dimanche 5 mars 2023

La Galerie commerciale, quartier de Robien à Saint-Brieuc. 1928-2010

 

Un bel ensemble pour un commerce florissant. 

 
Une galerie commerciale très originale a été construite dans un lotissement de Robien en 1928, dans les rues Aristide Briand, Jean Jaurès et Condorcet.
Sur une photo d'époque on voit qu'une dizaine de commerces y étaient installés. 
On y trouvait des boutiques très variées : Boucherie-Charcuterie, Coiffeur, Épicerie, Poissonnerie, Papeterie,  Pharmacie, Droguerie, Alimentation, Vins et Spiritueux, Mercerie...
Il a même été question d'y installer un bureau de Poste en 1932 !
 
 
La galerie commerciale de Robien. Photo années 30.

 
Huit propriétaires sont engagés dans cette opération immobilière. On note en particulier la présence de monsieur Vaucouleur, propriétaire de l'usine des Forges-et-Laminoirs.
 

Archives municipales. Photo RF

 
 
Le Maître d’Ouvrage est la Société Immobilière des Magasins Réunis de Robien.
 
 
Plans. Société Immobilière des Magasins Réunis de Robien. Archives municipales    
Signature de l'architecte. 1928


Plans. Société Immobilière des Magasins Réunis de Robien. Archives municipales

Plans. Société Immobilière des Magasins Réunis de Robien. Archives municipales

 
 
 

Une architecture originale dans le courant néo-régionaliste breton.


L’unité de cet ensemble est marquée par des pignons enduits et un soubassement en maçonnerie de granit.
 
Rue Condorcet. Photo RF

 
L'encadrement des portes et des porches est en granit. Tous les toits sont en ardoise.
 
 
Porte d'époque. Photo RF

 
Le style de l'ensemble de cette galerie commerciale s'inscrit dans le courant du néo-régionalisme breton.
 
L'ensemble mérite d'en faire le tour et d'en observer tous les détails architecturaux.
 
 
Rue Condorcet. Photo RF

 

Un contexte favorable pour le commerce de proximité

 
C'est une époque où les grandes surfaces à l'extérieur du quartier n'existent pas ! Le commerce de proximité est florissant.

C'est l'époque où des entreprises s'installent dans le quartier et où l'on construit de nombreux lotissements entre 1927 et 1955. 
 
Le quartier passe de 2600 habitants en 1931 à 4300 habitants en 1968. 
 
 


Les boutiques de la galerie commerciale 

de 1928 à nos jours

 

Début des années 30

Épicerie : Kerguenou, rue Aristide Briand à l’angle

Boulangerie : Mme Buchon

Tabac :  Mme Kerfant

Quincaillerie et bonbons

Magasin de nouveautés : Mme Morin dont la mari avait le magasin de cycles rue Jules Ferry.

 

1934

Peintre en lettres-Décorateur : Yves Blivet, 28 rue Aristide Briand. (voir l'article qui lui est consacré en cliquant ici)

Michel Dhainaut en 1934 devant la boulangerie rue Jean Jaurès.
 

1938

Boulanger : Louis Turquet (né en 1911 à St Agathon) Marie Turquet (née en 1904 à Bourbriac) et Albert Quéméner, ouvrier boulanger, 23 rue Jean Jaurès (document de 1934, demande d'installation d'une cuve de 1500 litres pour alimenter le four de la boulangerie).


Boucherie :  André Marie (né à St Lo en 1903) 28 ter rue Aristide Briand


Épicerie : Mme Carpier, 26 rue Aristide Briand (née en 1892 à Domfront), produits « Unico ».


Mercerie : Marie et Jean Jalet (né en 1901 à Louvigné-du-Désert), 28 rue Aristide Briand. L'épouse de Jean Jalet est Marie Blivet, fille de Yves Blivet, peintre en lettres-décorateur, indiqué comme "directeur commercial" au 28 rue Aristide Briand.


Mercerie Jalet-Blivet, rue A. Briand. Agrandissement d'une carte postale.

 

1944

Léon Morin, 28 rue Aristide Briand, réparation de cycles, décembre 44

 

1948

Alimentation : James, 26 rue Aristide Briand

Boulangerie : Gelgon, 23 rue Jean Jaurès (en 1965, on trouve un certain Paul Gelgon qui vend sa boulangerie à Saint-Nazaire avec son épouse Eugénie Daniel)

Tabac : Kervran, rue Condorcet

 

1955

Boucherie-charcuterie : Boschat, 28 bis rue Aristide Briand

Boulangerie : Francis Buchon, 23 rue Jean Jaurès

Épicerie : Marcel et Jeanne Huet, 26 rue Aristide Briand (ils faisaient aussi occasionnellement la réservation des tickets de cinéma pour la salle du patronage de l'Arvor qui était en face de leur magasin.)

