mardi 7 février 2023

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc en 1922

 

Nous avons vu dans un précédent article que le quartier de Robien montrait un beau dynamisme juste après 1900. De nombreux commerces, services, entreprises commençaient alors à se développer. En 1910 on avait déjà trente-deux commerçants (dont 18 cafetiers il est vrai!).

La terrible Guerre 14-18 a eu un impact sur la population du quartier, on dénombre 68 victimes à Robien. On ne possède pas de données statistiques, comme les recensements, pour les années de Guerre et d'immédiate après-Guerre. On passe directement de 1911 à 1926 pour les recensements ! Par contre, les indications contenues dans l'annuaire téléphonique sont précieuses. Elles montrent que la vie reprend dans le quartier et que des entreprises sont venues s'y installer depuis 1910.

Pour illustrer cet article nous bénéficions du fait que des commerçants du quartier ont publié des annonces publicitaires dans les journaux de Saint-Brieuc dans les années 1920.

 

 

Commerces, services et entreprises à Robien en 1922

 

Bois de chauffage

Maffart jeune, 9 rue Luzel

Maffart Ange, 24 boulevard Carnot

 

Bois de construction

Sébert Léon, rue Jules Ferry

A et H Laurent, rue Jules Ferry 

 

Annonce. 1920. Journal paroissial de Ste Anne de Robien


 

Boucher

Marion Joseph, 9 rue Ferry

Rault veuve, 8 rue Ferry

 

Boulanger

Ange Jehanno, 13 bis boulevard Carnot

 

Brique

Le Dû, boulevard Carnot

 

Cabaretiers

Le Sage Louis, 1 boulevard Carnot

Briend Joseph 15 boulevard Carnot (et logeur)

Le Bret François, bld Carnot

Louargat Pierre 23 bld Carnot

Savidan Hippolyte, 3 rue abbé Garnier

Morvan JM veuve, rue abbé Garnier

Allano Mathurin, 47 rue Ferry

Hélliot Yves, 2 rue Ferry

Bougeard François 10 rue Ferry

Le Roux Toussaint 40 rue Ferry

Briand Joseph, 111 rue Ferry

Steunou Yves, 6 rue Luzel

Le Nouvel Jean, 12 rue Luzel

Le Dily Louis veuve, 14 rue Luzel

Hellio Marie-Anne, veuve, 60 rue Luzel

Nicolas Veuve , 19 rue de Robien

Prido Yves, Le Carpont

Le Pivert J veuve, Croix Perron

Carré Elie, Croix Perron

Philippe Jean-Louis, Croix Perron

Thomas JL, Croix Perron

Pierre Louargant, 23 bld Carnot

Mahoudo Mathurin, 13 bld Carnot

Méléard, bld Carnot

Rass Ernest, 47 bld Carnot

Steunou Yves, 6 rue Luzel

Vrot Jean, route du Carpont

 

 

Charbon de terre

Maffart jeune, 9 rue Luzel

 

Charronnage

Jean Ferchal, 45 rue Ferry

 

Chevaux (Marchand de)

Gicquel, 17 bld Carnot

 

 

Chiffonnier

Mennou Albert, 29 bld Carnot

Thomas Jean, marchand en gros chiffon, 14 rue Ferry

Ateliers Thomas, 14 rue Ferry

 

Cidre en gros

Laguitton, 19 bld Carnot

Mafart jeune, route du Carpont

 

Cimentier

Zochetti Octave, 44 rue Ferry

 

Coiffeur

Marie, 15 rue Jules Ferry

 

Cordonnier

Hélard Pierre bld Carnot

 

Engrais

Le Bigot René , 4 rue Ferry

Thomas René, rue de Robien

 

Epiciers

Collet Pierre 12 rue Ferry

Etesse veuve, 11 rue Ferry

Flageul Alexis 1 rue Ferry

Gauvin Pierre, Croix Perron

Oizel Pierre, 11 rue Luzel (et maraîcher au 37 rue Luzel)

