mardi 10 juin 2025

Marie Bouguereau-Botrel (1873-1937). Légion d'Honneur 1931

Marie Bouguereau. 1925 

Mme Bouguereau-Botrel est une personne du quartier de Robien dont la vie mérite d’être mise en valeur. Avec son mari, M. Gaston Bouguereau, né en 1869 au Mans, agent d’assurance et conseiller municipal, elle habitait la maison du 49 de la rue Luzel.

Acte de naissance Marie Botrel. Archives de la Sarthe


Une carrière exemplaire

Marie-Ange-Françoise Botrel est née le 4 août 1873 au Mans. Elle se marie avec Gaston Bouguereau le 10 septembre 1895 au Mans d’où ils sont originaires tous les deux. 

En 1907, on trouve une première trace dans les archives de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc de la présence de Mme Bouguereau-Botrel lorsqu'elle devient infirmière diplômée. "Déjà vingt infirmières ont obtenu leur diplôme, certifié par le comité central". 

Registre contenant les archives de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc

 
Première page du registre ouvert le 23 février 1887. Archives départementales


Mention de Mme Bouguereau

En 1908, Mme Bouguereau est citée dans le bulletin de la société de secours aux blessés militaires : Le dimanche 2 août 1908 est organisé une grande fête sportive à Saint-Brieuc et sous une tente, décorée du drapeau de la Croix-Rouge, se tiennent prêtes de nombreuses personnes du service médical dont  Mme Bouguereau-Botrel.

Lors de l'assemblée générale du comité de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc, elle intègre "les 24 membres devant composer le Conseil des Dames". (Registre des archives de la Croix-Rouge, page 44)

 

Pendant toute la guerre 14-18 

Archives de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc. Archives 22

Madame Bouguereau va rendre de grands services à Saint-Brieuc pendant la Première guerre mondiale. Elle sera particulièrement active au sein de l'Hôpital complémentaire numéro 7 et va se dévouer sans compter, malgré une santé fragile, à toutes les œuvres de guerre. Son action peut être mesurée à la lecture des archives de la section de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc pendant toute cette période.

Le 24 mars 1920, un bilan est dressé (page 209) : "Au moment de la mobilisation, le comité de Saint-Brieuc avait pour mission le fonctionnement de deux hôpitaux auxiliaires, l’un inscrit en première série, l’autre en deuxième, ainsi que d’une infirmerie de la gare.
L’infirmerie de la gare installée dans les bâtiments de la gare était prête à fonctionner dès le quatrième jour de la mobilisation
. (page 212). Le personnel est composé de M. Le Docteur du Bois Saint-Seurin, vice-président du comité, médecin chef ; de M le commandant le Vallois, administrateur ; de Mme Bouguereau, vice-présidente, surveillante générale qui avait sous sa direction cinq infirmières diplômées  auxquelles venaient se joindre pour les ravitaillements des infirmières de l’hôpital annexe 3…

Archives de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc. Archives 22

Le premier train de blessés est arrivé en gare de Saint-Brieuc le 25 août 1914 à 4h26 du matin (600 hommes venant de Maubeuge). Pendant les cinq années qu’ont duré les hostilités, le nombre de blessés évacués sur Saint-Brieuc a été de 20 000 français, 762 Belges et 786 Allemands.
…Médecins, administrateur, surveillante générale, infirmières et brancardières se sont dépensés sans compter de jour comme de nuit pour ravitailler les blessés, les recevoir, les transporter dans les voitures d’ambulances qui les conduisaient dans les hôpitaux de la ville
". 

Madame Bouguereau se sera occupée des grandes choses comme des petites. Ainsi lorsque le café doit être servi aux permissionnaires du front qui arrivent en gare, les dames infirmières en sont chargées. Le Président de la Croix-Rouge et Mme Bouguereau vont visiter les commerçants et hôteliers et ils obtiennent la garantie d’avoir chaque mois 27 kilos de café (page 195).

