lundi 10 juin 2024

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc en 1948-1949

 Faire l'état des lieux du commerce, de l'artisanat et des services dans le quartier de Robien en 1948-49, c'est essayer de mesurer l'impact de la Seconde guerre mondiale sur ces secteurs de l'économie à une petite échelle. C'est aussi constater l'évolution de la société sur le plan des techniques, des habitudes de vie etc.

Premier constat, on peut faire pratiquement toutes ses courses à Robien dans les commerces de proximité : douze magasins d'alimentation, deux boulangeries, une boucherie, une charcuterie, deux tabacs. Un pharmacien s'est installé.

Du côté des bistrots, on n'en trouve plus que huit mais cinq autres sont maintenant mentionnés dans la catégorie "Restaurants"; cela ne les empêche pas de servir à boire le reste de la journée ! Une crêperie fait aussi son apparition rue Luzel. Les petits artisans sont présents : deux cordonniers, un coiffeur, un tapissier.

Des secteurs nouveaux apparaissent comme ceux liés à des spécialisations : un carreleur, un vitrier, un peintre, un peintre pour l'automobile, réparation de bijoux, une fabrique de produits en caoutchouc (Glémot), une fabrique de chaussures, une clinique, deux sages-femmes, un cabinet comptable, un expert-comptable, un expert-géomètre, une couturière,une fabrique de cylindres, machines à écrire, meubles frigorifiques. 

Les agents d'assurances sont maintenant au nombre de six et les représentants de commerce au nombre de sept.

Les entreprises de bâtiment sont plus nombreuses (six). Le secteur des huiles et graisses industrielles se renforce : cinq entreprises de St Brieuc sur six sont à Robien. Le commerce de matériaux de construction est florissant.

Les secteurs traditionnels du quartier ont résisté : Forges-et-Laminoirs, Aciérie, transports, déménagement, menuiseries, Rigot-Stalars (fabrique de sacs), commerce de gros de légumes, de grains et de boissons, la récupération de papiers, de métaux et de peaux...

La présence des commerces liés au monde rural est toujours importante car on continue d'avoir des chevaux avant les années 50, d'où la persistance de deux négociants en fourrage et d'un maréchal-ferrant.

D'autre part, beaucoup de personnes ont des jardins ouvriers qui assurent une bonne partie de l'alimentation de base. On trouve donc des marchand de grains, pommes de terre en gros, des primeurs...L'entreprise Rigot-Stalars fabrique des sacs pour les fruits et les légumes.

D'autres secteurs disparaissent du paysage du quartier : les grandes conserveries, le charronnage, la forge artisanale, le fourreur, le commerce des pommes à cidre.

La principale source d'archives, pour lister les commerces, reste l'annuaire téléphonique des Côtes-du-Nord de 1948, avec la limite de ne pas tout avoir recensé avec cet outil car certains commerçants ne sont pas abonnés au téléphone !


En plus des commerces, les entreprises, les artisans et les services figurent également dans cette liste car tous font partie du "tissu" du quartier. Vous retrouvez toutes les entreprises dans des articles spécifiques à partir du sommaire.

 

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Commerces, services et entreprises à Robien en 1948-49
 

Aciéries

Sambre et Meuse, 82 rue Jules Ferry

 

Alimentation

Bougeard Mlle, 34 rue Luzel

Briand, 105 rue Jules Ferry

Carré Mme, 47 rue abbé Garnier

Carro, bar-épicerie-restaurant, 61 rue Luzel

Docks de l’Ouest, Mme Geffroy, 75 bis rue Jules Ferry

Docks de l’Ouest, 15 rue Jules Ferry (cité dans Ouest-France le 20 mars 1947)

Féléan Denise, Les coopérateurs, 13 boulevard Carnot (cité par Mme Boulaire, nièce de Mme Féléan). Cette épicerie se situait dans la maison juste à côté des transports Le Bail, à l'entrée de leur lieu de stationnement. L'épicerie a fonctionné de 1949 à 1958 avec un déplacement du magasin au numéro 29, toujours dans le boulevard Carnot. Les annonces parues dans la presse locale concernent surtout les années 1957 et 1958. Le commerce était prospère avec tous les cheminots, juste de l'autre côté de la rue, qui s'y fournissaient. Denise Féléan est devenue par mariage Mme Le Lostec, elle est décédée en avril 2008 à l'aube de ses 86 ans ; la famille était de Mûr-de-Bretagne.

