jeudi 20 octobre 2022

Le commerce dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, une histoire ancienne. 1900-1910

 

 

On dit souvent que le quartier de Robien est un quartier ouvrier mais le commerce, l’artisanat et les services y ont toujours tenu une place importante. 

Déjà avant 1900, les habitants de Robien, peu nombreux, voient s'ouvrir les boutiques des premiers commerçants et artisans, autour de la gare, dans le boulevard Carnot, dans la rue Jules Ferry et la rue Luzel. 

Beaucoup d’habitants travaillent sur place et y vivent comme dans un village. 

Dans le recensement de 1896, on a par exemple Angélina Delourme qui tient une épicerie au 3 rue Jules Ferry ;  Jeanne et Yves-Marie Guitton ont leur boucherie au 22 boulevard Carnot. Les établissements Le Bigot (négociants en pommes de terres et autres légumes) ont déjà ouvert leurs portes en 1894 et Gilles Le Bras a son  entreprise de travaux au 9 boulevard Carnot.

 

 

En 1910, on dénombre trente-deux commerçants, dont 18 cabaretiers !

 

Dans une suite d'articles, à chaque décennie, nous allons voir l'évolution du commerce et de l'artisanat.

Dans les grandes lignes, voici ce que l'on peut déjà avancer :

la période faste du commerce est celle des années 1930, les lotissements fleurissent et les commerces s’y installent, au plus proche des habitants. Les artisans sont aussi assez nombreux, ils sont connus par tout le monde et permettent de régler la plupart des problèmes quotidiens. On peut vivre à Robien et ne se déplacer qu’au minimum dans le centre-ville.

Mais, à partir des années 50-60, la population commence à être attirée par les communes périphériques. 

De 1968 à 1982, Robien va perdre un tiers de sa population, les commerces vont s’en ressentir. C’est aussi l’époque de l’essor des grandes surfaces qui vont faire du tort à ce petit commerce.

 

  


 

 

Commerces, services et entreprises à Robien en 1910

 

La liste des commerçants installés à Robien en 1910 donne une bonne idée du dynamisme naissant du quartier.

 

 

Bois de chauffage

Maffart jeune, 9 rue Luzel

 

Bouchère

Mme Pierrès, boulevard Carnot

 

29 avril 1911 Ouest-Eclair

 

 

 

Boulanger

Ange Jehanno, 13 bis boulevard Carnot

 

Briqueterie

Le Dû, boulevard Carnot (depuis 1863)



 

Cabaretiers

Veuve Cathou, 21 boulevard Carnot

Veuve Jacques Dudal, 6 rue Luzel

Durand Louise et Jean, 3 rue abbé Garnier

Auguste Gicquel, 2 rue Jules Ferry

Guillermo Pierre, 36 rue Jules Ferry

Marie-AnneHellio, rue Luzel

François Le Bret, boulevard Carnot

Pierre Louargant, 23 boulevard Carnot

Mahoudo, 13 boulevard Carnot

Méhu, 9 boulevard Carnot

Méléard, boulevard Carnot

Morvan, rue Guébriand

Nicolas, 19 rue de Robien

Yves Perrot, boulevard Hoche

Jean Philippe, boulevard Carnot

Veuve François Poisson, Croix-Perron

Ernest Rass, 47 boulevard Carnot

Rouxel Marie-Françoise, 31 rue de Robien

Veuve Steunou, 12 rue Luzel

Toquer Marie, 21 boulevard Carnot et 1 rue Jules Ferry

 

 


 

Carrière de granit, entreprise de travaux

Le Bars, boulevard Carnot

 

Charbon de terre

Maffart jeune, 9 rue Luzel

 

Charronnage

Jean Ferchal, 45 rue Jules Ferry (depuis 1899)


 

 

Charcutier

Angèle Boschat, 12 rue Jules Ferry

 

Cidre en gros

Laguitton, boulevard Carnot (depuis 1898)

 

Coiffeur

Marie, 15 rue Jules Ferry

 

 

Épiciers

Marie Hellio, rue du Pré-Chesnay

Yves Touzé, boulevard Carnot

 

Graines

Veuve Le Bigot, rue Jules Ferry (depuis 1894)

 


 

Transports

Flageul 3 rue Jules Ferry

 

14 janvier 1913 Ouest-Eclair

 

 

Vins et liqueurs en gros

Laguitton, 19 boulevard Carnot

 

 

 

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Sources 

 

Archives municipales : dossiers sur les entreprises, annuaire de Saint-Brieuc 1910.

