lundi 10 juin 2024

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc en 1955

Concernant le commerce à Robien, par rapport à 1949, on constate surtout une grosse chute du nombre d’épiceries, les habitudes changent.

Le cheval est moins utilisé et on assiste donc à la disparition des négociants en fourrage et du Maréchal-ferrant de la rue abbé Garnier. L'époque du marché aux cochons se termine et c'est une grosse perte pour le commerce...

C’est aussi la fin des petites menuiseries artisanales installées autrefois dans le quartier.

Par contre, un nouveau secteur se développe autour des métiers de l’habillement. Le quartier va accueillir un tailleur, un magasin de tissus et bonneterie, une chemiserie.

Du côté des services, un docteur et un dentiste s'installent à Robien.

Jean-François Garnier, évoque un autre secteur commercial, celui des marchands ambulants : 

"Dans les années 50-60, parmi les marchands ambulants, dans notre coin de la rue du Pré-Chesnay et  du chemin du Coucou, passait toutes les semaines, Titine de Cesson qui  vendait les "maquereaux frais", de "Sous la Tour", s'il vous plait, poisson que son marin-pêcheur de mari ramenait dans son filet. 

Titine arpentait le  quartier, assise sur la banquette de sa charrette, tirée par un âne. Sa  corpulence était telle, qu'elle prenait toute la largeur du banc. Les rares  fois que son mari l'accompagnait, il devait se faire tout petit pour  occuper un peu d'espace: faits réels ou souvenirs un peu moqueurs des enfants du quartier ? En tout cas, les poissons étaient frais et on aimait bien Titine de Cesson."

(Un article complet sur Titine de Cesson est à retrouver dans ce blog en cliquant ici)

D'autres anciens habitants du quartier racontent aussi qu’au début des années 60, il y avait aussi un marchand ambulant de poisson qui criait « maquereaux frais » sur sa drôle de mobylette-triporteur.

De son côté, le rémouleur s’installait dans la cour de l’immeuble à côté du Square Barillot, rue Edgar Quinet.

Ces témoignages sont passionnants car les marchands ambulants échappent complètement aux sources d’archives traditionnelles. Les non-sédentaires ne sont répertoriés ni dans l’annuaire téléphonique, ni dans les annonces dans les journaux !

 

 

Parole d'habitants

Andrée Quinio est née dans les années 40 à Robien, elle livre quelques souvenirs de l'ambiance commerciale de la rue Guébriant dans les années 50.

"Au milieu des années cinquante, l'essentiel de la rue Guébriant est déjà urbanisé. Elle n'a pas beaucoup changé. Elle a toujours été aussi calme. Mes parents et moi ensuite, nous avons en fait tenu le seul commerce de la rue (un salon de coiffure). Mais nous n'avions aucun problème pour faire nos courses à cette époque. Tout le quartier de Robien était commerçant. 

Comme nos voisins, nous fréquentions la petite épicerie de madame Georgelin, située quasiment à l'angle des rues Guébriant et de Robien. La petite rue calme comptait tout de même trois entreprises : les transports Flageul, Kervégant et les bureaux de Le Bigot. Ces deux dernières s'étaient spécialisées dans la vente en gros de pommes de terre. Ce qui valait souvent à Guébriant le doux surnom de Rue aux Pommes de terre. »

Ouest-France, 23 janvier 1997

 

Beaucoup de données recueillies proviennent d'une recherche effectuée dans l'annuaire 1955.


 

En plus des commerces, les entreprises, les artisans et les services figurent également dans cette liste car tous font partie du "tissu" du quartier.  

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à partager, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

Aciéries

Société des usines Sambre-et-Meuse, 82 rue Jules Ferry

 

  

Alimentation (particuliers)

Bougeard, épicerie, 34 rue Luzel. 

Les demoiselles Bougeard tenaient cette épicerie proche de la rue du Coucou.

Carrée-Mafart, Alimentation, 47 rue abbé Garnier

Chevalier L, maraicher-épicier, 35 rue Luzel

Corcy Gustave et son épouse Eugénie (née Lecoq), 46 rue Jules Ferry. Sous la marque GAM en 1955 puis sous la marque Végé à partir de 1956. Les enfants du quartier aimaient bien acheter des bonbons dans cette épicerie !

Mme Eugénie Corcy était la soeur de M. Le Coq qui tenait lui aussi une épicerie mais au numéro 35 de la rue Jules Ferry !

Mme Corcy est malheureusement décédée en juillet 1961 à l'âge de 47 ans et c'est peut-être ce qui entraîné un changement de propriétaire de l'épicerie ? (à confirmer). Le pas-de-porte du 46 rue Jules Ferry a ensuite été occupé par des salons de coiffure, juste à côté du traiteur Ferchal.


Annonces 10 janvier 1956. Ouest-France



Georgelin, épicerie, 22 rue de Robien (peut-être une épicerie en gérance dont M et Mme Georgelin étaient les propriétaires?)


Jégard, épicerie, 49 boulevard Hoche, à côté de l'église, à l'angle de la rue Jeanne d'Arc (en 1959). Pierre Jouan tenait à cet endroit un magasin de fruits et légumes avant 1945.

49 boulevard Hoche St Brieuc. Photo RF

Jouannigot Prosper, épicerie, 60 rue Jules Ferry, propriétaires de 1948 environ jusqu'à 1957, puis remplacés par M et Mme Gaston Carré.


Le Chaix, veuve, alimentation, 49 rue abbé Garnier

 

Le Coq, épicerie, 35 rue Jules Ferry, sous la marque GAM en 1955. 

C'est ce pas de porte (proche de la pharmacie) qui est tenu un peu plus tard par Pierre Méheut et qui est cité dans l'article sur le commerce en 1973. Pierre Méheut est déjà mentionné comme tenant cette épicerie dans un article de Ouest-France du 27 février 1958.

Annonce, 25 décembre 1955. Ouest-France


 

L'Hôtellier Pierre, bar-épicerie, 60 rue Luzel (de 1942 à 1957)

 

Pécheux, ou "Bar des deux Ponts", 65 rue Luzel.

C'était un bar-épicerie tenu par François Pécheux dans les années 30 et jusqu'au début des années 60.