 


 

 

Entrepositaire de bière

Le Ray Jean, 39 bld Carnot

 


 

Graines

Laguitton ainé, bld Carnot

Le Bigot Veuve, rue Ferry

Thomas René, rue de Robien

 

Marchande de légumes

Mme Allenou, marchande de légumes, rue Jules Ferry

Mme Allenou 10 février 1924 Ouest-Eclair

 

 

Marchand d’œufs

Baron Marcel, 5 rue de Robien

 

Marchand de volaille

Cleach veuve, 33 rue Ferry

 

Menuisier

Liscouët F, 14 rue Guébriant

 

Minotier

Epivent-Lebesque, rue Ferry

 

Négociant (grains, semences de pomme de terre...)

Le Bigot René, 4 et 6 rue Ferry

 

Négociant en vin

Etablissement Nicolas, 14 rue Ferry

 

Pommes à cidre

Laguitton Ainé, bld Carnot

Mafart jeune, rue Luzel

Thomas René rue de Robien

 

Pommes de terres en gros

Le Bigot, rue Ferry

Laguitton, bld Carnot

Thomas René, rue de Robien

 

Poissons

Quintin Pierre, veuve, 18 rue de Robien

 

 

Sabotier

Kerommès Pierre, 19 rue Ferry

Le Bourhis, 11 rue Guébriant

Quémard Théodore, 15 rue Luzel

 

Transports

Pierron Alphonse, 9 boulevard Carnot

Flageul, 3 rue Ferry

 

T.S.F

Chaye-Dalmar, tertre Marie-Dondaine 

Annonce. 1920. Journal paroissial de Ste Anne de Robien


 

Vidanges

Ledortz, rue Luzel

 

Vins et liqueurs en gros

Laguitton, 19 bld Carnot

 

 


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Sources 

 

Annuaire téléphonique 1934 Archives municipales de Saint-Brieuc. 

Journal paroissial de Ste Anne de Robien. Archives départementales

 

 

 

 



 

 

lundi 6 février 2023

Liste des accidentés du travail aux Forges-et-Laminoirs de Saint-Brieuc 1896-1974

 

Image du film de Rolland Savidan sur les Forges

Cette liste vient compléter l'article sur les accidents du travail recensés aux Forges-et-Laminoirs de Saint-Brieuc entre 1896 et 1974.

 


1896

Dionnet

 

1908

G. Philippe

 

1909

Jean Levé,

Camille Khan,

Pierre Hervé,

Jean Plévin,

Pierre Jézéquel,

Herbulot,

Albert Berger. 

  

Image du film de Rolland Savidan sur les Forges

1910

Pierre Gloquel

Marhic Chéri

François Robin

Jean Le Jan

 

