mercredi 5 novembre 2025

Les concerts dans la salle de Robien à Saint-Brieuc (1960-2013)

La salle de Robien a accueilli des spectacles très différents depuis sa création en 1956. Les uns retiendront les artistes de variété, les autres se souviennent des groupes de pop et de rock et des concerts mémorables dans le cadre des festivals Art Rock, Carnavalorock ou Complet’mandingue. Dans les années 60, d'autres spectacles dans ces styles de musique étaient donnés au Théâtre comme de nos jours certains concerts sont donnés à quelques pas de Robien, dans la salle L'Hermione à Brézillet et bien entendu à La Passerelle, la scène nationale, ou à Bonjour minuit (ex La Citrouille) .

 Voici une liste de concerts à Robien, de 1960 à 2013, avec plus de 80 dates vérifiées 

1960, le 30 mars, Jacques Douai se produit en spectacle avec sa compagnie "La Frairie", un groupe avec qui il a parcouru le monde entier depuis quinze ans.

Jacques Douai était déjà passé à Saint-Brieuc en 1957 mais au Théâtre, dans une salle plus habituée et adaptée aux concerts classiques. Le compte-rendu de Ouest-France avait alors avancé qu'il fallait, pour ce "spectacle jeune", une salle plus populaire, comme celle de Robien. 

29 mars 1960 Ouest-France

1966, janvier, le pianiste et chanteur Memphis Slim, connu internationalement, se produit salle de Robien. La critique ci-dessous, dans l'édition du 25 janvier, mérite d'être lue car c'est un petit bijou de ce qui pouvait s'écrire à l'époque...



Colonne de gauche de l'article

Memphis Slim reviendra en avril 1969 dans la salle du Théâtre (voir ci-dessous le titre de Ouest-France à cette occasion et le dessin d'André Coupé).

Memphis Slim à Saint-Brieuc. 28 avril 1969 Ouest-France


1966, décembre, Les petits chanteurs à la Croix de bois

6 décembre 1966
 

1967 : Le 25 mars 1967, sur la scène de la salle de Robien, se produit Pierre Perret, « l’affreux Jojo de la chanson… Si vous aimez ce qui n’est pas conventionnel. Si vous appréciez l’humour corrosif, la gentillesse et le sourire, vous irez écouter Pierre Perret » (Ouest-France 20 mars 1967)

Pierre Perret à Saint-Brieuc 20 mars 1967 Ouest-France

1969, en avril lors de la soirée des sociétés briochines, se produisent le chanteur-compositeur François Budet et "Les Amis du rythme et de la Chanson".

1971, le samedi 22 mai, Nana Mouskouri, salle de Robien.

Nana Mouskouri à Robien 22 mai 1971

1972, vendredi 31 mars, Jérémy Faith.

1972, mai, "La nuit de l'enfance" avec Juliette Gréco, concert organisé par les Papillons blancs. une soirée en clôture d'une journée d'inauguration de deux instituts médico-pédagogiques rue du Parc et à Hillion.

1972, 9 juin, récital Georges Chelon.

1972, juin, le groupe pop Triangle

9 juin 1972 Ouest-France


(en 72, Michel Delpech est venu à Saint-Brieuc mais dans la salle du COB)

1973, 27 avril, Gilles Vignault

Annonce du concert de Gilles Vignault. Ouest-France 25 avril 1973

1973, 19 octobre, récital Alexandre La Goya

1973, 29 novembre, le groupe pop Virus, un concert patronné par Jean-Bernard Hebbey, RTL et le journal Extra.

Salle de Robien. Virus. Ouest-France 29.11.1973


1974, 28 mai, Gilles Servat

1974, lundi 11 novembre, Léo Ferré 


Ferré par André Coupé 14 novembre 74 Ouest-France


Suite du texte colonne de gauche

1975, janvier, Paco Ibanez et le Quarteto Cedron

1975, 29 mai, Les Scorpions, un groupe pop allemand, de passage à Saint-Brieuc dans le cadre d'une grande tournée européenne. "Une bonne ambiance mais restreinte car il n'y avait pas plus de 50 personnes", se souvient un participant.

(en novembre 75, Michel Sardou est venu à Ploufragan sous chapiteau)

1976, 20 février, Raymond Devos

1976, 6 mars, Les Rubettes (photo)

1976, octobre, Los Calchakis

Les Rubettes 1976

1977, samedi 10 mars, Léo Ferré

1977, mars, Steeve Waring

1977, 26 mai, le groupe Magma avec Christian Vander au chant et piano. 

26 mai 1977 Ouest-France
1977, vendredi 7 octobre, Lény Escudéro

1977, 17 octobre, Factory (groupe de rock originaire de Lyon)

1977, 9 novembre, Mikis Théodorakis, invité par la fédération du Parti socialiste (photo)

Théodorakis en 1977 à Robien

1977, dimanche 10 décembre, gala avec la chanteuse portugaise Amalia Rodriguez, considérée comme l'une des plus grandes artistes mondiale de music-hall. L'orchestre "Cristal Trumpett", la chanteuse briochine Laurence Maillarec et un orchestre dansant participent également à cette soirée. On peut noter que Laurence Maillarec a été la choriste et la pianiste du chanteur Glenmor et qu'elle poursuivait encore des tours de chants (par exemple sur Piaf) dans les années 2022... Les réservations se font chez Sainte-Cécile, rue du Général Leclerc.

Amalia Rodriguez. Photo Ouest-France

1977, lundi 12 décembre, récital Michel Corringe.


1978, 24 mars, le groupe Mahjun

23 mars 1978. Majhun, photo Ouest-France

1978, 28 avril, Lavilliers et Melaine Favennec en première partie

1978, mai, Glenmor, Gilles Servat, Tri Yann et Gweltaz pour un gala de soutien à l'association Diwan. un montage de Felix Le Garrec présente les écoles en breton.

