieuc à l'âge de 52 ans.

 

Dans le recensement de 1936, on voit que le couple a eu trois filles, Jeanine, Gilberte (nées à St Brieuc) et Georgette (née à Plouguiel).

 


 

M. Héneaux pouvait travailler avec la municipalité comme on le voit sur la facture ci-dessous de décembre 1940.

 

Archives municipales. Factures 3L143
 

Cette autre facture, du 18 juin 1942, montre que son entreprise avait fourni du sable pour le terrain de sport de la rue du Coucou (au bout du boulevard Carnot).

 

Archives municipales. Factures 3L144

 


 

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à partager à propos de M. Héneaux ou de son entreprise, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.  

 

 

Retour au sommaire, ici

 

 

 

Sources

Site Généanet, fiche Georges Héneaux, cliquer ici 

Archives municipales. Factures 3L143, 3L144 



 

samedi 12 février 2022

L'histoire de la rue de Trégueux dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc



La rue de Trégueux part du rond-point de la Croix-Perron, à Robien et se termine dans la quartier de Beauvallon. Au milieu, se trouve le Gouédic qui partage les deux quartiers. Cette présence de l'eau était très importante autrefois pour accomplir des travaux domestiques comme la lessive. C'est ce qui est illustré par une photo de 1905 où l'on voit les femmes apporter le linge sur des brouettes. Au second plan, on ramasse le foin dans le champ.

 

 

Le doué de la rue de Trégueux. Photo 1905


 

La rue de Trégueux s’est peuplée seulement  au XXe siècle. Le plan ci-dessous daté de 1892 ne fait apparaitre qu'une seule construction, le long de ce chemin vicinal numéro 7, au niveau de la Croix-Perron et une autre à l'angle du chemin qui mène vers la vallée.


Plan 1892. Archives municipales 5Fi056

 

Sur le plan de 1902, ci-dessous, on ne voit que cinq maisons implantées au niveau de la Croix-Perron (appelée "Croix Péran" par erreur).

 


 
Plan 1902. Bibliothèque Nationale en ligne.

 
 
 

Une entrée de ville, le bureau d'octroi

 

En 1910, un bureau d'octroi, pour percevoir des taxes, est construit au tout début de la rue, au numéro 1.  Cette maison à l'angle de la rue abbé Garnier et de la rue de Trégueux possède un très beau portail en fer forgé avec les initiales SB représentant les initiales de la ville de Saint- Brieuc. 

 

 

 
 
Maison d'octroi 1 rue de Trégueux. Photo RF

 
Maison d'octroi, portail 1 rue de Trégueux. Photo RF

 
 
 
 

La rue de Trégueux dans les années 30

 

Cet ancien chemin vicinal est officiellement appelé « rue de Trégueux » par une délibération du conseil municipal en 1930. 

 

Plan de 1935 indiquant les densités de population. Archives municipales 5Fi188

 

Quand on étudie le recensement de 1936, on constate que 190 personnes habitent dans la rue de Trégueux.

Les professions des habitants de la rue à cette époque mettent en évidence le caractère populaire de cette rue. Les 12 employés des chemins de fer représentent la catégorie la plus représentée. On a aussi 3 manœuvres, 2 artisans-peintres, 2 mécaniciens, 2 facteurs, 2 militaires, 2 employés chez les transports Flageul, 2 aux Forges-et-Laminoirs, 2 apprentis, un peintre chez Toqué, un couvreur, un plombier, un ajusteur, un ébéniste, un chauffeur, un menuisier, un aide-comptable, un ajusteur, un typographe, un agent PTT, un bijoutier, un boucher (Marcel Rault), un boulanger au numéro 32 Honoré Le Provost, un débitant au 48 ( Jean Jégou).

Enfin, on trouve 5 retraités.


Les femmes ont des emplois de corsetière, couturière, journalière, employée, dactylo, domestique, ou encore brocheuse à l’imprimerie moderne. Au numéro 7, on note que Marie Fouré est couturière chez elle.
Les femmes sont très bien représentées dans le commerce avec Joséphine Rault, bouchère ; au numéro 26, Julie Thomas, débitante ; au 28, Ernestine Ruellan, débitante ; au 36, Marcelle Milounet, épicière ; au 47, Césarine Ruelleu, négociante ; Cécile Hamon, commerçante.

 

Recensement 1936. Rue de Trégueux. Archives départementales 22

 

 

 

Les premières maisons de la rue de Trégueux

 

Cet agrandissement d'une carte postale du début du siècle nous montre les maisons déjà construites dans la rue de Trégueux.

 

Archives municipales

 
 
Repérage des numéros des maisons Stéphane Botrel des Archives Municipales

 
 
 
 

Évolution de la rue de Trégueux

 

Dans les années 50, il n’y a que les petites maisons de pierre dans une bonne partie de la rue. La vie reste animée dans la rue avec les bars et les restaurants. 

Les enseignes changent : "Chez Rault" devient "Chez Mahé", puis "Chez Line". La rue connait aussi "Le Chasse-Spleen", "L'Armorique", "L'Horizon", un peu plus loin "Chez Monique" et "Les Sixties"...

