mercredi 5 avril 2023

Le Pré-Tizon, une rue puis une impasse dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Le lieu-dit « Le Pré-Tizon » est connu depuis le XVIIe siècle. M. Jules Lamy, propriétaire d'une maison en ce lieu, possédait des actes de vente, notamment un de 1791, concernant la métairie nommée Le Pré-Tizon, « située au haut de la rue Cordière, sur le chemin allant de  Saint-Brieuc à Ploufragan ». Ce Pré-Tizon s’écrit avec un z dans ces actes.


 

Les premiers plans mentionnant le Pré-Tizon

 

Le Pré-Tizon, c'était déjà, avant 1800, un village qui se trouvait à l’entrée de Saint-Brieuc et qui se continuait par la rue Cordière. Il désignait tout ce qui se trouve aujourd'hui rue Cuverville, rue Luzel et jusqu'à la rue du Pré-Chesnay.

On trouvait souvent écrit ce lieu-dit "Pré-Tison" avec un s.

"Le prétison" aux environs de 1800. Archives municipales 3Fi301

"Le Pré Tison". Plan 1814-1847

"Prétison". Plan 1847

En 1862-1863, la voie de chemin de fer va couper la continuité de la rue Cordière avec la rue du Pré-Tizon et les deux vont devenir des impasses.

Sur le plan ci-dessous, on voit l'emprise de la voie ferrée en bleu.

 

Le plan ci-dessous est daté de 1865. Il a été dressé suite à une demande d'autorisation pour installer un dépôt de pétrole par M. André. On distingue 7 propriétés bâties au Pré-Tison et le nom de trois propriétaires : Simon, Leroux et Leroux Jean.


Plan 1865 Archives départementales. Comité d'hygiène

 

 Plan ci-dessous de 1873, deux bâtiments sont clairement indiqués dans le secteur du Pré-Tizon

 

Archives départementales, installations classées. 5M49

On voit distinctement, sur le plan ci-dessous de 1892, la coupure entre la rue Cordière et celle du Pré-Tizon.

Plan de 1892. Pichard. archives municipales

 

Les maisons du Pré-Tizon


Le Pré-Tizon. Plan de 1897 avec quelques maisons représentées.

Dans le recensement de 1906, il y avait 10 maisons et 91 habitants au Pré-Tizon. Le nombre de maisons ne changera pas beaucoup car la place manque dans cette impasse dont un côté est occupé par l'arrière des jardins de la rue Pierre Sémard.

 

Dans l'impasse, à l'arrière, 14a et 14b

Les deux petites maisons basses de l’impasse, au 14 a et 14 b sont celles où habitait M. Jules Lamy, le grand-père maternel de Claude Le Goaster qui a fait effectuer des travaux de rénovation dans ces bâtiments autour des années 2020. Ces maisons datent d’environ 1900. 

Mais certaines pierres sont très anciennes et ouvragées : leurs arrêtes vives ont été taillées en chanfrein. 


Elles pourraient dater du 16e. Sont-elles des pierres de réemploi venant d'une autre construction ou des pierres d'origine du premier bâtiment construit, il est difficile de trancher mais la seconde proposition semble la plus plausible...

 

Bâtiments du numéro14.A et 14.B, impasse du Pré-Tizon. Photo RF

Porte d'entrée du 14.B impasse du Pré-Tizon. Photo RF

 

Des pierres ouvragées pouvant être du 16e.


Les petits appentis en face des maisons étaient des celliers car les maisons n’avaient pas de caves.

Impasse du Pré-Tizon. Photo RF

La maison du numéro 16 est elle aussi ancienne, d’environ 1900.

 

Le long de l'impasse, la plus proche de la voie ferrée

La maison, peinte en bleu, a été restaurée à une époque récente mais que l'on ne s'y trompe pas, c'est aussi une maison ancienne, comme les autres de l'impasse. Elle est identifiable sur le plan de 1873 présenté ci-dessus. Trois ou quatre familles y logeaient autrefois.

L'arrière de la maison, comme pour la longère dans son prolongement, donne directement sur la voie ferrée au nord et la façade est plein sud.

Impasse du Pré-Tizon. Photo RF
 

Comme souvent dans le quartier, cet ensemble de maisons bénéficiait d'un puits qui a d'ailleurs été comblé dans une période récente.

Sur le plan ci-dessous de 1912, le puits est figuré par un petit cercle.


 

Souvenirs

 

« Ce puits du Pré-Tizon était bien de plus d’un mètre de diamètre, avec une margelle tout près du sol. Au dessus il y avait un cerisier. Il était déjà bouché dans les années 70

                                                          Stéphane Le Roux

 

La maison du numéro 12 

 

La maison du 12 de l'impasse du Pré-Tizon. Photo RF

 

Si on reprend l'acte de vente de cette maison du numéro 12, on peut retrouver les propriétaires successifs.

La plus ancienne propriétaire est Françoise Le Mée, épouse de Jean Le Roux. Elle a acquis ce terrain par sa mère le 23 janvier 1837 et le transmet à sa fille le 25 avril 1842.

Jeanne-Marie Le Roux, épouse de Jacques Le Mée transmet à sa fille « la dite pièce et la dite maison »  le 28 mars 1872.

Joséphine Le Mée, en religion sœur Philomène de l’ordre du Saint-Esprit vend ce bien à Pierre Eugène Marcq le 1er mars 1895.
Sur le terrain devaient donc se trouver un ou des bâtiments qui ont été démolis.
 

Pierre Eugène Marcq vend à Marie-Joseph Guinard, entrepreneur, le 21 novembre 1902.

Henri Marie Joseph Guinard, vend en 1912 à  Yves-Marie Le Calvez, aiguilleur aux chemins de fer de l’Ouest et Mme Marie Perrine Prat, son épouse. La maison de 1902 est construite en pierre et couverte en ardoise. Elle comprend deux pièces au rez-de-chaussée, et à l’étage, deux chambres à coucher et un cabinet grenier au-dessus. On a aussi deux celliers-buanderie et des cabinets d’aisances dans le jardin. La propriété est enregistrée dans la section E numéro 1274.

1912 à 1971, propriétaires : Mathurin Collet, employé de chemin de fer et Mme Mathilde Gilles, son épouse.

1971 à 2013, propriétaire : M et Mme Le Roux.

2013 à 2021, propriétaires : Mme Turban.

Cette maison est toujours habitée.


Les habitants du Pré-Tizon


Dans le recensement de la population en 1881, on trouve au Pré-Tizon deux forgerons, Jean Métayer et Jean Lebreton ; deux employés de la gare et des chemins de fer, Pierre Minard et Joseph Gosset ; quatre cultivateurs, Jean Le Roux, Toussaint Le Roux, Jean Simon, Toussaint Le Mée ; un laboureur, Ange Simon.

 

Le Pré-Tizon. Recensement 1906. Archives départementales

Dans le recensement de la population en 1906, on trouve au Pré-Tizon 10 maisons et 91 habitants, ce qui est assez considérable pour quelques maisons. 

On peut remarquer la présence de Pierre Gicquel qui exerce la profession de cultivateur ; Pierre Poilpot et Yves Geldon, charretiers. Les employés de la compagnie des chemins de fer de l'Ouest sont représentés en nombre  avec Yves-Marie Le Cavez, Marie-Joseph Lemoux, Jean-François Salou, Jean Renaud, Julien Provost, Pierre Fromentin, Julien Hellio (retraité) et Jean-Marie Marhic.

Les femmes sont souvent ménagères ou couturières. On trouve aussi Louise Lebreton, une brossière aux établissements Pitet qui se trouvent à proximité.



