samedi 20 janvier 2024

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc en 1932-1936

M. Rault, à droite, devant la boucherie de la Croix Mathias où il travaillait avant de venir à la Croix-Perron

 

 

 

La comparaison des commerces et services dans le quartier de Robien entre l'année 1922 et l'année 1932 fait apparaitre quelques changements importants : certains commerces ont disparu comme le boulanger et un cordonnier dans le boulevard Carnot, un boucher rue Jules Ferry, un marchand d’œufs. Les habitants vont devoir se contenter de 17 bistrots au lieu de 27 !

Des techniques nouvelles apparaissent et le quartier en est le révélateur : huiles et graisses, moteurs, photographie, scierie mécanique. On note aussi un secteur nouveau, celui de la récupération des peaux. Des emplois dans le tertiaire font leur apparition avec les agents d'assurances.

Les entreprises figurent également dans cette liste car elle font partie du "tissu" du quartier.

 

 

 

Commerces, services et entreprises à Robien en 1932-1936

 

 

Alimentation (gros)

Société vinicole, rue Jules Ferry

Émilie Roblin, gérante alimentation, 13 boulevard Carnot (1936)


 

Assurances (agents)

Cornillet, rue de Robien

Pasquiou, rue Cuverville

 

Bâches imperméables

Le Charpentier, entreprise Rigot-Stalars, rue Jules Ferry

 

Bières, entrepôts

Le Ray, rue Jules Ferry

 

Annonce publiée en 1935 dans le bulletin paroissial de Robien

 

  

Bois de chauffage

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

 

 

Bois de construction

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert Jean, 11 et 13 rue Luzel

 

Publicité L. Laurent, rue Jules Ferry. Annuaire 1932

 

 

Boucher

 

Rault M, Croix-Perron


 André Marie (né à Saint-Lô en 1903), 28 ter rue Aristide Briand

 


 

Boulanger

Louis Turquet (né en 1911 à St Agathon) Marie Turquet (née en 1904 à Bourbriac) et Albert Quéméner, ouvrier boulanger, 23 rue Jean Jaurès (document de 1934, demande d'installation d'une cuve de 1500 litres pour alimenter le four de la boulangerie).


Pierre et Florence Rabin, 17 boulevard Carnot

 

 

Brique

Le Dû, boulevard Carnot

 

  

Cafetiers

Auffray, rue Jules Ferry

Bougeard François, 10 rue Jules Ferry

Hellio Yves, 2 rue Jules Ferry

Hillion L, 60 rue Luzel

Jouan Pierre, 28 Jules Ferry

Lainé Aimé et Victorine, 33 boulevard Carnot

Latimié, rue Luzel proche du Pont de Quintin (bar-restaurant)

Le Bouhoulec Joseph, 3 boulevard Carnot

Le Dily Mlle, 14 rue Luzel

Le Guével Alexandre, Croix-Perron

Le Nouvel, 12 rue Luzel

Le Roy Pierre, 7 boulevard Carnot

Lucas, 60 rue Jules Ferry

Morvan J.M veuve, 26 rue abbé Garnier

Péron Jean, boulevard Carnot

Rault Marc, Croix-Perron

Rouxel veuve, rue Robien

Steunou Yves, 6 rue Luzel

Thomas J L, Croix-Perron

Tréhorel, boulevard Carnot

 

 

Camionneurs

Les fils de A. Flageul 3 rue Jules Ferry et 17 rue de Robien

Pierron 9 et 13 boulevard Carnot

Reux, veuve, 38 rue Jules Ferry

 

 

Charbon de terre

Robert, 11 rue Luzel

 

Charronnage

Jean Ferchal, 45 rue Ferry

 

Charcutier

Charles et Jeanne Hubert, 11 rue Jules Ferry

 

Charron

Ferchal, 45 rue Jules Ferry

D'après les souvenirs de Maria Le Ray, née en 1918 : " M. Ferchal était maréchal-ferrant. La forge avait l'entrée sur une courette donnant sur la rue. Nous allions le voir ferrer les chevaux et cercler les roues de charrettes. En 1939, il restait encore des vestiges de la forge. A cet angle de rue habitent (en 2000) la famille Pradat, les ferrailleurs, qui ont fait construire cette grande maison." 

