vendredi 6 janvier 2023

La cuisine centrale, rue abbé Garnier dans le quartier de Robien à St Brieuc. 1951-1965

 

Comme pour l’histoire de l’entrepôt des bus ou pour les bains-douches, nous allons voir que la rue abbé Garnier dans le quartier de Robien à St Brieuc a longtemps été le siège d'équipements et de services municipaux. 
 
 

La cuisine centrale, un outil moderne 


Le projet de mettre en place une cuisine centrale à St Brieuc date de 1951.

Ce projet est abordé dans l’édition de Ouest-France du 14 mars 1951 après le conseil municipal qui en a débattu. L’équipement est prévu pour fournir 1500 repas par jour. « Cette cuisine sera destinée à remplacer la cuisine actuelle (dirigée par M. Hamon) qui est insuffisante et installée dans les locaux de l’école Berthelot. Elle s’avère nécessaire pour la préparation des repas servis dans les cantines scolaires et dans les Foyers de Vieux Travailleurs. »

 

Mais la réalisation va demander quelques années entre les plans de l'architecte, le vote des budgets, l'achat du matériel (en 1952) et son installation, le recrutement et la formation des équipes. Tout est opérationnel en 1954.

 

L'équipe de direction de la cuisine centrale. Photo Archives municipales



Chaque personne dans l'équipe a ses spécialités et utilise des machines adaptées.


Photo Archives municipales

Cuisson. Photo Archives municipales

Découpe de la viande. Photo Archives municipales

Tout le monde est à son poste. Photo Archives municipales

 

Les équipements représentent pour l'époque un progrès important. Tout est fonctionnel et l'hygiène est irréprochable.

 

Éléments de cuisine en inox. Photo Archives municipales


 Photo Archives municipales

 

En 1954, la Ville a donc une cuisine centrale qui bénéficie de deux niveaux. 


La cuisine centrale au moment de sa construction. Photo Archives municipales

 

Le premier est au niveau de la place Octave Brilleaud, c’est là qu’est la cuisine et le second est au niveau de la rue Abbé Garnier, c’est là où se situe la réception et le départ des plats. On voit le départ de la nourriture vers les écoles sur une photo d’époque.

 

Le départ des plats. Photo Archives municipales

 

Ouest-France dans son édition du 19 décembre 1956 rend compte du tour de Saint-Brieuc, en onze étapes, réalisé par le Préfet  des Côtes-du-Nord, accompagné par M. Victor Rault, maire de la Ville ; M. Mazier, député et différentes personnalités. Dans ces onze étapes, plusieurs menaient à Robien, un quartier en pleine transformation : l’école Hoche, la Salle de Robien et la cuisine centrale :

« La cuisine centrale retint l’attention de tous. Des employés chargeaient des bouteillons tout chauds dans une camionnette. Chaque jour plus de 2000 repas sont ainsi servis aux élèves des établissements scolaires, publics et privés de Saint-Brieuc.

Tout est propre, clair et net. Grâce à cette cuisine, des banquets monstres pourront être organisés dans la salle municipale de Robien. »

 

 

Un reportage complet en 1961

 

Le 27 septembre 1961, Ouest-France publie une page entière sur la cuisine centrale, sous forme d’un reportage, agrémenté de plusieurs photos.

 



 

« Notre enquête nous a conduit en début de matinée, à Robien, dans le bureau de M et Mme Deklunder, intendants municipaux, qui, depuis six ans, dirigent cette cuisine centrale. Ils en ont pris la direction quelques semaines après sa création… »


M et Mme Deklunder

"Le chef M. Nogues, découpait d’appétissants rôtis de porc, sortant de vastes fourneaux…"


Le chef cuisinier M. Nogues

 

"Près de lui, ses adjoints garnissent les plats qui s’alignent, près de ceux des légumes". 


Une équipe uniquement féminine s'active autour des plats en cuisine.


"Le pain est coupé. Les pommes du dessert sont empilées…Les assiettes par piles de douze sont placées comme dans un classeur. Un personnel de service reçoit le tout, qui est dirigé sur chariot vers l’ascenseur qui descendra les « bouteillons » vers le quai de départ, rue abbé Garnier, où des camionnettes conduites quotidiennement, par les mêmes chauffeurs, sont chargées en peu de temps".

 

Ci-dessous, les chauffeurs, avec leurs tabliers, qui amènent chaque jour les plats :  Pierre, André, Petit Guy et Jean... que l'on voit ici avec le contrôleur Pierrot, reconnaissable à sa veste.



