mercredi 2 avril 2025

 L’histoire du vélo dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.


Photo publiée dans Ouest-Eclair le 3 octobre 1940

Le cyclisme comme moyen de déplacement, loisir, sport de compétition ou activité commerciale, est inscrit dans le quartier de Robien depuis le début des années 1900. Rien d’étonnant à cela dans un quartier populaire…


Le vélo dans les fêtes de Robien dès 1904.

Dans le journal Ouest-Eclair, on trouve la trace de courses cyclistes dans les fêtes du quartier dès 1904, on les appelle alors "des courses vélocipédiques".  En 1905, nouvelle course de bicyclettes le 16 juillet, les responsables sont M. Guennebaud et M. Tichou. 

La photo ci-dessous a été prise dans l'atelier photographique de M. Archippe Pierre Hugon, après avoir exercé à Paris s'installe à Saint-Brieuc en 1886 et y décède en 1911, ce qui indique que ce portrait date du tout début du XXe siècle. (Notice complète sur Archippe Hugon ici )

Photo famille Le Ker Saint-Brieuc

En 1913, seul incident  notable au moment de la course de vélo dans la quartier : "Le jeune Flageul, dans un virage brusque, n’étant plus maitre de sa machine, alla se jeter tête baissée dans un portail et on dut le ramener au domicile de ses parents avec d’assez graves contusions à la tête".

Après la Guerre 14-18, le 17 juin 1923, le Comité des Fêtes de Robien est associé aux organisateurs du brevet militaire des 150 kilomètres cyclistes : « Ce brevet est ouvert à tous les coureurs cyclistes, exception faite des jeunes gens actuellement sous les drapeaux. » (La Dépêche de Brest, 13 juin 1923) Le vainqueur disputera la finale du Prix Wolber qui se disputera à Paris.

Affiche du grand Prix Wolber 1935. Site Hôtel Drouot

Dans les années 20, les vélos utilisés ont un guidon caractéristique.

Photo famille Le Ker Saint-Brieuc

En mai 1930, à l’occasion de la Fête du quartier, le Critérium du meilleur grimpeur est organisé par Ernest Allain du quartier de Robien. « La dure rampe de la Croix-Perron » marque l’arrivée de cette épreuve.

Cyclisme à Robien 31 mai 1930 Ouest-Eclair

Le 29 mai 1939, une épreuve cycliste est proposée par l’U.C.B dans le cadre de la Fête de Robien. Le parcours fait 60 km. 

Course cycliste à Robien 16 mai 1939 Ouest-Eclair

Dans les années 40, le vélo est beaucoup pratiqué par les grands et les petits dans le quartier de Robien.

1944 à l'arrière de la maison du 40 boulevard Hoche. Photo G. Le Ker

Années 40, dans le quartier de Robien. Photo G. Le Ker

Après-guerre, le 31 juillet 1949, le Comité des fêtes de Robien organise deux courses cyclistes régionales : "Le matin, une première course de 28 km sillonnera les rues du quartier avec un aller-retour à Saint-Julien en plus. L'après-midi, un circuit de 72 kilomètres sera constitué d'une boucle de 4 tours partant de la Croix-Perron vers Saint-Julien puis retour par Robien où l'arrivée aura lieu Rue Jules Ferry. La distribution des dossards se fera près de l'usine Sambre-et-Meuse".

Bien plus tard, en mai 1980 se déroule le Grand prix cycliste de Robien sur le circuit suivant : rue Ferry, Carnot, Coucou, Pré-Chesnay, Robespierre et Zola. Cette course est ouverte aux cadets et aux séniors et elle est organisée par l'Amicale des policiers briochins au profit des oeuvres sociales.



Jacques Jacob et l’Amicale Cyclotourisme Briochine (A.C.B)

Jacques Jacob 1er avril 1971 Ouest-France

 
Des années 50 aux années 80, une personnalité marquante dans le monde du cyclisme local était Jacques Jacob. Cet agent d’assurances était installé dans la fin des années 40 au 23 rue Condorcet dans le quartier de Robien avant de déménager au début des années 60. C’était une célébrité du quartier de Robien.
C’est lui qui avait relancé, en 1949 avec Alfred Dacquay, Jules Hamonet (le photographe installé à Robien) et d’autres, l’Amicale Cyclotourisme Briochine (A.C.B) créée le 24 juillet 1937. Jacques Jacob devient le président de l’A.C.B en 1949. 

Il était aussi un habitué de la course Brest-Paris-Brest...

Les organisateurs de la venue du Tour de France à Saint-Brieuc. On reconnait Jacques Jacob, 5e en partant de la gauche.  2 juillet 1958 Ouest-France

Jacques Jacob, sur la gauche, en veste claire. 9 octobre 1961 Ouest-France

Au début des années 70, l’A.C.B est riche de 150 membres adhérents et cette réussite est pour beaucoup due à la disponibilité au bon état d’esprit de Jacques Jacob, un champion qui ne laisse personne à la traine dans un peloton...
Malheureusement Jacques Jacob décède en juin 1980 à l’âge de 74 ans. 


Ouest-France ne manque pas de faire son éloge à cette occasion : "Homme de cœur d’une grande droiture morale, Jacques Jacob était l’ami de tous. Ancien président de l’Amicale Cyclo Touriste Briochine, cheville ouvrière du Comité d’organisation du Tour de France à Saint-Brieuc. Il était fort connu dans tous les milieux cyclistes bretons et nationaux du cyclotourisme. Sa passion pour le vélo l’avait conduit à travers tout l’hexagone, couvrant à coups de pédales des milliers de kilomètres".
Notons que, depuis 2003, l’A.C.B organise ses sorties depuis la place Octave Brilleaud dont le président jusque 1976 fut… Jacques Jacob ! 

 

Jean Sauzéat (1919-1961), un champion cycliste

Jean Sauzéat est né le 4 septembre 1919 à Ploufragan mais il  habitait avec sa famille au 27 boulevard Paul Doumer à Robien.