Coop 27 janvier 1958 Ouest-France


Coop 12 mai 1958 Ouest-France

Gauvin, E Mme, rue de Trégueux

James, 26 rue Aristide Briand

Landais, 11 rue Jules Ferry

Léchelard Mme, 22 rue de Robien (succède à M. Magadur)

L'Hôtellier Pierre, bar-épicerie, 60 rue Luzel (de 1942 à 1957)

Milonnet, 31 rue Anne de Bretagne

Morvan E, 60 rue Jules Ferry (de 1945 à 1948 environ puis M. Jouannigot a repris)

Pécheux François, ou "Bar des deux Ponts", 65 rue Luzel.

C'était un bar-épicerie tenu par François Pécheux dans les années 30 et jusqu'au début des années 60.

Philippe, 40 boulevard Hoche 

40 boulevard Hoche, épicerie. Photo RF

 

Union économique briochine, boulevard Carnot

L'épicerie Léchelard, 22 rue de Robien. Photo RF

Dans la période de l'après-guerre, les épiceries peuvent devenir le relai des autorités sanitaires comme on le lit dans l'annonce ci-dessous : Aux Docks de l'Ouest, tenus par Mme Geffroy au 75 bis rue Jules Ferry, les familles trouveront un dépôt de lait pour bébé, apporté par la Croix-Rouge Française.


26 avril 1950. Ouest-France

 



 
Le pas de porte du 31 rue Anne-de-Bretagne. Epicerie

 

 

Appareils frigorifiques

Société Bretonne de Meubles Frigorifiques, 53 boulevard Carnot

 

Assurances (agents)

Blanchier , Croix Perron

Louis Cornillet, rue de Robien

Dautry, La Préservatrice, rue Aristide Briand

Jacob, La Séquanaise, 23 rue Condorcet

Lefroit, Croix Perron

Richaux, La Nationale, 56 rue Luzel

  

Automobiles

Luisetti, rue Jean Jaurès

Ranjouan, 19 rue de Robien

Travadon, 113 rue Jules Ferry

 


 

 

Bâches imperméables

Le Charpentier, rue Jules Ferry

 

Beurre, oeufs, volailles (détail)

Cabon, 31 rue Jules Ferry. Mme Boulaire qui habitait dans le quartier se souvient qu'on appelait Mme Cabon "Marie Dubedot" parce que son mari était sacristain à Plaintel. Les enfants accrochaient des casseroles à son vélo quand elle repartait après avoir débarqué ses paniers d'oeufs, son beurre et ses volailles.

 

Bières, entrepôts

Le Ray et fils, rue Jules Ferry

 

J.B Le Ray

Publicité 1953

 

Bijouterie, réparations

Chauvin, 20 rue Jules Ferry (nouveau)

  

Bois de chauffage et charbon

Les fils de Alexis Flageul, rue Jules Ferry

 


 

 

Bois de construction

Hervé, 24 rue Jean Jaurès (nouveau)

Le Cornec, 14 Jules Ferry 

 


 

 

Boucherie (voir le portrait plus détaillé en bas de page)

Le Moulec, 44 rue Jules Ferry

 

Boulangerie

Gelgon, 23 rue Jean Jaurès

Rabin, 17 boulevard Carnot

 


 

  

Brique

Rivière-Letort, 5 rue abbé Garnier

 

 

Cafetiers (voir restaurants)

Bernard, 23 boulevard Carnot

Berthelot (restaurant) 49 rue Jules Ferry

Bougeard François (restaurant), 10 rue Jules Ferry

Jouéo, 113 rue Jules Ferry

Le Bras Mme, 3 boulevard Carnot (à la place de Mme Le Coq, Au Bon coin)

Le Mée, 2 rue Jules Ferry

Rabet, 121 rue de Trégueux

Rault, 30 rue de Trégueux

 

 

Camionneurs

Les fils de A. Flageul, 3 rue Jules Ferry et 17 rue de Robien

Pierron, 9 et 13 boulevard Carnot

Reux, 38 rue Jules Ferry

 

Caoutchouc (nouveau)

Glémot (établissements), rue du Pré-Chesnay

 


