lundi 9 janvier 2023

Maurice Reux, musicien, chanteur, chef d'orchestre d'harmonie à Saint-Brieuc (1884-1956)

 

 

La famille Reux était établie rue Jules Ferry dans le quartier de Robien au début des années 1900. 

Maurice Reux est le plus connu de la famille car, en dehors de son métier de camionneur puis de gérant de l'entreprise de transport Reux, il était très impliqué dans le milieu musical. 

Retraçons la très riche carrière de cet homme de culture.


Maurice Reux Photo 1949. Ouest-France

 

L'Estudiantina. 1906

 

En 1906, Maurice Reux va créer à Saint-Brieuc l’Estudiantina.  C’est une société qui regroupe des jeunes, garçons et filles, aux multiples talents artistiques. Ce groupe se produit régulièrement pour offrir des moments de loisirs et de détente au public de St Brieuc et des alentours.


Maurice Reux s’y révèle, comme on peut le lire dans un premier article de Ouest-Eclair daté du 10 avril 1908 :

« Maurice Reux a dévoilé un impeccable talent de chanteur dans le grand air du Trouvère de Verdi. Sa voix vibrante et sonore, tour à tour puissante et caressante, a conquis la sympathie de l’auditoire, qui ne lui a pas ménagé les applaudissements…Une charmante comédie « Valse assise », jouée par M. Reux et Mlle Marguerite Lelay, en actes consommés, a terminé gentiment le soirée. »

 

La presse locale dresse le parcours du jeune et talentueux Maurice Reux.  Après avoir commencé fort jeune l’étude de la musique, c’est à l’âge de 18 ans, alors qu’il s’est engagé volontairement dans l’armée, qu’il se fait remarquer dans son régiment :

« M. Reux, dont le caractère aimable et les facultés d’assimilation se prêtent à tous les rôles, devint le premier comique de la troupe du régiment, composée en majeure partie d’artistes de talent et occupant maintenant des situations marquantes dans le théâtre. M. Reux fit des études de chant sous la direction de M. Henri Pégasse, professeur au Conservatoire de Verviers, et fut applaudi à Vannes, à Quimperlé, Dinan, Morlaix etc.

D’une grande activité, on le vit créer et diriger l’Estudiantina avec une activité des plus remarquables, et conduire sa petite troupe à Jersey, où il remporta de brillants succès au concours international.

M. Reux à Jersey, obtint en effet le 2e prix du concours des solistes chanteurs ; à Rennes le 1er prix de chant dans la section des barytons, le 2e prix de chant au concours d’honneur etc.

M. Reux est un véritable artiste, d’une compréhension artistique élevée, très sympathique et toujours très applaudi. »


 

Maurice Reux, debout à droite de la photo. Bibliothèque municipale St Brieuc

 

La presse ne tarit pas d’éloges envers M. Reux comme après un concert donné en janvier 1909 : « Félicitons d’abord le distingué directeur de la société M. Reux, pour le zèle et le dévouement avec lequel il inculque, à ces jeunes artistes, l’art musical qu’il possède lui-même à un si haut point, se prodiguant sans relâche pour procurer à la classe populaire briochine de saines et agréables distractions ». (22 janvier 1909 Ouest-Eclair)

 

L’Estudiantina briochine se réunit deux fois par semaine à l’Hôtel de Ville pour ses répétitions. En 1909, elle recrute :

 « Les jeunes gens et jeunes filles qui désireraient en faire partie comme mandolinistes, guitaristes etc. sont priés de bien vouloir se présenter au directeur…Les amateurs de théâtre, demoiselles et jeunes gens, trouveront également place et bon accueil au sein de la section théâtrale de la société. » (Ouest-Eclair 13 octobre 1909). 

 

 


Une activité débordante


En plus d'avoir créé l'Estudiantina, Maurice Reux est le créateur de deux sociétés musicales : l’Harmonie St-Michel et l’Harmonie briochine.


