lundi 4 août 2025

Les écoles publiques dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, rue Guébriant, boulevard Carnot. 1903

  

Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Plan de l'école des garçons à Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Cet article n'a pas pour ambition de raconter l'histoire complète des écoles publiques du quartier de Robien mais simplement de donner quelques repères et d'évoquer la création de ces écoles en illustrant de documents anciens...

 

Le projet pour les écoles publiques de Robien. 1901

Le quartier de Robien subit une véritable explosion démographique au passage du XXe siècle. Entre 1896 et 1901, la population va tripler et atteindre plus de 1000 habitants. Les familles ont beaucoup d'enfants et il devient urgent d'y construire des écoles publiques.

Après avoir fait dresser des plans par l’architecte de la Ville de Saint-Brieuc, le 20  décembre 1901, la municipalité, sous la conduite de M. Louis Hélary, délibère en vue de la création d’une école publique de filles et d’une école de garçons à Robien.

Plan d'ensemble de la construction des écoles de Robien 1901. 5 Fi 057. Archives municipales
« L’école de filles comprend deux classes pouvant contenir 50 élèves et une classe enfantine pour 50 enfants. La maison d’habitation comprend un appartement de 6 pièces pour la directrice et deux logements de chacun deux pièces et un cabinet pour les institutrices ». 

La classe enfantine dispose d’un réfectoire. Dans la cour de l’école des filles, on a prévu un préau et des toilettes. Sur ce premier plan de 1901, la cour des filles donne sur le boulevard Carnot.

Façade boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 
Pignon boulevard Carnot, école des filles. St Brieuc. Robien. 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

Ecole des filles boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 L’école des garçons comprend deux classes pouvant contenir chacune 50 élèves. La maison d’habitation comprend un appartement de 5 pièces pour l’instituteur et un logement de quatre pièces pour l’adjoint. Sur ce premier plan de 1901, la cour des garçons donne sur la rue Guébriant.

Ce projet est approuvé par le Ministre de l’Instruction Publique le 10 octobre 1902.

St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 

Les débuts de l’école publique. 1903

L’école des garçons ouvre en 1903. Mais les plans sont revus pour l'école des filles.

Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904 Archives municipales


 
Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904. Archives municipales


Plan de 1905, approuvé en 1907. Archives municipales

Après approbation du plan de l'architecte en octobre 1904, le projet de construction de l'école des filles est mis en route.

L'architecte Bourgin est l'auteur de nombreux plans pour la ville de St Brieuc. L'historien M. Illio a raison de dire qu'il mérite une mention spéciale : "Il fut à la fois architecte du département et architecte de la commune. Il mourut en 1929. Il était le beau-frère du Président de la République Millerand.

A son compte, il construisit beaucoup de bâtiments, qui contribuèrent à donner à la Ville sa physionomie du XXe siècle. Pour l'Etat, Bourgin a construit l'Hôtel des Postes, pour la commune (son ami, le maire Servain, était un grand bâtisseur), les écoles publiques Baratoux, Guébriant, Carnot, Poutrin, Berthelot...


L'école est aussi un lieu de culture pour le quartier de Robien

"Une bibliothèque populaire", fondée par la Municipalité, est installée en janvier 1906 à l'école de la rue Guébriant. 

Heures d'ouverture : 20h à 22h les lundi, mercredi et vendredi; dimanche de 17h à 19h.


En 1905, Mlle Cances est nommée adjointe boulevard Carnot (Ouest-Eclair 23 mai 1905)

Dans le recensement de 1906, on trouve  le nom des premiers instituteurs qui logent dans l’école rue Guébriant : Jean Morvan, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel et Louis Tassel, instituteur, né en 1887.

Le directeur de l'école des garçons et la directrice de l'école des filles disposent d'un jardin (plan ci-dessous)

Jardins entre les deux écoles. 1901 Archives municipales

 

1905 Archives municipales


1905 Archives municipales

Les plans dressés par l'architecte en 1905 se révèlent déjà insuffisants.

En 1906, un projet d’agrandissement de l’école des filles est transmis aux différentes autorités, il porterait le nombre des classes de quatre, à six pour un total de 282 élèves déjà présentes. Le projet prévoit la construction d’une salle de travail manuel et d’une salle d’enseignement ménager et d’un préau pourvu de sanitaires.

Personne ne conteste cet agrandissement car l'école est beaucoup trop à l'étroit : une classe se trouve pour le moment dans l’appartement de la directrice ! 

Les nouveaux plans sont approuvés le 22 janvier 1907 mais il faut attendre 1909 afin que se concrétise la construction des classes supplémentaires. Elles sont bien nécessaires pour faire face à l'augmentation constante des effectifs : entre 1901 et 1912, la population aura augmenté de 600 habitants, c'est considérable.


Le quartier de Robien bénéficie d'un très bel outil avec ses écoles publiques mais cela va générer des jalousies du côté du quartier de Gouédic ! 

Voilà maintenant que l'on peut lire dans la presse en 1909 que "le quartier de Robien est favorisé" !

2 décembre 1909 Ouest-Eclair

En janvier 1910, un nouveau chantier est lancé avec la construction de deux classes supplémentaires pour l'école des garçons.

