mardi 20 mai 2025

Le lotissement de Robien "Habitat à Bon Marché", "La Cité des Cheminots". Saint-Brieuc 1931

 
Dessin de Alain Goutal dans son album "Anne Zadenn". 1994 H.L.M de Bretagne

L'origine de "La Cité des Cheminots", dans le quartier Robien à Saint-Brieuc.

En 1927 la construction d’un lotissement a été approuvée par un arrêté préfectoral afin de proposer des logements économiques aux cheminots du quartier de Robien. Le maître d’ouvrage est l’Office départemental des H.B.M ( Habitat Bon Marché) et le maître d’œuvre est Jean Fauny dont le projet démarre véritablement en 1931.
La propriété du lotissement est au départ celle de l’Office public départemental. D’autres logements ont été construits à cette époque à Ploufragan pour des cheminots de St Brieuc.
De nos jours c'est Terre-et-Baie Habitat qui est le propriétaire, tous les habitants du lotissement sont locataires sauf une seule personne.

Maisons mitoyennes sur le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF

La localisation du lotissement

Ce lotissement se situe dans le quartier de Robien à St Brieuc, dans les rues Anne de Bretagne, rue Louis Hélary, rue Denis Papin et boulevard Paul Doumer.

Vue aérienne de l'ensemble de la cité HBM à St Brieuc.

L'originalité du lotissement

L’ensemble est composé de 4 maisons individuelles implantées aux angles de l’îlot. On trouve ensuite 6 maisons mitoyennes 2 par 2 et 12 maisons mitoyennes groupées autour d’une placette. Toutes les maisons possèdent un jardin à l’arrière c'est la raison pour laquelle cet ensemble peut être classé dans les cités-jardins.
A partir de la rue Anne-de-Bretagne, une partie des résidents accède à une petite place. De nos jours c'est un parking mais à l'origine, et jusqu'en 1992, c'était un petit terrain qui était très apprécié des enfants où ils pouvaient y jouer. Les cuisines donnaient sur cet emplacement et les mamans jetaient un coup d'oeil sur leurs enfants de leurs fenêtres.

Maisons mitoyennes sur le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF

Maison individuelle Cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Maisons cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Maisons cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Des témoignages d'habitantes

Julia Lavanant dans Ouest-France

 
Dans un article de Ouest-France du 16 avril 1998, Julia Lavanant, habitante de La cité des cheminots du boulevard Paul Doumer, raconte ses souvenirs des années 50 :
« Tous les cheminots possédaient leur petite parcelle de jardins ouvriers. Elles se suivaient le long du ruisseau et ont été remplacées au milieu des années soixante-dix par le camping…
Brézillet n’était à l’époque que des champs à perte de vue où le fermier Le Rigoleur faisait paitre ses vaches. Nos gamins passaient leur temps à faire des bêtises dans cet immense espace vert limité par les deux ruisseaux qui se jettent dans le Gouédic. ». 
Elle se souvient des après-midi de couture au soleil avec les autres mères de la cité, lorsqu’elle surveillait d’un œil ses quatre turbulents garçons. « Le fermier venait souvent nous trouver quand ils dépassaient les bornes. » D’après son mari, « ce quartier avait été construit sur le mâchefer des Forges-et-Laminoirs. Les maisons de la fin du boulevard étaient d’ailleurs habitées par des ouvriers de cette usine ».

Une autre cité dans le boulevard Paul Doumer. St Brieuc. Photo RF
 

La priorité aux cheminots

Josiane Gelin travaillait dans le domaine de l’habitat depuis 1968. Elle a bien connu professionnellement le dossier de ce lotissement, avant d’y habiter elle-même en 1996. 
Ce lotissement a d’abord été géré par un service de la Préfecture chargé du logement, puis c’est le Département qui a eu la charge de gérer ce lotissement (comme les autres logements). Josiane se souvient bien que lorsqu’il y avait un départ dans le lotissement, il fallait contacter le service social de la S.N.C.F pour savoir s’il y avait des cheminots qui voulaient s’y installer : ils étaient acceptés en priorité. Aujourd’hui, Côtes d’Armor Habitat a la gestion du lotissement H.B.M.
En mai 2024, lors d'une visite guidée, le groupe a pu entendre le témoignage de la dernière femme de cheminot qui vit encore dans la cité. Elle a fait part de son inquiétude sur le fait que plusieurs maisons étaient inhabitées car elles n'avaient pas été remises à la location par le bailleur.
 
