mercredi 10 avril 2024

Pierre Reux, atelier de tapissier, 91 rue Jules Ferry à St Brieuc.

 

Au nid douillet

 

Les débuts de Pierre Reux

Déjà dans les années 30, Pierre Reux possède un atelier de tapissier au 91 rue Jules Ferry dans le quartier de Robien. Son magasin de quatre mètres sur quatre donne sur la rue, au rez-de-chaussée de la maison. Un petit arrière magasin sans éclairage du dehors donne sur l’atelier auquel on accède par une porte.

En 1946, la famille Reux est alors composée de huit personnes, sa femme, sa belle-mère et ses cinq enfants, âgés respectivement de 15 ans, 12 ans, 7 ans, 4 ans et 4 mois.

Le 3 août 1946, M. Reux effectue une demande de permis de construire afin d’agrandir son atelier. Basé sur un plan très simple, l’atelier rendra bien service à la famille Reux. 

Permis de construire 2T59. Archives municipales

 

L’essor des affaires de Pierre Reux

L’affaire de Pierre Reux  peut se développer avec ce nouvel atelier et des publicités commencent à être publiées dans la presse locale (Ouest-France) et avec une annonce illustrée dans l’annuaire téléphonique des Côtes-du-Nord en 1948.

1948 annuaire des Côtes-du-Nord

 

Le travail de Pierre Reux est de fabriquer du neuf mais aussi d’assurer la réparation de sommiers, matelas, divans et sièges…

A la fin des années 40, un nom est trouvé : Au Nid douillet.

1948 annuaire des Côtes-du-Nord

P. Reux 23 décembre 1948 Ouest-France

P. Reux 8 avril 1954 Ouest-France

P. Reux 18 juin 1954 Ouest-France

En plus de la literie et de la tapisserie, l’entreprise propose une gamme de produits plus étendue : tapis, tissus d’ameublement, voilages, sièges modernes et de style, stores anti-solaires...

Déjà en 1955, l’entreprise Reux possède une double adresse avec celle du 12 rue de Gouédic. Puis dans les années 70, on retrouve une autre adresse rue Saint-François mais l'entreprise garde ses entrepôts dans le quartier de Robien.

Pierre Reux 1969

 

Annonce Ouest-France 1980


Un fauteuil et de table de chez Pierre Reux

Mme Boulaire a acheté ce fauteuil et cette table fabriqués par Pierre Reux dans son magasin de la rue de Gouédic en 1960. Des décennies plus tard, l'assise du fauteuil a souffert, il faut le reconnaitre. Par contre on peut en apprécier l'élégance...

Fauteuil Pierre Reux Saint-Brieuc. Photo RF décembre 2023

La table est indestructible et elle révèle des motifs en tournage sur bois dans la partie basse. 

Table Pierre Reux Saint-Brieuc. Photo RF décembre 2022




Les traces de l'affaire de Pierre Reux dans le quartier de Robien

Façade de l'ancien magasin Reux. Photo RF

Peinture murale. Photo RF

On ne sait pas avec exactitude quand Pierre Reux a cessé son activité de tapissier mais il reste encore des traces, qui sont en train de s'effacer, de la façade de l’entreprise de M. Reux au 91 de la rue Jules Ferry.


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Si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...

 

Sources

Dossier de permis de construire 2T59. Archives municipales 

Annonces : 1948 annuaire des Côtes-du-Nord, 1948 annuaire des Côtes-du-Nord, 8 avril et 18 juin 1954 Ouest-France, 1969 Horizontal Bretagne, 1977 Le Griffon automne, 1980 annonce Ouest-France.
 

Rencontre avec Mme Boulaire à Ploufragan pour photographier son fauteuil et sa table des établissements Reux.


 

jeudi 4 avril 2024

Les bistrots de Robien, boulevard Carnot à St Brieuc

 
 
 
La Passerelle, un bar encore ouvert au 33 Boulevard Carnot !