C'est un homme qui veut apporter la musique dans tous les milieux. Ainsi, Maurice Reux apporte son concours à une fête de la Mutuelle des Cheminots au cinéma le Familia, boulevard Clémenceau le 30 juillet 1924. Dans la même soirée le public assiste à des films fournis par la Ligue Antituberculeuse, de petites pièces mimées comme « La première cigarette du collégien » et des morceaux chantés qu'il interprète.

Mais il va tout aussi bien se produire à l’église, avec la maîtrise de la paroisse Sainte-Anne-de-Robien comme pour la Fête de la Sainte-Anne en août 1924. Il chante à cette occasion le Pater Noster, O quam Suavis et Tantum de Duffuer, et l’Ave Maria de Franck.

En ce mois d'août 1924, il dirige également le concert donné en plein air avec 50 exécutants dans l’avenue de Robien.

  

En 1925, au challenge national de la Fédération Musicale de France qui se déroule à Caen, Maurice Reux reçoit le Premier prix pour la direction (Ouest-Eclair 13 août 1925).

En juillet 1927, à l’occasion de la course automobile de la Coupe Fleuriot « Sous les frondaisons des promenades garnies d’une multitude de lampes électriques et de lampions…un orchestre de 70 musiciens, sous la direction de M. Maurice Reux, entrainera toute la jeunesse dans de joyeuses farandoles ».


Maurice Reux concert. 17 juillet 1927 Ouest-Eclair


 

En février 1928, les membres de la société musicale se rendent à Robien devant la maison de Maurice Reux pour lui remettre la Médaille d'honneur des sociétés musicales. Ensuite, un vin d'honneur fut servi au restaurant Bougeard, 10 rue Jules Ferry.


Distinction Maurice Reux 29 février 1928 La Dépêche de Brest


Le dimanche 15 juillet 1928, l’Harmonie briochine emmenée par Maurice Reux participe à l’inauguration du monument élevé à la mémoire du chansonnier breton Théodore Botrel, sous la présidence de M. Charles Le Goffic. L’Harmonie briochine assure la partie musicale de la messe commémorative à 9h, Place du Martray elle donne un concert à 11h30, l’après-midi elle défile en ville avant de donner un ultime concert au Théâtre de verdure. (Ouest-Eclair 12 juillet 1928)


 

En juillet 1935, Maurice Reux est le Commissaire général du concours qui réunit des ensembles musicaux venus de tout l’Ouest, et aussi de la musique de la Garde Républicaine.

La ville est en effervescence !

« Les trains de l’État et des Côtes-du-Nord venant de toutes les directions sont arrivés bondés. Sur le Champ de Mars, les files d’autocars et de voitures particulières s’alignent à perte de vue. La ville a pris son aspect festival. » 

Le maire M. Octave Brilleaud salue la présence de Guy Ropartz, Paul Le Flem et Casadessus dont les œuvres ont été applaudies lors d’un grand concert. Les sociétés musicales défilent dans toute la ville et ensuite des milliers de personnes sont rassemblées dans le Parc de la Préfecture pour le grand concert en plein air. La Garde Républicaine est très applaudie le soir lors d’un ultime concert aux Promenades. (Ouest-Eclair 22 juillet 1935)

 

 


 

 

 

Les responsabilités régionales de Maurice Reux



La Guerre 39-45 rend impossible toutes les activités associatives habituelles, mais après-guerre, Maurice Reux devient le président de la Fédération Musicale de Bretagne, Maine et Anjou. A ce titre, en juin 1949, il préside à Saint-Nazaire un congrès où sont représentées une cinquantaine de sociétés musicales. Après avoir retracé le calvaire enduré par la ville de St Nazaire pendant la guerre, Maurice Reux constata que de nouvelles adhésions venaient renforcer la fédération, composée de 182 sociétés.

Maurice Reux multiplie les concerts au début des années 50.