Pendant 15 ans, de 1938 à 1953, Jean Sauzéat a été l’un des meilleurs coureurs cyclistes de l’Ouest.
Il gagna le Circuit du Bon Accueil à Saint-Brieuc en avril 1940 et en 1943. Puis il triompha dans le Championnat des Côtes-du-Nord sur route en 1943.
Il faisait partie de l’Union Cycliste Briochine et fut professionnel de 1944 à 1947. Il triompha dans de nombreuses courses locales et remporta le Championnat de Bretagne sur route en 1947. Il fut l’équipier de Louison Bobet à deux reprises dans le Tour de l’Ouest (17e en 1946). Il fit des essais de course sur piste (vainqueur à Landerneau en 1939 et 1947, à Guingamp en 1943). Il disputa le Paris-Roubaix (76e en 1944). Lucien, son frère et Jacques, son fils, ont été remarqués dans les courses cyclistes dans l’Ouest.

Les obsèques de l’ancien champion cycliste Jean Sauzéat ont été célébrées le 2 mars 1961 à l'église de Robien. Il est décédé à l’âge de 41 ans le 28 février et inhumé au cimetière Saint-Michel. Le journal Ouest-France a publié un article dans son édition du 3 mars 1961 présentant un récapitulatif de sa brillante carrière.

Victoire de Jean Sauzéat 25 mai 1943 Ouest-Eclair

 
Jean Sauzéat 3 mars 1961 Ouest-France

Georges et Loïc Le Bourhis

Biographie écrite par Jean-Claude Le Chevère et complétée à l'aide du livre Le Grand Dictionnaire du cyclisme breton de Georges Cadiou. Cristel Editions.

Chez les Le Bourhis, habitants de la rue Jean Jaurès à Robien, on trouve deux grands champions. Tout d'abord Georges, né le 14 mars 1937. Il s'illustra surtout sur piste. Redoutable sprinter à la musculature impressionnante, il se permit de battre les plus grandes vedettes de l'époque comme Darrigade (au vélodrome de Beaufeuillage à Saint-Brieuc) ou Jan Janssen. On prétend que le grand Rick Van Looy préférait l'éviter sur les vélodromes. Il remporte le championnat de vitesse de Bretagne en 1965 et 1968, finit 5e du championnat de France de vitesse en 1968, 3e du Grand prix international sur piste au Neubourg en 1967 (Vainqueur Jacques Anquetil et Eddy Merckx 6e).
Par la suite il fut directeur sportif dans diverses équipes bretonnes et s’engagea dans le développement du cyclisme en Afrique.

Georges Le Bourhis, photo Courtesy Wim Dingemanse

 

Son frère Loïc, né en 1949, doué pour le basket et le cross-country, choisit finalement le cyclisme. Son palmarès est éloquent. Champion de France junior, il remporta une centaine de victoires dans les rangs amateurs. Professionnel, il participa au Tour de France 1972 (abandon pour raison de santé à la 9ème étape), pour voir son palmarès complet, cliquer ici.

 Par la suite il devint speaker de compétitions cyclistes. Dans le film  « Le Vélo de Ghislain Lambert » c'est lui « la voix du Tour ». 

Loïc Le Bourhis dans Ouest-France du 8 mai 2006

Claude et Daniel Buchon

Biographie écrite par Jean-Claude Le Chevère

La famille Buchon était bien connue dans le quartier de Robien où elle tint longtemps la boulangerie de la rue Jean-Jaurès. L'un des fils, Claude, s'illustra dans le cyclisme de compétition. Né le 9 février 1949, il s'imposa sur route et sur piste. Parmi les principales victoires émaillant son impressionnant palmarès, on peut noter en mars 1971 sa victoire dans la course Paris-Evreux.

Victoire de Claude Buchon 30 mars 1971 Ouest-France

Autre grand moment, son titre de Champion de France du contre la montre par équipes en 1972 avec l'U.C.B (Buchon, Huby, Le Denmat, Le Guilloux). 

A l'arrivée du championnat de France : Huby, Bouchon, Le Guilloux, Le Denmat avec Dédé Le Guillou leur entraineur.15 juillet 1972 Ouest-France
  
Buchon 13 juin 1972 Ouest-France

Il fut à nouveau champion de France en 1975 et 1976 avec d'autres équipes. Il fit aussi partie de l'équipe de France dans cette discipline aux Jeux Olympiques de 1976 à Montréal. Sur piste il obtint, avec l'équipe de France, la médaille d'argent de la poursuite par équipes au championnat du monde de Brno (Tchécoslovaquie) en 1969.

Claude Buchon après sa victoire à Brno.

Son frère Daniel fut l'un des fidèles cyclotouristes de L'A.C.B. Le club briochin devint dans les années 80 le premier club cyclotouriste de France (plus de 300 licenciés). Bien entendu on y trouvait des Robiennais comme Louis Tardivel, directeur de l'école Hoche, qui s'illustra sur Paris-Brest-Paris, son épouse, Monique Tardivel, qui lui succéda à Hoche, Rémi Guimard de la rue Aristide Briand, et Joëlle et Jean-Claude Le Chevère, qui participèrent, entre autres, à 5 Paris-Brest-Paris.



Francis Mercier, cordonnier à Robien et vedette du vélo. 

Francis Mercier, rue de Robien 26 novembre 1958

Au 37 boulevard Hoche, à l'angle de la rue Jean Jaurès, Francis Mercier ouvre une cordonnerie en 1957 qu'il tiendra jusqu'en 1962. Les lieux ne ressemblaient pas à ce que l'on voit aujourd'hui puisqu'un grand terrain vague descendait le long du boulevard Hoche, vers la Croix Perron. C'est sur ce terrain qu'a été construit un immeuble de 4 étages en 1969.
Un article de Ouest-France daté du 26 novembre 1958 nous montre le cordonnier "Francis Mercier, que l'on voit ici au banc de finissage de son échoppe". Mais il s'agit dans cet article d'honorer ses exploits sportifs : "Huit victoires, quatre places de second, cinq de troisième etc. ont hissé le cordonnier de la rue de Robien au premier plan du cyclisme briochin." Le champion du V.S.B ne se risquera pas dans le cyclo-cross car il confesse "avoir les jetons sur les pentes savonneuses" !