13 mai Ouest-France
1978, 20 juillet, Yves Duteil, "le représentant le plus sympathique de la nouvelle chanson française"... "Pour sa première tournée en vedette, ce grand garçon qu'on se figure toujours avoir eu comme copain, présente un récital à la salle de Robien" (Ouest-France 20 juillet 1978).

20 juillet 1978 Ouest-France

1978, samedi 21 octobre, Mama Béa Tékielsky

21 octobre Ouest-France

                           1979

1979, le 13 janvier, gala de variétés avec Michèle Torr, Patrick Sébastien et Julie Bataille, organisé par la société ouvrière de Ploufragan.

1979,  Planxty, folk irlandais très en vogue à l'époque.

1979, mars, Julien Clerc, concert organisé par les Éclaireurs de France.

1979, 13 avril, Julos Beaucarne

1979, mai, Glenmor, Gilles Servat, Youenn Gwernig, Maripol et Katell dans un concert en soutien de Skoazell Vreiz (secours breton)

1979, mai, Bernard Lavilliers

1979, 4 août, Larry Martin Factory et Luther Allison. L'affiche et le billet du concert, publiés dans le livre souvenir "ArtRock de 1983 à nos jours", figurent dans cet article grâce à  l'aimable autorisation de Carol Meyer, directrice d'ArtRock.

Luther Allison salle de Robien 1979. Affiche collection ArtRock

Luther Allison salle de Robien 1979. Ticket collection ArtRock.

Luther Allison. Photo Ouest-France

1979, 8 août, Téléphone (Louis Bertignac guitare et Jean-Louis Aubert ), avec Marquis de Sade en première partie.

Ci-dessous, photo prise par Jean-Noël Méheust du concert de Téléphone dans la grande salle de Robien. Photo publiée dans le Facebook de "Tu sais que tu viens de St-Brieuc..."

Téléphone en concert à Saint-Brieuc. Photo J.N Méheust

1979, novembre, Roger Siffer, l'Alsacien 

Annonce pour le concert de Roger Siffer. 28 novembre 1979

 1980

1980, 22 février, Motorhead, groupe anglais de hard-rock

1980, Ange

1980 Ange
1980, samedi 27 septembre, Little Bob Story

1980, 28 novembre, Trust, malgré son nom, c'est un groupe de rock français...

A propos du concert de Trust, souvenirs évoqués dans le Facebook "tu sais que tu viens de St Brieuc"...
Florence Thomas : «
J’y étais et un copain jouait de la batterie sur mon dos »
Roselyne Le Bon : «
J’y étais ! La sono plein les oreilles ! »
 


 1981

1981, 21 février, Raymond Devos.

Un concert mémorable d'après une participante : "Devos, extraordinaire. On ne comprenait pas tout, tellement la salle bondée, riait".

1981, 18 mai, le groupe Quilapayun

1981, 4 juin, Barclay James Harvest (John Lee, Mal Pritchard et Les Holroyd), seulement de passage à Quimper et Saint-Brieuc dans leur tournée bretonne...

1981, 20 novembre, Julos Beaucarne

1981, novembre, Francis Cabrel (« Un jeune talent de la chanson française ») 

Barclay James Harvest.18 mai 1981

 1982

1982, jeudi 2 février, dans le cadre de Rock à Saint-Brock, concert avec Tuxe-domoon, groupe de rock californien.

1982, 31 mars, 4 groupes de rock breton : Complot Bronswick, Les Nus, Mickbstein, Printemps Noir.


31 mars Ouest-France

1982, 5 février Guy Bedos, organisé par Diwan (Guy Bedos est déjà venu 2 ans avant)

1982, 10 février, Claude Nougaro

1982, 31 mars, Complot Bronswick, Les Nus, Mickebstein et printemps Noir. "Quatre heures de panique" prévues à Robien par l'association Wild Rose".

Salle de Robien, 31 mars 1982. Ouest-France

1982, vendredi 26 novembre, Moon Martin, le concert rock de la star américaine à Robien sera le seul dans la Bretagne. Le musicien réalise des disques personnels et compose pour Robert Palmer.

1984, le jeudi 2 février, dans Rock à Saint-Brock, Tuxedomoon, groupe rock californien.

1984, février, Guy Bedos

Bedos 24 février 1984 Ouest-France

1984, le 24 novembre, Elliott Murphy (en concert seulement à Marseille, Saint-Brieuc et Nantes)

1984, le jeudi 25 avril, Patrick Sébastien

1987, Art Rock à Robien le vendredi 23 et le samedi 24 octobre, la Fura Dels Baus ( seul spectacle à Robien entre 84 et 90)

1990, 9 et 10 février Claude Nougaro

1990, samedi 7 avril, deuxième édition de Carnavalorock 

 

Image sur le site Euthanasie pour les vieux rockeurs, ici

1990, le trompettiste Miles Davis à Art Rock, salle de Robien où des loges ont été faites pour la venue de la star ! Un concert mémorable, peu avant le décès de l'artiste...

Miles Davis. Photo Ouest-France

1990, Art-Rock salle de Robien, le groupe très connu de rap américain Public Enemy. 

Public Enemy. Photo Ouest-France

1992, avril, Carnavalorock, avec Les Shériff, Les Locataires, Dirty District, Kent, Jad Wio et les Thugs

Les Locataires, rock breton Ouest-France 11 avril 92

1992, 22 octobre, Étienne Daho

Extraits de l’article du 22 octobre 1992 écrit par Josiane Guéguen

dans Ouest-France.

Etienne Daho : « Deux mille spectateurs et spectatrices l'ont acclamé avec frénésie, salle de Robien, mardi soir.