Affiche 1910. Archives départementales 2o278.14


L'affaire du pensionnat. 1909

Par une lettre du 17 février 1909, Mme Boutier, la directrice de l'école du boulevard Carnot, sollicite le Conseil municipal demande l'autorisation officielle d'établir un petit pensionnat qui fonctionne déjà depuis deux ans.

La Ville a mis a disposition un petit pavillon pour les instituteurs mais comme il y a de la place, la directrice y loge des élèves pensionnaires.

Certains conseillers s'y opposent mais le Maire et M. Boyer, le rapporteur de ce sujet, ont convaincu leur auditoire. Les Républicains votent pour l'officialisation du pensionnat.

Instituteurs boulevard Carnot :
Boutier, direction 7 classes
Laboureur, directrice 7 classes
Gilbert, adjoint
Le Pennec, née Rolland
Le Men, née Cances
Le Maître, née Souyet, jusqu’au 10 septembre
Anne-Marie Busson, née Le Bihan, vient des Villages, remplace Le Maître à partir du 18 septembre (voir ci-dessous sa fiche, AD22 dossier personnel 1T573)
Le Mercier
Nicolas, née Le Roux

Document AD22
Instituteur école rue Guébriant en 1911
M. Morvan, direction d’école 5 classes
Mme Morvan, née Le Normand
Nicolas
Kerroux
Conan
 

Les transformations de l'école jusqu'en 1914

Avant 1914, l'école a bien changé, des classes supplémentaires ont été construites, des cours professionnels sont créés (comptabilité, couture, etc.) et une cantine scolaire est proposée en hiver.

École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122
 
 
École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122

 
 Archives départementales 2o278.14

 Archives départementales 2o278.14


L'école pendant la Guerre de 1914

École des Filles. Robien, année 1917. Photo Germaine Guays. Ouest-France 28 novembre 1990

 

Parole d'écolière. Germaine Hello née en 1905.

"Je me plaisais beaucoup à l'école Carnot; la directrice était Madame Laboureur et mon institutrice s'appelait Madame Le Mercier. Elle était très sévère, il fallait travailler dur. On passait le Certificat d’Études à 11 ou 12 ans.

Mais pendant l'année scolaire 1917-1918, nous avons dû laisser la place aux blessés de guerre. Je suis donc allée à l'école de la Providence".

Germaine Hello (Guays par son nom de mariage) raconte que l'école des filles a été fermée à la dernière année de la Guerre 14-18. Elle fait référence à cette période où la Ville de Saint-Brieuc avait été obligée de trouver des lieux pour soigner les victimes de la guerre. Quatorze hôpitaux étaient ouverts et l'école des Filles, 15 boulevard Carnot était désignée comme "Hôpital complémentaire 100". Cet hôpital possédait 122 lits et avait déjà fonctionné du 1er juin 1915 au 10 mai 1916.

Germaine a organisé des retrouvailles le 14 décembre 1991, dans la petite salle de Robien, pour retrouver ses anciennes camarades de classe présentes sur la photo de 1917. Léonie Belleret (dit "Mimi-Jan") et Eugénie Corbel étaient au rendez-vous 74 ans après. Martine Guilvic et Alice Hervé n'avaient pu venir...

Les premiers instituteurs et institutrices

Dans les recensements, on trouve les noms des enseignants des écoles publiques du quartier de Robien :

1906, Rue Guébriant : Jean Morvan, instituteur, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel ; Louis Tassel, instituteur, né en 1887

1906, Boulevard  Carnot : numéro 13 Marie-Julienne Boutier, veuve née Arthur, directrice école publique ; numéro 15 Alice Herpe, institutrice;

1909, Mme Boutier, directrice de l'école boulevard Carnot, direction 7 classes ; Gilbert, adjoint ; Le Pennec, née Rolland;
Le Men, née Cances ; Le Maître, née Souyet, jusqu’au 10 septembre ; Busson, vient des Villages, remplace Le Maître à partir du 18 septembre ; Le Mercier ; Nicolas, née Le Roux.

1911. Instituteurs école rue Guébriant : M. Morvan, direction d’école 5 classes ; Mme Morvan, née Le Normand ; Nicolas ; Kerroux ; Conan.

1917, Mme Laboureur, directrice de l'école boulevard Carnot 

1929, Jean Villeneuve, directeur école jusqu'en 1932 (Dossier 1T563 AD22)

1931, Rue Guébriant : Jean Villeneuve, directeur école ; Marie Villeneuve, femme, institutrice ; Au numéro 6, François Le Nôtre instituteur ; au numéro 22 Émilie Tassel institutrice.

1931 à 1940, Radégonde Carré, née Liéré, née le 30 septembre 1886 à Vouillé dans les Deux-Sèvres, adjointe à l'école Carnot du 1er octobre 1934 au mois de décembre 1940 (Dossier personnel aux Archives 22 1T574)

1936, Rue Guébriant : Camille Saindrenan, directeur de l’école ; Marie Saindrenan, institutrice ; Hélène André, institutrice.

1936, boulevard Hoche : numéro 26 Ferdinand Nicolas, directeur école ; Marie Nicolas, institutrice

Plan du quartier. 1938. Archives municipales 5Fi190

Une plaque pour François Clairon

En juin 1920, une plaque va être posée à l'école en mémoire de M. Clairon, instituteur-adjoint à l'école Guébriant et tué en 14-18.