L'article se termine ainsi : "Culture physique, sérieux constant et travail soigné sont, pour l'heure, ses seules préoccupations".

On peut ajouter que Francis Mercier est né le 24 février 1934 à Bréhand-Moncontour (22). Il rejoint d’abord l’Union Cycliste Lamballaise puis U.C Briochine mais sa carrière est interrompue par son service militaire long en Algérie de 1955 à 1957. En 1957 il gagne le Grand prix de Coray devant Tom Simpson avec qui il était venu en voiture de Saint-Brieuc. Il triomphe aussi au Challenge Pierre Le Doaré à Dinan en 1954.
Francis Mercier est décédé le 16 novembre 2019 à Saint-Brieuc.


Le Cyclo-Sport de Robien 1978-1982.

Le Cyclo-sport de Robien n'a eu qu'une brève existence entre 1978 et 1982. Il lui était difficile de rivaliser avec la puissante A.C.B.(Amicale Cyclotouriste Briochine), qui attirait tous les Briochins amateurs de vélo, et même des pratiquants des communes environnantes. Le 27 avril 1978, Ouest-France nous apprend que « les cyclos ont effectué, pour un groupe, le brevet des 50km, et pour l’autre, celui des 100 km. Dans chaque groupe quatre participants sont arrivés dans les temps ». 

En mai 1978, le Cyclo-sport de Robien se retrouve place de Robien en vue de la randonnée organisée par les communaux.


En avril 1979, le Cyclo-sport de Robien se retrouve un dimanche matin, rue Jules Ferry, devant le garage Le Bahèzre : « Un petit circuit est prévu pour les Dames, les jeunes et les nouveaux randonneurs. »
En mai 1980, le cyclo-sport de Robien organise une réunion sur piste à Beaufeuillage avec la participation des meilleurs régionaux.
Le dimanche 22 novembre 1981 se déroule l’assemblée générale du cyclo-sport de Robien, suivie par un banquet au bar « Le Triskell » rue Jules Ferry.

En janvier 1982, le cyclo-sport de Robien procède à une remise de brevets à quatre de ses membres pour leurs performances. Ont obtenu le brevet des 100 et 200 km (accomplis les 15 mars et 12 avril) : André Le Coquen, Philippe et Jean Blanchard, Jean-Pierre Philippe. Brevets des 300 et 400 kilomètres : Philippe Blanchard, Jean-Pierre Philippe. Brevet des 600 km et de Paris-Brest-Paris : Jean-Pierre Philippe.
 

Cyclo-Sport, remise des brevets. 12 janvier 1982


Les bistrots de Robien et le cyclisme


Dans les années 30, Le café Magadur, appelé aussi à un autre moment Bar de l'Industrie, au 28 rue Jules Ferry, fonctionnait avec les cyclotouristes des Côtes-du-Nord comme le montre les deux articles qui suivent de 1935 et 1936. Le café Berthelot, lui aussi rue Jules Ferry pouvait être le départ des randonnées en vélo (article de 1939).
18 décembre 1935 Ouest-Eclair

13 mars 1936. Ouest-Eclair café Magadur

Café Berthelot, rue Jules Ferry.12 février 1939 Ouest-Eclair

Le Tout-va-bien. 21 juillet 1954 Ouest-France


Dans les années 40, "Le Tout va bien" , au numéro 113 de la rue Jules Ferry, appelé aussi "Joué-Robic", accueillait les cyclistes qui pouvaient y boire un vin chaud après leur effort ! 

1948 29 janvier. Union Cycliste.  Annonce Ouest-Eclair


Jean-Claude Le Chevère, en tant que cyclotouriste à l’ACB, raconte que le club fréquentait deux établissements robiennais, le Tout Va Bien et la Croix Péron :

"Le Tout Va Bien constituait notre point de chute lorsque nous rentrions par la route de Quintin. Le café était bondé (habitués, joueurs de tiercé et cyclos) et il fallait parfois attendre pour avoir une table. Le patron de l’époque (deux autres lui succédèrent), Jean Andrieux, qui avait une certaine expérience des brasseries parisiennes, n’arrêtait pas d’une table à l’autre. Il avait une mémoire phénoménale, ne notait rien et ne se trompait jamais dans ses commandes...

Mais, le plus souvent nous nous arrêtions au bistrot à la Croix Perron, longtemps tenu par Line, une maîtresse femme qui n’hésitait pas à remettre en place un client dont la tenue laissait à désirer. Elle personnifiait l’endroit. On disait d’ailleurs : « On va boire un pot chez Line.» Le dimanche midi, le café était toujours plein et pour nous, cyclos, il offrait l’avantage d’avoir une cour où nous pouvions ranger nos vélos en sécurité".

Toujours dans la rue Jules Ferry, au numéro 117, Le Pavillon Bleu, était un point de rendez-vous des cyclistes à la sortie sud de Saint-Brieuc.

Le Pavillon bleu.18 février 1938 Ouest-Eclair

Le bar Le Triskell, rue Jules Ferry, a aussi été le lieu de rendez-vous des cyclistes. Le souvenir le plus mémorable du patron : "En 1979, le Tour de France cycliste est passé par la rue Jules Ferry, il y avait un monde fou ! Bernard Hinault était le maillot jaune et il gagna son deuxième tour cette année-là."


Les magasins de cycles à Robien.

Un premier magasin de cycle était installé au 35 rue Jules Ferry, dans les années 30 et il était tenu par François Daden

Magasin Daden sur la droite de la photo. Carte postale ancienne.

Publicité Daden 1934. Bulletin paroissial de Robien
Publicité pour le vélo, 4 mai 1931 Ouest-Eclair

Ensuite, il faut sans doute attendre le début des années 50 pour trouver M. Léon Morin, installé au bout de la rue Jules Ferry. Sa femme tenait le magasin de nouveautés au 28 rue Aristide Briand à Robien.

