vendredi 1 décembre 2023

Les associations de personnes âgées du quartier de Robien à Saint-Brieuc.

Les personnes âgées du quartier de Robien ont eu depuis longtemps l’habitude de se regrouper ou d'être regroupées "pour que l'on s'occupe d'elles". Il peut y avoir un peu de paternalisme dans cette intention mais on peut y voir aussi une marque de respect pour ceux qui ont beaucoup donné pour leur famille, leur entreprise, leur quartier, leur ville. Replaçons-nous également dans le début du XXe siècle où les personnes arrivées à l'âge de la retraite ne touchent aucune pension. Pour les plus modestes, et ils sont nombreux à Robien, une aide n'est pas mal venue.

Les noms qui évoquent cet âge avancé dans la vie ont varié suivant les époques.
Dans les années 50,
dans la presse on évoque : Les vieux du quartier, Les vieux travailleurs, La journée des Vieillards. Dans les années 70, le vocabulaire est plus neutre : Le Foyer-club du 3e âge, Le Foyer-club de Robien, Le Foyer municipal…

 

Le Parti Communiste sur le terrain

Après-guerre, le Parti Communiste déploie une activité conviviale et militante dans les bistrots du quartier.

Dans la presse, c'est à la fin de l'année 1946, que l'on apprend que la cellule "Debord", du quartier de Robien du Parti Communiste Français organise "un banquet des vieux et des vieilles de Robien" appelé aussi "Le Noël des travailleurs nécessiteux de Robien". Ce repas se déroule le 24 décembre au Restaurant Hamon, au 14 rue Luzel. Le journal L'Aube nouvelle du 28 décembre 1946 titre "Le Noël des vieux et des vieilles de Robien". 

Le parti ne cache pas ses intentions auprès de ce "public ciblé" comme on dirait de nos jours : "Ce copieux repas, dont nous sommes sûrs qu'ils garderont longtemps le meilleur souvenir, fut servi à tous ces braves vieux et ces braves vieilles, qui savent combien le Parti Communiste met de vigueur et de patience à les défendre. 

Marcel Le Guen le leur rappela à l'issue du banquet, dans une brève allocution qui émut jusqu'aux larmes les vieilles mamans qui se trouvaient là. Et ensuite on chanta les vieilles chanson du bon vieux temps, d'une voix chevrotante quelquefois, mais avec toute son âme et de tout son coeur.


Les années 50, les goûters de bienfaisance

Dans les années 50, les personnes âgées ne sont pas organisées pour avoir des activités propres, elles sont plutôt prises en charge par des oeuvres charitables. Par exemple, à l'opposée politique du Parti Communiste, La Ligue Féminine d’Action Catholique Française de Robien invite « les vieux du quartier » au mois de mai 1950.

Sur la photo ci-dessous de mauvaise qualité malheureusement, on parvient à distinguer plusieurs femmes avec leur coiffe bretonne.

"Les vieux de Robien". 12 mai 1950  Ouest-France


Ce jour-là, quarante-deux personnes sont présentes, surtout des personnes défavorisées. Le compte-rendu de Ouest-France fait que l’on s’y croirait : « Inutile de dire que la joie rayonnait sur tous les visages. Le repas touchant à sa fin, c’était le moment des chansons par les doyennes ayant voulu succéder aux dames du comité et à la petite Claudine Le Seignoux, 6 ans, qui s’était fait applaudir.
Ce goûter organisé pour la seconde fois comprenait le menu copieux suivant : apéritif, pâté, pain, brioche, chocolat, beurre, confiture, crème pâtissière, gâteaux secs, choux à la crème, vin, cidre, café arrosé, cigarettes pour les messieurs, oranges pour les dames.
Les vieux ont emporté en plus une boite de café et un kilo de sucre avec des cadeaux tirés au sort, offerts en partie par les commerçants du quartier. Une quinzaine d’absents ou malades recevront à domicile leur part de cette fête annuelle, par les dames de la Ligue Féminine, qui les visiteront avec leur amabilité et leur délicatesse habituelles.
»

 


Le 14 janvier 1953, la Ligue Féminine d’Action Catholique Française de la paroisse Sainte-Anne de Robien offre un goûter « aux vieux travailleurs du quartier » avec le concours du Foyer de la rue Madeleine et de la municipalité.

