samedi 9 novembre 2024

Les garages, carosseries et dépôts de carburants quartier de Robien à Saint-Brieuc


Dépôts de carburants et garages : une tradition inscrite dans la mémoire du quartier

On sait que le quartier de Robien a un passé ouvrier important mais a-t-on bien conscience qu’il a longtemps eu une très forte tradition d’implantation de dépôts de carburants et de garages ? 

La première demande d'autorisation d'un dépôt de carburant date de 1865 ! Elle est le fait de Pierre-Marie André, il exerce la profession de lampiste et s'est installé du côté Robien, le long de la voie ferrée qui vient juste d'être construite. 

On ne dit pas encore le boulevard Carnot mais "Le chemin de ceinture au midi de la gare". 


Dans la ville de Saint-Brieuc, en 1865 on trouve huit marchands qui possèdent un ou deux fûts "d'huile de pétrole" d'environ 150 litres chacun. Le 26 juin 1865, le Maire reçoit une demande de M. André, dont le papier à en-tête indique : Éclairage à la luciline et au pétrole, magasin de lampes et d’appareils d’éclairage pour la Ville et les grands Établissements. Entrepôt Général des Pétroles d’Amérique Inexplosibles.

M. André souhaite établir un dépôt d’huiles de pétrole dans un magasin qu’il va faire construire le long du chemin de ceinture (futur boulevard Carnot), "au midi de la gare, en bord du chemin de fer, entre le Pré Tison et l’ancien bureau d’Octroi de la route de Quintin".
Le Conseil d’Hygiène est saisi et formule des recommandations, l’ingénieur en chef de la compagnie des chemins de fer de l’Ouest, concerné par la proximité du dépôt, malgré une appréhension, ne s’ y oppose pas formellement. C’est le premier dépôt classé dangereux boulevard Carnot, d’autres viendront par la suite.

Le 21 janvier 1893, le Préfet des Côtes-du-Nord, ouvre une enquête publique concernant la demande formulée par la Société anonyme des raffineries Françaises pour établir un "dépôt d’huiles minérales de première classe" sur un terrain situé sur le bord du chemin vicinal ordinaire numéro 7 (dans le bas de la future rue de Trégueux).

Le 8 octobre 1902, le Maire de Saint-Brieuc, en conformité avec l’arrêté du Préfet des Côtes-du-Nord, ouvre une enquête publique concernant la demande d’un "dépôt d’huiles minérales" dans un bâtiment dépendant des Forges et Laminoirs de Bretagne, boulevard Carnot.

Comité d'hygiène 1905 Archives départementales.


Le 18 septembre 1905 le Maire de Saint-Brieuc, M. Servain, en conformité avec l’arrêté du Préfet des Côtes-du-Nord, ouvre une enquête publique concernant la demande d’un dépôt d’huile et d’essence de pétrole, boulevard Carnot
C’est la compagnie Fanto dont le siège est à Paris qui a l’intention d’établir ce dépôt dans un local dépendant des Forges et aciéries.

Dans le cadre de cette enquête, M. Mazurié, négociant et propriétaire d’un terrain qu’il compte vendre en face de ce futur dépôt s’oppose à cette demande par écrit le 24 septembre 1905.
Le locataire d’une maison située au 22 boulevard Carnot s’oppose aussi en raison des dangers potentiels pour les maisons d’habitation à proximité. Le plaignant fait remarquer qu’il "ne manque pas aux environs de terrains vagues où des  dépôt de matières aussi dangereuses pourraient être établis".

En 1909, une demande est déposée par les frères Desmarais, industriels à Paris, pour établir un dépôt de pétrole dans le boulevard Carnot.

2 mars 1909 Ouest-Eclair

« La rue des essences »

Des anciens du quartier disent que la Rue Zola était surnommée « La rue des essences ». Au sud du quartier et à l’écart des habitations, la rue Zola pouvait un peu mieux accueillir les dépôts de carburants qui ne sont pas sans risque…

1969 publicité dans Le Griffon

 

Les garages
Cet article c'est un hommage à tous ceux qui ont toujours eu les mains dans le cambouis ! 

Quand on remonte dans le temps, on dénombre au moins une vingtaine d’emplacements différents de garages à Robien. 
Dans ce type d’activités, on ne tarde pas à pointer un secteur très dense compris entre les rues Zola, Luzel et Pré-Chesnay. Il est plus surprenant pour nous de voir que de nombreux garages et stations services se trouvaient dans les rues les plus passantes comme les rues Jules Ferry, Jean Jaurès, de Trégueux ainsi que les boulevards Hoche et Carnot. 

Il faut aussi signaler la présence du très grand garage des frères Huguet, 2 et 4 rue Danton, spécialisé dans les camions.
Petit à petit les dépôts de carburants ont fermé et les garages sont partis vers les zones artisanales et commerciales.
Mais dans les années 90, subsistaient quelques activités de ce type, par exemple dans la rue Jules Ferry, on avait « Moto-bécane », la station-service Esso au 54, le garage Le Bahezre au 59. Signalons aussi, à cette époque, l’initiative des créateurs du garage Karr-Avel à l’angle des rues de Bir-Hakeim et de Trégueux. Jean-Paul Hérisson, Jacques Girona et Bernard Bark étaient les trois associés d’un garage original, à mi-chemin entre l’entreprise traditionnelle et l’association. On pouvait y pratiquer l’auto-réparation.
En 2010, il y avait encore Jean-Baptiste Rigolot et Bruno Gillard qui avaient repris l’ancien XP Garage au 121 de la rue Jules Ferry.