M. Marie Ferchal est né en 1871 à  Bussac et son épouse Marie Lebreton en 1896 à Ploufragan.

 

 

 

Chaux et ciment

Laurent Louis, rue Jules Ferry

Robert, boulevard Carnot

 

Chevaux (Marchand de )

Gicquel, 20 (ou 45) boulevard Carnot

 

Cidre en gros

Robert, rue Luzel

 

Cimentier

Rideau, 12 rue Jules Ferry

Zocchetti Octave, 32 et 46 rue Jules Ferry

 


 

Coiffeur

Henri Marie (né en 1880 à Saint-brieuc), 15 rue Jules Ferry

Eugène Glo, 29 boulevard Carnot (voir photo ci-dessous)

Chez Jean, 48 rue Jules Ferry (Jean Le Croguénec a ouvert son salon en 1934)

 


Le salon de coiffure au 29 boulevard Carnot. Carte postale années 30-40


 

Conserves (fabricants de )

Dandicolle et Gaudin, boulevard Carnot

Saupiquet, rue Luzel

 

Constructions métalliques

Forges et Laminoirs, boulevard Carnot

  

Cordonnier

M. Bastien, rue Jules Ferry, à côté des établissements Le Ray (au 59)

Eugène Bastien, 23 rue Albert Thomas.

Le Chevrollier, rue de Robien prolongée (future rue Jean Jaurès)


 

Correspondant des chemins de fer

Flageul, 3 rue Jules Ferry

 

Déménagements

Flageul, 3 rue Jules Ferry

Pierron, boulevard Carnot

 

Droguerie et fabrications d’eaux gazeuses

Le Ray, rue Jules Ferry

Buvat, 14 rue Jules Ferry, eaux minérales en gros, Société Vinicole de Bretagne

 

Entrepreneurs de bâtiment

Laurent, boulevard Hoche

Henri Rideau, 12 rue Jules Ferry

 


 

 

Épiciers

Au bon Vigneron, rue Jules Ferry

Michel, 20 rue Jules Ferry

Société économique, Jean et Henriette Le Dû, 19 rue Jules Ferry

Union économique briochine, boulevard Carnot

Société Vinicole de Bretagne, 14 rue Jules Ferry

Mme Carpier, 26 rue Aristide Briand

Mme Modeste Rouxel (née à Eréac en 1893), 6 rue Aristide Briand.

 

Le 6 rue Aristide Briand, épicerie

 


Fonderies

Forges et Laminoirs, boulevard Carnot

 

Forgeron

Ferchal, 45 rue Jules Ferry

Burniaux Alphonse, 51 boulevard Carnot

 

Fourreurs

La Pelleterie de Bretagne, Jean et Thérèse Thomas, 13 bis rue Jules Ferry

 

Fromages en gros

Ciret, rue Cuverville

 

Grains (graines et farines, fourrages, tourteaux, engrais)

Laguitton,  29 boulevard Carnot

Le Bigot, 6 rue Jules Ferry

 

Hangars

Vaucouleurs, Philippe et compagnie, boulevard Carnot

  

Huiles et graisses industrielles

Huileries centrales, rue Zola. M Gazielly directeur

Société générale des huiles de pétrole, le Coucou

 

 

Maréchal-ferrant

Kervran Georges, 47 boulevard Carnot

Charles Callenec, rue abbé garnier 

 

 

Matériaux de construction

Laurent Louis, 14 rue Jules Ferry

Robert, boulevard Carnot

 

Menuisier

Collet François, 47 boulevard Carnot

 

Mercerie

Jean et Marie Jalet, 28 rue Aristide Briand

 

Moteurs

Ranjouan frères, boulevard Hoche

 

Peaux

Eugène Méheust, 33 bis rue Jules Ferry

Pradat, 7 boulevard Hoche 

 

Eugène Méheust est né en 1905 à Ploufragan, Cécile son épouse, en 1907 à Saint-Brieuc.

 

 

Pétrole et essences

Desmarais frères, boulevard du Carpont (deviendra la rue Zola)

 

Photographe

Hamonet, boulevard Hoche

 

Pommes à cidre

Laguitton,  boulevard Carnot

Robert, rue Luzel


Pommes de terres en gros

Le Bigot, rue Jules Ferry

Laguitton, boulevard Carnot

Société fermière bretonne, 4 rue Guébriant

 

Représentant de commerce

Guyonnet, 46 boulevard Hoche

Lamy, Pré-Tison

 

Rouleaux (fabricants de)

Vaucouleurs, Philippe et compagnie, boulevard Carnot

 

Sacs pour l’agriculture et l’industrie

Le Charpentier, 80 rue Jules Ferry

 

Scierie mécanique

Laurent frères, 14 rue Jules Ferry

 

Services rapides

Flageul, rue Jules Ferry

 

Tabac

Laisné, boulevard Carnot

 

Tuilerie

Le Dû, rue abbé Garnier

 

Vidanges

Le Dortz, rue Luzel

 

Vins et liqueurs en gros

Gloanec, boulevard Carnot

Le Ray, rue Jules Ferry

Société Vinicole de Bretagne, 14 rue ferry

 

 

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Sources 

 

Annuaire téléphonique 1932 Archives municipales de Saint-Brieuc. 

Journal paroissial de Sainte Anne de Robien. Archives départementales

 

 

 

 

 

 

 

jeudi 21 décembre 2023

La résidence du Parc, dans le quartier de Robien, rue abbé Garnier à Saint-Brieuc et la Résidence des Eaux minérales. 1979

 

En janvier 1979, on construit la Résidence du Parc au numéro 17 de la rue abbé Garnier à Saint-Brieuc.

Résidence du Parc, rue abbé Garnier. St Brieuc. Photo RF

Cette résidence est située sur le terrain rendu disponible après la démolition de la Coopérative agricole du Finistère qui se trouvait au bout de la briqueterie Le Dû. 
Coopérative agricole du Finistère, rue abbé Garnier. Photo 1964. Site du Musée de Bretagne

 
Sur la photo ci-dessous, comme sur le dessin de décembre 1981, on voit que des bâtiments de la briqueterie et une cheminée subsistent .

Résidence du Parc, rue abbé Garnier. St Brieuc. Photo Archives municipales


Dessin d'André Coupé 28.12.1981. La briqueterie Le Dû et la Résidence du Parc au second plan.

 
 
L'architecture est contemporaine et se compose d'un seul bâtiment de forme cubique de 6 étages, avec des terrasses pour le dernier étage. Beaucoup d'appartements bénéficient d'une agréable vue sur la Vallée de Gouédic.
 
L'entrée du bâtiment principal sur la rue Abbé Garnier s'ouvre sur la gauche avec un petit espace de style japonais agrémenté d'arbres miniatures. Face à l'entrée, un joli bassin est entouré d'arbres.
 
Résidence du Parc, entrée. Photo RF 2023

 
Le 17 B est un immeuble qui est à flanc de coteau et permet de descendre par un ascenseur jusqu'au Chemin des Eaux minérales. 

Passerelle de la Résidence du Parc. Photo RF

La Résidence du Parc, tout en haut. Photo RF
 

La "Résidence des Eaux minérales" est donc "associée" à la Résidence du Parc. Elle se situe également dans le quartier de Robien, sur la rive gauche du Gouédic. 


Résidence des Eaux minérales. St Brieuc. Photo RF


Résidence des Eaux minérales. St Brieuc. Photo RF

 

 

Prolongements

Continuer la promenade vers le Chemin des eaux minérales, ici

ou vers la suite de la rue abbé Garnier, ici


 

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mardi 19 décembre 2023

La présence protestante dans le quartier de Robien à St Brieuc. 1906-2022

 

La paroisse catholique de Robien était très influente au début du XXe siècle et on imagine bien que les très rares protestants du quartier devaient se montrer très discrets.

Il faut dire que les protestants dans leur ensemble ont eu beaucoup de mal à s’implanter dans la ville de Saint-Brieuc. 

 (ci-dessous, un livre écrit par l'abbé Camus et édité en 1900 qui donne une idée de la bataille livrée à cette époque)

 

Mais, autour du pasteur Jean Scarabin, des protestants parviennent à se réunir dans cette ville le dimanche 20 mai 1906. Tout se passe dans une salle louée dans le centre ville, au 12 rue du Champ de Mars (rue du Général Leclerc de nos jours). Les membres présents ce jour-là sont Messieurs Bird, Hansen, Hervet, Bonnet, Gouriou, Le Hech, Scarabin et Mesdames Bird, Aubin, Guillou, Doucet et Scarabin. L'assemblée désigne deux personnes pour déposer les statuts d'une association.

C'est ainsi qu'est fondée en juin 1906 l'Association de l’Église Évangélique Méthodiste de St Brieuc, inscrite au Journal Officiel du 12 juin, et dont les membres se réuniront au Temple de la rue Victor Hugo.

 

Des protestants à Robien dans les années 1900 

En 1906, il s'agit dans un premier temps de déposer les statuts à la préfecture et de nommer le comité directeur de cette Église protestante. On y trouve un habitant du quartier de Robien qui occupe le poste de secrétaire. Il s’agit de Auguste Le Hech, employé des Postes, né le 26 janvier 1869 à Bulat-Pestivien, résidant 15 rue Luzel.(Inscription au registre matricule n°1562, ici. Fiche Généalogique ici)

Dans les membres, on note aussi la présence d’une autre habitante du quartier de Robien : Anna Guillou, sans profession, née le 24 octobre 1845, résidant 39 boulevard Carnot. 

En 1920, on note une famille rue Jules Ferry.

En 1927, on a deux demoiselles rue Cuverville, Mlle Groler et Mlle Roelou. 

En 1930, M. Géraut, rue de l'Armistice et "au delà de la gare marchandise Monsieur Guernsen" (?).

De 1933 à 1942, M et Mme Leclerc, 15 rue du Pont-Chapet.

En 1947, M. Carlier (mari de Marthe Marquer, voir ci-dessous), 51 rue Cuverville.

En 1948-49, M. Christian Neihouser, habitant boulevard Hoche, né à Dommartin (Vosges) le 24 octobre 1873, est inscrit comme membre responsable de l’Église protestante de Saint-Brieuc. (Fiche généalogique ici)


La famille Marquer

La famille Marquer qui habitait dans la rue Cuverville était bien connue dans le monde protestant à Saint-Brieuc dans les années 1920-1930. Quelle est son histoire ?

Pierre Marquer est né le 31 mai 1858 à Goudelin dans une famille catholique (registre d’état civil, naissances, vue 345). 

Pierre Marquer naissance à Goudelin, registre 1858. Archives départementales.

Pierre Marquer est recensé sur le plan militaire au bureau de Guingamp en 1878 (Matricule 904, année1878, Guingamp, lot numéro 2, image 414) et il effectue son service militaire à Laon dans l’Aisne en 1880. 

Pierre Marquer. Recensement militaire Guingamp. 1878. Archives départementales.

Il rencontre alors le caporal Joseph Taquet, né en 1858 comme lui. C’est à son contact qu’il se convertit au protestantisme.
Pierre Marquer se fixe à Préseau (59) à partir du mois de septembre 1883.

Le 22 septembre 1884, à Préseau dans le Nord, Pierre Marquer épouse Marthe Taquet, née le 25 février 1861 à Préseau (image 95, acte ici), passementière (informations supplémentaires sur le site Généanet ici). Le pasteur Vincent François, domicilié à Denain, est témoin à leur mariage où il est désigné par l'officier d'état civil comme "ami des époux". La profession indiquée pour Pierre Marquer est celle de cordonnier. Le couple aura quatre enfants : Olympe, Marthe, Naomie et Joël.

Mariage Marquer-Taquet 1884. Archives du Nord. Commune de Préseau. Vue 139
Signature des témoins du mariage.

D’après Sébastien Fath dans son ouvrage Les baptistes en France, 1810-1950, Pierre Marquer s’engage activement dans l’évangélisation et la prédication occasionnelle dans les Églises de Préseau et Anzin dans le Nord.
L’Église Évangélique Baptiste d’Anzin est née en 1869 grâce au travail d’évangélisation des pasteurs Jean-Philippe Crétin et François Vincent, soutenus par l’Église Évangélique Baptiste de Denain. En 1897, l’Eglise inaugure son premier lieu de culte, rue Félix Faure. François Vincent (1833-1906) était un pasteur qui débordait d'énergie. Il avait épousé en 1859 Avéline Honorine Cadot, sœur du pasteur Aimé Cadot (1832-1915).

Sébastien Fath consacre quelques lignes pour établir une biographie sommaire du prédicateur laïc Pierre Marquer.

Puis la famille part à Valenciennes en juin 1900. Pierre exerce la profession de directeur d’atelier. La guerre 14-18 va leur faire quitter le Nord et leur fils Joël, né le 31 août 1885 à Valenciennes, mourra pendant cette guerre en 1916. Il avait 31 ans.

Fiche du site Mémoire des Hommes
 

Ils vont s’installer à Saint-Brieuc et s’impliquer dans la communauté protestante locale. Marthe Marquer est la première à s’inscrire comme membre de la paroisse en 1923. De 1927 à 1930, leur fille Naomie (née en 1887) va également s’engager et Pierre Marquer devient le vice-président de l’association cultuelle.


Solveig Hansen, une paroissienne née en 1916, les a côtoyés et se souvient : "Les Marquer venaient de Valenciennes dans le Nord, d'où ils avaient fui à cause de la Guerre 14-18. Une des filles avait été mariée mais son mari était décédé pendant la guerre. Olympe était mariée avec M. Descarpentries. La plus jeune s'est mariée avec René Carlier qui était venu du Nord pour travailler dans les mines de Trémuson. Naomie était célibataire. Les Marquer étaient de confession baptiste." (Témoignage recueilli le 24 mai 2023)

Olympe Marquer, née à Préseau (59) le 31 mai 1890, professeur de coupe, s'était effectivement mariée à Valenciennes, le 15 novembre 1913, avec Pierre Descarpentries, né le 13 novembre 1890 à Orchies, décédé le 24 août 1914 à Guise en Picardie. Marthe s'est mariée avec René Carlier et aura deux enfants. Naomie née en 1887 restera célibataire.

Pierre Marquer est décédé à Saint-Brieuc le 21 novembre 1939 et Marthe en 1948.

Compléments : 

Information pour Olympe sur le site Généanet, ici et pour son mari sur le site Mémoire des Hommes, ici) 

Mariage Pierre Marquer et Marthe Taquet en 1884, ici


 

Quand la musique dérangeait 1930

En 1930, une affaire qui s'est déroulée dans le quartier de Robien a fait grand bruit, bien au-delà des Côtes-du-Nord !

M et Mme Carro qui tenaient un bistrot dans le bas de la rue Luzel y avaient installé un piano mécanique. Autour de cette musique, des bals se déroulaient sans que personne ne trouve à redire jusqu'au jour où l’Évêque de Saint-Brieuc se mit à condamner le plus fermement cette pratique, trouvant que ces lieux étaient des endroits de perversion de la jeunesse.

Le malheur frappa la famille Caro qui perdit leur fils de 4 ans. Condamnés moralement par l’Église M et Mme Caro se virent refuser un enterrement religieux.

Seul le pasteur réformé Jean Scarabin, qui officiait au Temple de St Brieuc, leur offrit cette cérémonie.

Le journal L'oeuvre et le journal Le Citoyen (lu dans le Finistère)  relatèrent cette affaire.

L'oeuvre. 21 juillet 1930

Le pasteur Scarabin en 1939

Les protestants vus par les catholiques dans les années 1930

Entre 1936 et 1938, les curés des Côtes-du-Nord ont répondu à une vaste enquête sur la vie dans leur paroisse. Quatre questions sur les protestants sont posées, elles figurent à la page 40 d’un questionnaire qui en comporte 41, c’est dire que ce n’est pas le sujet central ! Mais cela nous renseigne sur la manière dont les protestants des Côtes-du-Nord sont vus par des catholiques.

J. Marcadet, le curé de la paroisse Sainte-Anne-de-Robien,  a répondu qu’il n’y avait qu’une seule famille protestante dans la paroisse et, en parlant des parents catholiques qui seraient allés dans un temple protestant : « Quelques uns sont allés dans cette salle par curiosité ».

Un article du journal paroissial du 31 août 1930 met aussi en évidence la défiance envers les protestants qui viennent "chez nous", comme le mentionne le curé dans son titre. Les termes utilisés ne sont pas anodins : le curé "met en garde" au sujet de ces "quêteurs inconnus"...


Bulletin paroissial. 1930. Archives départementales.

 

Dans les années 1960

Bien plus tard, dans les années 60, dans la paroisse de Robien, l’heure est au dialogue entre catholiques et protestants sous l’impulsion de Jules Auffray, curé de Robien et du pasteur Kieffer.

Les chrétiens se retrouvent pour un temps fort, au moment de la semaine de l’Unité, qui se déroule chaque mois de janvier.

A l'occasion de l'ordination du pasteur Kieffer, une conférence est organisée dans une salle du quartier de Robien à St Brieuc où le pasteur Paul Gerber s'adresse à tous les chrétiens.

En 1967, une grande exposition sur la Bible est présentée pendant une semaine au mois de mai. Elle est accompagnée de trois conférences. La première est proposée au Temple par le pasteur Jean Barral (de l'Alliance biblique) et la seconde, à la salle de Robien, est animée par le chanoine Péron, curé de Guingamp et par le pasteur Barral.

Dans les années 70, la forme des rencontres change mais sur le fond, le dialogue se poursuit.  En 1976, le pasteur Blanc rencontre l'abbé Auffret de Robien, Le Borgne de Plérin, Le Conniat de St Vincent de Paul et l'abbé Giblat. Ces rencontres se déroulent dans un très bon état d'esprit.

En janvier 81, échange de chaire, le pasteur Le Cozannet donne la prédication à l'église de Robien et une semaine plus tard, le curé de Robien prêche au Temple.

Emile Le Cozannet

Dans les années 1990 et 2000, l’église de Robien est un lieu très vivant et de nombreuses cérémonies œcuméniques s’y déroulent.

En 1996, 200 personnes sont réunies pour une prière oecuménique dans l’église Sainte-Anne-de-Robien. C’est Pierre Charlot, président du Conseil presbytéral de L’Eglise Réformée, de France qui débute la cérémonie par un discours d’accueil.

Pierre Charlot

La présidence est assurée par le pasteur Thomas Mentzel de l’Eglise Réformée. On note aussi la présence de José Loncke de l’Eglise Baptiste de Morlaix.