1911

Jean-Marie Pouquelin

Pierre Jézéquel, 16 ans,

Ernest Rass

Jean Gaubert

M. Bourel, 15 ans,

Henri Lozach, 15 ans,

M. Lucas, 16 ans,

Louis Turpin, 15 ans, massier,

Ambroise Guillaume,

Mathurin Josse,

Jean Mordelet, 17 ans, massier,

Jean Le Trocquer,

François Hamon, 15 ans,

Paul Ténot,

Yves Etesse,

François Caret, 14 ans, massier,

Frédéric Courtel,  

Joseph Hinault,

Maurice Le Noir, 13 ans, massier,

Paul Névot,

Anatole Brigault, 18 ans,

Hector Vandenbergen,

Armand Champeaux,

Gaston Turpin,

Ernest Tournevache,

François Philippe, 18 ans,

Théophile David, 17 ans,

Guillaume Le Bellec,

Jean Le Quéré,

Gaston Pétra,

Guillaume Philippe,

Marcel Brigault,

François Thépho, 16 ans,

Louis Berthé,

Louis Balavoine, 18 ans,

Ferdinand Gayon,

Anatole Brigault, 15 ans,

Jean Le Gac,

Eugène Plaisance,

Pierre Hidrio,

Frédéric Bossard, 16 ans, ajusteur,

Joseph Dubosc,

Servant Cadiou,

Yves Guilloux,

Pierre Riou,

Ernest Rass,

Eugène Lamer,

M. Le Quéré,

Jean Le Gac,

Charles Olympia, 18 ans, releveur,

Ferdinand Gayon,

Joseph Hinault,

Alexandre Maros,

Henri Berger, 17 ans, dégrossisseur,

Joseph Gaubert, 19 ans, aide-cisailleur,

Louis Gillard,

Jean David,

Pierre Jézéquel, 18 ans,

François Collet

Arsène Gourio,

Henri Lozach, 15 ans, ébarbeur de boulons,


Image du film de Rolland Savidan sur les Forges

1912

Jean Philippe

Henri Roland

Alexis Baldit

Jean Toyer

Jean Prudhomme

François Rebours, 17 ans, manœuvre,

Gaston Pétra, 16 ans, releveur,

Eugène Herlubot,

M. Lello

François Lubin, 17 ans, massier

François Léonard,

Antoine Guichard, 13 ans, dresseur

Pierre Gilard

Léon Brigault

Jules Glénot, 18 ans

Guillaume Plévin

Aimé Thébault,

Louis Fichon

Célestin Beloeil

Edouard Morlaix, 19 ans chauffeur

François Journy,

Jean Gaudu,

Jean Déhon,

M. Fichon,

Pierre Lucas, 17 ans,

François Burel

Eugène Pleslin,

Louis Urvoy, 16 ans

Constant Lemaître,

Louis Helinbacker,

Jean Perrin,

Jean Lemoine,

Pierre Oger,

Eugène Leveuzit,

Jean Corlais,

Louis Michel,

Pierre Jézéquel, 18 ans,

Alphonse Bruny, 16 ans, manœuvre,

Yves Kerhousse,

Eugène Herbulot,

Joséphine Jézéquel,

Maxime Choqueuse,

Oscar Le Coq, 19 ans, rattrapeur

Pierre Pincemin, 14 ans, chauffeur

Alexis Bourdet, 14 ans, dresseur

François Salas,

Anatole Brigault

Francis Moulin, 16 ans, chauffeur

François Le Gouyat,

François Le Gallic, 16 ans, taraudeur,

Lucien Hardouin, 15 ans, dresseur,

Jean-Baptiste Le Gac,

Emile Le Gaouyat, 14 ans, dresseur

Ange Plévin,

Jules Duvois,

Constant Préjeant

Gaston Turpin, 17 ans, traineur de billettes,

Hyacinthe Lesec’h, 17 ans, manœuvre,

Jean Morin,

Edouard Le Bahezre, 14 ans, chauffeur,

Charles Olympia, 1912


Paul Corack sur la gauche. Photo famille Corack

 