La problématique des garages en ville

Pour un professionnel de la réparation automobile, travailler en ville pose de multiples problèmes. Le premier est de ne pas pouvoir étendre son activité car les terrains sont occupés tout autour. Le second est le stationnement : les véhicules en attente débordent sur les trottoirs ou dans les rues autour. Les amendes peuvent pleuvoir pour défaut de stationnement et il est impossible de répercuter ces dépenses sur les clients. Enfin, les nuisances sonores ou environnementales peuvent être l’objet de plaintes de la part de riverains. Pourtant, les garages ont beaucoup évolué et la récupération des huiles usagées ou des pneus, par exemple, est une préoccupation constante des garagistes et ils apportent le plus grand soin à régler ces questions. 

 

Garages et carrosseries aujourd'hui

Faire vivre un garage en ville, c’est un élément de plus pour la vie dans un quartier. C’est un lieu de confiance car on connaît bien son garagiste quand il est à proximité.

Mais on doit constater qu'il est beaucoup plus compliqué de faire réparer ou de faire entretenir sa voiture dans le quartier de Robien…Il est bien dommage par exemple que le garage de la rue Danton trouve autant de difficultés pour rester et perpétuer ainsi cette vieille tradition des garages de Robien !

Garage rue Danton, St Brieuc, photo RF


Les garages Jules Ferry, au 26 boulevard Carnot et Bouteloup (Citroën), au 43 boulevard Carnot continuent heureusement de fonctionner.

Garage rue Jules Ferry, St Brieuc, photo RF

Garage Citroën, 26 bld Carnot, St Brieuc, photo RF

 

L’entreprise de carrosserie Bourges est également installée depuis le 4 janvier 1982 au 8 rue Robespierre, proche de la rue Émile Zola.

Carrosserie Bourges, rue Robespierre, St Brieuc

La carrosserie Bourges n'a pas toujours eu l'aspect qu'on lui connait de nos jours. Le 19 novembre 1999, un permis de construire avait alors été déposé.

Permis déposé aux Archives municipales. 1999

 
Permis déposé aux Archives municipales. 1999

 

Liste des dépôts de carburants, garages et carrosseries de Robien

 

RUE ÉMILE ZOLA

Des citernes de carburants rue Émile Zola. Photo aérienne 1962. Musée de Bretagne.

8 rue Émile ZOLA
Louis BERGES, artisan carrossier, de 1957 à 1980. 

Monsieur Bergès avait fait le Tour de France des compagnons charrons. Il s'était installé juste après la guerre dans la rue du Coucou avant de se déplacer à l'angle de la rue Béziers de Lafosse et de la rue Zola (renseignements fournis par sa fille).

28 rue Émile Zola
Armor peinture (de 1970 à 1999, Fabrication et/ou stockage (sans application) de peintures, vernis, encres et mastics ou solvants), peinture et Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), COTELLE et FOUCHER (de 1959 à 1970), Dépôt et fabrique de chlore, SHELL-BERRE (de 1945 à 1959), SHELL (de 1928 à 1945), Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.) et régénération d'huile de stockage.

Dépôt de chlore. Cotelle et Foucher. 27 juillet 1959

En hachuré, Entreprise Cotelle et Foucher, rue Émile Zola


32 rue Émile Zola
Elec Auto (de 1975 à 1985), P.E.N. (en 1935), Société des carburants et d'entretien automobile des Côtes-du-Nord (de 1929 à 1935), garage et Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.)

32 rue Émile Zola, ancien garage.


34 rue Émile ZOLA
BEL Pétrole France (de 1929 à 1934), Compagnie industrielle des pétroles (de 1934 à 1949), Mobil Oil France (de 1949 à 1971), IMBERT SA (de 1971 à 1990), GRIMAUD SA (1990), Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.)


38 rue Émile ZOLA
PIERRON Alphonse, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), de 1926 à 1960.

40 rue Émile ZOLA
MOTELEC SRL, Réparation de moteurs électriques, fin en 1980.

 
42 rue Émile ZOLA
TOTAL, DESMARAIS Frères, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), de 1930 à 1980.

Dans les années 30, l'entreprise Desmarais frères était inscrite boulevard du Carpont quand le rue Émile Zola n'était pas encore nommée. On peut mentionner aussi dans l'histoire de cette entreprise qu'en 1909 les frères Desmarais, industriels à Paris adressent une demande au préfet pour établir un dépôt de pétrole dans le boulevard Carnot à Saint-Brieuc. (Annonce dans Ouest-Eclair, 2 mars 1909)

2 mars 1909 Ouest-Eclair

En 1959, Laurent Davaneau, habitant 34 rue Emile Zola, reçoit la médaille vermeil pour ses années de travail aux établissements Desmarais. 

 

Rue Luzel

Garage, station service : Station BP (de 1972 à 1983), PRESLE (fin en 1964), dépôt de charbon GUILLOSSON Alain (en 1957).