Elle sait aussi reconnaitre les mérites des personnes qui travaillent dans son domaine. Ainsi tient-elle à ce que Mlle Bulhière, dévouée responsable du dispensaire, soit félicitée pour son action. (page 207)


 

Après la guerre

La paix revenue, Madame Bouguereau prend la direction du Foyer du Soldat dès sa création. Puis elle est successivement vice-présidente de la Société de secours aux Blessés militaires (Croix-Rouge), animatrice de l’école d’infirmières.

On lui confie plus tard la direction de l’école d’infirmières à l’Hospice de Saint-Brieuc pour la préparation au diplôme d’état et elle devient administratrice du Bureau de Bienfaisance.

Le registre des archives de la Croix-Rouge détaille ces différentes missions :

Page 214 : « À l’heure actuelle, bien que la guerre soit terminée depuis dix-huit mois, une de nos infirmières les plus distinguées, Madame Bouguereau, Vice-présidente de notre comité, continue chaque jour de donner aux blessés, du centre de Réforme de Saint-Brieuc, les soins les plus dévoués et les plus éclairés. »

Le Président du comité explique qu’à la fin de la guerre c’est la lutte contre la tuberculose qui devient une priorité pour la Croix-Rouge au sein de « l’œuvre antituberculeuse ».
Existant depuis 1904, un dispensaire situé rue Renan prolongée demande à être intégré officiellement pour cette lutte en juin 1919.

Au sein du comité de la Croix-Rouge, elle a toujours bénéficié d'une grande confiance, pour preuve lors de l'assemblée générale du 21 septembre 1915, c'est elle qui avait obtenu le plus de voix à l'élection du comité des dames et elle avait été élue pour 5 ans. (page 153, registre de la Croix-Rouge

En mars 1920, au moment du renouvellement des membres, Mme Bouguereau est réélue dans ses fonctions de vice-présidente de la Croix-Rouge jusqu’en 1925. Elle est aussi membre de cinq commissions : dispensaire, propagande, matériel et lingerie, fêtes et Foyer du soldat.(Page 220)

Commissions Croix-Rouge 1920. Archives 22

Après l’élection des responsables, le comité se réunit le 19 juin 1925 sous la présidence de M. Perrio pour le comité des Hommes et de Madame de Verchère pour le comité des Dames. Madame Bouguereau reste à la vice-présidence qu’elle partage avec deux autres dames, mais elle se recentre sur une seule commission, celle du dispensaire.

Élection Croix-Rouge 1925. Archives 22


Le 13 août 1928, un long communiqué détaille la procédure pour que des jeunes filles entreprennent de devenir infirmière et le sens de cette mission. Les futures candidates doivent s'adresser à Mme Bouguereau en tant que
vice-présidente de la Société de secours aux Blessés militaires (Croix-Rouge) et Présidente de l’école d’infirmières.


13 août 1928 Ouest-Eclair

Le 15 mars 1929 Madame Bouguereau est réélue à son poste de vice-présidente. Elle s’occupe toujours du dispensaire et en plus du Foyer du soldat.(Page 247)

Élection Croix-Rouge 1929. Archives 22

Un très bel hommage lui est rendu dans un discours du Président de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc en 1930 : « Nous avons de brillantes recrues : Mme Bouguereau s’est révélée tout de suite de haute valeur et ses devoirs de composition ont fait l’étonnement du jury. Dans ce temps d’avant-guerre, elle s’est formée pour les grands services qu’elle rendrait à la Croix-Rouge dans les années qui devaient donner aux infirmières bien formées une si tragique raison d’être". ( pages 255 et 256)
 

Les distinctions

Mme Bouguereau-Botrel va recevoir différentes distinctions au cours de sa carrière. Notons en particulier :

Médaille de Bronze de la Reconnaissance française, en octobre 1919 (La Dépêche de Brest du 6 octobre 1919 et Ouest-Eclair du 2 octobre 1919)

2 octobre 1919 Ouest-Eclair

Médaille d'honneur des épidémies (médaille d'argent), par décision ministérielle du 30 septembre 1919. Publication le 1er janvier 1920 dans le Bulletin de la société française de secours aux blessés militaires. 