1913

Guillaume Le Baherre,

Yves Nicol,

François Marc, 18 ans, manœuvre

Henri Le Gorrec,

Pierre Le Clerc, 17 ans, manœuvre

Albert Carcho

Joseph Cloarec, 16 ans

Anatole Brigault

Adrien Tricot

Pierre Pétra, 14 ans, dresseur

Jean Galopin, 17 ans, massier

François Bidan, 16 ans, ébardeur

Joséphine Jézéquel, massière

Emile Kalm, 13 ans

Joseph Henault,

Marcel Brigault, 16 ans, releveur

Cyrille Dargent

Léonard Lemoine, 17 ans, crocheteur

Paul Perrat

Charles Creurer, 16 ans, dresseur

Victor Baudin,

Marcel Dubée, 14 ans, dresseur

Athanase Olivier

Klémer Chervanne

Jean-Marie Caret

Francis Bougeard

Louis Jean, 18 ans, dresseur

Jeanne Lemaître

Charles Olympia, 18 ans, rattrapeur

Emile Kalm, 13 ans, crocheteur

Léon Le Guen

Jean Guézennec

Pierre Branchu

Raoul Chapoulou

Jean Lemoine, 19 ans, dégrossisseur

Yves Beuvant, 14 ans, dresseur

Léon Kalm

Jean-Baptiste Le Roux, 18 ans, releveur

Maxime Choqueux

Henri Lozac’h, 16 ans, cisailleur

Louis Jégo

Toussaint Levé

Jean Lemoine, 19 ans, dégrossisseur

Guillaume Lemasson

Pierre Blévin, 17 ans

Eugène Garel

Yves Josse, 17 ans

Marcel Rouxel, 15 ans, chauffeur

Emile Kahn, 15 ans, dresseur

Joseph Cloarec, 16 ans, chauffeur

Emile Gaouyat, 15 ans, dresseur

Pierre Morel, 14 ans, dresseur

Louis Thomas

Yves-Marie Le Forestier, 14 ans

Victoire Auffray, taraudeuse


Ouvriers des Forges-et-Laminoirs de Bretagne en 1936

 

1914

Pierre Garel, 17 ans

Joseph Jean

François Laziou

Henri Rolland

Edouard André

Jules Duvois

Pierre Raffray

Henri Lozac’h, 17 ans

Marcel Rouxel, 15 ans, chauffeur

Mathurin Mahé

Yves Riguers

Jean Josse, 19 ans, dégrossisseur

Pierre Bouétard

Jean-Louis Lemoine

Louis Charpentier

Mathurin Mahé

Yves Rannou, 17 ans, massier, Ploufragan

Pierre Laporte

Jean-François Clément, 15 ans, dresseur

François Méléard, 17 ans, cisailleur, Ploufragan

Marcel Rouxel, 16 ans, chauffeur

Jules Desbois, 16 ans, cisailleur


(Sur le sujet des accidents, aucune information dans Ouest-Eclair entre 1914 et 1922)

 

M. Bau, à droite, ancien des Forges. Film Rolland Savidan

 

1922

Josse, demeurant boulevard Carnot

Le Blevennec, chauffeur

Clérambourg

Yves Jaffrelot

Guitton, demeurant rue Jules Ferry

Louis Laniné, manœuvre

 


1923

Georges Hirel , ajusteur, demeurant rue Luzel

François Lecorps, ajusteur

Théodore Le Petithomme, dresseur

Alfred Lelièvre, tireur de fer

Charles Causson, passeur de fer

Charles Faubert

Eugène Kernané

 

 

1924

Gabriel Monginet

Mohamed Tensi, demeurant boulevard Carnot

Pierre Branchu, demeurant 34 rue Guébriant

Boleslair

Mathurin Mahé

Paul Bin, contremaître, demeurant rue Jules Ferry

Albert Brinon

Robert Dussart

Pierre Kernané, cisailleur

Victor Le Bail, chauffeur

François Le Bail, 37 ans, chauffeur

louis Morel, 22 ans, le Carpont.


 

1925

Marcel Ruello, chauffeur

Emile Hidrio, manœuvre

Oradjieff Karp, demeurant boulevard Carnot

Jean Janorsky

Roger Furhman, basculeur

Michel Polaryk, chauffeur, demeurant boulevard Carnot

Philomène Oger, demeurant rue Luzel

Charles Lemoine, boxeur, demeurant boulevard Carnot

 

Charles Fuhrman.


1926

François Le Gallès

Roger Fuhrman

Louis Benoit

 

1928

Pierre-Marie Poilpot, demeurant rue Jules Ferry

 

1966

Albert Le Béguec, demeurant 61 boulevard Carnot

 

1968

Bernard Robert, demeurant à Pommeret.

