samedi 25 janvier 2025

Les réunions politiques et syndicales dans la salle de Robien à Saint-Brieuc. 1958-2016

De Pierre Mendes-France en 1958 à Lionel Jospin en 1981, en passant par Arlette Laguiller et François Fillon, de nombreuses personnalités politiques vont se succéder dans la salle de Robien où se tiennent aussi les grandes réunions politiques et syndicales liées aux conflits sociaux du secteur.

1958

La première personnalité politique de premier plan à être venue dans la salle de Robien pourrait bien être Pierre Mendès-France le mercredi 12 mars 1958. La paix en Algérie est le thème d’actualité qui retient toutes les attentions.

Mendès-France 7 mars 1958 Ouest-France


Le compte-rendu publié dans Ouest-France le 13 mars 1958 relate que "c'est dans une ambiance de campagne électorale que s'est déroulée la réunion publique organisée par la fédération départementale du Parti Radical-Socialiste. 1 500 à 2000 personnes assistaient à ce meeting au cours duquel Pierre Mendès-France, après s'être efforcé de justifier l'action qu'il mena à la tête du gouvernement, exposa longuement la solution qu'il préconise pour le retour de la paix en Algérie et pour le maintien de la présence française en Afrique du Nord."

Plusieurs personnes ont ensuite pris la parole : M. Mazier, député S.F.I.O, M. Cojean de la gauche socialiste et M. Quemper du Parti communiste. 


1959

A l'appel du Comité d'Action Laïque, en novembre 1959, 10 000 manifestants convergent vers Robien dont la salle est bien trop petite. A la tribune on reconnait M. Coant et Sylvain Loguillard.

Sylvain Loguillard, 2e à gauche. 30 novembre Ouest-France

1959

Le 14 décembre 1959, une manifestation monstre des agriculteurs des Côtes-du-Nord converge vers Robien : 20 000 personnes sont présentes. Tous les cultivateurs qui manifestent ce jour-là pour la défense des prix agricoles se dirigent par milliers vers la salle de Robien rapidement bondée. Le plus grand nombre doit rester en dehors de la salle. Sur l’estrade, les délégués se regroupent autour de Charles Danier, président de la F.D.S.E.A.

15 décembre 1959 Ouest-France

Manifestation à Saint-Brieuc. Ouest-France 14 décembre 1959


La salle de Robien était plus que pleine.


1960

En avril 1960, les métallos en grève font salle comble à Robien.

La grève des métallurgistes. Meeting à Robien.16 avril 1960 Ouest-France

En octobre 1970, les leaders syndicaux se succèdent à la tribune installée devant la salle de Robien pour haranguer la foule. Le grand parking juste devant la salle a l'avantage de faire démarrer les manifestations juste à la fin des discours qui peuvent être prononcés dehors ou dedans.

Ci-dessous, de gauche à droite : M. Lecomte, délégué CFDT de Sambre-et-Meuse, M. Daniel de la CGT (devant la Préfecture) et M. Le Faucheur, CFDT.

CGT et CFDT 29 octobre 1970 Ouest-France

1972

Peut-être 5 à 6000 personnes le 21 mars 1972 au grand meeting de soutien au Joint Français à Robien. La salle est trop petite et les orateurs se succèdent à une estrade surplombant la place.

Le 21 mars les orateurs se succèdent à la tribune à Robien. Photo Ouest-France 22 mars 72

Cette réunion est évoquée dans une sculpture sur bois d'Alain Marcon, exposée en 1981 au Foyer d'Action Culturelle puis en 2022-2023 au Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc dans le cadre de l'exposition "Vivre avec le conflit du Joint Français".

Musée d'art et d'histoire de Saint-Brieuc © Alain Marcon. Mars 2023 Photo RF

Un gala de soutien au Joint Français se déroule également salle de Robien le 21 mars, avec Glennmor, Serge Kerguiduff, le groupe La jeune garde et Katel.

En octobre 1972, plus de 1000 personnes se sont regroupées à la salle de Robien à l’appel de la C.G.T et de la C.F.D.T dans le cadre d’une journée de revendications sur les salaires, les retraites etc. Des délégations ouvrières en lutte chez Big Dutchman et à la société des Kaolins sont également présentes avec leurs banderoles.

Meeting CGT et CFDT à Saint-Brieuc 27 octobre 1972 Ouest-France

1973

Le 22 février 1973, Michel Rocard, secrétaire général du Parti Socialiste Unifié (P.S.U) et candidat à l'élection présidentielle, vient parler devant 1500 à 2000 personnes dans la salle de Robien. Il reviendra en 1993...

Yves Le Foll, le maire de St Brieuc, à droite, accueille Michel Rocard à la gare.

1977

En mars 1977, le Parti Communiste organise sa Fête de l'Union Populaire à la salle de Robien. En vedette, on a la chanteuse et comédienne Jacqueline Dorian et le chanteur espagnol Juan Manuel Abreu. Mais il y a aussi un grand repas, une prestation de l'accordéon-club, du cinéma pour enfants, une exposition, l'allocution d’Édouard Quemper, un autre repas le soir et un bal populaire pour clôturer la journée.

5 mars 1977 Ouest-France

1981 Mars 

En mars 1981, Huguette Bouchardeau, la candidate du PSU à l'élection présidentielle est l'invitée de l'adjoint au maire Jacques Galaup. Elle parle devant 300 personnes dans la salle de Robien. (Biographie de Jacques Galaup, cliquer ici)

Jacques Galaup. Photo Le Télégramme

1981

En avril 1981, Lionel Jospin vient parler devant 800 personnes dans la salle de Robien. Yves Le Foll et Didier Chouat sont aussi à la tribune.


Pour fêter la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981, un grand bal populaire est organisé à la salle de Robien.

20 mai 1981 Ouest-France


1983

Le 1er mars 1983 se tient le meeting de "Saint-Brieuc Gauche Unie" dans le cadre des élections municipales.

Meeting à Robien 1983. Photo Musée de Bretagne

1985

Le secrétaire général de la C.G.T, Henri Krasucki, tient un meeting devant 800 personnes dans la salle de Robien en juin 1985. Il vient de passer une journée sur le terrain des luttes au C.N.E.T de Lannion, avec les salariés des caravanes Star de Trémuson et chez Chaffoteaux à Saint-Brieuc.

Henri Krasucki à droite. Ouest-France 14 juin 1985

1993

Michel Rocard (Premier ministre de 1988 à 1991) débarque à l'aéroport de Saint-Brieuc le 4 mars 1993 dans le cadre de la campagne des élections législatives où il est candidat.

Ouest-France 5 mars 1993.

Ensuite Michel Rocard tient son meeting à Robien pour son unique réunion dans l'Ouest de la France devant plus de 2000 personnes. C'est l'époque où Michel Rocard affirme qu'il faut un big-bang de la gauche pour se rénover (mais les socialistes subiront une lourde défaite et Michel Rocard lui-même sera battu dans sa circonscription).
Pierre Fenard couvre l'évènement pour le journal Le Télégramme et nous lui devons ces photos qui nous donnent une idée de l'ambiance qui régnait dans la salle.

Photo Pierre Fenard. Le Télégramme

Les responsables socialistes du P.S en Bretagne sont nombreux à la tribune (Charles Josselin est présent mais on ne le voit pas sur les photos). On peut reconnaitre :

1 ? ; 2 Georgette Bréard, maire de Hénon ; 3. Kofi Yamgnane, maire de Saint-Coulitz (29); 4 ? ; 5 Marylise Le Branchu, Morlaix ; 6 René Régnault, sénateur- maire de St Samson ; 7 Louis Le Pensec (29); 8 Michel Rocard ; 9 Bernard Poignant (29) ; 10 François Cuillandre (ancien maire de Brest, député) ; 11 Jean-Pierre Thomin (Landerneau) ; 12 Jean-Michel Boucheron (35) ; 13 Louis Mexandeau (avec une incertitude car il n'est pas élu en Bretagne) ; 14 Maurice Briand, maire de Guingamp. (votre aide serait utile pour identifier les autres personnes, utilisez le formulaire de contact, merci d'avance. Didier Le Buhan en a déjà trouvé plusieurs !)

Les responsables socialistes bretons. Photo Pierre Fenard

Kofi Yamgnane à gauche. Photo P. Fenard Le Télégramme

Michel Rocard vient serrer des mains dans l'assistance. Photo P. Fenard Le Télégramme

Ouest-France couvre aussi l'évènement : "Une quinzaine de cars ont amené les militants des quatre départements bretons"...

Ouest-France 5 mars 1993 édition de Saint-Brieuc

Arlette Laguiller est aussi annoncée dans la presse le même jour que Michel Rocard, peut-être occupe-t-elle la petite salle de Robien ?


1994

Lionel Jospin revient à Robien, mais le 14 janvier 1994, pour présider et animer le grand banquet du Parti socialiste.


1997

L'évêque Jacques Gaillot (décédé le 12 avril 2023) vient animer à la salle de Robien une soirée de soutien aux Kurdes le lundi 17 novembre 1997. En février 1998, l'association France-Kurdistan  de Saint-Brieuc, créée en 1992, tient son assemblée générale où l'on constate une hausse des effectifs "grâce à la récente venue de Monseigneur Gaillot. soulignent les organisateurs." (Ouest-France 1er février 1998)

Monseigneur Gaillot à Robien. Ouest-France 15 novembre 1997.

2001

En novembre 2001, avec Alain Cadec et Josselin de Rohan, Michèle Alliot-Marie, la présidente du R.P.R offre une prestation pleine de sobriété : "Pas de projecteurs, pas de standing ovation, pas de musique aux accents pompiers, pas même un fond musical. Juste une voix demandant aux quelque 170 personnes présentes de bien vouloir s'asseoir."


2016

En novembre 2016, au lendemain du deuxième débat télévisé des primaires de la Droite, François Fillon est à la salle de Robien devant 700 personnes : bain de foule, ambiance de victoire annoncée... Il est accueilli par Marc Le Fur et Alain Cadec. "De nombreux élus locaux de la droite et du centre sont présents : Bruno Joncour, Thierry Simelière, Didier Lechien, Jean-Yves de Chaisemartin, François Goulard ou encore Isabelle Le Callennec" (Ouest-France 4 novembre 2016).

François Fillon était déjà venu en septembre 2015 dans la salle de Robien. 

Et pour finir, voici ce dessin de Marlo (Alias Jean Richard) publié sur son Facebook le 3 décembre 2020. Le dessin fait référence à la récente dénomination de l'esplanade au pied de la passerelle de Robien, devenue "Esplanade Jacques Chirac"...

Avec l'aimable autorisation de l'auteur...

 


La Place de Robien, lieu de rassemblement pour les grandes manifestations syndicales et politiques

La place Octave Brilleaud, c'est le lieu des grandes manifestations syndicales et politiques avant qu'elles prennent l'habitude de partir de la place de la Liberté. 

Les personnes qui ont manifesté en Mai 68 ou pour le Joint Français, en particulier, ont le souvenir de cette place bondée de monde !

 1968

Sur la place Octave Brilleaud le 14 mai 1968. Ouest-France


La place de Robien en mai 68. Photo du 27 mai 1968. Le Télégramme


1970

En octobre 1970, les manifestants se rassemblent sur la place pour une journée régionale d'action et écoutent les discours des responsables syndicaux de la CGT et de la CFDT à la tribune.


29 octobre 1970 Ouest-France

 
29 octobre 1970 Ouest-France


 
1972
 
7 avril 1972 Tract

Tract distribué pour le rassemblement du 18 avril 1972

Le Joint français. Photo Le Griffon.

Place de Robien 18 avril 1972


1981

Après l'élection de François Mitterrand  en mai 1981, une grande fête est organisée par la municipalité dès 15h dans le haut de la rue Saint-Guillaume et à partir de 19h se déroule un grand bal populaire dans la salle de Robien pour marquer l'événement "avec la participation de l'Harmonie municipale et d'une formation disco" (Ouest-France du 20 mai 1981)

 

1991

Manifestation pour les retraites. 15 avril 1991 Ouest-France



Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

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Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France. 

 

 

 

mardi 21 janvier 2025

La palissade de la rue abbé Garnier à Saint-Brieuc. 1985-1988

Les services des impôts de Saint-Brieuc, installés dans le centre Charner, ont déménagé dans un centre tout neuf, au mois d’août 1989, rue Abbé Garnier dans le quartier de Robien. Ces bâtiments ont pris la place de l’ancien Institut des sourds dont les terrains avaient été achetés par le Ministère des finances en 1978.

L'histoire qui suit est très révélatrice des petites utopies des années 80... 

Photo Pierre Fenard 1985



Une palissade de libre expression

Pendant le chantier de construction une palissade a été installée pour le chantier en 1985.  La municipalité en a fait une expérience de « décentralisation culturelle » et « d’expression libre », c'est ce que décrit Pierre Fenard dans un article du Griffon magazine en 1985, alors qu’il était en charge du service culturel et démocratie locale de la Ville.
Les centres aérés, l'Amicale Laïque, l'école Sainte-Bernadette et bien d’autres sont venus en juin pour décorer cette surface horizontale, bien tristounette au départ. D’autres personnes ont préféré écrire de la poésie.

Le Griffon magazine, 1985. Jacques Galaup en photo. Article de Pierre Fenard

Photo Pierre Fenard 1985

Ouest-France publie un petit communiqué le 6 juillet 1985 pour annoncer que "Les séances "officielles" de peinture murale, à la palissade de Robien ont pris fin à la mi-juin". Les groupes peuvent malgré tout disposer de matériel gratuit fourni par la municipalité pour continuer à décorer.

 


Un autre article de La Dépêche des Côtes-du-nord du 23 octobre 1985 relate, dans une page entière, l’intervention des artistes amateurs, grands et petits, chaque mercredi.

La Dépêche 23 octobre 1985.

 
Mercredi dernier même les grands s'y sont mis. La Dépêche

Une bonne longueur de palissade est déjà recouverte de dessins en tous genres. La dépêche


La Dépêche

La fin de la palissade 1988

La palissade restera plusieurs années à la vue des passants avant d’être démontée mi octobre 1988 par Emmaüs qui la réutilisera « pour ceinturer son dépôt de ferrailles » nous dit Ouest-France le 20 octobre 1988, avec regret : "C’est avec un peu de nostalgie qu’on l’a vue tomber. Malgré ses côtés  "barbouillis hétéroclites", elle donnait de la couleur et de l’insolite à ce quartier un peu triste."

Ouest-France 20 octobre 1988

Une palissade inspirante

En mars 1990, le journal le Griffon a publié ce poème, directement inspiré de l'histoire de cette palissade.


Le Griffon, mars 1990. Document transmis par Pierre Fenard

Ci-dessous, voilà l'Hôtel des impôts une fois terminé et tel que l'on peut voir de nos jours rue abbé Garnier.

Hôtel des impôts, rue abbé Garnier. Photo Richard Fortat.


Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur l'histoire de cette palissade, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page, en laissant votre adresse mail pour que je puisse vous répondre.

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Liens

Histoire de l'Hôtel des impôts, dans ce blog en cliquant ici

Biographie de Jacques Galaup (1927-2011), adjoint à la culture de l'époque, ici

Sources

Articles du Griffon et de La dépêche des Côtes-du-Nord fournies par Pierre Fenard en décembre 2024. Un grand remerciement à Pierre pour tous les documents réunis et transmis sur ce sujet. 

Archives de Ouest-France, recherches personnelles.




dimanche 5 janvier 2025

La famille Chira, des industriels forains en Bretagne.


Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, puis plus largement aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc et de Bretagne. 

La famille Chira est une grande famille d'industriels forains depuis le début du 20e siècle et a de profondes attaches en Bretagne.

Cet article est écrit à partir d'articles de presse et de recherches sur un site de généalogie, il ne prétend pas faire le tour complet de l'histoire de la famille Chira et ne demande qu'à être complété (avis aux personnes intéressées en utilisant le formulaire de contact !).

 

La famille Chira dans l'Ouest

Depuis une centaine d'années, dans la presse locale en Bretagne, on retrouve de nombreuses traces de la famille Chira : Jacob Chira à Laval en décembre 1920 ; Philippe Chira à Rennes ; Constant Chira domicilié à Morlaix en 1944 ; Alphoncine Chira, 23 ans, à Douarnenez en 1939 ; Georges Chira, 29 ans en 1949 à Rennes ; une annonce pour le mariage de Lucien Chira et Gisèle Guillouzo, marchande foraine à Baud...

Remontons dans la généalogie d'une branche venue d'Allemagne pour voir comment cette famille Chira est arrivée dans l'Ouest.

 

Les Schira en route vers l'Ouest...

Un ancêtre d'une branche familiale où l'on retrouve de nombreux forains est Jean-Frédérix Schira, né le 8 novembre 1744 en Allemagne. Il était relieur itinérant et vagabond.

Il va avoir un fils, nommé Frantz-Karl Schira qui quitte l'Allemagne et meurt en France, dans le Gers en 1890. Au moment de son décès, son prénom a été francisé et il est devenu François-Charles.

Son fils, Philippe Chira (le nom de famille a été lui aussi francisé en Chira) est né le 8 octobre 1851 dans la Loire, il est vannier ambulant et il décède dans le Calvados. La famille Chira est arrivée dans l'Ouest...

Philippe a un fils nommé Joseph Philippe Chira, né le 24 avril 1878 dans l'Aveyron, vannier et marchand forain.

Joseph Chira

Il tenait une boutique et a beaucoup fréquenté les fêtes de Normandie avant d'accompagner son fils Jean qui exploitait une loterie. Comme le titre de l'article de Ouest-France ci-dessous l'indique, Joseph comptera 190 descendants, un chiffre record. L'article se conclue ainsi : "Les Chira, des gens forts sympathiques et affables".

Joseph Chira est décédé à Saint-Lô en 1971.

Joseph Chira, Jean Chira. 27 septembre 1967 Ouest-France

Joseph Chira et son épouse Marie Chelet vont avoir 14 enfants dont l'aîné est Pierre Chira, né le 27 décembre 1896.  Beaucoup d'entre eux vont continuer d'exercer dans le monde forain et seront fidèles à la Bretagne, comme par exemple Philippe (marchand forain), Jean (marié à Dol de Bretagne en 1942, il tenait une loterie), Constant (inhumé dans le Morbihan), Alphoncine (décédée à Vannes), Pierre (né à Antrain) et Georges (né à Fougères).

 

Georges Chira

Georges Chira est un industriel forain qui était bien connu en Bretagne. Il est né le 22 novembre 1918 à Fougères en Ille-et-Vilaine.

Il s'est marié à Saint-Brieuc le 7 décembre 1939 avec Marie Gilberte Hornec (1919-2001). 

Ci-dessous, une très belle photo de famille publiée sur Instragram. On y voit à gauche Gilberte Hornec, au centre Georges Chira, à droite Alphoncine Chira, dite Foncine. Il reste à identifier les enfants...

Photo sur le compte voyageursdantan. Instagram

En 1949, La presse indique qu'il est forain à l'angle de la rue Saint-Hélier et du boulevard Laënnec à Rennes.

En novembre 1973, la presse fait état d’un grave accident de la route où trois membres de la famille Chira ont été blessés. "Georges Chira, 54 ans, domicilié à Saint-Malo, circulait dans son véhicule par temps de brouillard et il a heurté une voiture. Le conducteur et ses deux passagères, Gilberte Chira, son épouse et Louise Chira, ont été blessés".

Georges Chira est décédé le 4 février 1997 à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (35) à l'âge de 78 ans.

 

Les Chira et la loterie

La famille Chira, longtemps ancrée dans les Côtes-du-Nord s'est spécialisée dans les stands de loterie, une activité qu'elle va tenir sur quatre générations. Interrogés à Saint-Brieuc au début des années 2000, Sammy et Alan Chira ont recueilli des souvenirs transmis par leurs parents et grands-parents qui exerçaient dans les années 1900 :

"Dans les années 1900, la fête était plus familiale, avec des bals et des vins d'honneur. Les grands-parents se déplaçaient en carriole tirée par des chevaux, dans la région de Rennes. Les Chira tenaient déjà les stands de loterie où on gagnait surtout des poupées espagnoles en porcelaine et de la vaisselle.

Vers 1950, mes parents ont vendu la carriole et ont acheté un camion, beaucoup plus spacieux et confortable. Ce camion faisait office de stand. De par leur nouvelle mobilité, ils ont pu se déplacer hors du département des Côtes-du-Nord.

Les années 60 ont vu apparaître les premiers manèges d'enfants, sans moteur. Les gens poussaient la machine ". 

Dans les années 40, comme à la Foire du Liège à Dinan en 1943, Philippe Chira est présent avec Les vagues de l’Océan

Dans les années 60, Jean Chira avait une loterie et on le retrouve dans les fêtes à Quimperlé et Brest.

Et dans les années 70, en septembre 1972 à la Foire Angevine, on trouve François Chira, responsable du stand de loterie (déjà là en 1967) pendant que Philippe Chira tient le manège Hully-Gully, le Para-Tropper est aussi tenu par la famille Chira.

 

 

L'étonnant baptême de Paulette Chira en 1958

Baptême de Paulette Chira. 25 août 1958 Ouest-France

En 1958 à Château-Gontier, les forains sont venus nombreux à l’occasion des fêtes de la Vierge. Ils se retrouvent au pied de l’autel de la Vierge pour la consécration à Marie de la petite Paulette Chira, née le 20 janvier 1956 à Rennes, benjamine d’une famille dont les trois autres enfants ont été baptisés avec le même cérémonial à Chateaubriand, Cesson et Fougères. Paulette Chira, vêtue d’une robe de dentelle blanche se tient devant ses parents M et Mme Valentin Chira. Son parrain est Philippe Chira, son oncle (dit Nono).

La cérémonie à peine terminée, tous les hommes ont pris leur fusil et ont tiré en l’air avant qu’une pluie de dragées s’abatte sur la place… Un repas de plus de cent couverts a ensuite été servi sur la prairie.

D'après un article de Ouest-France du 25 août 1958.

 

 

Les manèges Chira

Dans les années 60, Jean Chira a eu un manège appelé Shulz 68 et un autre manège pour enfants appelé le Paratroop-Air...

 

La fête foraine de Combourg 1998.

 

 Ci-dessus, Yann Chira en photo devant sa loterie en 1998, au moment de la fête foraine de Combourg, une étape habituelle.

 


La quatrième génération

Fête foraine Robien. Sammy (20 ans) et Alan Chira. Le Télégramme 15 juin 2001

Sammy et Alan Chira sont nés dans les années 80. Ils sont interrogés dans un article du Télégramme paru le 15 juin 2001 et le journaliste en profite aussi pour raconter l'ambiance bon enfant de la fête foraine dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc :

"La fête foraine de Robien mène bon train depuis la semaine dernière. La place Octave-Brilleaud fleure bon la barbe à papa et les gaufres chaudes ! A peine les enfants sont-ils arrivés sur la place, qu'en un coup d'oeil, ils ont repéré les stands sur lesquels ils vont «se jeter». Les auto-tamponneuses pour les plus kamikazes, le tir au fusil pour les as de la gâchette et les p'tits canards pour les enfants.


Ci-dessous, Alan Chira, gérant de la loterie L’enfer du jeu.

Alan Chira en 2017. Photo Ouest-France


Famille Chira, fête foraine de Dinan, 26 février 2024. Le Télégramme

Dans l'Ouest, on trouve aussi Jacky Chira qui tient un stand de confiserie, Yann Chira avec un stand de loterie et de pêche aux canards, habitué des fêtes foraines de Guingamp depuis trois générations...


Galaxy, direction Chira. 1982 Lettre de M. Chira, Dinan. Publication Facebook Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs. 2023

 

A suivre, d'autres familles d'industriels forains 

en Bretagne :

 

La famille Audroin, cliquer ici

La famille Coéffic, cliquer ici

La famille Descamps, cliquer ici

La famille Drouet, cliquer ici

La famille Figuier, cliquer ici

La famille Greneux, cliquer ici

La famille Hoffmann, cliquer ici

La famille Mouton, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton, cliquer ici

L'histoire de la famille Watrin, cliquer ici

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur les familles d'industriels forains de Bretagne, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici

 

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Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.

Site Généanet, famille Chira, cliquer ici

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

 

Il n'aurait pas été juste de mettre en tête d'article le portrait de Jacob Chira mais on ne peut taire son existence. Comme on dit de nos jours, il était très défavorablement connu par les services de police et de justice. Jacob Chira n'est pas arrivé à trouver sa place dans la société et a commis de nombreux délits.

Jacob Chira, né en 1902.

 


 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...