 

"Lorsque tout est prêt, et au signale du vérificateur, les véhicules partent vers leurs cantines respectives".

 

Le reporter de Ouest-France constate ensuite que le repas pris par les enfants à la cantine de l’école Hoche se passe sans problème…

« Les femmes de service rassemblent la vaisselle, de sorte que lorsque la camionnette revient, tout est prêt à embarquer pour Robien… La vaisselle se fait à Robien sauf pour les verres. Dans cette même vaste cuisine moderne, après les scolaires, cuisiniers et cuisinières préparent le repas du personnel municipal, dont la cantine se trouve à proximité, dans la petite salle de Robien.

Ils sont là, environ soixante « municipaux », et pour eux, la vie amicale continue : quelle que soit la fonction de l’un ou de l’autre, il n’y a aucune distinction entre les chefs de service et le personnel. »

 

En 1961, pas moins de 22 cantines scolaires briochines sont servies par la cuisine de Robien "ainsi que les repas de 30 vieux au Foyer de Cesson, et à une centaine d’enfants nécessiteux de dix écoles privées de Saint-Brieuc... 

Les trois camionnettes effectuent le transport des repas chaque jour, sauf le jeudi et le dimanche. 

Les plats disposés dans des emballages conditionnés sont conservés pratiquement à température constante, les mets chauds ne perdent qu’un degré à l’heure. »

 

Ce reportage, très complet, nous permet de mieux imaginer comment fonctionnait cette cuisine centrale de Robien dans les années 50-60.



 

Parole d'habitant 


Guy Flageul habitait rue de Robien dans les années 50-60, il se souvient : "Monsieur Pinsart, dont la femme tenait les bains-douches, livrait les écoles avec les véhicules de la cantine centrale".

 

La cuisine centrale fonctionnera dans ses locaux de la rue Abbé Garnier jusqu’en 1965. En juin 1989, un nouveau déménagement conduira la cuisine centrale dans la zone artisanale de la Beauchée. 

 

 

La réserve

Après le déménagement de la cuisine centrale en 1965, les locaux ont servi pendant des années comme réserve. De la nourriture et du matériel y étaient entreposés, ce qui n'a pas manqué d'attirer la convoitise.


Ainsi, on apprend que les réserves de la cantine municipales, rue abbé Garnier, ont été visitées pendant le week-end de Pâques en avril 1974. Les quatre auteurs de ces vols ont vite été interpelés et écroués. Ils s’étaient introduits dans la cantine en cassant un carreau. Leur butin était constitué de 20 kg de salami, 10 kg de viande de bœuf, 6 kg de pâté de campagne, 5 kg de beurre, des bouteilles de vin, des draps, des nappes et serviettes de tables… Les quatre complices ont transporté le tout dans des valises notamment à la consigne de la gare SNCF (pour le linge), dans une maison abandonnée de la rue Luzel  et dans les alentours de l’étang de Robien. Ce butin a été en grande partie récupéré.

(D’après un article de Ouest-France du 19 avril 1974)

 

 

Les bâtiments après le départ de la cuisine centrale

De nos jours, nous voyons que l'aspect extérieur des bâtiments n'a pas été trop transformé. 


L'ancien bâtiment. Photo RF 2020

L’ancienne cuisine centrale, c’est la maison de quartier aujourd’hui, dans sa partie se trouvant au niveau du parking Octave Brilleaud. Mais il faut savoir qu'à l'automne 1990, le Comité de quartier a tout d'abord occupé l'appartement situé au dessus de la petite salle de Robien. Ce n'était pas le plus pratique car l'accès se faisait obligatoirement par la rue Abbé Garnier, ensuite il y avait deux étages pour y accéder et le maximum de personnes pouvant s'y réunir était de 19.
 

Dans la partie au niveau de la rue Abbé Garnier se trouvent maintenant dans un bâtiment la salle de boxe et dans l’autre bâtiment, le club de reliure et le club d’aquariophilie ACARA.

 

 

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Article sur un sujet proche
L'histoire de la maison de quartier dans l'ancienne cuisine centrale, cliquer ici
 
Sources
 

Archives municipales, dossier de presse des années 90 avec des articles de Ouest-France.

 

Archives municipales. Photographies anciennes de la cuisine.

 

Nombreux articles de Ouest-France : 14 mars 1951, 19 décembre 1956, 27 septembre 1961...
 

Merci à Stéphane Botrel des Archives municipales pour sa disponibilité et ses remarques avisées. 