Archives de Ouest-Eclair

 

 

 

 

 

mercredi 19 octobre 2022

Etablissements Sébert, 3 rue Robespierre à Saint-Brieuc. 1985-1993

 

L'entreprise Établissements Sébert a été créée le 1er octobre 1985. Elle était située au 3 rue Robespierre à Saint-Brieuc. Son activité résidait dans l’emballage et le conditionnement : sacs papier et plastique, impression, papiers, cadeaux.

Ets Sébert Annonce Ouest-France 13 décembre 1985
  

Fait curieux, cette entreprise fait écho à celle de Léon Sébert qui travaillait aussi dans le domaine des sacs en papier mais...dans les années 1940 !

Facture 1940. Archives municipales

 

Le 14 octobre 1993, les établissements Sébert ont conclu un projet de fusion par absorption avec la société SKS Emballages dont le siège est à Brest. L’entreprise a cessé officiellement ses activités à Saint-Brieuc le 25 décembre 1993.

 

Quelques mois plus tard, en février 1994, les pompiers ont été appelés vers 7 heures du matin pour un feu qui s’était déclaré dans l’entrepôt désaffecté des établissements Sébert. D’après le compte-rendu de Ouest-France du 25 février 1994, « il s’agissait d’un feu de détritus, probablement allumé dans la nuit par des squatters. » Le sinistre a eu le temps d’atteindre la toiture qui a été détruite sur une vingtaine de mètres. Les secours ont rapidement circonscrit le sinistre à l’aide d’une petite lance.

 

 

Le saviez-vous ?

 

Le nom de la famille Sébert est associé au monde économique sur Saint-Brieuc. Ainsi, on trouve Léon Sébert, négociant en bois dans le quartier de Robien, au début du XXe siècle.

On a aussi Jacques Sébert, directeur des Établissements Sauer, 3 rue du 71e RI, dans les années 60.

Et enfin, les Établissements Sébert, rue Robespierre, dans les années 80-90



 

A lire dans le blog de l'histoire de Robien: 

 

Léon Sébert, négociant en bois rue Jules Ferry, cliquer ici

 
 
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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-France


Site Généanet, fiche sur Léon Sébert et ses descendants, cliquer ici

 

Annuaire des sociétés

 

 

 


mardi 18 octobre 2022

Société Anonyme Coopérative Ouvrière, Travaux Publics et de Bâtiment, 21 boulevard Carnot à Saint-Brieuc. 1937

 

Société Anonyme Coopérative Ouvrière. Facture 1937. Archives municipales


La Société Anonyme Coopérative Ouvrière était une entreprise générale de Travaux Publics et de Bâtiment. Son bureau et ses ateliers étaient situés au 21 boulevard Carnot, à proximité de la gare de marchandise, dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc.

Elle pouvait réaliser tous les travaux de maçonnerie, plomberie, zinguerie, chauffage, menuiserie, charpente, couverture, peinture ou électricité.

L'agencement de magasins était également dans ses cordes. 

On sait peu de choses sur les activités de cette entreprise. La facture de 1937, conservée aux Archives municipales indique simplement que les travaux effectués pour la Mairie concernaient les pilastres (piliers) de l’École Guébriant qui devaient être remontés. Dix-huit heures de main d'oeuvre ont été facturées ainsi qu'un sac de ciment et un sac de sable de rivière.

Le nom de "Coopérative ouvrière" est peut-être révélateur d'une expérience menée par des ouvriers dans la vague du Front Populaire de 1936 ?