Rue du Pré-Chesnay

2 rue du Pré-Chesnay
Garage motos et cycles DADEN François, en 1944.

38 rue du Pré-Chesnay
Garage PRESTON et Cie (Régionale Française d'Automobiles) de 1958 à 1963, puis Régionale Française d'Automobiles de 1963 à 1980.

 

Boulevard Carnot

1 bis boulevard Carnot
ALBERIC (de 1926 à 1952). Commerce de gros, de détail de carburants en magasin spécialisé (station service de toute capacité de stockage), 1926 à 1964.

Les grands garages des Côtes-du-Nord, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), carrosserie et station service, ALBERIC, de 1963 à 1964.



Établissements Kerauto. 1966

1966 publicité dans Le Griffon
Annonce 4 octobre 1969. Ouest-France

 

6 ter boulevard Carnot
Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.) (de 1950 à 1972), Garage LORAND Jean, (de 1973 à 1985), garage LORAND André (en 1985), COMSIP Entreprise (de 1972 à 1973), ELECTRO-ENTREPRISE,

24 boulevard Carnot
Mécanique générale et peinture COLLIOT et LABOURD (de 1987 à 1988)

55 boulevard Carnot
Pétroles Jupiter, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), création en 1933, activité terminée. WINANT A, mécanique générale auto (pas de renseignements sur le lieu)

 

Rue Danton

2-4 rue Danton.
Le premier garage Huguet à Saint-Brieuc était situé rue de Rennes. Il déménage en 1956 pour la rue Jean Jaurès dans le quartier de Robien.

4 mai 1956 annonce Ouest-France

Le garage des frères Huguet est inauguré le 3 juin 1957, c'est la première station-service pour les poids-lourds. L'établissement est spécialisé dans les camions UNIC. Le garage Huguet est situé aux 2 et 4 rue Danton.
 
Inauguration du garage. Photo Ouest-France 4 juin 1957

 
Lors de l'inauguration, de nombreuses personnalités sont présentes : M. Brard, député de la Manche ; M. Taunay, secrétaire général de la préfecture ; M. Rault, maire de Saint-Brieuc ; des directeurs des sociétés Shell et Unic, des transporteurs des environs...
Dans son discours, le patron Maurice Huguet énumère les avantages de cette nouvelle station-service : possibilités de lavage et graissage complets des véhicules grâce à des fosses spéciales ; contrôle  et entretien des freins. Ce contrôle est effectué grâce à un freinomètre dont un seul exemplaire existe en France alors. Le but est de mettre fin au phénomène des "camions fous" qui ne peuvent plus s'arrêter et causent de graves accidents.
La station-service propose aussi aux chauffeurs de se détendre dans une salle avec fauteuils de relaxation, poste de radio, douches.
Ce garage dispose alors d'une superficie énorme au coeur du quartier de Robien. Son activité génère un fort trafic de camions dans le quartier. Le garage Huguet est également connu car il possède des dépanneuses et une grue qui interviennent régulièrement quand des accidents se produisent à Saint-Brieuc et dans les environs.

M. Huguet 1951 Ouest-France

22 octobre 1958 annonce Ouest-France

22 octobre 1958 annonce Ouest-France

28 octobre 1958 annonce Ouest-France

A la Foire aux autos de septembre 1959, "le stand le plus remarqué est celui du garage Huguet" (Ouest-France du 28 septembre 1959).

Les camions Unic du garage Huguet. Ouest-France 28 septembre 1959

Le 29 avril 1960 : La caravane Unic présente ses nouveaux modèles de camions à Saint-Brieuc avec le concours du garage Huguet Frères. Le Préfet et le Maire de la Ville M. Poupart, assistent à la réception donnée à cette occasion.

La caravane des camions Unic, 29 avril 1960 Ouest-France

Facture pour M. Cozigou de Guingamp. 30 avril 1960. Collection RF

 
Annonce 10 novembre 1960 

Le 19 novembre 1960, une réception est organisée à l’Hôtel-restaurant « Le Tout va bien » tenu par Mme Jouéo, rue Jules Ferry, pour le départ en retraite de M. Maurice Huguet.

Maurice Huguet est originaire de Châlons-sur-Marne (né le 21 décembre 1894). Il arrive à Saint-Brieuc en 1926 comme chef d’atelier à l’usine du Jouguet et il épouse une briochine, Mlle Bodou. Voyageur de commerce à la Maison Boulaire, il s’installe ensuite comme garagiste, rue de Rennes, associé à M. Quéré, avant d’aller diriger son garage pour camions, rue Jean Jaurès et rue Danton.

M. Donnio est le sous-directeur du garage et l’équipe est composée d’une trentaine d’employés et ouvriers.

 
Départ en retraite M. Huguet 21 novembre 1960 Ouest-France

Le garage a fonctionné au moins jusqu'en 1967 et le Service Départemental d'Incendie et de Secours (S.D.I.S)  s'est installé en 1975 dans les locaux laissés vacants .
 
Garage au centre de la photo aérienne. 4 novembre 1960 Ouest-France.