1er janvier 1920

Brevet de Capacité professionnel d'infirmière, publication dans le
bulletin de la société française de secours aux blessés militaires du 1er janvier 1925.

Pour ses "28 années de collaboration dévouée aux œuvres d’assistance et d’hygiène publique", elle est nommée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1931. La publication en est faite au Journal Officiel du 17 mai 1931. Mais le Maire de Saint-Brieuc va lui rendre hommage public exceptionnel, d'autant plus qu'un ministre est présent. Cela va se produire le jour de l'inauguration de la nouvelle Chambre de Commerce et de la Gare d'Etat de Saint-Brieuc le 17 mai 1931. M de Chappedelaine, ministre de la Marine Marchande fait partie des invités. Après l'inauguration de la Gare, Ouest-Eclair dans son édition du 18 mai 1931, évoque ainsi la remise de médaille à Mme Bouguereau par M. Henri Servain (1857-août 1931): "Une touchante cérémonie a lieu ensuite. Mme Bouguereau, la femme de bien, l'infirmière si dévouée, va recevoir la distinction qu'elle a mérité par le dévouement dont elle a toujours fait preuve. Dans une courte allocution, M. Servain rappelle les qualités de coeur de celle qui, pendant les hostilités, fut l'âme de l'infirmerie de la gare et qui se dépensa toujours pour le Foyer du Soldat et pour toutes les oeuvres auxquelles elle collaborait. Puis M. le Sénateur-Maire accroche sur le corsage de Mme Bouguereau la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. La foule applaudit chaleureusement."

Mme Bouguereau-Botrel. Légion d'honneur 1931.

 Inauguration de la gare 18 mai 1931 Ouest-Eclair

 

La place de Mme Bouguereau dans les manifestations publiques.

Dès 1924, on peut noter la présence de Mme Bouguereau dans différentes manifestations officielles se tenant à Saint-Brieuc : A l'assemblée générale des cheminots mutualistes "Remarqué aux places d'honneur : M et Mme Bouguereau" (23 mai 1924 Ouest-Eclair)... "Sur l'estrade aux places d'honneur avaient pris part : M et Mme Bouguereau".

23 mai 1924 Ouest-Eclair

6 août 1924 Ouest-Eclair


La disparition de Mme Bouguereau-Botrel. 1937
Mme Bouguereau-Botrel décède en juin 1937 à l’âge de 63 ans.

Mme Bouguereau-Botrel 10 juin 1937 Ouest-Eclair

Recensement rue Luzel à Saint-Brieuc, famille Bouguereau-Botrel.

L'avis de décès et un article nécrologique paraissent le même jour dans Ouest-Eclair.

10 juin 1937 Ouest-Eclair

Son décès provoque beaucoup d’émotion et Ouest-Eclair publie le 10 juin un portrait posthume, retraçant la carrière de Mme Bouguereau-Botrel, et exprimant le sentiment commun de reconnaissance : "La défunte était la providence des déshérités, particulièrement dans le quartier de Robien. Le milieu des employés de chemin de fer éprouva, lui aussi, ses qualités inlassables de dévouement. Bref, c’est une femme de grand cœur qui disparaît emportant avec elle les regrets unanimes.

C’est l’abbé Lhotellier, recteur de Robien qui procède à la levée du corps le 11 juin à l’église Sainte-Anne-de-Robien.