 

Poirier, épicerie générale au 139-141 rue Jules Ferry tenue par "Le père Poirier" et sa femme (le fils, Paul, va devenir plombier à la même adresse avant les années 60). "La famille Poirier possédait le seul téléphone accessible au sud de Robien dans les années 50 jusqu'à l'installation d'une cabine publique le long du Champ-de-Foire de Robien".(Témoignage de  Dominique Soufflet)

 

Rouallan, bar-épicerie-restaurant, 61 rue Luzel

 

Ruellan Henri et Josette, bar-épicerie, 28 rue de Trégueux.

 

Thomas, épicerie, 11 ou 13 rue Jules Ferry

 

 

Alimentation (en gros)

Établissements Blin et Daigneau, 3 rue Jules Ferry

Gautier-Pinson, alimentation pour volaille, 3 rue de Robien (annonce dans Ouest-France du 22 mars 1957, ci-dessous)

 


Mayola, boulevard Carnot

Ci-dessous, photo de 1959. Le magasin Mayola est en bas de l'image, le long du boulevard Carnot, à côté de la quincaillerie en gros Le Tinier-Morin.


 

Ci-dessous, photo prise en 2021. Publicité peinte sur un pignon d'immeuble au début de la rue de Robien pour le magasin Mayola situé boulevard Carnot.

 

Rue de Robien, publicité pour le magasin Mayola du boulevard Carnot. Photo RF 2020



Appareil et jeux pour cafés

Poilane Ferdinand, 8 rue Guébriant

 

1952. Ouest-France


 

Auto-école

J. Bourdé, auto-école, tourisme, poids-lourds et transport en commun, 12 rue Anne-de-Bretagne (en 1959).

 

28 octobre 1959 Ouest-France

 

Bâches imperméables

Rigot-Stalars, bâches, ficelles, 80 rue Jules Ferry

 

Publicité dans le livret du Concours agricole 1955

 

Beurre (détail)

Cabon Jean, œufs, beurre, volailles. 31 rue Jules Ferry.

Jean Cabon était agent du contentieux, il avait aussi la fonction de conseiller municipal. Avec sa femme, il élevait des poules à l'arrière de leur maison de la rue Jules Ferry et vendaient leurs produits dans leur boutique. 

 


Lamandé, beurre et œufs, rue du Pré Chesnay (de 1953 à 1958)

 

 

Bières (dépôt)

Le Ray et Fils, 59 rue Jules Ferry

 

Biscuiterie

Rabin P, biscuiterie, 17 boulevard Carnot

 


 

Bobinage, moteurs électriques

Déplanque Paul, réparation et bobinage, rue Danton

 

Bois de construction

Le Cornec Jean, négociant en bois, 40 rue Émile Zola

Roy Ernest, bois, impasse Jules Ferry

S.C.A.C, 12 boulevard Carnot

 


 
S.C.A.C 29 août 1958 Ouest-France

 

Boucherie

Boucherie Boujeant J, 5 rue Anne de Bretagne

Boucherie-charcuterie Boschat, 28 bis rue Aristide Briand

Boucherie-charcuterie, Le Moulec, 46 rue Jules Ferry

Boucherie Rault Marc, 1 boulevard Hoche

Boucherie Rault. Photo RF

 

Boulangerie

Boulangerie Buchon Francis, 23 rue Jean Jaurès (prend la suite de Gelgon), M. Buchon faisait la tournée quotidienne des rues éloignées pour la vente avec sa voiture.

Radenac Jean, 20 boulevard Hoche, en descendant sur la gauche du boulevard. A partir de 1946.

Un article complet sur la boulangerie Radenac (Jean et son fils Jean-Claude) est à lire en cliquant ici

 

Un autre article sur l'incendie du fournil en 1957 est à retrouver dans la page sur les catastrophes à Robien, en cliquant ici

Pierre Radenac

 

M. Dugué (en 1956) puis Rabin Pierre, boulangerie au 17 boulevard Carnot (Toutes les personnes qui ont tenu cette boulangerie sont mentionnées dans l'article sur le commerce en 1980-1990, ici)


Parole d'habitants

Au début des années 60, le patron de la boulangerie-pâtisserie du 17 boulevard Carnot s'appelait Cocheril et il faisait la tournée  quotidienne des rues éloignées pour la vente "au cul de la 2CV".

Dominique Soufflet, ancien habitant de Robien

 

Brique

Rivière-et-Letort, briquetier, 5 rue abbé Garnier

 

Cafetiers (et restaurants) 

voir aussi les articles sur les bistrots classés par rues à partir du sommaire


Bauchat André, bar, 33 boulevard Carnot

Bernard, café-restaurant, 23 boulevard Carnot

Bougeard, café-restaurant à l'angle de la rue de Robien et du boulevard Carnot 

 " La plupart des grossistes faisaient une pause au milieu de la nuit et venaient au bar Le Bon Coin pour le casse-croûte" 

 

Bougeard, 10 rue Jules Ferry (restaurant)

Hamon, café, 14 rue Luzel

Jouéo veuve, café-restaurant, Le tout va bien,113 rue Jules Ferry

Le Mée Jean, café-restaurant, 2 rue Jules Ferry

Poinsignon, café, 49 rue Jules Ferry

Ruellan, Henri et Ernestine, 28 rue de Trégueux

 

Publicité dans le livret du Concours agricole 1955

 


Caoutchouc

Glémot, rue du Pré Chesnay (M Glémot, 49 rue Luzel)

 

 

 

Caravanes (fabrication)

Le Feuvre, fabrique de caravanes, 6 impasse Ferry

 

Charcutier

Cado, 11 rue Jules Ferry

Salliot Raymond, charcutier, 33 bis rue Jules Ferry (déjà en 1950 et jusqu'en 1965 au moins).

 

Chemises

Morin, tissu, chemiserie, 39 rue Jules Ferry

 

Chevaux (Marchand de)

Gicquel, boulevard Carnot

 

Cidre en gros

Morin, 54 rue Jules Ferry

 

Chiffons

Thomas Jean,  21 rue Jules Ferry

 

Cimentier

Zochetti, ciment, fabrication d’agglomérés, 32 rue Jules Ferry

 

 


Coiffeur

Le Bail Annick, coiffeuse, 14 rue Albert Thomas (Le prénom de Mme Le Bail nous donne l'explication de la plaque de marbre rose bien visible au dessus de la porte de la maison "Ker-Annick")

Maison 14 rue Albert Thomas. Ker Annick. Photo RF

 

 Brisbard Robert, 15 rue Jules Ferry

Ci-dessous, dans cet article de Ouest-France du 22 janvier 1957, on reconnait Robert Brisbard, coiffeur rue Jules Ferry, tout à fait sur la droite. Il fait partie des membres du bureau de l'association des artisans coiffeurs.

M. Brisbard à droite avec son manteau et son écharpe, et au centre François Thomas, coiffeur à St Brieuc. Photo Ouest-France, 22 janvier 1957

 

M. Jean Mérienne, 4 rue du Pont Chapet, on peut encore voir sa devanture qui n'a pas beaucoup changé (à partir de 1953 et au moins jusqu'en 1958). Le lavoir public se trouvait juste à côté du salon de coiffure.

Jean Mérienne était très actif dans le comité des fêtes de Robien. 

 

Salon de coiffure Mérienne, 4 rue du Pont Chapet.


Ancien salon de coiffure. Etat actuel. Photo RF


Lucien Mounier, coiffeur, 41 boulevard Carnot.

L'annonce de Ouest-France, ci-dessous, du 29 septembre 1956 indique la date précise de l'ouverture du salon de coiffure de M. Mounier le 2 octobre 1956. Ce pas-de-porte a disparu (Résidence Carnot).

 


Georges Potiron, salon de coiffure, 15 rue Jules Ferry (fermeture officielle en 1985). M. Potiron a pris la suite de M. Brisbard.  

Georges Potiron, né en 1919, marié avec Marguerite Bertho, décédé le 20 décembre 2003, cérémonie en l'église Sainte-Anne-de-Robien.

Renseignements d'état civil supplémentaires sur Georges Potiron avec sa fiche sur le site Généanet en cliquant ici

 

Ci-dessous, M. Potiron vu par l'écrivain Christian Prigent

"Coiffeur Potiron en nylon vert d’eau, chef colle Gomina et peigne sur l’oreille après le balai du soir du cheveu et poil de pratiques chus sur le carrelage, jauge nouvelle enseigne peinte de frais en rose : Si un pote y va, tous les potes iront".

 


Conserves (fabricants de)

Conserverie Porcher et frères, boulevard Carnot (prend la suite de Dandicolle et Gaudin)

 

Papier à en-tête.

 

Constructions métalliques

Forges et Laminoirs

 

 

Cordonnerie

Dans les années 50-60, dans un simple garage, entre le numéro 5 et le numéro 7 de la rue Anne de Bretagne, un cordonnier avait son magasin (Au n°5 il y a eu une boucherie).

Garage du milieu, ancien atelier du cordonnier de la rue Anne de Bretagne.

Au 37 boulevard Hoche, à l'angle de la rue Jean Jaurès, Francis Mercier ouvre une cordonnerie en 1957 qu'il tiendra jusqu'en 1962. Les lieux ne ressemblaient pas à ce que l'on voit aujourd'hui puisqu'un grand terrain vague descendait le long du boulevard Hoche, vers la Croix Perron. C'est sur ce terrain qu'a été construit un immeuble de 4 étages en 1969 (article en cliquant ici)

Boulevard Hoche. Image Google Earth

 

La famille Mercier habitait au 2ème étage de la maison. 

Un article de Ouest-France daté du 26 novembre 1958 nous montre le cordonnier "Francis Mercier, que l'on voit ici au banc de finissage de son échoppe". Mais il s'agit dans cet article d'honorer ses exploits sportifs : "Huit victoires, quatre places de second, cinq de troisième etc. ont hissé le cordonnier de la rue de Robien au premier plan du cyclisme briochin." Le champion du V.S.B ne se risquera pas dans le cyclo-cross car il confesse "avoir les jetons sur les pentes savonneuses" !

L'article se termine ainsi : "Culture physique, sérieux constant et travail soigné sont, pour l'heure, ses seules préoccupations"

Francis Mercier, rue de Robien 26 novembre 1958

Par la suite Francis Mercier ouvre un magasin en 1962, rue du Maréchal Leclerc à Saint-Brieuc (où son fils Jean-Jacques travaillera jusqu'en décembre 2021, article ici) et un atelier de fabrication de pantoufles, également dans les années 60, dans la zone industrielle de Chaptal. Il va y employer jusqu'à 25 salariés.

Ci-dessous, photo de l'atelier avec au premier plan à droite Francis Mercier et derrière lui, son père, Pierre Mercier.

Photo de la famille Mercier.
Jean-Jacques Mercier, photo Ouest-France 2021


 

Couvreur

Davy François, 1 rue de Robien


 

Déménagements et transports

Le Bail transport, boulevard Carnot

Transports Flageul, 26 boulevard Hoche

 

Dentiste

Poidevin, chirurgien-dentiste, 60 boulevard Hoche

 

Docteur

Docteur Bardon, 28 rue Jean Jaurès

Docteurs Garnier et Taillanter, clinique rue abbé Garnier

 

Droguerie

L'économique, Mme Le Hénaff, 19 rue Jules Ferry 

 


 

 

Électricité

Electro-Entreprise, 53 boulevard Carnot

 

Entreprises générales de bâtiment

Rideau, entreprise, boulevard Hoche

Société Commerciale d’Affrètement et de Commission ; charbon, bois, matériaux de construction, 12 boulevard Carnot

Gélard François, entrepreneur de bâtiments, rue de Tréfois

 

 

Entreprise de travaux publics

Le Moullec, travaux publics, 36 rue Aristide Briand

 

 

Garages

Garage Gicquel (Buisset un peu plus tard), 21 Jules Ferry

Lorand Jean, mécanique, électricité, auto, boulevard Hoche prolongé

Luisetti, garage, rue Jean Jaurès

Travadon, garage, 131 rue Jules Ferry

 

 

Hôtel

Tout va bien (1étoile), Mme Jouéo, 113 rue Jules Ferry

 

Huiles (voir Pétrole)

Albéric, boulevard Carnot

Publicité dans le livret du Concours agricole 1955

 

Laiterie

Laiterie, rue Jules Ferry, à côté du garage Gicquel

 

Machine-outils

Ranjouan et Masse, machine outils, 4 rue du Pré Chesnay

 


Matériaux de construction

Gaudu matériaux, 18 Jules Ferry

Hervé R, 24 rue Jean Jaurès

Le Cornec, 16 rue Jules Ferry

Rideau, boulevard Hoche

Rivière et Letort, 5 rue abbé Garnier

S.C.A.C, 12 boulevard Carnot

 

Publicité dans le livret du Concours agricole 1955

 

 

Matériel de pâtisserie

Chaumet, rue Bir-Hakeim

 

Meubles de cuisine

Meubléco, meubles de cuisine, 34 rue Émile Zola (ce magasin sera détruit en 1964 par un incendie, voir l'article sur les catastrophes à Robien, cliquer ici)

 

Peaux récupération

Pradat, peaux brutes, 47 rue Jules Ferry

 

Peinture (entrepreneur)

Sylvain Robic, 71 rue Jules Ferry

6 juin 1958 Ouest-France

 

Peintures (fabrication ou dépôt)

Comptoir général des couleurs et vernis, dépôt rue Émile Zola et magasin rue Houvenagle.