 

 



L'histoire de la rue François Villon, ex Chemin de la Poudrière à Robien

 

Une rue à la limite du quartier Robien

La rue François Villon n’est pas très connue, elle est située à l’extrémité sud du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Les promeneurs l’aperçoivent sur leur droite quand ils descendent la rue Louis Blanc pour aller à l’étang de Robien. Elle est séparée de la rue Chapelain de la Ville Guérin par une mince bande de terrain.
 

Rue François Villon à St Brieuc. Photo RF

Vue aérienne. Rue François Villon et rue Chapelain de la ville Guérin à St Brieuc. 

 

 

La poudrière

 
Cette rue s'est appelée "chemin de la Poudrière" ou "sentier de la poudrière". Ce nom de "poudrière" vient du fait qu'il y avait un entrepôt de poudre sur le côté droit du chemin, en montant de l'étang. Celui-ci était gardé par des militaires encore au début du siècle. Il fut abandonné par l'armée beaucoup plus tard.
Les habitants des premières maisons du secteur vivaient-elles en sécurité à côté de ce dépôt de munitions? Nous n'avons malheureusement pas de témoins pour en parler !
 
Nous ne savons pas non plus si ce dépôt contenait encore des munitions quand les premières maisons ont été construites...
Quelques maisons sont bâties dans cette rue sur le côté droit en montant. La poudrière se situait plus bas que la première maison. 
 
A l’origine ce terrain était assez plat, le roc le limitait côté nord.
Il faut aussi imaginer que le chemin de la poudrière n’était pas très large et qu’il n’y avait pas cet espace remblayé et aplani pour les besoins de stationnement de l’usine Saint-Brieuc Fonderie.
 
Le chemin donnait à pic sur le ruisseau du Gouëdic et un petit sentier y descendait en partant du sentier de la poudrière comme on le voit sur le plan ci-dessous.
On remarque aussi qu'un mention "Rue à créer" est déjà portée sur le plan à cette époque. Ce sera la rue Chapelain de la Ville Guérin, mais il faudra attendre 1959-1960.
 
Acte de vente avec mention "chemin de la poudrière". Document de Mme Bigot



 

Cette photo aérienne des années 40 montre bien la présence de la poudrière et du chemin la contournant.

Photo aérienne, années 40. Archives municipales.

 
 
Encore au début des années 60, des témoins oculaires se souviennent de cet édifice qu'ils décrivent comme une sorte de construction simple, en pierres, de taille moyenne (3 mètres de haut) et de forme plutôt cubique. 

 

Le lotissement de la Poudrière 1926

 
En 1926, Armand Béziers de Lafosse (né en 1894) vend un terrain à M et Mme Lejeune. Constant Lejeune est employé au chemin de fer et habite avec son épouse à Robien, au lieu-dit « Le Coucou ». 
 
Comme l’indique le plan dans l’acte de vente, dans cette « rue », il n’y a que trois parcelles : la maison située le plus en haut de la rue est celle de M. Mesléard, suivie de celle de M. Ernest Roy (la plus grande parcelle).
Ernest Roy possédait une scierie dans le quartier, rue André Gide, avant que M. Aubin la reprenne.
Enfin, la dernière parcelle de 300 m2 est vendue à M. Constant Lejeune. Ces terrains ont la particularité d’être situés sur deux niveaux : un niveau bas, au niveau du chemin de la Poudrière, et un niveau haut qui donne dans ce qui sera plus tard la rue Chapelain de la Ville Guérin. (voir la photo aérienne).
 

 

Plan avec la mention "chemin de la Poudrière". Document Mme Bigot


Ci-dessous, sur cette partie d'un plan de 1936 concernant le Lotissement de la ferme du Clos à Robien, on distingue un rectangle le long d'un chemin, tout en bas de l'image, c'est la poudrière  !


Plan 1936. Archives départementales 22. Dossier 5M 89.




Un nouveau nom en deux temps !

A la toute fin des années 50, des travaux d'assainissements des eaux sont entrepris par la municipalité dans ce secteur. Le chemin de la Poudrière est aligné et la poudrière détruite. 
Le 5 février 1959, une délibération transforme "le passage du Pont des Villes Moisans vers la Poudière" en lui donnant un nouveau nom : la rue des Villes Moisan.
Malheureusement, dans la même période une autre rue des Villes Moisan venait d'être donnée sur la commune de Ploufragan dans le prolongement de la rue Jules Ferry.
Les confusions étaient incessantes, des personnes se retrouvaient désorientées et au niveau du courrier le problème était insoluble. Edgard Soufflet, qui habitait dans cette rue et en subissait directement des désagréments, souffla à un conseiller municipal du quartier de donner le nom du poète rebelle François Villon.