Dans le cortège qui mène au cimetière, derrière le char recouvert de gerbes et de fleurs, on note la présence de très nombreuses personnalités du monde religieux,  civil et militaire : des enfants du Bureau de Bienfaisance, une délégation de soldats du 71e, le Maire M. Brilleaud et ses adjoints, les médecins de l’hospice, les directeurs d’établissements scolaires, des délégations de la gendarmerie, de la police, des pompiers…
Au cimetière, M. Fromentin, président de la Fédération des retraités de chemin de fer prend la parole car Mme Bouguereau était leur bienfaitrice, Mme Étienne s’exprime aussi au nom de l’Association pour le Suffrage des Femmes de France, ce qui laisse à penser que Mme Bougereau-Botrel devait militer pour que les femmes puissent avoir accès au vote, au moins était-elle de ce courant de pensée.


Gaston Bouguereau

Gaston Bouguereau 56 ans, en 1925
Gaston Bouguereau aura occupé la place de conseiller municipal à Saint-Brieuc. Il est souvent cité dans la presse en tant que rapporteur de la commission des finances.

17 novembre 1929 Ouest-Eclair

Il décède en octobre 1938 à l’âge de 68 ans, peu de temps après son épouse. Les obsèques ont lieu le 12 octobre 1938 à l’église de Robien.

12 octobre 1938 Ouest-Eclair

Le saviez-vous ?

Une biographie de 52 pages de Mme Bouguereau-Botrel a été éditée à l'imprimerie Moderne de Saint-Brieuc, en 1938.


Si vous avez des remarques à partager ou des renseignements à communiquer sur Mme Bouguereau-Botrel, merci d'utiliser le formulaire de contact en laissant votre adresse mail pour que je puisse vous répondre. 

  

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Sources

Photographie de M et Mme Bouguereau transmise par Cédric TREHOREL en juin 2025. Le couple assistait au mariage du couple Guernion à Hillion dans les Côtes-du-Nord en 1925 et M Bouguereau était un des témoins. La plupart des personnes d'Hillion ont été identifiées, seul le couple (assez distingué) au premier rang, ne l'est pas. Nous en sommes arrivés à penser que cela pourrait bien être M et Mme Bouguereau...

Ouest-Eclair : 19 mai 1931, 11 septembre 1933, 10 juin 1937, 12 juin 1937, 12 octobre 1938.

Archives du Mans, acte de naissance de Marie Anne Françoise Botrel, vue 162, acte 703.(image ci-dessous)

Recherches dans le Bulletin de la société de secours aux blessés militaires. 

Archives départementales des Côtes d'Armor. Dossier contenant les archives de la Croix-Rouge de Saint-Brieuc. 1J250

Recensement de 1931 et 1936 à Saint-Brieuc, Archives 22

Site Généanet, famille Botrel, cliquer ici

L'histoire de Mme Étienne, militante pour le droit de vote des femmes, est à retrouver dans ce blog en cliquant ici


 

 

jeudi 22 mai 2025

Les débuts de la télévision dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.


Si la première émission de télévision date de 1935, jusqu’en 1948 la télévision ne diffuse même pas deux heures de programme par jour. Et dix ans plus tard, en 1958, il n'y a que 10% des foyers français qui sont équipés d'un poste de télévision.

Pour se faire une idée de la manière dont la télévision a fait son apparition dans le quartier de Robien, on peut faire appel aux souvenirs d'Emmanuel et Lucie Chuberre qui y sont arrivés en 1931. Emmanuel Chuberre a toujours aimé les appareils audiovisuels. A Saint-Brieuc, il a été successivement opérateur dans les cinémas Le Familia, Le Royal, Les Promenades.

Le 12 octobre 1948, Ouest-France raconte les exploits d’Emmanuel Chuberre en tant que radio amateur. Ils ne sont que deux autres avec M. Chuberre sur le secteur de Saint-Brieuc : M. Allain, rue de la Corderie  et Marcel Quinty, habitant Saint-Laurent, commis principal des P.T.T au central téléphonique.

Les 3 cartes de radios amateurs.

Les trois radios amateurs ont proposé une démonstration à la Foire-exposition qui n’est pas passée inaperçue. Leur station lançait des appels en public et recevait les réponses. En tout 361 liaisons ont été établies avec l’Europe et l’Afrique du Nord pendant la semaine.