Société bretonne pour la fabrication de peintures, rue Émile Zola

 

Pharmacie

Pharmacie Tirel, 41 rue Jules Ferry, a repris l'officine de Georges Mahuzier.

 

Pétrole, huiles et essences

Pétrole Shell Berre (société des), district et dépôt, 28 rue Émile Zola

Socony Vacuum Française (carburant qui deviendra la Mobil Oil Française), 32 rue Emile Zola

 

Plants de légumes

Conan-Poulain, plants de légumes, 49 rue du Pré-Chesnay

Coopérative agricole du Finistère, 7 rue abbé Garnier

 

Plombier

Mélard, plombier, 13 boulevard Hoche

Guinard, chauffage et plomberie, 77 boulevard Hoche

Cette maison au numéro 13 du boulevard Hoche date de 1956, elle est bâtie sur cave. Il y avait alors M. Mélard, un plombier et s’y trouvait également son magasin. Les camions pouvaient rentrer par le côté. Sur la rue on voyait la porte du magasin et la porte de la maison.
Dans les années 90 cette maison  a été rénovée. Les propriétaires se sont inspirés de la façade du grand magasin Eurodif dans la rue Saint-Guillaume pour faire une façade en grès céramique au lieu du crépi habituel. On peut noter qu’un autre bâtiment est revêtu avec la même technique, il se situe au début de la rue de Robien (longtemps siège de l’entreprise de construction C.L.G).

Début des années 90 avant la rénovation de la maison du 13 boulevard Hoche.

 
Maison du 13 boulevard Hoche, ex magasin Mélard.


Poissonnerie

Poissonnerie :  M et Mme Nachez, 28 rue Aristide Briand (commerce repris par M. Crocq dans les années 60)

Annonce 19 décembre 1960

Pommes de terres en gros ou semences

Le Bigot, légumes, engrais, 6 Jules Ferry

Deschamps J, pommes de terres, semences, 4 rue Guébriant

Fédération nationale des producteurs de plans de pommes de terre, 19 rue de Robien

 

Primeurs

Ramio, fruits et primeurs, 31 rue de Robien

M et Mme Ramio en 1971 devant "Le Tourbillon"

 

Produits du sol

Kervégant, produits du sol, 8 boulevard Hoche

 

Représentant de commerce

Guyonnet Émile, pulvérisateur, produits insecticides, 9 boulevard Hoche.

Émile Guyonnet, marié avec Eugénie Boscher, était ingénieur agricole, Chevalier du Mérite agricole et représentant de commerce. Après avoir combattu en 14-18, il était spécialisé dans la protection des végétaux depuis 1920.

Au commencement de son activité à Saint-Brieuc (au moins) en 1939, il était situé au 46 boulevard Hoche et déménagera ensuite en 1941 au 9 boulevard Hoche. Il vendait des pulvérisateurs, des insecticides et fongicides pour le traitement des plantes et la destruction des parasites animaux et végétaux. C'était l'époque où on utilisait sans problème le DDT, présenté comme un produit "sans poison" !

Émile Guyonnet remporta de nombreuses récompenses à des concours et expositions agricoles.

Après son décès le 18 juillet 1950, "la maison Guyonnet" a continué ses activités dans le quartier de Robien.

 

Stand de présentation des produits de M et Mme Guyonnet

 

1939. Papier à en-tête. Archives municipales 3L140

Publicité dans le livret du Concours agricole 1955

 

Serrurier

Touzé, boulevard Hoche, après le carrefour de la rue Jules Ferry.

 

Tailleur

Tanguy Joseph, tailleur, 30 rue de Robien

 

Tapissier

Reux Pierre, tapisserie, literie, 89 rue Jules Ferry

 


 

Télévision-radio

Comptoir Armoricain Electrarmor, 29 boulevard Carnot. Des publicités sont publiées dans Ouest-France du 3 mai 1957 au 24 avril 1959.

Socradel17 mai 1957 Ouest-France


Publicité 7 décembre 1957 Ouest-France

 
28 juin 1957 Ouest-France

 

Tissus

Rolland, tissus, bonneterie, 11 rue Jules Ferry

 

 

Transports

Lamy Roland, transporteur, rue Condorcet

Ricard, transports, 100 (ou 109) rue Jules Ferry

Le Brun (Manche-Océan), rue Jean Macé

 

 

Vins en gros

Guével et Rio, vin en gros, 14 Jules Ferry (prend la suite de Buvat)

  

 

 

Paroles d'habitants

 

Dans un article de Ouest-France daté du 18 avril 1995, Pascal Monchoix patron du restaurant « Au bon coin », ainsi que plusieurs habitants témoignent de l'évolution de la rue de Robien autrefois si vivante.


« Au bon coin » témoin de l'évolution du quartier 

depuis quinze ans




La rue de Robien, située dans le quartier du même nom, est une artère de l'arrière-gare SNCF qui rejoint le boulevard Carnot et le boulevard Hoche. Elle longe également le haut de la place Octave Brilleaud, plus communément appelée place de Robien. Depuis une vingtaine d'années la diminution de l'activité économique et commerciale a changé les habitudes des riverains.

« Avant, il y avait une super-ambiance dans cette rue », explique Paulette Jouan, 49 ans, employée du bar-hôtel-restaurant « Au bon coin » depuis 22 ans. 

« Plus haut sur la place il y avait le marché aux cochons ». C'était juste après la seconde guerre mondiale. Alain Laudren, retraité, résident dans la rue se souvient : « La place n'était pas bitumée. C'était un champ. Le marché aux cochons s'est arrêté dans le milieu des années 50 ». Dès lors les cochons ont laissé place au marché de gros. « Je ne travaillais pas encore au restaurant », explique Paulette Jouan. « J'étais employée chez un détaillant de fruits et légumes. Avec mon patron nous venions chaque jour faire nos provisions. C'était super. Chaque grossiste avait son emplacement. Tout le monde se connaissait ». 