 

 

Carrelage (nouveau)

Gaudu, 18 rue Jules Ferry

 

  

Charcutier

Cado, 11 rue Jules Ferry

 

Chaussures (nouveau)

Pitois, 30 rue Émile Zola et 29 boulevard Carnot en 1949


 

Annonce dans le journal L'après-guerre, avril 1949, vue 4

 

Chevaux (Marchand de )

Gicquel, 20 boulevard Carnot

 

Chiffons

Pradat, 47 rue Jules Ferry

Thomas, 21 rue Jules Ferry

 

Clinique

Clinique des docteurs Garnier et Taillandier, rue abbé Garnier

  

Coiffeur

Tumoine, 15 rue Jules Ferry (déjà en 1942, voir l'annonce ci-dessous)

Chez Jean, 48 rue Jules Ferry (Jean Le Croguénec a ouvert son salon en 1934)

 

Annonce coiffeur Tumoine.19 mars 1942 Ouest-Eclair.

 

 

Comptabilité

Allaire, E. rue abbé Garnier

 

Constructions métalliques

Forges et Laminoirs, boulevard Carnot

 

Cordonnier

Laurent H, 24 rue de Robien

Le Moël A, 4 rue Luzel

 

Correspondant SNCF

Flageul, 3 rue Jules Ferry

 


 

 

Couturiers et couturières (nouveau)

Amisse J, 51 boulevard Paul Doumer

 

Couvreur (existait avant Guerre)

Davy F, 1 rue de Robien

 

Couvreur Davy, 1 rue de Robien. Photo RF

 

 

Crêperie (nouveau)

Le Pivert Mme, 38 rue Luzel

 

Cylindres, rectification (nouveau)

Mérienne, rue de Tréfois

 

Courtier de commerce

Cousin, Mme, rue de Robien

 

Cycle (marchand de)

Daden François, rue Jules Ferry

 


 

 

Déménagements et transports

Le Bail, boulevard Carnot

Flageul, 1 rue Jules Ferry

 


 

Droguerie

Droguerie de Robien, C. Le Hénaff, 12 rue Jules Ferry.
En plus du magasin, M. Le Hénaff était artisan peintre.

 

Facture décembre 1941. Archives municipales 3L143


ci-dessous facture 1942 



 

Droguerie et fabrications d’eaux gazeuses

Le Ray, rue Jules Ferry

Buvat, 14 rue Jules Ferry, eaux minérales en gros,

 

Eaux minérales

Compagnie Fermière (Vichy), Mme Buvat, 14 rue Jules Ferry

 

Ebéniste

Hamon, boulevard Carnot

 

Entreprises générales de bâtiment

Davy, 1 rue de Robien

D’Hoogue, Croix Perron

Héneaux, 16 rue Aristide Briand

Raff, 18 rue Jules Ferry

Rideau, 85 boulevard Hoche

Zocchetti, agglomérés, 32 rue Jules Ferry

 


 

 

 

Epiciers  (gros)

Buvat, rue Jules Ferry

 

 

Experts-Comptables

Allaire, rue abbé Garnier

 

Experts-géomètres

Louis Cornillet, rue de Robien prolongée

 

Fils, ficelles, cordages (Entreprise Rigot-Stalars)

Le Charpentier, 80 rue Jules Ferry

 

Fonderies

Aciéries électriques, rue Jules Ferry

Forges et Laminoirs de Bretagne, boulevard Carnot

 

 

Fourrage (négociants)

Les fils Flageul, 1 rue Jules Ferry

Rio Charles, 35 rue Jules Ferry

 


Garages

Travadon, 113 rue Jules Ferry

 

 

Grains (graines et farines, fourrages, tourteaux, engrais)

Cornillet Louis, rue de Robien.

Le Bigot, 6 rue Jules Ferry

 

Factures. Archives municipales. 3L144

 

Louis Cornillet est né à Langueux le 9 novembre 1902. Il habitait rue Jean Jaurès et occupait les fonctions d'agent d'assurances, d'expert agricole, d'expert géomètre ou expert-foncier depuis au moins 1932 et jusqu'en 1965. En tant que géomètre, il s'est occupé de plusieurs ventes importantes dans le quartier de Robien. Plus tard il a ouvert un commerce de graines, plants ; ce domaine l'intéressait et il avait été décoré de l'ordre du Mérite agricole. Il s'était marié avec Marie-Françoise Jaffrain le 22 septembre 1925 à Langueux. A cette époque il jouait dans le club de football de Langueux (voir ci-dessous, on le reconnait car c'est lui qui tient le ballon dans ses mains). Louis Cornillet est décédé le 5 avril 1972 à Saint-Brieuc. 