Le poste ayant servi pour la démonstration à la Foire-Exposition

Après avoir bien exploré les possibilités des transmissions par poste radio, M. Chuberre se passionne pour la télévision. M et Mme Chuberre sont dans les premiers à posséder un poste de télévision dans le quartier.

La télé sur le rebord de la fenêtre 

Cette télévision familiale est souvent posée sur le rebord de la fenêtre de la famille Chuberre et elle attire les habitants émerveillés devant cette image venant de si loin. En 1953, le jour du couronnement de la Reine d’Angleterre Élisabeth II, leur salle à manger est pleine de monde…

Image du couronnement d’Élisabeth II à la télévision

Il n'était pas rare à l'époque d'aller voir la télévision chez des voisins, dans la famille ou dans un café. Ainsi, Jean-Claude Rizzo, dont la famille habitait rue de l’Ondine se souvient du poste de télévision du patronage de Robien dans les années 50-60 :  "Dans le foyer il y avait une télé où on voyait l’émission qui présentait le cirque « La piste aux étoiles ». Le feuilleton « Zorro » remportait aussi beaucoup de succès et on ne voulait pas en manquer un épisode".

 

Un incroyable bricoleur

Nous revenons à Emmanuel Chuberre, cette fois dans son costume de bricoleur de génie. Et là encore, Ouest-France qui est à l'affut lui consacre un long article, le 6 décembre 1955.

M. Chuberre. 6 décembre 1955 Ouest-France
M. Chuberre a réalisé la prouesse technique de fabriquer un poste de télévision par lui-même !

Quand le journaliste de Ouest-France vient le rencontrer à son domicile, tout n’est pas encore complètement terminé : « Ce poste sera au point sous une huitaine de jours quand je pourrai éliminer les parasites automobiles… Tenez, voyez l’écran bouger, voyez ces barres : ce sont des autos qui passent dans la rue. Cet appareil est d’ailleurs un appareil d’essai. Je n’ai pas voulu fignoler, ni faire un poste avec une belle ébénisterie. »

M. Chuberre montre ensuite l’antenne spéciale au-dessus de la maison, une antenne orientée vers Jersey qui permet de capter les ondes anglaises. M. Chuberre est certain qu’avec la télévision française les images et le son seront meilleurs.

Le reportage se termine : « Nous laissons M. Chuberre à son bobinage, à ses écrans, à ses lampes, à ses prises de courant, en jetant un dernier coup d’œil sur l'écran en promettant de revenir avant Noël, pour la mise au point."

4 novembre 1958 Ouest-France

Puis plus tard, la généralisation de la télévision a tout bouleversé : les gens sont restés plus enfermés chez eux, les mentalités ont changé. 

La maison de la famille Chuberre, rue Ferdinand Buisson

Constatant l'attrait constant des Briochins pour la télévision, en 1958, M et Mme Chuberre ouvrent un magasin de Radio-Télévision, rue de la Gare : ils donnent ainsi une forme professionnelle à leur passion et en font profiter un plus grand nombre, jusqu'en 1970 où ils prennent leur retraite.  

Annonce dans Ouest-France 24 septembre 1960
Annonce dans Ouest-France 5 mai 1961
Lucie et Emmanuel Chuberre le jour de leurs noces de Palissandre en 1992

A 88 ans, M. Chuberre continuait ses émissions de radio-amateur

 Souvenirs, souvenirs

Guylaine Quéméner, une habitante du quartier de Robien se souvient : "En cas de panne de télé, on appelait Monsieur Chuberre. Je me rappelle très bien ; et le soir on regardait "la Piste aux étoiles" réjouis ! "

Un relais dans le boulevard Hoche en 1957

Si de plus en plus de foyers possèdent un poste de télévision, et beaucoup de radio, le problème de la diffusion et de la bonne réception des émissions persiste. Un article de Ouest-France du 21 février 1957 évoque à cet égard la mise en place d’un relais dans le boulevard Hoche, à proximité de l’école Hoche à Saint-Brieuc.