 

1974 

Jean Kerbeuf, demeurant 31 boulevard Paul Doumer 


Mélanie Henry, ancienne des Forges-et-Laminoirs

 

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Prolongement :

 

Article sur les accidents du travail aux Forges-et-Laminoirs, cliquer ici

 

 

 

dimanche 5 février 2023

La maison d'octroi, la forge, le bar de La Croix Verte, dans le quartier de Robien, rue abbé Garnier à Saint-Brieuc, côté impair

 

La rue abbé Garnier a beaucoup changé en un siècle !

Mais jusque qu'à la fin des années 30 certains évoquent encore "un bourbier obscur aux trottoirs impraticables" ! Tout ne s'est pas fait en un jour...

La rue abbé Garnier 10 décembre 1938 Ouest-Eclair

 

 

Ci-dessous, sur cette photo de la fin des années 40, on voit encore l'Institut des Sourds-Muets, la briqueterie Le Dû et les locaux de la Coopérative agricole du Finistère.


Photo aérienne. Fonds Henrard. Archives départementales en ligne


 

 

Ci-dessous, sur cette photo aérienne de la fin des années 70, on voit que la Résidence du Parc a remplacé la Coopérative agricole, la clinique Saint-François est construite à l'angle de la rue Bir-Hakheim.

 

Fin des années 70. Archives municipales.
 

Promenons-nous dans la rue abbé Garnier, du côté impair avec ce qui est encore sous nos yeux ou en évoquant ce qui a disparu au fil du temps.  Nous laissons pour le moment le côté pair, de l'autre côté du trottoir, où nous avions l’Institut des sourds.

Commençons donc par la maison de l’octroi, le bar de la Croix Verte et la forge . Nous poursuivrons dans d'autres articles vers la briqueterie Le Dû, la résidence du Parc et l’ancienne clinique St François...

Nous partons du Pont des Sourds et remontons vers la Croix Perron.

 

 

LA MAISON DE L’OCTROI

 

Au 1 rue Abbé Garnier, juste à côté du Pont des sourds, se trouve une maison historique. C’est ici que l’on trouvait le pavillon de l’octroi.

Au XIXe siècle, les marchands qui entraient dans une ville devaient payer une taxe que l’on appelait « l’octroi ». Cette maison date donc du XIXe siècle, un plan de 1863 indique l'emplacement de l'octroi.

 

Octroi Plan1863. Archives municipales



En 1901 dans le recensement de la population, on trouve le nom du responsable de l’octroi, il s'agit de Lucien de Robichon.

L'octroi de la rue Abbé Garnier a été en service jusque dans les années 1930-40. 

 

Ancienne maison d'octroi. Photo RF

Le pavillon d'octroi de la rue abbé Garnier est évoquée, et présenté par une photo, dans le cadre plus général des maisons d'octroi à Saint-Brieuc dans l’ouvrage Le Patrimoine des Communes des Côtes-d’Armor.


 

La pizzéria Stella Maris

 

Au début de la rue Abbé Garnier, entre la maison d'octroi et le café de la Croix verte s'est installée la pizzéria Stella Maris. 

Sa première façade était constituée de panneaux de verre avant d'opter pour une esthétique plus sobre...

L'établissement est parti en 2020 dans un autre quartier de Saint-Brieuc

 

Stella Maris en 2008. Image Google


Stella Maris vers 2013. Image Google

 

 

LE CAFÉ DE LA CROIX VERTE

 

Joséphine Callennec (à gauche) et Charles Callennec (le forgeron), un ouvrier de la forge, M. Bouazard, "Tante Marie" en tablier. Vers 1945 devant le bar de la Croix Verte

 

A côté de la forge se trouvait le café de la Croix Verte.
Le café "A la Croix Verte", au 3 rue Abbé Garnier, est un bar très ancien du quartier de Robien. On peut le reconnaitre sur un détail d'une carte postale du début des années 1900.

 

L'octroi, le café et la maison des Le Dû (carte postale ancienne).


