vendredi 8 août 2025

Les bistrots de Robien, rue de Trégueux et chemin des Eaux Minérales

Rue de Trégueux : Chez Rault puis Chez Line, chez Ruellan, L'Horizon et Chez Monique, Sixties

Dans le recensement de la population en 1901, on apprend le nom de deux propriétaires de débits de boissons à la Croix-Perron : Théophile de Gestin et Jean-Louis Philippe. En 1906, il s'agit de Marie Morvan, née Glon, débitante au numéro 24 et de Jeanne Marie Bresset, débitante. Ce sont peut-être les anciens propriétaires d'un de ces établissements mais le secteur a tant changé qu'il est difficile de les situer.

CHEZ RAULT, CHEZ MAHÉ, LE CAFÉ DU CHAMP DE FOIRE, CHEZ LINE, BAR DE LA CROIX-PERRON  

Avant les années 1940, à la Croix-Perron, au numéro 2 de la rue de Trégueux, il y avait un bar. Cet établissement a été tenu par M et Mme Rault en attendant que leur boucherie-charcuterie finisse d'être construite juste en face, en 1940.
Dans les années 50 et jusqu'au début des années 70, le bar était tenu par M et Mme Mahé. C'était le rendez-vous des boulistes.

Le bar s'est appelé "Café du Champ de foire", comme on le voit sur la photo ci-dessous, à l'occasion de travaux en 2020 qui ont fait apparaitre une partie de ce qui était écrit.

Ancien Café du Champ de foire, rue de Trégueux. Photo RF 2020

A la fin des années 50, début des années 60, M et Mme Mahé étaient les seuls dans ce secteur a posséder le téléphone, les gens du quartier y allaient aussi pour ça. La belote était une distraction courante dans ce bistrot où étaient aussi organisés des concours (voir plus bas l'article de Ouest-France de 1956). Dans la cour Mme Danno, la nièce de Mme Mahé avait son salon de coiffure.

Plus tard, dans les années 70 et 80, ce bar s'est appelé "Chez Line", la patronne s'appelait Line Dabat, son mari s'appelait Fernand. 

Le bar de la Croix Perron était le siège de l'Amicale des Médaillés Militaires de Saint-Brieuc en 1995.

Bar de la Croix-Perron En 2009

En 2008. Image Google Street

Après "Chez Line", le pas de porte a été repris mais uniquement dans une activité de restauration, dans un premier temps par L'Anis étoilé.

L'anis étoilé en 2011. Image Google street

Le restaurant "L'Ours herbivore" a pris la suite.


                   Paroles d'habitants

Jean-Claude Le Chevère nous livre ce témoignage : 

"En tant que cyclotouriste à l’ACB (le club briochin a compté plus de 300 licenciés dans les années 80, c’était alors le premier club de France) j’ai fréquenté deux établissements robiennais, le Tout Va Bien et la Croix-Perron. Le plus souvent nous nous arrêtions à la Croix-Perron, longtemps tenu par Line, une maîtresse femme qui n’hésitait pas à remettre en place un client dont la tenue laissait à désirer. Elle personnifiait l’endroit. On disait d’ailleurs : « on va boire un pot chez Line.» Le dimanche midi le café était toujours plein et pour nous, cyclos, il offrait l’avantage d’avoir une cour où nous pouvions ranger nos vélos en sécurité".

CHEZ RUELLAN, LE CHASSE SPLEEN, L'ARMORIQUE 

Bar au numéro 19

En 1996 existait le bar-restaurant L'Armorique, au début de la rue de Trégueux, certainement au numéro 19. Avant de fermer, cet établissement s'est appelé "Le Chasse spleen" (à vérifier).


Bar du numéro 26 

Au numéro 26 se trouvait le bar de Julie Thomas, inscrite comme "débitante" dans le recensement de 1936

Bar du numéro 28 

Au numéro 28 se trouvait le bar d'Ernestine Ruellan, inscrite comme "débitante" dans le recensement de 1936. Son mari, Henri, travaillait chez Le Bigot comme manœuvre. M. et Mme Ruellan tenaient un stand tous les ans à la Foire St Michel en septembre et ils vendaient des galettes-saucisses. Le Chasse Spleen a été installé au 28 rue de Trégueux avec un bar qui faisait aussi restaurant. L'établissement a même proposé du pain dans les années 2010.