21 février 1957 Ouest-France

Mais Stéphane Hamon nous apporte des précisions concernant l'antenne du Boulevard Hoche : "En fait, il ne s'agissait pas d'un relais de télévision, mais d'un émetteur radio en ondes moyennes, qui diffusait les émissions de France II (future France Culture) et de Radio Bretagne, (future Radio Armorique) sur 1584  kHz. Il avait une puissance d'une cinquantaine de watts et couvrait le canton. Propriété de TDF, il a diffusé jusqu'au début des années 80, avant d'être démoli en 1987. Je passais souvent au pied mais je n'ai jamais fait de photos ! Je précise que cet émetteur était le successeur du premier émetteur radio installé à Saint-Brieuc après guerre en 1945, et qui se trouvait entre la rue Saint-Benoît et le quartier Saint-Michel".(Courrier électronique du 6 mai 2025. Stéphane Hamon est journaliste et rédacteur en chef à Bretagne5, une radio dont il a été le co-créateur en 2001)

En 1957, il n’existe qu’un relais radio pour Saint-Brieuc permettant de capter « la chaine nationale ». Sa portée est assez limitée du fait qu’il se trouve encastré dans les maisons rue Lamennais et que son antenne ne dépasse pas 15 mètres de haut. Le nouvel émetteur, placé dans le boulevard Hoche sera tout autre puisqu’il sera doté quant à lui d’une antenne montée sur un pylône de 35 mètres de haut, de plus dans le quartier de Robien qui est un point haut de la ville.

Photo aérienne de 1971 avec l'antenne de 35 mètres de haut.

Les relais télévision

Dans les années 50, les briochins reçoivent la télévision par le relais de Caen et « ce n’est pas fameux tous les jours, l’influence des circonstances atmosphériques est prépondérante. »

Publicité, maison Mottais. 31 août 1959 Ouest-France

La population compte sur le relais de Saint-Pern/Bécherel pour obtenir une bonne réception des émissions de radio et de télévision. Il sera le symbole de l'arrivée de la télévision en Bretagne après son inauguration le dimanche 18 octobre 1959.  Doté d'une hauteur de 271m, il assurera la diffusion et la transmission des programmes télévision et radio pour plus de 1 100 000 habitants (Ouest-France 9 octobre 1959).

24 juillet 1959 Ouest-France

Voici le programme de la seule chaine disponible de la télévision française le 30 octobre 1959...


Il faudra attendre 1961 pour que le Finistère puisse recevoir les émissions de télévision  sans problème après la mise en fonction du relais de Roc-Trédudon. (Ouest-France 4 novembre 1959)


A partir des années 60, la télévision ne cessera de se généraliser et de se banaliser...


Une histoire d'antenne

L'histoire suivante est racontée dans l'édition de Ouest-France du 9 mars 1971, l'incroyable résolution d'un problème de réception du poste télévision d'une habitante de Robien !

 

Claude-TV, un magasin de télévision à Robien.

DRD Electronic, situé au 27 boulevard Carnot, était un magasin et une entreprise de vente et réparation de TV-Hifi-ordinateurs, ouvert en 1996, puis sous le nom de Claude TV en 1998, avant de se déplacer en 2015 rue Émile Zola, toujours dans le quartier de Robien. L’entreprise se chargeait également de la pose d’antennes terrestres et satellites.

A noter que DRD Electronic avait été ouvert au 16 rue de la Gare dès 1989.

Magasin Claude TV 27 boulevard Carnot à Saint-Brieuc. Photo Eric Bergeronne 1999

Le véhicule de l'entreprise Claude T.V

Lorsque les nouvelles chaînes de télévisions sont devenues disponibles sur la TNT à partir de mars 2005, il a fallu s’équiper d’un boitier spécifique. Mais toute la population de Saint-Brieuc n’a pas eu accès à la TNT à cause des problèmes d’émetteurs. Deux nouveaux émetteurs ont été posés en 2008 pour étendre la réception sur presque toute la ville.  Dans cette période de la TNT, Ouest-France est venu interroger Eric Bergeronne, technicien chez Claude-TV, car cette technique restait mystérieuse pour beaucoup de personnes à cette époque(voir la photo ci-dessous). 