C'est ce qui fut fait : le 9 avril 1963, une délibération du Conseil municipal, donna le nom de rue François Villon


 

Le site de la poudrière à l'heure actuelle.

 
De nos jours la végétation a tout envahi le site de l'ancienne poudrière et en particulier un gros chêne a poussé. La végétation et la terre, visibles aujourd’hui, sont le résultat de l’érosion et de terres des jardins de la rue Chapelain de la Ville Guérin. 
 

Le bas de la rue François Villon à St Brieuc. Photo RF



 

La rue François Villon aujourd'hui

 
A l’heure actuelle il n’y a que 6 maisons dans cette rue mais seules celles des numéros 2 et 4 sont les maisons des années 20. C’est Mme Bigot, habitante actuelle du numéro 2 de la rue depuis 1991, qui a eu l’amabilité de nous donner connaissance de son acte de vente. Mme Bigot a su tirer admirablement profit de l’emplacement très particulier de sa maison et de son terrain sur deux niveaux. 
 

Maison de Mme Bigot, avant rénovation, 2 Rue François Villon
Jardin-terrasse de Mme Bigot, construit sur le roc. Photo RF

 

Jardin-terrasse de Mme Bigot, construit sur le roc, 2 Rue François Villon à St Brieuc. Photo RF

 

 La plus proche de la rue Jules Ferry porte le numéro 12.

Les maisons aux numéros 10, 8 et 6 sont des maisons mitoyennes anciennes ayant été rénovées dans les années 70-80.

Juste derrière ces maisons se trouvait un groupe de trois baraquements en sapin, couvert de bitume, appartenant à M. Jean Jouy. Il en habitait un et louait les autres. Les bâtiments en péril ont été détruits entre 1980 et 1990.

 

Le saviez-vous ?


Le nom de Béziers Lafosse revient souvent dans l'histoire du quartier de Robien, pas seulement par le nom de la rue mais parce que la famille possédait une grande partie des terrains dans la partie sud de Robien.
Le terrain vendu, dans le cadre de ce petit lotissement de 1926 de la Poudrière, n’est qu’une petite parcelle (numéro 455 de la section D) de ce qui était avant appelé « La ferme du Clos » appartenant à Mme Louis Blaize depuis 1898.
M. Louis Blaize (père de M. Emile Blaize) l’avait acquis le 6 janvier 1857.
 
M. Béziers Lafosse est veuf en premier mariage de Mme Rose Marie Jarnouen de Villatray et en deuxième mariage de Mme Louise Marie Félicité Alexandrine Blaize.
Avec Mme Blaize il a eu deux enfants dont l’un est décédé (c’est le Sergent Béziers Lafosse qui a donné son nom à la rue). L’autre enfant est le vendeur du terrain. Il s’agit de Armand Édouard Hippolyte Béziers Lafosse (né en 1894), docteur en droit, juge honoraire, demeurant Pordic, villa Ker Joseph.
 

Acte de vente. 1926. St Brieuc. Photo RF


Le saviez-vous ?

Au numéro 2, au-dessus de l'ex Poudrière, se trouvait Théodore Bon, Facteur de Robien-sud et voisin d’Ernest Roy.


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Si vous avez des commentaires ou des renseignements sur cet article, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page

 

Sources

Acte notarié de 1926, vente d'un terrain entre M. Armand Béziers Lafosse et M et Mme Lejeune. Document de Mme Bigot.

Les rues de Saint-Brieuc, leur histoire, leurs curiosités ». 1947, J. B. Illio.

Entretiens avec Mme Bigot, habitante de la maison du 2 rue François Villon.

 

Merci pour ses renseignements très précis à Dominique Soufflet, né en 1952 rue du Pré-Chesnay et arrivé dans cette rue en 1954, au numéro 12.

 

Délibérations du conseil municipal en ligne sur le site des Archives municipales : 5 février 1959 (rue des Villes Moisans), 9 avril 1963 (Rue François Villon).

 

Témoignage de Claudine Rizzo (souvenirs de la poudrière), mai 2020.

Renseignements fournis par Christian Pinçon à propos de son grand-père M. Ernest Roy.