La publicité ci-dessous fait référence à la qualité de la bicyclette de la marque Charles Garin, utilisée par Lucien Lorant, vainqueur du Championnat des Côtes-du-Nord sur route en 1951. Ces vélos sont disponibles chez M. Léon Morin, 93 rue Jules Ferry.

Annonce L. Morin, cycles, rue Jules Ferry 2 juin 1951 Ouest-France

Dominique Soufflet se souvient que son père lui disait "Va voir chez Morin, le marchand de vélos". Le magasin se situait au 95 rue Jules Ferry. La partie gauche était occupée par une vitrine avec divers vélos et la droite par l’atelier-garage qui communiquait avec la boutique.

A la fin des années 60, c'est Michel Chaufour qui y a installé  son magasin de réparation et vente de vélos. Celui-ci était aussi très connu pour ses cyclomoteurs de marques Peugeot, Boréal et Flandria.

Publicité Chaufour 1969

Puis en 1975, après sa brillante carrière, l’ancien champion cycliste Daniel Blouet a ouvert un magasin de cycles dans la rue de Trégueux. En 2011, Sébastien Hinault (qui déménagera en 2015 dans le boulevard Carnot) a remplacé Blouet et y restera jusqu’en 2022. Notons que Sébastien Hinault est un fameux coureur cycliste également (voir l'article de Ouest-France en 2025 ci-dessous à propos de Paris-Roubaix)

Daniel Blouet devant son magasin rue de Trégueux. Photo André Bougeard

Cliquer sur l'image pour agrandir, 9 avril 2025 Ouest-France

La bicyclette pendant l’Occupation

Pour les travailleurs, la vie quotidienne dans le quartier de Robien est perturbée pendant l’Occupation. En particulier, tous ceux qui doivent circuler la nuit en raison de leur travail comme cheminots, sont obligés de demander une autorisation. Les allemands prennent les bicyclettes des personnes qui n’ont pas leur autorisation de circuler !

Un formulaire daté de 1941, servant d’attestation de l’employeur, indique par exemple : Le directeur des Chemins de fer des Côtes-du-Nord, certifie que M. …., utilise une bicyclette comme moyen de locomotion pour se rendre à son travail et qu’il habite à plus de 3 kilomètres du lieu de ce dernier.

Les employés dont les noms suivent ont tous demandés une autorisation pour circuler la nuit :

François Douchain 40 rue Jules Ferry.

Meheut Anselme, mécanicien, 125 rue Jules Ferry.

Jean Laizet, chauffeur, rue Zola.

Auguste Muisnel, 23 boulevard Paul Doumer.

Émile Rolland, chef de dépôt,  9 boulevard Paul Doumer.

Georges Mallet, Le Pré-Tizon.

Paul Collin, mécanicien, 41 boulevard Paul Doumer.

Louis Le Guével, 19 rue Ferdinand Buisson.

François Guichard, ouvrier, rue du Pré-Chesnay.

Edmond Millet, ouvrier, 28 rue Guébriand.

Pierre-Marie Le Normand, ouvrier spécialisé, 8 rue Anne-de-Bretagne.

Francis Bérel, ouvrier spécialisé, 14 rue Ferdinand Buisson.

On doit ajouter à cette liste un facteur, Lucien Péchard qui habite 13 boulevard Carnot.

 

L'installation de Vélo-utile à Robien. 2020

Dans son édition du 10 décembre, Ouest-France annonce le déménagement de l'association Vélo-utile, du Légué vers le  quartier de Robien, au 17 rue de Robien. Le nouveau local de 90 mètres carrés, sur deux étages, avec une cour intérieure correspond parfaitement aux besoins de cette association. Les différents espaces permettent d'avoir des bureaux, un atelier d'auto-réparation et un lieu pour le vélo-école.

 

Ce déménagement spectaculaire organisé le 18 janvier 2020 fait le bonheur des photographes de la presse locale. Tout aura été utile pour transporter le nécessaire : porte-bagages, sacoches, sacs à dos, remorques bricolées...

Arrivée dans la rue de Robien. Ouest-France 19 janvier 2020

Ouest-France 19 janvier. Vélo-utile

Ouest-France 19 janvier 2020. Vélo-utile

 

A lire aussi sur ce blog 

Histoire complète du magasin Blouet-Hinault dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. 1975-2022, cliquer ici

Jules Hamonet, photographe (et reporter pour Ouest-Eclair puis Ouest-France des activités du club de cyclotourisme), cliquer ici

 

Retour au sommaire, ici

Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...), merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...
 

Les jeunes du Vélo-Sport Briochin le 30 janvier 1956 dans Ouest-France

 

Sources

Archives de Ouest-Eclair et de Ouest-France

Notice complète sur le photographe briochin Archippe Hugon, sur le site "Portrait sépia" en cliquant ici

La Dépêche de Brest 1923. 

Le Grand Dictionnaire du cyclisme breton de Georges Cadiou. Cristel Editions. Description et commande possible en cliquant ici


Merci à Dominique Soufflet qui m'a mis sur la piste de Jacques Jacob !

Un très grand merci à Jean-Claude Lechevère, passionné de vélo et qui a écrit les deux textes sur les frères Buchon et les frères Le Bourhis. 

Jean-Claude Le Chevère

Histoire du Club ACB-Cyclotourisme, cliquer ici 

L'actualité des mobilités douces à Robien, à retrouver sur le site du Comité d'Animation, en cliquant ici

 

Des photos de Jules Hamonet sur les premières années du club de cyclotourisme de Saint-Brieuc. 