 

Le marché de gros débutait vers une heure du matin, pour se terminer vers huit heures. « Le bon coin ouvrait ses portes à quatre heures », souligne Paulette. « Il était tenu par la famille Bougeard. La plupart des grossistes faisaient une pause au milieu de la nuit et venaient au bar pour le casse-croûte ». Alain Laudren se rappelle surtout des matins où il quittait la rue pour rejoindre son travail. « On enjambait les cagettes pour sortir de la maison. Le plus agréable c'était les odeurs de fruits et légumes qui se dégageaient de la place ».

A partir de la fin des années 60, la vie de la rue a commencé à changer. Le marché de gros s'est installé à Brézillet, enlevant à la place l'âme qui la caractérisait depuis l'époque du marché aux cochons. « A partir de là, l'activité du quartier a baissé », précise Pascal Monchoix, le patron de restaurant. 

 


 

 

Retour au sommaire, ici

 

 

Liens

Les bars sont classés par rues et font l'objet d'articles spécifiques que l'on peut retrouver à partir du sommaire.

 

Les entreprises citées font aussi l'objet d'articles spécifiques.

 

Ci-dessous, liste par ordre alphabétique de tous les commerces de Robien dans l'annuaire 1955.

 

 

Sources

 

Annuaire 1955  

 

Annonce Ouest-France,12 décembre 1953. Poilane 

 

Concours agricole, 1955 Place de Robien

 

Témoignages sur les marchands ambulants (années 60) de Sylvie Lamy et Marc Vazel dans un forum Facebook en Janvier 2022 ("Tu sais que tu viens de St Brieuc").

 

Souvenirs de Dominique Soufflet sur Jean Cabon, la pharmacie Tirel... 

 

Souvenirs de M. Jouéo à propos du cordonnier de la rue Anne-de-Bretagne. 

 

Christian Prigent, page 348 Grand-mère Quéquette. Editions P.O.L, extrait à propos du coiffeur M. Potiron. 

 

 

LISTE ANNUAIRE 1955

 

Bauchat André, bar, 33 boulevard Carnot

Bernard, café restaurant, 23 boulevard Carnot

Etablissements Blin et Daigneau, aliments en gros 3 rue Jules Ferry

Boucherie Boujeant J, 5 rue Anne de Bretagne

Boucherie-charcuterie Boschat, 28 bis rue Aristide Briand

Boucherie-charcuterie, Le Moulec, 46 rue Jules Ferry

Bougeard, café rue ferry

Coiffeur Brisbard Robert 15 rue Jules Ferry

Boulangerie Buchon Francis, 23 rue Jean Jaurès

Cabon Jean, œufs, beurre, volailles. 31 rue Jules Ferry

Charcuterie, Cado 11 rue Jules Ferry

Carrée-Mafart Alimentation, 47  rue abbé Garnier

Chevalier L, maraicher-épicier, 35 rue Luzel

Conan-Poulain, plants de légumes, 49 rue du Pré Chesnay

Conserverie Porcher et frères, boulevard Carnot

Comptoir général des couleurs et vernis, dépôt rue Emile Zola

Coopérative agricole du Finistère, 7 rue abbé Garnier

Déplanque Paul, réparation et bobinage moteurs électriques, rue Danton

Deschamps J, pommes de terres, semences, rue Guébriant

Docteur Bardon, 28 rue Jean Jaurès

Electro-Entreprise 53 boulevard Carnot

Fédération nationale des producteurs de plans de pommes de terre, 19 rue de Robien

Forges et laminoirs

Garage Gicquel 21 Jules Ferry

Gaudu matériaux 18 Jules Ferry

Gautier-pinson, aliments en gros, 3 rue de Robien

Geoffroy Constant, représentant en sacherie, 100 bis boulevard Hoche

Gélard François, entrepreneur de bâtiments, rue de Tréfoix

Gicquel, chevaux

Glémot, rue du Pré Chesnay (M Glémot, 49 rue Luzel)

Guével et Rio, vin en gros, 14 Jules Ferry

Guinard, chauffage et plomberie, 77 boulevard hoche

Guyonnet, pulvérisateur, produits insecticides, 9 boulevard hoche

Hamon, café, 14 rue Luzel

Jiquel, garage 21 rue ferry

Jouan, entreprise Zocchetti 32 Jules Ferry

Jouéo veuve café-restaurant, Jules Ferry

Kervégant, produits du sol, 8 boulevard Hoche

Lamandé, beurre et oeufs, rue du Pré Chesnay

Lamy Roland, transporteur, rue Condorcet

Le bail Annick, coiffeuse, 14 rue Albert thomas

Le Bail transport, boulevard Carnot

Le Bigot, légumes, engrais, 6 Jules Ferry

Le Bihan directeur Guébriant

Le Chaix, veuve, alimentation, 49 rue abbé Garnier

Le Charpentier, Rigot-Stalars 80 Jules Ferry

Le Cornec Jean, négociant en bois, 40 rue Emile Zola

Le Feuvre, fabrique de caravanes, 6 impasse Ferry

Le Mée jean, café-restaurant, 2 Jules Ferry

Le Moullec, entreprise de travaux publics, 36 rue Aristide Briand

Lorand jean, mécanique, électricité, auto, boulevard Hoche prolongé

Luisetti, garage, rue Jean Jaurès

Meubléco, meubles de cuisine, 34 rue Emile Zola

Morin, cidre en gros, 54 rue Jules Ferry

Morin, tissu, chemiserie, 39 rue Jules Ferry

Pétrole Shell Berre (société des), district et dépôt, 28 rue Emile Zola

Pharmacie Tirel, 41 rue Jules Ferry

Poidevin, chirurgien-dentiste, 60 boulevard Hoche

Poilane F, appareil et jeux pour cafés, 8 rue Guébriant

Poinsignon, café, 49 rue Jules Ferry

Pradat, peaux brutes, 47 rue Jules Ferry

Rabin P, biscuiterie, 17 boulevard Carnot

Radenac Jean, boulanger, 20 boulevard Hoche

Ramio, fruits et primeurs, 31 rue de Robien

Ranjouan et Masse, machine outils, 4 rue du Pré Chesnay

Rault marc, boucher, 1 boulevard Hoche

Reux, tapisserie, literie, 89 rue Jules Ferry

Ricard, transports, 109 rue Jules Ferry

Rideau, entreprise, boulevard Hoche

Rigot-Stalars, bâches, ficelles, 80 rue Jules Ferry

Rivière-et-Letort, briquetier, 5 rue abbé Garnier

Rolland, tissus, bonneterie, 11 rue Jules Ferry

Roy E, bois, impasse Jules Ferry

Salliot, charcutier, 33 bis rue Jules Ferry

Société bretonne pour la fabrication de peintures, rue Emile Zola

Société commerciale d’affrètement et de commission, charbon, bois, matériaux de construction, 12 boulevard Carnot