 

En 1952, après quelques « querelles de pupitres », une réorganisation des sociétés musicales à St Brieuc permit à Maurice Reux de reprendre la tête de l’Harmonie Briochine tandis que M. Roman, professeur à l’Ecole de Musique,  dirigeait l’Harmonie Municipale.

 

 

 

Les obsèques de Maurice Reux 1956

 


Le 8 octobre 1956, Ouest-France fait le compte-rendu des obsèques de Maurice Reux, célébrées en l’église paroissiale de Robien au milieu d’une très grande affluence et de personnalités très nombreuses du monde politique, éducatif, associatif et musical, parfois venus de toute la France. A ce titre, M. Collard, vice-président, prit la parole au nom de la Confédération Musicale de France. Il rappela le souvenir du musicien que fut Maurice Reux et de « l’excellent ami qu’était le briochin aux grands cheveux et au grand chapeau d’artiste, comme on disait familièrement dans les réunions des milieux musicaux à Paris et à Angers. » Il ajouta que Maurice Reux « aimait ses élèves et ses anciens élèves ; il aimait la musique pour laquelle il avait sacrifié tous ses loisirs et ses dimanches ».

 

Ainsi se termine l'évocation de cette grande figure de la vie associative et culturelle de Saint-Brieuc dont la tombe au cimetière St Michel, surmontée d'une lyre, nous rappelle à tout jamais son amour de la musique.

 

Maurice Reux (tout en bas du cimetière St Michel sur la droite). Photo RF 2022

 

 

 

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Sources 

 

Articles de presse Ouest-Eclair et Ouest-France

 

Archives municipales, factures et annuaires

 

Archives départementales, recensement 1906. Reux, entrepreneur vue 86.

Site Généarmor, registre matricule, situation militaire de Maurice Reux, classe 1904, ici

 

L'Estudiantine briochine. Site Cartolis, base de données du Musée de la carte postale, pour la notice complète cliquer ici

  

 



L’évolution de la paroisse Sainte-Anne de Robien à Saint-Brieuc après 1945

 


Après-guerre, le curé Lemordan s’est également montré très impliqué dans le développement de la paroisse de Robien après un fort développement des œuvres sociales  mises en place par l’abbé Le Prévost. La paroisse de Robien est en plein essor, la population augmente.

 

Des transformations

L'augmentation de la population et la pratique religieuse très régulière dans le quartier de Robien font que l’église a du mal à faire face aux trop fortes demandes, pour les communions par exemple. Cela conduit les autorités ecclésiastiques à créer la paroisse de St Vincent, proche de la Croix St Lambert.

On note par exemple qu’en 1953, la demande pour les baptêmes est très importante puisqu’il y en a  86 dans l’année. Les décès sont au nombre de 37 et les mariages 33.

En octobre 1955, on revoit les limites de la paroisse de Robien pour tenir compte des paroisses de Saint-Pierre de Trégueux et de Sainte-Thérèse de Gouédic.

10 octobre 1955 Ouest-France


Dans les années 60, l’église bénéficie de travaux mais en 1997 vient le temps de la mise aux normes de l’électricité. Bonne occasion pour refaire aussi les peintures intérieures. Tous ces travaux de gros oeuvre sont confiés à des entreprises locales et des bénévoles se chargent des finitions et du nettoyage. L’église s’équipe aussi d’un orgue électronique fin 1996 moins imposant que l’ancien.

Toujours dans les années 60, on note que la fête Dieu ne se passe plus dans l’église mais dans la salle de la Vaillante avant de partir en procession. 

Les prêtres Alexis Colin (vicaire) et Jules Auffray (curé de Robien) se succèdent. Jules Auffray avait la particularité d’avoir eu une vocation tardive après avoir exercé comme serrurier dans la vie civile. Son talent dans le domaine rendit bien des services à la paroisse.

