jeudi 20 mars 2025

Georges Palante, philosophe, habitant du quartier de Robien à Saint-Brieuc


Georges Palante (1862-1925) était professeur au Lycée le Braz à Saint-Brieuc où il enseignera la philosophie de 1890 à 1893 puis de 1898 à 1925. Il est connu sur le plan national pour ses écrits.
 
Plaque commémorative Georges Palante. Collège Le Braz St Brieuc. Photo RF 2022

L'écrivain Louis Guilloux lui a donné une place importante dans certains de ses romans, en particulier dans Le Sang noir.
 
Une vie simple à Robien
 
Georges Palante a habité à deux endroits dans le quartier de Robien. Tout d'abord, on trouve son adresse dans le recensement de la population en 1906, Georges Palante est inscrit au 38 boulevard Hoche.


Habitation de Georges Palante en 1906, 38 boulevard Hoche

Plus tard, l'écrivain Louis Guilloux dans son livre Souvenirs sur Georges Palante évoque une autre maison, celle du 39 rue de Trégueux. Louis Guilloux évoque ses années de jeunesse entre 1917 et 1922 où il avait noué une amitié forte avec le professeur Palante qu’il connaissait depuis sa classe de troisième au Lycée Le Braz, dans le cours de morale. A la fin de l’année scolaire 1916-1917, le professeur et le jeune Louis Guilloux commencent à échanger quelques mots en dehors du cours, et des livres.

Georges Palante menait une vie simple dans le quartier de Robien, et Louis Guilloux eut la chance d’en partager quelques moments.
"Il habitait avec sa femme en dehors de la ville, à la Croix-Perron, une petite maison basse d'ouvrier. Derrière la maison un jardin dominait la vallée. Les hauteurs de Brézillet étaient à deux pas, et il les parcourait souvent en chassant. Il jouissait là de la solitude qu’il avait toujours recherchée."
Le Brézillet dont parle Guilloux ressemble un peu à cette vue de 1965 où, dans le bas de la rue de Trégueux, coulaient encore les méandres du Gouédic, autour de la ferme de Brézillet aujourd'hui disparue...

Photo aérienne du Musée de Bretagne. 1965

Guilloux et Palante se voient bientôt tous les jours, ils passent du temps à discuter en ville. Quand ils rentrent assez tôt, il leur arrive de sortir avec la chienne Corra dans le secteur de Brézillet, et au retour de remonter vers une ferme que Palante connaissait pour y acheter du fromage. Puis il fallait franchir "un petit sentier malaisé, coupé de ronces, au bord d’un pré marécageux, couvert de joncs et de glaïeuls". Et enfin, traverser un ruisseau et remonter "vers le ferme que couvrait une colline, où des lavandières que nous ne voyions pas, mais dont nous entendions les battoirs, avaient étalé leur linge blanc…". Guilloux poursuit, "De ces promenades sur Brézillet, j’ai retenu le goût d’un air franc et pur, d’un silence que ne contrariaient pas les battoirs des lavandières…".
Ce court récit, si bien écrit, nous donne à sentir ce petit coin du Robien d’autrefois…

La maison de la rue de Trégueux
 Dans le registre des propriétés bâties, aux archives municipales, on trouve le nom de Georges Palante, en 1936 au 39 rue de Trégueux (encore appelé "La Croix Perron"). Cette maison est ensuite habitée en 1938 par Edouard Baudoin, en 1946 par Maurice Matthieu et en 1958 par Mme veuve Mathieu, née Pierre. Cette maison a été entièrement remaniée vers 1995
Une photo aérienne, ci-dessous, de 1965 nous permet d'avoir une petite idée de l'allure de cette maison...
 

La maison de Georges Palante au 39 rue de Trégueux. Photo 1965 Musée de Bretagne

Illustration dans Le Griffon 1990, numéro 102.

Sources
Louis Guilloux, "Souvenirs sur Georges Palante", éditions Diabase Littérature 2014, avec une préface de Yannick Pelletier.

État civil en ligne 1906. Archives départementales.

Archives municipales, propriétés bâties, rue de Trégueux à Saint-Brieuc.

Journal municipal en ligne sur le site des Archives municipales 1990. Outil de recherche ici

 

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Romain Mouton (1850 Lafrançaise-1941 Saint-Brieuc), directeur de cirque et de théâtre ambulant.

 

Le Père Mouton en 1939

Dans les années 1920-1930, à Saint-Brieuc, quand venait le temps des fêtes foraines sur le Champ-de-Mars ou à Robien, on ne pouvait pas manquer le Père Mouton, « canne à la main, en gilet de laine et casquette à visière de cuir », allant de voiture en voiture. Il était aussi très connu pour tenir une baraque à frites, avec sa femme, dans le square devant la Gare.

Le Père Mouton à l'âge de 87 ans

 
La famille de Romain Mouton

Par différentes recherches (dans l’état civil du Tarn-et-Garonne et sur des sites de généalogie), on découvre que Romain Mouton est né le 28 février 1850 à la maison du sieur Delprat, père aubergiste dans la Grand-rue de la ville de Lafrançaise, proche de Montauban, sans doute au hasard d'une tournée du Théâtre ambulant de la famille. 

 

Romain Mouton. Acte de naissance. 1850

 

Son grand-père est Louis Joseph Mouton, déjà dans le milieu artistique et du théâtre. Louis Mouton jouait avec François Lamberty dans les années 1810-1835 (informations sur le Théâtre Lamberty ici ).

Son père est François Mouton, 22 ans, né à Angoulême (Charente), artiste ambulant d’agilité. Sa mère est Catherine Beaumestre, née le 17 avril 1825 à Rotterdam en Hollande, déclarée également comme artiste ambulante d’agilité. Elle est connue sous une autre identité respectant ses origines hollandaises : Catharina Fileberta Bouwmeester, artiste dramatique (1825-1885). Catharina est d'ailleurs décédée à Saint-Brieuc le 1er novembre 1885.

 

Romain Mouton est le frère d'Abel Mouton et donc l'oncle de Camille Mouton qui sera bien connu en Bretagne dans le monde forain avec son épouse, Marthe Calphas (doyenne des forains de Bretagne jusqu'en 1984 et dont le père était installé à Saint-Brieuc depuis 1914...(Article complet en cliquant ici)

Romain Mouton aura contracté deux mariages, le premier avec Octavie Recoursé vers 1870 mais son épouse décède à Redon (35) le 26 novembre 1879. Veuf, il se remarie le 7 septembre 1887 à Le Croisic (44) avec Marie Caroline Coué (1861-1950), artiste, née à Chaudefonds (Maine-et-Loire) le 13 octobre 1861.

1887 Mariage Romain Mouton et Caroline Coué.
 

Ci-dessous, photo de Marie Mouton. 

Ouest-Eclair 14 janvier 1939

Mme Mouton en 1939

Une carrière artistique

Romain Mouton était une personnalité singulière de la ville de Saint-Brieuc où il s'était installé en 1915. C'est pourquoi il avait fait l'objet d'un premier article de F. Geffrain dans l’édition du 23 janvier 1937 de Ouest-Eclair


Mme et M. Mouton devant leur boutique. 23 janvier 1937 Ouest-Eclair

Romain Mouton était alors âgé de 87 ans et on apprenait qu’il était le troisième de neuf enfants élevés dans le cirque. Il n'avait pas appris à lire, ce qui ne l'empêcha pas d'apprendre tous les rôles du répertoire théâtral dans des registres différents comme la comédie, le drame ou le mélodrame. Son père était clown en même temps que directeur d'un théâtre où l'on présentait aussi du théâtre.

Ci-dessous, cette photo du Théâtre Mouton au 19e siècle a été publiée par Jean-Pierre Bernardon dans le Facebook "Forain d'autrefois" en novembre 2023.


M. Mouton a exercé comme directeur d'une troupe d'acteurs pendant plus de cinquante années. « Dans la famille, il fallait être artiste lyrique ou dramatique et acrobate », avait-il expliqué. La famille donna des représentations dans toute la France, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Belgique.

 

Romain Mouton, acteur de cinéma

Il a été aussi acteur de cinéma avec le rôle du père Morellec, un vieux pêcheur dans "Retour à la vie", un film muet de Jacques Dorval de 1923, avec en vedette l'actrice Colette Darfeuil. ce film raconte l'histoire du compositeur Michel Trévick et de sa sœur Maud, en vacances en Bretagne, qui se lient d'amitié avec un jeune violoneux amnésique recueilli par un vieux pêcheur, Morellec (joué par Romain Mouton).