François Clairon 22 juin 1920. La dépêche de Brest.
Portrait, Jean Villeneuve, directeur 1929

Jean Villeneuve est né le 29 mars 1876 à Merdrignac. après avoir enseigné comme instituteur dans le département, il arrive comme directeur à l'école Guébriant en 1929 et y restera jusqu'en 1931 (dossier AD22 1T563)



La nécessaire construction de l'école Hoche

Le 13 juillet 1936, la municipalité s’engage dans l’acquisition d’un vaste terrain appartenant à Monsieur Sébert, situé entre le boulevard Hoche et le sentier d’Yffignac (qui deviendra la rue François Ménez).

Cette décision procède d’une analyse détaillée des effectifs scolaires qui ne font qu'augmenter. La situation est exposée au Conseil municipal : l’école publique de garçons de Robien « Ecole Guébriant » qui comptait 188 élèves en 1927-1928 passe à 197 en 1930 et 287 élèves en 1936.

Depuis la création de l’école, le nombre de classes est passé à 5 mais s’est révélé insuffisant et il est devenu nécessaire d’installer une classe de garçons dans la salle des fêtes de l’école des Filles pour pouvoir y installer un maître supplémentaire.

En 1936, la situation est la suivante : 287 garçons, 6 classes, soit 48 élèves par classe. Le directeur annonce 300 élèves à la rentrée prochaine.

La population du quartier ne va cesser d’augmenter avec les nouveaux lotissements en cours. La municipalité table sur 400 élèves à l’école des garçons dans un avenir proche.
Du côté de l’école des filles, l’effectif est passé de 259 en 1929 à 336 en 1932-1933. Il faut donc prévoir une dizaine de classes de filles.

Suite à la création de l’Ecole libre de filles, le nombre des élèves est tombé à 315 puis est revenu à 336 en 1935 pour 7 classes, soit 48 élèves par classe. La municipalité a dû pour les filles, aménager une classe dans la partie non occupée de la salle des fêtes. En retirant les garçons du groupe scolaire actuel de Guébriant, les locaux seraient très vite occupés par les classes de filles.

Le 23 avril 1937, la Ville complète ses acquisitions de terrains en vue de la construction d’une nouvelle école. Elle achète un terrain attenant à celui de M. Sébert, de 427 mètres carrés à M. Louis Feurgard, propriétaire, 7 rue Jules Ferry. Malheureusement la guerre 39-45 viendra ruiner la réalisation de ce projet. La première rentrée de l’école Hoche ne se déroulera qu'en septembre 1956.

 

 Une bizarrerie

Le 21 mars 1938, le journal La dépêche de Brest publie un article décrivant la première Fête de l'arbre qui se serait déroulée "au terrain de camping de Robien" avec les enfants des écoles. 

Ce qui est bizarre c'est qu'aucune autre archive ne rapporte la trace d'un camping à Robien à cette époque. Le camping ne sera aménagé qu'en 1957...


Les écoles publique de Robien pendant la Seconde Guerre mondiale

Les écoles du groupe Guébriant-Carnot  sont réquisitionnées pour les besoins de l’armée au début de la guerre 39-45. Le  Conseil municipal fait le point le 15 mars 1940 sur toutes les mesures qu’il a fallu prendre d’urgence. 

La recherche de locaux de remplacement pour recevoir les élèves du quartier de Robien a concentré toutes les attentions. La municipalité a utilisé au maximum les locaux des écoles les plus proches mais elle a dû se résoudre, à partir du 1er octobre 1939, à installer des classes dans des locaux privés qui ne sont pas vraiment adaptés.

Ainsi une classe s’est retrouvée maintenant dans les bureaux des Huiles Shell, rue Émile Zola, une autre dans une dépendance du Café du Bon Coin, rue de Robien ! Rue Émile Zola le loyer payé par la mairie sera de 1500 francs pour l’année. De son côté, M Le Bras, propriétaire du Bon Coin qui garantit la location d’une grande pièce cimentée à usage de garage, avec un petit terrain vague devant le local et accepte la somme de 1200 francs pour l’année. D'autres élèves empruntent la passerelle piétonne pour rejoindre le Foyer laïc boulevard Charner où des salles de classe ont été aménagées.

Après six mois d’occupation, les locaux seront rendus à la ville à partir du 31 mars 1940.

Les ennuis ne sont pas terminés…

Les écoles du quartier sont réquisitionnées par les troupes d’occupation. La cantine ne peut plus fonctionner. Le service départemental des réfugiés met alors à la disposition du matériel de cuisine au service de la Ville. D’autre part, la Ville est autorisée par le service départemental des réquisitions à occuper trois baraquements édifiés par ce service sur la Place de Robien. Ils ont été aménagés pour un usage scolaire et fonctionnent depuis le 1er octobre 1941.