 

 

 

 

jeudi 5 janvier 2023

Magasin de cycles Blouet-Hinault. Quartier de Robien à Saint-Brieuc. 1975-2022

 


Magasin Blouet, rue de Trégueux. Photo André Bougeard

Daniel Blouet, le champion de Bretagne de cyclo-cross a eu une une longévité exceptionnelle comme commerçant dans la rue de Trégueux. En 1975, après sa carrière de coureur, il a ouvert un magasin de cycles, près de la Croix-Perron. Une reconversion de passionné. 

Daniel Blouet faisait la Une de la presse et le public était enthousiaste quand il participait à une compétition. (voir les photos ci-dessous du 23 janvier 1973)

 

Daniel Blouet : champion de Bretagne de cyclo-cross 1973

Daniel Blouet récompensé.

 


En 2011, Hinault (qui déménagera en 2015 dans le boulevard Carnot) a remplacé Blouet et c'est une longue histoire, racontée dans un article de Ouest-France daté du 26 avril 2011:


Magasin Sébastien Hinault, rue de Trégueux. Photo André Bougeard.


"Derrière le comptoir de Daniel Blouet, des coupures de presse racontent les exploits de Sébastien Hinault. Vainqueur d'étape dans les grands tours, 9e de Paris-Roubaix, etc. Dans l'atelier, un mur de photos. On voit Sébastien, 7 ou 8 ans, avec son premier vélo demi-course. Cadeau de Noël. Il est rouge, c'est un Blouet.

Hinault père et fils, Blouet père et fils : tous ont couru. C'est une longue histoire, dont le fil se déroule toujours. Aujourd'hui encore, la petite échoppe de la rue de Trégueux accueille régulièrement les vélos du champion, qui vient en familier dans l'arrière-boutique.  

Daniel Blouet, l'ancien champion de cyclo-cross, vibre depuis quinze ans au rythme de la carrière de Sébastien. À l'heure de prendre sa retraite, il sait que son affaire tombe entre de bonnes mains. Le champion va prendre le relais. Mais comme, à 37 ans, sa carrière joue de savoureuses prolongations, il ambitionne de courir le Tour et de signer un nouveau contrat, le coureur de Trémuson ne sera pas en première ligne dans un premier temps.

C'est son épouse Laurence, ancienne compétitrice, qui tiendra le magasin". 

 


 

Il faut parler aussi de Daniel Hamonic, par exemple à l'occasion d'une cérémonie presque familiale, relatée dans Ouest-France, qui s'est déroulée en 2006, chez Daniel Blouet, commerce et réparation de cycles, rue de Trégueux. Daniel Hamonic, l'unique salarié de l'entreprise, y recevait la médaille du travail pour vingt ans de bons et loyaux services. À 15 ans, il signe un contrat de préapprentissage, en alternance. Quinze jours d'école, quinze jours d'atelier chez la famille Blouet.

 

Daniel Blouet, à gauche, remet un diplôme à Daniel Hamonic. Photo Ouest-France 2006

 

En 2015, Sébastien Hinault déménage dans le boulevard Carnot. Il développe et modernise son commerce jusqu'à la fermeture en septembre 2022...

 





Un autre commerce de cycles à Robien : 

Cyclomoteurs Chauffour

 

Michel Chaufour, marques Peugeot, Boréal, Flandria, 95 rue Jules Ferry.

L'histoire des magasins de cycles Chaufour commence à Saint-Brieuc à la fin des années 20, avec Joseph Chaufour qui ouvre un commerce de cycles et réparation au 18 rue de Gouédic. Les deux fils, Georges et Michel vont travailler dans l'atelier de leur père, comme Jean Landel, un ouvrier.

Joseph Chaufour. 17 juin 1961 Ouest-France

Stéphane Le Roux se souvient de ce magasin mais surtout d'une publicité : "Dans les années 70, dans la rue de Gouédic, il y avait, sur un pignon, une publicité pour le magasin de cycles Chaufour. On y voyait un motard des années 20, tout encapuchonné, qui fonçait bien recroquevillé sur sa moto".

A la fin des années 60, Michel Chaufour décide d'ouvrir son propre magasin et de s'installer au bout de la rue Jules Ferry, au numéro 95. 

Le magasin bénéficie des annonces du réseau Peugeot dont les mobylettes sont beaucoup vendues à cette époque.

Chaufour en bas à droite de cette liste. Ouest-France 4 décembre 1969


Guylaine Quéméner qui habitait le quartier a gardé un souvenir de ce magasin : "Chez Chaufour, il y avait un mainate qui disait "Bonjour" ou "Eh ben, c'est pas rien! ".