Société des usines Sambre-et-Meuse, 82 rue Jules Ferry

Socony Vacuum Française (carburant qui deviendra la Mobil Oil Française), 32 rue Emile Zola

Tanguy Joseph, tailleur, 30 rue de Robien

Thomas Jean, chiffons, 21 rue Jules Ferry

Transports Flageul, 26 boulevard Hoche

Travadon, garage, 131 rue Jules Ferry

Zochetti, ciment, fabrication d’agglomérés, 32 rue Jules Ferry

 


 

 


Les maisons individuelles du 19e et début 20e à Robien, quartier sud de Saint-Brieuc

 
 
Dans le patrimoine 19e et début 20e du quartier de Robien à Saint-Brieuc, on trouve des maisons de toutes les tailles. Quant au style, on a de grandes maisons avec les mêmes caractéristiques que dans les maisons à bandes: l’architecture est souvent constituée de façades de pierres de taille en granit ou de pierres de constructions recouvertes d'un enduit. Les décors, autour des fenêtres et des portes, allient brique et granit. 
 
Mais dans ces grandes maisons individuelles, les décors sont très fournis, plus complexes et la façade est en retrait de la route, avec un espace clos de grilles et de murets.
 
La maison de ville présente généralement un plan type avec : une porte d’entrée et un couloir, une ou deux fenêtres sur le rue éclairant le salon et éventuellement la salle à manger, une véranda (plus ou moins grande) donnant sur la cour ou le jardin, une cuisine.
A l’étage, on peut avoir deux ou trois chambres et un coin salle de bain.
Au deuxième étage, s’il existe, d’autres chambres et un grenier avec une ou deux mansardes.
Le garage est en option dans le quartier de Robien ! Il est devenu sous-dimensionné pour les véhicules d’aujourd’hui et se voit reconverti à d’autres fonctions.


L'intérêt architectural de la maison individuelle peut aussi résider dans des éléments de décoration ou d'ornementation comme ce
très bel exemple de portail au numéro 1 rue de Trégueux, ces  carreaux de ciments décoratifs rue Guébriant et rue Jean Jaurès ou les épis de faitages de la maison du 4 rue du Coucou.



LA MAISON DU 1 RUE DE TREGUEUX. 1905

 
M et Mme Morvan sont les actuels propriétaires depuis septembre 2017. Ils ont acheté cette maison à M et Mme Coadou, qui l’avaient acheté en 1997 à M et Mme Cerisier Marcel.
Lors de la signature d’achat de notre maison, le notaire a évoqué le fait que c'était une maison d'octroi. C'est ce qui explique les initiales SB sur le portillon qui représentent la ville de St Brieuc, on retrouve ces mêmes initiales rue Jules Ferry sur une autre maison d'octroi. 
Cette maison de la rue de Trégueux aurait été construite en 1905.
 

Ancienne maison d'octroi 1 rue de Trégueux à St Brieuc. Photo RF

Portail 1 rue de Trégueux à St Brieuc. Photo RF




LA MAISON DES 4 et 6 DE LA RUE DU COUCOU. 1895

Cette maison de la rue du Coucou, une des premières construites dans ce secteur, aurait été construite entre 1895 et 1898 par la famille Rouxel. Monsieur Rouxel travaillait dans une menuiserie du quartier Robien.

L'actuel propriétaire est né dans cette maison construite par son grand-père. Il conserve des souvenirs de la maison autrefois, quand par exemple, il fallait chercher l'eau au puits qui se trouvait à l'arrière. Il a vu la cité Vauban se construire (entre 1950 et 1955 environ).
Les initiales HB sur la cheminée sont celles de l'architecte (est-ce H. Bouchet dont on retrouve le nom plusieurs fois dans la rue du Pré-Chesnay très proche?).
Beaucoup plus récemment, en 2007, M Rouxel a fait réaliser trois magnifiques épis de faîtage par Joël Babey un artisan de Plouha. 

Maison 4 et 6 rue du Coucou à St Brieuc. Photo RF

Au fond du jardin, maison 4 et 6 rue du Coucou à St Brieuc. Photo RF

Une maison individuelle plus simple peut parfaitement se révéler intéressante par la connaissance que vous en avez et par l'envie de nous faire partager son histoire !


LA MAISON DU 13 RUE DE L'ONDINE. 1929

Ainsi, dans le cadre de cette enquête, l'actuel propriétaire de la maison située 13 rue de l’Ondine nous a transmis des plans et des renseignements sur les actes notariés. C'est une maison devant laquelle on peut passer sans plus s'arrêter mais les éléments de son histoire nous racontent quelque chose d'intéressant sur le quartier. Tout d'abord on apprend que cette construction de 1929 s'est faite dans le cadre d'un lotissement du boulevard Hoche. Mais il ne faut pas imaginer que cela se passe comme de nos jours avec bien trop souvent des lotissements où les maisons sont standardisées.

Ce projet de lotissement a été lancé en 1927, c'est l'année du commencement des lotissements à Robien. Le premier est le Lotissement ACART, il consiste en 18 lots à la jonction du boulevard Hoche prolongé et de la future rue de l’Ondine qui n’est pas encore baptisée ainsi. La maison du numéro 13 se situe dans ce programme de développement du quartier.
Nous apprenons aussi que les toilettes n'étaient pas situées à l'intérieur mais dans le jardin comme cela se faisait couramment alors en campagne mais aussi en ville.

Maison 13 rue de l'Ondine à St Brieuc. Plans 1929

Maison 13 rue de l'Ondine à St Brieuc. Plans 1929

 
Enfin nous connaissons l'identité des premiers propriétaires : Ernest Allainguillaume et Maria Julou. Le 25 mai 1929, ils ont acheté le terrain de Madame Estelle Baggio, demeurant à Saint-Brieuc 11 rue des Bouchers, veuve de Louis Accard. Ils ont ensuite fait construire la maison du 13 rue de l’Ondine. Après le décès de M. Allainguillaume le 20 août 1955, Maria Julou est restée dans la maison du 13 rue de l’Ondine jusqu’en 1996. 
Ensuite des travaux de réhabilitation ont été effectués et la maison a été transformée par rapport à la construction d'origine. C'est ce qui arrive dans de nombreux cas pour ces maisons modestes du quartier, conçues il y a des dizaines d'années : mises aux normes d'isolation, cloisonnement différent pour de plus vastes espaces, changement des huisseries, salle de bain plus confortable, éventuelle extension... 