Le Chasse Spleen en 2008. Image Google.

Le Chasse Spleen en 2011. Image Google.

Le rez-de-chaussée de l'actuelle maison du 28 rue de Trégueux a beaucoup changé avec ses deux grandes portes de garages.
 

L'ex-bistrot "chez Ruellan", 28 rue de Trégueux. Photo Google Map

 L'HORIZON

 Depuis juillet 2013, on trouve aussi le bar-restaurant de l'Horizon au 43 rue de Trégueux.

L'Horizon en 2013. Image Google

Les propriétaires, Rodolphe Thollon, Joël Thouron et Marc Fernandez, tenaient auparavant le Chasse Spleen.

Rodolphe Thollon, Joël Thouron et Marc Fernandez,10 août 2013. Photo Ouest-France


Bar du numéro 48 

Au numéro 48 se trouvait le bar de Jean Jégou, inscrit comme "débitante" dans le recensement de 193

CHEZ MONIQUE (hors de Robien) 

 « Chez Monique », est un café ouvert par Monique Guégan-Oréal et Christian Guégan en 1976 au 114 rue de Trégueux (donc un peu en dehors du secteur de Robien). La terrasse et les pistes de boules bretonnes créent une autre ambiance aux beaux jours.La cessation d'activité est intervenue le 4 août 2015.

 

En 2016 Image Google street



LES SIXTIES (hors de Robien)

Au 121 rue de Trégueux, le bar Les Sixties, tenu par Gérard Bohec qui a cessé d'exercer le 8 novembre 1995. Le bar-restaurant s'est ensuite appelé "L'Intense" avant de fermer définitivement en novembre 2012 et d'être transformé en habitation aujourd'hui.


Chemin des Eaux Minérales

En 1916, Mme Boleillon  était inscrite comme débitante au Moulin au Chaix. Le 23 mars 1916, Mme Boleillon adresse une réclamation au Préfet en lui indiquant que la dernière crue a causé des dégradations aux berges et au chemin latéral longeant la rive gauche de la rivière. Elle ajoute qu'aux abords d'un petit pont en pierre établi sur le Gouédic et donnant accès à son auberge se trouvant sur la rive droite, la crue a enlevé une partie du chemin avoisinant le dit pont, et que, de ce fait, il est très dangereux d'y faire passer une charrette chargée.


Si vous avez des commentaires ou des documents sur l'histoire des bistrots de Robien, vous pouvez utiliser le formulaire de contact en haut à droite de la page, en laissant votre adresse mail pour une réponse. Merci d'avance.

 

La tournée des bistrots de Robien continue ici...

Bistrots rue Jules Ferry 

Bistrots rue abbé Garnier

Bistrots boulevard Carnot

Bistrots boulevard Hoche

Le bistrot rue de Robien

Bistrots rue Luzel

 

Retour à la maison (le sommaire) ICI

Sources

Archives municipales, dossier de presse des années 1996 et 1998 avec des articles de Ouest-France. 

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1911, 1936. 

 
Archives départementales, dossier 84D 61 (établissement dans le chemin des eaux minérales)

Site internet, greffe du tribunal de commerce.

 
1956 25 février. Ouest-France. Concours de belote au Café Mahé

lundi 4 août 2025

Les écoles publiques dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, rue Guébriant, boulevard Carnot. 1903

  

Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Plan de l'école des garçons à Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

 

Cet article n'a pas pour ambition de raconter l'histoire complète des écoles publiques du quartier de Robien mais simplement de donner quelques repères et d'évoquer la création de ces écoles en illustrant de documents anciens...

 

Le projet pour les écoles publiques de Robien. 1901

Le quartier de Robien subit une véritable explosion démographique au passage du XXe siècle. Entre 1896 et 1901, la population va tripler et atteindre plus de 1000 habitants. Les familles ont beaucoup d'enfants et il devient urgent d'y construire des écoles publiques.