 

Sur la photo aérienne ci-dessous, datée de 1972, on note la proximité de l'école Carnot et Guébriant (à gauche) et du bâtiment au fond du terrain où se trouvait la coopérative ouvrière.


 

L'annonce ci-dessous a été publiée en 1937 dans Le Combat Social, organe de la Fédération socialiste des Côtes-du-Nord.

Annonce 4 décembre 1937. Le Combat Social

 

On peut noter que la Coopérative La Briochine a occupé cette adresse du 21 boulevard Carnot dans les années 40, mais sans plus de précisions...

 

 

Le 21 boulevard Carnot de nos jours.


 
 
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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-Eclair

Le Combat social, Archives départementales. 

Factures des entreprises 3L 137, archives municipales


 



lundi 17 octobre 2022

Meubléco, fabrique de meubles, 34 rue Emile Zola à Saint-Brieuc. 1954-1964

Annonce Meubleco 2 avril 1954 Ouest-France


 

La petite fabrique de meubles de toilette de la Société Meubléco avait commencé ses activités en 1954 (immatriculation le 21 février 54).

Meubléco employait une douzaine de personnes au début des années 60 : deux hommes et dix femmes. La gérante était Mme Matz, le directeur de la société, M. Macé, (il habitait rue Gourien), la secrétaire était Mlle Annick Le Coq. L'entreprise était située au 34 rue Émile Zola.

En 1954, 1956 et 1957, on trouve des annonces de Meubléco dans Ouest-France pour faire de la publicité ou pour trouver du personnel.

1er Juin 1956 :  

Peintres demandés pour laquage et ponçage, bons salaires, primes de rendement. Écrire ou se présenter avec références. 

 

24 septembre 1957 :  

Recherchons menuisiers ou manœuvres, spécial pour montage meubles. Salaire et primes. 

 

L'entreprise Meubléco est également mentionnée dans la presse le 23 juin 1955 pour un accident ayant grièvement blessé M. Pierre Urvoy.
 

Accident Pierre Urvoy. Ouest-France

 

Le fin accidentelle de l'entreprise. 1964

Cette entreprise n'aura eu qu'une dizaine d'années d'existence car, malheureusement, la fabrique de meuble a été totalement détruite par un incendie en octobre 1964.

Il faut dire que l’année 1964 est marquée à Saint-Brieuc par quatorze grands feux, avec notamment un feu d’atelier de fabrication de meubles « Meubléco », situé entre trois dépôts de carburants. Il est éteint au moyen d’une grosse lance et de 2 petites.

L'édition du 13 octobre 1964 de Ouest-France nous livre le compte-rendu de ce sinistre.

 


SAINT-BRIEUC. — Hier matin, la petite fabrique de meubles de toilette de la Société Meubléco, 34, rue Émile Zola, à Saint-Brieuc, a été totalement détruite dons un incendie d'une rare violence


La gérante, Mme Matz, se trouvait chez le directeur de la société, M. Macé, rue Gourien, lorsque le sinistre éclata dans son bureau où passait le tuyau d’un poêle que la jeune secrétaire, Mlle Annick Le Coq, avait allumé quelques instants plus tôt.

Il semble que ce soit le réchauffement de la buse qui mit le feu à une cloison d'isorel laqué. L'incendie se propagea en quelques instants, si rapidement que le personnel n’eut pas le temps de téléphoner aux pompiers avant que les fils ne soient eux-mêmes brûlés.

Les soldats du feu furent appelés par une employée qui courut à un poste voisin, tandis que ses collègues affolées tentaient de noyer les flammes en jetant des seaux d’eau.

Le personnel d’un dépôt d’extincteurs voisin intervint à son tour, mais il était déjà trop tard. Les flammes se développaient à une grande hauteur, empanachées de fumée noire.

Les planchettes de bois, les panneaux stratifiés et des réservoirs de vernis et de peinture attisèrent encore le foyer. Il fut nécessaire de protéger des réservoirs de gas-oil appartenant à des sociétés pétrolières qui se trouvaient à une dizaine de mètres de là.