 
Annonce Ouest-France 5 mai 1960

 
20 mai 1960 Ouest-France

 
1964 publicité dans le programme d'un combat de boxe à Robien

 

1967 publicité dans Le Griffon

 

10 rue Danton

Garage Robien Automobiles. Jacky Malejacq. Agent Peugeot-Talblot.
En 2007, Claude Caro a repris cette affaire (voir l'article plus bas daté de 2014 qui soulève la question de l'existence d'un garage dans un quartier)

Ouest-France 30 mai 2014



Rue Jules Ferry

16 rue Jules Ferry (emplacement parking et magasin Spar en 2020)
 

LABRIN Pierre (de 1962 à 1985), ROWEL et Cie (de 1956 à 1962), station service et garage, grands garages automobiles de l'Ouest, Société générale automobile de l'Ouest, garage SIMCA, puis FIAT et GENERALE AUTOMOBILE, de 1956 à 1985.

Garage Fiat. 1978-1979 Rue Jules Ferry. Photo aérienne Archives municipales

 

Générale automobile 28 octobre 1959 Ouest-France

Février 1961 Ouest-France

Annonce Ouest-France 12 mai 1961

5 juin 1965 Ouest-France

Dans les années 60, le garage Fiat de la rue Jules Ferry publiait très régulièrement des annonces illustrées des dernières nouveautés.

1968 publicité dans Le Griffon

 

1968 publicité dans Le Griffon

1968 publicité dans Le Griffon

 

 

19 bis-21-23-25  rue Jules Ferry
Garage et station service ANSROUL Henri (de 56 à 94), garage, JIQUEL Robert (de 50 à 59), de 1950 à 1994.

 

Jiquel 28 octobre 1959 Ouest-France
 

Annonce 4 Octobre 1969. Ouest-France

Garage Ansroul. 13 décembre 1985 Ouest-France
Garage Ansroul 31 août 1985 Ouest-France

Garage 21 rue Jules Ferry. Photo Archives municipales


Ce garage a été démoli pour construire une résidence.

Emplacement de l'ancien garage-station service. 21 rue Jules Ferry



Aux environs du 33 rue Jules Ferry, Cycles-Motos et station Huiles Renault. Années 1920-1930 (emplacement actuel de la laverie automatique)

 

Sur la droite, Huile Renault pour les motos. Rue Jules Ferry, ancienne carte postale.


 

34 rue Jules Ferry

LE MIGNOT, LE BAHEZRE Honoré, garage et station service ELF, de 1938 à 1983.
C'est au 34 rue Jules Ferry que l'on trouve de nos jours l'agence Crédit Agricole.

54-56 rue Jules FERRY (mais indiqué au numéro 39 dans les années 50)

Garage Morin 8 mars 1952 Ouest-France

MORIN Établissements (à partir de 1944), LADEN François (de 1941 à 1944), LASALLE J (de 1935 à 1941), station service et garage cycles. Garages, ateliers, mécanique et soudure puis Commerce de gros, de détail, de desserte de carburants en magasin spécialisé (station service de toute capacité de stockage)

Annonce 4 octobre 1969. Ouest-France

 

Établissements Morin 13 décembre 1985 Ouest-France


54-56 rue Jules Ferry. La station est en friche. 2020. Photo RF

 

En 2022, un projet de commercialisation sur le terrain de l'ancienne station service permet de redonner vie à cette partie du quartier de Robien.


Article de Ouest-France 19 octobre 2022


Démolition du garage Morin. Photo RF 20 janvier 2024

Démolition du garage Morin. Photo RF 20 janvier 2024


Construction 54-56 rue Jules Ferry. Photo RF juin 2024

 

59 rue Jules Ferry

R. Le Ray, 59 rue Jules Ferry. Station Lavage-graissage, ouverture le 26 janvier 1967.

R. Le Ray, garage, 24 janvier 1967 Ouest-France


LE BAHEZRE Honoré, garage, déjà en 1969

Annonce 4 octobre 1969. Ouest-France

1991 publicité dans La Griffon

En 2008. Garage Le Bahezre, 59 rue Jules Ferry



En 2020. Ancien garage Le Bahezre, 59 rue Jules Ferry

 

103 rue Jules Ferry
BOSCHER Georges, F. GARNIER (entre 1957 et 1960), garage et station service, de 1956 à 1980 appelé aussi OUEST POIDS LOURDS (publicités ci-dessous 1962,1964 et 1969) et OUEST-AUTO (en 1969). Vente de voitures de la marque Alfa-Roméo en 1975.

Ci-dessous une photo aérienne de 1963 où on voit les voitures, camions et bus garés à côté du garage en attendant d'être réparés.

Garage au 103 rue Jules Ferry en 1963. Photo Musée de Bretagne.


10 novembre 1960, annonce Ouest-France

1962


1964. Publicité dans le programme du combat de boxe France-Danemark à Robien


Ouest Poids-Lourds 14 août 1969 Ouest-France


Annonce 4 octobre 1969. Ouest-France

12 juin 1975 Ouest-France



109 rue Jules Ferry


 

121 rue Jules Ferry 

Le garage Jules Ferry en 2011

Garage Jules Ferry,
Jean-Baptiste Rigolot et Bruno Gillard (2010), XP Garage, LORANT Xavier (2004), LE GUELLEC (de 1970 à 2004), garage, TRAVADON Bernard (de 1949 à 1970), JOUEO Robic (de 1938 à 1949), garage et station service.