A gauche, le pasteur Thomas Mentzel

En 1998, catholiques et protestants prient ensemble et Caroline Engel, pasteure à  de l’Eglise Réformée est présente, ainsi que d’autres membres de la communauté protestante comme le docteur Erling Hansen, bien connu alors à St Brieuc, et des évangéliques baptistes. Catholiques et protestants alternent lectures et chants.

 

En janvier 1999, à l'église Sainte-Anne de Robien, protestants et catholiques sont venus prier ensemble sous la présidence de  Monseigneur Fruchaud dans une célébration préparée en commun. La pasteure Caroline Engel était présente pour les protestants. (Ouest-France, 22 janvier 1999).

Dans les années qui suivront de moins en moins de moments de partages et de cérémonies se déroulent à l'église de Robien et les semaines de l'Unité continueront dans d'autres lieux...


Les protestants évangéliques dans le quartier de Robien.

L’Église protestante évangélique s'est installée à partir de 1960 au 10 rue Anne-de-Bretagne, dans le quartier de Robien. Elle est membre de la Fédération évangélique de France.

En 1975, deux manifestions sont annoncées par voie de presse.

17 mai 1975 Ouest-France

18 juillet 1975 Ouest-France

En 1985, on trouve cette Eglise sous le nom de "Mission évangélique Croix-Péron", en référence au nom du carrefour de la Croix-Péron, proche de la rue Anne-de-Bretagne.

Jusqu'en 2010, elle bénéficiait des services de pasteurs puis elle a été animée par une association culturelle présidée par Pierre Dubois. L'assistance moyenne au culte du dimanche était de 50 personnes. Ce groupe s'est particulièrement investi en 2010 pour présenter à l'espace Lamennais une pièce de théâtre jouée par 15 acteurs amateurs sur l'évangile de Marc, appelée "Marc, l'expérience" (samedi 22 janvier 2011).

L'Eglise évangélique a déménagé par la suite dans un autre quartier de Saint-Brieuc.

10 rue Anne de Bretagne à St Brieuc
 

Une autre Église évangélique appelée "Association La Paix de l’Éternel" a utilisé les anciens locaux industriels du site de la rue du Pré-Chesnay au numéro 38 à partir de 2015. Elle a fait des travaux pour transformer en partie des bâtiments en lieu de culte. D'autres travaux de mise aux normes et construction de sanitaires ont également été effectués.

L'association est enregistrée comme une association culturelle et de loisirs qui pratique le chant Gospel. C'est aussi une association religieuse qui avait pour but : "adorer et louer Dieu l’Éternel, d’évangéliser les gens, afin de donner espoir aux âmes découragées et de réconforter celles déjà fortes".

Puis les buts ont été redéfinis ainsi : "faire vivre et connaître la confession de foi du christianisme".(Association Loi 1901)
Son siège a été situé au départ dans le quartier Balzac puis au 22 rue Ambroise Croizat bâti. 2 11ème étage, porte 22 à Saint-Brieuc.

Le 38 de la rue du Pré-Chesnay à St Brieuc. Photo RF

Intérieur du 38 de la rue du Pré-Chesnay à St Brieuc. Photo RF


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Si vous avez des remarques ou des éléments pour compléter cet article, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite...

 

Sources

Registre des membres de la paroisse protestante de Saint-Brieuc.

Questionnaires  3F11a et 3F11b. Diocèse de St Brieuc

Articles de Ouest-France, 22 janvier 1996, 23 janvier 1998, 27 janvier 1999.

Article sur l'histoire des protestants dans les Côtes-du-Nord, ici 

Fiche dans Généanet sur Auguste Le Hech, ici

Mariage Pierre Marquer et Marthe Taquet en 1884, ici

A propos de Pierre Marquer, histoire de l'Eglise évangélique d'Anzin, cliquer ici

Article de Ouest-France du 24 janvier 2010 sur la présence de l’Église évangélique rue Anne de Bretagne

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...