 
En fait, le seul bar qui continue d’assurer la fonction d’un bar de quartier à Robien est « Le bar de la Passerelle », un bar-tabac-loto-journaux qui résiste bien. Il est situé 33 boulevard Carnot. C'est un lieu où se retrouvent les habitués et les passants de plus en plus nombreux avec le déplacement de la gare routière du côté Robien. Ce bar a une existence plus longue qu’on peut le croire à priori, aux environs de 1900…
 
Dans les années 30, c'était le café de Aimé et Victorine Lainé. Ils étaient inscrits comme "cafetiers" mais faisaient aussi les chambres et la vente du tabac.

Pendant les années d'occupation, c'est Marguerite Bauchat qui tenait le "Café-Tabac-Chambres". Elle s'est particulièrement distinguée par son action dans la Résistance. Son histoire est racontée dans un autre article consacré à "Robien pendant la Seconde Guerre mondiale".
 
Jusque dans le milieu des années, l'endroit était connu son le nom de "Chez Bauchat" ou "Hôtel Bauchat".

 
 
Le café de la Passerelle. Carte postale ancienne (années 30?)

 
En 1956, Ludovic et Marguerite Le Liboux ont pris la succession de Mme Bauchat.

Années 70. Bar de la Passerelle à Saint-Brieuc. Photo Ville de Saint-Brieuc.

Et dans les années 90, c'est Marcel Daniel qui tenait le Bar de la Passerelle puis Didier Bebin (autour de 1998). 
Philippe et Lydie Robert ont repris l'affaire en 2005 et ils l'ont tenue jusqu'en 2021.
 


 
Les débitants de boissons dans le boulevard Carnot avant 1900
En 1891, dans le recensement de la population on a déjà la liste des débitants mais il est difficile de les situer car les indications ne sont pas précises. Notons, Jean-Marie Durand et sa femme Louise Guégan, Aimée Hamon (épouse du forgeron Louis Dilly), Brieuc Le Dily et sa femme Marie-Anne Audrain.
En 1896, dans le recensement de la population les débitants sont mentionnés avec peu de précisions sur la localisation. On retrouve Jean-Marie et Louise Durand, Brieuc et Marie-Anne Dily ; En plus il y a Marie Mesléard.
En 1901, on apprend le nom de quatre propriétaires de débits de boissons dans la rue Carnot : au début de la rue Marie-Anne Dily, née Audrain;  Jean-Marie Busson ; Guy Michel et plus loin, Marie-Françoise Maffart née Jean. 
En 1905, la presse relate un fait divers qui ne met pas en valeur la sécurité dans cet endroit de Saint-Brieuc mais cette histoire aurait très bien pu arriver en centre-ville !
 
22 Mai 1905 Ouest-Eclair

Nous présentons ci-dessous les bars que l'on peut encore localiser facilement de nos jours.


 
AU BON COIN, LE MAT'XANDRA, Caramel et compagnie, numéro 3
Dans le boulevard Carnot au numéro 3, en 1931 on trouve Rosalie Le Coq comme restauratrice. Et en 1936 il y avait le restaurant de Marcel et Rosalie Le Bras (née Lecoq).
Plus tard, au moins dans les années 50, on trouvait à cet emplacement le bar « Au Bon coin ».
Ce bar avait autrefois comme propriétaires les soeurs Bougeard qui avaient aussi un bar au 10 de la rue Jules Ferry.
Au bon coin. 1960. Document André Bougeard
 
Publicité dans le livret du Concours agricole, place de Robien 1955

En 1955, la fanfare du C.O.B vient célébrer la Fête des rois au restaurant du Bon-Coin, tenu alors par M et Mme Bougeard.
Restaurant Le Bon-Coin, boulevard Carnot. 10 janvier 1955 Ouest-France

 
4 novembre 1957 Ouest-France

 
Publicité dans le journal Le Griffon. 1966


La reprise du Bon coin par Pascal Monchoix

Pascal Monchoix était bien connu dans le quartier de Robien dans les années 80-90 pour avoir tenu le bar-hôtel-restaurant Le Bon Coin, à l’angle du boulevard Carnot et de la rue de Robien à Saint-Brieuc, à partir de 1981. Puis il avait transformé l’établissement en pizzéria en lui donnant le nom de Mat’Xandra en 1999.
Le nouveau nom, le Mat’Xandra était formé à partir des prénoms des enfants, Mathieu et Alexandra.  