Le Guellec 13 décembre 1985 Ouest-France

 

 Jean-Baptiste Rigolot et Bruno Gillard ont ouvert le Garage Jules Ferry en mars 2010 (anciennement XP Garage). Les deux associés travaillaient avant à Auto Label Services à Trégueux.

Jean-Baptiste Rigolot et Bruno Gillard

121 rue Jules Ferry, ancien garage.

 

Boulevard Hoche

Au 115 boulevard Hoche (en face de l'actuelle Sécurité Sociale), on trouvait en 1923 la Société Générale des huiles et pétroles, puis il y a eu le Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.). Après la fin de Société interfuel SN (en 1990), deux activités ont été domiciliées au 115  boulevard Hoche. La Compagnie des éléphants (théâtre), déjà en activité en 1996, a eu son siège au 115 boulevard Hoche. Elle a ensuite effectué un déplacement au 12 rue Voltaire à Saint-Brieuc.
Le 28 septembre 2012 a été créée la compagnie Néon Citronnade, son activité était le spectacle vivant et était domiciliée au 115. L’association permettait alors d’organiser des concerts et de développer les activités des groupes suivants : Sbrbs, The 1969 club, Bops, Hermann Lopez…

Sous les locaux se trouvaient des cuves

 

C'est au 115 boulevard Hoche qu'est né le Café du Dimanche en août 2015.  

Le café du dimanche. 21 août 2015, Ouest-France.

117 ou 119 boulevard Hoche 

Garage Lorand (Jean-Pierre Lorand). Service national des ateliers Garages, Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.), garage et carrosserie/peinture, fin en 2000

 

Garage Lorand en 2011. Image Google street


Garage Lorand en 2011. Image Google street


125 boulevard Hoche

RAUJOUAN Frères (à partir de 1965), RAUJOUAN Paul (de 1923 à 1965), garage et station service.

 

Avant 1930 publicité dans un guide touristique

Facture 1935. Archives municipales 3L137

 

Rue Condorcet

3 rue Condorcet
RAUJOUAN Paul, garage, de 1939 à 1965

 

 

Rue Jean JAURES

52 rue Jean JAURES
SIMCA Industrie (de 1962 à 1970), HUGUET Maurice (en 1955), garage camion et station service, LUISETTI Philippe (en 1937), garage voitures et station service Garage UNIC (HUGUET Frères), Garage de ROBIEN (LUISETTI)

 


 

 

 

Rue de Trégueux


17 rue de Trégueux 

Karr-Arvel, Mécanique, tôlerie, électricité automobile.

 

Karr-Avel en 2008. Image Google

Karr-Avel en 2008. Image Google

 

 

32 rue de Trégueux
REDON Joseph, garage motocycles, en 1941

 


 

 

 

Rue Cuverville

Société Transport Rapides Armoricains, ateliers de réparation et carburant. Garages, ateliers, mécanique et soudure. 1967

 

 

Parole d'habitant


Le quartier de Robien dans les années 50-60. Un témoignage de Jean-Claude Rizzo : "Je me souviens des deux garages de la rue Jules Ferry, le garage Fiat et juste en face le garage Glo."

 

 

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Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 
 
 

Sources

 

Dossiers des installations classées. Archives départementales. Série M. 5M89 et série W, 1473W 001, 1473W 004, 1473W 011, 1473W 014, W9. 1382

Inventaire historique de sites industriels et activités de service. Basias 

Journal municipal Le Griffon, à partir du numéro 1 en 1966.

Journaux du C.A.R

 

 

 

vendredi 1 novembre 2024

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc et la Guerre 14-18 (nouvelles du front, monument de la paroisse...)

 
 
 

Monument aux morts de la ville de Saint-Brieuc. Photo RF
 
On peut d'ailleurs noter que le Comité des Fêtes de Robien a contribué à sa mesure à l'édification de ce monument de la ville de Saint-Brieuc en versant la somme de 100 francs en 1920.
 
 
La guerre 14-18 et la paroisse de Sainte-Anne de Robien

L'annonce des premières victimes


Le bulletin paroissial est une source d’informations très intéressante pour mieux comprendre comment cette guerre de 14-18 a été ressentie par les paroissiens de Robien. 

Très vite, malheureusement, l’annonce des trois premières victimes va endeuiller le quartier : l’adjudant Auguste Pansart ; le sergent Auguste Poudoulec ; Pierre Hux, de la rue Luzel.

Auguste Pouloudec, un habitant du boulevard Hoche, est tué le 30 août aux environs de Sedan. C’est l’abbé Le Douarec, l’aumônier militaire du 271e, qui lui ferme les yeux. Il était parti le dimanche 9 août après avoir communié à l’église de Robien de très bonne heure, avant le lever du jour.

Pour chaque défunt, un service est célébré à l’église Sainte-Anne.

En novembre, d’autres mauvaises nouvelles arrivent et un service est dit pour Maurice Eno, blessé à Dixmude et mort à l’hôpital de Dunkerque.