A gauche la dernière femme de cheminot du lotissement, à droite Estelle Cunin des archives municipales. 24 mai 2024. Photo RF

Côté rue Anne de Bretagne. Maison cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Depuis la construction, une rénovation en 1996 et l'isolation à venir... 

En 1996, les logements ont été rénovés, en particulier, des salles de bains ont été créées et le chauffage au gaz a été installé, remplaçant les poêles à pétrole ou à bois et charbon des années 30. Les logements sont assez humides et un bon chauffage n’est pas de trop pour donner un peu de confort supplémentaire. Le prochain chantier pourrait être celui de l’isolation…

Entrée de jardin. Maison cité HBM. St Brieuc. Photo RF

Jean Fauny, un architecte réputé, son parcours, ses réalisations

Jean Fauny, l’architecte, a construit un lotissement identique appelé La Chesnaie, à Loudéac en 1933. Un autre lotissement a également vu le jour à Merdrignac.
« Il voit en artiste et réalise en technicien. » C'est en ces mots que le préfet Henri Avril décrivait Jean Fauny (1895-1973). D'origine normande, après des études architecturales à Paris, ce dernier est nommé architecte départemental dans les Côtes-du-Nord en 1924 et le restera jusqu’en 1960. Il s'installe à Saint-Brieuc. Sa première réalisation sera la reconstruction du lycée Anatole-Le Braz. Très imprégné du style anglo-normand, il réalisa d'autres bâtiments administratifs : mairies, dispensaires, casernes de gendarmerie, lotissement d'habitation à bon marché. 
 
Parallèlement, il développe une clientèle privée, révélant un style personnel plus proche des arts décoratifs. Le Mirador (rue Montesquieu), la maison d' Émile Daubé (43 rue de Brest), la maison du 20 boulevard Clemenceau, qui aujourd'hui abrite un cabinet de radiologie en sont des exemples. Mais il réalise aussi des cinémas comme le Royal, à Saint-Brieuc, ou l'Arletty, à Saint-Quay-Portrieux... ou encore des magasins comme celui des meubles Morice, anciennement la Quincaillerie bretonne (restauré en 2016 pour en faire une salle de sport).

Plan des maisons mitoyennes "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan d'une maison "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan de la cité "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Signature de Jean Fauny, "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan de la cité "Habitat à Bon Marché". Archives municipales 2T 20

Plan couleurs de la cité "Habitat à Bon Marché".

 

Le saviez-vous ?

En mars 1949, M. Armand Vallée, ancien adjoint au maire de Saint-Brieuc et père de l’abbé Vallée, reçoit le Légion d’Honneur au titre du Ministère du Travail. M. Vallée créa en 1902, avec M. Francis Guyon, la Société Coopérative des Habitations à Bon Marché (H.B.M) à Saint-Brieuc.

Des prêts étaient octroyés aux demandeurs et cette société a ainsi permis à de nombreux ouvriers de devenir propriétaires de leur maison avec un jardin. (D’après un article de Ouest-France du 12 mars 1949)

 

D'autres articles à découvrir :

L'histoire du boulevard Paul Doumer, cliquer ici

Visites guidées à Robien en 2024, la cité des cheminots, ici
 
Dans la rubrique "L'habitat ouvrier à Robien et les lotissements ouvriers" : 
Les baraques du Tertre Marie-Dondaine

Dans la rubrique "L'habitat à Robien" :  Maisons de lotissements

Autres articles à consulter sur Les cheminots, la gare, la S.N.C.F
La Société Française et Entrepôts Frigorifiques (S.T.E.F), cliquer ici

Les cheminots de la paroisse de Robien et le syndicalisme catholique, cliquer ici

Les Résistants cheminots du quartier de Robien en 39-45, cliquer ici

Le lotissement des cheminots, rue Cuverville, cliquer ici 

Au nord de Robien, traverser la voie ferrée (ponts, passerelle), cliquer ici


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Sources

Archives municipales 2T 20 (merci à Stéphane Botrel pour sa disponibilité).
Fiches Inventaires du XXe siècle, services de l’urbanisme de la mairie de St Brieuc (merci à Mary Simon).
Articles de Ouest-France, 12 mars 1949, 16 avril 1998.
Témoignage de Josiane Gelin, 21 mars 2020 
Album d'Alain Goutal, Roger Henri Guerrand et Daniel Le Couedic. 1994 Chronique de l'habitat populaire en Bretagne.
 