Ces baraquements devaient servir provisoirement de classes mais cette situation perdurera au moins jusqu'en 1948. (décision du conseil municipal de fin décembre 1947)

 

 

Décembre 1941, un élève de l'école Guébriant rencontre le Maréchal Pétain

Sous le titre « Dix enfants des Côtes-du-Nord sont partis pour Vichy », le journal Ouest-Eclair nous raconte qu’un rendez-vous a été organisé par le maréchal Pétain avec 10 enfants du département dont le jeune Antoine Chalmet de l’école Guébriant.

Accompagnés par le censeur du Lycée Le Braz, ils sont partis en train « pour être à Vichy les hôtes du chef de l’Etat l’après-midi du dimanche 28 décembre 1941 et seront de retour par mardi matin par l’express de cinq heures. »

La conclusion de l’article est pleine d’enthousiasme : « Nul doute que ces heureux et jeunes voyageurs reviendront de Vichy avec un souvenir impérissable de leur réception par le Maréchal Pétain »

Ouest-Eclair 29 décembre 1941

 

Souvenir d'enfant

« Pendant la guerre, un abri avait été construit au bout de la cour de l’école, comme sur le modèle des abris du chemin de fer. Quand il y avait des alertes il fallait aller s’y cacher. »
Michel Dhénaut



Les écoles juste après-guerre 

Guy Flageul est né en 1939, il se souvient de ses premiers pas à l’école Guébriant et Hoche après 1945 :  


« On commençait à l’école Guébriant au début du primaire.

 Mais après on allait à Hoche dans des baraquements provisoires, ce n’était pas des classes en dur.

Enfin, quand on était à l’âge du Certificat d’Études, on retournait à Guébriant ».

 

 En 1949, M. Francis Boisard est le directeur à Guébriant et il est récompensé par la Médaille d'argent de l'enseignement (Ouest-France 12 octobre 1949).


 

L'école de filles et l'école maternelle dans les années 60

A la rentrée de septembre 1956, les classes maternelles et l’école des filles ne bougent pas, elles ne déménagent pas dans la nouvelle école du boulevard Hoche.  Les plus grandes filles des classes de Cours Moyen rentrent par le boulevard Carnot tandis que les maternelles, CP, CE1 rentrent par la rue Guébriant. 
Ce n'est qu'au moment de la mixité dans les écoles que les filles rejoindront alors les garçons à l'école Hoche.

Dans la cour de l'école Guébriand à la rentrée. 16 septembre 1959 Ouest-France
 
 
Souvenirs, souvenirs
 
"Je suis allée dans cette école jusqu’en 1951. La directrice était Mme Lécuyer, assistée  de Mme Corbel, Mme Jonny et Mme Glon. Dans les années 69/70, l'école était dirigée par M. Le Corvaisier. Sa femme y enseignait aussi. Un grand instituteur comme on en voit plus beaucoup".
                                                           Françoise Sérandour. 
 
 
 
Le saviez-vous ?
 
Boulevard Carnot. Photo RF
 
Avez-vous déjà remarqué ces deux anneaux, l'un en dessous de l'autre, sur un pilier du portail de l'école boulevard Carnot ? Ce sont les anneaux qui permettaient de mettre le drapeau tricolore lors des cérémonies patriotiques.
 
 
L'attachement à l'école
 
Les parents sont attachés à leur école et sont impliqués dans la vie de ces établissements scolaires. Ils se regroupent au sein d'associations.

Même lorsqu'ils ne sont plus élèves ou parents d'élèves, certains veulent continuer d'entretenir cette mémoire. C'est ainsi que sera créée en 2003 l'Association des Anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Pour preuve également le succès remporté par des sites comme "Copains d'avant" qui permet de retrouver ses anciens camarades de classe...


2003. Création de l'association des anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Journal officiel



L'association des anciens de Hoche-Guébriant. A droite Liliane Frostin, la présidente. 1er février 2014 Ouest-France

 

A suivre :

L'histoire de l'école Hoche, cliquer ici

 

 

 

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Rappel : cet article est très loin de retracer toute l'histoire de l'école Guébriant dans le quartier de Robien mais si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire de l'école Guébriant, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.


Nicole Connan a effectué sa première rentrée à l'école maternelle publique Guébriant en tant qu'institutrice en 1975, et en 1981, elle est devenue directrice. Photo Ouest-France 23 janvier 1997


 

 

Sources

 

Plans des écoles de Robien 1901. 1905. 1909. 5 Fi 124. 5 Fi 122. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal. 1936, 1937. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal du 15 mars 1940 et 6 septembre 1943.

Les écoles de Saint-Brieuc. Dossier 2o 278.14. Archives départementales.

Création d'association de parents d'élèves. 1959 et 2003. Journal officiel

Article de Ouest-France 1989, 28.11.1990, 1993

Recensements 1901, 1906, 1931, 1936. Archives départementales en ligne

J.B Illio, Histoire de Saint-Brieuc, 1931



 

vendredi 1 août 2025

Armor-Signalétique, entreprise, 32 rue Emile Zola à Saint-Brieuc (1994-1997)

La société Armor-Signalétique est née à la fin des années 80, appelée aussi un peu plus tard Société Nouvelle Armor Signalétique, et crée le 16 juin 1994 par Jean-Louis Raymond. Ce dernier était également dirigeant d'Armor-Peinture de 1981 à 1994 et avait lancé, dans la foulée, Armor-Développement (280 salariés dans le grand Ouest). La spécialité de l'entreprise était la peinture en lettres

Un patron audacieux

Le jeune et bouillonnant patron, alors âgé de 50 ans, avait des projets à revendre ! C'était l'époque Tapie... Il innove et, en 1989, il est récompensé par un prix professionnel décerné par l'Association pour le Progrès de la Peinture. Il envisage alors de créer un Musée des métiers de la peinture, et pourquoi pas à Saint-Brieuc qui possède une grande tradition dans le domaine ?

