Origine de l'entreprise Armor-Peinture
Cette entreprise est née en 1961 de l’union de deux entreprises briochines, dont l'entreprise Hains, au moment de la réalisation des travaux de peinture du Lycée Fressinet qui se construisait à l'époque.
L'entreprise était domiciliée au 3 rue Waldeck-Rousseau dans les années 60 mais son siège se trouvait au 28 rue Émile Zola dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.
L'entrée de Armor-Peinture 28 rue Émile Zola. Image Google street |
Annonce 20 août 1966 Ouest-France |
C'est Louis Morvan qui en a assuré la direction de l’origine jusqu’en 1972 où Henri Choron (voir son portrait en bas de page) a pris sa suite, après en avoir occupé depuis 1961 le poste de directeur-adjoint.
L'entreprise a connu un rapide développement.
Annonce. 30 mai 1972 Ouest-France |
Armor-Peinture. Le Griffon numéro 26 |
1966. Remise de médailles.
Dans l'édition de Ouest-France du 26 décembre 1966 on apprend que M. Choron et M. Morvan, directeurs de la société Armor-Peinture, ont réuni le personnel pour un vin d’honneur autour de quatre employés qui sont alors récompensés :
René Hennique, 46 années dans la profession, médaille d’Or du travail 1966
Mathurin Le Duhault, 38 années dans la profession, médaille de Vermeil du travail 1966
Georges Muset, 38 années dans la profession, médaille de Vermeil du travail 1966
Théophile Le Flohic, 26 années dans la profession, médaille d’argent du travail.
Ci-dessous, les médaillés avec leurs épouses qui ont reçu un bouquet (Qui pourrait identifier ces personnes ?)
1972. Départ en retraite du directeur et remise de médailles.
Lors du départ en retraite de M. Morvan, le directeur, une remise de médailles d’honneur a lieu et plusieurs personnes sont décorées : MM Charles Boga, Charles Boulain et Jean Camar (médailles de vermeil) ; MM Robert Hamon, Robert Gaudaire, Jean Le Menec et Henri Toupin (médailles d’argent).
En 1972, l’entreprise Armor-Peinture représente 145 salariés en Bretagne au sein du groupe national S.E.G.I.P
26 décembre 1972 Ouest-France |
Armor-Peinture. Annonce Le Griffon 1978 |
1977. Médailles du travail
André Berthault, médaille d’argent du travail. 1977
André Corlay, médaille d’argent du travail. 1977
Maurice Pringent, médaille d’Or du travail. 1977
1979. Un mouvement de grève
En 1979, l’entreprise Armor-peinture emploie 115 salariés. Une très grande partie d’entre eux rentre en grève pour des revendications salariales : augmentation mensuelle et treizième mois. Pour le directeur M. Choron les revendications ne sont pas justifiées même si l’entreprise est en bonne santé.
13 juin 1979 Ouest-France |
La C.G.T conteste les chiffres avancés par le patron et argumente que certains ouvriers sont alignés sur les salaires les plus bas du bâtiment. Une semaine plus tard, le conflit s’enlise. La C.G.T dénonce l’embauche de personnels « prêtés gracieusement » par d’autres entreprises de peinture exerçant la même activité à Saint-Brieuc, Guingamp ou Dinan. Les chantiers sont ainsi poursuivis réduisant l’impact de la grève. Cette grève laissera des traces...
(D’après Ouest-France des 13, 20 et 23 juin 1979)
Le sport d'entreprise chez Armor-Peinture
Dans les années 70-80, une équipe de football d'Armor-Peinture est engagée en promotion de première division. On retrouve d’autres entreprises du secteur comme Chaffoteaux, Les Forges-et-Laminoirs, Mammouth, Olida…
En octobre 1979 : Unicopa bat Armor-Peinture 6 à 1
En 1982, en 16e de finale de l'Ouest Corporative à Loudéac : Armor-Peinture bat Olida 4 à 0
1980-2024. Un employé qui connaît le métier
En 1980, Pascal Josse est embauché comme stagiaire dans l'entreprise, puis de nouveau il réintègre Armor-Peinture en 1985 avant de partir à l'armée, et enfin en mars 1987. Il ne le sait pas encore mais en 2024, il figure encore dans le personnel et c'est le plus ancien chez Armor-Peinture, la première fois qu'il avait franchi la porte de l'entreprise, c'était il y a 44 ans ! il est sans discussion possible le plus ancien dans l'entreprise...(témoignage recueilli sur le forum Facebook "Tu sais que tu viens de Saint-Brieuc en avril 2024)
1980. Un accident du travail
En février 1980, Loïc Fleicher et Florent Clairenteau, deux ouvriers d’Armor-Peinture, sont blessés par une explosion de gaz alors qu’ils travaillaient dans les sous-sols de la BNP, place du Général-de-Gaulle à Saint-Brieuc.
Accident Armor-Peinture16 février 1980 Ouest-France |
1983. Des innovations
Henri Choron, le PDG de l’entreprise, réunit des constructeurs et des architectes pour les entretenir de l’évolution des méthodes de traitement des façades.
Armor-Peinture 8 mars 1983 Ouest-France |
Jean-Louis Raymond, le directeur général, développe les questions relatives à l’imperméabilisation et à la protection contre le froid. En conclusion il a été rappelé que : « des solutions existent, les spécialistes d’Armor-Peinture ont des réponses, il suffit de les consulter » !