Amicale Cyclotourisme Briochine 1938 20 juillet

Amicale Cyclotourisme Briochine 1939 21 février

Un charmant récit de Jules Hamonet dans Ouest-Eclair du 21 février 1939


Amicale Cyclotourisme Briochine1949 21 avril

 

Amicale Cyclotourisme Briochine 1949 21 avril

Amicale Cyclotourisme Briochine1950 13 janvier à Bosméléac

Article du 13 janvier 1950



Amicale Cyclotourisme Briochine1950 18 février

Amicale Cyclotourisme Briochine1950 18 février

Amicale Cyclotourisme Briochine 1950 30 mars



Maisons contemporaines, maisons d'architectes à Robien, quartier sud de Saint-Brieuc

 

Pas moins de 17 réalisations de maisons contemporaines recensées à Robien

Cliquez ci-dessous pour voir l'emplacement de ces maisons

Introduction

On déniche dans le quartier de Robien, parfois bien cachées, quelques maisons contemporaines, appelées aussi « maisons d’architectes ». Ce terme désigne des maisons uniques, qui représentent les propriétaires des lieux. Elles ont un caractère unique, se distinguent par leur originalité et parfois leur côté décalé. 

D’autres choisissent au contraire la discrétion absolue, ne montrant rien en façade, contrairement aux maisons de caractère d’autrefois qui devaient révéler en façade le rang social des propriétaires. Certaines sont bâties sur un terrain nu et sont des créations complètes tandis que d’autres s’appuient sur un bâti déjà existant et composent avec cette contrainte. Mais tirer profit d’une contrainte, c’est ce qui plaît aussi aux architectes. 

L’autre contrainte stimulante peut être de trouver comment intégrer cette habitation moderne aux caractères du quartier et des abords immédiats de la maison. Un rappel aux matériaux comme la brique, très utilisée à Robien, peut faciliter cette intégration.
Certains architectes choisissent de proposer quelque chose de radicalement neuf. L’intérêt, non négligeable, est de pouvoir concevoir alors des maisons très économes en énergie, des maisons passives…
 
Ces maisons contemporaines sont souvent composées de formes cubiques, on en remarque aussi certaines qui optent pour une isolation extérieure sous un bardage bois.
 
Enfin, n’imaginons pas que ces maisons d’architecte sont des inventions récentes. Les années 30 et 40 ont été très fertiles dans le milieu de l’architecture contemporaine et le quartier de Robien en porte la marque. On est toujours la maison contemporaine d’une époque.


LES PIONNIERS

1942. MAISON DE L’ARCHITECTE PAUL-MARIE ROLLAND, RUE LOUIS BLANC

Une ancienne maison d’architecte, dont les plans datent de 1940, se trouve rue Louis Blanc, en descendant sur la gauche, vers l’étang de Robien. 
Elle est l’œuvre de l'architecte Paul-Marie Rolland, de Saint Brieuc, associé alors avec M. De Jaegher. 
Maison conçue par l'architecte Paul-Marie Rolland, rue Louis Blanc Saint Brieuc. Photo RF


La maison, achevée en 1942, a été construite pour le premier propriétaire M. Renaud. Il n’y a eu qu’un autre propriétaire avant ceux qui y résident aujourd’hui et qui ont eu l’amabilité de nous envoyer un dessin d’époque venant de leurs archives.
Cette élégante maison néo-bretonne, influencée par le courant Art-déco, présente deux faces bien distinctes avec du côté rue de petites ouvertures (et ces trois audacieuses petites ouvertures carrées) et à l’arrière, dominant l’étang, de plus larges baies.
 
Notons que Paul-Marie Rolland a conçu d’autres maisons à Binic, Étables, Saint-Quay-Portrieux, Plouézec. Elles sont inscrites à l’inventaire du Patrimoine culturel de Bretagne.
 
Dessin de l'architecte Paul-Marie Rolland, rue Louis Blanc Saint Brieuc. 



Vue sur l'étang de la maison rue Louis Blanc à Saint Brieuc. Photo RF

 

 

1957. LA MAISON « HARICOT » DE L’ARCHITECTE ROGER LE FLANCHEC

La maison "haricot" est située au 43 boulevard Paul Doumer. Elle tient son nom de "maison haricot" en raison de sa forme que l'on perçoit très bien avec une vue aérienne.



Cette maison est l’œuvre de l’architecte Roger Le Flanchec, un grand admirateur de Le Corbusier. Elle est une transposition du projet originel de la maison Orain construite en 1954 à Brélévenez (Lannion). Cette version que nous pouvons voir à Saint-Brieuc est de 1957 mais le permis avait été déposé dès juin 1954. 
 
Maison conçue par l'architecte Roger Le Flanchec, boulevard Paul Doumer à Saint Brieuc. 


Cette maison contemporaine nous offre un bel exemple de « Maison Haricot » avec une avancée en arrondi. Elle est inspirée par l’architecture navale, avec une avancée comme une cabine de bateau. Elle a été conçue pour les propriétaires de l’époque Jean et Yvette Le Mener. 
 
L'histoire en est la suivante : Jean et Yvette Le Mener étaient amis avec Émile et Marie-Jo Orain qui firent bâtir la maison de Lannion. Ils se connaissaient par le réseau des Auberges de Jeunesse. Jean est enthousiasmé par cette maison dont le style est si original. Avec son épouse, ils trouvent un grand terrain, composé de deux parcelles, dans le bas du boulevard Paul Doumer. La vue est dégagée sur le stade équestre de St Brieuc (aujourd'hui c'est le camping). Mais Jean et Yvette essuient une déconvenue : le propriétaire du terrain ne veut finalement pas leur vendre les deux parcelles. Ils doivent faire avec, mais la maison est plus à l'étroit.
 
La contrainte imposée est aussi d'être en recul par rapport au boulevard et le fond du terrain est délimité par un escarpement de rochers. Qu'à cela ne tienne, la maison Haricot trouvera une place pour se loger sur ce terrain !
Le rez-de-chaussée était un garage totalement ouvert à l'origine, depuis il a été fermé par des portes. L'étage avec les baies vitrées en arrondi est réservé à la salle de séjour.
Mme Le Mener n'a pas bougé de cette maison depuis 1957. Elle conserve de joyeux souvenirs des moments passés, par ses enfants et leurs amis des scouts Éclaireurs de France, dans cette maison accueillante. 
 
 
Qui était Roger Le Flanchec ?
 