Pascal Monchoix était né à Saint-Brieuc, puis avait suivi une formation à l’école hôtelière de Plésidy de 1975 à 1978. 
Pascal Monchoix en 2011, archive de Ouest-France
 
Travaillant pendant la saison touristique au Val-André et Erquy, il part ensuite aux Etats-Unis une année en Floride. Revenu en Bretagne, il exerce son métier à Rennes au Duguesclin, un restaurant étoilé. Et c’est ensuite qu’il s’installe dans le quartier de Robien avant de relever un nouveau défi, avec son épouse Chantal, en 2006, à l’Hôtel du Parc et au restaurant La Cotriade puis en 2015 à Lannion avec la Brasserie Le Ro An.
Pascal Monchoix était aussi très impliqué dans l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) dont il était adhérent depuis 1984 et élu vice-président en 2014.
Il est décédé en avril 2024, âgé seulement de 64 ans.
(d’après un article de Nadia Le Saux dans l’édition de Ouest-France du 27-28 avril 2024) 

En 2008. Image Google street

En 2008, Jérôme Jégo, jusque-là pizzaïolo avec les anciens propriétaires, a repris le restaurant-pizzeria Le Mat'Xandra, un bar-restaurant pouvant accueillir jusqu'à soixante couverts.
 
Le Mat'xandra en 2014. Photo André Bougeard
 
Dans les années 2010-2020, cet établissement continue de fonctionner et sous le nom de "Caramel et Compagnie".
Jérôme Jégo, repreneur du Mat'Xandra en 2008

 

 
A LA DESCENTE DES MARCHANDS, LE CAFÉ DES CHEMINOTS puis LE SYMPATIC, LE ZEN, numéro 7- 9

Café-Hôtel Mahoudo. Photo Famille Mahoudo, transmise par Jimmy Tual.

 

Mathurin Mahoudo, est né en 1866 à Hémoustoire (22). Il est inscrit dans le recensement de 1906 comme débitant au 9 boulevard Carnot.

Le bistrot s'appelait "A la descente des marchands". Cet établissement faisait aussi "Chambres et écuries" comme l'indique l'enseigne. 

Marcel Honoré MAHOUDO naît le 2 septembre 1907 à Saint-Brieuc. Il est le fils de Mathurin Mahoudo et d’Éléonore HAMONIC (née en 1879 à St Gonnery). Il passe son enfance à Saint-Brieuc. Ses parents tiennent le café hôtel situé à Robien au 7 boulevard Carnot face à la gare de Saint-Brieuc

Il épouse Maria Darcel (1911-2007) le 29 juin 1931 à Saint-Brieuc. Le couple a deux garçons. Il décède le 21 février 1961 à Saint-Brieuc. Il est inhumé au cimetière communal Saint-Michel à Saint-Brieuc.

(D’après le témoignage de Jean-Claude Mahoudo, recueilli par Jimmy Tual lors d’un entretien le 19 avril 2016).

 

Mahoudo, boulevard Carnot (erreur du journal qui indique boulevard Hoche) 20 juin 1925 Ouest-Eclair
 

En 1931, le nouveau propriétaire est René Leroy, mentionné comme "cafetier". En 1936, c'était le restaurant de Rosalie Tréhorel. Monsieur Tréhorel était très connu dans le quartier parce qu'il avait un car appelé "L'Hirondelle de Robien". Il emmenait les gens du quartier au bord de la mer, juste au dessus de la plage du Valais.