Fiche individuelle de Louis Cornillet sur Généanet, cliquer ici

Article sur le football, cliquer ici

 


 

Groupages

Le Bail, 11 boulevard Carnot

Les fils de A. Flageul, 1 rue Jules Ferry

  

Hôtel

"Tout va bien", Mme Jouéo, 113 rue Jules Ferry

 

Le Tout va bien

 

 

Huiles et graisses industrielles

Huile Albéric, 1 bis boulevard Carnot

Shell, 28 rue Emile Zola

Société Générale des Huiles de Pétrole, le Coucou

Société P.E.N rue Emile Zola

Société Sprint-Oil (M.Pierron), 36 rue Emile Zola

 

Albéric. Journal L'après Guerre. Avril 1949 Archives départementales

 

 

Machines à écrire (nouveau)

Renouard, 125 rue Jules Ferry

 

Maréchaux-ferrants

Callennec Charles, 3 rue abbé Garnier

Charles Callennec ferrant un cheval

 

Matériaux de construction

Hervé R, 24 rue Jean Jaurès

Le Cornec, 16 rue Jules Ferry

Rivière et Letort, 5 rue abbé Garnier

 

Matériel d’alimentation

Chaumet A, 25 rue Bir Hakeim

On retrouve cette publicité de M. Chaumet en 1964.

 


 

Chaumet, annonce. Journal L'après Guerre, avril 1949. Archives départementales

 

 

Menuisierie

Collet F, 47 boulevard Carnot

Gélard F, rue de Tréfois

Le Moine, 129 rue Jules Ferry

Pignorel-Denoual (SARL), rue du Pont Chapet

 

Métaux (récupération)

Méheut E, 81 rue Jules Ferry

Pradat, 47 rue Jules Ferry

 

Moteurs

Ranjouan frères, rue Condorcet

Travadon, 113 rue Jules Ferry

  

Papiers récupération

Pradat, 47 rue Jules Ferry

Thomas, 21 rue Jules Ferry

 

Peaux récupération

Méheust, 81 rue Jules Ferry

Pradat, 47 rue Jules Ferry

Thomas, 21 rue Jules Ferry

 


 

 

Peintre  (nouveau)

Morvan L, 15 rue Jean Jaurès

 

Peintre en voitures  (nouveau)

Hermann, rue Danton

 

Pharmacie

Tirel, 41 rue Jules Ferry (prend la suite du pharmacien Georges Mahuzier décédé fin 1945, voir l'article qui lui est consacré dans l'article sur le commerce en 1945).
La première trace dans la presse est celle de la pharmacie Tirel, rue Jules Ferry,  de garde le 31 octobre 1947.

 

Pétrole et essences

Desmarais frères, boulevard du Carpont (deviendra rue Zola)

 

Photographe

Hamonet Jules, 48 boulevard Hoche

 

Archives municipales

 

Pommes de terres en gros

Le Bigot, 6 rue Jules Ferry

Rio Charles, 35 rue Jules Ferry

Société fermière bretonne, 4 rue Guébriant

 

Primeurs

Ramio, 31 rue de Robien

  

Représentant de commerce

Albéric, 1 bis boulevard Carnot

Chaumet, 25 rue Bir Hakeim

Guyonnet Emile, pulvérisateur, produits insecticides, 9 boulevard Hoche

 

1939. Archives municipales Facture 3L140

Hervé R, 24 rue Jean Jaurès

Le Bras, 3 boulevard Carnot

Le Pottier E, 49 rue Jules Ferry

Moreau H, rue de Tréfois

 

Restaurant

Berthelot, rue de Robien et 49 rue Jules Ferry

Bougeard, 10 rue Jules Ferry

Jouéo, Mme, Hotel-Restaurant « Tout va bien », rue Jules Ferry

Le Bras (Au bon coin), 3 boulevard Carnot

Tréhorel, 9 boulevard Carnot

Le Chêne Doré, 9 rue Jules Ferry

 

Rouleaux (fabricants de)

Forges-et-Laminoirs, boulevard Carnot

 

Sacs pour l’agriculture et l’industrie

Le Charpentier, 80 rue Jules Ferry

 

Le Charpentier, Rigot-Stalars, 80 rue Jules Ferry

 

 

Sages-femmes  (nouveau)

Guéroué Mlle, Rue Aristide Briand

Sévin Mlle, 42 rue Jules Ferry

 

Sellier

Goupil Albert, 15 boulevard Hoche. M. Goupil est en photo ci-dessous, sur la droite, dans l'édition du 28 janvier 1949.

 


Services rapides

Le Bail, 11 boulevard Carnot

 


 

 

Serrurier

Touzé, 42 rue Jean Jaurès

 

Serrurier 42 rue Jean Jaurès. Photo RF

 

Tabac

Boschat, boulevard Carnot

Kervran, rue Condorcet

 

Tapissier

Reux, 91 rue Jules Ferry

 


 

3 juillet 1948. Ouest-Eclair

 

 

Transports

Lamy R, 37 rue Condorcet

Flageul, 1 rue Jules Ferry

Le Bail, 11 boulevard Carnot

 

Tuilerie

Rivière et Letort, rue abbé Garnier


Vidanges

Le Dortz, rue Luzel

 

Vins en gros

Gloanec, 7 boulevard Carnot

Le Ray, 59 rue Jules Ferry

Entrepôts Buvat, 14 rue Jules Ferry

 


 

Vitrerie (nouveau)

Morvan L, 15 rue Jean Jaurès

 

 

 

La boucherie Le Moulec,  

une histoire de famille 

 

A l'occasion de la cessation d'activité de Robert et Madeleine Le Moulec, un article leur a été consacré dans l'édition de Ouest-France du 1er décembre 1999.

Au moment de raccrocher son tablier, c'était l'occasion de faire le bilan d'une histoire commencée en 1945.

 

Chez les Le Moulec, la boucherie, c'est une histoire de famille. Les parents de Robert s'y étaient installés en 1945. Lui n'a pris la succession de l'enseigne installée au 44 rue Jules Ferry qu'en 1969, mais dit-il : 

"Certains clients viennent se servir ici depuis 42 ans. On finit par connaître leurs goûts et leurs besoins par cœur. 

Je découpai des morceaux choisis, à la demande. Tous les mardis je faisais le marché de Rostrenen, et j'allais en campagne du côté de Saint-Nicolas, Corlay, chercher mes bêtes sur place".

Au début de leur installation en 1969, beaucoup d'ouvrières venaient faire leurs courses avant de rentrer, ou pour leur casse-croûte du midi.

Un jeune couple a pris la relève des Le Moulec en 1999, souhaitant rester dans la tradition de qualité. Béatrice et Bruno Stevant se sont associés avec "L'Herbagère de Bretagne", une association loi 1901, composée d'une trentaine d'éleveurs et de bouchers comme lui et ils valorisent la viande issue d'une agriculture durable. Pour s'adapter aussi à l'évolution du quartier, ils proposent des plats préparés, salades, plat du jour, pizzas, et pour accompagner les viandes une base de vins, conserves et épicerie, produits évidemment issus de l'agriculture durable. 

(A noter que de nos jours, rue Danton, toujours dans le quartier de Robien, des Le Moulec perpétue la tradition de la boucherie.)

 

 

 

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Sources 

 

Archives de Ouest-France 1948-1949

Annuaire téléphonique 1948-1949. Archives municipales de Saint-Brieuc. 

 


 


 

 

 

L'usine des Forges-et-Laminoirs de Saint-Brieuc, en images

 

 

Ces photos de l'usine des Forges-et-Laminoirs, installée dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, ont été prises sans doute à la fin des années 60.

Si vous avez bien connu cette usine, votre aide peut être précieuse pour expliquer tout ce que nous pouvons voir sur ces photos numérotées.

Merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page...

 

 

Les bâtiments extérieurs

 

1. Les bâtiments des Forges du côté du boulevard Hoche


2. L'entrée des Forges-et-Laminoirs


3. Approvisionnement par le rail


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14. On aperçoit la résidence Espace construite en 1970, au fond.