 

En 1901, les propriétaires de ce débit de boissons, au 3 rue abbé Garnier, sont Jean et Louise Durand.

Ensuite le café "A la Croix Verte" a été tenu par Hippolyte Savidan et sa femme. 

Ils vont céder leur affaire plus tard, dans les années 1930, à Joséphine Callennec dont le mari était maréchal-ferrant. 

Joséphine Callennec en 1945

 

Joséphine Callennec vendait aussi du tabac pour rendre service mais elle n'avait pas le droit de faire du bénéfice sur ce produit. Le tabac et les cigarettes venaient du café qui se situait en face de la passerelle piétonne, les propriétaires payaient une patente pour avoir le droit d'en vendre.

 

 

Témoignage de Madeleine Callennec


 

Madeleine est née le 11 novembre 1926. Elle raconte le Café de la Croix Verte dans les années 30-40. 

 

"Au Café de la Croix Verte, les gens y venaient pour boire un verre mais pas seulement. Le jeu de boules était très prisé à la belle saison.

Certains habitués venaient aussi pour se retrouver autour de ce qu’on appelait « le billard russe ». D’autres jouaient à la belote et les parties s’éternisaient le soir au grand dam de Fine (Joséphine) qui aurait bien voulu fermer. Mais on ne mettait pas les gens dehors…

Dans les habitués, Alphonse était un personnage, il exerçait la fonction de bedeau de l’Institut des Sourds, il sonnait l’angélus et tous les moments importants, il s’occupait de la chapelle et de l’entretien.

Les cheminots qui logeaient « au poste », juste à côté du pont des Sourds, venaient tous les jours".

 

 
 
Beaucoup plus récemment, à partir de 1970, c'est Maryvonne Noël qui est devenue la propriétaire du café de la Croix Verte. Tout le monde se connaissait dans ce bar et avait un surnom. « Mary Picsou » était celui de la patronne. 
 
Dans un article de Ouest-France du 8 janvier 1998, le journaliste donne la parole aux clients du bar : « On appelle la patronne comme ça, car bien que l’on soit des amis, elle nous pique nos sous. Heureusement, elle pique aussi ceux des impôts. Les employés sont clients. Maryvonne se souvient des grèves de 1989 : « Les revendications se sont négociées chez moi ».
Une partie de cet ancien bar est devenue la boutique des fleuristes Bouhezza qui existait encore dans les années 90.
 
 

L'ancien café de la Croix Verte. Photo 2020


Jusque dans les années 2000, le bar était le siège de l'Amicale des Médaillés Militaires de Saint-Brieuc.
Cet établissement reste malheureusement à l'abandon, juste à côté du restaurant italien Stella Maris, ouvert en 2003.
 
 
 
 

LA FORGE de CHARLES CALLENNEC. 1934-1962


  

Charles Callennec à gauche, ferrant un cheval devant l'entrée de la forge rue abbé Garnier

 

Après le Pont des sourds, l'octroi et le bar de la Croix Verte, de 1934 à 1962, il y avait la forge de Charles Callennec, le maréchal-ferrant.

Le père de Charles Callennec était lui-même forgeron à Saint-Brieuc, rue Alsace-Lorraine.

Charles Callennec est né le 27 avril 1898 à Saint-Brieuc, fils de Pierre Marie Callennec et Françoise Briand.

 

Acte de naissance de Charles Callennec. 1898

 

La famille habite rue des Jardins à Saint-Brieuc. Très tôt, Charles travaille avec son père. 

La Guerre 14-18 survient et Charles est mobilisé en 1917, affecté au 7e d’artillerie le 2 Mai 1917 puis au 301e  régiment d’artillerie le 25 mars 1918. Il est renvoyé dans ses foyers le 2 juin 1920. il est nommé brigadier maréchal-ferrant dans la réserve le 15 juin 1920. Son registre matricule est le 2206. 