Maison 13 rue de l'Ondine à St Brieuc. 2020

Maison 13 rue de l'Ondine à St Brieuc. Plans 1929


LA MAISON DU 5 RUE DE LA PAIX

Roselyne Le Bon nous parle de sa maison située à côté de l'église de Robien :
"J'ai acheté la maison du 5 rue de la Paix en 2014, dans ce quartier où j'avais déjà habité de 1974 à 1977, mais dans la rue du Coucou. J'ai eu le coup de foudre pour cette maison de 1926, sa façade aux chiens assis, sa terrasse en surplomb, sa cour aux poulaillers, et son escalier de bois qui me rappelle la maison de mon enfance à Ginglin.
Elle a été construite par son premier occupant, un maçon et vendue ensuite à M. et Mme Oger, qui y ont vécu avec leur fille, et la grand-mère à l'étage avec un oncle. Jusqu'aux années 70, il n'y a pas de salle de bains et les toilettes sont dans la cour, où le lieu sert désormais de local poubelle.
A la fin des années 70, la chambre de l'arrière est transformée : salle d'eau, WC, et une petite pièce qui sert de bureau. J'aime la distribution des pièces, leur haut plafond, les chambres mansardées, J'adore ma cour bien close, où le soleil d'été est parfois si brûlant au zénith qu'on ne peut y rester, où le soir les murs dégagent la chaleur du jour et où j'arrose mes deux plates-bandes, mes fleurs en pots et mon bac potager sur pied avec l'eau de pluie recueillie dans l'ancien lavoir.

Maison 5 rue de la Paix à St Brieuc


Depuis l'automne 2018, le soubassement de la terrasse a été décoré d'une fresque par Deuxben de Rennes pendant une opération de street-art.

Deux-Ben réalisant la fresque sur la maison 5 rue de la Paix à St Brieuc

 
Par contre l'hiver, malgré le changement de la chaudière et des fenêtres, l'humidité se fait sentir à l'étage et il faudrait isoler les murs.
De l'autre côté de la rue, l'église St Anne me fait face avec ses murs austères et je regrette que les cloches n'y sonnent qu'une fois par mois et à l'occasion des obsèques ! Car le son des cloches est associé à la vie de village. Par contre, à l'arrière, chaque mercredi, de 17h30 à 19h30, la Cimade tient une permanence et les migrants s'y pressent.
De ma rue, on rejoint à pied le cinéma et le marché par la passerelle ou par la place de Robien, on peut aussi y aller par la navette qui s'arrête à 1mn rue Jules Ferry ou rue Jean Jaurès.
Je retrouve ici l'ambiance de village qui régnait à la Ville Ginglin, et une riche vie de quartier."


LA MAISON DU 56 RUE LUZEL. 1902

C’est une maison ancienne du quartier. Elle est construite sur une cave, avec une façade en granit, deux niveaux et comporte un jardin à l’arrière. Deux fenêtres en arrondi apportent une touche d’originalité à la façade sur rue. La petite fenêtre, située juste au dessus d’une élégante marquise en fer forgé, donne l’impression d’une deuxième maison encastrée au premier étage.
En 2019 sur tout le pignon sud, l’artiste Deuxben de Rennes a réalisé une peinture murale qui donne une nouvelle identité à cette maison située en entrée de ville. Claude Joanin et Alain Le Flohic sont ravis du résultat qui s'inscrit dans le développement du street-art à Robien.La porte de garage (avec des oeuvres de Thiago Ritual et Swan) et même la boite aux lettres (oeuvre de Bona Berlin)  portent la marque de ce même style artistique.
D'un point de vue historique, les actes notariés permettent de faire la liste des propriétaires successifs :
Madame Richeux (acquisition le 24 mai 1902). Marie Louise Toque-Richeux et Monsieur Aristide René Eugène Richeux (sous directeur de la Banque de Bretagne en retraite), vente le 7 janvier 1960.
Monsieur Francis Edouard Marie Radegonde Rault et Mme Marie Richard, son épouse, vente le 22 aout 1977.
Monsieur et Madame Belloir, vente le 13 juillet 1990 à Claude Joanin et Alain Le Flohic.

Maison 56 rue Luzel à St Brieuc


MAISON 43 RUE ANNE DE BRETAGNE. 1931

Michel et Martine Le Borgne présentent eux-mêmes leur maison mieux que quiconque :
"Notre maison construite en 1931, achetée en 1976, a été agrandie en créant une lucarne capucine à gauche sur une partie grenier. L’intérieur a bien sûr été entièrement rénové au fil des ans et des moyens financiers. Abattage de cloisons, réfection complète du sanitaire, de l’électricité, du chauffage etc…

Maison 43 rue Anne de Bretagne à St Brieuc. En 1975

Maison 43 rue Anne de Bretagne à St Brieuc. En 2019


Pour une construction de 1931, les fenêtres sont grandes. Ajoutons-y un passe plat entre la cuisine et la salle à manger cela rend la maison très claire à toute heure de la journée.
Mais n’ayant pas de contre cloisons dans la partie ancienne le choix de l’isolation par l’extérieur a été fait en 2009. Nous avons substitué, au survitrage fait par nous-mêmes, un double et, triple vitrage (côté nord), avons remplacé en 2001 le chauffage au fuel par du gaz.
 
Pour les intéressés nombreux dans notre quartier, voici un chiffre montrant que les maisons de pierre peuvent quitter leur statut de maison passoire. Selon les critères du DPE nous sommes passés de 161 Kw /m2/an (sur 6 ans) à 103 kw/m2/an (sur les 10 dernières années). Bien sûr dans notre secteur nombreux sont les habitants qui ont réalisé de tels travaux. Cela n’est-il pas réjouissant de voir se rénover l’habitat de caractère de Robien !!!
 