Romain Mouton, dans le film Retour à la vie. Photo Jean-Pierre Bernardon


Il joue le personnage du maire dans "La Brière", un film muet de Léon Poirier, sorti en 1925, d'après le livre de M. Alphonse de Châteaubriant.

A rectifier, 75 ans et non 80 ans en 1925.

Tournage du film La Brière, image Ciné-miroir 1er août 1924.

Film La Brière 1924. Site Wikipédia

 

Un troisième rôle lui est donné dans "Pic le rétameur".

 

 

Romain Mouton, philosophe

Une vie bien remplie : acrobate, comédien, artiste de cinéma, écuyer, dresseur d'animaux, professeur de gymnastique, commerçant...

Romain Mouton avait aussi sa petite philosophie de la vie :

 

"J'ai tout fait mais j'ai oublié de faire fortune ! "

 

"Les gens ne comprennent pas assez ces paroles sublimes : Aimez-vous les uns les autres". 

 

Cette dernière phrase sur l'amour de son prochain montre l'attachement de Romain Mouton aux valeurs chrétiennes. Et, encore un aspect original du personnage, on trouve inscrit en 1929 dans le bas de la page 15 du registre des membres de l’Église protestante de Saint-Brieuc et aussi en 1930 : "M. Mouton, confiserie de la Gare". Son affiliation est peut-être en lien avec son lieu de naissance, Lafrançaise dans le Tarn-et-Garonne, une ville protestante dont la bastide fut mise à sac pendant plus de 75 ans par les catholiques.

Registre 1930. Paroisse protestante de Saint-Brieuc.

 

Les dernières années et le décès du père Mouton

Un journaliste attentif de Ouest-Eclair évoque ainsi les dernières années du Père Mouton à Saint-Brieuc :

"On aimait ce vieillard sympathique et on lui réservait une bonne place au spectacle en qualité de doyen. Il avait conservé sa lucidité, sa bonne santé et sa bonne humeur. Dans le quartier de la Croix-Mathias, où il s'était retiré en dernier lieu, il ne manquait pas de bavarder longuement avec deux de ses bons camarades : M. Jean-Baptiste Illio, ancien conseiller municipal et M. Blanvillain, professeur du Lycée en retraite, amis de la famille. Toutes les nouveautés du Théâtre l'intéressaient, mais malheureusement son grand âge ne lui permettait plus de suivre attentivement les tournées de notre théâtre. Il y a quelques mois, il faisait remarquer à ses amis du quartier qu'il se tenait encore bien à bicyclette.

En décembre 1939, le Père Mouton part à Concarneau dans le département du Finistère qui est cher à la famille : "Notre père est mort à Quimper en 1874. L'évêque de Quimper tint à célébrer lui-même la messe d'enterrement. Mon frère Pierre est mort aussi à Quimper (en 1935). Mon beau-frère, qui était violoniste remarquable, est enterré à Concarneau. Eh bien je serai enterré à côté de lui. Mais le plus tard possible tout de même !" pouvait-on lire le 14 janvier 1939 dans un entretien donné à Ouest-Eclair.

A Concarneau Romain Mouton retrouve sa soeur, "Mme Lejeune, qui porte si bien son nom malgré ses soixante-dix ans". Elle fut première chanteuse, tandis que son mari était chef d'orchestre. Elle a dix-neuf ans d'écart avec son frère et tous les deux sont alors les deux seuls survivants de la fratrie de neuf enfants.

Finalement, Romain Mouton et son épouse quittent Concarneau et reviennent à Saint-Brieuc. C'est là qu'il décède en 1941 (sans doute le 11 octobre) et cette nouvelle suscite une émotion particulière. Le 14 octobre 41, l'édition de Ouest-Eclair, en page Saint-Brieuc, fait le gros titre sur cette disparition. Mais d'autres articles sont publiés dans les pages de Rennes, Le Mans et Caen car il avait laissé de bons souvenirs dans tout le grand Ouest.


Le Père Mouton dans les mémoires

Une quinzaine d'années après son décès, son histoire beaucoup plus complète est racontée dans l’édition de Ouest-France du 17 juin 1954 : « Il tenait une boutique dans la rue de la Gare, dans le square municipal. Lors des fêtes foraines, il s’en allait sur le Champ de Mars saluer ses petits amis, les enfants de ses amis et de ses collègues. Il leur donnait « des leçons de conduite », le sourire toujours paternel, la casquette bien droite, la fameuse chaine de montre avec breloques-souvenirs bien en évidence.
Romain Mouton, dernier des « Romain » (comme il aimait à le dire) avait vu le jour dans la Tarn-et-Garonne et son épouse était angevine.