Des habitants du Pré-Tizon au conseil municipal

 

En décembre 1913, une intervention de deux habitants du Pré-Tizon, en séance du conseil municipal, vient rappeler que la proximité immédiate des Forges-et-Laminoirs devait représenter une nuisance. Ces habitants "demandent qu'un silencieux soit établi pour l'évacuation des vapeurs de l'usine pendant la nuit, afin de ne pas troubler le sommeil des habitants". Le patron est d'accord pour remédier à ce problème. (Ouest-eclair 1er décembre 1913)

 

Avec ce plan ci-dessous sur la densité de la population en 1935 dans le quartier de Robien, on voit les maisons construites dans le secteur du Pré-Tizon.

Plan 1935. Archives municipales 5Fi188

Des habitants du Pré-Tizon victimes des guerres


Trois habitants du Pré-Pizon sont décédés pendant la Guerre 14-18 et un autre est mort des suites de sa captivité.

Il suffit de cliquer sur les noms en bleu pour accéder à leur fiche militaire.

Jules Briand, Pré-Tizon, tué le 18 mai 1916 (né le 29.07.1895 à Saint- Brieuc)

Jean-Baptiste Liscouet, Pré-Tizon, tué le 22 avril 1915


Pierre-François Moulin, Pré-Tizon, soldat au 110e d'artillerie lourde, 21 novembre 1917, mort de ses blessures.Il était le frère de Francis Moulin, lui aussi tué en 14-18.


M. Geldon a été prisonnier de guerre et il est décédé des suites de sa captivité pendant la Seconde guerre mondiale.

 

Le Pré-Tizon à Saint-Brieuc, 2020. Image Google-Map

 

Souvenirs, souvenirs

 

Voici quelques souvenirs de famille rassemblés par Stéphane Le Roux qui est d'une troisième génération ayant vécu au Pré-Tizon.

« Mes grands-parents Le Hesran habitaient dans l’impasse et ma mère y est née en 1943. Plus tard, en 1971, elle est revenue dans le quartier et, avec mon père, ils ont acheté la maison de Denise Collet au numéro 12 de l’impasse du Pré-Tizon. C’était comme un retour aux sources. Mon père a fait des travaux pour mettre du confort dans cette maison qui n’avait pas d’eau courante, de salle de bain et de sanitaires à l’intérieur. Mon grand-père Honoré Le Hesran travaillait aux ateliers municipaux, il conduisait les chevaux.

 

La maison du 12 de l'impasse du Pré-Tizon. Photo RF

De mon côté, j’ai grandi enfant dans l’impasse, on faisait du vélo mais quand je jouais au ballon c’était souvent tout seul car il n’y avait pas beaucoup d’enfants. J’allais à l’école Guébriant en maternelle et à Hoche en primaire. Après l’école, ma mère me donnait une liste et j’allais faire les courses chez les commerçants du quartier. »

 

Ci-dessous, on peut remarquer la structure de l'ancien bec de gaz qui dépasse encore de la façade en 1974. 

En 1974, M et Mme Le Roux dans l'impasse du Pré-Tison

 


 

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Sources

Archives départementales en ligne. Recensement de la population 1901, 1906, 1931 (vue 576), 1936 (vue 352). 

 

Les rues de St Brieuc. J.B Illio 1947.
 

Gallica, plans de la Bibliothèque Nationale en ligne (1902). 
 

Archives de Ouest-Eclair et de Ouest-France. 

 

Mémoire en images. Saint-Brieuc 1990-1950 Alain Lamour


Entretiens et correspondances avec des habitants et d'anciens habitants de l'impasse du Pré-Tizon, merci à Claude Le Goaster, Stéphane Le Roux et à M et Mme Monnier.

 

 




samedi 1 avril 2023

Maisons de lotissements à Robien, quartier sud de Saint-Brieuc

 

 

Les maisons construites dans le cadre de lotissements

Page du registre du conseil municipal 1927 Lotissement Weill


A la veille de la guerre 14-18, on trouve 172 maisons regroupées autour des quelques rues qui existent alors dans le quartier de Robien, et 52 maisons éparpillées ici ou là.

En 1931, on dénombre 477 maisons ; c’est le double. Cette augmentation importante est le fait d’une forte urbanisation organisée dans le cadre du développement de lotissements.