Jean-Louis Raymond avait une formation d'ingénieur en BTP et "s'était frotté au conseil en entreprises, entant que permanent de la Fédération Nationale du Bâtiment" (Ouest-France 27 décembre 1991). Sur le secteur de Saint-Brieuc, il était, au début des années 90, l'animateur de l'Agence de Développement Économique (ADE).

Jean-Louis Raymond PDG d'Armor-Signalétique (3 février 1993 Ouest-France)

La société était domiciliée au 32 rue Émile Zola à Saint-Brieuc mais les locaux étaient situés entre le boulevard Vauban et la rue Luzel. 

Image Google Street

Emplacement d'Armor-Signalétique. Le bâtiment a été rasé depuis...

Les difficultés

Comme l'écrit Ouest-France dans son édition du 4 février 1993, frappées par la crise économique, les filiales d'Armor-Management déposent le bilan et à Saint-Brieuc, ça ne va pas mieux : "Les juges du Tribunal de Saint-Brieuc ont choisi la procédure du redressement pour la société Armor-Peinture et sa "petite soeur" Armor-Signalétique. secouées par la crise du bâtiment les deux entreprises traversent une période difficile".

Armor-Peinture 4 février 1993 Ouest-France
Le patron reste malgré tout confiant en 1993 et n'envisage pas de licenciements, il affirme être "dans la meilleure position possible pour assurer la pérennité de l'entreprise". Finalement, quelques années plus tard, la société déposera le bilan le 27 janvier 1997 et la liquidation sera effective le 8 juin 1998.

16 juin 1998 Ouest-France

Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages comme consommateurs, employés ou voisins...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite, en laissant votre adresse mail pour la réponse...
 
 
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11 août 1989, annonce dans Ouest-France
Sources 

Annuaire des entreprises, ici 

Pappers Entreprises, 7 sociétés détenues par J.L Raymond, ici

Renseignements fournis par le fils de Jean-Louis Raymond (juin 2025)

Lien

L'histoire d'Armor-Peinture dans ce blog, cliquer ici


Les bistrots de la rue Luzel dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc


La rue Luzel a eu de nombreux cafés et restaurants dont les noms sont resté dans les mémoires comme Les Trois Marchands, le bar de Lulu, le Café Hamon puis Chez Boulma, et Chez Josiane.
Déjà en 1896, route du Carpont, en partant du chemin de fer et en allant vers le Carpont, on a Guillaume Gariloup (ou Garilloux?), aubergiste ; Aimée Hamon veuve Dily, débitante; Jean Marie Vrot, aubergiste ; Pierre-Marie Lecoq, débitant.
Comme pour le boulevard Carnot, en 1901, dans le recensement de la population on apprend le nom de trois propriétaires de débits de boissons et d'un aubergiste dans la rue du Carpont (au bout de la rue Luzel) mais il est difficile de les situer car les lieux ont beaucoup changé. Les propriétaires mentionnés sont donc les suivants : au numéro 95 Louise Viémont (veuve) née Balavoine, débitante de boissons, au numéro 97 Guillaume Garilloux, aubergiste et Marie-Françoise Le Dily (veuve) née Hamon, débitante de boissons.

En 1906, il est question de Jeanne-Marie Robert (veuve) née Eono, débitante de boissons et de Pierre Le Coq, débitant.
Pour rester à une époque plus récente, nous partons du rond-point au bout du boulevard Carnot pour descendre en direction de Ploufragan. Le début de la rue pose un problème car, au numéro 4, à l'emplacement de l'immeuble moderne de la SBAFER il faudrait trouver une photo des lieux avant cette construction des années 70.