Quand les hommes de la classe 1915 se mettent en route le 18 décembre 1914 pour rejoindre les régiments auxquels ils sont affectés, le curé détaille leur état-civil et leur affectation. Il précise que tous ces jeunes gens ont assisté à deux messes célébrées à leur intention avant leur départ et ont reçu la communion : « Qu’ils demeurent bons français et bons chrétiens ! »

Les blessés sont également très nombreux : François Le Breton, 30 rue Luzel, est blessé au bras droit ; Jean Le Charpentier, 34 rue Luzel, est atteint d'un éclat d'obus au côté gauche, il est hospitalisé à Fougères... La liste est longue.

 

Le 71e Régiment d'Infanterie, une rue porte son nom. Archives municipales

 

 

Les premiers prisonniers

 

Les prisonniers du quartier, détenus en Allemagne ne sont pas oubliés : 

M. Reux ; M. Pléven ; Louis Feurgard ; Ernest Moulin, le sergent Le Gall, tous de la rue Jules Ferry ; l’adjudant Dagort du boulevard Hoche, le sous-lieutenant Guillory de la rue Luzel (ces deux derniers, appartenant à la même compagnie, sont faits prisonniers à Magdeburg le 9 octobre 1914), M. Kerhouse de la rue Luzel. L'abbé Pierre Morcel est également prisonnier.

Un peu plus tard un autre prisonnier est ajouté, M. Kerbiriou de la Croix-Péron.

 

 

 Un Livre d'or

 

Dans une rubrique intitulée « Les braves », le curé indique que « les paroissiens de Sainte Anne continuent à faire bravement et glorieusement leur devoir » mais l’état des lieux des prisonniers, des blessés et des morts montre l’étendue des dégâts. Un appel est lancé pour que les familles de Robien signalent « tout ce qui concerne les paroissiens qui sont au feu ». 

Tout sera consigné dans le bulletin paroissial et constituera le Livre d’or de Sainte-Anne de Robien. L’idée du curé est la suivante : « Nos absents sont en ce moment en train d’écrire une magnifique page de notre histoire paroissiale. Il faut que nos archives conservent à jamais le souvenir de la vaillance et des actions éclatantes, et des blessures et de la mort glorieuse de chacun des habitants de cette jeune paroisse. »

Le patriotisme est mis en avant comme lorsqu’on apprend qu’un généreux donateur a fait cadeau d’un superbe drapeau tricolore à l’église Sainte Anne.

Les récits de combattants apportent de nombreux détails de la vie quotidienne comme celui de M. Pelé, qui écrit le vendredi 23 octobre d’Avesnes-le-Comte dans le Pas-de-Calais. Il donne des nouvelles des destructions subies par la basilique d’Albert, car on lui en a demandé et ajoute: « Ces sauvages semblent avoir pris à cœur de tout démolir sur leur passage ». 

 

La basilique d'Albert et sa statue de la Vierge penchée

Pendant la guerre 14-18, l'abbé Pelé donne de ses nouvelles sur le front et ses courriers sont publiés dans le journal de la paroisse. Les petites et les grandes  histoires s'y côtoient : 

"Nous avons un cantonnement excellent. Il a fallu le disputer aux rats ; mais nous avons  fini par avoir le dessus...  

Nous assistons à la plus grande bataille qui se déroule depuis plus de quinze jours aux environs d'Arras... 

Je suis navré des tristes nouvelles que vous m'annoncez (la mort de trois de nos paroissiens). Veuillez me servir d’interprète auprès des familles éprouvées pour leur dire la part que je prends au malheur qui les frappe et les assurer que je n'oublierai pas leurs chers disparus dans mes prières."

En mars 1915, le bulletin paroissial cesse de fournir des informations car l’abbé Le Roux est mobilisé et son vicaire, l’abbé Pelé, était parti dès le cinquième jour de la mobilisation. 

 

 

Des troupes stationnées à Robien. 1916

 

L'édition de Ouest-Eclair du 17 juin 1916 nous apprend qu'un détachement militaire s'est installé dans la quartier de Robien, dans un chantier en face des Forges-et-Laminoirs.

 

Militaires à Robien 17 juin 1916 Ouest-Eclair

 

Un monument en hommage aux victimes

 

En février 1919, le bulletin paroissial sort à nouveau et l’idée d’un monument pour rendre hommage aux victimes est évoquée sur quelques lignes. Une souscription est ouverte mais le curé attend la signature du Traité de Paix avant de commander cet ouvrage d’art.

En attendant cette réalisation, de nombreux portraits détaillés sont faits des victimes ; des petits articles nécrologiques sont rédigés à partir des éléments fournis par les familles comme pour Auguste Pansart ou encore Auguste Poudoulec.

 

Le dimanche 27 juin 1920, le monument commémoratif des Morts de la Grande Guerre est placé dans l’église Sainte-Anne de Robien. « Il fait honneur et à l’artiste M. Le Goff, qui l’a conçu et exécuté et aux paroissiens qui l’ont offert ». Le monument s’élève à la place de l’ancien autel que le séminaire avait prêté à la paroisse. 

Ce 27 juin, un service est chanté pour les 66 victimes de la paroisse. La bénédiction du monument est accompagnée par de nombreux paroissiens et par une délégation du Conseil municipal, répondant à l'invitation de M. le curé.