Le goûter des vieux travailleurs de Robien". 15 janvier 1953  Ouest-France


Le 25 octobre 1953, dans le cadre de « La Journée nationale des Vieillards », les vieillards de tous les quartiers de Saint-Brieuc sont invités à un vin d’Honneur par Les Louise de Marillac. L’inscription doit se faire chez les sœurs de Saint-Vincent de Paul.


En janvier 1955, on apprend que c'est la municipalité qui offre un goûter aux "anciens" inscrits dans les différents foyers de la ville (Bureau de bienfaisance, Ursulines, salle du Colombier à Gouédic, Ginglin, les Villages et Robien). Le maire Victor Rault se déplace et salue à chaque fois les doyens dans chaque foyer. (Ouest-France 10 janvier 1955)



La création du Foyer-club, 1960

En 1960, M. Poupard, le maire de Saint-Brieuc, vient chez Anne-Marie Le Hénaff, au 22 rue Bir-Hakeim, pour lui proposer de mettre en place un « Foyer-club » sur le quartier de Robien.  C’est la personne qui convient car elle a travaillé dans la couture, la restauration et elle aime s’occuper des autres. Elle relève le défi et comme elle s’explique dans un article de Ouest-France du 16 novembre 1994 : « Il a fallu tout créer, faire du porte-à-porte. » En 1962, le club compte déjà 350 adhérents, c’est un succès.  Son mari, Marcel Le Hénaff, un ancien cheminot devenu enseignant à l’institut des jeunes sourds, lui donne un coup de main. Alors qu’on lui a assuré qu’elle serait à la présidence pendant seulement deux années, 34 ans après elle sera toujours là mais elle ne le sait pas encore !

En 1960, les anciens de Robien sont donc regroupés autour de Mme Le Hénaff, la directrice bénévole, secondée par Mme Langlois et Mme Bric. Au programme : sorties, goûter, bals, carnaval…

A gauche, Mme Le Hénaff, photo du 19 mars 1980


Les années 70 du foyer-club

En mai 1970, les 250 membres du Foyer des anciens de Robien effectuent en car un voyage touristique dans le Finistère, principalement à Plouescat où un excellent repas a été servi au restaurant "La Caravelle". La journée s'est terminée à Plounévez-Moëdec avec un autre repas et des danses au son d'un orchestre animé par M et Mme Cadet.

Le Foyer des anciens de Robien. 22 mai 1970 Ouest-France

En mai 1972, Mme Le Hénaff organise la sortie annuelle du foyer municipal de Robien à Carnac, Quiberon et le golfe du Morbihan avec une halte pour un banquet le midi à l’hostellerie du Pays de Baud. Deux cent trente anciens participent à ce banquet musical. A la table d’honneur on trouve les doyens : Mme Bailly, 86 ans et M. Octave Fretois, 84 ans. En soirée tout le monde est reçu par M. A. Charles, député des Côtes-du-Nord, dans sa propriété de la Harmoye, où est servie une collation.

Dans les activités traditionnelles, on trouvait chaque année le mardi-gras. Par exemple, en mars 1976, soixante-dix personnes du foyer, costumées, défilent sur la place de Robien entrainées par l’accordéon de Mme Cadet. Un goûter clôture ce moment convivial avec les habitués du foyer.

Les anciens du foyer de Robien". 17 mars 1976  Ouest-France



En janvier 1977, plusieurs centaines de personnes âgées de Robien se retrouvent dans la petite salle du quartier pour un après-midi animé par Jeannine Cadet de l'Accordéon-club d'Armor. La crèche vivante grandeur nature, dont les personnages étaient des anciens eux-mêmes a eu beaucoup de succès. Des chants, des danses et un goûter ont mis une bonne ambiance...

Robien 8 janvier 1977 Ouest-France

En mars 1979, au moment du carnaval, une centaine de retraités se sont retrouvés salle de Robien avec des déguisements. La pluie a contrarié le défilé prévu mais tout le monde a dansé au son de l’accordéon.