Après avoir fait dresser des plans par l’architecte de la Ville de Saint-Brieuc, le 20  décembre 1901, la municipalité, sous la conduite de M. Louis Hélary, délibère en vue de la création d’une école publique de filles et d’une école de garçons à Robien.

Plan d'ensemble de la construction des écoles de Robien 1901. 5 Fi 057. Archives municipales
« L’école de filles comprend deux classes pouvant contenir 50 élèves et une classe enfantine pour 50 enfants. La maison d’habitation comprend un appartement de 6 pièces pour la directrice et deux logements de chacun deux pièces et un cabinet pour les institutrices ». 

La classe enfantine dispose d’un réfectoire. Dans la cour de l’école des filles, on a prévu un préau et des toilettes. Sur ce premier plan de 1901, la cour des filles donne sur le boulevard Carnot.

Façade boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 
Pignon boulevard Carnot, école des filles. St Brieuc. Robien. 1901. 5 Fi 124. Archives municipales

Ecole des filles boulevard Carnot, St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 L’école des garçons comprend deux classes pouvant contenir chacune 50 élèves. La maison d’habitation comprend un appartement de 5 pièces pour l’instituteur et un logement de quatre pièces pour l’adjoint. Sur ce premier plan de 1901, la cour des garçons donne sur la rue Guébriant.

Ce projet est approuvé par le Ministre de l’Instruction Publique le 10 octobre 1902.

St Brieuc. Plan des écoles de Robien 1901. 5 Fi 124. Archives municipales
 

Les débuts de l’école publique. 1903

L’école des garçons ouvre en 1903. Mais les plans sont revus pour l'école des filles.

Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904 Archives municipales


 
Plans d'agrandissement. 16 juillet 1904. Archives municipales


Plan de 1905, approuvé en 1907. Archives municipales

Après approbation du plan de l'architecte en octobre 1904, le projet de construction de l'école des filles est mis en route.

L'architecte Bourgin est l'auteur de nombreux plans pour la ville de St Brieuc. L'historien M. Illio a raison de dire qu'il mérite une mention spéciale : "Il fut à la fois architecte du département et architecte de la commune. Il mourut en 1929. Il était le beau-frère du Président de la République Millerand.

A son compte, il construisit beaucoup de bâtiments, qui contribuèrent à donner à la Ville sa physionomie du XXe siècle. Pour l'Etat, Bourgin a construit l'Hôtel des Postes, pour la commune (son ami, le maire Servain, était un grand bâtisseur), les écoles publiques Baratoux, Guébriant, Carnot, Poutrin, Berthelot...


L'école est aussi un lieu de culture pour le quartier de Robien

"Une bibliothèque populaire", fondée par la Municipalité, est installée en janvier 1906 à l'école de la rue Guébriant. 

Heures d'ouverture : 20h à 22h les lundi, mercredi et vendredi; dimanche de 17h à 19h.


En 1905, Mlle Cances est nommée adjointe boulevard Carnot (Ouest-Eclair 23 mai 1905)

Dans le recensement de 1906, on trouve  le nom des premiers instituteurs qui logent dans l’école rue Guébriant : Jean Morvan, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel et Louis Tassel, instituteur, né en 1887.

Le directeur de l'école des garçons et la directrice de l'école des filles disposent d'un jardin (plan ci-dessous)

Jardins entre les deux écoles. 1901 Archives municipales

 

1905 Archives municipales


1905 Archives municipales

Les plans dressés par l'architecte en 1905 se révèlent déjà insuffisants.

En 1906, un projet d’agrandissement de l’école des filles est transmis aux différentes autorités, il porterait le nombre des classes de quatre, à six pour un total de 282 élèves déjà présentes. Le projet prévoit la construction d’une salle de travail manuel et d’une salle d’enseignement ménager et d’un préau pourvu de sanitaires.

Personne ne conteste cet agrandissement car l'école est beaucoup trop à l'étroit : une classe se trouve pour le moment dans l’appartement de la directrice ! 