Tous les parents de Romain avaient été artistes forains, de père en fils. L’ancêtre débuta sous François 1er, en 1524, comme bateleur, acrobate de l’époque. A 5 ans, Romain paraissait sur les planches et gagnait sa vie comme ses frères et sœurs.
La Guerre de 1870 ruina le cirque Mouton, et, en 1871, le père de Romain vendit ses chevaux, monta un théâtre et prépara le drame et la comédie.
En 1874, Romain prit la direction de la troupe avec sa mère pour tenir les rênes pendant 50 ans, semant partout la générosité à l’égard notamment des Bureaux de bienfaisance ("J’ai donné plus de cent représentations au profit des oeuvres de bienfaisance, pour les sinistrés lors d’incendies ou d’inondations et je versais un dixième de la recette au bureau de bienfaisance des villes traversées" ). En 1887, Romain épousait son élève de gymnastique et lui apprenait la comédie.


La troupe fut dissoute lors de la mobilisation, à Quintin en 1914. Le Père Mouton obtint alors de M. Servain, maire, l’autorisation de monter une baraque à frites place de la Gare.


Mme Mouton y vendit un sou de frites et son mari des oranges.
M. Waron, maire, aida également M. Mouton à s’installer dans la baraque en planches (du jardin public de la gare) où il resta jusqu’à l’heure de la démolition...
».

Comme M et Mme Mouton habitaient et travaillaient en face de la gare, un endroit particulièrement en vue, tout le monde les connaissait.

Les briochins appréciaient beaucoup les frites vendues en cornet de Mme Mouton. On y trouvait aussi des oranges et des confiseries !

Leur baraque en planches, que M. Mouton avait construite de ses mains, était singulière. Après leur départ, elle fut d'ailleurs achetée par la Ville et transportée sur un autre terrain municipal.


Des traces du Père Mouton au square de la gare autrefois...

Il faut avoir de bons yeux, mais les deux personnes au premier plan dans le square devant la gare sont assurément M et Mme Mouton !


Une carte postale ancienne, avec comme sujet principal le square de la Gare de Saint-Brieuc, nous donne une idée assez précise de la maison en bois de la famille Mouton au premier étage de la boutique de confiserie.

Publication de la carte de Pierre-Louis Launay dans "Tu sais que tu viens de Saint- Brieuc 15 oct 2024

Sur cette autre photo ancienne, du début des années 40, sur la droite du square devant la gare de Saint-Brieuc, on voit une maison dans le style des chalets en bois. C'est l'habitation de la famille Mouton, peut-être agrandie car au départ ce n'était qu'une baraque...



En effet, l'histoire est racontée dans le compte-rendu fait dans la presse en mars 1924, au moment où le conseil municipal veut créer un square en face de la gare, le terrain est occupé par deux établissements : le Foyer du Soldat et la Confiserie Mouton.

M. Mouton occupe l’angle du terrain, que constitue le square, avec un baraquement léger, depuis de nombreuses années. M. Mouton propose que ce baraquement devienne une sorte de kiosque qui s’appuie sur le mur de séparation de la caserne en bordure de rue. 

Registre du Conseil Municipal 24 février 1924

Le Conseil municipal, considère que « M. Mouton, jouissant de l’estime générale, son petit commerce rend des services dans le quartier, il pourrait en même temps se charger de la surveillance du square. La commission est d’avis que l’on peut avec ses arrangements, lui continuer la tolérance dont il profite, mais à condition d’être provisoire et de pouvoir être rapportée à tout instant et sans aucune indemnité. » (Ouest-Eclair, 3 mars 1924, compte-rendu du Conseil du 24 février)

Le bail précaire (qui durera une quinzaine d'années!) accordé à M. Mouton aura permis de mettre une touche particulière de vie dans ce quartier de la gare, autrefois très animé.  

 

Des descendants de la famille Mouton 

On ne connait pas bien la descendance de Romain Mouton. On sait que se son premier mariage, il aurait eu une fille, Louise Françoise née en 1875. De son deuxième mariage, il aurait eu trois autres filles Félicie Antonia née en 1881, Louise et Marie-Louise.