LE CAFÉ STENOU, LE CAFÉ HAMON, CHEZ BOULMA, La Belle Issue, L’Émeraude, 6 rue Luzel
En 1906 au numéro 6, Joséphine Carrée (née Hingant), née en 1876 à Lanouée, était inscrite comme débitante dans le recensement. Les deux filles Louise et Anne sont nées à Saint-Brieuc en 1904 et 1906.
Plus tard, dans les recensements de 1931 et 1936, au même endroit, on trouve Yves et Françoise Stenou exerçant la profession de cafetiers.
En 1946, Berthe Michel, née Stenou, était la propriétaire du café.
Le café-restaurant Hamon existait dans les années 40, toujours au numéro 6 de la rue Luzel, sur la droite, en venant de la Croix-Mathias. On trouve encore la trace d'un café Hamon à la fin des années 50, années 60 et 70 (le 20 janvier 1968, réunion des retraités des PTT de la CGT au café Hamon, annonce Ouest-France ; réunion du Vélo-sport briochin, 19 novembre 1977...). La famille Hamon avait une clientèle importante des ouvriers du quartier mais elle faisait aussi pension et hôtel pour les gens de passage (la gare n'était pas loin).
Au café Hamon,19 septembre 1960 Ouest-France
C'est de nos jours un grand bâtiment blanc de 3 étages, dont le rez-de-chaussée était occupé par le café-restaurant. Dans les années 2020, on pouvait encore voir peu distinctement les inscriptions "Café-restaurant".
6 rue Luzel à St Brieuc
Dans les années 1987-1988, un café-concert s'est installé, il s'appelait La Belle Issue (article complet en cliquant ici).
Enfin, un bar s'est de nouveau installé sous le nom de L’Émeraude, il était tenu par Salah et Violette Boulma qui tenaient avant le Café Robinson. L'ouverture de L’Émeraude a eu lieu le samedi 21 octobre 1989. L'établissement était aussi connu sous le nom de "Chez Boulma". 
Né en Algérie française, Salah Boulma est arrivé en France à 13-14 ans en 1953, il a fini par atterrir à Saint-Brieuc en 1957 pour participer à la construction du pont d'Armor. C'est à Saint-Brieuc qu'il rencontre par hasard sa future épouse devant le magasin de chaussures Boulbain. Le 1er août 1960, à 22 ans, il épouse Violette Pichon à la mairie de Saint-Brieuc. Violette Pichon est née à Dreux en 1938. De leur union sont nés Pascal en 1961 puis Véronique en 1974. Habitant Plérin depuis 1969, le couple a tenu plusieurs établissements : Le café Robinson, rue de Beauregard en 1976, l’Émeraude à Saint-Brieuc en 1991 et enfin l'Eclipse à Saint-Laurent-de-la-mer jusqu'en 2000. (D'après un article de Fabienne Richard dans l'édition de Ouest-France du 29 septembre 2013 et un autre du 11 août 2025).
Salah Boulma devant la mairie de Saint-Brieuc. Photo Ouest-France 2013

Le patron de l’Émeraude servait de bons coucous. il y avait aussi des allées de boules. Les Boulma sont  ensuite partis à Saint-Laurent-sur-Mer où ils ont ouvert L'Eclipse.
L’Émeraude 21 octobre 1989 Ouest-France

M et Mme Boulma lors de leurs noces d'Or, 2 août 2020 Le Télégramme

Noces de palissandre,Plérin,11 août 2025 Ouest-France

LE CAFÉ LE NOUVEL, LE CAFÉ MARCHAND puis LES TROIS MARCHANDS 12 rue Luzel
Au numéro 12, en 1906, Marguerite Stenou, née Glo, née en 1875 à Saint-Donan, est inscrite comme débitante. Son mari est Yves Stenou, né en 1876 à Cohiniac.
Dans les années 30, Jean et Célestine Le Nouvel étaient installés comme cabaretiers au 12 rue Luzel (recensements de 1931 et 1936).
Puis après 1945, en 1947 précisément, l'établissement a été repris par M et Mme Le Marchand. Ils avaient travaillé auparavant à Guingamp. Ils ont appelé le bar-restaurant « Les trois marchands ».  Les 3 Marchands ce sont les trois enfants de la famille, Léone, son frère et sa sœur. Cette histoire familiale est racontée par Léone Le Marchand dans l’édition du Télégramme du 26 janvier 2001.
Bar Les trois marchands 26 janvier 2001 Le Télégramme, article de Pierre Fenard
Elle n’avait que 6 ans quand ses parents ont pris la tête de cet établissement. : « C’était l’époque des Forges-et-Laminoirs ou des deux brosseries du boulevard Laennec : ici c’était la zone industrielle de Saint-Brieuc. Le café était entouré d’usines et les ouvriers venaient réchauffer leurs gamelles, le midi, sur la gazinière de maman. Ils n’avaient pas beaucoup de sous et ne pouvaient pas s’offrir le restaurant. Mais ils se parlaient, se rencontraient au détour d’une table en formica et connaissaient la valeur des petites choses : « Les ouvriers du laminoir, ils avaient toujours chaud. Ils nous cuisaient des pommes de terre dans la cendre et ils nous les apportaient, le midi, dans leurs tabliers. » 
Café Le Marchand, rue Luzel, 29 avril 1955 Ouest-France
La propriétaire en 1961 est Mme Yvonne Roland, son établissement est immatriculé au registre du commerce depuis le 22 mars 1961. A la disparition de ses parents, Léone (Kerrirzin), la fille de la maison, reprend l'affaire le 8 juillet 1980, avec son mari Gérard, après avoir passé une quinzaine d’années en Haute-Savoie. Elle ne change rien, le comptoir a bien 45 ans ! 
Gérard et Léone Le Marchand. Le Télégramme 9 mars 2001
En 2001, « Le formica habille toujours le comptoir, les tables restent celles d’un vrai bistrot, un bistrot de quartier. Chaque midi une trentaine d’ouvriers du coin viennent immanquablement déjeuner, sûrs de retrouver les habitués… Michel l’ancien boucher du quartier vient aiguiser les couteaux de Léone à l’heure du déjeune ». Le petit cordonnier installé en face du café, près du jeu de boules de chez Hamon.
Le café accueille le 4 mai 2001 un Bistrot de l’histoire pour retracer un siècle d’histoire de Robien. Pierre Fenard coordonne l’opération avec Christian Bougeard, et de nombreux témoins sont invités à partager leurs souvenirs sur la gare, les Forges-et-Laminoirs, les luttes contre la guerre d’Indochine…
L’établissement ferme le 16 juillet 2002.
12 rue Luzel; Les trois marchands

ANECDOTE
Claude Corack se souvient que son père qui travaillait comme chauffeur de four aux Forges-et-Laminoirs Vaucouleur allait régulièrement au café Le Marchand à la fin des années 40. Il se souvient des réunions syndicales de la CGT qui se tenaient dans ce café.