Mercerie : Mme Nicolo

Poissonnerie :  M et Mme Nachez 


20 décembre 1961 Ouest-France


1969

A l'occasion d'une semaine commerciale à Robien en 1969, Ouest-France a publié une page d'annonce où nous retrouvons les commerçants de la galerie :


Alimentation : Marcel et Jeanne Huet libre-service, 26 rue Aristide Briand (en 1969), puis le magasin est repris par Louis David au départ de M et Mme Huet


Boulangerie : Michel Buchon, 23 rue Jean Jaurès

 

Boucherie: Simone et André Beloeil, boucherie, charcuterie, volailles, 28 rue Aristide Briand (en 1969)


Crêperie : Crêperie Moderne, Colette Briand, 28 rue Aristide Briand (établissement ouvert en 1959)

 

Mercerie-bonneterie : Jeanne Huet, 28 rue Aristide Briand (en 1969), remplace Mme Nicolo. Avant de prendre ce commerce de mercerie, Mme Huet tenait l'épicerie (voir plus haut)


Poissonnerie : M. Crocq. Poissonnerie de Robien, 28 rue Aristide Briand



1973

Alimentation : Louis David, libre-service, 26 rue Aristide Briand (en 1969)

Boucherie : Simone et André Beloeil, boucherie, charcuterie, volailles, 28 rue Aristide Briand (déjà en 1969)

Boulangerie-pâtisserie : Michel Buchon, 23 rue Jean Jaurès  

Crêperie : Crêperie Moderne, Colette Briand, 28 rue Aristide Briand (établissement ouvert en 1959)

Mercerie-bonneterie : Jeanne Huet, 28 rue Aristide Briand (déjà en 1969 ). Le pas-de-porte de Mme Huet est devenu le salon de coiffure pour hommes à son départ.

Poissonnerie : Poissonnerie de Robien, 28 rue Aristide Briand

 

 

Années 80-90

Alimentation générale : Louis David, 26 rue Aristide Briand (annuaire 1985)

Boucher : André et Simone Beloeil , 28 bis rue A Briand (ouverture 1958, fermeture en 1991) 

Boulangerie du 23 rue Jean Jaurès : Michel Buchon (annuaire 1985),  Yves Le Corguillé (ouverture en 1990), Valérie et Didier Viciot (2005 à 2010)

Salon de coiffure pour hommes (après la fermeture de la mercerie).

Bureau de tabac, Martine Fréchin, 2 rue Condorcet : sur la photo ci-dessous on distingue l'enseigne du bureau de tabac-journaux au fond à gauche. (les précédents propriétaires étaient M et Mme Kervrant, suivis par leur fils)



Agrandissement Tabac- Jounaux


Crêperies : Crêperie Bleu-marine, Marie Claude Le Sayec, 28 rue Aristide Briand (annuaire 1985).


Ci-dessous, Marie-Claude Le Sayec et Simone Duval (Beloeil) en 2010    


 

L'évolution de la galerie commerciale

 

Aujourd'hui encore, les traces bien visibles de cette galerie se retrouvent dans les rues Aristide Briand, Jean Jaurès et Condorcet, même si certains rez-de-chaussée commerciaux ont été transformés en habitations. 
 
 
Vitrine transformée. Photo R




 
Ancien pas de porte rue Aristide Briand

 
 
Les deux commerces de cette galerie qui restaient encore rue Aristide Briand, dans les années 2020, étaient le salon de coiffure (fermé en 2022) et la crêperie Bleu-Marine (toujours en activité).
 
 
Salon de coiffure au premier plan. Photo RF

 
 
La crêperie existe depuis 1958, créée par Mme Duval qui a transféré un fonds de commerce qu'elle exerçait en ville. 
Auparavant c'était un dépôt lié à l'activité de la mercerie mitoyenne. 
La crêperie a longtemps été tenue par Marie-Claude Le Sayec. Elle a été reprise en 2013 par Monika Marx.
 
 
Accès aux garages sous le porche et Crêperie Bleu-Marine. Photo RF

 


Souvenirs d'habitants

 

Maria Le Ray, née en 1918 et habitante de la rue Jules Ferry a écrit ses souvenirs en 2000. Elle raconte :

"Face à la Vaillante, j'ai vu y construire tout ce groupe de maisons où nous trouvions l'épicerie Kerguenou à l’angle, Mme Buchon la boulangère, Mme Kerfant au tabac, la quincaillerie et bonbons ; le magasin de nouveautés a été tenu à un moment par Mme Morin épouse de M. Morin qui avait le magasin de cycles rue Jules Ferry".

 

 

Autres articles à consulter

 

Le style Néo breton et Néo normand dans le quartier de Robien, cliquer ici

Le commerce à Robien, une histoire ancienne, cliquer ici

Le commerce en 1938-39, cliquer ici 

Le commerce en 1948-49, cliquer ici

Sur le site du comité de quartier, retrouvez un texte écrit par Jean-Claude Lechevère où il évoque les commerces de la rue Aristide Briand et des alentours, cliquer ici 

Article complet sur l'histoire des crêperies au 28 rue Aristide Briand, cliquer ici

 

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Sources

 

Services de la Mairie, inventaire du XXe siècle. Archives municipales 2T12.

 
Livre "Saint-Brieuc de ma jeunesse. François Thomas, édition Le Télégramme". 
 
Marie-Claude Le Sayec sur le compte Facebook de la crêperie Bleu-Marine. 
 
 
Site Internet de la crêperie Bleu-Marine, cliquer ici 
Facebook de la crêperie, cliquer ici 
 


 

 

samedi 4 mars 2023

Société Bretonne d’Entreprises Générales, 85 boulevard Hoche à Saint-Brieuc. 1951

 

1968 Le Griffon n°12

 

La Société Bretonne d’Entreprises Générales & Travaux Publics (S.B.E.G.T.P) s'est installée en 1951 au 85 boulevard Hoche dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.  Elle a pris la suite de l’entreprise Rideau. 

 

Facture entreprise Rideau, 85 boulevard Hoche,1945. Archives municipales 3L149


Le chantier se situe au croisement du boulevard Hoche et de la rue de l’Ondine.

M. Jean Tessier est le directeur de la S.B.E.G.T.P dans les années 50.

 


 

Une entreprise qui prend soin de la sécurité de ses ouvriers

 

Le 7 juin 1957, le journal Ouest-France mentionne cette entreprise qui a été remarquée au niveau régional pour la prévention des accidents.

 


Un comité l’a retenu dans une liste de vingt-neuf professionnels en Bretagne.

Une prime de 5000 francs est allouée aux chefs de chantiers pour qu’ils puissent poursuivre leurs efforts visant à mettre au point des dispositifs de protection.

On note donc ceux entreprises briochines  avec M. Roger Hamel, chef de chantier à la Société Bretonne d’Entreprise Générale, et M. Joseph Le Gall, chef de chantier de l’entreprise de Roger Renaud installée au Tertre-Notre-Dame.

 

 

 

L'entreprise dans les années 60-70

 

Dans les années 60-70, la S.B.E.G.T.P publie régulièrement des annonces dans le journal municipal Le Griffon. 


1967 Le Griffon n°8

1969 Le Griffon n°13

En mai 1970, on apprend ainsi dans une annonce que la S.B.E.G.T.P a participé à la construction de la Résidence Les Arcades aux Sables-d’Or.

Une cérémonie est organisée en novembre 1978 à Trémuson, à l’occasion de la remise des médailles du travail. Pour la S.B.E.G.T.P, on trouve Marcel Huet, des Mines, 50 ans, ouvrier chez M. Rideau et ensuite à la S.B.E.G.T.P depuis 1951.

 

 


Des médaillés du travail 1977-1988

 

En 1977, Georges Geffray, Raymond Méheut, médailles d’argent, Société Bretonne d’entreprise générale et de travaux publics

 

En 1988, S.B.E.G.T.P emploie une quinzaine de personnes.

Lors d’une réception se déroulant en mars 1988 à la Maison du Bâtiment à Plérin, plusieurs ouvriers sont décorés : Jean-Baptiste Camard, André Nicol et Jean-Toussaint Rouault reçoivent la médaille d’argent du travail ; Michel Henrique, Marcel Huet, Maurice Le Guen et Gérard Le Pêcheur sont décorés de la médaille de Vermeil du travail. 

Enfin, Guy Morvan, directeur de l’entreprise, reçoit la médaille d’Or du travail pour ses quarante années passées dans le bâtiment.

 

Huit décorés à la SBEGTP. Ouest-France 21 mars 1988



Le saviez-vous ?


Un article du 21 mars 1988 revient sur la création de la Société Bretonne d’Entreprises Générales & Travaux Publics (S.B.E.G.T.P) mentionnant qu’elle aurait été créée en 1926. Elle aurait beaucoup travaillé pour la communauté religieuse, ayant participé à la construction du Carmel à Saint-Brieuc, de l’église du Légué et de plusieurs chapelles.

 


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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-France

Bulletin municipal, Le Griffon, archives municipales

Factures d'entreprises, archives municipales 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

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