Toute l'histoire de la famille Mouton, industriels forains en Bretagne, est racontée dans un long article à retrouver en cliquant ici

Et l'histoire du neveu de Romain Mouton, Camille Mouton, ainsi que de son épouse Marthe, est racontée dans un autre article complet. Cliquer ici

Mme Camille Mouton et ses descendants. 31 août 1957 Ouest-France Châteaulin

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur la famille Mouton, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

Des articles pour prolonger cette lecture :   

Marthe Mouton, née Calphas, épouse de Camille Mouton, cliquer ici

La famille Mouton, industriels forains en Bretagne, cliquer ici

Les cirques sur la place de Robien (1933-1961), cliquer ici

 

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Généalogie familiale de Romain Mouton.

Parents :

Le père de Romain Mouton est François Mouton, né le 17 août 1826 à Angoulême (Charente), artiste ambulant d’agilité, directeur de théâtre ambulant, décédé le 14 août 1875 à Quimper.

Catherine Beaumestre, née le 17 avril 1825 à Rotterdam en Hollande, artiste ambulante, mariée avec François Mouton, décédée Place Duguesclin à Saint-Brieuc le 1er novembre 1885, à l’âge de 60 ans. La Place Duguesclin était à l'époque le lieu où se produisaient les cirques et où se trouvaient les caravanes des artistes ambulants.
 

Les frères et soeurs de Romain Mouton 

Joséphine Mouton, née le 5 juillet 1846 à La Rochelle en Charente, artiste d’agilité, mariée avec Edouard Rougeul à Dinan, décédée le 17 décembre 1900 à Villiers Charlemagne en Mayenne, cliquer ici.

Jeanne, Marie Louise Mouton, née le 16 septembre 1848 à Toulouse en Haute-Garonne, mariée avec Francis Wilkes Beedle à Dinan le 6 mars 1872. Son mari est d’origine anglaise et il exerce comme gymnasiarque (professeur de gymnastique), cliquer ici.

Romain Mouton, né le 28 février 1850 à Lafrançaise dans le Tarn-et-Garonne. Sa date de décès n'a pas encore été trouvée mais elle est très proche du 11 octobre 1941 car le premier article à en parler est daté du 12 octobre.

Marie Louise Mouton, né le 25 mars 1858 à Poitiers dans la Vienne, mariée avec François Alciati à Rennes, cliquer ici

Pierre Victor Mouton, né le 12 avril 1861 à Brossac (Charente), marié avec Françoise Berthelot à Rennes, décédé en 1935 à Quimper, cliquer ici

Abel Édouard Mouton, né le 16 août 1863 à La Couronne (Charente), cliquer ici

Hélène Louise Mouton, née le 3 septembre 1868 à Jarnac (Charente), artiste lyrique, cliquer ici

Félicie, 1887, à Niort (en mention dans la marge sur l'acte de mariage), une autre source indique 1869-1940...


 

Sources

Archives du Tarn-et-Garonne en ligne, acte de naissance 1850, cliquer ici

Acte de mariage, commune de Le Croizic, cliquer ici

Site Généanet, fiche sur Romain Mouton, cliquer ici 

Site Généanet, fiche sur Catherine Beaumestre (Catharina Fileberta Bouwmeester), cliquer ici

Compte-rendu du Conseil municipal du 24 février 1924, site des archives municipales en ligne, vue 280 dans l'année 1924.

Photo de la maison en bois devant la gare, vers 1940. Site des Collections du Musée de Bretagne, cliquer ici

Fiche sur le film "La Brière" avec M. Mouton dans la liste des acteurs, cliquer ici

Site de Joseph Lohou, histoire de Callac, cliquer ici

 

 

M. Le Brun, compagnie d'autocars Manche-Océan, boulevard Jean Macé à St Brieuc

 

M. Le Brun dans le quartier de Robien à St Brieuc

M. Le Brun fait construire dans les années 50 une imposante maison dans le quartier de Robien aux numéros 9 et 11, dans le boulevard Jean Macé. Cette maison, en pierres de taille d’un beau granit rose, a l’allure d’un manoir breton. 

 

Maison de M. Le Brun, boulevard Jean Macé à St Brieuc. Photo RF
La maison est bâtie en deux temps et c’est la partie droite qui est construite en premier. Une bonne partie du terrain est consacrée à l’activité professionnelle de M. Le Brun et à l’arrière se trouvent des hangars pour les autocars.