Le mouvement auquel on assiste est que les sols agricoles ont changé de fonction pour des projets de lotissements, surtout entre 1927 et 1939. Après une interruption pendant la Seconde guerre mondiale, ce mouvement s’est achevé entre 1952 et 1958.

 

Construire à Robien 1er juillet 1928 Ouest-Eclair


 

Les lotissements sans cahier des charges strict

L’année 1927-1928 marque à Robien le commencement des lotissements. Toutefois, il faut plutôt entendre ce terme de « lotissement » comme la possibilité de construire mais sans véritable unité architecturale dans des secteurs qui viennent à peine de s’ouvrir à l’urbanisation du moment.

 
1927 Lotissement ACCART
C'est le premier lotissement et il consiste en 18 lots à la jonction du boulevard Hoche prolongé et de la future rue de l’Ondine qui n’est pas encore baptisée ainsi.

1927 Lotissement WEILL. 
Le premier lotissement est le lotissement Accart mais la réalisation du lotissement Weill marque véritablement l’urbanisation du cœur de Robien. Le projet est abordé le 27 février 1927 en conseil municipal et validé par M. Touzet,  le préfet le 21 mai 1927, dans un document de 40 pages.
M. Jules Weill, propriétaire, demeurant 4 rue de Stockholm à Paris, est l'initiateur du projet dit de la "Métairie de Robien".

Monsieur Jules Weill est né à Muttersholz dans le Bas-Rhin le 14 juillet 1871. Il est marié avec madame Marguerite Bribourg, née à  Saint-Mihiel dans la Meuse le 4 août 1874.
 
Le lotissement Weill est constitué par un immense quadrilatère de près de 10 hectares, bordé au midi par le ruisseau du Gouédic, à l’ouest par la rue Jean Jaurès, à l’Est par la rue Anne de Bretagne, et traversé en son milieu par la rue du Pont Chapet. 
 
La désignation des parcelles de la section D fait référence aux termes anciens du cadastre : "Le jardin et les quartiers de Robien", terrains proches de la rue Sainte-Anne ; "La chénaie, le petit Robien, le Grand Robien, l’avenue et la petite côte (labours, avenue et pâturages)" ; "Le champ, le manoir, les caves et les Avenables", donnant sur la rue Anne-de-Bretagne.
 
L’ensemble est morcelé en 188 lots, chaque rue fait 12 mètres de largeur sauf la rue qui borde le Gouédic qui fait 16 mètres. Des arbres seront conservés dans la partie basse du lotissement : "Quant aux arbres anciens, qui au moment de la vente se trouveront sur ces lots choisis et acquis précisément à cause de la beauté des dits arbres, ils pourront ...être maintenus tels qu'ils existeront mais pendant la durée seulement de leur existence".
 
D'autres interdictions sont plus curieuses concernant l'interdiction d'édifier dans ce lotissement des établissements, commerces ou industries qui pourraient nuire aux voisins par leur odeur, bruit, émanations. Sont concernés un éventuel hôpital, sanatorium, hospice, dispensaire, établissement de nuit, maison d'aliénés, maison de tolérance... 
Les émanations anti-hygiéniques sont prohibées comme celles venant de tas de fumier, détritus...
 
Lotissement Weill 18 juillet 1927 Revue Bretagne touristique. Archives départementales

 


1932 Lotissement EPIVENT 
C'est un ensemble de 11 lots entre l’étang de Robien et la rue Jules Ferry. Des plans sont dressés à cette occasion.
 

 
 
 


 
1932 Lotissement CARRE-TANGUY 
Ce sont 54 lots situés de part et d’autre de la rue du Pré-Chesnay qui sera dénommée ainsi en 1935. 
 
 



1933 Lotissement ROBERT 
Au nord-est de Robien, 67 lots à l’angle de la rue Abbé Garnier et de la rue de Trégueux, traversé par la rue Bir-Hakeim, qui ne sera dénommée qu’en 1947. 
 