Sur tout un week-end d’avril 1979, les anciens du foyer de Robien se retrouvent pour leur kermesse : « L’ambiance qui régnait dans la salle a prouvé qu’il n’était pas nécessaire d’être jeune pour s’amuser ». Cette sympathique petite fête était animée par M et Mme Cadet de l’Accordéon-Club d’Armor  qui ont fait danser sur des airs de tango, de marche et de valses. (Ouest-France 2 avril 1979)

La grande salle de Robien est parfois le lieu de rassemblement des différents clubs de retraités comme en mars 1980 où les 1500 adhérents des onze clubs de retraités participent au deuxième festival des retraités briochins. Plus de vingt numéros sont présentés.

On peut noter aussi que les anciens du foyer ne manquent pas d’accompagner leurs amis dans les cérémonies comme les Noces d’Or. Par exemple ils sont en nombre pour celles de M et Mme René Ramio, commerçants bien connus à Robien, mariés depuis le 28 mars 1932.

Les 50 années de mariage de M et Mme Ramio. 5 avril 1982 Ouest-France

 

Les années 90

En novembre 1994, Anne-Marie Le Hénaff laisse la présidence après 34 ans de bons et loyaux services alors qu’elle vient d’avoir 82 ans ! Renée et Robert Le Coq quittent également leurs responsabilités dans le club où ils étaient depuis quinze années.

16 novembre 1994 Mme Le Hénaff



En 1994, le foyer-club de Robien compte 190 adhérents. Les activités proposées sont des jeux de société, du tricot, des travaux manuels pour fournir des lots à la kermesse annuelle, des bals certains dimanches.

Les années 2000 à 2020

En 2004, les adhérents du club sont attristés par la disparition de Jeannine Cadet qui avait animé depuis tant d'années les moments récréatifs du club avec son accordéon.

Jeannine Cadet

En 2007, beaucoup d'émotion, dans la petite salle de Robien, où se réunissent chaque semaine, les adhérents du club de Robien, de l'office des retraités briochins. Françoise Langlois, 84 ans, cheville ouvrière du club depuis 1961, puis responsable depuis 1994, quitte sa « présidence ».

En octobre 2009, le maire, Bruno Joncour, honore une doyenne, Léa Le Couédic, 96 ans, du club O.R.B de Robien.

En 2015, un hommage est rendu à la doyenne de l’ORB, Julia Lavanant, 97 ans, du club O.R.B de Robien.

En mars 2015, le club de l'Office des retraités briochins de Robien fête les 100 ans de Cécile Marquer. "Née le 13 mars 1915, elle est adhérente de l'association depuis vingt-cinq ans. Elle y joue encore à la belote et ses stratégies de jeu sont redoutables pour ses adversaires ! Jusqu'à ses 98 ans, cette ancienne coiffeuse montait encore vaillamment les quatre étages de son immeuble. Elle a aussi eu quatre enfants, une fille et trois garçons. Outre Cécile Marquer, douze autres retraités du club de Robien ont entre 90 et 100 ans". (Ouest-France 20 mars 2015) 

Cécile Marquer, centenaire à Robien

En 2017 changement de présidence : Une passation de relais et de pouvoirs en douceur et dans la bonne humeur comme on le fait toujours à l'Office des retraités briochins. Après dix ans de bons et loyaux services à la tête du club de Robien, Anne-Marie Cramer passe le relais à Colette Balay, son « binôme » depuis six ans.

"Le club de Robien est un lieu de rencontre où les retraités partagent jeux, activités, animations... On y trouve écoute et solidarité. Ce sont les vertus qu'Anne-Marie a su cultiver pendant toute sa « gouvernance" . (Ouest-France 23 janvier 2017)

Colette Balais et Anne-Marie Cramer. 23 janvier 2017 Ouest-France
 

En 2022, un hommage est rendu par la municipalité à Nathalie Tronel, 97 ans, du club de Robien.




Et de nos jours ?

L’Office des Retraités Briochins (ORB22) regroupe tous les retraités qui le souhaitent au sein de leur association, forte de plus d’un millier d’adhérents.


Sur le site de l'ORB22, on note que Colette Balay et Françoise Tabouelle sont les deux référentes du club de Robien qui se réunit dans la petite salle de Robien, Place Octave Brilleaud.


Dans le quartier de Robien, ce club est un lieu de rencontre et un repas est organisé une fois par mois pour les membres.



 

Si vous avez des commentaires ou des documents à partager sur l'histoire des associations de personnes âgées à  Robien, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.