1940. Facture. Dossier 3 L 140 Archives municipales

Les propriétaires suivants s'appelaient Couédic (Le Café Couédic est mentionné en 1957).
Plus tard, à cet emplacement, on avait "Le Café des Cheminots". Il était appelé aussi "Chez Pincemin". 
L'établissement est devenu ensuite Le Sympatic, ouvert dans les années 70. Les clients de l'époque appréciaient particulièrement les grillades avec des sarments de vigne dans la cheminée. Les fagots restaient sur le trottoir quand ils étaient livrés.
Le Sympatic en 2008. Image Google street

 
Le Sympatic, photo Eric Bergeronne

Ce café-restaurant a changé ensuite de style et de nom et il a pris pour nom « Le Zen ».
 
Ouest-France 26 septembre 1995

Ouest-France 26 septembre 1995



Publicité dans Le Griffon, 1970, numéro 17.


Publicité dans le journal du CAR. Juin 2009

 

 
LE BAR DU 15 BOULEVARD CARNOT 
En 1906, on a Caroline Busson, née Le Bras, comme débitante au numéro 15

 
DAOULAS, L'EXPRESS ou CHEZ COLETTE,  CHEZ JACKY, numéro 23
Mais, en 1906, dans le boulevard Carnot au numéro 23, il y avait aussi le bar de Marie-Françoise Louargant, débitante. Puis ce sont Jean et Marie Perron, recensés en 1931. Ensuite, Louis et Sidonie Lorant, sont recensés en 1936. 
Dans les années 50-60 c'est monsieur Bernard qui tenait ce café. Ensuite, dans les années 60, les patrons habitaient rue de Robien. C'est Antoinette qui tenait l'établissement, elle était mariée avec Claude Daoulas. C'est ce qui explique  ce que l'on voit encore sur l’enseigne peinte "DAOULAS". Au dessus, "Dom Rémy", c'est une marque de vin bon marché. 
 
Café Daoulas. Photo André Bougeard, juin 2011

 
D'après les souvenirs de Jean-Claude Le Chevère, dans les années 70, le patron devait faire du basket, ou il avait quelques liens avec La Vaillante. 
Le 10 avril 1974, ouvre l'Ely-Bar. L'établissement fait aussi snack-restaurant.
L'Ely-Bar 10 avril 1974 Ouest-France


Le bar a changé de nom bien plus tard et s'est appelé "Chez Colette" dans les années 90" quand Colette Troadec tenait l'établissement puis "Chez Jacky" car le patron était Jacky Troadec.  
Ensuite on l'a connu sous le nom de l’Express et cet établissement a fermé en 2009. 
 
L'Express en 2008. Photo Google street
 
 
Le Daoulas est l'avant dernier bistrot de Robien ayant résisté à toutes les fermetures !
 
23 bld Carnot. Café Daoulas. Photo RF





Au 29, une crêperie-restaurant
 
Une crêperie-restaurant (qui faisait peut-être bar?) a existé au 29 boulevard Carnot comme le prouve cette partie d'enseigne découverte (et très vite recouverte!) en 2021.
Qui connaît encore son histoire ?
 
29 Boulevard Carnot Photo RF. 4 Novembre 2021

 

 
Bar de M et Mme Hellio, numéro 31
 
En 1931 et 1936, on trouvait au numéro 31 Yves et Marie Hellio, inscrits comme "débitants". 
Le 31 boulevard Carnot à St Brieuc


 

La tournée des bistrots de Robien continue ici...
 

Bistrots boulevard Hoche
Bistrots rue de Trégueux

 
Et pour Mme Bauchat, toute son histoire dans   "Robien pendant la Seconde Guerre mondiale".


 

Si vous avez des commentaires ou des documents sur l'histoire de Robien, vous pouvez utiliser le formulaire de contact en haut à droite de la page. Merci d'avance.

 

 
 
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Sources
 

Archives municipales, dossier de presse des années 1996 et 1998 avec des articles de Ouest-France. 

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1911, 1936.

Site internet, greffe du tribunal de commerce. 

Souvenirs de Guy Flageul, André Bougeard, Jean-Claude Le Chevère





L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...