 
 


 
1933 Lotissement LAURENT
Au sud-ouest du quartier de Robien, 28 lots en contrebas du Tertre Marie-Dondaine.
 
 
1934 Lotissement LUCAS
M. Raymond Lucas vend un terrain qui va permettre de compléter le projet du lotissement Carré-Tanguy de 1932.




Lotissement rue du Pré-Chesnay. 22 avril 1934 Ouest-Eclair

 
 
1935-1936 Lotissement LAURENT
Un ensemble de maisons dans ce qui deviendra l'avenue des Tilleuls.


Remarque : En 1936, il n'y a ni rue ni construction dans le secteur qui deviendra l'avenue des Tilleuls. C’est la société « A et H. Laurent frères », (Alphonse et Henri-Marc Laurent) établie au 14 de la rue Jules Ferry, qui a fait établir cette rue à l’occasion de la création du lotissement.
Les autorités chargent la société "Laurent et frères" de terminer la rue dans les deux ans suivant la vente des terrains aux particuliers et des projets de constructions.
 
 
1936 Lotissement du CLOS DE ROBIEN. Il vient compléter, au sud-ouest, le lotissement Weill. Il est composé de 67 lots en étoile autour du rond-point d'où rayonnent les rues Louis Blanc, Jean Macé, Danton, Jean Jaurès et le boulevard Herriot. 
Le plan ci-dessous, daté de 1936, donne une bonne idée du développement du quartier de Robien dans cette partie sud.
 
 
Plan 1936. Lotissement de la ferme du Clos. Archives 22. Dossier 5M89


1936 Lotissement DEMOULIN : 13 lots, rue Jules Ferry et Camille Desmoulins. C'est par le rue Desmoulins que l'on pourra ensuite accéder au square Barillot quand il sera ouvert en 1955.
 
Pendant la période de la guerre et après-guerre, il n'y a plus de lotissements à se construire. 

1955 Lotissement du PRE-CHESNAY : complément du lotissement Laurent par 46 lots sur plus d'un hectare, rue des Tilleuls, de l'Ondine et du Sergent Béziers Lafosse.

 

 

Les lotissements à forte identité

Le quartier de Robien possède plusieurs lotissements bien identifiables, construits en particulier dans les années 30. Il s’agit en particulier des sept lotissements suivants, caractérisés par une forte unité socio-professionnelle et une unité de construction. 
Chaque lotissement fait l'objet d'une page particulière qui lui est consacrée, voir les liens utiles en bas de page...
 
LES LOTISSEMENTS DE CHEMINOTS
L’ensemble construit en 1931 par l’architecte Jean Fauny boulevard Paul Doumer, rue Louis Hélary, rue Anne de Bretagne et rue Denis Papin.

Les maisons de cheminots de la rue Cuverville dont il ne reste plus qu’une seule construction car les autres ont été détruites.

 
LES LOTISSEMENTS DES FORGES et FONDERIES
Les maisons construites pour des ouvriers des Forges et Laminoirs dans le boulevard Doumer. Ce sont de petites maisons aux toitures en tuile, en bord de route et en retrait.
 
Le petit lotissement de 10 maisons ouvrières impasse Béziers de la Fosse.
 
Le lotissement de la rue Chapelain de la Ville Guérin était appelé "Le lotissement de la poudrière". Le chantier est achevé un peu avant les années 50, dans une rue spécialement créée pour loger des ouvriers de Sambre-et-Meuse.
Les maisons de la rue Chapelain de la Ville Guérin sont bien reconnaissables car elles sont toutes construites sur le même principe avec des plaques de ciment. Cette technique a permis de bâtir très rapidement les logements concernés.
Habiter dans ces maisons était considéré comme une très grande chance et les ouvriers étaient tirés au sort pour savoir qui pourrait y loger.
 
Les maisons des contremaîtres des Forges et Laminoirs, au 2, 4 et 6 boulevard Vauban et rue Luzel.

Celles du boulevard Vauban ont des petits airs de chalets avec leur toiture très pentue. Leurs couleurs vives présentent une originalité dans le tissu urbain. Celles de la rue Luzel sont en pierres de taille et possèdent un étage. De petites maisons ouvrières devaient exister également en complément des maisons de contremaîtres mais elles ont disparu.
 