"Les Cycles Chaufour, 95 rue Jules Ferry" était une adresse bien connue dans le quartier et à Saint-Brieuc.



 

Retour au sommaire du blog de l'histoire de Robien, ici

 

Sources 

 

Merci à André Bougeard pour ses photos prises dans le quartier depuis des années.

Recherches dans les archives de Ouest-France

Archives municipales de Saint-Brieuc. 

 

Prolongements

L'histoire des commerces de Robien est passionnante mais le commerce y est toujours bien vivant. L'activité des commerces d'aujourd'hui est à retrouver sur le site du comité de quartier en cliquant ici

 

 

 

 

mercredi 4 janvier 2023

Le Centre des Finances Publiques dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 


Entrée du public, Centre des Finances Publiques St Brieuc, rue abbé Garnier. Photo RF
 
 
 

L’installation rue abbé Garnier, en 1989

 
Jusque dans les années 70, les services des impôts étaient disséminés à travers la ville de Saint-Brieuc : Centre Charner, place Saint-Michel (cadastre), rue des Promenades, rue Saint-Benoit et Boulevard Gambetta.
A la fin des années 70, le Ministère des Finances fait l'acquisition de l'ancienne école des Sourds-muets, rue abbé Garnier dans le but de construire pour regrouper différents services.
 
Le projet de construire un Centre des Finances Publiques dans le quartier de Robien est confié à l'architecte André Hauvespre dont le permis est déposé le 11 septembre 1986. 
Notons qu'André avait déjà réalisé dans le quartier le siège de la C.P.A.M, boulevard Hoche, quelques années auparavant.
 
Un vaste chantier s'est ouvert sur l'emplacement de l'ancien Institut des Sourds-muets pour faire sortir de terre le nouveau centre des impôts.
 
 
Chantier du centre des Finances publiques, rue abbé Garnier. Photo Archives municipales


 
Les services des impôts ont déménagé en 1989 dans un centre tout neuf, au mois d’août 89, rue Abbé Garnier dans le quartier de Robien.
Ce Centre des Finances Publiques n’a jamais été inauguré à cause d’un mouvement de grève déclenché par les salariés de l’établissement public. Les syndicalistes se souviennent aussi d’une forte mobilisation pour une manifestation des agents des impôts, un peu plus tard en septembre 89.
 
Il est à noter que la présence du Centre des Finances Publiques n'a pas d'impact sur le volume des voitures en stationnement dans le quartier de Robien car il comporte un parking suffisant pour absorber toutes celles des agents de l’État qui y travaillent.


Photo des années 90. Document C.A.U.E



Le bâtiment

 
Le bâtiment se caractérise par une architecture contemporaine utilisant le béton et le verre.
 
Les façades composées d’un ensemble de vitrages collés les uns contre les autres, provoquent un effet miroir du côté rue abbé Garnier et boulevard Carnot. 
 
 
Façade vitrée, Centre des Finances Publiques. Photo RF


Au centre de l'ensemble des bâtiments, dans un parfait hexagone, se trouve un jardin qui peut rappeler la tradition japonaise. Dans un petit triangle formé par des bâtiments dont la pointe touche le boulevard Carnot, se trouve un autre petit jardin. Pour les apprécier, il faut en avoir  une vue aérienne (photo ci-dessous).
 
 
Le centre des Finances Publiques. Vue aérienne


Osons l'hypothèse que l'on peut voir dans cette vue aérienne les lettres C et A de Côtes d'Armor et dans le jardin intérieur de l'hexagone, le Yin et le Yang, séparés par la courbe sinueuse du sentier !

Le centre des Finances Publiques. Vue aérienne d'ensemble


 
 

Le projet comprend également un vaste parking tout en longueur.

 

Photo années 90. "St Brieuc de l'après-guerre à nos jours", disponible au CAUE

 

 

Article à lire en complément

 
Une très belle composition minérale, d’un sculpteur japonais, complète cet ensemble du Centre des Finances publiques, cliquer ici.

Construction du Centre des Finances publiques en 1988-89. Photo aérienne. Archives municipales

 

 

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Sources

Archives municipales
 

Archives de Ouest-France
 

Saint-Brieuc, de l’après-guerre à nos jours. Analyse du patrimoine architectural et urbain. Réalisation de l’Ecole d’architecture de Bretagne. Janvier 1994. Document consulté au centre de documentation du CAUE des Côtes d'Armor.


Terre et Baie Habitat
 

Site du Comité d'Animation de Robien 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

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