1985. L’entreprise communique sur la peinture publicitaire.
Armor-Peinture 8 octobre 1985 Ouest-France |
Armor-Peinture13 décembre 1985 Ouest-France |
1988. L'EuroFoot Cadets
En avril, Armor-Peinture sponsorise l’équipe du Standard de Liège durant l’EuroFoot Cadets qui se déroule à Saint-Brieuc du 5 au 8 avril 1988.
1988. Le chantier de la gare de Saint-Brieuc
Dans l’attente de l’arrivée des premiers TGV en gare de Saint-Brieuc, l’entreprise Armor-Peinture et La Celtique Industrielle mettent leurs efforts en commun pour rénover la gare et lui faire retrouver sa beauté de 1931 ! La technique employée, baptisée « Fluroc », ravale, renforce et assure la protection du bâtiment.
Armor-Peinture 9 septembre 1988 Ouest-France |
1991. Les 30 ans d’Armor-Peinture
L’entreprise est dirigée par Jean-Louis Raymond en 1991 et emploie 140 salariés sur trois sites dont deux filiales à Rennes et Vannes.
Depuis 1989, la holding Armor-Management chapeaute une seconde société normande Techni-Peinture (ex Établissements Gagneux) qui compte 140 salariés entre Caen, Le Mans et Versailles.
Armor-Peinture 27 septembre 1991 Ouest-France |
Un bouillonnant patron : Jean-Louis Raymond, PDG d’Armor-Peinture
Jean-Louis Raymond 27 septembre 1991 Ouest-France |
Jean-Louis Raymond a une formation d’ingénieur dans le BTP. Il devient ensuite conseiller en entreprise comme permanent de la fédération Nationale du Bâtiment.
Et comme il le dit : « J’en ai eu marre de dire comment faire : j’ai voulu réaliser moi-même ». Il reprend Armor-Peinture au début des années 80 et va y appliquer ses méthodes. Tout d’abord, les salariés travaillent par affinités, en cellules autonomes avec des moyens indépendants. Ensuite les salariés sont mobilisés car intéressés au développement de l’entreprise. Un tiers du capital est détenu par le personnel.
En 1989, Jean-Louis Raymond reçoit le prix de l’Aster 89 de la part de « L’association pour le progrès de la peinture » pour son sens de la « mobilisation des ressources humaines ».
Il envisage alors de créer un musée des métiers de la peinture. On le retrouve aussi à la tête de l’Agence de Développement Économique du pays briochin.
Dans les années 80-90, Jean-Louis Raymond est un personnage qui compte dans le milieu économique du secteur de Saint-Brieuc.
(D’après l’article de Christophe Violette de Ouest-France, 27 décembre 1991)
1993. Redressement judiciaire
Le bâtiment subit une grave crise en 1992. Le 2 février 1993, la société Armor-Peinture est mise en redressement judiciaire mais les emplois ne sont pas menacés. D'autre part, les trois sociétés normandes de Techni-Peinture (liées l’entreprise) sont en grosses difficultés et ont licencié.
(Ci-dessous, le titre de Ouest-France du 3 février 1993)
Crise du bâtiment : un chef d'entreprise dans la tempête.
Armor peinture corrige le cap.
Le PDG d'Armor-Peinture 3 février 1993 Ouest-France |
Armor-Peinture 4 février 1993 Ouest-France |
1994. Changement de patron
En 1994, l’entreprise Armor-Peinture est reprise par Jean-Yves Rousseau, l’ancien patron des établissements du même nom à Plélo. Sur le site de Saint-Brieuc, 108 salariés sur 114 sont repris. Dans les 6 salariés en moins, on compte 3 départs en retraite non remplacés et 3 personnes en congés de longue durée non réintégrées. Les unités de Rennes, Morlaix et Vannes sont supprimées et une trentaine de salariés sont licenciés.
Le nouveau patron hérite d’une société qui a toujours une très bonne réputation et dont les carnets de commandes sont pleins jusqu’en janvier 1995 avec les chantiers de l’IUT, la réhabilitation de la Croix Saint-Lambert, du centre Hélio-marin de Trestel…
L'évolution de l'entreprise
Après le départ de l’entreprise du quartier de Robien, l’entreprise s'installe dans de vastes locaux, en bordure de la voie express RN12 entre Saint-Brieuc et Guingamp.
En 2022, l'entreprise compte 80 salariés dont 3 conducteurs de travaux, un bureau d'étude composé de 2 personnes, 11 chefs de chantier, 9 chefs d'équipe, 50 compagnons, 1 chef d'atelier.
"Mon père ainsi que mon oncle (qui est l’un des médaillés que je reconnais avec ma tante qui a un bouquet de fleurs sur la photo du 26 décembre 1966) ont fait toute leur carrière à Armor-Peinture anciennement l’entreprise Morvan. Ils sont restés dans l’entreprise quand M. Choron est arrivé et y ont travaillé jusqu'à sa mort pour mon père et sa retraite pour mon oncle. Mon oncle fait parti des médaillés sur la photo. Ils ont eu tous les deux une Médaille de vermeil. Ça me rappelle des souvenirs, mon papa a connu ma maman alors qu'il était sur un chantier au Val-André et mon oncle a connu ma tante (qui était la soeur de ma maman) alors qu'il travaillait sur le même chantier que mon papa. La plupart des noms cités me disent quelque chose, je les ai entendus à la maison quand j’étais petite".
Sources
Recherches dans les archives de Ouest-France
Bulletin municipal, Le Griffon, archives municipales
A propos de la famille Choron : informations et portrait photographique fournis par Françoise Briand (avril 2024). D'autres informations ont été transmises par Anne-Marie Tatin, filleule d'Henri Choron (avril 2024).
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