Après guerre, Rue Luzel, il existait aussi des chalets en bois confortables avec jardin. L'usine se situait alors entre le boulevard Carnot et le boulevard Hoche.
On peut aussi noter que dans la rue Jules Ferry, au 83, 85 et 85, trois maisons ouvrières semblables se suivent mais cela ne constitue pas, vu le nombre, un lotissement.

De même, dans les rues François Merlet et Robespierre, proches de la fonderie, on trouve de petites maisons ouvrières trop peu nombreuses pour que l'on parle de lotissement mais qui sont très ressemblantes.


UN LOTISSEMENT COMMERCIAL
Les maisons mitoyennes de la galerie commerciale (Habitat à Bon Marché) construite en 1928. C’est là que vous trouvez aujourd’hui la Crêperie Bleu Marine et le salon de coiffure, rue Aristide Briand. 
 
 
UN LOTISSEMENT DE BARAQUES EN BOIS
Le Tertre Marie-Dondaine n’est pas un lotissement au sens classique du terme mais il en possède plusieurs caractéristiques : les habitations sont très rapprochées, situées sur un espace bien identifié, elles ont une unité de style reconnaissable (des baraques en bois, de la même taille, construites avec les mêmes matériaux), elles disposent d’un petit jardin potager.
Cet ensemble de baraques a été créé par le propriétaire de la scierie  pour ses employés sur le tertre Marie Dondaine. Les baraques étaient construites avec les matériaux de la scierie. Progressivement d'autres personnes sont venues y habiter.
On note dans les professions des chefs de famille du Tertre en 1936 : trois manœuvres, un mouleur aux forges et laminoirs, un chiffonnier, un cimentier, un rémouleur...
 
 
CONCLUSION
 
Plusieurs lotissements de Robien sont créés par les deux grands employeurs « historiques » du quartier des secteurs du chemin de fer et de la fonderie. Ils sont donc très marqués par une population ouvrière. Ils ont pour but de rapprocher les ouvriers et leur famille des principaux lieux de production et d’emploi du quartier à savoir la gare et les fonderies.
 
 

Le saviez-vous ?

 

En mars 1949, M. Armand Vallée, ancien adjoint au maire de Saint-Brieuc et père de l’abbé Vallée, reçoit le Légion d’Honneur au titre du Ministère du Travail.

M. Vallée créa en 1902, avec M. Francis Guyon, la Société Coopérative des Habitations à Bon Marché (H.B.M) à Saint-Brieuc.

Des prêts étaient octroyés aux demandeurs et cette société a ainsi permis à de nombreux ouvriers de devenir propriétaires de leur maison avec un jardin.

(D’après un article de Ouest-France du 12 mars 1949)


 


Racontez-nous votre maison dans un lotissement

Sur le site, plusieurs articles ont déjà présenté certains ensembles de maisons qui forment des lotissements originaux, mais racontez-nous aussi comment vous vivez dans ces lotissements :
Connaissez-vous les dates de construction, l’architecte ? Ce lotissement a-t-il été construit pour une population particulière (ouvriers d’une usine par exemple). Est-ce que la proximité des habitations dans ce lotissement est source de problèmes ou d’enrichissements ? S’est-il passé des événements importants dans votre maison ? Dans votre lotissement ? Comment cette maison a-t-elle évolué au fil du temps (extension) ? Quelles sont les contraintes lorsque l’on souhaite rénover ? Etes-vous satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe en énergie) ?


Autres articles à propos des lotissements dans ce blog

 
Dans la rubrique "L'habitat ouvrier à Robien et les lotissements ouvriers" :

 

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Sources

Recensement 1936, archives départementales.
 
Anciens journaux du CAR (février 1992 pour le lotissement de la Poudrière) 
 
Avec les contributions de Claude Corack, Didier Le Buhan, Michel Le Borgne, Xavier Pageot, Claude Le Sayec, Mary Simon, Guillaume Agouf...
 
 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...