Photo aérienne 1965. Musée de Bretagne

La société de transports de M. Le Brun à St Brieuc

M. Le Brun dirige alors une société de transport, il est aussi propriétaire de l’Hôtel Le Griffon à Saint-Brieuc et de l'Hôtel des voyageurs, le Manche-Océan, à Vannes.

Depuis au moins 1945, les autocars reliaient Saint-Brieuc à Vannes dans les deux sens, avec deux départs par jour en hiver et trois par jour en été.

Horaires de la compagnie Manche-Océan. 19 juillet 1957. Ouest-France
 

On appelait les cars Manche-Océan, compagnie LES CARS BRUNS de la maison E. Le Brun.

Les autocars de M. Le Brun. Photo Claude Le Sayec

A Saint-Brieuc, le départ des cars Manche-océan s'est effectué à partir de plusieurs endroits différents suivant les époques. Anciennement, il partaient du Syndicat d’Initiative et de l’Hôtel de la gare et reliaient Vannes en 3 heures en passant par Loudéac et Pontivy. Puis les cars sont partis du Champ de Mars, en passant par la gare S.N.C.F. 

Horaires Vannes-St Brieuc et St Brieuc Vannes.

En 1954, Manche-Océan fait l'acquisition d'un car de 49 places "doté de la T.S.F et d'un équipement très moderne". Le 18 avril 54, il emmène la Manécanterie de Vannes dans un voyage à Rome. (Ouest-France 17 avril 1954)

Le nouveau car Manche-Océan au Champ-de-Mars à Saint-Brieuc. Ouest-France

Les cars Manche-Océan proposaient des excursions exceptionnelles comme pour le départ de curistes en Vendée ou à la Foire de Paris. (voir les annonces ci-dessous)

 
Annonce 2 octobre 1956 Ouest-France

3 mai 1958 Ouest-France
Souvenirs, souvenirs
« Je me rappelle des moments de mon enfance dans le car Manche Océan. Pensionnaire à 10 ans à partir de septembre 1959 à St François-Xavier Vannes, le car venait nous chercher le samedi vers 16h30 pour nous amener à Saint-Brieuc où habitaient mes parents. Je me souviens d’autres pensionnaires qui prenaient le car comme Jacques Le Moual dont les parents tenaient une épicerie fine, marchands de vins à Lamballe et un certain Picaud, dont j’ai oublié le prénom, qui était d’Uzel. Le souvenir lointain que j’en ai, c’est le vagabondage de ce car qui s’arrêtait dans tous les petits pays sur son trajet plus que sinueux. Et il y avait 25 arrêts depuis la gare de Vannes ! Nous collégiens d’une dizaine d’années, on devait sans doute dénoter devant les paysannes qui revenaient de leurs courses avec des poules… Et nous, on rigolait beaucoup, on avait intérêt car c’était notre seule distraction sur ce trajet de presque 4 heures ! Je ne sais pas en quelle année cette ligne a été supprimée car ensuite nous prenions le train Vannes-Rennes-St Brieuc qui ne mettait pas plus de temps ! »
Jean-Charles (témoignage transmis par courriel le 8 mars 2025)


L'évolution de l'entreprise de M. Le Brun

Dans un article du journal le Télégramme, daté du 29 août 1998, Adrienne Gicquello  raconte : « Mon mari Émile et moi, nous étions déjà dans le transport. On s'est connus chez M. Lebrun (Manche-Océan). Et avec zéro centime, on a monté notre affaire en rachetant une partie du fonds de notre patron. Au début on n'avait qu'un car, mon mari le conduisait ».

En 1998, Adrienne Gicquello a fini par céder son entreprise fondée en 1961 à la Compagnie des Transports du Morbihan (C.T.M).


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Autres articles à lire

Plus de détails sur la maison de M. Le Brun ici
L'entrepôt des bus municipaux, rue abbé Garnier, cliquer ICI 
Entreprise de Transport Pierron   ici
Entreprise de Transport Le Bail  ici
Entreprise de Transport Flageul  ici
Entreprise de transport Ricard  ici

Sources

Témoignage de Claude Le Sayec, mai 2021

Témoignage de Jean-Charles Presle, mars 2025

Témoignage d'Adrienne Gicquello, le 29 août 1998 dans Le Télégramme

Site Histotub, page 1957-1959, cliquer ici

Patrimoine de la région Bretagne, hôtel Manche-Océan, cliquer ici

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...