 

Fiche matricule. Document militaire.

 

 

Dans les années 1920, Charles rencontre Joséphine Briand qui tient alors un petit café attenant à la Cathédrale "Le Petit chocolat" : un nom donné car Joséphine était connue pour faire un bon chocolat chaud, très tôt, aux vendeuses qui venaient au marché, à côté de la Cathédrale.

Joséphine Briand est née en 1901 à Saint-Brieuc.

Charles et Joséphine se marient en février 1925. Ils vont avoir deux filles, Madeleine en 1926 et Jacqueline en 1932.

Fin 1934, le père de Charles déplace sa forge rue abbé Garnier dans le quartier de Robien en 1934.  Il en informe le public par voie de presse.

 


 

Joséphine, l'épouse de Charles, prend le café de la Croix verte attenant à la forge.


Charles Callennec au premier plan et à droite M. Bouazard, on reconnait aussi Joséphine et les deux filles, Jacqueline la plus jeune et Madeleine la plus grande.

 

 


Témoignage de Madeleine Callennec


 

Madeleine est née le 11 novembre 1926. Elle raconte la forge :

 

« Pour accéder à la forge, on passait par la rue abbé Garnier, entre le café de la Croix Verte et la maison des Le Dû, les patrons de la briqueterie. Il y avait un grand portail en bois et on arrivait dans l’atelier de la forge. On remarquait tout de suite le gros soufflet qui était bien utile pour confectionner les fers. On faisait du sur-mesure pour les chevaux.

Parfois des petits travaux se faisaient dans la rue, devant la forge.

Ceux qui venaient le plus souvent, c’était les Flageul car dans leur entreprise de déménagement ils avaient beaucoup de chevaux. Gicquel, le marchand de chevaux du boulevard Carnot était aussi un habitué. Les fermiers de Ploufragan, Trégueux et des environs avaient leurs habitudes. Certains arrivaient à six heures, avant l’ouverture de la forge et accrochaient leurs chevaux aux anneaux du mur de l’Institut des Sourds, juste en face.

Le samedi après-midi et le dimanche, la forge était fermée mais il n’y avait jamais de vacances dans l’année».

 

La forge est le bâtiment sur la droite avec des appentis qui forment une cour fermée.

 

 

Parole d'habitants

 

Un témoin de cette époque évoque la forge : M. Pierres était né en 1925, au début de la rue du Pont-Chapet à Robien. Il est interrogé dans un article de Ouest-France le 8 janvier 1998 et parle du trajet qu’il empruntait pour aller au P’tit Lycée (l’école du centre) : 

« Juste avant le Pont des Sourds-muets, j’attendais avec impatience de croiser les effluves de la forge de Monsieur Callennec, le maréchal-ferrant. J’adorais cette odeur de corne brûlée ».

 

 

CHARLES CALLENNEC, une personnalité dans le monde de la maréchalerie. 

Charles Callennec en 1945

Charles Callennec ne s'est pas contenté de bien faire son métier dans sa forge de la rue abbé Garnier. C'était une personnalité dans son milieu professionnel.

Ainsi on découvre, à la lecture de la presse locale, qu'il est décoré Chevalier du Mérite agricole en 1931.

Il devient Président des maréchaux, charrons et forgerons de Saint-Brieuc en 1938. A ce titre il est l’un des organisateurs d’un concours se déroulant en septembre où des prix seront attribués à toutes les catégories pour les patrons, ouvriers et apprentis. Mais il participe également à des réunions où il faut batailler ferme comme en mars 1938 avec le syndicat des marchands de fer et quincaillers des Côtes-du-Nord et avec le Syndicat agricole de Landerneau.

 

21 mars 1938. Ouest-Eclair

 

Charles Callennec  est élu vice-président lors de l’assemblée générale des maréchaux, forgerons et charrons des Côtes-du-Nord, réunis le 11 septembre 1938 à Saint-Brieuc. 