Les nouveaux plans sont approuvés le 22 janvier 1907 mais il faut attendre 1909 afin que se concrétise la construction des classes supplémentaires. Elles sont bien nécessaires pour faire face à l'augmentation constante des effectifs : entre 1901 et 1912, la population aura augmenté de 600 habitants, c'est considérable.


Le quartier de Robien bénéficie d'un très bel outil avec ses écoles publiques mais cela va générer des jalousies du côté du quartier de Gouédic ! 

Voilà maintenant que l'on peut lire dans la presse en 1909 que "le quartier de Robien est favorisé" !

2 décembre 1909 Ouest-Eclair

En janvier 1910, un nouveau chantier est lancé avec la construction de deux classes supplémentaires pour l'école des garçons.

Affiche 1910. Archives départementales 2o278.14


L'affaire du pensionnat. 1909

Par une lettre du 17 février 1909, Mme Boutier, la directrice de l'école du boulevard Carnot, sollicite le Conseil municipal demande l'autorisation officielle d'établir un petit pensionnat qui fonctionne déjà depuis deux ans.

La Ville a mis a disposition un petit pavillon pour les instituteurs mais comme il y a de la place, la directrice y loge des élèves pensionnaires.

Certains conseillers s'y opposent mais le Maire et M. Boyer, le rapporteur de ce sujet, ont convaincu leur auditoire. Les Républicains votent pour l'officialisation du pensionnat.

Instituteurs boulevard Carnot :
Boutier, direction 7 classes
Laboureur, directrice 7 classes
Gilbert, adjoint
Le Pennec, née Rolland
Le Men, née Cances
Le Maître, née Souyet, jusqu’au 10 septembre
Anne-Marie Busson, née Le Bihan, vient des Villages, remplace Le Maître à partir du 18 septembre (voir ci-dessous sa fiche, AD22 dossier personnel 1T573)
Le Mercier
Nicolas, née Le Roux

Document AD22
Instituteur école rue Guébriant en 1911
M. Morvan, direction d’école 5 classes
Mme Morvan, née Le Normand
Nicolas
Kerroux
Conan
 

Les transformations de l'école jusqu'en 1914

Avant 1914, l'école a bien changé, des classes supplémentaires ont été construites, des cours professionnels sont créés (comptabilité, couture, etc.) et une cantine scolaire est proposée en hiver.

École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122
 
 
École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122


École Guébriant. Plans 1909. Archives municipales. 5 Fi 122

 
 Archives départementales 2o278.14

 Archives départementales 2o278.14


L'école pendant la Guerre de 1914

École des Filles. Robien, année 1917. Photo Germaine Guays. Ouest-France 28 novembre 1990

 

Parole d'écolière. Germaine Hello née en 1905.

"Je me plaisais beaucoup à l'école Carnot; la directrice était Madame Laboureur et mon institutrice s'appelait Madame Le Mercier. Elle était très sévère, il fallait travailler dur. On passait le Certificat d’Études à 11 ou 12 ans.

Mais pendant l'année scolaire 1917-1918, nous avons dû laisser la place aux blessés de guerre. Je suis donc allée à l'école de la Providence".

Germaine Hello (Guays par son nom de mariage) raconte que l'école des filles a été fermée à la dernière année de la Guerre 14-18. Elle fait référence à cette période où la Ville de Saint-Brieuc avait été obligée de trouver des lieux pour soigner les victimes de la guerre. Quatorze hôpitaux étaient ouverts et l'école des Filles, 15 boulevard Carnot était désignée comme "Hôpital complémentaire 100". Cet hôpital possédait 122 lits et avait déjà fonctionné du 1er juin 1915 au 10 mai 1916.

Germaine a organisé des retrouvailles le 14 décembre 1991, dans la petite salle de Robien, pour retrouver ses anciennes camarades de classe présentes sur la photo de 1917. Léonie Belleret (dit "Mimi-Jan") et Eugénie Corbel étaient au rendez-vous 74 ans après. Martine Guilvic et Alice Hervé n'avaient pu venir...

Les premiers instituteurs et institutrices

Dans les recensements, on trouve les noms des enseignants des écoles publiques du quartier de Robien :

1906, Rue Guébriant : Jean Morvan, instituteur, né en 1866 à Pludual ; Marie Morvan, institutrice, née le Normand, née en 1866 à Loc Envel ; Louis Tassel, instituteur, né en 1887

1906, Boulevard  Carnot : numéro 13 Marie-Julienne Boutier, veuve née Arthur, directrice école publique ; numéro 15 Alice Herpe, institutrice;

1909, Mme Boutier, directrice de l'école boulevard Carnot, direction 7 classes ; Gilbert, adjoint ; Le Pennec, née Rolland;
Le Men, née Cances ; Le Maître, née Souyet, jusqu’au 10 septembre ; Busson, vient des Villages, remplace Le Maître à partir du 18 septembre ; Le Mercier ; Nicolas, née Le Roux.

1911. Instituteurs école rue Guébriant : M. Morvan, direction d’école 5 classes ; Mme Morvan, née Le Normand ; Nicolas ; Kerroux ; Conan.

1917, Mme Laboureur, directrice de l'école boulevard Carnot 

1929, Jean Villeneuve, directeur école jusqu'en 1932 (Dossier 1T563 AD22)

1931, Rue Guébriant : Jean Villeneuve, directeur école ; Marie Villeneuve, femme, institutrice ; Au numéro 6, François Le Nôtre instituteur ; au numéro 22 Émilie Tassel institutrice.

1931 à 1940, Radégonde Carré, née Liéré, née le 30 septembre 1886 à Vouillé dans les Deux-Sèvres, adjointe à l'école Carnot du 1er octobre 1934 au mois de décembre 1940 (Dossier personnel aux Archives 22 1T574)

1936, Rue Guébriant : Camille Saindrenan, directeur de l’école ; Marie Saindrenan, institutrice ; Hélène André, institutrice.

1936, boulevard Hoche : numéro 26 Ferdinand Nicolas, directeur école ; Marie Nicolas, institutrice

Plan du quartier. 1938. Archives municipales 5Fi190

Une plaque pour François Clairon

En juin 1920, une plaque va être posée à l'école en mémoire de M. Clairon, instituteur-adjoint à l'école Guébriant et tué en 14-18.

François Clairon 22 juin 1920. La dépêche de Brest.
Portrait, Jean Villeneuve, directeur 1929

Jean Villeneuve est né le 29 mars 1876 à Merdrignac. après avoir enseigné comme instituteur dans le département, il arrive comme directeur à l'école Guébriant en 1929 et y restera jusqu'en 1931 (dossier AD22 1T563)



La nécessaire construction de l'école Hoche

Le 13 juillet 1936, la municipalité s’engage dans l’acquisition d’un vaste terrain appartenant à Monsieur Sébert, situé entre le boulevard Hoche et le sentier d’Yffignac (qui deviendra la rue François Ménez).

Cette décision procède d’une analyse détaillée des effectifs scolaires qui ne font qu'augmenter. La situation est exposée au Conseil municipal : l’école publique de garçons de Robien « Ecole Guébriant » qui comptait 188 élèves en 1927-1928 passe à 197 en 1930 et 287 élèves en 1936.

Depuis la création de l’école, le nombre de classes est passé à 5 mais s’est révélé insuffisant et il est devenu nécessaire d’installer une classe de garçons dans la salle des fêtes de l’école des Filles pour pouvoir y installer un maître supplémentaire.

En 1936, la situation est la suivante : 287 garçons, 6 classes, soit 48 élèves par classe. Le directeur annonce 300 élèves à la rentrée prochaine.

La population du quartier ne va cesser d’augmenter avec les nouveaux lotissements en cours. La municipalité table sur 400 élèves à l’école des garçons dans un avenir proche.
Du côté de l’école des filles, l’effectif est passé de 259 en 1929 à 336 en 1932-1933. Il faut donc prévoir une dizaine de classes de filles.

Suite à la création de l’Ecole libre de filles, le nombre des élèves est tombé à 315 puis est revenu à 336 en 1935 pour 7 classes, soit 48 élèves par classe. La municipalité a dû pour les filles, aménager une classe dans la partie non occupée de la salle des fêtes. En retirant les garçons du groupe scolaire actuel de Guébriant, les locaux seraient très vite occupés par les classes de filles.

Le 23 avril 1937, la Ville complète ses acquisitions de terrains en vue de la construction d’une nouvelle école. Elle achète un terrain attenant à celui de M. Sébert, de 427 mètres carrés à M. Louis Feurgard, propriétaire, 7 rue Jules Ferry. Malheureusement la guerre 39-45 viendra ruiner la réalisation de ce projet. La première rentrée de l’école Hoche ne se déroulera qu'en septembre 1956.

 

 Une bizarrerie

Le 21 mars 1938, le journal La dépêche de Brest publie un article décrivant la première Fête de l'arbre qui se serait déroulée "au terrain de camping de Robien" avec les enfants des écoles. 

Ce qui est bizarre c'est qu'aucune autre archive ne rapporte la trace d'un camping à Robien à cette époque. Le camping ne sera aménagé qu'en 1957...


Les écoles publique de Robien pendant la Seconde Guerre mondiale

Les écoles du groupe Guébriant-Carnot  sont réquisitionnées pour les besoins de l’armée au début de la guerre 39-45. Le  Conseil municipal fait le point le 15 mars 1940 sur toutes les mesures qu’il a fallu prendre d’urgence. 

La recherche de locaux de remplacement pour recevoir les élèves du quartier de Robien a concentré toutes les attentions. La municipalité a utilisé au maximum les locaux des écoles les plus proches mais elle a dû se résoudre, à partir du 1er octobre 1939, à installer des classes dans des locaux privés qui ne sont pas vraiment adaptés.

Ainsi une classe s’est retrouvée maintenant dans les bureaux des Huiles Shell, rue Émile Zola, une autre dans une dépendance du Café du Bon Coin, rue de Robien ! Rue Émile Zola le loyer payé par la mairie sera de 1500 francs pour l’année. De son côté, M Le Bras, propriétaire du Bon Coin qui garantit la location d’une grande pièce cimentée à usage de garage, avec un petit terrain vague devant le local et accepte la somme de 1200 francs pour l’année. D'autres élèves empruntent la passerelle piétonne pour rejoindre le Foyer laïc boulevard Charner où des salles de classe ont été aménagées.

Après six mois d’occupation, les locaux seront rendus à la ville à partir du 31 mars 1940.

Les ennuis ne sont pas terminés…

Les écoles du quartier sont réquisitionnées par les troupes d’occupation. La cantine ne peut plus fonctionner. Le service départemental des réfugiés met alors à la disposition du matériel de cuisine au service de la Ville. D’autre part, la Ville est autorisée par le service départemental des réquisitions à occuper trois baraquements édifiés par ce service sur la Place de Robien. Ils ont été aménagés pour un usage scolaire et fonctionnent depuis le 1er octobre 1941.

Ces baraquements devaient servir provisoirement de classes mais cette situation perdurera au moins jusqu'en 1948. (décision du conseil municipal de fin décembre 1947)

 

 

Décembre 1941, un élève de l'école Guébriant rencontre le Maréchal Pétain

Sous le titre « Dix enfants des Côtes-du-Nord sont partis pour Vichy », le journal Ouest-Eclair nous raconte qu’un rendez-vous a été organisé par le maréchal Pétain avec 10 enfants du département dont le jeune Antoine Chalmet de l’école Guébriant.