Dans l'arrière-cour on joue souvent aux boules (voir l'article complet sur les bistrots de la rue de Trégueux).

 

 

Le bar du début de la rue, connu sous le nom de "Chez Line", s'est appelé "Café du Champ de foire", comme on le voit sur la photo ci-dessous, à l'occasion de travaux fin 2020 qui ont fait apparaitre ce qui était masqué. 

 

L'ancien Café du Champ de Foire. Photo RF 2020


 

Dans les années 90, au début de la rue, en partant de la Croix-Perron, on avait le café de la Croix-Perron, l'Armorique, les cycles "Blouet", les garagistes de Ker-avel et un peu plus bas "L'Horizon".

 

Les riverains sur le côté gauche en descendant ont l'avantage de profiter de jardins qui surplombent le Gouédic. Heureusement les constructions se sont arrêtées avant le Gouédic car les risques d'inondations sont réels.

 

La circulation automobile, qui n’a cessé d’augmenter, est la question majeure qui préoccupe ses habitants depuis longtemps. Voilà ce que déclarait Carole Lormel dans Ouest-France le 4 juin 1996 : « La rue de Trégueux est une des plus passantes de Saint-Brieuc. C’est la direction de Trégueux, Plédran, Ploeuc, Saint-Caradeuc. Et depuis qu’il y a l’hôpital de La Beauchée, c’est pire ». 

 

 

 
Les voitures font attention à leurs rétroviseurs rue de Trégueux. 2020

 


Paroles d'habitants

Monique Guégan, le 4 juin 1996 dans Ouest-France :  
 
« Quand j’arrive dans le bas de la rue, j’ai l’impression de quitter la ville en traversant le Gouédic…Quand nous avons fait construire en 1951, il n’y avait que les petites maisons de pierre dans cette partie. Beauvallon n’existait pas ».
 
 
 
 
Le saviez-vous ?
 
 
Le philosophe Georges Palante a habité au numéro 39 de la rue de Trégueux mais la maison a été totalement remaniée au milieu des années 90.
 
Georges Palante (1862-1925) était professeur au Lycée le Braz à Saint-Brieuc où il enseignera la philosophie de 1898 à 1924. Il est connu pour ses écrits philosophiques et par la place que l'écrivain Louis Guilloux lui a donné dans certains de ses romans, dont Le Sang noir.
 

 

 

Articles  à consulter en complément

 

Les bistrots de la rue de Trégueux, ici

Les maisons d'octroi, ici 

Le commerce dans les années 80-90 avec, en particulier, un portrait de Daniel Blouet, figure du commerce de la rue de Trégueux avec son magasin de cycles ouvert en 1974, cliquer ici

 

 

Retour au sommaire ici

 
 
 
Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 
 
 
 
Sources
 
Plan 1892. Archives municipales 5Fi056
 
Plan 1902. Bibliothèque Nationale en ligne.
 
Plan de 1935 indiquant les densités de population. Archives municipales 5Fi188
 
Histoire des rues. J.B Hillio
 
Ouest-France 4 juin 1996. 


 


 


vendredi 11 février 2022

François Collet, menuiserie boulevard Carnot. 1927

 

Papier à en-tête sur une facture de 1935.

 

 

 

François Collet est né le 14 novembre 1880 à Saint-Brieuc. Il exerçait la profession de menuisier mais il s'est illustré par une vie syndicale et politique très riche.

Il adhère au syndicat des menuisiers de Saint-Brieuc dès 1902, il en devint le secrétaire (1905-1908) puis le président en 1909.

 

C'est un militant socialiste de la première heure et il est élu conseiller municipal à Saint-Brieuc en 1908.

En 1906 il créée une coopérative de menuiserie. 

 

Malheureusement, il est blessé au dos par des éclat d'obus le 30 mars 1918 à la fin de la Guerre 14-18, sa santé s'en ressent mais il reprend la gestion de la coopérative de menuiserie après guerre.

 

François Collet. Recensement militaire 1900.

 
 

Un peu avant les années 30, en avril 1927, François Collet va créer une entreprise de menuiserie et de charpentes installée dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. Son atelier se trouvait au 47 boulevard Carnot, juste à côté du vendeur de chevaux M. Gicquel. 

 

D'après le recensement de 1936, on sait que François Collet vit alors avec son épouse Anna Pasco (née en 1887 à Lamballe, mariée le 2 septembre 1908 à St Brieuc) et que le couple a 3 enfants nés à St Brieuc : Anne (née en 1913), François (né en 1920) et René (né en 1922). 


47 boulevard Carnot. Image Google street.


François Collet va continuer de diriger son entreprise pendant une trentaine d'années. Il décèdera dans sa 78e année le 21 septembre 1958 à Saint-Brieuc et la cérémonie d'obsèques se déroula en l'église Sainte-Anne de Robien.

 

23 septembre 1958 Ouest-France

 


 

 Si vous avez d'autres renseignements sur l'entreprise ou sur la famille Collet, merci d'utiliser le formulaire de contact. 