 

Ci-dessous, cette facture de l'entreprise de M. Elie Le Goff pour la restauration d'une statue de Duguesclin à Saint-Brieuc nous renseigne sur ses différentes spécialités  : statues religieuses, chemins de Croix en terre cuite, bois et pierre blanche, menuiserie d'églises, autels, chaires à prêcher...

L'entreprise Le Goff était située 27 rue du Légué (voir son portrait plus bas, rubrique Le saviez-vous?).

 

Facture délivrée par la maison Le Goff en 1906. Archives municipales 3L135

 


Retrouvez la liste des victimes du quartier de Robien pendant  la Guerre 14-18  en cliquant ici


Cet autel permet aux paroissiens de venir comme pour un pèlerinage et de méditer et prier devant.

Les inscriptions sont les suivantes :

« La paroisse reconnaissante » 

 

et plus bas 

« Aux enfants de Sainte-Anne de Robien morts pour la Patrie 1914-1919 » 

 

Autour du médaillon : 

« Pro Deo, pro Patria ceciderunt, c’est pour Dieu, et la Patrie qu’ils sont tombés ».

 

Les sculptures symboliques sont les suivantes : Croix de guerre, palmes, fusils entrelacés, ancres, épées.

 

Croix de Guerre

Les noms des 66 victimes sont gravés en lettres rouges. L’idée dominante du monument est pour le curé « l’idée de la rédemption et de la victoire par le sacrifice ». La ville de Saint-Brieuc comptera 925 victimes en tout.

Cet ensemble peut être rapproché de celui réalisé par elie Le Goff à Etables où figure une inscription assez semblable : « Pro Deo, pro Patria. Fortes ceciderunt". 

 

Détail. Église d’Étables. Photo RF 2023

La description complète en est faite par le curé de Robien dans le bulletin paroissial :

"Voyez les sculptures symboliques : ces croix de guerre, ces palmes sur lesquelles s’entrelacent les fusils, les ancres, les épées : tout cela vous dira la force de leurs bras et leurs titres de gloire.


Voyez encore ces deux plaques de marbre, je pourrais dire ces deux pierres tombales, car la plupart d’entre eux n’en auraient jamais d’autres, où les noms des 66 victimes sont gravés en lettres rouges, symbole du sang qu’ils versèrent et de l’amour surhumain qui les anima.

Mais retenez surtout l'idée dominante du monument : c'est l'idée de la rédemption et de la victoire par le sacrifice.


Sous la table de l’autel, dans le panneau du milieu, un médaillon représente la mort du poilu. C’est un petit chef d’œuvre.
Mortellement blessé, le soldat va rendre le dernier soupir. Son fusil est tombé de ses mains défaillantes. Appuyé contre un arbre déchiqueté, réconforté par un prêtre, soldat lui même, le petit Français meurt tranquille, avec la satisfaction du devoir accompli, la figure reposé et  fière et les yeux fixés sur un calvaire qui se dresse à quelques pas. Le sacrifice du soldat rachète et sauve la patrie
".


La chapelle se trouvant encore de nos jours dans l'église de Planguenoual a de fortes similitudes et elle est aussi d’Élie Le Goff (voir page 88 du livre Faire son deuil, construire les mémoires. Yann Lagadec. Éditions A l'ombre des mots).

Église d’Étables. Photo RF 2023

 

Ci-dessous la description complète


 

Le dimanche 27 juin 1920, une cérémonie est organisée pour inaugurer le monument et le bénir. L’église est archi comble. Dehors, presque autant qu’à l’intérieur. Au premier rang il y a une délégation du Conseil municipal, le Conseiller général, le Général, le Colonel, un certain nombre d’officiers, de nombreuses personnes du clergé.

Le lundi 28 juin 1920 se déroule un service pour les 66 victimes du quartier. On peut imaginer la douleur de toutes les familles rassemblées en cette occasion...

 

Qu'est devenu ce monument ?

Malheureusement, ce monument commémoratif a été enlevé de l'église Sainte-Anne de Robien au moment de travaux de rénovation.
Les recherches pour le retrouver n'ont encore rien donné...

 


 Le saviez-vous ? 


Le sculpteur Elie Le Goff (1858-1938) qui a conçu le Monument aux morts de la Guerre de 14-18 pour l'église de Robien n'est autre que le père de ses trois fils Paul, Elie et Henri, sculpteurs comme lui et morts au combat en 14-18. La ville de Saint-Brieuc leur a rendu hommage en désignant l'ancienne rue du Légué où vivait la famille : Rue des Trois frères Le Goff. 

Elie Le Goff a réalisé plus d'une vingtaine de monuments aux morts. Il est aussi l'auteur à St Brieuc des sculptures autour de l'horloge de la Poste, du buste de Villiers de l'Isle Adam. Et le plus émouvant, c'est lui qui a réalisé le médaillon en bronze avec ses trois fils sur la tombe toujours visible au cimetière Saint-Michel (voir ci-dessous). 


Les 3 frères Le Goff. Cimetière Saint-Michel


Fiche Wikipédia Elie Le Goff en cliquant ici

Article très complet sur les oeuvres de la famille Le Goff, sur Breizh-info.com, en cliquant ici



 

D'autres monuments commémoratifs dans les églises

 

De nombreux monuments commémoratifs  ont été édifiés dans les églises pour honorer les victimes de la Guerre 14-18. Ci-dessous, une partie du monument de Lassay-les-Châteaux qui peut avoir une similitude avec celui de Robien. On y retrouve en effet une liste de noms en rouge et des palmes sur les côtés.


Photo Christine Leduc-Gueye

 

 Ci-dessous un autre exemple dans le hameau de Pélasque (06).


Monument 14-18 à l'intérieur de l'église de Pélasque (06)



Ces œuvres, propres à l'église catholique, reprennent les thèmes des monuments aux morts des communes. Mais elles s'en distinguent car elles font figurer les membres d'une paroisse dans les villes, ce qui est différent du cas d'un village où tout le monde est cité. Dans certains cas, le curé peut se réserver le droit de ne pas faire figurer le nom d'un soldat hostile à l'église. Une famille anti-cléricale peut aussi se réserver le droit de ne pas être sur le monument de la paroisse.

Les monuments à l'intérieur des églises se différencient aussi des monuments civils car ils mettent en avant des symboliques religieuses :  sacrifice, consolation et espérance dans le Christ et la Vierge. Elles associent Dieu et la Patrie (Pro Deo, pro Patria), la croix et le drapeau

 

 

L'école des Filles, boulevard Carnot, transformée en hôpital militaire


Germaine Hello, une ancienne élève de l'école des Filles installée alors boulevard Carnot, raconte : "Je me plaisais beaucoup à l'école Carnot... mais pendant l'année scolaire 1917-1918, nous avons dû laisser la place aux blessés de guerre".

 

Ecole des filles, boulevard Carnot. Archives municipales

 

Quand Germaine Hello (Guays par son nom de mariage) raconte que l'école des filles a été fermée à la dernière année de la Guerre 14-18, elle fait référence à cette période où la Ville de Saint-Brieuc avait été obligée de trouver des lieux pour soigner les victimes de la guerre. 

Quatorze hôpitaux étaient ouverts et l'école des Filles, 15 boulevard Carnot était désignée comme "Hôpital complémentaire 100". 

Cet hôpital possédait 122 lits et avait déjà fonctionné du 1er juin 1915 au 10 mai 1916.

 

Hôpitaux accueillants des militaires en 14-18. Ecole des Filles n°8 sur le plan. Document Le Télégramme.

 

Une plaque pour François Clairon

En juin 1920, une plaque va être posée à l'école en mémoire de M. Clairon, instituteur-adjoint à l'école Guébriant et tué en 14-18.


François Clairon 22 juin 1920. La dépêche de Brest.

 

A Saint-Brieuc

Le bilan global des pertes humaines est effroyable sur Saint-Brieuc, la liste qui figure sur le Monument aux morts fait état de 670 victimes. Le nombre des blessés et malades de guerre est équivalent. Le département des Côtes-du-Nord fut le cinquième de France comme nombre d'orphelins de guerre, ou "pupille de la Nation". Les pupilles recevaient des allocations pour aller à l'école ou en apprentissage, jusqu'à 18 ans. En 1922, le nombre de pupilles du département dépassait 12 000, dont 400 à St Brieuc.

En 1918, la Ville voulant honorer son régiment qui avait tant lutté et tant souffert, donna le nom de Rue du 71e Régiment d'Infanterie à la rue du Lycée (Le Braz). Elle donna aussi le nom de Boulevard Clémenceau au boulevard National. Puis en 1919 transforma la Place d'Orléans en Place du 74e Régiment Territorial (d'après J.B Illio, Histoire de St Brieuc 1931).

   

 

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La liste des victimes du quartier de Robien pendant  la Guerre 14-18 

  

Le saviez-vous ?

La Guerre de 1870 avait beaucoup marqué les Français avant celle de 14-18. Dans le quartier de Robien, on peut signaler que Jean Durand, habitant au 3 rue de Robien a été récompensé en juin 1912 par l'attribution de la Médaille commémorative de la campagne 1870-1871. Cette médaille a été créée par la loi du 9 novembre 1911.

Médaille de la Guerre de 1870

Le saviez-vous ?

De nombreuses personnes du quartier ont heureusement survécu à cette guerre de 14-18. Ainsi peut-on signaler par exemple Gaston Le Tallec, né à Rouen, habitant 96 boulevard Hoche, employé à la S.N.C.F, marié avec Berthe Cariou, lieutenant de réserve, Croix de Guerre 1914-1918, Chevalier de la Légion d'honneur, décédé dans sa 79e année, dont les obsèques ont eu lieu en l'église de Robien le 18 décembre 1961. (Avis dans l'édition du 16 décembre, Ouest-France)

 

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Sources 

 

Bulletin paroissial, années 1914 à 1920, disponible aux Archives départementales 22; article sur l'autel des Morts juin 1920.


Les représentations de la Grande Guerre sur les monuments aux morts peints en Pays de la Loire. Christine Leduc-Gueye. Open Edition Presses Universitaires de Rennes.


Hôpitaux St Brieuc, forum 14-18, ici 

 

Les Bretons dans la Guerre de 14-18, Jean-Pascal Soudagne, éditions Ouest-France

 

Archives municipales de St Brieuc, factures de M. Le Goff 3L135

 


 


L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...