Accompagnés par le censeur du Lycée Le Braz, ils sont partis en train « pour être à Vichy les hôtes du chef de l’Etat l’après-midi du dimanche 28 décembre 1941 et seront de retour par mardi matin par l’express de cinq heures. »

La conclusion de l’article est pleine d’enthousiasme : « Nul doute que ces heureux et jeunes voyageurs reviendront de Vichy avec un souvenir impérissable de leur réception par le Maréchal Pétain »

Ouest-Eclair 29 décembre 1941

 

Souvenir d'enfant

« Pendant la guerre, un abri avait été construit au bout de la cour de l’école, comme sur le modèle des abris du chemin de fer. Quand il y avait des alertes il fallait aller s’y cacher. »
Michel Dhénaut



Les écoles juste après-guerre 

Guy Flageul est né en 1939, il se souvient de ses premiers pas à l’école Guébriant et Hoche après 1945 :  


« On commençait à l’école Guébriant au début du primaire.

 Mais après on allait à Hoche dans des baraquements provisoires, ce n’était pas des classes en dur.

Enfin, quand on était à l’âge du Certificat d’Études, on retournait à Guébriant ».

 

 En 1949, M. Francis Boisard est le directeur à Guébriant et il est récompensé par la Médaille d'argent de l'enseignement (Ouest-France 12 octobre 1949).


 

L'école de filles et l'école maternelle dans les années 60

A la rentrée de septembre 1956, les classes maternelles et l’école des filles ne bougent pas, elles ne déménagent pas dans la nouvelle école du boulevard Hoche.  Les plus grandes filles des classes de Cours Moyen rentrent par le boulevard Carnot tandis que les maternelles, CP, CE1 rentrent par la rue Guébriant. 
Ce n'est qu'au moment de la mixité dans les écoles que les filles rejoindront alors les garçons à l'école Hoche.

Dans la cour de l'école Guébriand à la rentrée. 16 septembre 1959 Ouest-France
 
 
Souvenirs, souvenirs
 
"Je suis allée dans cette école jusqu’en 1951. La directrice était Mme Lécuyer, assistée  de Mme Corbel, Mme Jonny et Mme Glon. Dans les années 69/70, l'école était dirigée par M. Le Corvaisier. Sa femme y enseignait aussi. Un grand instituteur comme on en voit plus beaucoup".
                                                           Françoise Sérandour. 
 
 
 
Le saviez-vous ?
 
Boulevard Carnot. Photo RF
 
Avez-vous déjà remarqué ces deux anneaux, l'un en dessous de l'autre, sur un pilier du portail de l'école boulevard Carnot ? Ce sont les anneaux qui permettaient de mettre le drapeau tricolore lors des cérémonies patriotiques.
 
 
L'attachement à l'école
 
Les parents sont attachés à leur école et sont impliqués dans la vie de ces établissements scolaires. Ils se regroupent au sein d'associations.

Même lorsqu'ils ne sont plus élèves ou parents d'élèves, certains veulent continuer d'entretenir cette mémoire. C'est ainsi que sera créée en 2003 l'Association des Anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Pour preuve également le succès remporté par des sites comme "Copains d'avant" qui permet de retrouver ses anciens camarades de classe...


2003. Création de l'association des anciens élèves des écoles Guébriant et Carnot. Journal officiel



L'association des anciens de Hoche-Guébriant. A droite Liliane Frostin, la présidente. 1er février 2014 Ouest-France

 

A suivre :

L'histoire de l'école Hoche, cliquer ici

 

 

 

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Rappel : cet article est très loin de retracer toute l'histoire de l'école Guébriant dans le quartier de Robien mais si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire de l'école Guébriant, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.


Nicole Connan a effectué sa première rentrée à l'école maternelle publique Guébriant en tant qu'institutrice en 1975, et en 1981, elle est devenue directrice. Photo Ouest-France 23 janvier 1997


 

 

Sources

 

Plans des écoles de Robien 1901. 1905. 1909. 5 Fi 124. 5 Fi 122. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal. 1936, 1937. Archives municipales

Délibérations du Conseil municipal du 15 mars 1940 et 6 septembre 1943.

Les écoles de Saint-Brieuc. Dossier 2o 278.14. Archives départementales.

Création d'association de parents d'élèves. 1959 et 2003. Journal officiel

Article de Ouest-France 1989, 28.11.1990, 1993

Recensements 1901, 1906, 1931, 1936. Archives départementales en ligne

J.B Illio, Histoire de Saint-Brieuc, 1931



 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...