vendredi 3 novembre 2023

La famille Mouton, des industriels forains en Bretagne

 

Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, puis plus largement aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc et de Bretagne. 

 

La famille Mouton est une grande famille d'industriels forains et a de profondes attaches en Bretagne. 

On peut dire aussi qu'au XXe siècle, la famille Mouton est liée avec la famille Figuier, bien connue aussi dans le monde forain en Bretagne. Cela remonte à Abel-Julien Figuier, né le 24 mai 1921 à Carhaix-Plouguer et décédé le 4 juin 1980 à Erquy à l'âge de 59 ans dont les parents étaient Césaire Figuier (1891-1977), marié avec Marie-Antoinette Mouton (1893-1970).

Cet article est écrit à partir d'articles de presse et de recherches sur un site de généalogie, il ne prétend pas faire le tour complet de l'histoire de la famille Mouton et ne demande qu'à être complété (par le formulaire de contact).

On peut aussi se reporter à un article spécifique sur l'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton (cliquer ici) et à Marthe Mouton, née Calphas (cliquer ici).

 

 Louis Joseph Mouton (1786-1835)

Le premier Mouton identifié, dans cette famille du voyage, serait Louis Joseph Mouton, de Béthune (1786-1835), un artiste d'agilité, marié à Marie Étienne (ou Étiennette) Larivière, de Versailles (1792-1881). Ils auront un fils, François Mouton.

 

François Mouton (1826-1875)

François Mouton est né le 17 août 1826 à Angoulême en Charente. Il habitait habituellement à Angers. Il se marie avec Catharina Philiberta Bouwmeester (1825-1885). Plusieurs enfants vont naître de cette union : Joséphine 1846, Jeanne Marie Louise 1848, Romain 1850, Marie Louise 1858,Pierre Victor 1861, Abel Édouard 1863, Hélène Louise 1868. François Mouton est décédé le 14 août 1875 à Quimper dans le Finistère à l'âge de 48 ans. Il exerçait comme artiste d'agilité mais à la fin de sa vie il était inscrit comme directeur de théâtre.(fiche généalogique ici)

 

Abel Mouton (1863-1934?)

Abel Édouard Mouton est né le 17 août 1863 à La Couronne en Charente (fiche généalogique, ici). 

Abel Mouton. Registre des naissances 1863. Archives de Charente. La Couronne. Vue 15


Il se marie avec Félicité Carreras (1864-1893) le 12 août 1885 à Roscoff dans le Finistère. Tous les deux sont enregistrés comme artistes dramatiques et vendent aussi de la porcelaine. C'est lors d'un passage à Guingamp que va naître leur fils Camille Mouton. Alors qu'il est veuf, le 27 avril 1904 à Pontivy (56), il contracte un deuxième mariage avec Marie Déline Meslier.

D'après une annonce parue dans Ouest-Eclair en 1934 (ci-dessous), on peut penser que c'est bien d'Abel Mouton dont il est question, au moment de son décès en juin 1934 à Rosporden (Finistère)...  

Abel Mouton a eu 8 frères et soeurs. A noter par exemple que Romain Mouton (1850-1941) est un frère aîné d'Abel Mouton. Un article entier est consacré à Romain Mouton qui s'est installé à Saint-Brieuc en 1915. Article à retrouver ici 

Pierre, un autre frère est mort à Quimper. Abel Mouton avait aussi une soeur qui en se mariant est devenue Mme Lejeune.

Décès Abel Mouton 17 juin 1934 Ouest-Eclair

 

Camille Mouton (1886-1980)

Camille François Mouton est né le 2 juin 1886 à Guingamp  dans les Côtes-d'Armor.

Camille Mouton. Registre des naissances Guingamp 1886. Vue 346. Mention de mariage avec Marthe Calphas. Archives départementales

Camille Mouton est marchand forain. Marthe Calphas (1883-1984) voyage sur les routes de Bretagne avec ses parents, allant de fête foraine en fête foraine. C'est là qu'elle rencontre Camille Mouton. Ils se marient le 25 novembre 1909 à Rosporden dans le Finistère.

Le couple, spécialisé dans la confiserie, circule surtout en Bretagne.

Le 31 août 1957, Ouest-France publie une belle photo de la famille Mouton devant leur confiserie du quai Jean-Moulin.  


On y apprend qu’à Châteaulin, sur le quai de Brest, la famille Mouton venait depuis le début des années 1900 pour présenter « leurs sucreries alléchantes, leurs nougats tentateurs et leurs délicieux berlingots ». Le journaliste poursuit en écrivant : « Les mérites de la famille Mouton résident dans cette solidarité, cette constance et ce bel esprit de famille… ». Sur cette photo de 1957, on voit Mme Mouton entourée de ses enfants et petits-enfants, et à gauche Camille Mouton.

Le couple a eu six enfants dont Édouard (1910 à Chateaulin-1995), Georges-Camille (1912-1999), Paulette (1917-2013) et René (13 mars 1922 à Rosporden-2014). Trois d’entre eux ont continué le voyage, deux sont devenus sédentaires (un à Landerneau et l’autre à Paris).

Marc, appelé Marceau, né le 7 mars 1915 à Pontivy, a été mobilisé en 1939 où il intègre la 25e Division d'Infanterie Motorisée. Pendant ce qu'on a appelé "la Bataille de France", il est tué à Malancourt dans la Meuse le 15 juin 1940.

Édouard, né à Châteaulin, a poursuivi la tradition familiale. Georges est dans la confiserie sur les fêtes foraines. Un troisième tient une loterie et les autres sont dispersés entre Landerneau et Paris.