 
 
 
 

La cité ouvrière impasse Béziers-Lafosse à Robien. 1939

 
La cité ouvrière de l'impasse Sergent Béziers-Lafosse, dans le quartier Robien à Saint-Brieuc, est conçue par l’architecte Jean Fauny, en 1939. 
C'est un ensemble de 10 logements pour les ouvriers de l'usine des Forges-et-Laminoirs.

Les premières maisons sur le côté gauche dans l'impasse Béziers-Lafosse. Photo RF

Cette petite cité répond aux besoins des Forges-et-Laminoirs  qui cherche à loger ses ouvriers et leur famille dans un lieu proche de l’entreprise. C’est ce qui avait été fait de la même manière et à la même époque déjà par les Forges-et-Laminoirs (situés à l’emplacement actuel de la sécurité Sociale). Ce qui était appelé le Jardin Vaucouleur (du nom du propriétaire de l’usine) comportait des maisons pour les contremaîtres et des maisons d’ouvriers. 
 
Jean Fauny dépose un permis de construire le 11 décembre 1939. 
 
Archives municipales

 
Les maisons ouvrières du « lotissement » de la rue Sergent Béziers-Lafosse étaient au nombre de dix. On a deux rangées, une de quatre, une de cinq, séparées par une allée au milieu. Les maisons sont disposées en épi et se font face. Une autre maison est construite le long de la rue Béziers-Lafosse.
 
Archives municipales

 
Devant la maison, chaque propriétaire dispose d'un petit jardin pour faire un potager (voir photo ci-dessous).
 
Vue aérienne, photo 1962. Musée de Bretagne

Vue aérienne en 2020


Ces maisons ne sont constituées que d’un rez-de-chaussée, trois pièces dont une chambre, une cuisine et coin pour manger et un point d’eau. La superficie ne dépasse pas les 30 mètres carrés. Le chauffage est constitué d’un poêle à charbon dont le conduit d’évacuation est extérieur. La toiture est en tuile. Les huit maisons disposent d’un petit jardin.

On remarque le conduit d’évacuation à l'extérieur.


Plan. Archives municipales



 

 
La cité de nos jours

Il reste neuf maisons, une a disparu au bout de l’impasse.
Toutes les maisons sont aujourd’hui modifiées par rapport au plan d’origine : petite véranda, garages, petite pièce supplémentaire, mur de clôture surélevé, bardage ou pose de plaques isolantes sur les pignons…

Véranda ajoutée par rapport au plan d'origine. Photo RF



Ajout d'une  petite pièce supplémentaire et d'une clôture. Photo RF

 
La maison qui n'est pas en épi est peu reconnaissable avec les autres car elle est bardée de bois

Un poteau électrique d’origine, en métal sur un support de béton, a longtemps été conservé mais la rouille le menaçait et il a été remplacé en 2023.

 



L’Association régionale des Cités-jardins d’Île-de-France a effectué un recensement national des cités-jardins de France.
L'association a défini une cité-jardin comme un lieu disposant des caractéristiques suivantes :
• Cités de type patronale/ouvrière
• Prioritairement réalisées durant l’entre-deux-guerres
• Tous types d’échelles
• Avec ou sans équipements 

C'est à ce titre que la cité de l'impasse Béziers-Lafosse peut être considérée comme une cité-jardin.



Articles à lire sur le même sujet

 
 
 
 
 

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Sources

Archives municipales, permis de construire, dossier 1T53 (1082)

La cité ouvrière rue Sergent Béziers-Lafosse a été remarqué dans l’inventaire XXe siècle (page 34 AVAP St Brieuc, document Pdf en ligne)

Les rues de St Brieuc. J.B Illio 1947. 

Observations sur le terrain...


 

 

Histoire du boulevard Paul Doumer à Saint-Brieuc


L'origine du boulevard Paul Doumer. 1932

Le nom de "boulevard Paul Doumer" est issu d'une délibération du Conseil municipal du 22 juillet 1932. L'émotion était alors très présente puisque le Président de la République Paul Doumer venait tout juste d'être assassiné le 6 mai 1932 à Paris.

Localisation du boulevard Paul Doumer. Plan de 1935


Un boulevard en mauvais état !

Dans un article de Ouest-France de 1998, Julia Lavanant raconte le premier goudronnage du boulevard en 1956...

En 1956, la voie se dessinait en nids de poule. « J'ai toujours entendu dire par mon mari qui avait traîné ses guêtres par là quand il était petit, que ce quartier avait été construit sur le mâchefer des Forges et Laminoirs. Les maisons de la fin du boulevard étaient d'ailleurs habitées par des ouvriers de cette usine. » La réalisation proprement dite du boulevard a également marqué la mémoire de Julia. « Mon petit dernier s'est joint aux cantonniers. Il travaillait les pieds nus et revenait maculé de goudron. » 

Julia Lavanant et sa chienne "Gamine". Photo Ouest-France

Le boulevard Doumer dans les années 60

Sur cette vue aérienne du boulevard Paul Doumer (sur la droite de l'image) en 1965, on peut remarquer l'absence totale de constructions en vis à vis du côté de Brézillet. De même, le camping n'existe pas encore, il n'y a qu'une ferme.

Photo 1965. Musée de Bretagne


Le boulevard Paul Doumer pouvait se révéler dangereux en cas de vitesse excessive au volant d'une Simca 1300, comme le montre cet article de Ouest-France daté du 25 juin 1968 !


La vie dans le boulevard Doumer il y a plus de 20 ans.

En 1998, Ouest-France a publié un long reportage sur la vie dans le boulevard Paul Doumer. De nombreux habitants sont interrogés et ces témoignages nous font revivre l'ambiance d'un Robien d'autrefois ! Les photos aériennes présentées ci-dessus permettent de mieux comprendre les récits des habitants.

Voici l'intégralité du texte de cet article du 16 avril 1998.


Le Boulevard Paul-Doumer cache une cité

Situé à la périphérie sud du quartier de Robien, le boulevard Paul-Doumer n'est guère passager. Seuls l'empruntent les automobilistes en provenance de Brézillet qui souhaitent rejoindre la rue de Trégueux, et les habitants de la cité des Cheminots des rues adjacentes. Une cité bien camouflée, qui ne se laisse deviner que par ces cinq maisons en façade sur le boulevard Paul-Doumer. 

"Peu de gens savent que dans les rues Denis-Papin, Louis-Hélary et Anne-de-Bretagne qui forment un carré, existent quinze autres maisonnettes SNCF, identiques aux nôtres », explique Julia Lavanant, la doyenne de ces retraités des cheminots. Les résidents de ce carré de maisons de pierre, isolés du reste de la ville par une circulation complexe de sens unique, vivent à un rythme tranquille. « Ici, nous avons tous les avantages de la ville et ceux de la campagne. Tout le monde va au centre à pied et on profite de Brézillet pour les promenades". Un seul regret chez les personnes âgées. « Avant, nous avions le choix entre cinq épiceries au carrefour de la Croix-Perron, juste en haut du boulevard. Aujourd'hui pour faire les courses du quotidien, il faut aller à pied jusqu'en ville. Cela commence à faire loin pour moi », souligne Henriette Fuhrmann qui avoue une fatigue bien légitime à 83 ans.

Les habitants du boulevard Paul Doumer en 1998. Photo Ouest-France

 

Un quartier idéal pour les enfants

Lorsque Isabelle et Alain Jouanny ont racheté cette grande maison des années trente près du carrefour de Brézillet, ils n'avaient pas encore leurs deux bout'choux, Erwann et Maëva. Aujourd'hui, l'aîné a sept ans et profite avec joie des aménagements de Brézillet. Les terrains de football, les poneys du centre équestre, l'aire de jeux « avec le toboggan », la piscine et le mini-golf... 

Le parc de Brézillet n'a plus de secret pour Erwann et Maëva, 3 ans, les enfants Jouanny. « Dès qu'il fait beau, nous y allons le soir, pendant les vacances scolaires et le mercredi bien sûr », explique Isabelle, leur maman. A chaque match de basket disputé dans la salle Steredenn, les concerts de klaxon annoncent la victoire ou la défaite (c'est selon) de l'équipe locale. « Nous nous disons souvent avec mon mari que nous n'en profitons pas suffisamment. Mais ici nous sommes vraiment au coeur de tout. Nous avons en plus la chance de ne pas avoir de vis-à-vis et nous n'en aurons jamais. » 

Un peu seuls parfois, les soirs de semaine, Erwann et Maëva retrouvent les copains du mercredi, « Les petits-enfants de nos voisins. Nous avons fait connaissance. C'est un quartier où l'on se parle facilement entre voisins. » Le biais des enfants facilite d'autant plus le contact.

Photo ci-dessous : Isabelle Jouanny et ses enfants, Erwann et Maëva, ne regrettent pas leur grande maison perchée au bord du parc de Brézillet. 