Dans les années 70 et 80, Jean Campion, qui exerce à la suite du curé Auffray, se souvient des célébrations dominicales à Robien et des temps forts de Noël où les veillées étaient très ouvertes, familiales et conviviales. Puis dans les années 90 et 2000, la vie de la paroisse évolue avec une plus grande place donnée à l’animation pastorale par les laïcs. Des partages bibliques se déroulent à Robien autour de la présence très appréciée de Georges Minois, un historien, professeur au Lycée Renan, et auteur de nombreux ouvrages.

Toujours dans ces années 1990 et 2000, l’église de Robien est le lieu où se déroulent beaucoup de cérémonies œcuméniques.

 

Semaine de l'Unité des chrétiens Ste Anne de Robien. Ouest-France 22 janvier 1996

Semaine de l'Unité des chrétiens Sainte-Anne de Robien. Ouest-France 23 janvier 1998

 

Semaine de l'unité des chrétiens Ste Anne de Robien. Ouest-France 21 janvier 1999

 

Semaine de l'unité des chrétiens Ste Anne de Robien. Ouest-France 28 janvier 2002



Aujourd’hui et demain...

La salle du patronage a été revendue, le presbytère aussi, la salle de la Vaillante n’est plus rattachée à la paroisse. Les temps ont changé... Pendant des années, une équipe de bénévoles a continué d’entretenir les lieux et d’accueillir tous ceux qui souhaitaient organiser des cérémonies catholiques. Dans des moments joyeux ou malheureux, c’était une manière de maintenir des liens importants dans le quartier.

En 2019, les célébrations ont quasiment cessé à l’église de Robien. Les cloches ont arrêté de sonner. Plus de baptêmes, de mariages, quelques rares cérémonies d’enterrement. Et puis plus rien...

En 2022 une réflexion collective a commencé sur le devenir de cette église. Quel pourrait être le projet novateur qui redonnerait vie à ce bâtiment : du culturel, de l'économique, du logement, une vie de paroisse ? Qui pourrait être le porteur de ce projet ?

La question n'est pas encore tranchée mais un bâtiment comme cette église ne peut pas rester fermé indéfiniment...

 

 

Sources


Journal paroissial « La famille chrétienne » de 1945 à 1962. Archives départementales, AP 647. AP 648

Blog sur l’histoire des protestants de Saint-Brieuc, article sur l’œcuménisme, cliquer ici

Entretiens téléphoniques avec l’abbé Le Prévost (93 ans) le 27 avril 2020, avec le père Jean Hamon et le père Jean Campion, en avril 2020.

Entretien avec Léon Le Mée, ancien président du CAR de 1995 à 1997 et membre actif de la paroisse de Robien dans les années 90 et après.

Entretien avec Jean-Pierre et Yolande Corouge. Mai 2020.

 

 

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Autres articles à consulter sur La paroisse Sainte-Anne de Robien




 

 

vendredi 6 janvier 2023

La cuisine centrale, rue abbé Garnier dans le quartier de Robien à St Brieuc. 1951-1965

 

Comme pour l’histoire de l’entrepôt des bus ou pour les bains-douches, nous allons voir que la rue abbé Garnier dans le quartier de Robien à St Brieuc a longtemps été le siège d'équipements et de services municipaux. 
 
 

La cuisine centrale, un outil moderne 


Le projet de mettre en place une cuisine centrale à St Brieuc date de 1951.

Ce projet est abordé dans l’édition de Ouest-France du 14 mars 1951 après le conseil municipal qui en a débattu. L’équipement est prévu pour fournir 1500 repas par jour. « Cette cuisine sera destinée à remplacer la cuisine actuelle (dirigée par M. Hamon) qui est insuffisante et installée dans les locaux de l’école Berthelot. Elle s’avère nécessaire pour la préparation des repas servis dans les cantines scolaires et dans les Foyers de Vieux Travailleurs. »

 

Mais la réalisation va demander quelques années entre les plans de l'architecte, le vote des budgets, l'achat du matériel (en 1952) et son installation, le recrutement et la formation des équipes. Tout est opérationnel en 1954.