Un bar au numéro 14
Marie-Louise Le Dily veuve, née Hamon, est inscrite comme débitante en 1906.

Un bar au numéro 57
Pierre et Marie Lecoq sont inscrits comme débitants en 1906.

LE CAFÉ DUDAL, CHEZ JOSIANE au numéro 60.
Photo Ouest-France 28 août 2010
Un bar-épicerie est créé en 1896 à l’angle des rues Cuvervile et Luzel, mais l'adresse est celle du 60 rue Luzel. Josiane Dudal (née L’Hôtellier) a été la dernière propriétaire alors que son arrière-grand-père avait acheté cette échoppe en 1896. 
Louis Hillion et son épouse Marie, dans les années 30 (recensement de 1936), puis Tonton Pierre, l’oncle de Josiane qui est resté derrière le comptoir de 1942 à 1957, Mme Lelévrier et M et Mme Quenesson lui ont succédé. 
En mai 1969, Josiane L'Hôtellier a repris l’affaire. Avant les apéros de voisins organisés dans le quartier, un repas fin juin avait lieu devant le café. « Chez Josiane » a fermé en août 2010.
Texte de l'article du 24 octobre 1996 à lire ci-dessous

Article du 24 octobre 1996 Ouest-France

Le café-épicerie du coin.  

Josiane L'Hôtellier tient depuis 27 ans un des derniers café-épiceries de Saint-Brieuc, situé à l'angle des rues Cuverville et Luzel. On y croise les femmes du quartier qui font quelques courses, les hommes qui préfèrent discuter au bar et Josiane aux commandes.

Chez Josiane, on assiste parfois à des tours de magie. Des allumettes qui flambent rien qu'en se frottant sur un revers de veste, des tours de passe-passe avec un doigt qui amuse tout le monde. Que l'on vienne le matin, le midi ou en milieu d'après-midi, il y a toujours deux ou trois clients fidèles pour faire rire Josiane. Josiane qui gère ce café depuis l'âge de 23 ans doit alors jongler entre les blagues de ces clients de bar et la caisse de son épicerie. ¿ Je passe mon temps à courir entre les deux ! » Pourtant Josiane ne cherche pas à rivaliser avec les grandes surfaces. "J'essaye de dépanner le mieux possible les habitants du quartier avec des produits courants. » Quand Josiane n'est ni au café, ni à l'épicerie, elle n'est sûrement pas très loin. Essayez le jardin, dans la cour !


Ouest-France. 29 Août 2010

Article du 29 août 2010.  Ouest-France

A Robien, la fin d'une institution datant de 1896

L'histoire

C'était une institution dans le quartier. L'un de ces estaminets qui voient défiler des générations. Le bar-épicerie de la rue Luzel, quartier de Robien, baisse définitivement le rideau le 31 août, faute de repreneur après le départ en retraite de Josiane L'Hôtellier, la tenancière depuis 42 ans.

Mardi, les brèves de comptoir résonneront pour la dernière fois dans le bar du Pré-Chesnay, devenu depuis Chez Josiane. Une échoppe achetée en 1896 par son arrière-grand-mère, puis transformée en épicerie bar où le cidre est incontournable.

Une lignée familiale

Quelques années plus tard et pendant une quinzaine d'années, Mme Hillion en devient la tenancière. Puis il y eut Tonton Pierre, l'oncle de Josiane. Il passe 15 ans derrière le comptoir, de 1942 à 1957. À son départ, Mme Lelévrier, M. et Mme Quenesson se succèdent. Le 8 mai 1969, Josiane reprend le bistrot alimentation.

À l'époque, le quartier de Robien est un quartier industriel. Les ouvriers et autres clients affluent nombreux. « J'ai aimé cette période, jusqu'à la fin des années 1970. C'était vivant. Depuis, les clients se font de plus en plus rares. »

Le bar de la rue Luzel était devenu un véritable lieu de rencontre et de vie pour les gens du quartier. Qui des habitués n'a pas pris un p'tit verre sur le zinc de l'échoppe pour papoter avec Josiane ou d'autres clients ?