 

 

 

Retour au sommaire ici

 

 

 Sources

  

Recensement militaire de 1900 (matricule 2116)

 

Recensement 1931 et 1936. Archives départementales en ligne

 

Factures 1935. Dossier 3 L 137. Archives municipales 

 

De nombreux renseignements sont tirés d'un article très fourni de David Castrec sur François Collet (son arrière-grand-père), syndicaliste et homme politique, à lire sur le site Le Maitron, cliquer ici

 

 

 

samedi 5 février 2022

L'histoire de la rue Chapelain de la Ville Guérin à Saint-Brieuc

 


 

L'origine de la rue.

 

Ce secteur du quartier de Robien a été urbanisé tardivement car il était situé dans un ensemble ce qu'on appelait La ferme du Clos.

Ci-dessous, sur cette partie d'un plan de 1936, on distingue un rectangle le long d'un chemin, tout en bas de l'image, c'est une poudrière. Le chemin est appelé alors "Chemin de la Poudrière" et deviendra la rue François Villon en 1963 seulement.

 

Plan 1936. Archives départementales 22. Dossier 5M 89.

 

 

Entre 1959 et 1960, on perce la rue qui va devenir la rue Chapelain de la Ville Guérin pour créer un lotissement. 

C'est aussi l'époque où la municipalité entreprend de grandes opérations d'assainissement avec les différents raccordements des eaux usées. Ces travaux concernent aussi la rue Louis Blanc et se prolongent en suivant le cours du Gouédic jusqu'au Légué où sera construite plus tard la station d'épuration.

 


 

1965. Photo Heurtier. Musée de Bretagne.

 

Vue aérienne. Image Google street

 

 

 

Une rue avec une unité architecturale
 
La rue Chapelain de la Ville Guérin est presque entièrement composée de maisons jumelles du même type qui forment un lotissement. Elles sont huit, soit un ensemble pouvant à l'origine loger 16 familles.
C'est la société coopérative H.B.M qui est chargée du projet, avec accession à la propriété à la clé pour ceux qui rentrent dans ce programme.
 
Cet ensemble était appelé "Le lotissement de la poudrière". Le chantier est achevé au début des années 60 et rendra service, en particulier, à quelques familles d'ouvriers de l'usine Sambre-et-Meuse toute proche.
 
Les maisons sont bien reconnaissables car leur construction est basée sur un assemblage de plaques de ciment permettant de bâtir très rapidement les logements concernés.
 
 
Une maison de la rue. Photo RF

 

 

La désignation du nom de la rue. 1959

 

La rue du lotissement de la Poudrière est devenue la rue Chapelain de la Ville Guérin à l’issue d’une délibération du Conseil municipal du 5 février 1959.


Le nom de "Chapelain de la Ville Guérin" vient d'une famille illustre de Saint-Brieuc et Nicolas Chapelain fut maire de St Brieuc de 1693 à 1697.

 

 

L'évolution de la rue.

 

La rue Chapelain de la Ville Guérin ne s'est pas faite en un seul jour ! La finition du bitume, des trottoirs s'est étalée sur une quinzaine d'années.

Après 1968, de nombreux ouvriers de Sambre-et-Meuse ont acquis un véhicule et ont pris l'habitude de stationner dans la rue. Cela a conduit les responsables de l'usine à construire deux parcs de stationnement le long de la rue François Villon.

 

 

Le saviez-vous ?

 

Vous pouvez découvrir une fresque originale au 26 de la rue Chapelain à la Ville-Guérin. Elle a été peinte par André Coupé au début du mois de septembre 1997 sur une maison qui n'est pas n'est pas du même type que les autres.
 

 

   

Une curiosité

Une seule maison est bâtie sur le modèle de celles de la rue Chapelain de la Ville Guérin avec des plaques mais sans être jumelle et elle est située rue François Villon.

 

Image Google street

  
 
Incroyable mais vrai

Au début des années 60, au numéro 25 de la rue Chapelain de la Ville Guérin, se trouvait la maison de Jean Le Bars, un conseiller municipal communiste qui n'avait qu'une jambe. Il était surveillant de chantier. Sa maison qui existe toujours est construite avec des plaques préfabriquées mais c'est la seule qui est individuelle, les autres sont des maisons jumelles. 

 

 

Retour au sommaire ici

 

 

Sources

 

Les rues de Saint-Brieuc, leur histoire, leurs curiosités. 1947, Jean-Baptiste Illio. 

 

Plan 1936. Archives départementales 22. Dossier 5M 89.

Délibérations en ligne du Conseil municipal du 5 février 1959 sur le site des Archives municipales.

 

 
Photo aérienne Heurtier 1965. Musée de Bretagne.

 

Merci à Dominique Soufflet, ancien habitant de la rue François Villon dans les années 50-60, pour tous les renseignements sur l'histoire de cette rue, de ses habitants et de leur maison.



 

Autres articles en lien avec ce sujet

 

Le lotissement ouvrier de la rue Chapelain de la Ville Guérin, ici

L'histoire de la rue François Villon, ici

François Coupé, peintre à Saint-Brieuc (article en cours)

 




 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

  Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérê...