Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. Puis par extension aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc.
C'est ainsi que des figures du monde forain d'autrefois ont été mises en évidence comme Joseph Mouton, dans les années 30-40 ou Aimé Greneux, très connu dans les années 50.
Mais il aurait été dommage de ne pas en profiter pour dresser le portrait de familles d'industriels forains qui se sont toujours déplacés dans toute la Bretagne et ont laissé des traces dans la mémoire collective.
La famille Chira
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Fête foraine Robien. Sammy et Allan Chira. Le Télégramme 15 juin 2001
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Extraits d'un article du Télégramme du 15 juin 2001 :
"La fête foraine de Robien
mène bon train depuis la semaine dernière. La place Octave-Brilleaud fleure bon
la barbe à papa et les gaufres chaudes ! A peine les enfants sont-ils arrivés
sur la place, qu'en un coup d'oeil, ils ont repéré les stands sur lesquels ils
vont «se jeter». Les auto-tamponneuses pour les plus kamikazes, le tir au fusil
pour les as de la gâchette et les p'tits canards pour les enfants.
La famille Chira, qui tient le stand loterie,
baigne dans cette ambiance festive depuis quatre générations. Mercredi, nous
avons rencontré Sammy (20 ans) et Allan (19 ans), les deux petits derniers de
la famille".
Viennent ensuite les souvenirs transmis par les parents et grands-parents qui exerçaient dans les années 1900 :
"Dans les années 1900 la fête
était plus familiale, avec des bals et des vins d'honneur. Les grands-parents se déplaçaient
en carriole tirée par des chevaux, dans la région de Rennes. Les Chira tenaient
déjà les stands de loteries où on gagnait surtout des poupées espagnoles, en
porcelaine et de la vaisselle.
Vers 1950, mes parents ont
vendu la carriole et ont acheté un camion, beaucoup plus spacieux et
confortable. Ce camion faisait office de stand. De par leur nouvelle mobilité,
ils ont pu se déplacer hors du département.
Les
années 60 ont vu apparaître les premiers manèges d'enfants, sans moteur. Les
gens poussaient la machine
".
Notons que Georges Chira s'est marié à Saint-Brieuc le 7 décembre 1939.
La famille Drouet
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Les Drouet : Marcel, le cousin; Steeve, le père; Steeve, le fils, et Louis. Photo Ouest-France
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Un article du 2 novembre 2018, en page de Carhaix dans Ouest-France présente la famille Drouet :
"Louis
Drouet est le doyen des forains sur cette manifestation, il est né en
1934. Si la guerre a marqué une coupure, c'est en force et en famille
qu'ils vont revenir dès 1945. Il y a le Papy Roger, décédé depuis
quelques années, qui tenait le manège pour enfants. Et Louis de dire : «
Avec sa moustache, il avait l'air d'un dur et il savait calmer ce petit
monde. » Ce manège, modernisé, est toujours là, à la même place. Louis
se souvient de la queue qu'il y avait pour accéder au manège.
La
quatrième génération des Drouet arrive, et avec eux, c'est l'avenir des
fêtes foraines qui est assuré.... Aujourd'hui, on ne peut rater les
stands de la famille : la confiserie, un grand camion qui propose
nougats fabriqués sur place, berlingots, chichis, barbe à papa...
Plus
loin, à gauche, le manège enfants. Autour des stands de loterie, de
canards à pêcher, de jeux modernes d'aujourd'hui. Steeve Drouet, fait
tourner la machine."
Ci-dessous, Georges Drouet qui tenait un stand de tir dans les années 50.
La famille Coéffic
Eugène Coéffic était un industriel forain bien connu dans le pays de Saint-Brieuc dans les années 50-60. Il était marié avec Augustine
Névot, employée des postes à Yffiniac, d'ailleurs c'est à Yffiniac qu'est née leur fille Marie-Christine en juin 51.
Des
recherches dans l’État civil font apparaitre un certain Eugène Coéffic,
né le 20 décembre 1917 à Hennebont et décédé le 24 avril 2003 à
Saint-Brieuc. Est-ce la même personne ? On a aussi Jean-Joseph Coéffic,
dit "Petit Jean", forain, né en 1901 à Hennebont qui fait parler de lui
dans la presse en 1924 en page Saint-Brieuc. Est-il en parenté?
Ce dont on est certain c'est que M. Coéffic avait un manège appelé Le Comet qui faisait le bonheur des amateurs de sensations fortes !
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Le manège de M. Coéffic à Cesson
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Un ticket de ce manège a été conservé par Fabrice Hamon (publié dans le Facebook "Tu sais que tu viens de Saint-Brieuc..." en décembre 2022)
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Ticket du Comet à la Fête foraine de Cesson
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La famille Décamps
Dans les années 50, Mme veuve Décamps, la plus ancienne des patronnes foraines, seconde encore son fils sur toutes les fêtes foraines de la région.
Dans la famille Décamps on est forain de père en fils. Les
grands-parents sont venus de l’Anjou, se sont installés en Bretagne. Les
enfants ont choisi à leur tour la région guingampaise et briochine et s’y sont
fait estimer.
Au début 1900, les Décamps voyageaient avec des voitures
tirées par des chevaux loués à M. Birien de Binic. Le démontage était difficile
mais il y avait des spécialités. Dans les années 50, les fils suivent les traces du père et du grand-père. Ils ont un matériel
moderne, un éclairage électrique qui a remplacé l’acétylène.
Dans
les années 50, on trouve plusieurs Décamps chez les industriels forains
: Raoul Décamps, né en 1928, Jean Décamps et
Michel Décamps. Sur une base de généalogie, on a Jean-Baptiste Descamps,
né en 1851, marchand forain, nomade, marié à Pabu en 1882, cliquer ici.
Plus tard, un certain Jean-Baptiste Décamps, forain, est décédé à l’âge de 81 ans en novembre
1968.
L'origine du nom désigne une personne qui vient d'un lieu-dit le Camp (le champ).
(D'après l'article de Ouest-France du 11 avril 1950)
La famille Figuier
Lucienne Figuier et son mari Alex ont mené une vie de forains pendant 45 ans, toujours en Bretagne, de foires en fêtes.
Au départ, ils avaient fait l’achat d’une affaire foraine : un stand de tir et
un vieux manège de bois, à courroie, avec montagnes russes et voitures vintage.
Lucienne préférait rester toute la saison dans sa caravane, plutôt que de profiter de sa maison à Saint-Brieuc
Décédé
en 1980, Abel Figuier était une figure du monde forain. Il était le
cousin par alliance du célèbre clown Achille Zavatta. Il avait acheté un
manège pour son fils Guy qui n'avait pas encore choisi ce métier.
Lucienne et Guy Figuier ont continué à travailler sur les fêtes foraines
jusqu'en 2013. (D'après Le Télégramme 30 juillet 1999)
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Manège Figuier à Erquy vers 1975. Photo du site Mémoire d'Erquy
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Guy Figuier recevant la médaille de la ville d'Erquy. Photo du site Mémoire d'Erquy
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La famille Mouton
Dans le livre Profession ? Forain,
l'auteure Annie Lorenzo, s’entretient en 1984 à St Brieuc avec
plusieurs personnes de la famille Mouton, en particulier deux sœurs
célibataires : Georgette (45 ans en 1984) qui tient un stand de tir et Betty Mouton (40 ans) avec un stand de confiserie. Ces informations ont été mises en ligne sur son site par Joseph Lohou, un passionné de l'histoire de Callac.
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Betty Mouton dans sa confiserie
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Betty et Georgette Mouton dans le stand de tir.
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La
famille Mouton se déplace uniquement en Bretagne dans le Finistère et
les Côtes du Nord. Les deux soeurs suivent une tournée établie à
l'origine par leurs parents : Loudéac à Pâques, Callac en mai, Tréguier
pour la Saint-Yves, Saint-Brieuc en juin, Guingamp en juillet, puis des
petites fêtes à Goudelin, Pontrieux, Huelgoat, Rostrenen, Châteauneuf,
Châteaulin, Landivisiau, Lesneven, Morlaix, Concarneau. Carhaix est la
dernière étape en novembre. De novembre à mars, elles posent la caravane
près d’une maison familiale à La Roche-Maurice.
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Annick Mouton
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Dans
cet entretien les sœurs Mouton ne cachent pas que toutes les fêtes ne
se valent pas et Saint-Brieuc n’est pas la meilleure en 1984 car les
marchands forains sont éloignés du centre-ville depuis quinze ans. En
périphérie les boutiques sont
seulement ouvertes l'après-midi car dans la matinée il n’y aurait personne.
La
famille voyage dans plusieurs caravanes : celle de l’oncle, des
parents, celle des deux soeurs et celle de la grand-mère qui est
centenaire et suit toujours partout.
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L'aïeule de la famille, centenaire.
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Les Mouton ont un livret de circulation et leur commune de rattachement est Carhaix. Au
moment de cet entretien, Georgette et Betty pensaient abandonner le
métier, ainsi que leurs parents qui avaient 74 ans. Elles envisageaient
de faire les marchés...
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La loterie de M et Mme Mouton
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La famille Hoffman, dans la presse
1948-2017
La famille Hoffman demeurait à Paimpol (dans les années 40
et peut-être bien avant). Ces industriels forains avaient un manège de radio-skooters
au début des années 50.
Dans Ouest-France du 18 juin 1948, on voit l’installation de
la fête foraine de la Saint-Jean à Lannion, sur le quai d’Aiguillon. Et "A tout seigneur, tout honneur, nous avons d’abord remarqué M. Hoffman
qui est tout à fait chez lui à Lannion…et qui présente à nouveau sa couleuvre qui
assure, avec les émotions du mouvement, des montées et des descentes
vertigineuses, l’intimité fort heureusement limitée, sous la peau de son
fantastique reptile… avec son grand cousin le monstre du Loch Ness qui se
lancent l’un derrière l’autre dans une course folle…"
On sait aussi que chez les Hoffmann, on ne compte plus les passages
aux Fêtes patronales de Châteaulin depuis la fin des années 40.
Comme cela se pratiquait régulièrement dans le monde forain,
on apprend qu’en 1956 à Plestin, "Charles et Louis Hoffman, propriétaires
des autos-tampons et chenille, ont fait don au Bureau d’aide Sociale des sommes
de deux mille et mille francs".
En octobre 1969, une messe dite par l’abbé Bidault est
célébrée à Morlaix pour les industriels forains et leurs employés sur la piste
des autos-tampon du radio-skooters Hoffman. L’abbé Bidault s’est adressé aux
forains en louant leur action de "semeurs de joie dans une société
parfois si triste". (Ouest-France 22 octobre 1969)
Dans les années 70 à Landerneau, M. Hoffman et son gendre M.
Hervagault stationnent sur le quai de Léon avec leur « Modern
Scooter ». Landerneau est aussi une ville où l’on peut confier à des
usines locales du matériel forain à réparer.(Ouest-France 29 juillet 1974)
Dans l'édition du Télégramme du 15 août 2002, nous sommes avec William et Romuald Hoffmann, deux représentants de cette
famille qui vient à Rostrenen depuis quatre générations, pas moins. William explique certains aspects du métier :
«Pour monter un manège comme les autos-tampons, il nous faut trois
jours, en travaillant normalement. En été, nous parcourons la Bretagne, de
pardon en pardon et souvent, montage-démontage, nous prennent cinq jours alors
que nous n'avons que deux ou trois jours de fête effective». Quand on parle de famille chez les
Hoffmann, ce n'est pas un vain mot, sur la fête de Rostrenen, pas moins de six attractions
appartiennent aux frères, aux filles, aux neveux, à la cousine. Mais ils ne
sont pas toujours ensemble, chacun peut travailler de son côté et sur certaine
fête, ils se retrouvent pour leur plus grande joie.
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Autos-tamponeuses à Rostrenen 15 août 2002 Le Télégramme
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L'article se termine avec le portrait de Mme Hoffmann une figure de la fête foraine à Rostrenen : "Du haut de ses 80 ans,
elle est toujours fidèle à ces rassemblements, même si on ne la voit plus
beaucoup du côté des manèges. Beaucoup de Rostrenois, qui, très jeunes lui ont
acheté quelques jetons, sont devenus des amis et ne manquent pas d'aller saluer
«Gaby» à chacun de ses passages. Elle en a fait rêver des enfants et
aujourd'hui, le flambeau est passé, ses propres enfants font maintenant rêver
la nouvelle génération. Industriel forain, plus qu'un métier, une passion qui
n'est pas prête de s'éteindre."
Plus tard, en 2006, William Hoffman (troisième génération de
forains) est en photo, avec son équipe, au moment du montage de son stand d’autos tamponneuses
qui nécessite dix-sept tonnes de matériel.
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William Hoffman, au montage de son stand à Guingamp 28 juin 2006 Le Télégramme
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Le 1er juin 2012, Jerôm Fouquet de Ouest-France s'entretient avec Nessy Hoffmann, aux commandes du Magic Dance : « Dans la
famille, nous avons toujours le manège de mon arrière-grand-père
appelé''chenille Couleuvre Paimpol'' », sourit Nessy Hoffmann, 24 ans.
L'histoire de cette famille de forains est intimement liée à la ville depuis
sept générations, soit près de deux siècles. Cette année, Nessy a posé son
attraction sur le quai Neuf, à côté des auto-tampons qui appartiennent à son
oncle. L'un de ses deux frères tient un manège pour enfants, l'autre un magasin
de peluches. Quant à ses parents, ils font tourner le Water... où les familles,
« emprisonnées » dans une bulle, peuvent marcher sur l'eau. Les Hoffmann sont
forains de père en fils ou en filles (Nessy est père d'une petite fille d'un
mois) environ huit mois de l'année, surtout en Bretagne. Les mois d'hiver sont
consacrés à l'entretien du manège.
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William et Nessy Hoffman. 1er juin 2012 Ouest-France
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Pour chaque fête foraine, Nessy fait deux voyages pour
amener le Magic Dance sur place. Deux semi-remorques, deux remorques et un
camion sont indispensables, plus la caravane familiale. Deux grosses journées
sont nécessaires au montage du manège contre cinq heures pour le démontage.
Cela s'explique par le fait qu'il faut tout mettre de niveau pour le bon
fonctionnement de la structure. « Souvent, des gamins donnent un coup de main,
précise son ami William Ferrand. Pour les remercier, on leur donne une poignée
de tickets pour qu'ils s'amusent sur le manège. »
En 2013, la presse évoque le nom de Charley
Hoffman, gérant de la confiserie qui s’installe tout le mois d’août à Locmaria
pour la fête foraine, et ce depuis 40 ans.
En septembre 2014, Ouest-France s'intéresse à Charlotte Hoffman et son mari, William Ferrand, qui s'occupent
de la confiserie sur la fête foraine de Chateaulin.
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Confiserie Hoffman 2014 Ouest-France |
En juin 2017, Le Télégramme publie une photo de Delia
Hoffman, 36 ans, dans son stand de confiserie sur la fête foraine de la place
du Vally à Guingamp.
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Delia Hoffman, devant son stand à Guingamp 29 juin 2017 Le Télégramme
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Et, toujours en 2017, Ouest-France, dans sa page de
Saint-Nazaire, évoque le Dragon, tenu de père en fils par les Hoffman.
La famille Audrouin
M. Aristide Audrouin est né à Vitré le 12 avril 1857. A la
fête foraine de Dinan, où il se trouve alors pour effectuer son service
militaire, il fait la rencontre de Léonie Hodemon qui possède un manège de
chevaux de bois et une confiserie. Il l’épouse le 29 juin 1878 à Vitré.
Pendant quelques années, les Audrouin sont sur la route pour
présenter leurs attractions sur les fêtes foraines. Mais Aristide Audrouin est
passionné par le théâtre. Il fonde Le Théâtre de l’espérance qui se déplace
dans toute la France avec la roulotte tirée par des chevaux. Aidés par leurs
enfants, leurs décors et leurs costumes font merveille dans La Nativité et la
passion de notre seigneur Jésus Christ, une grande fresque théâtrale qui
s’inscrit dans les spectacles joués depuis le Moyen-Age.
Mais le cinéma
commence à attirer le public et les Audrouin vont s’équiper à Paris pour
présenter du cinéma ambulant et leur fils Amédée (né en 1883 à Dinan) dirige
l’affaire : ce sera en 1901 l’Impérial Bioscope, une salle magnifique de
vingt-cinq mètres de long, transportée par train !
Amédée Audrouin épouse Marie-Anne
Bellec (née à Pontivy le 15 février 1886), rencontrée sur la fête foraine de
Châteaulin et le couple fait tourner ce cinéma jusqu’en 1919 où Amédée meurt
dans un accident.
A noter que le cinéma de Dinard possède un ancien projecteur
de l’Impérial Bioscope daté de 1913.
Revenons à Aristide Audroin : il a reçu les Palmes
académiques pour sa carrière dans le théâtre et le cinéma et Léonie Audrouin a
reçu deux médailles d’or du président Poincaré pour l’éducation qu’elle donna à
ses 13 enfants. Ils sont décédés tous les deux en
1953 à Morlaix à l’âge de 94 ans.
De son côté, Aristide Audrouin fils, élevé dans cette famille de 13 enfants, est né
en 1881 à Dinan et il a épousé à Rennes le 17 juin 1904, Mlle Léa Elisabeth
Perrot, née
le 25 janvier 1884 à Chartres. Pendant quarante ans, leurs
chevaux de bois ont amusé les enfants à la fête foraine du Champ-de-Mars à
Saint-Brieuc.
Aristide et Léa Audrouin habitent Dinan où ils sont en retraite et ils
sont bien connus dans toute la Bretagne. Ils fêtent leurs noces de diamant à
Dinan en 1938 et choisissent de fêter leurs noces d’or dans la chapelle de
Nazareth à Saint-Brieuc en juin 1954 en compagnie de tous leurs amis du monde
forain.
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Noces d'or Audrouin 19 juin 1954 Ouest-France
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Les amis forains aux noces d'or Audrouin
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Aristide est décédé le 8 avril 1972 à Dinan à l’âge de 91 ans et son
épouse en août 1977 à Morlaix.
Notons aussi que Dominique Audrouin, ancien industriel
forain, grand blessé de la Guerre 14-18, en retraite à Dinan, sera décoré de la
Légion d’honneur en 1960 au titre militaire.
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Légion d'honneur Dominique Audrouin 27 août 1960 Ouest-France
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Dominique Audrouin et son épouse ont fêté leurs noces d'or à l'église Saint-Melaine de Morlaix en octobre 1961
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Noces d'or Audrouin. 25 octobre 1961 Ouest-France
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Les amis forains aux noces d'or de M et Mme Audrouin.
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Le fils de Dominique Audrouin, Marcel, également
industriel forain, est né à Guingamp, sur la place du Vally le 26 avril 1916 là
où ses parents vendaient des frites à la fête foraine ! Il était surnommé
« Le marquis du Vally » et sa générosité était connue de tous. On le
voit en photo en 1969 avec des jeunes de Grâces qui ont profité de plusieurs
« demi-heures » sur ses manèges.
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Marcel Audrouin au milieu des enfants. 24 janvier 1969 Ouest-France
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Robert Audrouin, né à Morlaix en 1928, forain, a fait parler de lui en 2018 dans un article où sont révélés ses talents de poète et musicien autodidacte.
Dominique Audroin a eu la possibilité d’aller à la même
école pendant les années de Guerre à Vannes. Il a pu ainsi obtenir son
Certificat d’études.
« Je m’efforce de capter la beauté où elle se trouve et
de lui rendre hommage dans un poème. »
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Robert Audrouin 10 avril 2018 Ouest-France
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Mais dans les années 50, on trouve déjà la trace dans la presse de Robert Audroin, déclamant une poésie de son cru.
L'histoire se déroule en janvier 1953, les forains rassemblés à Brest ont eu l’excellente
idée d’organiser une rencontre de football sur le stade de Ménez-Paul au profit
du Bureau d’Aide Sociale de la ville. L’équipe des vétérans des forains était
opposée à une formation de commerçants du quartier de Bouguen. Ensuite, une
sélection des forains de l’Ouest affronta une sélection d’anciennes gloires de
l’Association Sportive Brestoise.
Dominique Audroin récita quelques couplets de
sa composition, sur l’air d’une chanson en vogue à la gloire du football forain
et de l’A.S.B. Lors du vin d’honneur servi à l’hôtel Vauban, on pouvait noter
la présence de M. Bettencourt, doyen des industriels forains, M. Janselme,
président du football forain, M. Motard, directeur sportif, M. Tricoire et M.
Le Tallec, organisateurs. Les joueurs forains étaient ce jour-là : Figuier
(Rosporden), Audroin (Lamballe), Lanos (Lamballe), Le Bigot (Rennes), Le Moine
(Rennes), Cronier et Bozec (Angers), La Fosse-Chevaland (Lorient), Hoffman
(Brest), Meudec (Morlaix), Audroin (Dinan) et les vieux Brestois Musset, Malmanche,
Le Tallec (goal) Amalfi, Bugny, Pérès, Vincent, Tamic.
(D’après un article du 13 janvier 1958)
Sources :
Articles de Ouest-France
Article de Yannick Boulain dans Le Pays de Dinan, année 2019
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Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici
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A lire en complément
Les fêtes dans le quartier de Robien avant 1945, cliquer ici
Les cirques sur le Champ-de-Foire de Robien, cliquer ici
L'histoire du Père Mouton, une figure du monde forain et des cirques, cliquer ici
Sources
Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.
Article Wikipédia, American Luna Park, ici
Site Généanet, famille Chira, cliquer ici
Entretien avec Samy Courteaux, organisateur de American Lunapark à Saint-Brieuc, le 29 novembre 2022.
Facebook de l'American Lunapark Saint-Brieuc, cliquer ici
L'histoire du cirque Figuier, cliquer ici
Site Mémoire d'Erquy, famille Figuier, cliquer ici
Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici
Article complet de Joseph Lohou, à propos de la famille Mouton, sur son site de l'histoire de Callac, cliquer ici