L’usine employait une douzaine de personnes : deux hommes et dix femmes. Elle a été totalement détruite".

 

 

La suite de l'entreprise 

L'entreprise semble avoir continué jusqu'en 1989, après s'être déplacée place Roberval dans la Zone Industrielle de Saint-Brieuc. Elle a été radiée le 5 octobre 1989.

 

 

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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-France

Site du Greffe du Tribunal de commerce, fiche ici.


 

 

Entreprise de peinture Louis Morvan, 15 rue Jean Jaurès à Saint-Brieuc. 1948-1961

 

 

Origine de l’entreprise Morvan

 

L'Entreprise de peinture Morvan était située au 15 rue Jean Jaurès

L’équipe de base est formée à partir de l’entreprise Hains avec Louis Morvan et des ouvriers (Le Duhault, Hennique, Muset) que l’on retrouvera plusieurs décennies plus tard.

Louis Morvan1966

Le 8 janvier 1948, Fernand Hains publie un avis par voie de presse où il « informe son aimable clientèle qu’il vient de céder son entreprise de peinture-Vitrerie et Décoration, et lui recommande de s’adresser pour tous ces travaux à son successeur M. Louis Morvan, 15 rue Jean Jaurès à Saint-Brieuc, qui lui donnera la plus grande satisfaction. Il restera cependant à sa disposition pour tout ce qui concerne gravures, encadrement, dorure et papiers peints à son magasin ».

 

 

Louis Morvan, un homme inscrit dans le monde social.

 

Louis Morvan, en plus d’être un professionnel réputé, est aussi un homme très dynamique. Il est membre du comité des Fêtes de Saint-Brieuc et très impliqué dans les animations du quartier de Robien. Ainsi déclare-t-il à Ouest-France le 26 mars 1957 à propos de la Mi-Carême : « Bien entendu, pas de fêtes briochines sans Robien. » Avec ses amis il a conçu un char sur le thème du moulin de la Galette entouré de Poulbots de la Butte, d’étudiants en goguette… Les musiciens de l’Harmonie des Bigophones de Rennes et M. Rabin avec son accordéon accompagneront le char.

Louis Morvan est impliqué dans la vie sociale comme juge au Tribunal de Commerce de Saint-Brieuc dès 1958 et jusqu’au moins en 1965. Il était membre honoraire de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Côtes d’Armor.

Il est devenu également à une époque le Président de la Fédération Départementale du BTP 22.

M. Morvan était impliqué dans le syndicalisme du bâtiment, dans la commission de conciliation, dans l’organisation de la Foire Exposition.
Autant de responsabilités assumées au plan local, régional et national.

 

Ci-dessous, photo daté du 22 novembre 1972 de la commission de conciliation dans son travail avec les ouvriers des Kaolins de Plémet. Louis Morvan est tout à droite.

Photo Ouest-France

Après une vie bien remplie Louis Morvan est décédé en août 2007 à Saint-Brieuc (avis dans la presse le 10 août).


 

 

Une entreprise sérieuse

 

L. Morvan 6 août 1955 Ouest-France

 

Dans son entreprise de peinture on sait que Louis Morvan était entouré par des ouvriers fidèles. En 1958, plusieurs sont récompensés pour leur fidélité :

Mathurin Le Duhault, chef de chantier, médaille d’argent du travail 1958. Marié avec Jeanne Le Mineur en 1947.

René Hennique, chef de chantier, médaille d’argent du travail 1958

Georges Muset, peintre-décorateur, médaille d’argent du travail 1958

 

 

En 1961, Louis Morvan a fait évoluer son entreprise et il a créé Armor-Peinture.

 

 

 

 A lire : L'histoire de l'entreprise Armor-Peinture, cliquer ici

 

 

Bâtiment à l'arrière du 15 rue Jean Jaurès à Saint-Brieuc.

 
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Sources

Recherches dans les archives de Ouest-France


Site Armor-Peinture, cliquer ici

Facebook Armor-Peinture, cliquer ici

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...