Pour le chanteur rennais, cette soirée briochine, c'est pratiquement une première dans la tournée qui va l'emmener dans toute la France jusqu'au 20 décembre, puis au Japon, au Canada, aux États-Unis et en Europe de l'Est début 1993.

Saint-Brieuc ? « Il y a dix ans, j'ai fait la première partie de Magma ici », se souvient-il.

A Robien, ils sont arrivés en famille. Papa a déposé ses adolescents devant la porte. Ça va bouchonner sur le parking à la sortie ! On dirait presque que toutes les classes de 4e et de 3e se sont données rendez-vous sur les gradins. Devant la scène, pressées sur plusieurs rangs, déjà excitées, les groupies du chanteur. Le spectacle est - aussi - dans la salle. Briquets allumés et tendus vers la scène (vendus 20 F à l'entrée par le service promotion de l'artiste), banderole du Crédit agricole (coproducteur du spectacle avec la Passerelle) décrochée du mur et qu'on agite comme un drapeau, béquilles dressées dans l'air... les 2 000 spectateurs (pas un de plus, malgré les personnes qui font le pied de grue à l'entrée) communient avec l'artiste. « C'est une vraie récompense. J'ai l'impression de faire mon métier quand je monte sur scène » expliquait Daho avant le concert. Il l'a fait avec une pêche d'enfer, une machinerie énorme, des jeux de lumières comme on en a rarement vu à Robien, et une envie de communiquer avec son public. Le Daho nouveau a séduit".

1993, 25 janvier, Alan Stivell

1993, 16 avril, la chanteuse Mannick


1994, 14 avril, le groupe Pow-Wow

1994, samedi 4 juin, le groupe Rock Médecine Dure (groupe briochin ayant cinq années d'existence), Divine Comedy (Irlande du Nord), Juliette et les Indépendants, le groupe pop Moose et Trisomie 21 (pour son dixième anniversaire et douzième album).

Neil Hannons de Divine Comedy.

1994, 15 octobre, Pascal Sevran, animateur de « La chance aux chansons »

1994, 28 octobre, dans le cadre d'Art Rock, grande soirée à Robien avec Glenn Branca, Morphine, Urban Dance Squad et Blur

Dans la Salle de Robien, le public pourra donc voir Morphine qui vient de Boston, un rock doux ; Urban Dance Squad, du rock fusion, le groupe a joué avec Iggy Pop et U2. ; Blur est un groupe anglais de pop.

Les rockeurs de Morphine. Ouest-France 28.10.1994

 

Urban Dance. Photo Ry Tee

1994, 29 octobre, toujours dans le cadre d'Art Rock, en première partie, le groupe de soul-jazzy Native

Le groupe Native
Mais le public est venu pour Maceo Parker; "le prince du funk-jazz" pour "la grand-messe du groove" devant 1500 personnes à Robien. Maceo Parker est un saxophoniste exceptionnel, altiste de James Brown (photos ci-dessous).

Maceo Parker, salle de Robien. Octobre 1994. Ouest-France
 
Le public de Robien. Ouest-France 30.10.1994

1995

1995, vendredi 20 janvier, concert de Tri Yann suivi d'un fest-noz avec Ar Re Yaouank

Tri Yann 20 janvier Ouest-France

1995, 6 avril Jacques Higelin

(La même semaine en avril 1995, on pouvait écouter Nougaro, le mardi, au théâtre Louis Guilloux ; Higelin, le jeudi, à la salle de Robien et Charles Aznavour, le vendredi, à la salle Steredenn de Brézillet)

1995 Higelin Ouest-France
 1995, samedi 22 avril, Carnavalorock

Image sur le site Euthanasie pour les vieux rockeurs, ici

1995, dans le cadre d'Art Rock, le jeudi 26 octobre, Défendant notre cause (rap) et alliance Ethnik (rap).

Vendredi 27 octobre, Dodgy (pop-rock), Ben Harper (blues, auteur et guitariste d'exception), Echobelly (pop, groupe britannique, mené par la chanteuse anglo-indienne Sonya) et Silmarils (un groupe français).

Echobelly, salle de Robien 1995
1995, 21 octobre, concert Hubert-Félix Thiphaine

Hubert-Félix Théphaine 21 octobre 1995 Photo Ouest-France
1995. Samedi 28 octobre, Ras Dumisani (reggae zoulou), Abaku (reggae féminin), Toots and the Maytals (les pères fondateurs du reggae). Les soirées du vendredi et du samedi à Robien ont  affiché complet et ces soirs-là "le centre-ville semblait bien sinistre." (Ouest-France)

1996

1996 12 avril, Alan Stivell

1996, 26, 27 et 28 avril, Carnavalorock


Photo Ouest-France 18 avril 1996

1996, 31 mai, Renaud

1996,  octobre, soirée du vendredi du festival Art Rock, Franck and Walters (pop), Dog eat Dog (funk fusion, un groupe américain avec de l'énergie à l'état brut), Assassin (rap), Saint-Germain et DJ Galliano

Avec le groupe Dog Eat Dog, "le public s'est massé d'une seule vague sur le devant de la scène. Aux incantations à la danse du chanteur qui surgissaient de tous les côtés, les spectateurs ont répondu par des élans furieux. La bombe "Dog Eat Dog" a explosé comme prévu". Ouest-France

1997, le 5 septembre, concert de Mory Kanté et Ar Re Yaouank pour l'inauguration de la nouvelle salle de Robien transformée après travaux.

Ar Re Yaouank à Robien, 6 septembre 1997.

1997, 27 novembre, Fête des 10 ans du pôle universitaire avec Macéo Parker (musique funk), Miossec et Black Label Zone (huit musiciens celto-rock)

 1998

1998, 20 mars, Bernard Lavilliers se produit devant 1800 personnes : "Mieux vaut jeûner avec les aigles que de picorer avec les poulets" lancera Lavilliers à un moment du spectacle...Le commentaire de Ouest-France est sévère : "L'ambiance reste un peu glaciales. Le public applaudit mais ne bascule pas...Un concert qui ne restera pas dans les mémoires."