Isabelle Jouanny. Photo Ouest-France 1995

 

Yves et Yvette au coeur de Robien

Les habitants du boulevard Paul-Doumer se retrouvent au sein de leur comité de quartier, celui de Robien. Yves et Yvette Simon le fréquentent depuis 20 ans et voient d'un bon œil la réhabilitation des anciennes maisons. « Il était temps que Robien rajeunisse. On commençait tous à tourner en rond, ici entre personnes âgées », sourit Yves qui n'en est pas vraiment une, surtout d'esprit. Avec Yvette, il ne loupe aucune réunion du comité de quartier de Robien et postule naturellement à quelques activités proposées par son dynamique bureau. 

Yves et Yvette sont arrivés il y a vingt ans, sur un boulevard déjà vieillissant. Aujourd'hui à droite comme à gauche, ils regardent les jeunes couples aménager. « Ils arrangent bien les maisons et on voit enfin à nouveau des gamins jouer dehors. » Quand Cédric, 9 ans et demi, et son petit frère Kévin, 6 ans et demi, deux de leurs petit-fils viennent leur rendre une visite, ils profitent désormais d'une compagnie du même âge.

Yves et Yvette Simon et deux de leurs petit-fils, Cédric et Kévin. Photo Ouest-France


Les doyennes des Forges

Henriette Fuhrmann et Françoise Ras représentent la dernière génération du second volet ouvrier du boulevard Paul-Doumer : le monde des Forges et Laminoirs. Leurs maris y ont passé leur carrière professionnelle contre une petite maison de fonction. 

Henriette et Françoise sont deux voisines que la profession commune de leurs maris, ouvriers aux Forges et Laminoirs (sur le boulevard Carnot, puis dans la zone des Châtelets), a rapprochées. L'une est arrivée en 1939. Henriette s'en souvient comme si c'était hier. « Ah, les vaches de monsieur Le Rigoleur, le petit ruisseau qui leur servait de frontière et le lavoir dans le fond de la vallée. C'était vraiment la campagne ! »

Comme les époux Ras, Henriette et son mari avaient opté pour les petites maisons que leur proposaient les Forges et Laminoirs. « C'était pourtant l'époque où les jeunes couples construisaient à n'en plus finir. Les Ras ont fait le même choix que nous il y a quarante ans. Aujourd'hui, nous sommes les deux seules survivantes. Les autres maisonnettes ont bien été vendues un couple de fois chacune. » Aucun regret chez ces deux voisines. « C'est un quartier très calme qui nous convient bien. La jeunesse rachète et rénove. En face nous avons la verdure et le camping. Il nous manque plus que la santé pour en profiter », sourit Henriette.

Henriette Fuhrmann et Françoise Ras, les deux voisines et doyennes des Forges et Laminoirs. Photo Ouest-France 1998

 

                  Le saviez-vous ?

A la fin des années 40, bien avant que le centre équestre soit installé au dessus du camping, on trouvait  le stade hippique dans le vallon du Gouédic en contre-bas du boulevard Paul Doumer. "Les Amis de l'Arbre" y avaient fait une plantation symbolique. La Société Hippique Urbaine y organisait des concours (annonce du 7 juin 1947 dans Ouest-France). 


Souvenirs

"Boulevard Paul Doumer, il y avait vers 1955 une décharge. Les jeunes du quartier faisaient de la luge avec des façades de chauffe eau de l’usine Chaffoteaux. La décharge allait presque jusqu'à la rivière." Claude Le Sayec

 

Souvenirs

Le 29 juillet 1939, M. Ciret a déposé un permis de construire pour une maison conçue par l'architecte M. Lesaux, au 21 boulevard Paul Doumer.

Permis de construire 2T52 Archives municipales


Souvenirs

Le 7 décembre 1953, Ouest-France a fait le portrait de Jules Le Floch dont les parents résidaient toujours au 25 boulevard Paul Doumer. Ce pilote d'aviation avait combattu pendant la guerre d'Indochine et il est décédé accidentellement aux États-Unis le 6 novembre 1953. Sa disparition a suscité une forte émotion à cette époque.



Pour prolonger cet article, à lire sur ce blog : La cité des cheminots, cliquer ici

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Sources
Articles de Ouest-France : 7 décembre 1953, 16 avril 1998...

Les rues de Saint-Brieuc. J.B Illio

Plan de 1935. Référence 5 Fi 188. Archives municipales

 

 


L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...