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Sources
 
Archives de Ouest-Eclair et de Ouest-France 
 
Office des retraités, club de Robien, cliquer ici 
 
ORB22, cliquer ici
Office des Retraités, 6, bis, rue du Maréchal-Foch. Tél. 02 96 61 95 61. www.orb22.fr
 
 
 

 

 

mardi 14 novembre 2023

Jules Hamonet (1889-1952) et fils, photographes à Saint-Brieuc.

 

Archives municipales. Factures 3L137
 

Le photographe Jules Hamonet a exercé dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc entre les années 1910 et 1950, dans une période ou d’autres photographes souvent plus connus avaient pignon sur rue à Saint-Brieuc comme Delaunay et Binet, années 30 ; Maquin, Hamonic (également éditeur de cartes postales) et Waron, fin des années 40 ; Dhainaut, installé en 58…

Photo Delaunay 1960 31 mai Ouest-France

Chez les Hamonet, la photographie c'est une histoire de famille sur plusieurs générations : les parents et trois fils exerceront ce métier. C'est ce qui explique qu' il est parfois difficile de démêler quelles sont les photos du père ou des fils !

 

Jules Hamonet, père (1889-1952)

Jules Hamonet est né le 15 janvier 1889 à Langueux, son père est bourrelier et il a cinq frères. Il se marie le 10 janvier 1910 à Saint-Brieuc avec Francine Jeanne Quinio (1891-1979). Il est déjà inscrit comme photographe en 1910 sur l'acte de mariage.

Registre des mariages. Jules Hamonet. 1910 Archives départementales.





Le couple aura 5 enfants : René en 1913, Marcel en 1918, André en 1920, Rémy en 1926, René en 1930.

Après avoir fait deux années de service militaire dans le 71e Régiment d'Infanterie, Jules Hamonet combat pendant la Guerre de 14-18 dès le 4 août 1914. Il est blessé le 14 août 1916 à Verdun et il est hospitalisé à Lyon pour soigner ses plaies multiples dues à des éclats de grenades. Sa santé est fortement altérée et cela lui vaut d'être déclaré "réformé temporaire" le 18 août 1917 avec une gratification de 400 francs.

On sait qu'en 1920, au moment de la naissance de son fils André, Jules Hamonet, père, exerce dans un studio photographique au 48 boulevard Hoche à Saint-Brieuc. 


Facture Hamonet 1937

La maison Hamonet édite des photos sous un format carte-postale comme cela se fait beaucoup au début du XXe siècle. Ci-dessous, cette photo avec le personnel du magasin de confection Pincemin rue des Trois-frères-Merlin à Saint-Brieuc est sous format carte-postale (publié aussi page 19 du livre de François Thomas, Saint-Brieuc de ma jeunesse). 

Photo Hamonet Saint-Brieuc, non datée, en vente sur le site de Clément-Maréchal

 

Plus tard, Jules Hamonet exerce au 7 boulevard Hoche, c'est là qu'il va décéder en 1952. 

La maison du 48 boulevard Hoche

Ancienne maison Hamonet, 7 boulevard Hoche, image Google

 

Témoignage

Michel Dhainaut, né en 1933, était passionné de photographie depuis tout jeune. Habitant dans le quartier de Robien, il aimait venir chez Jules Hamonet après l'école : "Il y a avait le magasin du côté rue dans le bas du boulevard Hoche et par derrière se trouvait le studio. Le développement se faisait dans la cave. Il me montrait comment faire les retouches et j'ai appris les techniques de développement."

Plus tard Michel Dhainaut fera son apprentissage à Saint-Brieuc, avant de faire de la photo son métier. Il exercera à Paris, adhérent de la Société Française de Photographie, il aura la chance de côtoyer les grands photographes d'après-guerre, les Doisneau, Cartier-Bresson etc. avant de revenir s'installer à Saint-Brieuc et de travailler avec les éditions Le Flohic. Il réalisera avec eux un énorme travail sur la collection : Le Patrimoine des communes de France.

La rencontre avec Jules Hamonet aura constitué une étape sur son beau parcours professionnel... 

Livre photo de Michel Dhainaut.

La disparition de Jules Hamonet.1952

Pendant l'Occupation, la profession de photographe peut rendre bien des services pour confectionner de faux papiers à des résistants. C'est ce que fera Jules Hamonet d'après le témoignage de son fils René (Ouest-France 6 août 2013).

Jules Hamonet exercera jusque dans les années d'après-guerre et en 1948 il tient encore son studio photo.

Le 29 janvier 1952, son décès brutal à l'âge de 63 ans surprend et attriste de nombreuses personnes.

Sa nécrologie dans Ouest-France est élogieuse :

"Jules Hamonet était un Briochin connu, une silhouette sympathique, un excellent camarade, jovial, serviable, toujours à la disposition des amateurs photographes dans les réunions, connu dans toute la campagne de la région où il allait "tirer" les mariages et noces d'or."

Décès Jules Hamonet. 31 janvier 1952 Ouest-France


Jules François Aimé Hamonet, fils (1913)

En avril 1913, va naître un fils, prénommé lui aussi Jules, comme son père, et qui deviendra photographe, comme son père.

Registre des naissances. Jules Hamonet. 1913 Archives départementales.

 Anecdote

Un souvenir raconté par M. Jean Pierre le 8 janvier 1998 dans Ouest-France :
"Avec les fils du photographe Hamonet, on allait chasser les moineaux sur la colline de Brézillet".


Portraits individuels ou de groupes

Jules Hamonet, père, suivi par son fils aîné, se spécialisent dans les portraits en tous genres (photos d'identité ou artistiques). Ils réalisent les clichés en extérieur ou dans le studio du boulevard Hoche.

Ci-dessous, voici le portrait d'Alfred Dacquay, le vice-président des cyclotouristes de Saint-Brieuc, par Jules Hamonet. En tant que passionné de vélo, secrétaire puis trésorier de cette association, Jules Hamonet fils connait bien Alfred Dacquay ! Dans le milieu du cyclotourisme, Jules est surnommé "petit Jules Hamonet"

21 avril 1949 Ouest-France

 

Ci-dessous une autre photo de Jules Hamonet publiée dans Ouest-France en 1950 dans le cadre d'un article sur l'Amicale Cyclotouriste Briochine, une association qui lui est chère.

Photo Jules Hamonet dans Ouest-France 13 janvier 1950

 

Ci-dessous, un aperçu de différentes photos prises par Jules Hamonet pour illustrer les activités du club de cyclotourisme à partir de 1938 dans Ouest-Eclair et jusqu'en 1950 dans Ouest-France.


 

La photo ci-dessous évoque l'histoire de l'immigration italienne des années 1930  dans la région de Saint-Brieuc. Les Italiens de la ville et de ses environs posent en habit du dimanche. Une scène immortalisée... par le photographe Jules Hamonet.

Photo Hamonet. Le Télégramme 13 août 2014
 

Avant guerre dans Ouest-Eclair puis de 1947 à 1950, Jules Hamonet publie régulièrement des photos dans Ouest-France. Son goût pour les photos de groupes, au contact des gens dans les campagnes, peut s'exercer au travers de cette activité dans la presse. Cette activité semble avoir plus celle du père...

Photo Jules Hamonet 7 mai 1942 Ouest-Eclair


Photo de Jules Hamonet dans Ouest-France.16 juin 1949

 

Photos de sport ou photo de reportage

C'est à Jules Hamonet, père, que l'on doit cette photo d'un combat de boxe en 1921 dans la cour des établissements Buvat, rue Jules Ferry à Saint-Brieuc, preuve que la photo de reportage l'intéressait depuis au moins les années 20.

Photo publiée en 1957 dans Ouest-France

Jules Hamonet, dans Ouest-France, photographie le quotidien et les faits divers comme on le voit ci-dessous pour cet accident survenu à quelques pas de chez lui en 1938.

 

Jules Hamonet figure dans le répertoire des photographes professionnels en 1940, ce document est conservé par le Musée de Bretagne.

Image Musée de Bretagne


Un photographe pour l'histoire

Sa passion de la photographie conduit Jules Hamonet, fils, à photographier la Libération de la Ville de Saint-Brieuc le dimanche 6 août 1944. René, son jeune frère, évoque ce souvenir lors d'un entretien avec Ouest-France le 6 août 2013.