 

L'équipe de direction de la cuisine centrale. Photo Archives municipales



Chaque personne dans l'équipe a ses spécialités et utilise des machines adaptées.


Photo Archives municipales

Cuisson. Photo Archives municipales

Découpe de la viande. Photo Archives municipales

Tout le monde est à son poste. Photo Archives municipales

 

Les équipements représentent pour l'époque un progrès important. Tout est fonctionnel et l'hygiène est irréprochable.

 

Éléments de cuisine en inox. Photo Archives municipales


 Photo Archives municipales

 

En 1954, la Ville a donc une cuisine centrale qui bénéficie de deux niveaux. 


La cuisine centrale au moment de sa construction. Photo Archives municipales

 

Le premier est au niveau de la place Octave Brilleaud, c’est là qu’est la cuisine et le second est au niveau de la rue Abbé Garnier, c’est là où se situe la réception et le départ des plats. On voit le départ de la nourriture vers les écoles sur une photo d’époque.

 

Le départ des plats. Photo Archives municipales

 

Ouest-France dans son édition du 19 décembre 1956 rend compte du tour de Saint-Brieuc, en onze étapes, réalisé par le Préfet  des Côtes-du-Nord, accompagné par M. Victor Rault, maire de la Ville ; M. Mazier, député et différentes personnalités. Dans ces onze étapes, plusieurs menaient à Robien, un quartier en pleine transformation : l’école Hoche, la Salle de Robien et la cuisine centrale :

« La cuisine centrale retint l’attention de tous. Des employés chargeaient des bouteillons tout chauds dans une camionnette. Chaque jour plus de 2000 repas sont ainsi servis aux élèves des établissements scolaires, publics et privés de Saint-Brieuc.

Tout est propre, clair et net. Grâce à cette cuisine, des banquets monstres pourront être organisés dans la salle municipale de Robien. »

 

 

Un reportage complet en 1961

 

Le 27 septembre 1961, Ouest-France publie une page entière sur la cuisine centrale, sous forme d’un reportage, agrémenté de plusieurs photos.

 



 

« Notre enquête nous a conduit en début de matinée, à Robien, dans le bureau de M et Mme Deklunder, intendants municipaux, qui, depuis six ans, dirigent cette cuisine centrale. Ils en ont pris la direction quelques semaines après sa création… »


M et Mme Deklunder

"Le chef M. Nogues, découpait d’appétissants rôtis de porc, sortant de vastes fourneaux…"


Le chef cuisinier M. Nogues

 

"Près de lui, ses adjoints garnissent les plats qui s’alignent, près de ceux des légumes". 


Une équipe uniquement féminine s'active autour des plats en cuisine.


"Le pain est coupé. Les pommes du dessert sont empilées…Les assiettes par piles de douze sont placées comme dans un classeur. Un personnel de service reçoit le tout, qui est dirigé sur chariot vers l’ascenseur qui descendra les « bouteillons » vers le quai de départ, rue abbé Garnier, où des camionnettes conduites quotidiennement, par les mêmes chauffeurs, sont chargées en peu de temps".

 

Ci-dessous, les chauffeurs, avec leurs tabliers, qui amènent chaque jour les plats :  Pierre, André, Petit Guy et Jean... que l'on voit ici avec le contrôleur Pierrot, reconnaissable à sa veste.



 

"Lorsque tout est prêt, et au signale du vérificateur, les véhicules partent vers leurs cantines respectives".

 

Le reporter de Ouest-France constate ensuite que le repas pris par les enfants à la cantine de l’école Hoche se passe sans problème…

« Les femmes de service rassemblent la vaisselle, de sorte que lorsque la camionnette revient, tout est prêt à embarquer pour Robien… La vaisselle se fait à Robien sauf pour les verres. Dans cette même vaste cuisine moderne, après les scolaires, cuisiniers et cuisinières préparent le repas du personnel municipal, dont la cantine se trouve à proximité, dans la petite salle de Robien.

