dimanche 1 octobre 2023

Les habitants du quartier de Robien à Saint-Brieuc et la guerre d'Algérie.

A partir de 1950, les jeunes appelés, à partir de leur vingtième année, passaient devant « le conseil de révision » et étaient jugés aptes ou inaptes au service militaire pour une durée de 18 mois, d'autres choisissaient de s'engager.

Au moment de la guerre d’Algérie, à partir de 1954 et jusqu’en 1962, certaines classes ont prolongé leur période de service militaire jusqu’à 30 mois. De nombreux jeunes gens du quartier de Robien ont été concernés par cet appel sous les drapeaux à cette époque...

Certains cherchaient des moyens d'y échapper. Alors que la guerre d’Algérie pointe, un copain de Claude, qui était aux pompiers de Paris, lui conseille de tenter les épreuves d’entrée. Claude, ce jeune de Robien, en âge de partir, raconte :  « Il y avait tellement de demandes pour éviter d’être enrôlé en Algérie qu’il fallait être sacrément sportif parce qu’ils pouvaient se permettre de trier parmi les candidats. J’en ai bavé, mais j’ai réussi, grâce à la boxe. Je suis donc entré dans le régiment des sapeurs-pompiers de Paris en 1959. »

En dehors des pages générales dans les journaux, la presse locale publiait régulièrement des photos des soldats en Algérie, éloignés de leurs familles. Ces photos ressemblaient plus à des équipes sportives qu’autre chose et lors des rares permissions, ces jeunes n’étaient pas très bavards. Peu de choses filtraient sur "les évènements d'Algérie" que l'on ne nommait pas encore une guerre.

10 juillet 1959 Ouest-France

Ci-dessus, les aviateurs bretons, on a debout à gauche, Joël Douarin, fils de M et Mme Douarin, cafetiers rue du Port et à droite, Robert Lorand, de Saint-Brieuc, "le sympathique sportif briochin".

4 novembre 1960 Ouest-France Claude Campeyrot de St Brieuc, en bas à droite

 

En bas à gauche, Belloeil de Saint-Brieuc. 6 décembre 1961 Ouest-France

L’irruption de la violence de ce conflit apparaissait dans la page de Saint-Brieuc de Ouest-France lorsqu’il y avait un mort au combat.

C'est ce que nous allons découvrir pour ce qui est du quartier de Robien.

 

Des habitants du quartier de Robien ont perdu la vie dans ce conflit.

Yvon Morin

Le décès d'Yvon Morin ne donne lieu qu’à un bref communiqué dans la rubrique des obsèques.

Yvon Albert Alain Morin, né le 19 décembre 1936 à Saint-Brieuc, a été tué à Alger en Algérie le 28 juin 1957 dans sa 21e année. Yvon Morin était soldat. Ses obsèques ont eu lieu en l’église Sainte-Anne-de-Robien le mercredi 4 septembre 1957. Il a été inhumé au cimetière St Michel à St Brieuc. 




Michel Robin

Michel Robin est né le 31 janvier 1935 à Saint-Louis au Sénégal.

Il a été tué le 16 avril 1958 à Afir Azazna en Algérie. Il était sous-lieutenant et entrait dans sa 24e année. Ses obsèques ont eu lieu en mai 1958 en l’église Sainte-Anne-de-Robien. Certainement en raison de son grade, une photo et un texte ont mis en lumière ce décès. 


Obsèques de Michel Robin, 31 mai 1958 Ouest-France

La messe fut célébrée par M. l’abbé Beaurepaire, recteur des Villages, assisté des vicaires Clogensou, aumônier militaire et la conduite au cimetière par M. L’abbé Lemordant, recteur de Robien. Les drapeaux des anciens Coloniaux, de l’Union Nationale des Combattants et de F.F.I rendaient les honneurs. On notait la présence de militaires comme celles du commandant Castel-Barou, représentant le colonel Le Moniès de Sagazan et du commandant Perrin, commandant le 2e bataillon du 38e R.I.T ou encore celle d'officiers de l’état-major. Des représentants des associations patriotiques, de la gendarmerie et de la police assistaient également  à la cérémonie.

 

La recherche ne fait que commencer sur ce sujet, alors si vous avez des éléments pour compléter cet article  (photos, témoignages...) merci d'utiliser le formulaire de contact en haut à droite. 

 

Retour au sommaire, ici

 

"Il est important de se souvenir, pas uniquement pour les appelés qui prennent de l’âge mais aussi et surtout pour leurs familles, enfants et petits-enfants, qui doivent connaître l’Histoire".

Armelle Bothorel, fille du général de la Bollardière. Ouest-France, Hillion, 18 mars 2022



Sources

Site Mémoire des Hommes, Yvon Morin, cliquer ici

Ouest-France, 3 septembre 1957, Yvon Morin

Site Mémoire des Hommes, Michel Robin, cliquer ici

Ouest-France, 31 mai 1958, Michel Robin

Ouest-France, 4 novembre 1960

Ouest-France 19 octobre 2021. Témoignage de Claude Corack sur la boxe.

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

  Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérê...