mardi 1 juin 2021

Evolution du site industriel du Pré-Chesnay à Saint-Brieuc. 1935-2021

 


 

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans l’occupation des locaux industriels du site du Pré-Chesnay dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, occupé de 1934 à nos jours.

 

Pour plus de clarté, l’ensemble des bâtiments est « découpé » en 7 parties sur des plans ou des photos aériennes, des années 30 à nos jours.

Les idées qui sont avancées dans cet article comportent certainement des inexactitudes. L’apport de personnes ayant travaillé dans ces lieux à différentes époques et pouvant fournir des renseignements est primordiale.

 

 

 

Plan de 1935

 

1935. Plan des archives municipales. 5 Fi 188

 

Le premier plan ne comporte que 4 zones.

En 1935, c’est l’usine Glémot qui occupe depuis 1934 les locaux venant d'être construits. On y fabrique des chaussures à semelles en caoutchouc.

Le bâtiment 1 peut avoir servi pour des bureaux et des lieux de stockage.

Les bâtiments 2 et 3 sont des ateliers, leurs toitures sont hautes et la lumière vient beaucoup des toits.

Le bâtiment 4 est celui de l'entreprise Lamandé, négociant en beurre et oeufs. On distingue un camion dans une sorte de cour sur la photo aérienne suivante (après-guerre)

 

 

 

Photo aérienne après 1945

 

 

Après 1945. Photo des archives départementales. Fonds Henrard

La photo comporte 5 zones.

En 1945, c’est toujours l’usine Glémot qui occupe les locaux (jusqu’en 1958). Les bâtiments 1, 2, 3 n’ont pas changé d’affectation depuis 1935. Le numéro 4 est toujours lié à l'entreprise Lamandé, négoce de beurre et oeufs.

Le bâtiment 5 est nouveau.  Peut-être est-ce l’activité des garages, des ateliers de mécanique et de soudure qui sont mentionnés à partir du mois d'août 1958 jusqu'en janvier 1961 ?

 

 

 

Photo aérienne 1965

 

1965. Photo du Musée de Bretagne. Vue aérienne à partir de Ploufragan

Cette photo aérienne en noir et blanc est la première qui nous donne un aspect de trois quarts. Cela permet par exemple de voir le relief, constitué d’un remblai proche du bâtiment 5.

 

La photo comporte 7 zones.

Dans les années 60, plusieurs entreprises vont occuper les locaux : Preston automobile (à partir de 1958 et certainement jusqu’en 1963).
Début de l’activité de Preston automobile est enregistré le18/08/1958 et la fin le 01/03/1963.

La société d'extincteurs S.I.C.L.I  s'installe à partir de 1961.

En 1965, c’est donc l’usine  S.I.C.L.I   qui occupe les bâtiments 1, 2 et 3.

La fonction du bâtiment 5 est à trouver...

Les bâtiments 6 et 7 sont nouveaux, ils se situent dans le prolongement de la zone 2.  Ces nouveaux bâtiments sont peut-être ceux qui abritent des activités de métallurgie et de mécanique, mentionnées dans certains documents ? Ces activités sont enregistrées à partir du 7.03.1963 jusqu'au 01.01.1980



 

 

 

Photo aérienne en couleurs, années 80

 

Années 80. Photo aérienne des archives municipales. 11 Fi 935

Sur cette photo, les archives départementales ne sont pas encore construites (elles le seront en 1988). On remarque la présence très nombreuse de véhicules appartenant aux employés de l’usine du Mont-Carmel (313 salariés en 1976).

 

La photo comporte 7 zones mais une partie de la zone 4 a disparu (arrêt de l'entreprise Lamandé en 1958 et destruction de certains hangars pour agrandir la partie arrière du terrain).

En 1969, l’entreprise d’extincteurs S.I.C.L.I est partie et elle est remplacée par l’entreprise Rault qui fabrique des vêtements de travail vendus sous la marque Le Mont Carmel.

 

Les bâtiments 1, 2, 3  doivent être occupés par S.I.C.L.I puis par les établissements Rault (Le Mont-Carmel)

La fonction des bâtiments 5, 6 et 7 est à trouver...

 

 

 

Maquette de 1995

 

1995. Maquette conservée aux archives municipales. Photo RF


Cette maquette a été conçue dans le cadre d’un projet de lotissement dont l’entrée devait se situer rue du Pré-Chesnay, au bord du site industriel.

 

La maquette comporte 7 zones.

En 1995, c’est l’usine du Mont-Carmel, avec son nouveau patron Olivier Robin, qui occupe les bâtiments 1, 2 et 3.

La fonction des bâtiments 5, 6 et 7 est à trouver...

 

 

 

Photo aérienne du site en 2020

 

2021. Photo Google Map.

Cette photo est révélatrice de l’activité du site après le départ de l’usine de vêtements du Mont-Carmel.

La photo comporte 6 zones.

C’est l’activité de garages (bâtiment 5) qui amène les véhicules stationnés en attente d’être réparés.

Les bâtiments 2 et 3 sont les lieux de stockage de M. Bonduelle (garde-meubles).

Le bâtiment 7 est abandonné.

 

 

Détail des activités de 1996 à 2021

 

En 2002, la société civile immobilière «Les Villages» (Petites Écuries 75 010 Paris) devient propriétaire du site. M. François Guilleray en est le gérant, mandataire et gestionnaire.

En 2004, M. Bonduelle commence à exploiter un espace de 1500 m2 comme garde-meuble en libre-service ; il occupe alors les bâtiments 1, 2 et 3.

 

Sur la photo ci-dessous, prise après 2004, on voit la façade Ouest de l'ancien usine ; la haie commence à pousser et à cacher les ateliers. Une pancarte indique déjà la nouvelle fonction des locaux : garde-meubles, stockage.

 

L'ex usine du Mont Carmel derrière la haie. Rue du Pré Chesnay. Photo Patrimoine de Bretagne.

 

M. Bonduelle devant le panneau indiquant son garde-meuble

 

 

En 2009 une entreprise appelée A.D.O Alimentation distribution de l'Ouest, spécialisée dans le commerce de gros ; elle occupait le bâtiment 7. Cette entreprise est partie ensuite à Ploufragan.

On retrouve la trace de cette appellation A.D.O sur un bâtiment dans la partie dite du Mont Carmel auquel on accède par la rue François Merlet. 


A.D.O Distribution St Brieuc. Photo RF

 

Aux alentours de 2010, le magasin de produits diététiques "Yac'hus" qui s'est installé à un moment dans les locaux donnant sur la rue du Pré Chesnay (bâtiment 1).

 

Magasin Yac'hus. Photo André Bougeard 2012

 


L'ex magasin diététique Yac'hus, 38 rue du Pré-Chesnay

Le 17 juin 2015 une demande de permis de construire est déposée par "L'Association la Paix de l’Éternel" en vue de transformer une partie du bâtiment en lieu de culte. La partie concernée est celle se trouvant au bord de la rue du Pré-Chesnay, avec le projet d'une enseigne posée du côté rue.

 

 

Description du site en 2021

 

C’est un vaste ensemble de bâtiments (3 200 m2 au sol) auquel on accède par la rue du Pré Chesnay d’une part et par la rue François Merlet (Rue des Archives départementales) d’autre part. Les anciens ateliers sont caractéristiques des bâtiments industriels avec des toits à longs pans inclinés. De nos jours une très haute haie de conifères sépare les bâtiments du terrain du Tertre Marie Dondaine. Les bâtiments ne sont plus occupés que par des espaces d’entrepôt. 

La destination de ces bâtiments pourrait évoluer dans les années à venir...


 
Entrée. Rue du Pré-Chesnay à St Brieuc. Photo RF 2020

 

 

 

 

Retour au sommaire ici   

  

 

Si vous souhaitez partager vos remarques, vos témoignages ou des documents, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

 

 

Les entreprises du site du Pré-Chesnay

 

 

L'entreprise Rault et l'usine du Mont Carmel, rue du Pré-Chesnay, cliquer ici

 

L’usine Glémot, caoutchouc, 1834-1958, cliquer ici

 

Fabrique d’extincteurs S.I.C.L.I, cliquer ici

 

Lamandé, négociant, rue du Pré-Chesnay, cliquer ici

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

mardi 4 mai 2021

Les bistrots de Robien, Le Café du dimanche, boulevard Hoche




 

Le Café du Dimanche, situé au 115 boulevard Hoche, a fonctionné de 2015 à 2019. C’était un lieu atypique, créé par Louise Dilasser et Lan Mafart. 

Dans ce bistrot, ouvert uniquement en fin de semaine, on pouvait boire un verre mais aussi écouter de la musique, participer à un radio-crochet, partager un moment autour de jeux de société, découvrir l’art postal, écrire des cartes de vœux personnalisées…

 


 
Enseigne du Café du dimanche


Le Café du dimanche a marqué les esprits et a beaucoup inspiré les journalistes, comme en témoigne cet article de Ouest-France du 21 août 2015 :

"Les grappes de la vigne se détachent sur un mur bleu azur. Un olivier ombre la cour terrasse, la couleur de ses feuilles se marie bien au ciel breton. Il y a une petite serre où il fait bon s'asseoir, tandis qu'une rangée d'antiques boîtes aux lettres habille à l'ancienne la façade du Café du dimanche.

Ce lieu est une surprise totale. Comme un coin de Méditerranée, qui aurait poussé dans le quartier bien rangé de Robien, au sud de la gare briochine.

 

La cour du Café du dimanche. Photo Ouest-France

 

C'est un vrai café avec une licence 4, on peut ici goûter un vin du sud, italien ou grec. Lan Mafart est Breton par son père, Provençal par sa mère. Ces deux cultures l'ont fasciné et façonné. Quand il l'a trouvé, c'était un lieu industriel. Entre ses mains artistes et bricoleuses, c'est devenu un café chaleureux. Un univers poétique, facétieux, cultivé.

Le cadre est planté, on peut y prendre un verre. Mais il y a beaucoup plus.

L'homme est éditeur, les livres garnissent les étagères : poésie, philosophie, sciences humaines et bientôt des livres pour enfants.

 

Lan Mafart. Photo Ouest-France

 

Le Café du dimanche ne serait pas cet extraordinaire cabinet de curiosités sans Louise Mafart. L'un des talents de cette femme curieuse est de pratiquer l'art postal.

« On ne prend plus le temps de s'écrire, s'étonne-t-elle. Mon père m'a écrit toute ma vie. Quand il est mort, j'ai trouvé terrible de me dire que, dans ma boîte aux lettres, il n'y aurait plus que des factures. Ça fait tant de bien de recevoir une jolie lettre. On peut envoyer toutes sortes de choses par la Poste pour surprendre son destinataire. »

 

Louise Dilasser. Photo Ouest-France

 

Le Café du dimanche de Lan et Louise Mafart renferme des trésors, patiemment accumulés. Des découpages récoltés dans les magazines, des feuilles et des fleurs dans les herbiers, des boutons, des coquillages, des cartes postales, des objets hétéroclites...

Pour écrire une lettre, on choisira la couleur du papier, on pourra piocher des mots doux et des images, dans les tiroirs qui débordent. Il ne restera plus qu'à écrire, ou se faire aider de la maîtresse des lieux pour décorer une enveloppe ou écrire sa lettre, un cadeau si rare de nos jours.

Louise, qui fut écrivain public, ne demande qu'à donner un coup de main. « Je voudrais que tous ceux qui ont envie puissent créer librement. Chacun est artiste, même s'il l'ignore. La création n'est pas réservée à une élite, revendique-t-elle. En cinq minutes, je peux trouver des trucs, une enveloppe et on poste. »

Le plus, c'est qu'une vraie boîte aux lettres de La Poste, placée à la sortie du café, recueille les missives écrites. Patrice André, le facteur du quartier, aime tant cet endroit qu'il en est devenu le parrain. Sylvie, une autre factrice, la marraine. En vacances cet été en Pologne, Patrice s'est pris au jeu, envoyant une carte égayée de collages à ses amis du Café du dimanche. Et la direction de La Poste soutient l'initiative.

Ce café sera ouvert chaque dimanche « pour qu'enfin on ne s'ennuie plus ce jour-là », jure Louise Mafart".

 

Le facteur et Lan Mafart. Photo Ouest-France

 

 

Plus jamais triste comme un mois de novembre 

 

Au Café du dimanche, les idées insolites ne manquent pas. À l’instar, donc, de cet instant poétique qui s’étalera sur quatre jours en novembre. « Quand tu tiens un café, tu entends souvent : il pleut, le monde va mal, c’est une période compliquée, les travaux… », raconte Louise. D’où l’envie d’inverser « l’envers du décor » et de mettre l’accent sur la beauté des choses.

C’était jeudi dernier. « J’ai lancé l’idée à la cantonade : créer un espace poétique où chacun puisse s’exprimer. Ça ne réglera pas forcément les choses, mais ça mettra du baume au cœur et cela permettra de partager ensemble un peu d’émotion, de découvrir l’autre autrement. » 

 

(Extrait d'un article de Ouest-France du 27 novembre 2018)


Le facteur et Lan Mafart. Photo Ouest-France

 

 

Une idée parmi beaucoup d'autres !

 

En décembre 2018, Louise Dilasser et Lan Mafart avaient lancé une idée pour les fêtes de fin d’année : sur des cartes et enveloppes de couleur mises à disposition tout le monde était invité à faire part de ses rêves, ses souhaits à la Maire de St Brieuc

 

Nina écrit sa lettre à la Maire Noël. 13-12-2018 Photo Ouest-France


 
 
La tournée des bistrots de Robien continue ici...

Bistrots rue Jules Ferry 

Bistrots rue abbé Garnier

Bistrots boulevard Carnot

Bistrots rue Luzel

Bistrots rue de Trégueux

Bistrot rue de Robien



Si vous avez des commentaires ou des documents sur l'histoire de Robien, vous pouvez utiliser le formulaire de contact en haut à droite de la page. 

Merci d'avance.

 




Retour à la maison (le sommaire) ICI
 
 
 
 
Sources

 

Articles de Ouest-France : 21 août 2015, 28 juin 2018, 27 novembre 2018, . 


 


 


 

 

 

samedi 10 avril 2021

Les maisons en bandes à Robien, quartier sud de Saint-Brieuc

 

L'urbanisation du quartier de Robien, dans la partie sud de Saint-Brieuc, se traduit par le développement de lotissements de types « maisons en bandes ».


DES MAISONS EN ENFILADE
 
Ces ensembles de maisons en enfilade montrent une continuité dans les toitures et les décors.
Ces maisons à bandes proviennent généralement de programme de lotissement de maisons de villes.
 

Boulevard Hoche Saint-Brieuc. Photo RF




DES MAISONS MITOYENNES
 
En milieu urbain, ce type de construction est adopté car l’espace manque. La maison individuelle, séparée de plusieurs mètres de ses voisins ne peut être la règle. Les maisons en bandes sont toutes mitoyennes. Avec les maisons en bandes on obtient une plus grande densité de population.
Ces « bandes » peuvent être imposantes, de plusieurs étages, richement ornées et habitées par des familles aisées. Elles peuvent être aussi très simples quand ce sont des familles populaires à qui les constructeurs les destinent.

Rue Jean Jaurès Saint-Brieuc. Photo RF



Dans le quartier de Robien, l’architecture est souvent constituée de façades de pierres à bâtir en granit ou enduites. Les décors allient brique et granit et avec une référence plus ouvrière. Les briques portent la marque de la briqueterie Le Dû qui se trouvait au début de la rue Abbé Garnier. L'entreprise fournissait les chantiers du quartier et de tout Saint-Brieuc.

 



DES EXEMPLES RUE DE ROBIEN et BOULEVARD HOCHE

On trouve de beaux exemples de maisons en bandes dans la rue de Robien ou dans le boulevard Hoche. Des lignes élégantes constituées de briques ou de carreaux aux motifs géométriques soulignent parfois la marque du premier étage. On le voit très nettement sur les maisons des 14 et 22 de la rue de Robien.

Rue de Robien, St Brieuc décors géométriques. Photo RF


A l'arrière, ces maisons possèdent de petits jardins agréables, tout en longueur.
Rue Guébriant, les maisons en bandes ont la particularité de présenter des portes d'entrées qu'il faut franchir après avoir monté plusieurs marches.

Jardins à l'arrière de la rue Guébriant. St Brieuc. Photo RF


Boulevard Hoche, certaines portes d'entrées sont jumelles.

Portes jumelles 56 et 58 boulevard Hoche. St Brieuc. Photo RF


 
Dans une partie du haut de la rue Luzel, on peut aussi voir des maisons en bandes.
 

Rue Luzel à St Brieuc. Photo RF





LA RUE DE ROBIEN N'EST PAS LA RUE JEAN JAURÈS

 
Vous êtes-vous demandés pourquoi les maisons en bandes se trouvaient au début de la rue de Robien mais pas dans la rue Jean Jaurès  qui est dans le prolongement?
La réponse est simple, c'est la rue de Robien qui a été habitée en premier.  On trouve par exemple le nom de "Chemin de Robien" sur un plan de 1892, puis le nom de "rue de Robien" sur un plan de 1902. La proximité de la voie ferrée a joué un rôle important dans le développement de cette rue.

La rue Jean Jaurès n'a été crée que plus tard, au début des années 30. A cette époque est lancé un vaste programme de lotissement s'adressant à d'autres catégories de population que les ouvriers. C'est la raison pour laquelle plus on s'éloigne vers la sortie de Robien, plus on voit de maisons individuelles.


 

LES MAISONS EN BANDES DANS LES AUTRES QUARTIERS 

Il est intéressant de constater que dans le quartier St Michel à Saint-Brieuc, par exemple, on retrouve cette conception des maisons en bandes dont les façades sont généralement enduites avec décors de granit. Mais on retrouve également dans certaines rues typiques par leur homogénéité de belles maisons en bandes en briques.

 

 

Retour au sommaire ICI



 

Racontez-nous votre maison

Si vous habitez "une maison en bandes" à Robien, racontez-nous son histoire :

connaissez-vous les dates de construction, l’architecte ? Avez-vous des plans ? Connaissez-vous les propriétaires successifs ? Est que vous avez grandi dans cette maison ? S’est-il passé des événements importants dans cette maison ? Est-ce qu’il y a eu autrefois un commerce à la place ou au rez-de-chaussée de cette maison ? Comment vivez-vous la mitoyenneté des maisons, des jardins ? Etes-vous satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe en énergie) ?



Sources
 
« Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine. AVAP » Document de Saint-Brieuc Agglomération (dossier Pdf en ligne)

Archives municipales et départementales.

Archives des journaux du CAR depuis juin 1984.Saint-Brieuc.

Étude de géographie urbaine. R. Huon 1946.

Avec les contributions de Didier Le Buhan, Michel Le Borgne, Xavier Pageot, Mary Simon, Guillaume Agouf...
 
 

 

dimanche 4 avril 2021

Jean Le Bigot, Vice-consul du Danemark à Saint-Brieuc 1960

 


 

 

Jean Robert Le Bigot est né à Saint-Brieuc le 5 mai 1915, il habitant rue Lesage à Saint-Brieuc, s'est marié en 1943 avec Françoise Coutret et il est décédé le 11 novembre 2003 à Saint-Brieuc.

Jean Le Bigot était connu dans sa ville natale comme négociant en grains, rue Jules Ferry, dans le quartier de Robien. Il travaillait avec Jacques, son frère et avait pris la succession de l'entreprise familiale en 1956. Peu après cette date, il a assuré une fonction diplomatique que beaucoup de gens ignorent.

 

Jean Le Bigot,  a pris ses fonctions de Vice-consul du Danemark à Saint-Brieuc, par décret du Ministère des Affaires étrangères, le 23 février 1960.  

 

 


 

Les raisons de l’attribution de cette fonction diplomatique à M. Le Bigot

 

Les critères qui président au choix d'un vice-consul sont le statut social des intéressés, la connaissance qu'ils ont du pays dont ils assurent la représentation et le réseau de relations dont ils disposent.

Il faut aussi savoir qu’un Vice-consul ne bénéficie ni d’un budget ni d’une rémunération. Par contre, il obtiendra la totalité du remboursement de ses dépenses administratives, avec les justificatifs, mais cela oblige l’intéressé à faire l'avance des frais.

Tenant compte de ces critères, M. Le Bigot, par la présence de son établissement au port du Légué, est très bien placé pour être en contact avec de nombreux marins danois. On voit d’ailleurs que dans les différents rapports annuels, envoyés par M. Le Bigot à l’Ambassadeur du Danemark, figure un état détaillé de tous les navires danois ayant accosté dans les ports du Légué, de Dahouet, de Tréguier et de Paimpol.

Les mouvements sont importants, ainsi on note par exemple que pour l’année 1963, 19 navires danois ont touché le Port du Légué.

 


 

Des renseignements doivent être fournis sur les importations et les exportations. C’est un domaine qu’il connaît très bien. Plus occasionnellement,  M. Le Bigot se charge de régler différentes formalités pour des marins. Ainsi M. Le Bigot s’occupe de prendre des billets de train pour deux marins, Palle Petersen et Erik Sorensen en juin 1967. Cet exemple illustre bien la contrainte imposée au Vice-consul qui doit engager des frais pour se faire rembourser plus tard.

Par ailleurs, le réseau relationnel de Jean Le Bigot est très étendu sur Saint-Brieuc et au-delà car il est issu d’une vieille famille briochine. Ajoutons enfin que son expérience du commerce européen fait de lui une personne tout à fait à même d’exercer une telle fonction.

Ajoutons enfin que St Brieuc est rattaché au Consulat de Nantes avec à sa tête Henry Villandre, une vieille connaissance de la famille Le Bigot. 

 

Extrait d'un courrier adressé le 11 avril 1960 par Henry Villandre à Jean Le Bigot

"Permettez moi, Monsieur le Vice-consul, de vous dire tout le plaisir que j'ai eu d'apprendre votre nomination... Votre nom me rappelle une famille, et singulièrement Madame Le Bigot, votre grand-mère ainsi que Monsieur René Le Bigot, dont j'ai gardé de très fidèles et vivants souvenirs".

 


 

 

Les taches du Vice-consul du Danemark à Saint-Brieuc

 

Le Vice-consul est chargé de s’occuper des ressortissants danois fixés en France ou ayant quitté le territoire français dans son secteur géographique, mais il faut avouer que ce dernier cas est très rare. Pour honorer sa tache, il fait le lien entre les services de la Préfecture et le Consul du Danemark en France.

 


 

 

M. Le Bigot intervient ainsi en novembre 1964 pour un marin danois accidenté sur un bateau chargé de charbon, le « Scantic ». Bent Nymann est hospitalisé à Saint-Brieuc et c'est à Jean Le Bigot qu'il revient d'assurer son rapatriement en train vers le Danemark.

On peut aussi demander à M. Le Bigot de recueillir les votes, lors des élections danoises, au Vice-Consulat de Saint-Brieuc, comme cela s’est passé en novembre 1966.

 

M Le Bigot est dans le groupe organisateur chargé de recevoir une délégation venue avec l’équipe de boxe amateur danoise. M Le Bigot est à l’accueil des Danois à 23h30 en gare de Saint-Brieuc et en fait le compte-rendu au Consul : « Les organisateurs avaient tenu à ce qu’une aubade, d’un groupe folklorique composé de quelques binious, bombardes et d’une Bretonne en costume régional, fut donnée lorsque les Danois mirent pied à terre à la gare de Saint-Brieuc. ». M Le Bigot offre ensuite le Champagne aux cadres de la délégation dans le hall de l’hôtel qui leur est réservé. Un toast est porté au Roi et à la Reine, et à la prospérité du peuple Danois. La soirée n’est pas terminée pour M Le Bigot qui doit se rendre à Guingamp car le directeur de l’équipe danoise a laissé sa caméra dans le train !

Le 5 avril 1964, se déroule le match international de boxe France-Danemark, à la salle de Robien, auquel assiste en particulier le chef du cabinet du Ministre des Sports Herzog. 

Les boxeurs danois ne remportèrent que deux combats sur dix mais l'ambiance était assurée dans la salle de Robien !

 

1964. Rencontre de boxe France-Danemark à St Brieuc

 

 

Pour parfaire sa connaissance du pays, M Le Bigot reçoit régulièrement des revues sur l’état politique, économique et social du Danemark. Il est mis au courant de la composition des  gouvernements, des émissions de monnaies commémoratives et même des conditions de voyages au Groënland ! 

Les évènements liés à la famille royale sont également très suivis par le corps diplomatique. Il faut dire que les liens entre les deux pays sont très étroits avec le mariage, le 10 juin 1967, du Comte Henri de Laborde de Monpezat avec la Princesse héritière Margrethe du Danemark (Reine du Danemark à partir du 14 janvier 1972).

 


Certains moments de la vie d’un Vice-consul ne sont pas du tout déplaisants comme cette invitation à se rendre à la Réunions des agents consulaires à Copenhague en juin 1964.
Le programme est le suivant :

Dimanche 14 juin, réception à l’Hôtel de Ville de Copenhague ;

Lundi 15 juin, conférence, déjeuner, conférence, banquet offert par le gouvernement ;

Mardi 16 juin, exposé sur l’agriculture et film, visite d’entreprises et « pour les femmes » visites de la Manufacture royale de Porcelaines ; déjeuner offert par les brasseries Carlsberg, Tuborg… Soirée donnée par Leurs Majestés le Roi et la Reine au château de Christiansborg ;

Mercredi 17 juin, excursion dans l’île de Seeland, visite d’exploitations agricoles, et « pour les dames » visite du château de Kronborg. Au retour présentation des dernières créations des fourreurs danois ;


Jeudi 18 juin : conférence sur la culture danoise, film, déjeuner offert au Palace hôtel, « pour les dames » un défilé de mannequins l’après-midi.

 

Précisons que M et Mme Le Bigot se sont rendus au Danemark en bénéficiant des services de l'entreprise de voyage Flageul.

 

 

1967. Documents pour le voyage au Danemark de M et Mme Le Bigot. Fonds Le Bigot

 

 

 

Documents 

 

1960. Document officiel de la nomination de Jean Le Bigot comme Vice-consul. Fonds Le Bigot

 

1963. État des navires ayant accosté au port du Légué. Document envoyé au Consulat du Danemark

 

1967. Courrier de Jean Le Bigot adressé à l'Ambassade du Danemark à Paris.

 

Si vous avez des remarques, des documents ou des témoignages sur l'entreprise Le Bigot et Jean Le Bigot, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.


 

 

Retour au Sommaire, cliquer ici

 

 

 

A lire sur ce blog

L'entreprise Le Bigot, 1894-1959, cliquer ici

L'entreprise Le Bigot, 1960-1980, cliquer ici

 

Sources

 

Fonds Le Bigot. Dossier 18 Z 465. Archives municipales.


 


 

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...