samedi 5 octobre 2024

2023. En images, dix visites guidées sur l'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc en 2023.

 

Dixième visite de Robien le 21 novembre 2023. Photo RF

 

Il existe deux circuits différents sur "Les différents STYLES ARCHITECTURAUX  dans le quartier de ROBIEN " guidés par Richard Fortat en collaboration avec Sophie Ehouarne ou Estelle Cunin, toutes deux des Archives municipales.

Dans le secteur numéro 1, nous allons dans la rue Guébriant, La Croix-Perron, rue de Trégueux, rue Hélary, Béziers-Lafosse...

Le secteur numéro 2 conduit dans les rues du Pré-Tizon, Cuverville, Pré-Chesnay, le Coucou, Tertre... Au menu : Art-déco, maisons Néo-bretonnes, maisons contemporaines d'architectes, anciens bâtiments de fermes ou bâtiments industriels...

Les Archives municipales de Saint-Brieuc assurent une partie logistique très appréciée du public, en particulier les casques audios qui donnent un confort d’écoute dans les rues passantes.

Plusieurs nouvelles dates ont été proposées au début de l'année 2023 car, en janvier, la liste d'attente était de plus de soixante-dix personnes et deux nouveaux groupes étaient constitués dans la foulée. Pour l'automne, il y a eu le même engouement, deux visites ont été programmées avec les Archives départementales sur le thème du bois. Nous avons aussi accueilli trois groupes déjà constitués : U.T.L Lanvollon, classe du collège Le Braz et Amicale des anciens employés municipaux.

Un bilan très satisfaisant. Retour en images sur les 10 visites déjà effectuées sur les thèmes de l'architecture et du bois.

 

 Jeudi 26 janvier 

avec l'U.T.L de Lanvollon

architecture 1 

 

Le jeudi 26 janvier 2023, un groupe de 25 personnes a pu suivre le nouveau parcours sur l'architecture de Robien. Une manière de découvrir tous ces petits coins de Robien qui ne paient pas de mine et sont riches d'histoires.



 Lundi 6 mars 

architecture 2

Impasse du Pré-Tizon


Rue Jules Ferry


 Lundi 13 mars 

Architecture 2

Boulevard Carnot

Rencontre avec un propriétaire rue du Pré-Chesnay.

 

Jeudi 30 mars

Les traces du passé à Robien

Ce jeudi 30 mars, c'était une étape à Robien pour ce projet s'étalant sur l'année scolaire 2022-2023 avec la classe d'UPE2a du collège Le Braz ( classe pour des élèves nouvellement arrivés en France et ne maitrisant pas encore la langue). A partir de cartes postales anciennes, les élèves ont observé les transformations du paysage urbain et ils ont dessiné sur leur carnet de voyage...

Séance d'observation et de dessin. 30 mars 2023
Une page consacrée à Robien dans le carnet de voyage d'une élève après le retour en classe.

Séance d'observation et de dessin. 30 mars 2023


Lundi 3 avril

architecture 1

Rencontre non prévue chez Yannick Gicquel et aussi dans la rue de Trégueux avec l'architecte Patrick Morel !

 

 Mardi 11 avril

Architecture 2

La visite du 11 avril a été programmée suite à la demande d'une douzaine de personnes de l'Amicale des Employés Municipaux. D'autres personnes ont pu s'inscrire et constituer un groupe de 25 personnes, toutes équipées de casques audios. 

L'ensemble du groupe du 11 avril 2023

Rue du Pré-Chesnay

Boulevard Hoche, la discussion s'engage avec Jean-Pierre Wilmard

Jean-Pierre Wilmard: "Tout le monde peut rentrer mais sortir, pas sûr !"

 

Jeudi 11 mai

Après avoir attendu la fin de la pluie quelques minutes, c'est sous un soleil radieux que le groupe s'est élancé le 11 mai dans le circuit architecture 1 de la partie Est de Robien. Nous avons bénéficié des apports d'un participant qui nous a éclairé sur l'utilisation des métaux dans les bâtiments, les portails... Des rencontres et des souvenirs évoqués lors de ces circuits viennent aussi enrichir notre connaissance de l'histoire du quartier et sont intégrés après coup dans le blog.

Visite du 11 mai. Tout à fait à droite, Estelle Cunin des archives municipales.
 

Mardi 26 septembre

Robien des Bois

Le circuit "Robien des bois" est organisé dans le cadre de l'exposition "Les archives sortent du bois" aux Archives départementales. Les deux visites se sont déroulées le mardi 26 septembre et le mardi 17 octobre.

Au fil d’un circuit dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, où se situent les Archives départementales, on découvre les traces du passé où les entreprises locales utilisaient le bois : vente pour le chauffage ou pour la construction, fabrique de mobilier ou de manches de pinceaux, construction de baraques. Le parcours permet aussi d’observer des arbres remarquables et des allées plantées. Nous avons été accueilli dans l'atelier menuiserie par Mickaël Mordant le 26 septembre.
   

Au départ des Archives avec une présentation de Vincent Le Gall (à gauche)

Avenue des Tilleuls.

Sur les traces de la scierie Robert au Tertre Marie-Dondaine.

Le plancher de "bois debout" aux ateliers municipaux. Mickaël Mordant à droite

Mardi 17 octobre

Robien des Bois

Un deuxième circuit "Robien des bois" a été proposé le 17 octobre avec les Archives départementales. Une vingtaine de personnes sont présentes ce jour là. Le moment aux ateliers municipaux de menuiserie où nous avons été accueilli par Fabrice Bertholino a été particulièrement apprécié. A l'issue de l'après-midi, une participante a déclaré : "Avec une visite comme celle-là on se sent beaucoup plus de Saint-Brieuc, on s'identifie plus facilement à cette ville quand on en connait l'histoire".

Fabrice Bertholino, à gauche, explique la technique de pose du plancher




 

Mardi 21 novembre

Architecture

Le dernier circuit "Architecture" de l'année 2023 s'est déroulé le mardi 21 novembre. Les premières vingt-cinq personnes ont eu la chance de voir leur demande acceptée car il y a vite eu 80 personnes en liste d'attente lors de la première journée de publication pour cette visite !

21 novembre 2023 à Robien

Visite Robien le 21 novembre 2023. Photo RF


 

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Visite-Rencontre 2019, ici

Visites 2020, ici

Visites 2021, ici

Visites 2022, ici


Merci à Sophie Ehouarne et Estelle Cunin, des Archives municipales, pour leur travail de préparation, de communication, d'accueil des participants et enfin pour leurs photos ! Merci à Adeline pour l'accueil téléphonique au moment des inscriptions.

Merci aux archives départementales, et en particulier à Vincent Le Gall, pour le circuit Robien des Bois.

Merci aux habitants qui, comme Yannick Gicquel par exemple,  nous ont ouvert leur porte...

Pour les visites à venir, s'inscrire auprès des archives municipales au 02 96 62 55 22





Le Théâtre Mouton, théâtre forain itinérant en Bretagne jusqu'en 1914

 

Théâtre Mouton avant 1900. Photo Jean-Pierre Bernardon

Le théâtre forain ambulant est une forme d’art qui s’est développée en dehors du théâtre classique. Emportant des troupes d’acteurs dans les campagnes et les villes, la Bretagne en accueillera régulièrement aux 19e et 20e siècles ; nous en avons conservé la trace et l’histoire comme pour Le Théâtre de l'Espérance de la famille Audroin. Le théâtre Mouton fait aussi partie de ceux-là, avec une tradition transmise d’une génération à l’autre. 

 

Le théâtre en Bretagne

Avant d'explorer l'histoire du Théâtre Mouton, voyons ce qu'était le théâtre au XVIIe siècle, plus particulièrement en Bretagne. 

Au XVIIe siècle, une ville comme Rennes ignorait encore ce qu’était une troupe de théâtre sédentaire. Il en allait ainsi des autres villes des provinces de France qui ne connaissaient « que des acteurs nomades réunis en Sociétés ou Compagnies que l’on désignait sous le nom de troupes de campagne. Les comédiens étaient appelés « comédiens de campagne » (1). Ainsi Molière arriva à Nantes le 23 avril 1648 et y donna quelques représentations. La première troupe dont on trouve la trace à Rennes arriva en 1606.


A l'origine du Théâtre Mouton : 1ère génération avec Louis et Lise Mouton.

Romain Mouton raconta dans l’édition de Ouest-France du 17 juin 1954 que son plus lointain  ancêtre "débuta sous François 1er, en 1524, comme bateleur, acrobate de l’époque".

Louis Joseph Mouton (1786-1835) et son épouse Lise Étienne Larivière (1792-1881) font du théâtre dans le style de Molière et l’hiver ils restent à Paris. Louis Joseph Mouton jouait avec François Lamberty dans les années 1810-1835. (2)


La famille Lamberti constituait une famille de cirque italien qui serait arrivée en France sous Louis XV pour divertir les châteaux avec leur troupe d’acrobates et de bateleurs. Plus tard, ils ont francisé leur nom en Lamberty avec un Y.  Le Théâtre Lamberty était un théâtre de pantomime où les acteurs prenaient des poses pour réaliser ce que l’on appelait des tableaux vivants. Il est devenu par la suite le Théâtre Lamberty-Berthier puis avant 1914, avec Gaston Lamarche qui y a introduit la comédie, le Théâtre Populaire National Lamarche-Lamberty. (2)

Photo ci-dessous : Angélique et Abel Lamberty dans un tableau typique de l’après-guerre de 1870 : l’Alsacienne prête à venger le soldat français. C'est un tableau qui préfigure certains monuments aux morts de 14-18.
 


La famille Lamberty est restée dans cette tradition du théâtre ambulant jusqu'en 1968.

Photo du Blog de la famille Lamberty, branche évangélique tzigane.

 

2ème génération, François et Catharina. Théâtre itinérant 1846-1870

Un des fils, le plus jeune, François (1826-1875), né en 1826 à Angoulême, a la fibre théâtrale. François Mouton est à l'époque un des rares directeurs privilégiés de France, un droit qui a été aboli par la suite en 1863 (3). Il exerce comme directeur de théâtre à Brest, Lorient, Rennes etc.

Puis, en 1846, François épouse Catharina Philiberta Bouwmeester (1825-1885) de Rotterdam. Elle vient d’une famille d’artiste. Ils passent alors au théâtre forain et dirigent une structure démontable. Ils sont totalement itinérants pendant plusieurs décennies. Il exerce leur art dans le sud-ouest.

La Guerre de 1870 ruine le cirque Mouton, et, en 1871, François Mouton vend ses chevaux, monte un théâtre et prépare le drame et la comédie.

François décède à sur le Champ de Bataille (champ de foire) à Quimper le 14 août 1875 et en 1875, son épouse Catharina et son fils Romain reprennent la direction du théâtre.

Les tournées continuent comme en 1879 où le Théâtre Mouton se produit aux foires de Rennes, avec ce qui est alors appelé « Le Théâtre moral ». 

Nous possédons un document des Archives municipales de Rennes qui atteste de cette présence avec le demande formulée par Catharina Bouwmeester au Maire de Rennes.


Fougères, le 28 août 1879
Monsieur le Maire,

Les exigences du voyage jointes au désir que j’avais de revoir notre chère Bretagne m’ont ramené dans la contrée.
Je serais très heureuse de faire les prochaines foires de Rennes, aussi je prends la liberté de vous adresser la présente demande de  place, comptant sur la bonté que vous n’avez jamais cessé de témoigner à la famille Mouton.
L’emplacement dont j’aurais besoin pour mon théâtre serait de 30 mètres de longueur sur 8 mètres de profondeur ; je désire aussi placer un tir de 4 mètres de large sur 7 mètres de profondeur.
J’ose espérer Monsieur le Maire que vous voudrez bien m’accorder la bienveillant appui de votre haut patronage pour l’obtention de ces deux emplacements, près l’un de l’autre et à l’endroit le plus favorable.
Dans l’espoir que ma demande recevra comme par le passé un sympathique accueil.
Je vous prie d’agréer Monsieur le Maire, avec mes remerciements, mes plus respectueuses salutations.
Veuve Mouton, Directrice du Théâtre Moral à Fougères.


La réponse favorable de la Mairie ne se fait pas attendre, elle est datée du 30 août 1879. Les services de la mairie précisent que la foire de 1879 commence le dimanche 28 septembre, l’emplacement est situé Place de la Gare et trente francs d’arrhes sont à verser en mandat-poste.

1879 Archives de la Ville de Rennes

Comme tous ces théâtres, le fonctionnement est familial avec une douzaine de personnes dans la troupe dont Abel ; Romain Jeanne Marie Louise Mouton (artiste d'agilité et artiste lyrique) mariée avec Francis Beedle (gymnasiarque) ; Joséphine Mouton (artiste d'agilité) mariée avec Lucien Mansard (artiste d'agilité et écuyer) ; Pierre (artiste dramatique), Hélène Mouton (artiste lyrique)... 

Francis Beedle et Jeanne Mouton, épouse Beedle. 1880 Jean-Pierre Bernardon

Ce que l'on ne sait pas, c'est si ce théâtre avait une base, à quelle cadence il donnait ses spectacles et s'il se produisait en dehors de l'Ouest de la France...

Ci-dessous, le chapiteau du "Grand Théâtre Mouton", dirigé par Romain Mouton. Les décors extérieurs étaient particulièrement soignés.

Photo non datée, famille Mouton.

Ci-dessous, cette photo du Théâtre Mouton au 19e siècle (4) nous donne une idée de la structure du chapiteau et de l'organisation du Théâtre itinérant. Loli Jean-Baptiste, doctorante en arts du spectacle à l' Université de Franche-Comté nous en dit plus sur ces théâtres : « Imaginez une construction imposante, rectangulaire, faite de panneaux verticaux en bois, de dimensions variables. (12 à 30 mètres de long et jusqu’à 10 mètres de large, pour les plus grandes). Au centre de la façade se trouve « le contrôle » un espace réservé à la billetterie, et à l’entrée du public. Le contrôle est toujours soigneusement orné de l’enseigne portant le nom de la famille. A côté de cela, autour de la « baraque », on peut voir s’installer les caravanes d’habitations, ainsi que le convoi.

À l’intérieur de la salle, la scène se dresse sur l’un des côtés. L’espace principal est composé d’un plancher incliné rempli de gradins, ou chaises de confort variable pour accueillir le public. En fonction de la taille du dispositif, la salle accueille de 200 à 1000 spectateurs.
» (5)

Photo Jean-Pierre Bernardon dans le Facebook "Forain d'autrefois" novembre 2023

On peut comparer le chapiteau du Théâtre Mouton à celui d'un autre théâtre forain, le Théâtre Taburet-Berthier, photographié ici en 1930.



3ème génération, Abel et Romain. 1885

Catharina décède le 1er novembre 1885 et ce sont les deux fils, Abel (1863-1934) et Romain (1850-1941), qui prennent la suite. Toute la famille participe de l'installation du théâtre jusqu'au spectacle.

Romain Mouton était le troisième des neuf enfants, tous élevés dans le cirque. A 5 ans, il paraissait déjà sur les planches et gagnait sa vie comme ses frères et sœurs. Il n'avait pas appris à lire, ce qui ne l'empêcha pas d'apprendre tous les rôles du répertoire théâtral dans des registres différents comme la comédie, le drame ou le mélodrame.

Romain Mouton 14 janvier 1939 Ouest-Eclair

Romain Mouton exercera comme directeur d'une troupe d'acteurs, dans un premier temps avec sa mère, pendant plus de cinquante années. « Dans la famille, il fallait être artiste lyrique ou dramatique et acrobate », avait-il expliqué. Sur la scène du théâtre, la famille Mouton produisait un spectacle avec drames, vaudeville, numéros d'équilibristes, de gymnasiarques, de magie. Certains numéros auraient tout aussi bien avoir eu leur place dans un cirque. D'ailleurs François Mouton (le père) était clown en plus de sa fonction de directeur du théâtre et Romain était acrobate.

La famille donna des représentations dans toute la France, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Belgique.

Le 7 septembre 1887, Romain, âgé de 37 ans et veuf depuis 1879, épousait son élève de gymnastique et lui apprenait la comédie.

Le Théâtre Mouton semait partout la générosité à l’égard notamment des Bureaux de bienfaisance. Romain Mouton déclarera : "J’ai donné plus de cent représentations au profit des oeuvres de bienfaisance, pour les sinistrés lors d’incendies ou d’inondations et je versais un dixième de la recette au bureau de bienfaisance des villes traversées".

La famille Mouton se sédentarise en Bretagne dans la deuxième moitié du 19e siècle. Le Théâtre de Romain Mouton s’installe à Saint-Brieuc. Plusieurs membres de la famille Mouton vont naître, se marier et décéder en Bretagne :

Jeanne, Marie Louise Mouton, née en 1848, se marie avec Francis Wilkes Beedle à Dinan le 6 mars 1872. Son mari est d’origine anglaise et il exerce comme gymnasiarque (professeur de gymnastique).

Adèle Beedle va naitre sur la fête d’hiver à Rennes en janvier 1873

Catharina, mariée avec François Mouton, décède Place Duguesclin à Saint-Brieuc le 1er novembre 1885, à l’âge de 60 ans. La Place Duguesclin était à l'époque le lieu où se produisaient les cirques et les théâtres forains. 

Des personnes extérieures à la famille Mouton pouvaient parfois intégrer la troupe comme le laisse à penser un article de Ouest-Eclair daté du 30 mai 1937. On peut y lire que "Mme Le Gall Pierre, ancienne actrice du Théâtre Mouton" donnera à Chatelaudrain une représentation théâtrale avec la troupe mixte de "la Chatelaudrinaise". Il pourrait s'agir de Germaine Le Gall, née à Bayonne en 1893 (d'après le recensement de 1936), épouse du pâtissier Pierre Le Gall.