Ils sont là, environ soixante « municipaux », et pour eux, la vie amicale continue : quelle que soit la fonction de l’un ou de l’autre, il n’y a aucune distinction entre les chefs de service et le personnel. »

 

En 1961, pas moins de 22 cantines scolaires briochines sont servies par la cuisine de Robien "ainsi que les repas de 30 vieux au Foyer de Cesson, et à une centaine d’enfants nécessiteux de dix écoles privées de Saint-Brieuc... 

Les trois camionnettes effectuent le transport des repas chaque jour, sauf le jeudi et le dimanche. 

Les plats disposés dans des emballages conditionnés sont conservés pratiquement à température constante, les mets chauds ne perdent qu’un degré à l’heure. »

 

Ce reportage, très complet, nous permet de mieux imaginer comment fonctionnait cette cuisine centrale de Robien dans les années 50-60.



 

Parole d'habitant 


Guy Flageul habitait rue de Robien dans les années 50-60, il se souvient : "Monsieur Pinsart, dont la femme tenait les bains-douches, livrait les écoles avec les véhicules de la cantine centrale".

 

La cuisine centrale fonctionnera dans ses locaux de la rue Abbé Garnier jusqu’en 1965. En juin 1989, un nouveau déménagement conduira la cuisine centrale dans la zone artisanale de la Beauchée. 

 

 

La réserve

Après le déménagement de la cuisine centrale en 1965, les locaux ont servi pendant des années comme réserve. De la nourriture et du matériel y étaient entreposés, ce qui n'a pas manqué d'attirer la convoitise.


Ainsi, on apprend que les réserves de la cantine municipales, rue abbé Garnier, ont été visitées pendant le week-end de Pâques en avril 1974. Les quatre auteurs de ces vols ont vite été interpelés et écroués. Ils s’étaient introduits dans la cantine en cassant un carreau. Leur butin était constitué de 20 kg de salami, 10 kg de viande de bœuf, 6 kg de pâté de campagne, 5 kg de beurre, des bouteilles de vin, des draps, des nappes et serviettes de tables… Les quatre complices ont transporté le tout dans des valises notamment à la consigne de la gare SNCF (pour le linge), dans une maison abandonnée de la rue Luzel  et dans les alentours de l’étang de Robien. Ce butin a été en grande partie récupéré.

(D’après un article de Ouest-France du 19 avril 1974)

 

 

Les bâtiments après le départ de la cuisine centrale

De nos jours, nous voyons que l'aspect extérieur des bâtiments n'a pas été trop transformé. 


L'ancien bâtiment. Photo RF 2020

L’ancienne cuisine centrale, c’est la maison de quartier aujourd’hui, dans sa partie se trouvant au niveau du parking Octave Brilleaud. Mais il faut savoir qu'à l'automne 1990, le Comité de quartier a tout d'abord occupé l'appartement situé au dessus de la petite salle de Robien. Ce n'était pas le plus pratique car l'accès se faisait obligatoirement par la rue Abbé Garnier, ensuite il y avait deux étages pour y accéder et le maximum de personnes pouvant s'y réunir était de 19.
 

Dans la partie au niveau de la rue Abbé Garnier se trouvent maintenant dans un bâtiment la salle de boxe et dans l’autre bâtiment, le club de reliure et le club d’aquariophilie ACARA.

 

 

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Article sur un sujet proche
L'histoire de la maison de quartier dans l'ancienne cuisine centrale, cliquer ici
 
Sources
 

Archives municipales, dossier de presse des années 90 avec des articles de Ouest-France.

 

Archives municipales. Photographies anciennes de la cuisine.

 

Nombreux articles de Ouest-France : 14 mars 1951, 19 décembre 1956, 27 septembre 1961...
 

Merci à Stéphane Botrel des Archives municipales pour sa disponibilité et ses remarques avisées. 

 

 



L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...