René Hamonet, frère de Jules, en 2013. Ouest-France 6 août 2013

René Hamonet, alors âgé de 13 ans, ne perd pas une miette de la scène historique qui se joue devant ses yeux. A ses côtés, son frère aîné Jules, photographe, capture l'arrivée des troupes alliées rue de Gouédic : "Jules photographiait, mon père filmait. Et moi, je suivais." Les deux frères n'échangent aucune parole ou presque avec les Américains à cause de la barrière de la langue mais "je me souviens d'un soldat qui nous répétait "no good", "ce n'est pas bien", en désignant les femmes tondues dans la rue."

Des Résistants à Libération de Saint-Brieuc 1944. Photo Jules Hamonet

Soldats américains à Libération de Saint-Brieuc 1944. Photo Jules Hamonet




Marcel et René Hamonet photographes

Deux autres frères Hamonet étaient photographes :

Marcel Hamonet est né le 30 avril 1918. Il exerce le métier de photographe très jeune avec son père, il est enregistré sous cette profession lors du recensement de 1936. Il se marie avec Simone Hamet en 1943 et le couple aura trois enfants Yann, Goulven et Gaël.

Acte de naissance Marcel Hamonet, fils de Jules. Archives départementales


On retrouve sa trace comme photographe au milieu des années, 32 et 60 rue Chateaubriand à Saint-Brieuc. Son épouse, Simone, travaillait avec lui. Marcel a eu aussi son magasin-atelier de photo au 3 rue de Trégueux, l'adresse mentionnée était parfois celle de la Croix-Perron, toute proche et bien connue des briochins. 

Ci-dessous, voici l'emplacement de l'ancien atelier photo Hamonet qui possédait une petite vitrine. Il a été remplacé par un bâtiment moderne où il y a eu un tatoueur, une clinique vétérinaire... 

C'est madame Hamonet qui s'est installé à la mort de son mari à cet endroit après 1952 pour continuer l'activité dans le domaine de la photographie. Elle assurait les prises de vues pour les portraits, photos d'identités. Elle s'occupait aussi de faire les retouches sur les photos.

Emplacement de l'ancien atelier Hamonet. Image Google-Street

En été M. Hamonet avait une boutique aux Rosaires (ci-dessous, on voit qu'il profite de ses périodes de travail aux Rosaires pour envoyer quelques lignes et une photo à Ouest-France, à l'occasion d'un concours de tir aux Rosaires, édition du 9 août 1955). 


Photo Hamonet 1955 Ouest-France

Marcel Hamonet a fini sa carrière à Quintin. Son épouse, Simone Hamonet est décédée en mars 2018.

Hamonet. Publicité 1965 Quitin Ouest-France

 
Hamonet. Publicité 1986 Ouest-France

 

René Hamonet, né en 1930 a également exercé dans la photo, il est décédé en janvier 2015 dans sa 85e année (en photo plus haut dans cet article).



D'autres photos de Jules Hamonet dans Ouest-France


 

Si vous avez d'autres renseignements sur l'activité du photographe Jules Hamonet ou sur la famille Hamonet à Saint-Brieuc, merci d'utiliser le formulaire de contact. 

 

Le saviez-vous ?

Henri Moinet, un autre photographe a habité dans le quartier de Robien au 113 boulevard Hoche. Sa spécialité était le portrait. Il raconte qu'il prenait ses photos avec un Semflex, puis des amis artistes les retouchaient au crayon ou au pastel pour donner plus de relief...

Henri Moinet

 Le saviez-vous ?

Dans les photographes qui ont habité le quartier de Robien, on peut aussi citer Gaston Sévin, 12 rue Jules Ferry et M. Renouard. Leurs noms figurent sur une liste de demandes de commerçants et artisans pour maintenir, agrandir ou reprendre leur activité de photographe entre 1940 et 1945. 

 

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Sources

Archives de Ouest-Eclair et de Ouest-France (en particulier l'édition du 6 août 2013 avec l'interview de René Hamonet)

Archives municipales. Factures. Dossier 3 L 137. 

Archives départementales, série U. Registre du commerce de Saint-Brieuc n° 697

Généanet, fiche Jules Hamonet, cliquer ici

 

Site Généarmor, registre matricule, cliquer ici 


Collections en ligne du Musée de Bretagne, cliquer ici 


Cet article est cité dans "Portrait Sépia", un site dédié aux photographes, fiche sur Hamonet ici. D'autres photographes briochins sont à retrouver à partir du sommaire de Portrait Sépia.

L'histoire du vélo dans le quartier de Robien, cliquer ici

 

 

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...