L'intérieur des ateliers, les métiers des forges

 

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27. Ancre de marine


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mercredi 15 mai 2024

Le lotissement de Robien "Habitat à Bon Marché", "La Cité des Cheminots". Saint-Brieuc 1931

 
Dessin de Alain Goutal dans son album "Anne Zadenn". 1994 H.L.M de Bretagne

 

L'origine de "La Cité des Cheminots", dans le quartier Robien à Saint-Brieuc.

En 1927 la construction d’un lotissement a été approuvée par un arrêté préfectoral afin de proposer des logements économiques aux cheminots du quartier de Robien. Le maître d’ouvrage est l’Office départemental des H.B.M ( Habitat Bon Marché) et le maître d’œuvre est Jean Fauny dont le projet démarre véritablement en 1931.
La propriété du lotissement est au départ celle de l’Office public départemental. D’autres logements ont été construits à cette époque à Ploufragan pour des cheminots de St Brieuc.
De nos jours c'est Terre-et-Baie Habitat qui est le propriétaire, tous les habitants du lotissement sont locataires sauf une seule personne.

Maisons mitoyennes sur le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF

La localisation du lotissement

Ce lotissement se situe dans le quartier de Robien à St Brieuc, dans les rues Anne de Bretagne, rue Louis Hélary, rue Denis Papin et boulevard Paul Doumer.

Vue aérienne de l'ensemble de la cité HBM à St Brieuc.

L'originalité du lotissement

L’ensemble est composé de 4 maisons individuelles implantées aux angles de l’îlot. On trouve ensuite 6 maisons mitoyennes 2 par 2 et 12 maisons mitoyennes groupées autour d’une placette. Toutes les maisons possèdent un jardin à l’arrière c'est la raison pour laquelle cet ensemble peut être classé dans les cités-jardins.
 

Maisons mitoyennes sur le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF

Maison individuelle Cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Maisons cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Maisons cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Des témoignages d'habitantes

Julia Lavanant

 
Dans un article de Ouest-France du 16 avril 1998, Julia Lavanant, habitante de La cité des cheminots du boulevard Paul Doumer, raconte ses souvenirs des années 50 :
« Tous les cheminots possédaient leur petite parcelle de jardins ouvriers. Elles se suivaient le long du ruisseau et ont été remplacées au milieu des années soixante-dix par le camping…
Brézillet n’était à l’époque que des champs à perte de vue où le fermier Le Rigoleur faisait paitre ses vaches. Nos gamins passaient leur temps à faire des bêtises dans cet immense espace vert limité par les deux ruisseaux qui se jettent dans le Gouédic. ». 
Elle se souvient des après-midi de couture au soleil avec les autres mères de la cité, lorsqu’elle surveillait d’un œil ses quatre turbulents garçons. « Le fermier venait souvent nous trouver quand ils dépassaient les bornes. » D’après son mari, « ce quartier avait été construit sur le mâchefer des Forges et Laminoirs. Les maisons de la fin du boulevard étaient d’ailleurs habitées par des ouvriers de cette usine ».
 

Une autre cité dans le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF
 

La priorité aux cheminots

Josiane Gelin travaillait dans le domaine de l’habitat depuis 1968. Elle a bien connu professionnellement le dossier de ce lotissement, avant d’y habiter elle-même en 1996. 
Ce lotissement a d’abord été géré par un service de la Préfecture chargé du logement, puis c’est le Département qui a eu la charge de gérer ce lotissement (comme les autres logements). Josiane se souvient bien que lorsqu’il y avait un départ dans le lotissement, il fallait contacter le service social de la S.N.C.F pour savoir s’il y avait des cheminots qui voulaient s’y installer : ils étaient acceptés en priorité. Aujourd’hui, Côtes d’Armor Habitat a la gestion du lotissement H.B.M.
En mai 2024, lors d'une visite guidée, le groupe a pu entendre le témoignage de la dernière femme de cheminot qui vit encore dans la cité. Elle a fait part de son inquiétude sur le fait que plusieurs maisons étaient inhabitées car elles n'avaient pas été remises à la location par le bailleur.
 