1998, 12 avril, Dédé Saint-Prix, le roi du groove créole, trois heures de concert et une transe qui a atteint son maximum quand le chanteur a sauté dans la foule et invité les danseurs à un combat mimé et dansé, "une ladja". (d'après le compte-rendu de Ouest-France du 14 avril 98).

Dédé Saint-Prix à Robien

1998, 17 avril MC Solaar à Robien.

1998, vendredi 29 mai à Robien dans le 15e Festival Art Rock, 16 Horsepower ("Un concert à marquer au fer rouge de notre mémoire auditive" dira Ouest-France), Les Strangelove (dandies britanniques, prévus mais qui ne sont pas venus, remplacés par les londoniens  Warm Jets) et Junkie XL (qui ne sont pas venus, remplacés par les rennais du groupe Ripley) et Louise Attaque (révélation du rock français qui était déjà passée à Saint-Brieuc en 1996)

Warm Jets et Ripley, invités de dernière minute au concert de Robien du 29 mai 1998

16 Horsepower à Robien le 29 mai 1998. Photo Ouest-France

Louise Attaque 1998 Ouest-France

1998, 24 octobre, nuit Celtique avec Tri Yann

1999, avril, festival Complet'mandingue à Robien (la première édition avait eu lieu devant 600 personnes en 1998 à la Maison du Peuple et de nombreuses personnes n'avaient pas pu rentrer faute de place)

26 avril 1999 Ouest-France

1999, le vendredi 21 mai dans le Festival Art Rock, soirée avec Kitachi (le roi de la hip dance) et Clotaire K (hip hop), Asian Dub Fondation (collectif anglo-asiatique) et Zebda (les sept toulousains qui font "tomber la chemise").

Zebda était salle de Robien en 1999

Toujours dans Art Rock, le samedi 22 mai, Denez Prigent (gwerz techno), Rachid Taha (raï, "Il a suffisamment d'épices dans sa musique pour enflammer tout Robien")et Fémi Kuti (afro-beat nigériane, fils du grand Fela) et en fin de soirée le DJ Ched Aziz (transe-ethno-techno).

2000, avril, festival Complet'mandingue

24 avril 2000 Ouest-France

 2000, juin, dans le Festival Art Rock, soirée du vendredi Jay-Jay Johanson, Vénus, Dolly.

Le groupe Vénus salle de Robien 2000

2000, juin, dans le Festival Art Rock, soirée du samedi, le New-Yorkais Moby, 113 et Saïan.

"Moby a fait chavirer une salle de Robien pleine à craquer. La soirée fut chaude et physique...De nombreux spectateurs ne s'attendaient pas à une telle bête de scène...Moby virevolte, court, saute, marque un temps d'arrêt, sourit à la foule...L'artiste est multi-instrumentiste. Touche-à-tout. Guitare, synthé ou encore percussions..." (Ouest-France, 12 juin 2000)

Moby salle de Robien. 12 juin 2000 Ouest-France

2001, vendredi 1er juin, Art Rock, Pat'Panik et La Rayure (et avec Matthieu Tarot à la trompette), Natallia M.King (une américaine, entre jazz et blues), Badmarsh&Shri, et en tête d'affiche Saint-Germain (découvert de l'année). 

Badmarsh&Shri 

Samedi 2 juin, toujours dans le Festival Art Rock, Dupain, Sergent Garcia, le Peuple de l'Herbe (des Lyonnais), Transglobal Underground (collectif anglais).

Sergent Garcia à Art Rock 2001

2001. Le 24 Octobre, Gérald De Palmas

2001, 27 octobre, avec le groupe de rap Sniper, et aussi Intik, Suzugia, Syndik et Trouble faite.


2002, 28 février, Maxime Le Forestier

2003, samedi 7 et dimanche 8 juin, retour de la compagnie La Fura dels Baus dans le cadre d'Art Rock.

2005, 14 mai, festival Complet'mandingue

La chanteuse Dobet Gnahore. Photo Ouest-France


2007, le 7 avril; Guy Bedos (après Brest, Concarneau et Lorient les 3 soirs précédents)

2007, 5 juin Anne Roumanoff

2008, juin, onzième édition du festival Complet'mandingue


Baba Touré sur scène

2008. Le samedi 18 octobre 2008, première soirée disco organisée par l’association Poulpe Fiction 22, créée en 2007. Ouest-France titre : Une méga soirée disco à Robien.

Les membres de Poulpe Fiction 22. Le 22 septembre 2008 dans Ouest-France

En bas : Fabrice Bertholino, Jean-Michel Josse, Luc Allory, Stéphane Herbreteau. En haut : Mickaël Mordant, Stéphane Le Corre, Jean-François Martin.

2009. Le 7 novembre 2009, deuxième soirée disco organisée par l’association Poulpe Fiction.

2010.  En novembre 2010, une soirée disco est organisée par l’association Poulpe Fiction. Elle regroupe 1800 personnes à Robien, à guichet fermé : « Les malades du dance-floor ont dansé jusqu’au bout de la nuit. Mais pour la bonne cause. Le Poulpe Fiction 2 reversera cette année tous les bénéfices aux associations « A fond la caisse » et « Loisirs pluriels » qui oeuvrent dans le milieu du handicap.  Preuve que la planète briochine est aussi généreuse sur la piste qu’en dehors.» La Boîte à fringues, rue Chaptal organise avant la soirée une grande vente de vêtements et accessoires des années 70.

Poulpe Fiction 22. Le 8 novembre 2010 Ouest-France

2012. Les 9 et 10 novembre 2012, deux soirées disco organisées par l’association Poulpe Fiction dont Luc Louail et Stéphane Le Corre sont alors les deux présidents. L’association a fait une pause en 2011 mais a redémarré très fort en 2012. « En trois éditions, les organisateurs ont déjà récolté 30 000 euros redistribués pour des associations qui travaillent pour des enfants malades ou handicapés ».

Poulpe Fiction 22. Le 8 octobre 2012 Ouest-France
Quarante bénévoles sont sur le pont pour confectionner une déco disco, une fresque géante réalisée par TSF Crew trône sur la scène de Robien, un appartement années 70 sert de décor pour les séances photos, bar à cocktails illuminé et tables de comptoir en forme de rubik’s cubes. La soirée bal-disco du vendredi regroupe 900 personnes et celle du samedi fait le plein avec 1800 entrées payantes. Ouest-France publie un superbe reportage photo après ces soirées de folie !

Lien vers une soirée disco de robien, vidéo sur Dailymotion, ici

Disco à Robien. Le 11 novembre 2012 Ouest-France

Soirée disco à Robien. 11 novembre 2012 Ouest-France

Soirée disco à Robien. 11 novembre 2012 Ouest-France

2013. Le vendredi 19 Avril 2013 : Buzz de nuit, le rendez-vous des lycéens avant les vacances de Pâques. Un moment festif, musical et sans alcool dans la salle de Robien (la première édition avait eu lieu en plein-air aux Promenades en juin 2010).
Buzz de nuit 19 avril 2013. Article et photos Ouest-France

2025. Le 15 novembre 2025, un festival de Métal dans la salle de Robien ! (article de Ouest-France du 29 octobre 2025)

 

Et Johnny dans tout ça ?

Johnny Hallyday n'est jamais venu dans la salle de Robien. Et pourtant, la star donnera cinq concerts à Saint-Brieuc.

Johnny Hallyday vient pour la toute première fois à Saint-Brieuc le 13 novembre 1963 dans la salle du cinéma Le Royal. Il est accompagné de Sylvie Vartan, de Pierre Vassiliu, des Lionceaux et des Golden Stars. C’est l’époque Yé-Yé et à Saint-Brieuc, on craint que la soirée soit agitée. En fait, tout sera calme et  Ouest-France pourra titrer avec soulagement "Beaucoup de bruit pour rien".

De son côté Le Télégramme dans l'édition du 18 novembre n'est pas tendre sur la performance de l'artiste : "Il chante, que dis-je, il hurle juste, et c'est déjà beaucoup. Ses yé-yé repris par la foule en délire vous déchirent le tympan, déjà bien meurtri."

A Saint-Brieuc, au mois d’août 1972, le public n’est pas venu très nombreux au « Johnny Hallyday Village ». A partir de 18H, c’est Dominiq Le Roi, un jeune chanteur briochin, qui est sur scène.


Dominiq Le Roi 24 août 1972 Ouest-France
Le show continue avec en première partie, deux groupes : Les Castors et Ange, suivis de Nanette Workmann. « Puis ce fut l’entrée en scène du maître, du roi, bref de l’idole, ou tout du moins de celui qui est considéré comme tel. Bien sûr c’est une « bête de scène, bien sûr il « se défonce », mais a-t-il vraiment convaincu le public briochin ? » Didier Chevalier de Ouest-France ne goûte pas « son mime désarticulé qui ne correspond pas à une véritable communication», ni le fait que le service d’ordre empêche les journalistes de s’approcher mais laisse avec complaisance certaines jeunes filles embrasser « leur » Johnny. Le salut final avec le V de la victoire apparaît totalement déplacé « car il n’y eut aucun rappel de la part du public ».

Concert de Johnny Hallyday à Saint-Brieuc. 24 août 1972 Ouest-France

Mais pire encore, le billet du jour intitulé « Pantin Circus » de Michel Urvoy étrille le chanteur et son public : "Le rituel des jeunes filles tombant de malaise ou en proie à une joie hystérique s’est produit à Saint-Brieuc comme partout ailleurs…Le public est conditionné et il ne choisit plus ; Halliday devient imposant, insupportable surtout pour celui qui échappe au modelage artificiel des esprits ; l’artiste devient une marionnette aliénante, le public un abominable troupeau aveugle".  Tout le monde n’est pas du même avis, ainsi Jean-Michel Boinet qui deviendra directeur du festival Art Rock, avait 15 ans, il était présent à "ce concert inoubliable, avec une énergie folle."  (Ouest-France)

Johnny devant ses fans Place de la Liberté en 1972

Mais la critique n’y fait rien et Johnny reviendra le 30 juillet 1977 sous un immense chapiteau,  le 17 novembre 1995, toujours à Brézillet et enfin pour un dernier concert à Saint-Brieuc le 4 avril 1996 au Hall Rateau, un ancien hangar au Parc des expositions.

Ticket de la collection Benjamin Gicquel (organisateur de ce spectacle)

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page, en laissant votre adresse mail pour la réponse. 

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A lire également dans ce blog

Fêtes et spectacles dans la salle de Robien de 1956 à nos jours, ici

Richy et ses copains, groupe de rock briochin en 1988, ici

Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France. Merci à tous les journalistes qui ont couvert les évènements artistiques sur Saint-Brieuc pendant toutes ces années.

Le Télégramme 18 novembre 1963, concert Johnny Hallyday (cité le 7 décembre 2017 dans Le Télégramme par Élodie Auffray)

Un livre mémoire à ne pas manquer : Art Rock. De 1983 à nos jours. Les Éditions de Juillet. ouvrage collectif et rédaction Mari Courtas. Site du Festival Art Rock, cliquer ici

Merci à toutes les personnes qui ont contribué à enrichir cet article après sa publication dans différents forums Facebook en novembre 2022 : Claudie Rault, Jeannine Le Cerf...

Merci à Pascal Poirier, du magasin de vinyles LP Records, 13 rue Saint-Goueno, déjà de 1984 à 1994 puis en 2018 ; un passionné de musique et une mémoire quasi infaillible (n'hésitez pas à pousser la porte et à le suivre sur facebook ici). Article dans Ouest-France ici

Et merci à Marina Chélin, du Télégramme, qui a repéré cet article !





Romain Mouton (1850 Lafrançaise-1941 Saint-Brieuc), directeur de cirque et de théâtre ambulant.

 

Romain Mouton. Photo générée par IA

Le Père Mouton en 1939

Dans les années 1920-1930, à Saint-Brieuc, quand venait le temps des fêtes foraines sur le Champ-de-Mars ou à Robien, on ne pouvait pas manquer le Père Mouton, « canne à la main, en gilet de laine et casquette à visière de cuir », allant de voiture en voiture. Il était aussi très connu pour tenir une baraque à frites, avec sa femme, dans le square devant la Gare.

Le Père Mouton à l'âge de 87 ans

 
La famille de Romain Mouton

Par différentes recherches (dans l’état civil du Tarn-et-Garonne et sur des sites de généalogie), on découvre que Romain Mouton est né le 28 février 1850 à la maison du sieur Delprat, père aubergiste dans la Grand-rue de la ville de Lafrançaise, proche de Montauban, sans doute au hasard d'une tournée du Théâtre ambulant de la famille. 

 

Romain Mouton. Acte de naissance. 1850

 

Son grand-père est Louis Joseph Mouton, déjà dans le milieu artistique et du théâtre. Louis Mouton jouait avec François Lamberty dans les années 1810-1835 (informations sur le Théâtre Lamberty ici ).

Son père est François Mouton, 22 ans, né à Angoulême (Charente), artiste ambulant d’agilité. Sa mère est Catherine Beaumestre, née le 17 avril 1825 à Rotterdam en Hollande, déclarée également comme artiste ambulante d’agilité. Elle est connue sous une autre identité respectant ses origines hollandaises : Catharina Fileberta Bouwmeester, artiste dramatique (1825-1885). Catharina est d'ailleurs décédée à Saint-Brieuc le 1er novembre 1885.

 

Romain Mouton est le frère d'Abel Mouton et donc l'oncle de Camille Mouton qui sera bien connu en Bretagne dans le monde forain avec son épouse, Marthe Calphas (doyenne des forains de Bretagne jusqu'en 1984 et dont le père était installé à Saint-Brieuc depuis 1914...(Article complet en cliquant ici)

Romain Mouton aura contracté deux mariages, le premier avec Octavie Recoursé vers 1870 mais son épouse décède à Redon (35) le 26 novembre 1879. Veuf, il se remarie le 7 septembre 1887 à Le Croisic (44) avec Marie Caroline Coué (1861-1950), artiste, née à Chaudefonds (Maine-et-Loire) le 13 octobre 1861.

1887 Mariage Romain Mouton et Caroline Coué.
 

Ci-dessous, photo de Marie Mouton. 

Ouest-Eclair 14 janvier 1939

Mme Mouton en 1939

Une carrière artistique

Romain Mouton était une personnalité singulière de la ville de Saint-Brieuc où il s'était installé en 1915. C'est pourquoi il avait fait l'objet d'un premier article de F. Geffrain dans l’édition du 23 janvier 1937 de Ouest-Eclair


Mme et M. Mouton devant leur boutique. 23 janvier 1937 Ouest-Eclair

Romain Mouton était alors âgé de 87 ans et on apprenait qu’il était le troisième de neuf enfants élevés dans le cirque. Il n'avait pas appris à lire, ce qui ne l'empêcha pas d'apprendre tous les rôles du répertoire théâtral dans des registres différents comme la comédie, le drame ou le mélodrame. Son père était clown en même temps que directeur d'un théâtre où l'on présentait aussi du théâtre.

Ci-dessous, cette photo du Théâtre Mouton au 19e siècle a été publiée par Jean-Pierre Bernardon dans le Facebook "Forain d'autrefois" en novembre 2023.


M. Mouton a exercé comme directeur d'une troupe d'acteurs pendant plus de cinquante années. « Dans la famille, il fallait être artiste lyrique ou dramatique et acrobate », avait-il expliqué. La famille donna des représentations dans toute la France, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Belgique.

 

Romain Mouton, acteur de cinéma

Il a été aussi acteur de cinéma avec le rôle du père Morellec, un vieux pêcheur dans "Retour à la vie", un film muet de Jacques Dorval de 1923, avec en vedette l'actrice Colette Darfeuil. ce film raconte l'histoire du compositeur Michel Trévick et de sa sœur Maud, en vacances en Bretagne, qui se lient d'amitié avec un jeune violoneux amnésique recueilli par un vieux pêcheur, Morellec (joué par Romain Mouton).

Romain Mouton, dans le film Retour à la vie. Photo Jean-Pierre Bernardon


Il joue le personnage du maire dans "La Brière", un film muet de Léon Poirier, sorti en 1925, d'après le livre de M. Alphonse de Châteaubriant.

A rectifier, 75 ans et non 80 ans en 1925.

Tournage du film La Brière, image Ciné-miroir 1er août 1924.

Film La Brière 1924. Site Wikipédia

 

Un troisième rôle lui est donné dans "Pic le rétameur".

 

 

Romain Mouton, philosophe

Une vie bien remplie : acrobate, comédien, artiste de cinéma, écuyer, dresseur d'animaux, professeur de gymnastique, commerçant...

Romain Mouton avait aussi sa petite philosophie de la vie :

 

"J'ai tout fait mais j'ai oublié de faire fortune ! "

 

"Les gens ne comprennent pas assez ces paroles sublimes : Aimez-vous les uns les autres". 

 

Cette dernière phrase sur l'amour de son prochain montre l'attachement de Romain Mouton aux valeurs chrétiennes. Et, encore un aspect original du personnage, on trouve inscrit en 1929 dans le bas de la page 15 du registre des membres de l’Église protestante de Saint-Brieuc et aussi en 1930 : "M. Mouton, confiserie de la Gare". Son affiliation est peut-être en lien avec son lieu de naissance, Lafrançaise dans le Tarn-et-Garonne, une ville protestante dont la bastide fut mise à sac pendant plus de 75 ans par les catholiques.

Registre 1930. Paroisse protestante de Saint-Brieuc.

 

Les dernières années et le décès du père Mouton

Un journaliste attentif de Ouest-Eclair évoque ainsi les dernières années du Père Mouton à Saint-Brieuc :

"On aimait ce vieillard sympathique et on lui réservait une bonne place au spectacle en qualité de doyen. Il avait conservé sa lucidité, sa bonne santé et sa bonne humeur. Dans le quartier de la Croix-Mathias, où il s'était retiré en dernier lieu, il ne manquait pas de bavarder longuement avec deux de ses bons camarades : M. Jean-Baptiste Illio, ancien conseiller municipal et M. Blanvillain, professeur du Lycée en retraite, amis de la famille. Toutes les nouveautés du Théâtre l'intéressaient, mais malheureusement son grand âge ne lui permettait plus de suivre attentivement les tournées de notre théâtre. Il y a quelques mois, il faisait remarquer à ses amis du quartier qu'il se tenait encore bien à bicyclette.

En décembre 1939, le Père Mouton part à Concarneau dans le département du Finistère qui est cher à la famille : "Notre père est mort à Quimper en 1874. L'évêque de Quimper tint à célébrer lui-même la messe d'enterrement. Mon frère Pierre est mort aussi à Quimper (en 1935). Mon beau-frère, qui était violoniste remarquable, est enterré à Concarneau. Eh bien je serai enterré à côté de lui. Mais le plus tard possible tout de même !" pouvait-on lire le 14 janvier 1939 dans un entretien donné à Ouest-Eclair.

A Concarneau Romain Mouton retrouve sa soeur, "Mme Lejeune, qui porte si bien son nom malgré ses soixante-dix ans". Elle fut première chanteuse, tandis que son mari était chef d'orchestre. Elle a dix-neuf ans d'écart avec son frère et tous les deux sont alors les deux seuls survivants de la fratrie de neuf enfants.

Finalement, Romain Mouton et son épouse quittent Concarneau et reviennent à Saint-Brieuc. C'est là qu'il décède en 1941 (sans doute le 11 octobre) et cette nouvelle suscite une émotion particulière. Le 14 octobre 41, l'édition de Ouest-Eclair, en page Saint-Brieuc, fait le gros titre sur cette disparition. Mais d'autres articles sont publiés dans les pages de Rennes, Le Mans et Caen car il avait laissé de bons souvenirs dans tout le grand Ouest.


Le Père Mouton dans les mémoires

Une quinzaine d'années après son décès, son histoire beaucoup plus complète est racontée dans l’édition de Ouest-France du 17 juin 1954 : « Il tenait une boutique dans la rue de la Gare, dans le square municipal. Lors des fêtes foraines, il s’en allait sur le Champ de Mars saluer ses petits amis, les enfants de ses amis et de ses collègues. Il leur donnait « des leçons de conduite », le sourire toujours paternel, la casquette bien droite, la fameuse chaine de montre avec breloques-souvenirs bien en évidence.
Romain Mouton, dernier des « Romain » (comme il aimait à le dire) avait vu le jour dans la Tarn-et-Garonne et son épouse était angevine.

Tous les parents de Romain avaient été artistes forains, de père en fils. L’ancêtre débuta sous François 1er, en 1524, comme bateleur, acrobate de l’époque. A 5 ans, Romain paraissait sur les planches et gagnait sa vie comme ses frères et sœurs.
La Guerre de 1870 ruina le cirque Mouton, et, en 1871, le père de Romain vendit ses chevaux, monta un théâtre et prépara le drame et la comédie.
En 1874, Romain prit la direction de la troupe avec sa mère pour tenir les rênes pendant 50 ans, semant partout la générosité à l’égard notamment des Bureaux de bienfaisance ("J’ai donné plus de cent représentations au profit des oeuvres de bienfaisance, pour les sinistrés lors d’incendies ou d’inondations et je versais un dixième de la recette au bureau de bienfaisance des villes traversées" ). En 1887, Romain épousait son élève de gymnastique et lui apprenait la comédie.


La troupe fut dissoute lors de la mobilisation, à Quintin en 1914. Le Père Mouton obtint alors de M. Servain, maire, l’autorisation de monter une baraque à frites place de la Gare.


Mme Mouton y vendit un sou de frites et son mari des oranges.
M. Waron, maire, aida également M. Mouton à s’installer dans la baraque en planches (du jardin public de la gare) où il resta jusqu’à l’heure de la démolition...
».

Comme M et Mme Mouton habitaient et travaillaient en face de la gare, un endroit particulièrement en vue, tout le monde les connaissait.

Les briochins appréciaient beaucoup les frites vendues en cornet de Mme Mouton. On y trouvait aussi des oranges et des confiseries !

Leur baraque en planches, que M. Mouton avait construite de ses mains, était singulière. Après leur départ, elle fut d'ailleurs achetée par la Ville et transportée sur un autre terrain municipal.


Des traces du Père Mouton au square de la gare autrefois...

Il faut avoir de bons yeux, mais les deux personnes au premier plan dans le square devant la gare sont assurément M et Mme Mouton !