L’architecte Roger Le Flanchec est né à Guingamp en 1915 et mort à Trébeurden en 1986. Jusqu'en 1936, Roger Le Flanchec travaille à Saint-Brieuc chez l’architecte Jean Fauny dont nous avons parlé dans l’article sur la « cité des cheminots » du boulevard Paul Doumer. En 1936, Roger Le Flanchec fonde son propre cabinet à Trébeurden. Il réalise de nombreux projets innovants qui s’inscrivent dans le courant moderniste. Sa réputation dépasse largement les frontières de la Bretagne et l’Institut français d’architecture lui consacre une exposition en 1996. Deux de ses œuvres sont inscrites au titre des monuments historiques et deux autres ont reçu le label du Patrimoine du XXe siècle.1940-1942.
 

LES MAISONS ECO-RESPONSABLES

9 BOULEVARD HOCHE

Certaines maisons contemporaines relèvent d'une démarche éco-responsable, c’est le cas de la maison située au 9 boulevard Hoche, proche de la Croix-Perron.
Le projet a été imaginé par la famille de Bressy et l’architecte Erwan Blanchard en a conçu les plans. Le chantier s’est achevé en 2013. Les deux parties contemporaines de la maison sont deux cubes, isolés dans une ossature bois. Elles viennent rehausser un bâtiment plus ancien (maison de 1925), caractéristique du quartier, en granit et brique, et un garage (de 1926). La partie ancienne de la maison est isolée de l’intérieur par un pare-vapeur. 
Les propriétaires ont eu le souci de travailler avec des artisans locaux, comme Olivier Cabon, un charpentier de Plerneuf. Le bois est local ainsi que les matériaux d’isolation (ouate de cellulose). Par contre la VMC double flux, les fenêtres et les portes viennent d’une entreprise allemande qui offrait une excellente qualité en termes de rendement énergétique. Au final, c’est une maison passive, ce qui veut dire concrètement qu’il n’existe aucun moyen de chauffage.
Depuis l’été 2019, l’atelier de boulangerie d’Emmanuel de Bressy est installé dans l’extension se situant au dessus du garage. Cette situation devrait perdurer au moins jusqu’en 2021… 
Lorsqu’il parle de ce projet, Emmanuel de Bressy insiste sur le fait que c’est avant tout une maison très agréable à vivre, très confortable. La satisfaction vient aussi pour cette famille d’avoir réalisé un projet en cohérence avec leur idée de sobriété énergétique et de respect de la planète.
Par la suite cette maison a été transformée en colocation avec un réaménagement des différents espaces.
Maison 9 boulevard Hoche

Maison 9 boulevard Hoche
 
La vue plongeante de l'étage supérieur sur le jardin. Photo RF


Le salon au premier étage donne sur le jardin du côté sud. Photo RF

RUE LOUIS HELARY

Rue Louis Hélary se trouve une maison que l’on pourrait comparer à celle du boulevard Hoche : elle est dans le même style avec un bardage bois en pin Douglas qui recouvre toute sa façade côté rue. Il n’y a rien d’étonnant à cette « filiation » puisque cette maison a été construite en auto-construction par un couple d'architectes qui y habite et avait réalisé le projet de la famille de Bressy.

Cette maison a été édifiée en 2016 sur un terrain qui n'avait jamais été vendu car il était constitué de remblais comme on peut le voir mentionné sur le plan du lotissement Epivent daté de 1932. L'architecte a contourné ce problème en construisant une dalle de béton qui repose sur des pieux métalliques de huit mètres de haut. Dans les caractéristiques techniques de la maison on peut aussi mentionner l'utilisation de panneaux de bois compressés, une isolation en ouate de cellulose et des murs intérieurs en lames de bois, une toiture constituée d'un bac acier en raison d'une faible pente.

Maison rue L. Hélary à Saint Brieuc. Photo RF

Maison rue L. Hélary à Saint Brieuc. Photo RF


Remblai rue Hélary. Lotissement Epivent 1932 Archives départementales.

RUE ZAMENHOF

Au bout de la rue Zamenhof, on trouve également une maison en ossature bois aux lignes pures, construite et habitée par l'architecte Nicolas Sur. La maison, bien que non labellisée, est conçue selon les principes de la construction passive : Très ouverte au Sud pour mettre à profit les apports solaires, elle est en contrepoint très fermée au Nord. 

Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur.
 
La maison est construite en ossature bois, poteaux et poutres en lamellé-collé pour la structure principale, murs à ossature bois pour les remplissages de façade, caissons bois pour les planchers et la toiture. 
 
Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur
 
 
L'enveloppe est isolée par de la ouate de cellulose insufflée dans les murs et caissons doublée d'une laine de bois extérieure, des baies triple vitrages et une étanchéité à l'air soignée lui assurant une très bonne performance thermique. Ces principes d'éco-construction sont associés à la mise en oeuvre d'une ventilation double-flux et de panneaux solaires pour l'eau chaude sanitaire, permettant de s'affranchir d'un système de chauffage. 
 
Maison rue Zamenhof, Saint Brieuc. Photo Nicolas Sur

LES MAISONS SPECTACULAIRES

RUE CONDORCET

La maison la plus spectaculaire du quartier Robien se trouve sans doute au 17 de la rue Condorcet. C'est l'extension d'une maison construite en 1927 : deux grands cubes, posés l’un sur l’autre, forment la partie contemporaine. De petites lucarnes carrées et colorées viennent égayer la façade nord. On peut y voir des similitudes avec le Musée du Quay Branly à Paris. Elle est l’œuvre de deux architectes Jennifer Carré et Blandine Houssais. Blandine Houssais a travaillé avec l'agence Nunc au Légué avant de s'installer à Paris puis dans le Trégor. Jennifer Carré est partie à Nice.
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF

Cette partie moderne vient se coller à une plus ancienne en pierre et en brique. L’arrière de la maison est tout aussi surprenant, sinon plus. On retrouve les deux cubes posés l’un sur l’autre et un autre cube coloré posé comme en équilibre sur une partie de la terrasse au sud.
Cette maison a fait l’objet il y a quelques années d’un reportage sur une chaine nationale de télévision. Ce projet le méritait amplement !
Cette réalisation a également été repérée dans le livre "Architecture contemporaine en Bretagne".
Le site des deux architectes donne aussi quelques clés pour comprendre leur travail : "Les travaux ont été effectués en site occupé, déterminant le choix d'un procédé constructif préfabriqué en atelier. La structure est en acier galvanisé assemblée par vissage et par boulonnage afin de garantir un chantier propre et rapide. Le revêtement extérieur est constitué de panneaux de Trespa, (composite de 70% fibres de bois, de 30% résine) de couleurs et finitions différentes. Le noir texturé du volume supérieur fait écho à l'ardoise, le gris satiné décline les éclats de mica du granit, le rouge rappelle les encadrements de briques des ouvertures d'origine".

Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF


RUE CONDORCET
Sur la rue Condorcet, à quelques mètres de la maison précédente,vous ne remarquerez certainement rien de particulier dans cette maison semblable aux autres des rues avoisinantes...
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc. Photo RF

Pourtant elle peut aussi avoir cette palme de maison la plus spectaculaire mais il faut la voir côté jardin. C’est là que ses formes anguleuses et ses couleurs chaudes se révèlent. Il faut donc aller du côté du boulevard Edouard Herriot pour découvrir cette étonnante maison contemporaine. Les couleurs et les formes sont audacieuses. Une maison Unique ! 
 
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc, entrée bld Paul Doumer. Photo RF

Yannick Barbançon en a été le deuxième propriétaire et nous fait la présentation :
"Les travaux ont été faits en 1993-1994 sur les plans du cabinet d'architectes Harley (aujourd'hui en retraite, il exerçait à St Michel). Un très bel exercice à la fois d'architecte et de BTP puisque une partie de la façade sud a été ouverte sans aucun dommage pour le bâtiment ancien.
La conception interne, toute en demi-étages était une vraie trouvaille en terme de facilité d'utilisation.
La distribution interne est aussi particulièrement soignée, parfaitement adaptée pour une famille avec enfants.
Dans la partie neuve : un grand séjour (près de 50m2) orienté au sud (tout en baies vitrées) avec cuisine ouverte et arrière cuisine le tout donnant sur une grande terrasse. L'ancien rez-de-chaussée de la "vieille" maison  a été réutilisé et transformé. Sous le séjour en ½ étage inférieur, on trouve un atelier, un cellier et une cave à vin. Et en rez de jardin le garage pour 2 voitures ouvrant sur la cour aménagée et le fameux portail rouge".
Yannick Barbançon explique qu'en 1996, il a terminé tous les aménagements extérieurs. Et surtout, s'inspirant des maisons nordiques, il a peint  le bardage en ce rouge plus chaud (plus orangé) qu'un rouge basque pour obtenir cette luminosité.
Nous sommes bien d'accord, cette couleur, il fallait la trouver et oser !
 
Maison rue Condorcet à Saint Brieuc, entrée bld Henri Herriot. Photo RF


RUE DANTON

Une autre maison contemporaine originale se trouve face au garage Peugeot, dans la rue Danton. Couleurs, matériaux, pavés colorés en verre, tout est réuni pour en faire une maison qui ne laisse pas indifférent. L'acier Corten est prédominant. Ce matériau est aussi appelé acier patinable, acier auto-protecteur. La corrosion est superficielle et n'évolue pas. On l'utilise pour la construction ou pour des éléments comme les clôtures, les portails.
Maison rue Danton à Saint Brieuc. Photo RF


MAISONS DISCRÈTES, MAISONS D’ARCHITECTES

Au 14 de la rue Aristide Briand, on remarque à peine cette façade d’une sobriété absolue, sans ouverture de fenêtre, avec une simple toiture arrondie en zinc. Tout se passe du côté jardin, du côté parc pourrait-on dire car la maison s’ouvre très largement sur le Square Barillot. Le message semble être « Pour vivre heureux, vivons caché ». Le cabinet d'architectes qui a conçu ce projet en 1988 pour M. Yves Pierre est pourtant un concentré de célébrités dans le milieu des architectes avec Debullois-Guervily-Dunet
Yves Pierre était le fils des magasins des établissements Pierre, bien connus à Saint-Brieuc dans la fabrication et vente de meubles (rue de la Gare depuis les années 40). Il a lui-même repris l’affaire jusqu’au moment de la fermeture du magasin en 2012.
Meubles Pierre,15 septembre 1948 Ouest-France

Quand il a voulu faire construire une maison à Robien, il n’a pas choisi un terrain mais a fait raser la maison qui se trouvait au
Une extension a été créée du côté square Barillot en 1990.

Maison rue A. Briand à Saint Brieuc

Au numéro 28 du boulevard Hoche, derrière une palissade en bois noir, se cache totalement une maison réalisée par Michel Velly, un architecte briochin des années 80/90, grand adepte de la trame. Elle est appelée maison « Buffereau » et sa construction est de 1990. Une photo vous permettra de découvrir ce qui se cache derrière cette énigmatique entrée en chicane.

Article complet à retrouver en cliquant ici
 
 
Maison 28 bld Hoche à Saint Brieuc. Photo RF

Maison 28 boulevard Hoche à Saint Brieuc. 

Dans le bas de la rue Cuverville, derrière un grand portail et une haie, on peut aussi découvrir une maison contemporaine très sobre, jaune et blanche.

Maison rue Cuverville à Saint Brieuc. Photo RF



GÉOMÉTRIE
Maison Morel, 23 rue de Trégueux
En descendant la rue de Trégueux, au numéro 23, sur la gauche on peut voir une proposition radicale de maison contemporaine, basée uniquement sur des lignes horizontales et verticales. On pourrait se croire dans le désert mexicain ! 
Le permis de cette maison a été déposé le 30 décembre 1983 et elle a été construite en 1984-85 et habitée par l'ancien architecte de la ville de Saint-Brieuc, Patrick Morel. 
 