1936 Recensement Chatelaudren, rue de Corlay, image 18. AD22


Théâtre Mouton 30 mai 1937 Ouest-Eclair

 

Des photos du Théâtre Mouton 

La photo ci-dessous était parue page 74 dans l'ouvrage publié par les éditions Filigranes, "Madame Yvonne". Née en 1878 à Ploumilliau (Côtes-du-Nord), Yvonne Kerdudo, était connue sous le nom de "Madame Yvonne" dans le Trégor. Initiée à la photographie à Paris, elle revient en Bretagne au Vieux-Marché. Elle se déplace à 40 kilomètres autour de son village et photographie les évènements du quotidien.

Cette photo du Théâtre Mouton n'avait pas été repérée dans un premier temps, jusqu'à un jour de juin 2024 où Jean-Michel Le Bourdonnec, habitant à Ploufragan, en a signalé l'existence par le formulaire de contact de ce blog.

Jean-Michel Le Bourdonnec peut même préciser que cette photo du Théâtre Mouton, a été prise place des Déportés à Le Vieux Marché, vers 1912, à 1 an près en plus ou en moins. Sur la pancarte devant le Théâtre il est annoncé que la troupe joue "La porteuse de pain", un roman très populaire écrit par Xavier de Montépin, paru en feuilleton dans Le Petit Journal en 1884, réédité de nombreuses fois et adapté au théâtre. Le roman parle d'une femme accusée à tort, un sujet qui colle bien au "théâtre moral" de la famille Mouton.

Cette photo a été éditée sous forme d'une carte postale comme cela se faisait à cette époque.


Mais plus fort encore, une deuxième photo a été prise par Mme Yvonne. Il s'agit toujours du théâtre Mouton avec ses comédiens et comédiennes. La photo est prise à quelques pas de la place où est installé le théâtre. Il reste à identifier les différentes personnes...

Photo collection J-M Le Bourdonnec.

 
La troupe du Théâtre Mouton, détail. Vers 1912


 

La fin du Théâtre Mouton

Au moment de la mobilisation en août 1914, la famille Mouton se trouvait à Pont-Aven et devait se rendre à Nantes. A Quintin, la troupe dut se dissoudre et le matériel fut remisé.

En 1915 Romain Mouton s’installe place Duguesclin à Saint-Brieuc.

Marchands ambulants sur la place Duguesclin à Saint-Brieuc.

Plus tard, Romain Mouton obtient de M. Servain, maire de Saint-Brieuc, l’autorisation de monter une baraque à frites place de la Gare.

Il faut avoir de bons yeux, mais les deux personnes au premier plan dans le square devant la gare sont assurément M et Mme Mouton !

Le décès de Romain Mouton, appelé "Le Père Mouton", est marqué par la publication de plusieurs articles dans la presse locale.

Ouest-Eclair 14 octobre 1941
 

De son côté, la branche Jeanne Marie Louise Mouton (née en 1848) exercera aussi dans le théâtre forain, mais pas en Bretagne. Francis Wilkes-Beedle et Jeanne Mouton font du théâtre forain itinérant dans les départements du Cher, de l’Allier et du Puy-de-Dôme. 

 

Voilà des éclairages qui nous permettent de retracer les grandes étapes de ce formidable Théâtre Mouton.

Bravo les artistes !

 


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A retrouver sur ce blog

L'histoire du Théâtre de l'espérance de la famille Audroin, cliquer ici

 

Notes

Recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.

(1) Le théâtre à Rennes, recherches d’histoire locale, notes et souvenirs. Lucien Decombe 1899.

(2) Article, dans la revue Folklore de Champagne, consacré au gens du voyage et à leurs théâtres populaires comme le Théâtre Lamberty. Cliquer ici


(3) Sur cette question du privilège, lire l'article suivant "Les Théâtres parisiens à l'heure du privilège (1807-1864), l'impossible contrôle", cliquer ici

(4) De nombreux renseignements et documents (archives de 1879, photo du théâtre Mouton...) ont été fournis par Jean-Pierre Bernardon, descendant de la famille Beedle-Mouton.

(5) Pour lire l'article de Loli Jean-Baptiste, "Le théâtre forain ambulant, un art populaire oublié", cliquer ici 


Sources

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

Blog de la famille Lamberty, branche évangélique tzigane, cliquer ici

On peut se reporter à un article spécifique sur l'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton (cliquer ici) et un autre article sur Marthe Mouton, née Calphas (cliquer ici).

Correspondances avec Jean-Pierre Bernardon 2023

Rencontre avec Jean-Michel Le Bourdonnec, juillet 2024.

Musée du Théâtre forain à Arthenay, cliquer ici

Livre Madame Yvonne, éditions Filigrane

 


L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...