Les activités de Claude-TV, dans le boulevard Carnot, ont cessé en 2015 mais ont continué rue Émile Zola, toujours à Robien.

Eric Bergeronne avec un boitier TNT dans les mains. 24 octobre 2007 Ouest-France

Claude TV, rue Emile Zola, photo RF janvier 2025


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Si vous avez d'autres documents ou renseignements à communiquer, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page à droite, en laissant votre adresse mail pour la réponse


A retrouver sur ce blog
 
L'histoire du cinéma à St Brieuc (avec M. Chuberre), cliquer ici 
 
Les établissements Poiriers, fabricants de postes de T.S.F, rue Luzel en 1925-1926, cliquer ici
 
 
Sources

Articles de Ouest-France : 12 octobre 1948, 6 décembre 1955, 21 février 1957, 24 juillet 1959, 17 février 1992.

Courrier électronique de Stéphane Hamon reçu le 6 avril 2025.

 

Stéphane Hamon, site de Bretagne5

Correspondances avec Eric Bergeronne. 2021 (et rencontre en janvier 2025)

Liste des diffuseurs Continental-Edison. 12 novembre 1958 Ouest-France

 

 


 

 

mercredi 21 mai 2025

2025. En images, visites guidées sur l'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc en 2025.

Les guides bénévoles travaillant avec les Archives municipales se sont regroupés en 2025 dans une association "Les guides briochins". Sur le quartier Robien c'est dans ce cadre que je continue de proposer des visites guidées. Retour en image, par ordre chronologique...

 

Vendredi 23 mai 2025

Les cités-jardins 

et les jardins ouvriers de Robien

 

Dans le quartier de Robien, la cité ouvrière de l'impasse Sergent Béziers-Lafosse et "La Cité des Cheminots", construites dans les années 30, ont eu pour maître d’œuvre l’architecte réputé Jean Fauny.   
Guidés par Richard Fortat, en plus des deux cités, le circuit agrémenté de lectures de témoignages, d'articles de presse de différentes époques et d'extraits littéraires, a permis d’en savoir plus sur l’histoire de ces jardins ouvriers du quartier créés dans les années 30. Rencontre avec des habitants, témoignage d'une participante sur les traces de Jean Fauny à Saint-Brieuc ou sur la vie autrefois dans la cité des cheminots, l'après-midi a été très riche, et ensoleillée !

La visite s'est terminée dans un petit jardin de rêve !

Merci aux deux accompagnatrices bénévoles Marie-Thérèse (et merci pour les photos) et à Marie-Chantal.

Au square Barillot

Au square Barillot

Rue de l'Ondine

Rue de l'Ondine

Rue de l'Ondine (Marie-Chantal avec la chasuble à gauche)


Impasse Béziers-Lafosse


 

Lundi 2 juin 2025

Architecture

Dans le secteur numéro 1 du circuit architecture, nous allons dans la rue Guébriant, La Croix-Perron, rue de Trégueux, rue Hélary, Béziers-Lafosse...

 

Jeudi 5 juin 2025

Architecture

Secteur numéro 2 dans les rues du Pré-Tizon, Cuverville, Pré-Chesnay, le Coucou, Tertre... Au menu : Art-déco, maisons Néo-bretonnes, maisons contemporaines d'architectes, anciens bâtiments de fermes ou bâtiments industriels...

 

 

 

 

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Visite-Rencontre 2019, ici

Visites 2020, ici

Visites 2021, ici

Visites 2022, ici

Visites 2023, ici

Visites 2024, ici

Merci à tout le personnel des Archives municipales et à toutes les bénévoles accompagnatrices des Guides briochins

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...