Une carte postale ancienne, avec comme sujet principal le square de la Gare de Saint-Brieuc, nous donne une idée assez précise de la maison en bois de la famille Mouton au premier étage de la boutique de confiserie.

Publication de la carte de Pierre-Louis Launay dans "Tu sais que tu viens de Saint- Brieuc 15 oct 2024

Sur cette autre photo ancienne, du début des années 40, sur la droite du square devant la gare de Saint-Brieuc, on voit une maison dans le style des chalets en bois. C'est l'habitation de la famille Mouton, peut-être agrandie car au départ ce n'était qu'une baraque...



En effet, l'histoire est racontée dans le compte-rendu fait dans la presse en mars 1924, au moment où le conseil municipal veut créer un square en face de la gare, le terrain est occupé par deux établissements : le Foyer du Soldat et la Confiserie Mouton.

M. Mouton occupe l’angle du terrain, que constitue le square, avec un baraquement léger, depuis de nombreuses années. M. Mouton propose que ce baraquement devienne une sorte de kiosque qui s’appuie sur le mur de séparation de la caserne en bordure de rue. 

Registre du Conseil Municipal 24 février 1924

Le Conseil municipal, considère que « M. Mouton, jouissant de l’estime générale, son petit commerce rend des services dans le quartier, il pourrait en même temps se charger de la surveillance du square. La commission est d’avis que l’on peut avec ses arrangements, lui continuer la tolérance dont il profite, mais à condition d’être provisoire et de pouvoir être rapportée à tout instant et sans aucune indemnité. » (Ouest-Eclair, 3 mars 1924, compte-rendu du Conseil du 24 février)

Le bail précaire (qui durera une quinzaine d'années!) accordé à M. Mouton aura permis de mettre une touche particulière de vie dans ce quartier de la gare, autrefois très animé.  

 

Des descendants de la famille Mouton 

On ne connait pas bien la descendance de Romain Mouton. On sait que se son premier mariage, il aurait eu une fille, Louise Françoise née en 1875. De son deuxième mariage, il aurait eu trois autres filles Félicie Antonia née en 1881, Louise et Marie-Louise.

Toute l'histoire de la famille Mouton, industriels forains en Bretagne, est racontée dans un long article à retrouver en cliquant ici

Et l'histoire du neveu de Romain Mouton, Camille Mouton, ainsi que de son épouse Marthe, est racontée dans un autre article complet. Cliquer ici

Mme Camille Mouton et ses descendants. 31 août 1957 Ouest-France Châteaulin

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur la famille Mouton, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

Des articles pour prolonger cette lecture :   

Marthe Mouton, née Calphas, épouse de Camille Mouton, cliquer ici

La famille Mouton, industriels forains en Bretagne, cliquer ici

Les cirques sur la place de Robien (1933-1961), cliquer ici

 

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Généalogie familiale de Romain Mouton.

Parents :

Le père de Romain Mouton est François Mouton, né le 17 août 1826 à Angoulême (Charente), artiste ambulant d’agilité, directeur de théâtre ambulant, décédé le 14 août 1875 à Quimper.

Catherine Beaumestre, née le 17 avril 1825 à Rotterdam en Hollande, artiste ambulante, mariée avec François Mouton, décédée Place Duguesclin à Saint-Brieuc le 1er novembre 1885, à l’âge de 60 ans. La Place Duguesclin était à l'époque le lieu où se produisaient les cirques et où se trouvaient les caravanes des artistes ambulants.
 

Les frères et soeurs de Romain Mouton 

Joséphine Mouton, née le 5 juillet 1846 à La Rochelle en Charente, artiste d’agilité, mariée avec Edouard Rougeul à Dinan, décédée le 17 décembre 1900 à Villiers Charlemagne en Mayenne, cliquer ici.

Jeanne, Marie Louise Mouton, née le 16 septembre 1848 à Toulouse en Haute-Garonne, mariée avec Francis Wilkes Beedle à Dinan le 6 mars 1872. Son mari est d’origine anglaise et il exerce comme gymnasiarque (professeur de gymnastique), cliquer ici.

Romain Mouton, né le 28 février 1850 à Lafrançaise dans le Tarn-et-Garonne. Sa date de décès n'a pas encore été trouvée mais elle est très proche du 11 octobre 1941 car le premier article à en parler est daté du 12 octobre.

Marie Louise Mouton, né le 25 mars 1858 à Poitiers dans la Vienne, mariée avec François Alciati à Rennes, cliquer ici

Pierre Victor Mouton, né le 12 avril 1861 à Brossac (Charente), marié avec Françoise Berthelot à Rennes, décédé en 1935 à Quimper, cliquer ici

Abel Édouard Mouton, né le 16 août 1863 à La Couronne (Charente), cliquer ici

Hélène Louise Mouton, née le 3 septembre 1868 à Jarnac (Charente), artiste lyrique, cliquer ici

Félicie, 1887, à Niort (en mention dans la marge sur l'acte de mariage), une autre source indique 1869-1940...


 

Sources

Archives du Tarn-et-Garonne en ligne, acte de naissance 1850, cliquer ici

Acte de mariage, commune de Le Croizic, cliquer ici

Site Généanet, fiche sur Romain Mouton, cliquer ici 

Site Généanet, fiche sur Catherine Beaumestre (Catharina Fileberta Bouwmeester), cliquer ici

Compte-rendu du Conseil municipal du 24 février 1924, site des archives municipales en ligne, vue 280 dans l'année 1924.

Photo de la maison en bois devant la gare, vers 1940. Site des Collections du Musée de Bretagne, cliquer ici

Fiche sur le film "La Brière" avec M. Mouton dans la liste des acteurs, cliquer ici

Site de Joseph Lohou, histoire de Callac, cliquer ici

 

 

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