Photo début des années 90
On peut noter que le mur forme une enceinte et le seuil de la maison. Le mur qui longe la rue de Trégueux intègre parfaitement la boite aux lettres et le bac à plantes sur le côté droit.
La composition développe le thème du cube.
C’est une maison qui possède une double orientation dont une privilégiée sur l'arrière vers la vallée du Gouédic. 
Maison 23 rue de Trégueux à Saint Brieuc. Photo RF
Maison 23 rue de Trégueux à Saint-Brieuc. Photo RF


Patrick Morel est un architecte qui aime les formes géométriques comme on le voit avec la réalisation de l'école de La Vallée, au 13 rue Balzac à Saint-Brieuc et l'école des Villages. Entre les années 1980 et 2010, on lui doit aussi l'îlot Saint-Vincent de Paul dans le centre-ville, les anciennes halles place de la Grille et l'auberge de jeunesse. Il a aussi réalisé un projet lié à l'urbanisme de la ville en créant un passage sous la rue de Gouédic qui permet d'assurer une liaison piétonne dans la vallée de Gouédic.

Ecole de La Vallée, au 13 rue Balzac à Saint-Brieuc. Image Google-street

 

Sources

La description et l'intérêt architectural doivent beaucoup à la fiche extraite de Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’École d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Fiche RE.1

M. Morel a répondu à de nombreuses questions lors d'une visite guidée sur l'architecture de Robien en 2023.

 

RUE DE TREGUEUX

Tout en bas de la rue de Trégueux en descendant à gauche, une autre maison contemporaine a vu le jour après l'abandon d'un projet de logements collectifs écologiques.

Photo RF avril 2025


De nouveau dans la rue Cuverville, au numéro 4, deux blocs rectangulaires, séparées par la porte d’entrée. Une seule ouverture côté rue, avec une fenêtre horizontale : la maison ne se dévoile que sur la partie Ouest.

Maison 4 rue Cuverville à Saint Brieuc. Photo RF



QUATRE EXTENSIONS
En descendant la rue Luzel, sur la gauche, on aperçoit en retrait de la route une construction contemporaine, au second plan, derrière un beau bâtiment art déco d’une blancheur immaculée. Le contraste, entre le blanc de l’avant et le gris anthracite, est saisissant. 
Maison rue Luzel à Saint Brieuc. Photo RF


Rue Jean Jaurès, un grand cube a été adossé à une maison traditionnelle du quartier en granit. Elle est surmontée d’une terrasse. Une peinture street-art, de l’artiste Pan Pan, vient renforcer l’aspect contemporain de l’ensemble. 
 
Maison rue Jean Jaurès à Saint Brieuc. Photo RF

En retrait de la rue Jules Ferry, on aperçoit à peine une belle extension en forme de cube noir, aux larges baies vitrées. Il s’agit d'une rénovation et extension entre deux maisons : une coté jardin et une autre coté rue. L'extension a permis de relier ces deux maisons. C'est une réalisation de l'architecte Xavier Pageot.
 
Maison rue Jules Ferry à Saint Brieuc. Photo RF
Maison rue Jules Ferry à Saint Brieuc. Photo Xavier Pageot

Le jardin, maison rue Jules Ferry. Photo Xavier Pageot

Au 33 de la rue Cuverville, une extension rehaussant un garage permet de relier la maison d’origine au dessus du rez-de-chaussée.
L’extension est réalisée sur une maison qui aurait pu être repérée dans l'article sur les maisons du début du XXe. Il s'agit d'une maison double (31 et 33) qui aurait été réalisée vers 1900-1910 pour y loger les cadres des industries en expansion dans le quartier.
Notons qu'une peinture street-art, de bona-berlin, une artiste allemande, permet là-aussi de renforcer l’aspect contemporain de l'extension de la maison.

Maison rue Cuverville, Saint Brieuc. Photo RF

Maison rue Cuverville, Saint Brieuc. Photo RF
 

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Racontez-nous votre maison

Si vous habitez une maison contemporaine, racontez-nous son histoire :
Notez les dates de construction et le nom de l’architecte. Avez-vous des plans ?
Est-ce une maison transformée, une extension (date et style de la maison d'origine) ou est-ce une création sur un espace nu ?
Etes-vous le premier propriétaire ?
Comment cette maison s’intègre dans le quartier ?
Y a-t-il des rappels avec les matériaux utilisés à Robien (exemple : brique) ?
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Avez-vous proposé quelque chose de radicalement nouveau ?
A qui avez-vous fait appel pour la conception, la construction ?
Etes-vous satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe en énergie) ?

Sources

Archives personnelles de Pierre-Yves Pondaven (maison de la rue Louis Blanc)

Entretien téléphonique avec Emmanuel de Bressy.

Renseignements fournis par l'architecte Nicolas Sur, lui-même, concernant la réalisation de sa maison rue Zamenhof et sur les maisons "Haricot" du boulevard Paul Doumer et "Velly" du boulevard Hoche.

Entretien avec Yvette Le Mener, propriétaire de la maison "Haricot" du 28 boulevard Paul Doumer. Avril 2020 

Extrait d'une monographie de la collection de l’Institut français d’Architecture : « Gros plan 10 - Michel Velly » édité en 1991. Maison du 28 boulevard Hoche.  

Article de Ouest-France Trégor sur l'architecte Le Flanchec

Renseignements fournis par Lionel Bras sur la maison du 33 rue Cuverville et par Yannick Barbançon pour la maison rue Condorcet.

Architecture contemporaine en Bretagne. Coop Breizh, 2009. Mention et photo concernant l'extension de la maison rue Condorcet conçue Blandine  Houssais et Jennifer Carré.

Site de Jennifer Carré et Blandine Houssais, maison de la rue Condorcet, cliquer ici 
Site de Blandine Houssais, avec ses réalisations en Bretagne, cliquer ici 

Merci à Xavier Pageot pour ses conseils avisés et ses photos de son extension rue Jules Ferry.

Site patrimoine bzh Fonds Roger Le Flanchec (1915-1986) 

Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Institut français d’architecture. Centre d’archives d’architecture du XXe siècle. Fiche descriptive très complète, cliquer ici

Avec les contributions de Didier Le Buhan, Michel Le Borgne, Mary Simon, Guillaume Agouf...

carte 

 


 

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...