Camille Mouton est décédé en 1980. (article complet sur Camille Mouton et son épouse Marthe Calphas, cliquer ici)
 

 

Édouard Mouton (1910-1995)

Édouard Mouton et son épouse Renée en 1991

Édouard Mouton est né à Châteaulin le 8 septembre 1910. Il naquit à l'Hôtel des voyageurs au moment où les fêtes de Châteaulin se terminaient. Il se marie avec Renée Grangier. Édouard et son épouse possèdent une attraction d’autos et motos miniatures et une baraque de peluches. On retrouve la trace d'Édouard Mouton en 1967 à Saint-Brieuc.

Ci-dessous, l'emplacement de la famille d’Édouard Mouton (fils de Camille et Marthe Mouton) sur la fête foraine de Robien à Saint-Brieuc en 1967.


En 1974, un article est consacré à Édouard Mouton à Landerneau.

Stand Mouton à Landerneau en 1974


Le 31 décembre 1974, l’édition de Ouest-France en page de Landerneau présente le stand de confiserie de la famille Mouton. En janvier Edouard Mouton explique qu’il "rentre à la bergerie. C’est notre demeure familiale de La Roche-Maurice".
Ensuite le circuit reprend : Landivisau et sa braderie de février, Carhaix, Loudéac, Tréguier et son pardon de Saint-Yves, Saint-Brieuc, Guingamp, Huelgoat, Châteaulin (le circuit de l’aulne), Concarneau, Landerneau, "un circuit qui ne change pas de génération en génération. Il faut que cela continue..."


En août 1977, un autre article est consacré à Édouard Mouton à Châteaulin, place Kerjean. Il est photographié avec son frère à côté de la caravane.

Édouard Mouton 31 août 1977 Ouest-France Chateaulin

En septembre 1991, Ouest-France dresse le portrait d'Édouard Mouton devenu le doyen des forains à l'âge de 81 ans. Il continue de travailler dans sa baraque à peluches. Jamais bien loin, on trouve son frère Georges et sa belle-soeur Victoire.

Édouard est décédé quelques années plus tard en 1995.

Edouard et Renée Mouton 3 septembre 1991 Ouest-France

 

 

Les filles Mouton : Annick, Georgette, Betty


En 1984, dans le livre Profession ? Forain, l'auteure Annie Lorenzo, s’entretient à St Brieuc avec plusieurs personnes de la famille Mouton, en particulier deux sœurs célibataires : Georgette (45 ans en 1984) qui tient un stand de tir et Betty Mouton (40 ans) avec un stand de confiserie. Ces informations ont été mises en ligne sur son site par Joseph Lohou, un passionné de l'histoire de Callac. 

Georgette Mouton à son stand de tir

Betty Mouton dans sa confiserie

Betty et Georgette Mouton dans le stand de tir.


La famille Mouton se déplace uniquement en Bretagne dans le Finistère et les Côtes du Nord. Les deux soeurs suivent une tournée établie à l'origine par leurs parents : Loudéac à Pâques, Callac en mai, Tréguier pour la Saint-Yves, Saint-Brieuc en juin, Guingamp en juillet, puis des petites fêtes à Goudelin, Pontrieux, Huelgoat, Rostrenen, Châteauneuf, Châteaulin, Landivisiau, Lesneven, Morlaix, Concarneau. Carhaix est la dernière étape en novembre. De novembre à mars, elles posent la caravane près d’une maison familiale à La Roche-Maurice. 

Annick Mouton


Dans cet entretien les sœurs Mouton ne cachent pas que toutes les fêtes ne se valent pas et Saint-Brieuc n’est pas la meilleure en 1984 car les marchands forains sont éloignés du centre-ville depuis quinze ans. En périphérie les boutiques sont
seulement ouvertes l'après-midi car dans la matinée il n’y aurait personne.
La famille voyage dans plusieurs caravanes : celle de l’oncle, des parents, celle des deux soeurs et celle de la grand-mère qui est centenaire et suit toujours partout (voir l'article sur Marthe Mouton, née Calphas, ici).

Marthe, l'aïeule de la famille, centenaire.

Les Mouton ont un livret de circulation et leur commune de rattachement est Carhaix. Au moment de cet entretien, Georgette et Betty pensaient abandonner le métier, ainsi que leurs parents qui avaient 74 ans. Elles envisageaient de faire les marchés...

La loterie de M et Mme Mouton

En août 1985 à Rostrenen, Annick Mouton propose une loterie avec des peluches, poupées, oursons… « Nous venons depuis 1947 à Rostrenen. Nous y retrouvons chaque année une foule de gens connus que nous voyons grandir ».

Annick Mouton en 1985 à Rostrenen.

 

A suivre

Article complet sur Camille Mouton et son épouse Marthe Calphas, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, directeur de cirque et de théâtre ambulant, cliquer ici 

Le théâtre Mouton, théâtre forain, ici
 

 

A suivre, d'autres familles d'industriels forains en Bretagne

 

La famille Audroin, cliquer ici

La famille Chira, cliquer ici

La famille Coéffic, cliquer ici

La famille Descamps, cliquer ici

La famille Drouet, cliquer ici

La famille Figuier, cliquer ici

La famille Greneux, cliquer ici

La famille Hoffmann, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton, cliquer ici

L'histoire de la famille Tricoire, cliquer ici 

L'histoire de la famille Watrin, cliquer ici

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur les familles d'industriels forains de Bretagne, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici

 

Pour retourner au sommaire du blog, cliquer ici

 

Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

Facebook "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs", cliquer ici

Article complet de Joseph Lohou, à propos de la famille Mouton, sur son site de l'histoire de Callac, cliquer ici 

 

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