On mesure l’influence de cette corporation quand on voit les très nombreux organismes qui suivent ses travaux comme la Chambre des métiers, la Chambre d’agriculture, les autorités militaires, les services vétérinaires, des responsables de fêtes hippiques, des industriels. La municipalité de Saint-Brieuc est, bien entendu, présente avec son maire Octave Brilleaud, deux cultivateurs entrés en politique le sont aussi, le sénateur Bedfert et le député Le Maux.


Cette assemblée générale coïncide avec le Concours agricole départemental et l’exposition corporative sur le terrain de foire de Robien. Pour les maréchaux, des prix sont décernés par la Ville, la Société des Forges-et-Laminoirs, la Société des Forges de Commercy, la Chambre d’agriculture, le Conseil général. 

 

12 septembre 1938. Ouest-Eclair

 

En 1944, Charles Callennec  continue d’avoir des responsabilités en tant que délégué du Canton de Saint-Brieuc du bureau Artisanal des Matières.

 

Titre de Ouest-Eclair. 6 septembre 1946

 

En 1946 se tient le 34e Congrès National des Maréchaux, Forgerons et Charrons , à Saint-Brieuc. C’est un grand moment pour ces professions et des délégués de toute la France sont présents. Charles Callennec  est dans le comité d’organisation aux côtés de M. J Barbot de Lannion, le Président départemental. En plus des allocutions et des rencontres, des excursions sont programmées à Dinan, St Malo, Portrieux et Bréhat, ainsi que des visites d’usines. Le banquet de clôture est présidé par M. Alexandre Varenne, ministre.

 

M et Mme Callennec étaient des personnes estimées dans le quartier, et bien au delà. Charles Callennec va malheureusement finir sa vie tragiquement en 1962 alors qu'il ferrait un cheval.

C'est toute une page qui se tourne avec la disparition du forgeron du quartier.


L'entrée de l'ancienne forge, rue abbé Garnier. 2021


Les travaux de 2022-2023
 
En octobre 2022, des travaux démarrent après l'achat de la maison et de ses dépendances. Lors des démolitions, quelques traces du passé de cette forge sont mises à jour comme des anneaux de chevaux, une auge en pierre, un fer à cheval et un puits.
 
L'arrière de la maison. 10 octobre 2022. Photo RF

 
L'extérieur du puits. Photo RF

L'intérieur du puits déjà comblé. Photo RF

Auge en pierre et anneaux de chevaux. Photo RF


Fer à cheval suspendu. Photo RF

 
Fer à cheval de la forge Callenec. Photo RF



 

Articles à consulter

Toutes les maisons de l'octroi du quartier de Robien, cliquer ici

L'histoire de la Croix-Perron, cliquer ici

Les bistrots de la rue de Trégueux, cliquer ici

Tous les bistrots de la rue abbé Garnier, cliquer ici

Les traces du passé rural du quartier de Robien, cliquer ici 

La place du cheval dans le quartier de Robien, cliquer ici

 

 

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Sources

 

Sur la maison de l’octroi : Le Patrimoine des communes des Côtes-d’Armor, éditions Flohic. 1996

Archives municipales. Photos aériennes

Archives départementales en ligne. Photographies aériennes. Recensement de la population 1901, 1906, 1911

Presse locale, Ouest-France et Le Télégramme

Merci à André Bougeard, habitant du quartier pour ses cartes postales et photographies.

 

Entretien avec Madeleine Callennec, fille de Charles et Joséphine Callenec.11 mars 2021.

 

Merci à Françoise Debré, petite fille de M et Mme Callennec (forge et bar de la Croix Verte) pour les photographies de ses grands-parents et l'organisation de la rencontre avec sa mère Madeleine Le Royer (née Calennec). 

 

Site GénéArmor : Registre matricule de Charles Callennec, cliquer ici 

Charles Callennec, acte de naissance, année 1898, St Brieuc, vue 86




 



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