Depuis la maison, nous avons une vue à la campagne sur la vallée du Chemin des Eaux Minérales et sur le secteur de la Croix St Lambert. D’ailleurs j’ai pu photographier les soleils levants sur les tours depuis 76 jusqu’à leur disparition. J’y ai fait un film de 8 mn qui dort dans mes archives.
Dernier point : les maisons de Robien sont souvent surélevées pour accéder au rez-de-chaussée. Les premiers propriétaires pendant la construction, attendaient de la ville que le niveau de la future rue soit abaissé. Par chance pour nous, ce ne fut pas le cas : notre rez-de-chaussée se trouvant au niveau du trottoir, une passerelle nous permet un accès sans marche. Ainsi nous espérons y passer le plus longtemps possible notre retraite à Robien".

Passerelle, 43 rue Anne de Bretagne à St Brieuc


MAISON DU 36 RUE JEAN JAURÈS. 1930

Jean-François Aubry et Gwenn le Chapelier nous racontent les origines de la maison qu'ils ont longtemps occupée rue Jean Jaurès :
Sur un terrain acheté début 1930 aux WEILL de Paris, Monsieur et Madame HILY font construire une maison la même année par l’entreprise de bâtiments Henri RIDEAU 12 rue Jules Ferry suivant les plans, que nous avons toujours, établis par l’entreprise Graziana-frères . Au rez-de-chaussée : un couloir central menant à l’escalier. A droite une salle (3.50 x 3.50) coté rue et une cuisine sur jardin. A gauche deux chambres. Au premier étage : une cuisine au-dessus de celle du rez-de-chaussée et trois pièces. Au milieu de l’escalier : un WC en saillie sur la façade arrière servait aux deux appartements monsieur et madame HILY logent au rez-de-chaussée. Leur fille, leur gendre Monsieur et Madame Rannou et leurs deux filles habitent au premier. 
Madame Rannou décède en 1969 et l’année suivante Monsieur HILY (lui-même veuf). Alors Monsieur Rannou descend au rez-de-chaussée et sa fille s’installe au premier avec son mari : M et Mme SALVIAT.
Puis Monsieur Rannou part habiter ailleurs, les Salviat occupent la maison tout entière et y font des travaux : les deux chambres du rez-de-chaussée sont réunies pour faire un séjour.
 

Maison du 36 rue Jean Jaurès à St Brieuc.

 
Le terrain de 580 m2 est plus bas que le niveau de la rue. La cave (coté rue) et de plain-pied sur l’arrière avec le jardin. A l’extérieur sur le côté sud de la maison existait un « couloir » de 1 m 25 permettant le passage d’une brouette entre la rue et le jardin. Le lot voisin (N° 38 rue Jean Jaurès) était configuré de la même manière avec un passage mitoyen. En 1969 les deux allées sont réunies permettant le passage de voitures entre les deux maisons. 
Monsieur et Madame Salviat font alors construire à l’arrière un garage sur toute la longueur de la façade ouest. A l’étage ils ouvrent deux portes fenêtres à la place des fenêtres existantes pour la cuisine et le séjour qui donnent alors sur la terrasse aménagée sur le toit du garage. Dans le fond du jardin à proximité du square Barillot est planté un noyer vraisemblablement contemporain de la maison (1930).
Au 22 rue Aristide Briand (ou à coté ?) Il y a un puits dans le jardin et plusieurs jardins communiquent entre eux (et à l’accès à ce puits probablement).

Serrure années 30, vue intérieure, 36 rue Jean Jaurès


Serrure années 30, vue extérieure, 36 rue Jean Jaurès

D'autres maisons individuelles du 19e et début du 20e du quartier de Robien présentent de très beaux éléments d'architecture, en voici quelques exemples dans le boulevard Hoche et rue Cuverville (voir l'article suivant rue Cuverville ici).

44 Boulevard Hoche Saint-Brieuc
Rue Cuverville


Un chantier Graziana dans les années 60

Chantier Graziana. Maquette de M. Malapert. Photo RF avril 2023

La maison du 36 rue Jean Jaurès (voir un peu plus haut) a été bâtie par l'entreprise Graziana dans les années 30. Et cette maquette, œuvre de M. Malapert, évoque un chantier de cette entreprise, mais dans les années 60. 

Cette scène est inspirée d’une histoire familiale : en juin 1964, l’entreprise de bâtiment Graziana, rue de Quintin à Saint-Brieuc, vient d’acheter un camion Berliet GLC neuf. René Malapert, le chauffeur de l’entreprise, va réceptionner le véhicule chez le carrossier Sanson à Saint-Etienne dans la Loire. René Malapert effectue ici sa première livraison sur un chantier de l’entreprise. A cette époque les matériaux du bâtiment n’étaient pas encore sur palettes, les sacs de ciment pesaient 50 kilos et la plupart du temps, les gâchées se faisaient à la pelle.

Chantier Graziana. Maquette de M. Malapert. Photo RF avril 2023

 

Racontez-nous votre maison

Si vous habitez une maison individuelle du 19e ou du début du 20e siècle, et qui présente un intérêt architectural ou humain, racontez-nous son histoire :
connaissez-vous les dates de construction, l’architecte ?
Avez-vous des plans ?
Connaissez-vous les propriétaires successifs ? S’est-il passé des événements importants dans cette maison ?
Comment cette maison a-t-elle évolué au fil du temps (extension) ?
Est-ce qu’il y a eu autrefois un commerce à la place de cette maison ?
Etes-vous satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe en énergie) ?

Articles pour prolonger les découvertes sur ce sujet

Les maisons de l'octroi, cliquer ici 
L'histoire des rues : rue de l'Ondine, rue Luzel...

 

 Retour au sommaire ici

 

Sources

 « Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine. AVAP » Document de Saint-Brieuc Agglomération (dossier Pdf en ligne)

Archives municipales et départementales.

Archives des journaux du CAR depuis juin 1984.Saint-Brieuc. Étude de géographie urbaine. R. Huon 1946.

Plans et actes notariés transmis par Sylvain Ruffet pour la maison du 13 rue de l'Ondine.

M et Mme Morvan pour la maison du 1 rue de Trégueux.

Claude Joanin et Alain Le Flohic, maison rue Luzel.

Martine et Michel Le Borgne, maison de la rue Anne de Bretagne.

Roselyne Le Bon, maison de la rue de la Paix.

Jean-François Aubry et Gwenn Le Chapelier pour la maison du 36 rue Jean Jaurès

Avec les contributions de Didier Le Buhan, Michel Le Borgne, Xavier Pageot, Mary Simon...

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...