A gauche la dernière femme de cheminot du lotissement, à droite Estelle Cunin des archives municipales. 24 mai 2024. Photo RF

Côté rue Anne de Bretagne. Maison cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Depuis la construction, une rénovation en 1996 et l'isolation à venir... 

En 1996, les logements ont été rénovés, en particulier, des salles de bains ont été créées et le chauffage au gaz a été installé, remplaçant les poêles à pétrole ou à bois et charbon des années 30. Les logements sont assez humides et un bon chauffage n’est pas de trop pour donner un peu de confort supplémentaire. Le prochain chantier pourrait être celui de l’isolation…

Entrée de jardin. Maison cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Jean Fauny, un architecte réputé, son parcours, ses réalisations

Jean Fauny, l’architecte, a construit un lotissement identique appelé La Chesnaie, à Loudéac en 1933. Un autre lotissement a également vu le jour à Merdrignac.
« Il voit en artiste et réalise en technicien. » C'est en ces mots que le préfet Henri Avril décrivait Jean Fauny (1895-1973). D'origine normande, après des études architecturales à Paris, ce dernier est nommé architecte départemental dans les Côtes-du-Nord en 1924 et le restera jusqu’en 1960. Il s'installe à Saint-Brieuc. Sa première réalisation sera la reconstruction du lycée Anatole-Le Braz. Très imprégné du style anglo-normand, il réalisa d'autres bâtiments administratifs : mairies, dispensaires, casernes de gendarmerie, lotissement d'habitation à bon marché. 
 
Parallèlement, il développe une clientèle privée, révélant un style personnel plus proche des arts décoratifs. Le Mirador (rue Montesquieu), la maison d' Émile Daubé (43 rue de Brest), la maison du 20 boulevard Clemenceau, qui aujourd'hui abrite un cabinet de radiologie en sont des exemples. Mais il réalise aussi des cinémas comme le Royal, à Saint-Brieuc, ou l'Arletty, à Saint-Quay-Portrieux... ou encore des magasins comme celui des meubles Morice, anciennement la Quincaillerie bretonne (restauré en 2016 pour en faire une salle de sport).
 

Plan des maisons mitoyennes "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan d'une maison "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan de la cité "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Signature de Jean Fauny, "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan de la cité "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan couleurs de la cité "Habitat à Bon Marché".

 

 

Le saviez-vous ?

En mars 1949, M. Armand Vallée, ancien adjoint au maire de Saint-Brieuc et père de l’abbé Vallée, reçoit le Légion d’Honneur au titre du Ministère du Travail.

M. Vallée créa en 1902, avec M. Francis Guyon, la Société Coopérative des Habitations à Bon Marché (H.B.M) à Saint-Brieuc.

Des prêts étaient octroyés aux demandeurs et cette société a ainsi permis à de nombreux ouvriers de devenir propriétaires de leur maison avec un jardin. (D’après un article de Ouest-France du 12 mars 1949)

 

D'autres articles à découvrir :

L'histoire du boulevard Paul Doumer, cliquer ici

Visites guidées à Robien en 2024, la cité des cheminots, ici
 
Dans la rubrique "L'habitat ouvrier à Robien et les lotissements ouvriers" : 
Les baraques du Tertre Marie-Dondaine

Dans la rubrique "L'habitat à Robien" :  Maisons de lotissements

Autres articles à consulter sur Les cheminots, la gare, la S.N.C.F
La Société Française et Entrepôts Frigorifiques (S.T.E.F), cliquer ici

Les cheminots de la paroisse de Robien et le syndicalisme catholique, cliquer ici

Les Résistants cheminots du quartier de Robien en 39-45, cliquer ici

Le lotissement des cheminots, rue Cuverville, cliquer ici 

Au nord de Robien, traverser la voie ferrée (ponts, passerelle), cliquer ici


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Sources

Archives municipales 2T 20 (merci à Stéphane Botrel pour sa disponibilité).

Fiches Inventaires du XXe siècle, services de l’urbanisme de la mairie de St Brieuc (merci à Mary Simon).
 
Articles de Ouest-France, 12 mars 1949, 16 avril 1998.
 
Témoignage de Josiane Gelin, 21 mars 2020 
 
Album d'Alain Goutal, Roger Henri Guerrand et Daniel Le Couedic. 1994 Chronique de l'habitat populaire en Bretagne.
 

 
 
 
 
 
 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...