A l'instar d'Yves, un fidèle client qui regrette la fermeture. « J'aimais bien venir ici. J'y rencontrais toujours les mêmes personnes et surtout la gentillesse de Josiane avec qui j'adorais discuter. Ça m'occupait. Où vais-je aller maintenant ? »

C'est non sans un brin de nostalgie que Josiane, à 64 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Elle remercie « tous ses clients qui n'ont parfois pas hésité à donner un coup de main au moment où elle a été confrontée à la maladie. »

En 2010, sur la rue Luzel avec l'enseigne BAR Alimentation. Image Google


En 2010, avec l'enseigne BAR. Image Google

En 2020. 60 Rue Luzel


ANECDOTE
Claude Corack se souvient qu'un peu plus haut que le café DUDAL sur la droite, après la rue du Pré Chesnay, il y avait une ferme avec quelques vaches. Le fermier menait ses vaches sur le Tertre dans l'ancienne scierie pour se nourrir des herbes. Tout ça c'était à la fin des années 40...

 
CHEZ CARRO puis CHEZ ROUALLAN et plus tard CHEZ THÉO, au 61
Au 61 rue Luzel, il y avait déjà dans les années 40 un bar-épicerie-restaurant que l'on l'appelait "Chez Carro". Le fils Carro est devenu ensuite patron d'une petite menuiserie sur le tertre Marie-Dondaine, en bordure de la rue Luzel.
Au début des années 60, le bar a changé de nom pour s'appeler "Chez Rouallan". On y rentrait sur le côté et le bar occupait tout ce côté du rez-de-chaussée de cette grande maison en granit, juste avant le pont. Plus tard, on a appelé ce bar "Chez Théo". Théo a repris ensuite le "Bar de l'espérance".
61 rue Luzel. Photo RF


ANECDOTE
Roger Gicquel dont la mère tenait le bar juste à côté de "Chez Carro" se souvient qu'au début des années 60, il y avait une télé dans la famille Carro. 
Les enfants du voisinage venaient voir les grands événements, c'est ainsi que Roger se souvient d'avoir vu le combat d'Henri Corack pour un championnat de France. "C'était un peu l'idole du quartier !"
LE BAR DES DEUX PONTS, CHEZ GICQUEL, au 65 rue luzel
Au 65 rue Luzel, après le pont en allant vers Ploufragan, c'était un bar-épicerie appelé "Le bar des deux ponts". Il était tenu par François Pécheux dans les années 30 (recensement de 1936) et jusqu'au début des années 60. 
La photo ci-dessous montre le bar avant la construction du Pont de chemin de fer au-dessus de la rue Luzel.
Photo archives départementales. Fonds Henrard
 
Ensuite, vers 1965, c'est Francine Gicquel qui a repris l'affaire mais avant elle tenait déjà un bistrot sur le même côté de la rue, un peu plus haut en allant vers le Carpont. Son mari avait une entreprise où il vendait du cidre. On y trouvait un peu de tout, de l'épicerie, de la charcuterie, des pointes, des casseroles, des cigarettes etc. Les gens disaient c'est "Le petit Mammouth" (du nom d'une chaine de grandes surfaces de l'époque). Le bar faisait aussi resto ouvrier. Beaucoup de cheminots s'y retrouvaient et les gens du quartier y faisaient aussi leurs courses. Les ouvriers de l'usine Sambre et Meuse représentaient aussi une clientèle assidue.
65 rue Luzel



ANECDOTE
Roger Gicquel, le fils de la maison se souvient :
"Quand les gens parlaient du bar de mes parents, on disait "Le bar des deux Ponts" et au début des années 50 sur le pont, c'était écrit avec du goudron "Pont Henri Martin" du nom d'un militant communiste, opposé à la Guerre d'Indochine...
C'était un bar qui marchait très bien, il faut dire qu'à cette époque les ouvriers ne savaient pas rentrer chez eux sans boire un coup au bistrot !
Les gens prenaient "à l'ardoise". Ils avaient un compte ouvert et tous les 5 mois, ils venaient régler. Il fallait faire des additions à n'en plus finir...Le bar faisait aussi restaurant et quand les gens avaient leurs congés on organisait "les têtes de veaux". Ces grands repas étaient très arrosés, ça buvait beaucoup et mon père, Roger, devait remettre de l'ordre. Il fallait souvent raccompagner les clients chez eux."

LE BAR DE LULU
Rue Luzel, il se dit qu'il y avait aussi "Le bar de Lulu" qui a quitté le quartier en 1965 et s’est installée aux Villages. Il reste à le localiser...
 
Paroles d'habitants
 
Souvenirs des années 50, de Lucien Pally, un ancien habitant de la rue Luzel :
« De Sambre et Meuse à l’entrepôt de chemin de fer où œuvraient 450 apprentis, de l’usine Glémot qui fabriquait des sandales en caoutchouc, aux cimenteries Gaudu, des brosseries Bullier aux célèbres conserveries Saupiquet, toutes les fabriques laissaient échapper, chaque midi, des flots de travailleurs qui se pressaient dans les cafés du quartier »

 
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Sources

Archives municipales, dossier de presse des années 1996 et 1998 avec des articles de Ouest-France.

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1911, 1936.
Archives départementales en ligne. Fonds Henrard. 26 Fi 358
Site internet, greffe du tribunal de commerce.

Merci à toutes les personnes qui ont apporté des précisions sur les bars de la rue Luzel : Alain Le Flohic, Josiane L'Hôtellier, Roger Gicquel, Claude Corack, Gérard Huet et Guy Flageul  Entretiens réalisés en mai, juin et décembre 2020



 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

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